Sujet: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 18:16
FBI Confidential File n°00328 700 11
FEAT. BENEDICT CUMBERBATCH
identity card ; state of virginia
“  Invité  ” Invité
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Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 18:16
What's your story ?
Erich Fromm a écrit:
❝ Man is the only animal for whom his own existence is a problem which he has to solve ❞
« Pourquoi vous engagerai-je ? ─ Vous voulez dire, à part le fait que votre ancien psychologue a démissionné et qu’il vous en faut un nouveau pour vérifier l’état de santé de vos profilers ? ─ Non, je veux dire, pourquoi vous engagerai-je, vous, et pas l’un des soixante-neuf autres psychologues consultants qui ont posé leur candidature ? ─ Vous exagérez lorsque vous dîtes qu’il y a soixante-neuf autres candidats. Nous devons être une vingtaine, au maximum. ─ Là n’est pas la question, Dr Montgomery ! » s’impatienta Erin Strauss, posant violemment son stylo bic sur le bois brillant de son bureau. « Qu’avez-vous de plus que les autres n’ont pas ? ─ Une intelligence remarquablement grande, un sens de l’observation très fin et une aptitude inné pour ce genre de travail ? ─ Je ne plaisante pas. ─ Oh mais moi non plus. Moi non plus. »
La chef de section soupira ; cela faisait dix minutes que le jeune homme était entré dans son bureau, et il la fatiguait déjà. Il battait tous les agents du Département réunis haut-la-main. Elle avait pourtant l’habitude, entourée de profiler comme elle l’était, de se retrouver face à un tel comportement ; aussi puéril qu’hautain et exaspérant. Et puis… Ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait. Mais elle avait oublié Ô combien il pouvait être lassant lorsqu’il y mettait du sien. C’est-à-dire, tout le temps.
« Vous m’avez parfaitement comprise. Il n’y a peut-être qu’une vingtaine de candidats, vous êtes peut-être brillant selon certains, ou considéré comme un psychopathe sanguinaire selon d’autres, je ne vois pas pourquoi je vous accorderai ce poste plus qu’à un autre. D’autant plus que vous n’avez encore jamais exercé en tant que psychologue tandis que… Qu’est-ce que vous faîtes ? » s’interrompit-elle en voyant le jeune homme se lever et attraper son manteau. « Dr Montgomery veuillez vous rasseoir immédiatement ! ─ Pourquoi faire ? Vous semblez décidée à ne pas m’engager, autant ne pas perdre notre temps à tous les deux. ─ N’êtes-vous pas censé vous défendre ? ─ Je ne sais pas… Le devrais-je ? ─ Peut-être bien, oui. »
Un fin sourire sur les lèvres, Thomas réajusta sa chemise violet foncé, lança un coup d’œil circulaire ; il finit par obtempérer, un air de vainqueur satisfait plaqué sur le visage. Néanmoins, il conserva le silence ; ses yeux entre le gris limpide et le bleu électrique posés sur le dossier que sa superviseure tenait entre les mains et dont le nom inscrit était le sien. Erin finit, elle aussi, par lever les yeux dudit dossier pour observer son interlocuteur qui n’avait toujours pas prononcé le moindre mot.
« Eh bien, qu’attendez-vous ? ─ Je ne sais pas. ─ Vous ne savez pas quoi ? ─ Je ne sais pas quoi dire. ─ Démontrez-moi que ce rôle est fait pour vous. ─ Je n’en ai pas besoin, vous le savez déjà. »
De nouveau, elle soupira. Elle n’aurait jamais crut possible qu’un homme puisse être aussi arrogant et si… Détestable. Et pourtant, elle avait la preuve vivante que c’était bel et bien possible juste en face d’elle. Cet homme était… Elle ne trouvait pas les mots justes pour le définir tant il lui sortait par les yeux. Et encore, c’était un euphémisme. Il l’insupportait. Et là encore, l’expression était faible.
