« Certaines histoires vous marquent à jamais » C'était une journée banale pour Morgana, si on oubliait les lettres de menaces (mais elle en avait tellement l'habitude que ça devenait presque banal). Le vendredi, elle ne travaillait que le matin et elle rentrait pour midi. Elle avait toujours sa demi journée. Se levant vers cinq heures, elle avait prit le temps de se laisser aller sous une bonne douche, s'habillant ensuite avec un simple jean, un haut blanc à bretelle et une chemise ouverte par dessus. Il faisait beau et chaud ces temps-ci. Elle laissé ses cheveux noir d'ébène tomber en cascade sur ses épaules, ne prenant pas le temps de se les lisser ou de les attacher et avait prit un café en s'informant des nouvelles à la télévision, avant de prendre la route pour le lycée. Il n'était pas loin et à sept heure elle y était déjà mais elle prenait son temps pour installer ses affaires dans sa salle, poser les documents sur lesquels elle faisait travailler ses élèves sur chaque table avec un contrôle pour chacun (à noter que les contrôles avaient été plutôt bien réussit) et elle était allé discuté avec ses collègues en salle des professeurs. Ils parlaient de tout et de rien : un élève s'était bagarré avec un autre élève pour une fille, un couple s'était formé, un autre s'était casse...mais aussi de leurs vies. Saviez vous que la femme du proviseur et tombé enceinte ? Que la professeur d'Allemand s'était fait suspendre pour avoir frappé un élève ? Que le professeur de mathématique avait embrassé la professeur d'arts plastiques et que celle de musique les avait surprit ? Les potins que chaque matin on pouvait entendre. Arrivant en salle des profs, elle se rendit directement vers son amie l'enseignante qui apprenait le sport à ses élèves. Elles discutèrent durant une bonne demi heure, jusqu'à que l'alarme de début de cours ne commence. Morgana se rendit dans sa salle de cours, accueillit sa classe et commença le cour. S'en suivit une longue matinée. Elle commença par deux heures d'Espagnol, une heure d'Italien et une heure de Français. Elle vit la classe dont elle s'occupait, leur donna des documents sur leur orientation et des feuilles de bilans du dernier conseil de classe, quelle prenait le temps de faire pour chaque élève avant de recevoir leur bulletin de notes. Elle rentra ensuite, vers midi et demi, après avoir discuté avec ses collègues, rangé ses affaires. Elle arriva environ un quart d'heure plus tard dans l'appartement qu'elle partageait avec son petit ami et se hâta à manger. Qu'elle était affamée ! Elle finit de faire la vaisselle après le repas et entendit la sonnette de l'appartement retentir. Elle alla ouvrir la porte, receptionna le courrier que le facteur lui emmenait et vit la lettre qu'elle redoutait le plus. Une analyse de sang. Elle inspira un grand coup et l'ouvrit, les mains tremblantes. Lorsque le résultat s'afficha devant ses yeux, elle n'y cru pas tout de suite. Positif. Elle était enceinte. Oh mon dieu. Lorsque Morgana se rendit vraiment compte de son état, elle laissa tomber la feuille et s'assit dans le canapé, choquée. Que dirait-il ? Accepterait-il ? La laisserait-il tomber ? Est-ce qu'il serait heureux ou bien en colère ? Qu'allait-il dire ? Un tas de questions se bousculaient dans sa tête, elle n'en croyait toujours pas. Elle passa la fin de sa journée à y penser et se posa devant un livre pour se changer les idées. Lorsqu'il arriva, elle leva la tête et sourit, avant de se remettre dans son livre. Lorsqu'il lui annonça qu'il était rentré elle lui annonça d'une voix douce : « Salut mon amour. » avant de lire les pages de son livre, qu'elle trouvait passionnant par ailleurs. Il s'approcha d'elle, l'embrassa tendrement et lui déposa un bouquet de fleur sur les genoux. Sortant de son livre, ses lèvres s'étirèrent en un magnifique sourire, elle lui administra un doux baisé sur les lèvres montrant tout son amour et ferma son livre, y glissant un marque page avant. Elle le posa sur la table avec le bouquet. Elle prendrait le temps de le mettre dans un vase plus tard. « Merci pour le bouquet, il est magnifique ! Dit-elle joyeusement, ses yeux reffletant son bonheur. » Oui, elle était heureuse. Du moins, elle le paraissait. La nouvelle pour sa grossesse la rendait nerveuse et les lettres qu'elle recevait devenaient de plus en plus sérieuses. Elles l'effrayaient. Elle s'étira, déposa un baisé sur ses lèvres et sourit simplement. « Tu es sur que tu veux tout faire ? J'ai eu tout mon après midi, alors que toi tu t'es levé tôt et que tu as travaillé toute la journée ! » Lorsqu'il s'assit près d'elle, Morgana se blottit contre lui laissant ses bras musclés s'enrouler autour de sa taille et elle poussa un soupir de bien être. Lorsqu'il la questionna sur sa journée, elle sourit. « Oh, comme d'habitude. Des cours et encore des cours. Je suis rentré à midi, j'ai fais le ménage et ... » Elle hésita un moment (quelques secondes), à lui dire qu'il allait être père et finalement, ne lui dit pas, elle n'allait pas tout lui dire dès son arrivé. De plus, elle avait fait exprès de ne pas lui dire pour les lettres...et qu'elle devait partir à New York pour quelques jours. Pour un séminaire. Elle ne savait pas trop se qu'il allait s'y passer mais elle devait y aller accompagné de quelques collègues. Elle sourit à son compagnon et le regarda droit dans les yeux. «...je me suis mise à lire jusqu'à que tu arrive. Et toi ? »

« Certaines histoires vous marquent à jamais » Morgana se mit à caresser le torse de son homme du bout de doigts, la tête posée sur une partie de celui-ci. Blottie contre lui, elle était tellement bien. Ca lui rappelait qu'elle avait de la chance d'être à ses côtés, de l'avoir comme petit ami et qu'elle était toujours si heureuse lorsqu'il rentrait le soir après une longue journée de travail. Généralement après ces longues journées, ils s'installaient dans le canapé l'un contre l'autre à se raconter leurs journées. Levant sa tête, elle le regarda avec ses yeux pétillants de joie, un sourire s'étirant sur le bout des lèvres. « Pourquoi de temps en temps ? Tu es l'homme parfait mon coeur ! Dit-elle en riant » Sa voix cristalline résonnait dans toute la pièce, son rire doux et mélodieux faisait vibrer ses cordes vocales tant on aurait pu croire à un chant de sirène. Lorsqu'il lui demanda si elle n'en avait pas profité pour faire du shooping ou pour voir des amies, elle haussa les épaules et hocha la tête. De une, elle était fatiguée, de deux elle n'en avait pas forcement envie de plus que toutes ses amies travaillaient à l'heure où elle avait été faire les courses et de trois, elle avait beaucoup de choses à faire comme corriger des copies, et autant s'avancer pour avoir le week-end tranquille, faire le ménage... Oui, Morgana ne s'arrêtait jamais, elle était du genre active et inépuisable. Elle pouvait avoir un coup de fatigue mais être en pleine forme et même malade ou blessée, elle ne pouvait pas rester à rien faire. C'était impossible. En y repensant, Lucas l’incitait souvent à faire du shooping et c'était plutôt drôle venant d'un homme, mais il était tombé sur la bonne : elle n'était pas une grande fan des magasins. Oui, bien sur comme toutes les filles, elle aimait chercher et farfouiller dans les magasins, s'amuser avec ses copines mais elle n'en faisait pas tout le temps du shooping. Elle préférait se prélasser devant un bon livre. «Non, je n'en ai pas profité...J'étais fatiguée et j'avais des copies à corriger, autant m'avancer... » Elle lui fit un petit sourire, regarda le livre qu'elle avait posée sur la table et reposa son regard sur Lucas, lui faisant un petit sourire. Se redressant, elle s'étira comme un chat le ferait et se blottit contre lui, glissant ses bras autour du cou de son homme. «Le livre c'est "Un papillon sous la neige", c'est l'histoire d'une danseuse Russe qui part pour les Etats Unis...C'est juste magnifique, je suis envoûtée ! » Et il lança le sujet du "je vois bien que tu es fatiguée" et blablabla. Elle poussa un long soupire. Laquelle des choses devait-elle lui annoncer ? Les lettres de menaces ou la grossesse ? Par "stratégie", elle choisit de lui annoncer la grossesse, elle savait très bien que si elle lui annonçait pour les lettres de menace, s'en suivrait une dispute violente et elle n'en avait aucunement