« Je suis né à Londres, un soir d’été pluvieux, à l’hôpital Saint Thomas, d’un père inconnu et d’une certaine Mary Elizabeth Grant. Elle était sans doute âgée de dix-huit ou dix-neuf ans lorsqu’elle me mit au monde et cette épreuve lui ôta la vie. Mais, avant de rendre son dernier soupire, elle a émit le désir de me nommer Montgomery, qui était sans doute le nom de mon père, et non pas Grant. Enfant illégitime conçu lors d’une soirée trop arrosée, les parents de cette pauvre Mary avaient très probablement décidé de la mettre à la porte en apprenant sa liaison d’un soir avec un inconnu. Mais, malgré cette expulsion injuste, Mary avait tout préparé ; elle devait accoucher à l’hôpital Saint Thomas, de façon anonyme, et elle me placerait dans un orphelinat par la suite en indiquant le même nom qu’elle avait donné à l’hôpital ; Montgomery. Ainsi, je devais hériter d’une fortune considérable s’il devait lui arriver malheur. Et ce, même si elle ne pouvait m’élever… ─ Pourquoi me racontez-vous ça ? ─ N’est-ce pas là ce que vous m’avez demandé ? ─ Non, je vous ai demandé des preuves de votre prétention injustifiée, pas de m’émouvoir avec votre triste histoire. Je la connais vous savez, j’ai votre dossier sous les yeux. ─ Je le sais. Mais si vous voulez que je vous prouve que ma place est à poste, laissez-moi continuer. »
La chef de section leva les yeux au ciel ; pourquoi avait-elle fait l’erreur de prendre son dossier, d’étudier son CV qu’elle connaissait déjà, de lui donner un rendez-vous ? Et surtout, pourquoi fallait-il qu’il ait toujours raison ? Même lorsqu’il avait tort, il trouvait le moyen sordide d’avoir raison. Oui, elle ne l’appréciait pas. Ce qui était valable pour la plupart des personnes placés sous sa direction, mais lui plus que d’autre. Encore une chance qu’il ne veuille pas lui prendre son poste, ce serait le pompon !
« Mary Elizabeth Grant est décédée quelques dix minutes après avoir accouché, faisant de moi l’unique héritier de sa fortune. Sa famille était propriétaire d’un large domaine dans le Nord de l’Angleterre, et possédait également quelques terrains en Ecosse, et en Irlande ; fille unique, elle était celle qui avait récupéré tout les biens de sa famille, même après son péché. Selon ses désirs, les infirmiers et infirmières de l’hôpital Saint Thomas me placèrent au Wammy’s Orphanage ; l’orphelinat choisit par Mary et qui m’avait d’ores et déjà réservé une place. Tout porte à croire que j’étais un bébé comme tous les autres. Je ne me souviens pas de tout ; mes souvenirs de là-bas sont plutôt… Flous, vagues. C’est comme si ce n’était pas réellement arrivé. Comme si toute mon enfance n’était qu’un rêve… J’étais toujours seul, à l’écart des autres et je ne jouais jamais. Les jeux ne m’intéressaient pas. Ou plutôt, ils ont cessé de m’intéresser lorsque j’ai eu six ans. Je ne sais pas pourquoi j’ai subitement eu ce désintérêt pour l’amusement ; je crois que je voulais grandir beaucoup trop vite… Vous connaissez le Wammy’s Orphanage, Madame Strauss ? ─ De nom seulement. Et de réputation, il semblerait qu’il soit l’un des meilleurs orphelinats de Londres. ─ Il l’était. A présent, il n’est plus qu’un tas de cendres… Mais ceci n’a rien avoir avec ma personne. En réalité, le Wammy’s Orphanage a la particularité d’accepter des enfants de tout âge jusqu’à leur majorité. Et même au-delà si les orphelins ne trouvent pas de quoi se loger. Et l’orphelinat ne faisait office d’école pour jeunes orphelins. Non, la Directrice, Madame Stappelton, avait créé un partenariat avec une école publique ; dès l’âge de trois ans, chaque orphelin était inscrit et devait se rendre à l’école pour la journée. C’était une école comme n’importe quelle autre ; il y avait des cancres, et des petits génies. Des riches et des moins riches… ─ Passez donc toutes ces futilités, Dr Montgomery, et venez en aux faits. ─ Vous êtes du genre impatient, hein ? ─ Je ne suis pas là pour plaisanter, et j’ai bien d’autres choses on ne peut plus urgentes à faire. ─ Trouver un moyen de virer l’agent Hotchner ? Vous n’y parviendrez pas. J’ai lu son dossier, cela ne m’étonnerait pas que d’ici trois ou quatre ans il soit nommé chef de section à votre place. ─ Les faits Dr Montgomery ! » grogna Erin entre ses dents, faisant mine de ne pas avoir entendu l’ultime phrase de Thomas. « Comme vous voudrez. C’est grâce à l’école que j’ai développé un grand goût pour la lecture. Par chance, l’orphelinat était doté d’une immense bibliothèque ; dès l’âge de six, ou peut-être sept, ans, j’y ai passé mes journées. Les instituteurs ne me disaient rien ; tant que je ne martyrisais pas les autres pensionnaires, ou que je ne faisais rien brûler, mon silence et mon mutisme leur allait. Je crois pouvoir affirmer sans me vanter ni mentir que Madame Stappelton m’appréciait beaucoup ; elle voyait en moi un garçon prometteur, et admirait mon envie de toujours en apprendre plus. Ancienne institutrice dans un collège, elle m’a aidé à apprendre le latin et le grec ancien. Nous passions parfois des heures entières enfermés dans un coin reculé de la bibliothèque à échanger diverses opinions sur les livres que nous avions lu, ou a parler le latin pour notre simple plaisir… J’avais dix ans lorsqu’elle m’apprit qu’elle avait trouvé ma famille. Ou plutôt, que mes aïeuls maternels l’avaient contacté avec le désir de me rencontrer. J’acceptais, trouvant l’idée de connaître mes origines alléchante. La rencontre eu lieu, comme prévue. Mais ma déception fut grande ; le Lord Grant et son épouse avaient fait envoyer des domestiques, ne souhaitant pas se mélanger avec d’autres orphelins. Je fus amer avec les pauvres domestiques, et leur demandais de ne plus remettre les pieds dans ma maison. J’avais grandis au Wammy’s Orphanage, je vivais au Wammy’s Orphanage. Contre toute attente, les Grant annoncèrent à Madame Stappelton la somme de la fortune qui avait été placée à mon attention dans un coffre à la banque par ma mère. Ils m’envoyèrent une dernière lettre pour me prévenir qu’ils comprenaient ma décision, et que j’hériterais aussi de leur fortune, en plus de celle de ma défunte mère, à leur décès… Le drame survint trois mois plus tard, tout au plus. ─ Qu’avez-vous fait de cet argent ? ─ Je n’avais que dix ans et aucun droit sur cette fortune qui m’attendait… Je n’en ai rien fait. La vie a suivit son cours. La Directrice de l’orphelinat tomba malade trois ans plus tard, nous dûmes cesser de nous voir pour nos discussions habituelles. Elle voulait que je parle avec les jeunes de mon âge, plutôt que me renfermer sur moi-même. Je lui ai promis de faire des efforts, mais je ne tins pas cette promesse. Ces enfants, les autres orphelins, étaient indignes de tout intérêt. J’ai continué de dévorer les livres de la bibliothèque ; j’ai entamé la lecture d’épais livres documentaires sur la psychologie, j’ai trouvé cela intéressant. Passionnant, même. Mon sens de l’observation s’est alors développé ; j’ai commencé à mépriser ceux qui étaient incapable de voir, et de deviner. Je me suis lié avec un orphelin un peu plus vieux que moi, qui était arrivé quelques années plus tôt. Il était très renfermé, lui aussi, mais c’était par timidité. ─ Hm, oui, il s’appelait… Samuel Peter Jefferson Stanford. Il est… Décédé au cours de l’hiver quatre-vingt seize… » murmura la femme, levant les yeux du dossier pour observer tristement le psychologue.