besoin ce soir. Elle le regarda, les larmes pétillants au bord de ses yeux et n'osa pas sourire, ne sachant pas comment réagir envers cette nouvelle. Devait-elle être heureuse en lui annonçant ? Le risque serait qu'il ne soit pas heureux de la grossesse de sa petite amie et ça ferait tâche mais au contraire, fallait-il qu'elle fasse son air triste et qu'il croit qu'elle ne veulent pas du bébé ? Elle opta pour un air neutre. Elle ne montrerait pas qu'elle et heureuse, mais elle ne montrerait pas qu'elle est triste. «Je suis enceinte de trois mois. Je ne l'ai su que toute à l'heure...j'en étais quasiment certaine depuis une semaine mais j'attendais les analyses avant de te l'annoncer... »

« Certaines histoires vous marquent à jamais » Sentant la main de son petit ami se faufiler entre les mèches de sa chevelure noire d'ébène, elle releva ses yeux, qui fixaient son torse, et sourit. Un air tendre se dessinait dans les trais de son visage et la douceur avec laquelle elle le regardait montrait toute affectuosité qu'elle lui offrait à chaque minutes de sa vie. Oui, son amour pour lui était si grand, si puissant que rien ne pourrait les séparer. Même pas la mort. La mort n'effrayait pas Morgana. Après tout, on devait bien mourir un jour. Autant mourir de vieillesse mais il arrivait parfois qu'un accident se faufile dans notre destin ou même qu'un tueur en série sévisse sur nous. Morgana était dans le dernier cas, les lettres qu'elle recevait depuis près d'un an étaient de plus en plus violente. Qu'étaient-elles ? Qui était celui qui lui envoyait ces lettres et par la même occasion lui faisait une de ces peurs. Elle ne savait pas, malheureusement et bien qu'elle ne sache pas qui c'était, elle était au moins certaine que cette personne avait été mise au courant de l'enlèvement qu'elle avait subit étant enfant, puisqu'il ou elle faisait allusion au tueur qui l'avait kidnappé. Morgana avait peur mais elle essayait de garder la tête haute, de ne pas y penser et surtout, de ne pas inquiéter Lucas en le lui disant. Même si pour cela elle devait lui mentir. Morgana laissa s'échapper un rire cristallin de ses douce lèvres, pulpeuses et raffinées lorsqu'il lui dit quelle était parfaite. Il la trouvait parfaite ? Bien, peut être lui. Mais elle, ne se trouvait pas parfaite. Loin de là. Elle se trouvait banale à en mourir. Comme une bonne partie des femmes dans le monde, elle possédait des cheveux noir d'ébène avec des yeux bleus cristallins. Elle avait un caractère borné, têtue et se montrait parfois trop curieuse. En quoi était elle parfaite ? C'était ce qu'elle pensait. Il pouvait la trouver parfaite mais cela ne changerait pas le regard que Morgana portait sur elle même, loin de là. « Moi ? Parfaite ? Tu rigole, j'espère ! » Elle réfflechit un instant et reprit : « Tu as vu comme je suis banale, souffla-t-elle avec un sourire, je ne suis qu'une jeune femme au cheveux noirs, aux yeux bleus et au sale caractère. Comment veux-tu que je suis parfaite avec tout ça ? Lorsque le sujet bébé fut abordé, elle redouta d'abord la réaction de Lucas qui fut plutôt bonne malgré ses peurs et ses angoisses. Elle fut même excellente. Morgana était soulagée qu'il était heureux de devenir père tout comme elle était heureuse de devenir mère. Lorsqu'il la prit dans ses bras après l'avoir embrassé, elle poussa un soupir de soulagement, ses peurs s'en allant avec. Elle laissa quelques larmes de joie couler et un grand sourire illumina son visage, heureuse. Il ferait un merveilleux père, elle ne doutait pas de lui. Elle se détacha doucement de son compagnon, le regarda un instant dans les yeux et souleva doucement son haut, laissant les premières formes apparaitre. Oui, généralement une femme enceinte commençait à prendre du poids au troisième mois de grossesse et Morgana y était à ce fameux troisième mois. Elle posa son regard sur son ventre et releva les yeux, qui étaient rougit par les larmes de joie. «C'est vrai ? Tu es heureux ?, osa-t-elle demander, d'une voix prise par l'émotion. » Lorsqu'il lui demanda pourquoi elle ne lui avait pas dit plus tôt, elle baissa les yeux. «Pour la prise de sang, je préférais y