Ce dernier s’était levé quelques minutes plus tôt. Il se tenait droit, les mains dans le dos. Thomas ne la regardait plus ; il s’était approché de la fenêtre, et avait ses yeux clairs rivés sur la rue. Il n’avait jamais rien dit sur sa vie passée, considérant que c’était privé, et qu’il était inutile de raviver les douleurs du passé. Jamais il n’aurait imaginé que c’était à Erin Strauss qu’il en parlerait. En fait, jamais il n’aurait pensé en parler. Dévoiler une vie antérieure qui ne représentait plus rien à ses yeux n’avait aucun intérêt. Il ne s’en souvenait presque plus, de toute manière. Et ses quelques souvenirs étaient brumeux, comme s’ils n’étaient pas réels. Après tout, peut-être était-ce le cas ? Peut-être s’était-il inventé une vie pour ne pas avoir à revivre un évènement traumatisant ? Il ne pouvait répondre à cette question. Et il n’en avait guère l’envie.
« Je suis désolée. Pour votre ami… ─ Cela ne fait rien. C’était il y a longtemps maintenant. Et puis il n’était pas réellement mon ami, vous savez. En réalité, on ne se parlait pas. Il s’asseyait à côté de moi, en classe, il venait à ma table le midi ; lorsque nous devions faire des travaux de groupe, il venait avec moi… Un soir, environ cinq jours avant son décès, il est venu me voir, dans ma chambre ; il m’a dit qu’il avait quelque chose d’important à me dire. Il semblait terrifié. J’ai appris au cours de cette nuit qu’il était malade, une maladie incurable. Il souffrait du syndrome d’Andersen. La maladie provoque une faiblesse voire une paralysie des muscles ainsi qu’une arythmie cardiaque qui peut entraîner une mort soudaine. ─ Oui, j’en ai entendu parler. ─ Je ne pouvais rien faire pour l’aider. Il savait qu’il pouvait mourir d’un instant à l’autre et tenait à me parler. Il est mort avant la fin de la semaine… Beaucoup ont pensé qu’il est décédé suite à un arrêt cardiaque probablement causé par sa maladie… ─ Vous non ? »
Thomas ne répondit pas. Toujours devant la fenêtre, il posa une main sur la vitre propre ; le visage de Samuel s’était lentement dessiné sur le carreau. Mais ses traits n’étaient pas nets, ils semblaient… Effacés. Comme le reste des souvenirs du jeune homme. Il fronça les sourcils, ferma les yeux. Pourquoi ne se souvenait-il pas ? Pourquoi n’y parvenait-il pas ? Lentement, il baissa la tête, se forçait à se rappeler. En vain. Lorsqu’il rouvrit les paupières, l’image de Samuel avait disparu.
« Non. Je n’avais pas eu l’autorisation de voir le corps, mais je sentais qu’il n’était pas mort de cause naturelle. Pourquoi, sinon, serait-il venu me voir précisément cinq jours avant ? Cela n’avait aucun sens. ─ Vous pensez qu’il savait qu’il allait mourir ? ─ Je l’ignore… »
Il ignorait beaucoup de choses, en vérité. Plus qu’il ne voulait l’avouer. Surtout à partir de cet épisode. Il avait essayé de parler aux autorités, mais personne n’avait écouté un adolescent de tout juste quatorze ans qui lisait beaucoup trop de romans policiers. Personne n’avait crut les théories d’un gamin fan des histoires du grand Sherlock Holmes, personnage fictif de Sir Arthur Conan Doyle. Le jeune garçon qu’il était alors avait demandé à parler à Madame Stappelton ; elle, avait-il pensé, l’écouterait. Mais la Directrice, toujours malade, n’avait jamais répondu à ses demandes de rendez-vous. Et elle avait finit par périr, à son tour, pendant les vacances de Noël. L’année dix-neuf cent quatre-vingt seize n’avait guère été une bonne année pour l’entourage du jeune garçon.
« Que voulait-il vous dire ? ─ Qui ? ─ Samuel. Cinq jours avant sa mort, il est venu vous voir pour vous dire quelque chose d’important, non ? Qu’était-ce ? ─ Je… », commença le psychologue consultant avant de se taire. « Je ne sais plus… »
Cette réponse étonna Erin ; lui qui était toujours si sûr de lui, si confiant, si hautain semblait à présent perdu, désespéré, en proie à un désarroi total. Il n’avait plus le contrôle de son corps, et ses épaules étaient secouées par d’imperceptibles tremblements. Habituellement aussi émotif qu’un monument historique, le jeune homme avait à présent bien du mal à contenir sa peur. Peur de ne pas réussir à se souvenir. Peur du passé. Peur de l’inconnu.
« … Bien. Que s’est-il passé par la suite ? ─ Je me suis enfermé dans le seul domaine où je pouvais avoir un contrôle sur tout ; les cours. Le savoir. Lorsque j’ai eu dix-huit ans, j’ai quitté l’orphelinat ; je voulais aller à l’Université de Nottingham ; comme j’avais atteint ma majorité, je pouvais piocher dans le compte ouvert par mes aïeuls maternels, mais aussi dans l’héritage laissé par Mary. Ainsi, je me suis trouvé une chambre sur le campus de la faculté. C’est comme ça que j’ai fais la connaissance de Basile ; lui était étudiant en médecine, et moi en psychologie. Les premiers jours, nous partagions juste notre chambre. Petit à petit, on a sympathisé, et on s’est aperçu que notre objectif à tous les deux était Scotland Yard. Je suis entré à l’Ecole de police, en parallèle de mes cours à l’Université, et j’ai été admis à Scotland Yard. Je ne pouvais plus vivre sur le campus, donc j’ai trouvé un logement sur Londres que j’ai payé ; mais… Avoir un appartement pour moi seul ne m’a jamais vraiment tenté, alors j’ai cherché un nouveau colocataire. Mais aucun ne me supportait aussi bien que Basile. Lui avait continué ses études et venait juste de passer son diplôme de médecin. Il a accepté de me rejoindre et de partager l’appartement avec moi ; il s’est spécialisé pour devenir médecin légiste, tandis que moi, j’enchaînais les enquêtes. J’étais, en quelque sorte, le meilleur Inspecteur du service. J’aimais cette gloire. Ce flot de reconnaissance. Et puis, une enquête m’a bloqué. Je dus faire appel à un profiler selon les désirs de mes supérieurs. L’homme parvint à réduire considérablement notre liste de suspects. Tout le monde l’acclama ; je restais amer. Une confrontation entre lui et moi m’a permis de voir que je voulais plus. Plus que les médailles que pouvait m’offrir Scotland Yard. Basile finissait sa spécialisation lorsque je pris ma décision ; j’allais quitter Londres, l’Angleterre, pour aller me terrer aux Etats-Unis. Ce ne fut pas du goût de Basile, mais je ne l’écoutais pas. Je devais devenir profiler. C’était plus qu’une envie. C’était un besoin… Je me suis trouvé un appartement à Arlington, en Virginie, à quelques kilomètres de Quantico, je me suis inscrit pour des cours de criminologie et je suis parti m’installer là-bas ; j’avais vingt-quatre ans. Un an plus tard j’ai intégré le Behavioral Analysis Unit en tant que stagiaire. ─ Oui, je m’en souviens. ─ L’environnement me plaisait. J’aimais l’ambiance qui régnait dans ces lieux, sans m’y sentir à ma place. Ou plutôt si, mais je savais que je n’aurai jamais ce sentiment de famille. Je ne me suis jamais vraiment sentit chez moi ailleurs qu’au Wammy’s Orphanage. Mon stage fut une réussite, vous en conviendrez. Les examens furent d’une facilité déconcertante ; bien que le test de l’aptitude physique ne fusse pas mon plus gros point fort. Je savais me débrouiller, et j’étais assez observateur pour éviter les attaques. Le reste n’était que pur instinct. Je devins profiler ; il ne me restait plus qu’à attendre d’être affecté à une équipe pour revenir dans ces modestes bureaux. Mais… Même là, il me manquait quelque chose. J’avais perdu mes repères dans l’immensité de ce pays, et j’avais besoin de me souvenir de mes origines. J’ai donc appelé Basile, en lui demandant de venir me rejoindre. Une nouvelle fois. Il fut d’abord réticent, mais je savais qu’il ne résisterait pas. Et en effet, il vint. Il a quitté son emploi à Scotland Yard pour un poste de médecin légiste au Federal Bureau of Investigation. Le retrouver m’a permis de me sentir en accord avec moi et ce nouvel environnement. Je m’y sentais bien. ─ Et pourtant, vous êtes parti », objecta la chef de section. « Au bout de dix mois, vous nous avez quitté. ─ C’est vrai. Je me suis vite aperçu que j’avais encore besoin de plus. Que faire des profils n’était pas ce je cherchais. Je voulais contrôler les profilers. Je voulais leur être supérieur. Je suis parti du Département ; j’ai repris les cours de criminologie et de psychologie. J’ai cherché ma voie. Et je pense l’avoir enfin trouvé. Si je veux avoir un certain pouvoir sur les profilers, il me faut être leur psychologue. Ainsi, je serai celui qui se sert de ses capacités pour prouver qu’ils ne sont pas les meilleurs. Pour être exact, c’est pour leur montrer qu’ils ne sont que des hommes. ─ Ils le savent déjà. ─ Je sais. Mais je veux le leur rappeler. ─ Aucun de nos hommes ne se prétend supérieur à ses collègues. ─ Ai-je dis cela ? ─ Eh bien… ─ En réalité, Madame, » la coupa Thomas avant même qu’elle n’ait put commencer sa phrase. « En réalité, je ne dis pas qu’ils se prennent pour une quelconque divinité parce qu’ils sont capables de trouver la marque de votre shampoing en observant votre façon de tuer, mais plutôt qu’ils peuvent douter de leur humanité en notant leur ressemblance passée avec de prolifiques et dangereux criminels. Voir quelqu’un de façon régulière, se libérer de leurs doutes ne peut que leur être bénéfique. C’est pourquoi j’ai choisit ce métier. Je n’ai peut-être aucune expérience en tant que psychologue, je n’ai jamais exercé cette profession, je suis peut-être plus jeune que tous vos autres candidats, je suis peut-être d’une arrogance sans nom, vous ne pouvez me supportez plus de dix minutes, j’ai un avantage. Un avantage que personne d’autre que moi n’a. Et que personne d’autre n’aura… »
Il lui faisait de nouveau face, et avait quitté la fenêtre pour se poster devant son bureau. Il se pencha, plaqua ses mains contre le bois poli de la table et planta son regard bleu foncé dans les yeux de sa supérieure. Celle-ci n’avait pas retint un léger sursaut qui tira à son interlocuteur un sourire sadique.
« Quel avantage ? ─ Celui d’avoir été profiler. Je sais ce qu’ils vivent. Je connais leurs doutes, je les comprends. Et c’est ça qu’il manque aux autres. C’est aussi pour cela que le Dr Lafferty ne pouvait accomplir un travail parfait. Et c’est pour cela que vous saviez, avant même que je vous raconte toute mon histoire, avant même que j’entre dans cette pièce, et avant même que vous ayez lu les autres CV, que c’est moi que vous choisiriez pour ce job. Parce qu’il est fait pour moi. Et que personne ne pourra être meilleur que moi. Ai-je tort ? »
La chef de section déglutit et secoua la tête ; non, il n’avait pas tort. Et c’est bien à cause de cela qu’elle ne le supportait pas. L’air terrifiant disparu du visage fin du jeune homme pour faire place à son sourire satisfait ; oui, elle le détestait, c’était certain. Thomas se redressa, attrapa son long manteau qu’il enfila rapidement et se dirigea vers la porte du bureau. Il allait sortir lorsqu’il tourna la tête vers Erin.
« Je vous dis à demain Madame. »
Il lui adressa un clin d’œil et quitta la pièce en relevant le col de son manteau. Il ne savait toujours pas pourquoi il avait un trou noir pendant quatre ans de son existence ; il savait juste que son emploi au Behavioral Analysis Unit allait sans doute lui laisser le temps de trouver des réponses à ses questions. Et sans doute de recouvrer une partie de sa mémoire envolée…
PSEUDO • Tasha. CELEBRITE CHOISIE • Benedict Cumberbatch. AGE IRL • Almost 17 yo. MULTICOMPTE • N. Williams - C. Roberts - N. Vassiliev. COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM • J'étais sur the first one. NIVEAU D'ACTIVITE • NIVEAU DE RP • DEBUTANT MOYEN BON TRES BON CONNAIS-TU CRIMINAL MIND• Course ! And Hotch is only mine ! AS-TU UNE REMARQUE/QUESTION • Tasha/Hotch forever. AS-TU LU LE REGLEMENT •
“  Juliette Riley  ” Special Agent (SA)
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▌Messages : 820 ▌Date d'inscription : 16/12/2010 ▌Métier : Stagiaire au BAU, Etudiante ▌Avatar : Kate Voegele
Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 19:13
Tasha, t'as osé ! Et tu as parfaitement réussi, Thomas est superbe J'adore les clins d'oeil avec Arthur Conan Doyle (bref, comment tu as transformé l'univers Sherlock Holmes en univers "CM" :3) et aussi comment il remballe Strauss
“  Aaron Hotchner  ” Supervisory Special Agent (SSA)
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▌Messages : 2908 ▌Date d'inscription : 10/12/2010 ▌Métier : Chef d'équipe au BAU ▌Avatar : Thomas Gibson
Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 19:19
Ce personnage est vraiment trèèèès mystérieux je trouve Et comme j'ai dit sur MSN, des fois il pourrait être psychopathe ! En plus il a même fait peur à Strauss, elle qui n'a peur de rien (ou presque). Bref, j'adore Obligée, je veux un lien (ah non, on l'a déjà) *sors* Bref, éclates-toi avec ce personnage
“  Invité  ” Invité
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Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 19:31
Eh oui Lyse, j'ai osé Mais c'est Benedict qui m'a poussé à le faire ! Il me disait " Vas-y Tasha, fais un autre personnage. Fais un autre personnage. Inspire-toi de Sherlock pour ton perso. Modifie son histoire. Vas-y Tasha, tu en meurs d'envie " sur Twitter ! Si si ! Et bon... Je ne dis pas non à Benedict Moi aussi, j'adore comment il remballe Strauss mon Thomas En fait, j'aime trop sa façon d'être et chaque réplique. (Ah ha, oui, je me suis basée sur les romans de Sir Arthur Conan Doyle, haha, mais bon... Je voulais quelque chose d'unique pour mon petit chéri... En fait, l'histoire de l'orphelinat, j'ai du la piquer à Voldy o.o et un peu de Death Note aussi (x ).
Bah, je suis sûre que Strauss elle a peur d'Aaron. OBLIGE ! Qui n'a pas peur d'Aaron, de toute façon Et puis, hein, il fait peur, mais il n'est pas psychopathe (pas encore du moins...). HAN OUI ! Un lien avec le Vénérable Hotch Viens là Coco, on va se taper dessus pendant nos séances (;
“  Derek Morgan  ” Supervisory Special Agent (SSA)
Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 19:41
Rebienvenue Un psy a la BAU,intéressant,tous les profilers vont devoir se lier avec lui que ce soit en bon ou en mauvais terme^^ A voir le personnage plutot en mauvais terme je pense.
“  Invité  ” Invité
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Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 19:58
Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire par là (a) Thomas est un être plein de sympathie et d'amour Et oui Milie, tous les profilers vont devoir avoir un lien avec moi. A commencer par toi (okay, )
“  Invité  ” Invité
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Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 20:21
t'as osé copiiiiiiiiiiiiiiiiiine xD remarque, ça devrait pas m'étonner xD
Re...Bienvenue
“  Invité  ” Invité
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Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 20:49
(Re) bienvenue à toi !!!
Benedict est trop excellent donc comment ne pas craquer ??
“  Nolan Baker  ” Supervisory Special Agent (SSA)
Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 21:07
Mes respects Tashou ! Tu rentres maintenant dans le cercle des multicomptes ! Bienvenue au club Je te souhaites de bien t'amuser avec ce nouveau personnage ^^ Au plaisir de le découvrir, d'ailleurs
“  Invité  ” Invité
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Sujet: Re: « Boring. Chinese tonight ? » Mer 18 Avr 2012 - 21:44
En effet Coupine, ça ne devrait pas t'étonner (a)
JE PLUSSOIE NATH ! Comment ne pas craquer ? Surtout quand il fait sa petite bouille trop cutie Et puis bon... Benedict tout de même !
Eh, je te tiens compagnie Gregou, j'suis pas trop mignonne ?