aller seule pour ne pas te faire de fausse joie et que tu sois malheureux après...et pour le fait que je ne te l'ai pas dis dès ton arrivé c'est que j'avais peur que ta réaction soit mauvaise et surtout, je ne savais pas comment te l'annoncer...Je suis désolé... » Morgana fonça les sourcils, qu'entendait-il par « je croyais que c'était autre chose » ? Avait-il eut peur qu'elle le trompe ? Ou se doutait-il de quelque chose pour les lettres ? Non non non, pas possible : elle les cachait bien et il était impossible qu'il les trouve. A moins que...non. Elle ne devait pas y penser. Jamais de la vie. Elle ne voulait pas qu'il s'inquiète pour des stupides lettres de menaces de mort qu'elle ne trouvait pas sérieuse du tout. Enfin...quand ça l'arrangeait, hein ! Et puis, elle savait qu'il lui en voudrait de les lui avoir caché alors elle ne voulait pas lui montrer les lettres. «Autre chose ? C'est à dire ? » Son sang se glaça et sa respiration se coupa un instant, attendant la réponse de Lucas avec impatience. Son teint devint pâle. Qu'allait-il lui répondre ? Hors RP:

« Certaines histoires vous marquent à jamais » Être avec lui était le moment qu'elle préférait. Quand ses bras entourait sa taille de guêpe, lorsqu'elle posait sa tête sur son torse et se laissait caresser les cheveux avec tendre et amour. Elle payerait toute l'or du monde pour rester comme ça jusqu'à sa mort. Elle esperait sincèrement pouvoir vieillir à ses côtés, fonder une grande et belle famille, devenir sa femme un jour ou l'autre et surtout, être avec lui. C'était la chose qu'elle qualifiait comme la plus importante à ses yeux. « Au contraire, murmura-t-elle avec un sourire, j'ai une très bonne vue et je sais de quoi je parle ! » Lorsqu'il la complimenta, un sourire étira ses douces lèvres et doucement, elle lui frappa le torse sans pour autant lui faire mal car, de une elle n'avait aucune force et de deux elle n'est aucunement violente. « Idiot ! rit-elle. Mais sache que tu me rend vraiment heureuse. J'aime être à tes côtés mon ange, tu es entré dans mon cœur et tu n'en sortiras jamais » Elle lui déposa un baisé sur le bout des lèvres et lui mordilla doucement le lobe de l'oreille, caressant sensuellement son torse d'une main. A califourchon sur lui, ses yeux pétillaient de bonheur et elle fut contrainte de se replacer près de lui lorsqu'il posa ses mains sur son ventre, essuyant auparavant les larmes de joies qui perlaient sur les joues de la jeune femme. S'il les essuyait, quelques secondes plus tard, les larmes glissaient à nouveau des yeux brillants de la jeune femme. Elle posa ses mains sur celle de son petit copain et lui fit un tendre sourire, dont elle seule avait le secret et qui faisait craquer Lucas à chaque fois. Et elle s'en amusait de le voir fondre devant son magnifique sourire. Lorsqu'il lui parla d'un deuxième enfant, son sourire s'étira un peu plus. Alors il voulait une famille nombreuse ? Si oui, elle en serait ravie. Elle avait toujours rêvé d'avoir trois enfants voir plus, pour fonder une belle famille comme on voyait dans les séries. De toutes façons, il était hors de question que leur futur enfant soir fils ou fille unique. Elle savait trop bien par l'expérience de certaines de ses amies que lorsqu'on était enfant unique, c'était horrible et qu'on se sentait seul. Quoi de mieux d'avoir un petit frère ou une petite sœur à protéger ? Et ça, elle en était témoin. Son frère l'avait toujours beaucoup protéger. La famille était la chose la plus importante aux yeux de Morgana. « Tu...tu veux plusieurs enfants ? » Elle sourit doucement et prit l'une de ses mains qu'elle se mit à caresser, la paranoïa de Lucas était une chose très drôle parfois...mais quelques fois ce n'était pas drôle. C'était l'une des raisons pour laquelle Morgana ne disait pas à Lucas pour les lettres. Elle savait qu'il lui en voudrait de lui avoir caché le jour où elle lui en parlerait même si elle ne savait que ça ne serait pas aussi tôt. Elle se leva, alla chercher un verre d'eau et bus, tout en revenant d'un pas lent. Lorsqu'elle entendit Lucas lui parler de quelque chose de plus grave, elle lâcha son verre qui s'écrasa au sol et forma un tapis de verre accompagnée d'une flaque d'eau qui faisait briller les morceaux éparpillés au sol. Non parce qu'il lui avait parlé de quelque chose d'autre mais parce qu'elle avait vu quelqu'un passer devant la fenêtre. Son teint devint pâle, sa respiration rapide et ses mains tremblaient. HJ:

« Certaines histoires vous marquent à jamais » Les larmes aux yeux, elle était choquée. Sa respiration saccagée montrait les signes d'une crise d'angoisse. Ses jambes tremblaient tellement quelle était sur le point de s'écrouler par terre. Son teint était pâle, si blanc qu'elle ressemblait presque à un cadavre. Ses yeux fixaient la fenêtre comme si elle avait vu un fantôme. Avec ses mains, elle cherchait de quoi s'accrocher et machinalement, elle attrapa le tee-shirt de Lucas et le serra le plus fort possible. Elle leva les yeux vers lui et se mit à sangloter, la mâchoire tremblante et empêchant les larmes de couler plus qu'elles ne coulaient déjà. Incapable d'articuler quelque chose, elle se laissa glisser contre le torse de Lucas. Progressivement, elle tomba par terre, ses jambes ne soutenant plus sa masse corporelle. Les yeux fixant le sol, elle observait le moindre détail, n'osant pas regarder Lucas. Elle devait lui dire. Elle en était obligé à partir de maintenant. Mais elle savait comment il allait réagir et c'était pour cela qu'elle ne lui en avait jamais parlé. Surtout que jusqu'à maintenant les menaces n'avaient pas été si sanglantes, sanguinolentes, horribles. Effrayantes. Morgana leva les yeux et croisa ceux de Lucas. Elle entrouvrit la bouche et poussa un long soupire, apeurée. « J'ai quelque chose à t'avouer, murmura-t-elle entre deux sanglots. Quand...quand j'étais petite. Quand j'avais onze ans exactement, je me suis fais enlevée, torturer par un psychopathe qui était amoureux de moi. Quand la police m'a retrouvé deux semaines après avoir été enlevée, j'étais presque morte. J'ai été plongé dans un coma d'exactement cinquante-deux jours, dix-huit heures et vingt minutes et j'ai été paralysée, je ne pouvais plus marché et je n'ai retrouvé mes jambes qu'un an après. A noter aussi qu'à mon réveille, je refusais catégoriquement de parler, de manger et de faire quoi que ce soit. Ça a été une période très noire de ma vie. Et puis, je me suis rendu compte que la vie ne s'arrêtait pas là et j'ai déménagé à New York, j'ai fais mes études et... j'ai commencé à recevoir des lettres de menaces. C'est l'une des raisons pour laquelle je suis venue habiter ici. Au début je croyais que ce n'était pas sérieux puisque le tueur qui m'a enlevé a été tué. Et puis les lettres sont depuis quelques semaines, de plus en plus violentes... » Elle ne lui avait jamais autant parlé de son agression. Morgana en avait toujours rapidement parlé, évitent de dire le fait qu'elle avait mit une année pour remarcher, qu'elle avait été muette, que elle avait passé un temps inconsidérable dans le coma et tous les autres détails. Elle lui avait juste dit qu'elle avait été agressé. Il n'avait jamais su dans quelles circonstances, quand, où...Jamais. Mais là elle était obligé. Elle marqua une pause dans son récit, pleurant de plus belle et se passa une main tremblante dans sa chevelure noir d'ébène. « Je sais qu'on s'était promis de tout ce dire mais je croyais que tout cela n'était pas sérieux. Que ça n'irait pas jusque là. » Maintenant qu'elle lui avait dit, à elle d'assumer les conséquences de ses actes. Devait-elle dire autre chose ? Pour atténuer la colère de Lucas ? Elle n'en savait rien mais qui ne tente rien n'a rien comme on disait tout le temps dans la vie de tous les jours. Lorsqu'elle se sentit la force de marcher, elle se leva, alla chercher une boite où toutes les lettres étaient et lui tendit, toujours tremblante comme une feuille. « Je n'aurais jamais du te cacher tout ça mais quand on s'est rencontré, j'avais peur que tu me fuis à cause des lettres et de mon histoire... Et puis, après j'avais tellement peur de t'en parler, j'avais peur que tu parte. Je ne veux pas te perdre, je t'... » Et soudainement, elle ne pu finir sa phrase puisqu'un bruit sourd se fit entendre et Morgana s'écroula au sol.

« Certaines histoires vous marquent à jamais » Allongée sur le lit, immobile, Morgana n'ouvrit pas tout de suite les yeux. Elle savait que cela inquiétait Lucas mais sa tête lui faisait affreusement mal. Surement le fait que sa tête ait cognée la tête la première le sol froid du salon. Elle avait envie de hurler tant elle avait mal au crâne, elle avait l'impression que des milliards d'éléphants passaient dans sa tête. C'était une sensation qu'elle avait déjà ressentit...lorsqu'elle avait onze ans. « Ne me frappez pas ! Non ! Hurlait la petite Morgana, à peine âgée d'onze ans. S'il vous plait, ne faites pas ça ! » Recroquevillée dans un coin de la salle où elle était retenue prisonnière, Morgana hurlait, pleurait et suppliait son ravisseur de ne plus la toucher. Elle avait peur, elle ne comprenait pas pourquoi cet homme qu'elle ne connaissait pas la retenait là. Pourquoi elle n'avait pas le droit de sortir et de voir ses parents pour qu'ils puissent la consoler. Pourquoi il la frappait, elle n'avait rien fait pourtant ! Elle avait toujours été une petite fille sage, propre et très intelligente, dont la joie de vivre et l'affection faisait craquer une personne au premier regard. Elle avait toujours été une enfant que tout le monde appréciait. Du moins, elle avait toujours essayée de l'être. Peut-être n'avait-elle pas été assez sage avec ce grand monsieur qui l'effrayait tant ? Dans ce cas là, il était bien dur avec elle... Elle était là depuis sept voir huit jours, tout au plus. En faite, elle ne savait pas très bien puisque la pièce était sombre et qu'elle n'avait pas la notion du temps. Bien qu'elle ne savait pas très bien depuis combien de temps elle était là, ça lui paraissait une éternité. Elle en avait marre d'être enfermée ici, d'avoir peur de voir le regard froid et pervers de celui qui le retenait. Les larmes coulaient sur ses joues rougies par les larmes qui ne cessaient jamais de couler. Ses yeux étaient rouges et ils lui piquaient tant elle pleurait. Elle entendit un bruit. Un bruit qui fit tourner la tête à son ravisseur. Elle profita de son instant de déconcentration pour lui donner un coup dans sa partie intime et se mit à courir comme si ça vie en dépendait. Bien sur que oui, ça vie en dépendait. Dévalant les escaliers à bout de souffle, tout en sanglotant violemment, il lui attrapa la cheville. Elle perdit l’équilibre et bascula en arrière, atterrissant en bas de l'escalier la tête la première. Elle s'écroula inconsciente aux pieds de son agresseur. Se réveillant quelques heures plus tard, un mal de crâne la tirant de son profond sommeil dans lequel elle aurait voulu rester, elle sursauta. La lame d'un couteau était posée dans le bas de son dos. Si elle pensait que ce qu'elle avait déjà vécu était l'enfer alors elle ne savait pas ce qu'il l'attendait. Une larme roula sur la joue de Morgana, glissa doucement le long de son visage pour finir par s'écrouler sur le drap. Elle ouvrit doucement les yeux, son mal de crâne était toujours présent et aussi horrible, son visage était très pâle mais elle avait besoin de voir celui de Lucas. Il était son essentiel. Elle avait besoin de le voir, de se rassurer en ne voyant que ses yeux. Elle leva le bras, posa une main sur le visage de Lucas et laissa quelques larmes couler, essayant de se redresser par la même occasion. « Je suis tellement désolé...Je t'aime, je n'aurais jamais du te le cacher... Murmura-t-elle, d'une voix peinée mais à la fois tellement effrayée. J'avais et j'ai toujours confiance en toi, mais je ne savais pas comment t'en parler, comment aborder ce sujet. Cette période de ma vie qui coïncide avec les lettres de menace me fait tellement souffrir, j'ai beaucoup de mal à en parler... Excuse moi, je t'en prie... » Elle laissa les larmes couler un peu plus et posa sa tête sur le torse de Lucas. Mais tout ça fut gâché par un bruit qui glaça Morgana. La porte s'ouvrit et la lumière s'éteignit. Elle poussa un petit cri, effrayée, se recroquevillant contre Lucas. Des bruits de pas se faisaient entendre... Hors RP: