Cela faisait un moment que Marwan n'avait pas été voir Gillian. Pourquoi ? Tout simplement parce que le temps l'en avait empêcher. Il avait tellement de chose à lui raconter. De un il avait reprit contact avec ses anciens amis de New York. Cela avait été plutôt cool et puis il avait longuement parler avec eux. Il avait ensuite retrouver Ashlee. Car oui la jeune femme avait eut besoin de lui. Au départ il n'avait pas voulut entendre parler d'elle. Il ne savait même pas pourquoi il avait réagit comme ça. Il l'aimait ! Mais il avait pas voulut l'aider. Mais en apprenant qui avait réellement besoin de lui...tout avait changer. Il avait grandit, murit, d'un coup. Il avait changer. Il n'était plus seul. Il avait une fille ! Un enfant ! Elyne. Elle était magnifique ! De beaux yeux bleus, une chevelure identique à celle de sa mère, des cheveux super long. Marwan aimait déjà son enfant. Mais c'était pas le pire. Il avait apprit l'existence de sa fille, car l'enfant avait besoin d'une greffe. En apprenant ça, Marwan n'avait pas hésiter. Il avait dit oui de suite. Il avait fait des tests, la peur au ventre, et finalement il avait été compatible. Il ne savait pas exactement ce qui lui était passer par la tête, mais il avait donner son médaillon, le seul cadeau de sa mère, à Ashlee, en espérant qu'elle veuille bien le donner à son enfant, mais il ne savait même pas si elle l'avait fait. Une chose était sur à son réveille, il avait trouver une photo de la petite prêt de sa table de nuit. Qu'est-ce que cela signifiait ? Avait-il le droit de la voir ? Pouvait-il réellement demander à la voir après presque quatre ans de silence ? Il était totalement perdue. A sa sortie d'hôpital, il avait décider de marcher, pour réfléchir. Il avait couper son téléphone et avait préféré ne pas revoir Ashlee. Il lui avait tout de même laisser un message à sa sortie. Lui disait que tout allait bien pour lui, et que si elle était d'accord, il aimerait bien revoir Elyne, pour savoir si elle allait bien.

LE jeune homme errait dans les rues de Quantico sans trouver de réponses à ses questions. Soudain en fouillant dans ses poches, il trouva la carte de Gillian. Il sourit et se stoppant, il hésita. Puis il se décida. Il marcha plus rapidement dans un but bien décider. Il entra dans le bâtiment. Il monta les marches, et malgré le faite qu'il était tard, il frappa à la porte où il y avait encore une lumière. Il vit la silhouette sursauter il espérait qu'elle ne s'était pas endormit. Il remit son t-shirt en place et remonta le col de sa veste. Il était tout aussi nerveux que la première fois qu'il était là. Ce coup-ci il était rasé de prêt, ses cheveux étaient approximativement coiffés et son regard était illuminés par une étincelle nouvelle. Marwan avait trouver une lumière. Sa lumière c'était sa fille ! Tant qu'elle serait là, il vivrait pour elle et personne ne lui ferrait du mal !

"Bonsoir Docteur, je ne vous dérange pas ?"

Il grimaça un peu en voyant l'heure. Mais visiblement elle était dans un dossier et en l'observant bien, il crut voir un soulagement passer dans son regard, comme si elle était heureuse de le voir. Il fit en la regardant de mille feu l'air un peu gêné à cause de l'heure :

"J'aurais besoin de vous parler."

Il savait qu'il ne pouvait plus s'empêcher de parler maintenant et puis pour une fois, il n'allait pas reparler de son enfance, enfin il le pensait, il verrait bien. Dans tout les cas, maintenant il avait un but, il savait pour qui il devait se battre, pour qui il devait se soigner. Sa fille ! Elle ne le connaissait pas et lui non plus, mais il l'aimait !

Le bureau de Gillian était plongé dans la pénombre, elle n'avait pas remarqué que seule sa lampe de bureau éclairait la pièce d'une lueur tamisée. Aussi, lorsque le visiteur poussa la porte, elle ne distingua en premier lieu qu'une silhouette. Celle d'un homme. Sur le coup, son rythme cardiaque s'emballa, elle se redressa vivement sur son siège et tenta de voir qui venait d'entrer. Mais heureusement, une voix familière mit fin à son angoisse. La jeune femme était dotée d'une assez bonne mémoire auditive, c'est pourquoi elle reconnut immédiatement celle de l'agent St John. Mais quelque chose semblait avoir changé depuis leur premier entretien, peut-être un timbre plus clair, ou plus d'assurance. Il la salua et lui demanda s'il ne la dérangeait pas. La réponse était non, évidement, la jeune femme était entièrement dévouée à ses patients et les mettait toujours dans l'ordre de ses priorités. Marwan passa donc avant ce rapport qui n'était pas si urgent, finalement, puisqu'elle ne devait le renvoyer qu'en fin de semaine.

- Bonsoir Marwan. Entrez, mes patients ne me dérangent jamais ! Comment allez-vous ?

Elle se leva de sa chaise et s'avança vers le jeune homme. Elle lui serra la main et le laissa entrer dans son bureau. Au passage, elle referma la porte derrière lui et appuya sur l'interrupteur principal pour éclairer complètement la pièce. D'un geste de la main, elle l'invita à prendre place sur le canapé et s'installa dans son propre fauteuil. Elle était heureuse qu'il soit revenu vers elle, peu importait l'heure qu'il était. Cela prouvait qu'il lui faisait suffisament confiance. De lui-même, il évoqua ce besoin qu'il avait de lui parler, c'était une avancée phénoménale pour son état psychologique. Et le fait qu'il débarque à une heure si tardive prouvait que ce besoin était vital, il ne pouvait plus attendre. La jeune femme sourit.

-Ca me fait plaisir que vous soyez revenu. Je pensais sincèrement que notre première séance avait été de trop pour vous.

Cela avait été un réel traumatisme pour lui, de revivre son enface sous hypnose. Mais visiblement, cela l'avait aidé à se reconstruire et à vouloir aller de l'avant avec elle. Elle avait également cru qu'il ne reviendrait pas par gêne de lui avoir cassé un doigt, par peur d'affronter son regard. Mais c'était du passé pour le docteur Foster, et elle ne lui en tenait pas rigueur. Elle pardonnait énormément de choses à ses patients parce qu'ils souffraient psychologiquement et qu'elle ne pouvait pas s'ajouter à la liste des personnes qui leur tournaient le dos. Et c'était valable pour Marwan, sans compter que minde de rien, elle avait commencé à s'attacher à lui. C'était une espèce de sentiment protecteur, maternel, la marque de fabrique Foster, comme disait le docteur Lightman.

Comme à son habitude, elle n'avait pas continué à remplir son dossier personnel. Elle ne le faisait que lorsqu'elle devait se détacher d'un patient et le transmettre à un collègue. Elle jugeait le risque de vol de dossiers trop élevé pour dire de les mettre à jour régulièrement. Elle ne prenait note que d'incidents ou de changements importants chez le patient, rien de plus. Ce qui se passait entre elle et eux n'avait pas à sortir de ce bureau, d'une manière ou d'une autre.

Le froid du soir la faisant légèrement frissonner, Gillian resserra sa veste de tailleur autour de ses épaules. Elle replia ses jambes sous elle et s'accouda au dossier de son fauteuil. Elle pencha légèrement la tête sur le côté et plongea ses yeux dans les siens. Elle choisit de ne pas évoquer la catastrophe que fut leur première séance, ni les sévices endurés pendant son enfance. Elle voulait lui laisser la liberté de choisir le sujet cete fois-ci.

- Je vous écoute, de quoi voulez-vous me parler ?

Il était vrai que avec la dernière séance que Marwan avait subit, ou plutôt la première le jeune homme n'avait pas du tout envie de refaire de l'hypnose, mais en même temps elle n'y était pour rien. Ses cauchemars étaient revenue, il avait encore de plus en plus de mal à dormir, mas ce n'était pas pour ça qu'il était là. Le jeune homme la remercia d'un signe de la tête et alla s'asseoir dans le canapé. Ce fameux canapé où il lui avait casser le petit doigt, d'ailleurs il espérait que cela allait mieux. Danny lui répondit en la regardant ce qui montrait qu'il ne mentait pas :

"Je suis désolé, mais j'ai été pas mal occupé depuis la dernière fois. Il y a eut les entraînements et les dossiers, les enquêtes aussi."

Et Ashlee... Mais comment lui dire ? Il était un peu perdue. Il la regarda faire, il avait la sensation de l'empêcher de faire quelque chose. Même si elle lui avait dit que ses patients ne la dérangeaient jamais, il avait des doutes sur certaines choses. Mais bon il était là pour parler de cette grande nouvelle. De ce qui lui avait louper une semaine de boulot. Il grimaça et lorsqu'il entendit qu'elle le laissa démarrer la conversation, il fit :

"Je commence ? Je veux dire, vous ne posez pas de question ?"

Oui il était pas habitué à ce genre de fonctionnement. Mais il devrait bien s'y faire car elle était ainsi cette femme. Elle ne voulait pas lui faire parler de son passer, du moins pas maintenant, mais Marwan savait très bien qu'il en serait obligé. Après tout c'était ainsi. En parlant d'Elyne et des risques, il devrait parler de ses peurs et aussi de ce qu'il ressent, et ses peurs et ses ressentiments ont quelque chose à voir avec son enfance. Donc dans tout les cas Marwan devra en parler. Le jeune homme soupira et fit :

"Bah...je sais pas trop comment le dire...Il y a quelques jours, une semaine environ, j'étais chez moi, et quelqu'un est venue frapper à ma porte. Je pensais que c'était vous, parce que je n'étais pas revenue depuis un moment. Mais en faite c'était Lucas. Le cousin de Ashlee. J'ai eus peur, je pensais qu'il lui était arriver un truc mais en faite il est venue me demander de l'aide."

Il sourit surprit lui même par sa propre réaction et il continua :

"J'ai dis oui directement pour l'aider, mais je crois qu'en faite c'était pas Ashlee que je voulais aider. Oh j'ai pas dit, c'était Elyne qui avait besoin d'aide."

En prononçant le prénom Elyne, les yeux de Marwan s'étincelèrent, ils se mirent à briller de mille feux. Il se passa les mains sur le visage, toujours aussi nerveux. Et il finit par terminer sa pensée :

"Ce soir là j'ai appris que j'avais une fille. Qu'elle avait quatre ans et qu'elle risquait de mourir. J'ai tout pardonner à Ashlee, même le fait qu'elle ne m'ait rien dit. J'ai accepter de me faire découper pour qu'on sauve ma...Elyne."

Il se refusait de dire "ma fille" car il savait pertinemment qu'il avait jamais été là avant pour elle et qu'elle ne le considérait pas comme telle. Le jeune homme ne savait plus trop quoi penser. Devait-il revenir dans la vie de cet enfant ou la laisser tranquille, devait-il faire comme son père et l'abandonné elle aussi ?

Marwan commença par s'excuser, se justifier de son absence. Mais Gillian haussa les épaules et l'arrêta d'un geste de la main pour lui faire comprendre que cela n'avait pas d'importance pour elle. Chaque patient avait ses raisons pour arriver en retard, louper un rendez-vous ou ne jamais revenir. Ils entraient tous dans son bureau avec une mine coupable et des excuses à revendre. A force, ces raisons se ressemblaient toutes et les vraies se noyaient parmi les fausses. La psychologue n'y faisait plus attention d'ailleurs, le plus important était qu'ils viennent pour se soigner, non ? En tout cas, Marwan était revenu, c'était l'essentiel. Il s'installa sur le canapé et hésita un instant, surpris qu'elle lui laisse la parole. Gillian sourit, il avait beau être adulte, quelques expressions enfantines subsistaient sur son visage.

- Non, je ne poserai pas de questions pour aiguiller la séance. C'est à vous de le faire, vous êtes maître de vous-même.

Une furtive expression de soulagement se manifesta sur le visage du jeune homme, et Gillian la remarqua aussitôt. Evidemment, cela voulait dire qu'il n'aurait pas à parler de son enfance, puisqu'il maîtrisait la conversation. Mais Gillian ne comptait pas s'en arrêter là. En attendant qu'il revienne pour une deuxième séance, la psychologue avait élaboré sa propre stratégie pour guérir les maux de son patient. Et si cette soirée se déroulait bien, elle lui exposerait ses projets pour la prochaine fois. L'idée qu'elle avait en tête n'allait peut-être pas plaire à Marwan, mais elle tenait à aller jusqu'au bout avec lui. Pas d'hypnose, elle l'avait juré... Mais c'était peut-être pire. La jeune femme ne dit rien, elle préférait le laisser parler de ce qu'il avait sur le coeur et garder cela pour la fin de cette séance.
Lorsqu'il raconta ce qui lui était arrivé la semaine précédente, Gillian vit les étoiles qu'il avait dans les yeux. Son regard était empreint d'une telle tendresse que la psychologue pensa d'abord qu'il avait renoué avec Ashlee. Mais il évoqua un tout autre prénom : Elyne. Gillian fronça légèrement les sourcils en se demandant de qui il s'agissait. Il n'avait jamais prononcé ce nom auparavant, et visiblement cette personne comptait énormément pour lui. Le récit du jeune homme était saccadé, décousu. Il paraissait à la fois nerveux et pressé de tout déballer. Il sauta donc quelques détails sans s'en apercevoir. Si bien que Gillian l'interrompit en posant ses mains sur les siennes d'un geste appaisant.

- Pas si vite Marwan ! De quoi était atteinte votre petite fille ? Quand vous a-t-on opéré et de quoi ?

Le jeune homme dû se rendre compte que dans son empressement, il allait plus vite que la musique. Un court instant de flottement passa entre eux avant que Gillian ne reprenne la parole.

- Vous allez bien au moins ?

A première vue, il n'était pas sur le point de défaillir, mais tout ça n'était que de l'apparence. Le bonheur illuminait son regard quand il prononçait le nom de sa fille, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'il allait bien physiquement. Gillian avait besoin de l'entendre pour lire sur son visage si c'était bel et bien conforme à la réalité.
Il ne termina pas sa phrase, ne voulant pas prononcer le lien de parenté qui l'unissait à Elyne tant cela lui faisait honte. Connaissant l'état d'esprit de Marwan, la jeune femme se douta qu'il regrettait de ne pas avoir été là pour elle, de ne pas être présent dans sa vie. Mais il ne devait pas se refuser ce bonheur d'être père.

- Dîtes-le, Marwan... Ce n'est pas seulement la fille d'Ashlee, c'est aussi la vôtre. Ne vous contentez pas de son prénom, affirmez-vous comme étant son père car sinon vous n'arriverez jamais à l'approcher comme tel. Vous n'avez pas connu ses quatre premières années, mais il est encore temps de vous rattraper. Vous ne pouvez pas vous enfuir comme un voleur après lui avoir sauvé la vie.

Après toutes ces années d'infortune, il pouvait bien se permettre de goûter au bonheur. Il si quand bien même il le refusait, Gillian était là pour l'aider à accepter qu'un petit être l'appelle "papa". En tant que psychologue, elle serait derrière chacun de ses pas pour empêcher qu'il ne se dérobe et qu'il choisisse la lâcheté comme facilité pour éviter cette responsabilité. Elle obligea donc le jeune homme à lui dévoiler ses sentiments.

- A quoi ressemble votre fille ? Qu'avez-vous ressenti la première fois que vous l'avez vue ?

[HS : je viens de m'apercevoir que je mettais tromper XD Elyne a 3 ans XD et merci à Ashlee de m'avoir corriger aussi XD ]

Depuis qu'elle lui avait donner le feu vert pour parler et en étant sur qu'elle ne le dirigerait pas vers une porte qu'il ne voulait pas, Marwan se mit à parler. Un vrai moulin à parole, il partait dans tout les sens et le Docteur Foster commençait à avoir du mal à suivre tout ce dont il était en train de parler. Pour lui c'était de grande nouvelle, il était totalement sur excité mais en même temps paniquer, il se posait mille et une questions et ne savait pas vraiment comment y répondre, d'où pourquoi il était là à cette heure aussi tardive. Le jeune homme finit par faire une pause et là se fut le tour de Gillian de parler. Elle lui demanda de se calmer un peu et de lui dire de quoi était atteinte la petite de Marwan. Le jeune agent réfléchit deux secondes et fit en suite :

"Lucas m'a dit qu'elle avait une leucémie et que si on ne lui faisait pas une greffe elle pouvait mourir ! Je ne pouvais pas laisser faire ça ! Alors j'ai dit oui toute suite ! Vous imaginez pas comment s'est d'apprendre qu'on a une fille et qu'en plus elle peut mourir...C'est un ange, un petit être qui n'a rien demander, je ne pouvais pas laisser faire ça sans rien faire."

Il sourit de nouveau attendrit par cette simple pensée. Il avait une fille !! C'était sa fille ! Mais le pensé était bien mais l'avouer c'était autre chose. Gillian lui demanda si il allait bien au moins. Il fronça les sourcils comme pour se demander de quoi est-ce qu'elle parlait et il fit :

"Moi ? Heu oui. Enfin les médecins on dit que tout c'était bien passer et à part un ou deux cauchemars depuis ma sortie de l'hôpital il y a rien de grave."

Oui enfin il a pas vraiment demander en faite. On lui avait dit qu'il pourrait sortir dès qu'il se sentirait en état de marcher et c'était ce qu'il avait fait, directement en faite. Enfin deux trois jours après l'opération. Bref par la suite, Marwan évoqua ses doutes sur le faite que Ashlee le laisserait voir sa fille de trois ans. Marwan était perdue. Comment se faire une place de père alors qu'il n'avait pas été là ? Comment pouvait-il détruire la vie que Ashlee c'était faite ? Non il avait trop de mal pour admettre tout ça. Gillian essaya d'ailleurs de le lui faire comprendre, mais comme pour la première séance elle se heurta à un mur.

"Vous voulez que je fasse quoi ? C'est pas facile ! Ashlee à reconstruit sa vie ! Elle va....elle va se marier...enfin je crois, j'ai vus une bague de fiançaille à sa main et son mec était là. Elyne ne me connait pas...Elle ne mérite pas de me connaitre...Elle a pas à savoir que son père s'est enfuit laissant sa mère seule. Je lui ai peut être sauver la vie mais pour elle je ne serais qu'un inconnue, je ne fais pas le poids fasse à un homme qui été là depuis trois ans."

Marwan désespérait, et il en était bien conscient. Il refaisait pratiquement le même shéma que son père avec lui. A la différence que Marwan n'avait jamais connue son père et il ne le connaîtrait surement jamais. Gillian lui demanda de décrire Elyne. Marwan se rappela de quand il l'avait aperçut à travers la vitre de la chambre d'hôpital de la fillette, lorsqu'il a apprit son réveille et que lui voulait partir, encore.

"Elle a des yeux magnifiques. Ils sont d'un bleu tellement beau. J'ai jamais vus des yeux aussi beau. Ses cheveux sont long et ondulé, comme sa mère et son visage est celui d'un ange. C'es un ange. Elle a un sourire à tomber. Je vous jure plus tard Ashlee va devoir faire gaffe, Elyne va en ramener des garçons...Et si jamais un seul essais de lui faire du mal, je le tue."

Autant ses premières phrases étaient joyeuses et pleines de bonnes intentions, autant la dernière montrait tout le méprit qu'il avait pour certaines personnes. L'une de ses plus grande peur, et c'était aussi l'une des raisons pour lesquelles il ne voulait pas forcer le contact avec sa fille, c'était la peur de reproduire ce que ses parents adoptifs lui ont fait sur ses enfants. Sa propres chairs. Non il était pas questions que cela arrive !

Le sourire aux lèvres, Gillian écouta le jeune homme décrire sa petite fille. La conversation ne tournait désormais plus qu'autour de deux mots : "ange" et "beauté". Marwan était fou d'amour pour sa fille, le simple fait de penser à elle illuminait ses yeux et le faisait rayonner de bonheur. Il n'avait absolument rien à voir avec le patient qui était entré dans son bureau quelques semaines plus tôt. Cet amour l'avait complètement métamorphosé et la psychologue aurait mis sa main à couper que cette rencontre avait appaisé son subconscient au point de lui faire retrouver le sommeil. Elyne avait été sa bouteille d'oxygène, il revivait enfin. La petite occupait la moindre de ses pensées, il passait donc beaucoup moins de temps à ressasser les souvenirs tortueux de son enfance. Le seul problème était qu'il refusait de faire partie de sa vie. D'ailleurs, son ton devint plus agressif lorsque Gillian en parla. Il ne se sentait pas en droit d'assumer ses fonctions de père face à un homme qui vivait depuis quelques années avec Ashlee. C'était tout à fait compréhensible, mais n'était-ce pas se torturer davantage ?

- Je sais à quel point c'est dur, Marwan. Mais il ne s'agit pas d'emménager avec Ashlee et son nouveau petit ami. Vous n'avez rien à prouver face à lui, et inversement, il n'a pas à prouver qu'il est le mieux placé pour prendre votre place. Elyne n'a qu'un père, et il est assis dans le bureau de sa psy au lieu de la border et de lui raconter une histoire avant de s'endormir !

Gillian avait eu une enfance heureuse et ses parents ne s'étaient pas séparés, elle n'avait donc pas vécu ce déséquilibre qu'endurent les enfants de divorcés. Mais elle avait vu ce que c'était, et rien ne valait une famille unie. Cependant, mieux valait alterner les week-end chez son papa et sa maman plutôt que de ne pas connaître l'un d'entre eux du tout. Le père d'Elyne n'était ni mort ni en prison, elle devait donc à tout prix le connaître et avoir une figure de référence paternelle. Peu importait au fond, si Ashlee refusait de voir Marwan, mais il fallait que cette petite sache qu'elle avait un vrai papa, un papa qui venait de lui sauver la vie.

- Est-ce qu'elle sait que l'homme qui vit avec Ashlee n'est pas son père, au moins ?

C'était là que ça coinçait. Il y avait l'éventualité qu'Ashlee aie fait croire à sa fille que cet homme était son géniteur. Dans ce cas-là, cela compliquait les choses pour Elyne. Mais Ashlee n'était pas à blâmer si elle l'avait fait. Gillian se mettait à sa place : quitte à élever son enfant avec un autre homme, mieux valait un autre père que pas de père du tout. C'était également l'opinion de Marwan, mais il devait s'affirmer en tant que papa. Là résidait son salut, il ne sortirait jamais la tête de l'eau sinon, c'était certain. Il se mit alors à décrire son enfant avec tendresse. Sa description était vague et manquait trop de détails pour qu'on puisse s'imaginer la petite fille, mais il y avait tant d'amour dans ses paroles et ses expressions que cela ne comptait pas. Il éprouva même de la jalousie pour ses futurs petit-amis, cette réaction que seul un père peu avoir lorsqu'il voit un autre homme approcher sa fille. Cela fit sourire Gillian.

- Ce que vous venez de me montrer est une réaction typique de père jaloux. Pourquoi vous obstinez-vous à le nier ? Vous êtes fou de votre fille et plus que tout au monde vous aimeriez être présent dans sa vie, ne serait-ce que pour la protéger. Vous vous devez d'être présent dans sa vie.

La psychologue vit encore l'ombre d'un doute sur son visage. Mais un doute pire encore pour son état psychique que tous ceux qu'il avait connus avant. Son regard se porta vers la gauche, signe qu'il se remémorait un instant de son passé. Une micro-expression de tristesse et de dégoût s'ensuivit, et Gillian en déduisit qu'il était en train de penser à ce qu'il avait vécu avec ses parents adoptifs. Pour couper avec ces visions d'horreur, il battit des paupières et détourna le regard. La honte. Le chemin vers une conclusion proche de la réalité se fit sans problème pour Gillian, elle lisait clairement dans ses pensées. Il avait peur. La même peur qu'on ses enfants battus de cogner un jour leur gamins. La peur d'un enfant abusé de toucher son propre enfant. Après tout ce que la jeune femme avait vu dans sa carrière, elle pouvait d'ors et déjà avancer que Marwan ne toucherait pas sa fille. A peine s'il serait capable un jour de la déshabiller pour lui faire prendre son bain. Mais le jeune homme, lui, en doutait terriblement. Il ne se faisait pas suffisament confiance et c'était peut-être la raison pour laquelle il ne voulait pas faire irruption dans la vie de sa fille. Pour le confronter à la réalité, Gillian choisit d'employer la manière forte. Le provoquer un peu et jouer avec ses émotions pour qu'il soit lui-même choqué d'avoir douté de lui.

- Marwan, je vais vous poser une question à laquelle je veux que vous répondiez honnêtement. Je vois vos micro-expression et je sais lorsque vous mentez, alors ne jouez pas à ça...

Elle prit une légère inspiration. Sûre d'elle, mais peu de lui. Il était très bien capable de sortir de ses gonds pour ce qu'elle s'apprêtait à lui dire. Mais elle acceptait, c'était la règle du jeu.

- Avez-vous ressenti une quelconque attirance sexuelle pour votre fille lorsque vous l'avez vue ?

En lui faisant croire qu'il était possible qu'elle le croie capable d'attouchements sur Elyne, elle allait le faire réagir spontanément. N'importe quel pervers répondrait à la question avec les pupilles dillatées, signe d'excitation. Mais concernant Marwan, elle s'attendait plutôt à se faire hurler dessus à quel point il était obsène de penser cela. Il s'emporterait très certainement, lui en collerait une, peut-être. Mais cela lui prouverait bien qu'il n'était capable que de bienveillance envers son petit ange. En tout cas, Gillian n'en doutait pas une seconde, et elle comptait bien le lui montrer.

Le jeune homme devant elle se demandait si il était venu ici pour un soutien ou pour se faire battre. Il en savait rien. Car fallait avouer que son comportement faisait exploser parfois la psy. Mais elle restait quand même dans la demi mesure quand même. Ne l'empêchant pas de parler et encore moins de s'exprimer. Lorsqu'elle lui dit qu'il devait arrêter de se démonter et qu'il devrait être en ce moment même dans la chambre de sa fille à la bercer et à lui raconter de belles histoires. Le genre d'histoires qu'il se racontait pour lui même étant plus jeune, pour se protéger un minimum de certaines choses. Marwan redressa son regard vers elle. Etrangement il se sentit encore plus mal, comme si il se sentait coupable de ne n'avoir pas été là avant, d'avoir louper plein de chose, trop de choses. Et que maintenant il en payait le prix. Le jeune homme comprenait ce qu'elle voulait en lui disant ça mais c'était trop tôt. Cela ne faisait qu'une semaine qu'il connaissait la fillette et elle ne le connaissait pas, car il ne lui avait pas parler. Il avait juste attendue son réveil et la voir sourire et rire lui avait fait tellement de mal dans un sens qu'il avait préférer partir. Peut être qu'Ashlee le recontacterait pour lui parler, il en savait rien, mais lui en tout cas en mourait d'envie. Gillian lui demanda ensuite si il savait si Elyne savait qu'il était son père. Marwan haussa les épaules et fit :

"Honnêtement ? Non...Enfin j'en sais rien. Je crois qu'elle ne le sait pas. Et je pense que c'est mieux ainsi...J'aurais fait pareil à la place d'Ashlee..."

Un père qui fuit ne mérite pas d'être père. C'était ce qu'il s'était mis en tête lorsqu'il avait apprit que son propre père s'était enfuit le laissant lui et sa mère. Et lorsqu'elle avait accouché et qu'elle était morte en même temps, personne n'était venue le chercher. Il avait pourtant tant espérer. Tant prier pour que son père vienne le chercher. Mais c'était pas arriver. Il ne savait pas si Elyne serait comme lui, a prier pour que son père vienne, son vrai père. Mais lui en tout cas ferrait tout pour garder un oeil bien veillant sur elle. Et évidemment comme si ses pensées se reflétaient dans un miroir le Docteur le devina. Elle lui dit que ce qu'il pensait voulait dire qu'il voulait être avec elle. Mais avait-il vraiment son mot à dire ? Il devrait déjà en parler à Ashlee, c'était certain, mais accepterait-elle de lui parler ? Il avait sauver Elyne certes mais ce la ne prouvait rien, juste qu'il était malade ? Suicidaire ? Aimant ? Mais de qui ? Ashlee ? Ou Elyne ? Il en savait rien, enfin si, mais à savoir laquelle des deux il aimait le plus là c'était vraiment trop dur de choisir ! La femme le ramena à al réalité en lui disant qu'il devait arrêter d'agir comme un enfant en gros, et qu'il devait être honnête et ne plus lui mentir, ne plus se mentir. Marwan se demanda ce qu'elle voulait dire par là. Et ce fut le coup de massus. Ses yeux s'écarquillèrent, sa bouche resta ouverte pendant deux secondes. Ses yeux se vidèrent de toute émotions et devinrent aussi noir que l'enfer. Il referma la bouche serra les dents et lui lançant un regard noir il fit :

"Redite ça encore une fois et je vous tue !"

C'était clair net et précis ! Jamais il ne voudrait toucher sa fille. Jamais il ne pourrait lui retirer un vêtement, sauf un manteau à la rigueur. Mais lui faire faire le bain, jamais ! Même pas en rêve ! Jamais il n'oserait la voir nue, ou la toucher en sous vêtement. Jamais ! Il se leva et tenta de calmer toute la rage qu'il avait en lui. Il se tourna et lui fit tout en gardant son calme, bien que sa voix était énerver, menaçante et froide :

"Jamais je ne la toucherais !!! Vous êtes pas bien ou quoi ?? Je ne pourrais pas toucher un enfant ! Je...j'arrive même pas...à leur retirer un manteau, alors les toucher autrement ? Non c'est répugnant ! Vous êtes dégueulasse de dire ça !!!"

Oui il était en colère, oui il venait de perdre le peu de confiance qu'il avait donner à cette psy mais en même temps lorsqu'il comprendrait que c'était plus pour lui faire ouvrir les yeux qu'autres choses il comprendrait bien mieux et la confiance reviendrait. Marwan était rester debout. Il faisait les cents pas, se murmurant à lui même que c'était n'importe quoi, que jamais il ne pourrait pas la toucher, jamais. Que cette psy était folle !! Il se torturait les doigts en même temps, les tordant et et les faisant craquer pour calmer ses nerfs.

Un coup de maître. Il fallait appeler un chat un chat. Lightman aurait été plié de rire de voir son associée jouer avec les émotions et les gens comme il l'avait toujours fait. D'habitude, c'était elle la voix de la raison quand lui prenait le rôle de l'enfoiré pour pousser les gens à se révéler. Gillian en avait fait du chemin pour arriver jusque là, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle appréciait ce qu'elle venait de faire. Marwan devait se sentir blessé, trahi par la seule oreille attentive qui s'était offerte à lui. Mais la jeune femme allait rattraper le coup, car elle venait de lui montrer qu'il n'avait aucune raison de douter de lui. La vague de violence qui déferla sur elle était d'une force telle que Gillian lui aurait demandé pardon à genoux si elle avait réellement pensé ce qu'elle avait dit. Mais elle resta calme et concentrée sur ce visage, elle y détecta tout d'abord de la surprise, puis du dégoût, et enfin de la colère. Sa fureur était telle que les mots se bousculaient dans sa bouche pour venir l'agresser. C'était la réaction que désirait voir Gillian, et dans son soulagement, elle sourit sans s'en apercevoir. Le pauvre Marwan allait très certainement penser qu'elle avait viré de bord ou qu'elle s'était foutue de lui depuis le début, peut-être même que cela lui faisait plaisir de le voir ainsi souffrir. Mais elle ne voulait pas le faire mariner trop longtemps, elle ne voulait pas que cette expérience gâche la relation de confiance qu'ils avaient établie. Il qualifia cette pensée de répugnante, dégueulasse, c'était justement ce qui lui fallait.

- On est d'accord Marwan, c'est dégueulasse ! C'est dégueulasse de toucher des enfants, d'en avoir envie ou même d'en rêver. Mais le pire dans tout ça, c'est que vous doutez encore de vous ! Vous avez peur de reproduire ce qu'on vous a fait sur votre fille, c'est pour ça que vous ne voulez pas entrer dans sa vie ! Si vous pensiez réellement que vous deviendrez un monstre, auriez-vous vraiment piqué cette colère ? Réveillez-vous Marwan, vous venez de vous prouver que vous n'êtes pas ce genre de monstre, alors accordez-vous le peu de bonheur qui vous reste !

Elle vit alors la colère s'effacer sur le visage de son patient. C'était du bluff, du pur et dur. Le jeune femme se leva alors et alla rejoindre Marwan pour poser une main sur son épaule. La main réconfortante de la psy qui serait toujours là pour lui.

- Pardon d'avoir fait ça, mais il fallait que vous voyiez la vérité en face. Vous avez peur de vous immiscer dans sa vie à cause du mal qu'on vous a fait, et c'est tout à fait normal. Mais Elyne va grandir, et je vous jure qu'il est bien plus difficile de rentrer dans la vie d'une adolescente que dans celle d'une petite fille de trois ans.

Il fallait parfois se faire violence pour agir pour son propre bien et celui des autres. Marwan en avait grandement besoin, après tout ce qu'il avait vécu. Certes, il fallait d'abord trouver la paix avec son passé, mais la psychologue était prête à prendre le temps qu'il faudrait pour l'aider. Elle espérait que le coup de bluff qu'elle venait de faire allait ouvrir les yeux du jeune homme, et surtout le convaincre qu'elle ne doutait pas une seconde de lui. Elle savait déjà dans quel sens travailler avec lui pour soigner son mal-être, c'était un excellent départ, d'autant plus que Marwan semblait prêt à la suivre les yeux fermés. Comme la séance d'hypnose l'avait été précédement, ce coup de bluff avait remué le couteau dans la plaie. Mais c'était soigner le mal par le bien. Il en avait besoin. Gillian prit alors les mains tremblantes de colère du jeune homme et planta ses beaux yeux noisette dans les siens.

- Je ne vous laisserai pas tomber, pour rien au monde. Alors faîtes-moi confiance, et surtout, faîtes VOUS confiance. Vous méritez ce bonheur plus que quiconque, et même si le chemin est long et tortueux pour y arriver, je ne vous lâcherai pas. Pas tant qu'Elyne ne vous aura pas sauté au cou en vous appelant papa.

Ca avait le mérite d'être clair. Gillian voulait avant tout que sa colère contre elle s'appaise avant de poursuivre. Car parti comme c'était, il allait sortir tout retourné de son bureau chaque fois qu'il y mettrait les pieds.

Marwan n'osait plus parle,r il venait de se faire avoir en beauté. Elle l'avait démasquer. Oui en effet il ne voulait pas revoir Elyne parce qu'il avait peur de faire ce que sa famille adoptive lui avait fait. Un enfant sur 8 reproduisait les maltraitances de son enfance su ses enfants et Marwan ne voulait pas être cet enfant. Il avait peur. Et c'était pas une petite peur de rien du tout. Mais l'admettre c'était trop humiliant. La femme devant lui venait de lui dire qu'il était pas un monstre et que sa réaction prouvait qu'il pouvait s'occuper de sa fille sans danger. Marwan mourrait d'envie de lui demander si c'était vrai, mais il ne devait pas croire au conte de fée. Par la suite Gillian vint le voir, elle posa sa main sur son épaule et Marwan tourna la tête vers cette main, puis vers la psy et elle lui demanda pardon d'avoir fait ça, et lui expliqua le pourquoi elle avait fait ça. Il fit au bout d'un moment de silence :

"Je...je vous en veux pas. Mais est-ce que c'est vrai ? Est-ce que vous êtes sur de chez sur, que je ne lui ferrais jamais de mal ? Vous savez c'est horrible de vivre avec cette peur, mais je crois que je ne supporterais pas de la voir elle souffrir par ma faute. C'est peut être plus dur d'entrée dans la vie d'une adolescente, mais c'est pas facile de rentrer dans celle d'Elyne."

Oui surtout pour lui. Enfin bon il trouverait bien un moyen de rentrer. Il stoppa ensuite de martyriser ses doigts et essaya de ne pas les casser. Il se calma et écouta la psy, lorsqu'elle précisa qu'elle ne le laisserait jamais, Marwan crut voir Soeur Guenièvre l'espace d'un instant. Puis il sourit un peu et fit :

"J'ai déjà entendue cette phrase vous savez. Soeur Guenièvre m'avait dit pareil pour ma famille."

Puis marquant une pause, il se reprit et fit :

"Mais qui tente rien à rien pas vrai ? Alors je vais vous faire confiance...et essayer de me faire confiance...Est-ce qu'il est possible d'avoir confiance en nous pour quelque chose et pas pour une autre ? J'ai confiance en moi pour mon travail et tout ce qui touche à ma fonction, mais pour tout ce qui est du relationnel avec les gens j'ai aucune confiance en moi."

Marquant une nouvelle fois une pause, il préféra retourner s'asseoir puis il fit :

"Vous savez que depuis que j'ai quitter New York, j'ai rencontrer des gens. Il y a deux soeurs qui se sont attacher à moi, et à qui je me suis attacher, elles disent que je fais partie de leur famille, et j'ai la sensation que je dois les protéger, mais je ne leur ai pas parler de mon passer. Et Juliette aussi, c'est une apprentie profiler comme moi, on est censé être rivaux, mais on est devenus très amis, je crois qu'elle est ma meilleure amie, je dis bien je crois car j'en ai jamais eux, alors c'est dur de savoir. Mais je lui dit tout, elle sait un peu de mon passer, mais pas tout...Pourquoi j'arrive pas à en parler avec les gens ?"

Il se posait des milliers de questions car pour lui l'amitié allait dans deux sens, ils s'étaient tous confier à lui et lui n'avait rien réussit à dire, pourtant ces trois femmes comptait pour lui, tout comme lui pour elle. Ou comme Ashlee. Mais à aucunes d'entres elles, il n'avait put en parler et c'était ce qui avait casser son amour avec Ashlee. Le demander à Gillian était une façon pour lui de ne pas casser cette vie qu'il s'était faite ici.

Marwan doutait encore, même après ce qu'elle venait de lui dire. Le jeune homme était attendrissant, mais c'était une vraie tête de mule ! Gillian fut soulagée d'entendre qu'il ne lui en voulait pas, pour rien au monde elle ne voulait perdre ce patient. Il lui posa des milliers de questions qui devaient tournoyer dans sa tête depuis un bon moment. Des questions qu'il n'était pas facile d'exprimer à voix haute quand on avait mené le genre de vie qu'il avait vécue. Mais la psychologue le rassura.

- En tant qu'experte en détection de micro-expressions, je pourrais très bien vous soumettre à un test pour voir si vous êtes réellement capable. Mais je ne veux pas le faire car je sais d'emblée que vous montrer des photos de petits garçons et de petites filles nus vous dégoûtera plus que cela ne vous excitera. Jamais je ne laisserai un pédophile potentiel s'en tirer et vous le savez aussi bien que moi, alors ne doutez plus.

Elle était la seule à pouvoir légitimement lui dire cela, et il avait foi en elle, elle le voyait dans ses yeux. S'il y avait bien une chose que Gillian ne supportait pas, c'était que l'on s'en prenne à des enfants. Jamais au grand jamais elle ne laisserait ce genre de monstre sortir librement de son bureau et porter ce poids sur la conscience toute sa vie. Marwan la compara alors à soeur Guenièvre, et cela la toucha profondément. Cette religieuse avait sans doute été la femme la plus importante dans sa vie, l'associer à la jeune psychologue voulait tout dire. Mais il ne voulait pas se faire de faux espoirs, la vie l'avait suffisament brisé pour qu'il ne fasse confiance à personne.

- Elle ne pouvait pas savoir qu'elle vous envoyait chez des monstres... Mais faîtes-moi confiance. Je ne vous ferait jamais aller dans quelque direction que ce soit si vous ne me suivez pas.

En parlant de cela, Gillian se souvint qu'elle avait une chose à lui dire. Quelque chose qu'il n'allait pas aimer du tout. Elle s'attendait à une nouvelle explosion de rage, mais cette fois, ce n'était pas du bluff. Et elle tenait à faire l'expérience coûte que coûte. Légèrement mal à l'aise, elle ne remarqua même pas qu'elle se tordait les mains comme Marwan l'avait fait avant elle. Elle attendit qu'il soit assis pour parler parce que ce qu'elle s'apprêtait à lui dire allait peut-être lui faire l'effet d'une bombe.

- D'ailleurs, il faut que je vous dise... Dans quelques jours je vais me rendre à la prison où est incarcéré votre père. Votre mère va y être également transférée pour que j'aie un entretien avec eux. Je veux vous aider à aller mieux, mais je ne veux pas vous refaire subir une séance d'hypnose. Et pour comprendre ce qui vous est arrivé, il faut que je parle à votre passé. C'est pour ça que je veux les rencontrer.

Elle ne lui parla pas tout de suite du stratagème qu'elle avait mis en place pour ne pas l'affoler car c'était vraiment un coup à la Lightman qu'elle allait tenter. Elle allait se faire passer pour la future femme de Marwan pour réveiller en eux cette jalousie qu'ont les pédophiles lorsqu'ils voient leur proie grandir et trouver l'amour sans eux. Elle voulait lire en eux comme elle avait lu dans l'esprit de Marwan. Mais ne voulant pas le faire souffrir, elle avait préféré le laisser en dehors de tout ça. Tout ce qu'elle désirait, c'était le libérer. Et pour cela, elle allait devoir entendre la version malsaine de ses parents adoptifs qui aujourd'hui encore ne regrettaient rien. Cela allait lui retourner le coeur, c'était certain. Mais elle devait le faire. Pour Marwan.

Elle savait d'avance qu'il allait l'engueuler, lui dire que c'était insensé. Mais elle ne risquait rien dans cette histoire, sauf d'avoir la nausée en sortant de prison ou de se faire mater par quelques tolards. Entourée de vigiles et face à deux pédophiles menottés, que risquait-elle ? Certes, elle n'allait pas dire à Marwan qu'elle comptait mettre une jupe et un chemisier plongeant ce jour-là pour les exciter davantage et les pousser à se révéler. Là, il allait vraiment le lui interdire. Mais il lui fallait voir leurs réactions, leurs micro-expressions. Pour une fois, elle ne l'impliquait pas dans cette histoire parce qu'elle ne voulait pas le mettre dans le même état que la dernière fois. Cette entrevue allait suffisament la bouleverser, alors elle ne préférait pas l'impliquer. Se faire dévisager par des pervers, elle avait l'habitude, alors un de plus ou de moins... Ce n'était pas son genre, de faire des trucs insensés ou risqués. Mais là, c'était important, et elle comptait bien aller jusqu'au bout.

Marwan paniquait, il la croyait mais il avait bien trop peur pour croire que c'était vrai, ou que tout simplement ça pouvait être vrai. Il lui avait demander si elle était sur de ce qu'elle annonçait, autant l'être. Et elle lui annonça qu'elle pourrait très bien faire des tests mais que cela n'en vaudrait pas la peine car elle savait déjà ce qu'elle trouverait. Marwan à ces paroles fut rassurer et enfin, pour la première fois, il venait de comprendre que jamais il ne ferrait de mal à l'un de ses enfants, présent ou futur. Le jeune homme lui lança un regard rassurer et un début de sourire, une légère esquisse qui voulait dire "merci".

Par la suite, le jeune homme était partie s'asseoir se posant pour lui même et pour Gillian mille et une questions. Sur tout et sur rien. Comment faire ci, et pourquoi faire ça ? Toutes les questions que Marwan se posait aurait put lui faire exploser la tête tellement il avait d'informations qui venait en masse dans son cerveau. C'était comme une bouteille de champagne, on venait de le secouer et du coup bah il venait d'exploser. Mais là le coups de massue que Gillian allait lui donner allait exploser la bouteille...

Marwan resta sans bouger et sans parler durant un moment. L'esprit en veille. Elle venait de parler de son pire cauchemar. Voir ses parents adoptifs encore une fois. Mais il venait de comprendre qu'elle voulait y aller seule. Mais elle était pas bien ?! Ils allaient la bouffer, la massacrer, la torturer ! Lui il l'avait fait pleurer avec le peu qu'il lui avait dit, mais eux ! Ils allaient se faire un plaisir de la massacrer, de lui faire péter une durite ! Non, il était pas question qu'elle y aille !

"Non."

C'était la seule chose qu'il avait réussit à dire au bout de deux minutes de silences. Il redressa un regard dur, froid et sincère. Il n'allait pas péter sa crise, il n'allait pas crier, hurler, et tout casser. Il lui avait dit non. C'était tout. Pas d'explication, pas de blablas inutiles. Elle n'avait pas à savoir ce qui s'était passer la dernière fois qu'il les avait vu, et il ne voulait pas s'en souvenir. Une fois de plus il regarda le sol, sentant son coeur battre à dix mille, sa cage thoracique lui faire atrocement mal. Il finit par lui dire :

"Si vous y aller, je viens ! Je refuse de laisser ces salops en votre compagnie..."

Redressant son regard il finit par lui dire :

"Je vous préviens ce sont des animaux, des sadiques. Ils aiment faire mal. Vous avez été retourner en entendant ce que je vous ais dit la dernière fois ? Attendez vous à vider vos tripes au sol..."

Il savait que si ces deux personnes le revoyaient ils prendraient un plaisir à vouloir le ravoir sous leur contrôle, le toucher, ou même lui envoyer des signes, des gestes qui voudraient tout dire. Mais le jeune homme ne se laisserait pas atteindre. Ce coup-ci il serait fort. Il voulait aller avec Gillian par peur de ce qu'on pourrait lui faire ou lui dire, ou peut être aussi par peur de ce qu'elle pourrait dire. Il savait que ses parents avaient les yeux partout et des amis dehors qui suivait Marwan par moment, mais il ne voulait pas que ce type est balancer des choses sur Elyne ou Ashlee. Le jeune homme attendit de voir la tête de sa psy en apprenant qu'il ne voulait pas la laisser aller toute seule voir ses monstres.

Le coeur de Marwan faisait le yoyo à chaque fois qu'il entrait dans ce bureau, et c'était la faute de Gillian. Elle avait toujours été convaincue que soigner le mal par le mal était utile en psychothérapie, bien que le jeune homme pensait le contraire. Mais il fallait affronter ses démons coûte que coûte. Gill était prête à aller jusqu'au bout pour lui, et elle savait qu'intérieurement, il voulait la suivre. Il commençait toujours par refuser ce qu'elle proposait, mais après un temps de réflexion, il finissait par accepter. Cette fois-ci, son initiative ne dérogea pas à la règle. Mais contre toute attente, il ne se mit pas en colère. Peu à peu, il apprenait à garder le contrôle de ses émotions avec elle. La jeune femme vit cependant dans son regard que son annonce avait été un choc pour lui. Et avant même qu'il ne formule sa réponse, elle savait déjà que ce serait un non. Elle essaya donc de le convaincre.

- Je ne veux pas vous faire plus de mal qu'il n'en a été fait, et ce n'est pas non plus du voyeurisme concernant votre enfance. Je veux les pousser à se dévoiler pour analyser leurs expressions et savoir jusqu'où ils ont pu marquer votre subconscient. Je veux savoir par où commencer pour vous soigner. Faîtes-moi confiance, je vous en prie.

Il trouvait très certainement qu'elle allait trop loin... Certes, ce n'était pas une pratique courante chez les psychologues, mais c'était la clé de cette thérapie. Affronter pour la première fois les monstres qui avaient transformé Marwan allait l'aider à comprendre dans quel sens travailler avec lui. En jetant un regard dans sa direction, Gillian s'aperçut qu'il était en train de réfléchir. Peut-être allait-il lui donner son consentement ? La réponse ne tarda pas à tomber. Mais de façon inattendue cette fois. Tout compte fait, il voulait l'accompagner. Il ne voulait pas la laisser aux mains de ses parents adoptifs. L'inquiétude se lisait clairement sur son visage : il avait peur pour elle. A vrai dire, Gillian aussi avait ressenti un peu d'apréhension, mais elle évitait de trop y penser. Sa priorité avant tout, c'était Marwan.

- Vous n'êtes pas obligé de faire ça, croyez-moi. A part être encore plus dégoûtée par la nature humaine, je ne risque absolument rien. A l'intérieur de la prison les gardiens veilleront à ce que tout se passe bien, ils ne pourront rien me faire.

C'était ce qu'elle se racontait depuis une semaine environ. Depuis qu'elle avait pris la décision de rencontrer les parents adoptifs de Marwan. Mais s'il voulait l'accompagner de son plein gré, cela changeait tout. Les attaques allaient être exclusivement dirigées contre lui, plus du tout contre elle. Le jeune homme allait souffrir d'une façon inimaginable, peut-être même perdre le contrôle et décharger sur eux toute la haine qu'il avait accumulée en lui. Mais Gillian serait là pour l'apaiser. Quoi qu'il en soit, elle le soutiendrait car il venait de prendre la meilleure décision qui soit. La jeune femme vint s'asseoir à ses côtés pour le rassurer.

- Vous venez de prendre la bonne décision, Marwan. Elyne serait fière de vous si elle savait tout ce que vous affrontez depuis votre enfance. Mais n'oubliez pas qu'ils voudront jouer avec nous et qu'ils feront tout pour vous blesser. Si vous me présentez comme votre future femme, ils vont éprouver beaucoup de rancoeur et de jalousie. Cette épreuve sera sans doute la plus rude de votre post-traumatisme, je veux que vous le sachiez.

Elle plongea son regard au fond du sien pour sonder son esprit. La partie était loin d'être gagnée, mais elle était sûre qu'il allait s'en tirer avec brio. Mais étant fragile émotionnellement, il pouvait craquer à tout moment. Gillian voulut donc lui montrer qu'elle resterait son alliée quoi qu'il en soit.

- Je resterai avec vous, je ne vous laisserai pas tomber. Et... si vous changez d'avis au dernier moment, sachez que je ne vous en voudrai pas. Mais j'irai quand même les rencontrer.

Elle était bel et bien décidée à débarrasser son patient de ses démons. Et même si ce qu'elle allait voir et entendre allait la dégoûter et la fragiliser davantage, elle s'enfoncerait jusqu'en Enfer pour faire sauter le verrou de l'inconscient de Marwan. Ce petit garçon devait à présent trouver la paix et accepter de devenir l'homme et le père qu'il était.

Elle disait ne pas vouloir lui faire plus de mal qu'il n'en avait déjà eut. Mais ce qu'elle ne savait pas c'était que ce que ses parents adoptifs allaient lui dire lui ferrait dix milles fois plus de mal. Car ils étaient mauvais et ils pouvaient dire des choses fausses rien que pour déstabiliser cette femme. Marwan le savait et pas que un peu alors il lui avait dit pour cette raison qu'il voulait venir avec elle. Elle semblait ne pas vouloir de lui, et de toute manière quoi qu'elle dirait il viendrait. Il la regarda d'un air froid et dur et ne déclara rien. Sa décision était prise et personne ne le ferrait changer d'avis. Même si Marwan ne pouvait pas faire peur, il pouvait se pendant faire comprendre certaines choses.

Ensuite Gillian lui expliqua que de toute manière elle ne risquerait rien et qu'elle serait en sécurité. Il arqua un sourcil, ça voulait dire qu'elle avait déjà penser à tout ? Et que donc c'était prévue depuis un moment ? Donc elle le lui avait cacher ? Punaise il détestait son taff ! Jamais avant il n'aurait fait toute cette trame logique, mais maintenant qu'il bossait avec des profilers il pouvait très bien le faire. Le jeune homme finit par lui dire :

"Vous m'en auriez parler, si jamais je n'étais pas venue ce soir ? Vous avez prévue d'y aller et ce depuis un moment pas vrai ? Pourquoi ne pas m'avoir appeler pour en parler ? Ok j'aurais dis non et ensuite je vous aurais dit la même chose que là ! Mais normalement vous auriez dut m'en parler avant de vouloir prendre cette décision !"

Oui il était un peu en colère, mais bon qu'est-ce qu'il le mettait le plus en colère, qu'elle est prit l’initiative ? Ou qu'elle est réussit à le faire faire ce qu'il ne voulait pas effectuer depuis son départ de New York, quatre ans avant ? Il ne savait pas et pour le moment ce n'était pas la question. Enfin calmer les deux parlèrent de comment ils allèrent faire, car Gillian avait capituler. Mais son idée ne plaisait pas réellement à Marwan. Le jeune homme lui dit :

"Non mais vous plaisantez là ?! Vous et moi ? Marié ? Non, jamais ils ne vont me croire. Et puis on devra porter une bague et je ne porte pas de bague, et non, je suis désolé, je ne pourrais pas agir comme si on était marié...Sérieusement vous avez été pêcher cette idée où exactement ? Ils ne sont pas con ! Ils..."

Il marqua une pause se demandant si il devait en parler ou non, et il finit par lui dire :

"A New York, ils m'avaient fait suivre. Ils savaient tout de moi, mon adresse, mon numéro de téléphone, mon numéro de code sur ma plaque de flic. Bref absolument tout, et ils savaient même que je n'avais pas de petite amie ! Si je me serais marié, ils l'auraient sut et ils se seraient arranger pour me faire passer une jolie message..."

Ce que personne ne savait c'était que lors de sa dernière entre vue avec eux, donc le dernier soir de son pacte avec eux, pour qu'ils laissent Ashlee tranquille, ses parents adoptifs les avaient filmer. Il avait donc été filmer à être fouetter avec la ceinture, à être violer et maltraiter. Il avait été un jouet pour eux et même âgé de 21 ans, et donc adulte, il était toujours leur jouet. Ils n'étaient pas seulement des pédophiles. Marwan ne savait pas, mais il y avait d'autre vidéo de lui et de leurs ébats, si on pouvait appeler ça ainsi. Il savait pour une, mais pas pour les autres. Et déjà celle-ci était la vidéo de trop, il avait peur qu'un jour, en apprenant ce genre de chose, ils la fasse publier. Se voir arriver sur la toile ça le terrorisait...Et y'avait de quoi. Elle lui déclara pour finir que si jamais il renonçait aux derniers moment alors ce ne serait pas grave, mais que elle, elle irait. Il la regarda l'air déprimer et fit :

"Faites attention à ce que vous leur direz...je veux pas qu'ils foutent de nouveau ma vie en l'air...Elle est enfin presque au bon niveau, ne mettez pas tout en l'air pour ces connards...pitié."

C'était la première fois qu'il suppliait et ce coup-ci il était vraiment apeuré. Il savait que ces gens avaient des complices, et il savait que personne n'avait retrouver la bande, celle-ci était toujours là quelque part, c'était son secret et Gillian allait être la seule au courant, si jamais elle allait seule dans cette pièce...

Gillian était au pied du mur, comme lorsque les enfants étaient pris en flagrant délit de bêtise. Effectivement, elle ne lui en avait pas parlé ces derniers temps parce qu'elle ne voulait pas lui faire peur. Mais il avait raison, ce n'était pas normal. Elle aurait peut-être dû lui passer un coup de fil. Elle lui présenta donc ses excuses.

- Je sais que j'aurais dû vous en parler avant, mais je ne voulais vous affoler. Et puis... Je n'ai pas voulu rendre votre bilan psychologique à votre supérieur car j'estime que cette tragédie ne regarde que vous et les personnes à qui vous voulez bien vous confier. Il a donc demandé à ce que je vous revoie une seconde fois, il allait vous en parler. Alors j'ai voulu prendre les devants et rencontrer vos parents.

Gillian était mal à l'aise. Au mieux, cette initiative pouvait passer pour de l'inconscience, mais Marwan semblait prendre cela comme un acte de trahison. Et elle ne supportait pas l'idée d'avoir perdu sa confiance. Il se mit alors à douter de sa stratégie. Certes, c'était un peu gros, mais c'était tout ce qu'elle avait trouvé. Elle était plus âgée que lui, mais sa petite taille et ses traits fins pouvaient jouer en sa faveur et la rajeunir aux yeux de ses adversaires. Marwan serait sans doute mal à l'aise de jouer ce rôle avec elle, mais qu'importe : l'essentiel étaient qu'ils y croient et qu'ils perdent le contrôle de leurs émotions. La jeune femme tenta de le lui expliquer.

- Je sais que ça peut paraître risqué, mais je veux susciter chez eux assez de jalousie pour lire en eux. C'est tout ce que j'ai pour qu'ils se dévoilent à moi car ils n'ont rien d'autres qui vous lie à eux. Je veux qu'ils entendent que vous avez trouvé l'amour, et plus vulgairement puisqu'il n'y a que cela qui les touche : que vous avez quelqu'un d'autre qu'eux dans votre lit. Il faut trouver un prétexte pour aller les voir, donc leur annoncer une grande nouvelle comme un futur mariage, c'est ce qui serait le plus plausible.

Au fur et à mesure qu'elle s'expliquait, la jeune femme se rendait compte à quel point son plan était risqué. Elle, elle avait déjà l'habitude de jouer la comédie face à des suspects. C'était du temps où elle travaillait avec Lightman, ils avaient souvent joué des couples pour pousser leurs clients à se révéler. Un couple aimant, conflictuel, un mari violent avec leurs enfants ou désirant à tout prix se débarrasser de sa femme, ils avaient tout fait. Mais Marwan allait-il être capable de jouer un rôle ? Face à son angoisse et sa colère, allait-il pouvoir se maîtriser ? C'était peut-être pour cela qu'il était réticent à tenter l'expérience. Mais Gillian avait à tout prix besoin de cette histoire pour faire parler les micro-expressions de ses tortionnaires. Mais le jeune homme lui dit qu'il était suivi par leurs complices. C'était à faire froid dans le dos, mais après tout Marwan pouvait très bien avoir une relation cachée pour des tas de raisons. Et là encore, leur histoire était crédible : s'il sortait avec une femme du FBI, il pouvait très bien vouloir cacher cela à ses collègues. La psychologue avait pensé à tout, et son plan pouvait fonctionner... à condition que Marwan joue le jeu ou qu'elle soit seule. Mais il était mort de peur, et cela était compréhensible. Une dernière fois, elle lui laissa une chance d'éviter tout cela.

- Je sais combien cela vous fait peur, mais je ne dirait pas un seul mot sans votre consentement. Si vous venez avec moi, je n'ouvrirai même pas la bouche si vous voulez. Mais si cette épreuve vous semble insurmontable, j'irai seule, et vous me direz ce que vous voulez que je dise.

Plus que tout au monde en cet instant précis, elle voulait qu'il lui accorde sa confiance. Qu'il aie foi en elle, assez pour la laisser aux commandes de cette thérapie pour pouvoir être soigné. Cette expédition en prison était complètement insensée, mais il fallait se faire violence pour survivre psychologiquement après un tel traumatisme. Elle savait qu'elle lui en demandait trop, c'était une évidence, et pourtant il insistait pour rester à ses côtés. Elle lui donna alors un gage de sa loyauté envers lui.

- Tout ce que je fais, je le fais pour vous Marwan. Et même si j'ai vos supérieurs sur le dos, je ne leur remettrai pas votre dossier tant que vous n'irez pas mieux et que je pourrai inscrire dessus "Rien à déclarer". Même s'ils menacent de me faire virer.

C'était vrai, Gillian risquait gros à force de faire des coups à la Lightman. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils avaient choisi de se mettre ensemble pour monter leur agence sans personne derrière eux pour leur rappeler qu'ils dépassaient les bornes. Le temps où elle partageait la direction avec lui, ça lui manquait. Au moins, personne ne lui rabâchait qu'elle enfreignait les règles à longueur de journées.

Le jeune agent commençait à comprendre tout ce qui se passait autour de lui. Ses supérieurs avaient beau lui faire de magnifique sourire et le complimenter, ils n'avaient pas totalement confiance en lui, et la preuve ils voulaient qu'il voit la psy encore une fois et ils ne lui avaient encore rien dit. Marwan se sentit trahit par ses supérieurs, mais étrangement pas par elle. Elle venait de lui dire ce qu'il pensait depuis un petit moment, alors pourquoi s'énerver, il savait que ses chefs n'avaient pas confiance en lui à cause de son passé, et bien qu'il faisait tout pour prouver le contraire, ce n'était pas encore gagner. Le jeune homme finit par se calmer et par dire :

"Je vois...donc vous vouliez me protéger dans un sens, c'est super, mais...pourquoi ?"

C'était une excellente question, pourquoi mettait-elle autant d'énergie pour lui ? Y avait-il quelque chose qu'il ne savait pas ? Un lien qui les unissait ? Il n'en savait rien, mais il pensait bientôt avoir la réponse vu qu'il venait de lui poser la question.

Par la suite leur conversation se dirigea vers comment agir face aux parents adoptifs de Marwan. Gillian avait proposer l'idée de jouer les amoureux, le couple parfait qui va se marier. Marwan était pas chaud parce qu'il avait peur. Et surtout parce qu'il n'avait jamais jouer un autre rôle que le sien. Et ça le faisait vraiment flipper cette affaire. La femme lui dit donc les raisons et en y réfléchissant il était vrai que c'était une bonne idée. Il fit donc :

"OK...j'admet que c'est une bonne idée, mais comment je vais faire, je n'ai jamais jouer d'autre rôle que le mien et je vous assure que jouer mon rôle c'était pas facile."

Enfin si il avait jouer un autre rôle, un seul et ça n'avait pas super bien marcher, fallait l'avouer. Il avait jouer les gars qui n'ont pas de secret et qui n'ont peur de rien et le résultat avait été qu'il avait perdue Ashlee. Jamais il ne recommencerait. Mais il voyait parfaitement où voulait en venir Gillian, elle voulait les poussées à se dévoiler. Mais ce que Marwan n'avait jamais comprit, c'était que normalement des pédophiles délaissent leur proie lorsqu'elle a dépasser l'âge, mais Marwan... ils l'avaient toujours garder et ils avaient abusé de lui même adulte, il ne savait pas pourquoi et ne savait pas pourquoi il était si important à leurs yeux. Est-ce qu'ils l'avaient vraiment aimé ? A leur façon ?

Gillian apprit donc que Marwan était suivit par moment, du moins il le pensait, car à New York c'était le cas, mais là il en savait rien. Bref il lui avait fait par de sa peur à ce sujet et la femme lui expliqua qu'elle ne dirait rien sans son consentie et que donc ce serait à lui de parler, en faite il ne préférait pas ouvrir la bouche, ou du moins il en savait rien. Il baissa les yeux et fit :

"Je ne sais pas si j'arriverais à leur parler...la dernière fois que j'ai essayer...ils m'ont...enfin vous voyez quoi. Et j'avoue que j'ai peur que ça recommence. C'est idiot car je sais qu'on sera protéger, mais imaginer qu'ils arrivent par je ne sais quel moyen à se libérer et à s'en prendre à vous où à moi ? Sérieusement, je suis pas un trouillard, mais avec eux je me méfie..."

Marquant une pause, il redressa son regard et se passa les mains sur son visage, il devait arrêter de dire oui, puis non, puis oui, et de nouveau non. Il soupira et fit :

"Bon c'est d'accord, on y va,on joue les jeunes mariés, ou les futurs mariés comme vous voulez, mais on pourrait arrêter de parler de ça ? J'en ai une boule au ventre rien que dit penser et je crois que si on continue je vais vomir..."

C'était sa façon à lui de dire que les souvenirs revenaient et qu'il ne les voulait pas. Normal en même temps lorsqu'on connait son passé, et vraiment tout son passé. Gillian n'en avait qu'une idée, mais le jour où elle saurait tout, ce jour là elle comprendrait le chemin que Marwan à prit et tout les pièges dans lesquelles il est tomber. Gillian finit par lui expliquer une chose importante, surtout pour Marwan et elle était là la preuve de confiance, elle était prête à se faire virer pour lui. Il la regarda et lui dit :

"Vous n'avez pas à faire ça...Dites leur la vérité, ce sont des profiler, pour la plus part, ils découvriront bien qu'il se passe un truc. Ne mentez pas, et honnêtement je trouve que je m'en sors pas trop mal. Au moins je vous parle et je dis la vérité, c'est pas trop mal, vous en pensez quoi ?"

Relativisé. Il fut une époque où jamais Marwan n'aurait dit ça, ou n'aurait même pensé ainsi. Le jeune homme changeait. Il grandissait. Il avait une fille, une femme qu'il aimait et qu'il était prêt à reconquérir, et un job qu'il adorait. Il s'était fait des amis, et comptait bien les garder. Sa vie reprenait un rythme normal et il en était fière.

Pourquoi elle le protégeait ? C'était difficile à expliquer... Sans doute parce que tous les traumatismes enfantins la touchaient en plein coeur et qu'elle se sentait mère de tous les enfants perdus qu'elle avait eu en thérapie. Elle s'attachait trop vite aux enfants, elle le savait, c'était sa faiblesse. Parfois ils revenaient vers elle, après quelques années d'absence, totalement changés et grandis. Marwan lui rappelait ces enfants. Ces gamins devenus adultes dont l'âme abimée avait laissé quelques cicatrices sur leurs visages. Des cernes d'épuisement, des sillons de larmes, des rides prématurées... Gill les reconnaissait entre mille, elle voyait du premier coup d'oeil ces personnes qui avaient subi des traumatismes durant l'enfance. Et Marwan en faisait partie. Le regard rivé sur le sol, elle lui avoua sa faiblesse, la raison pour laquelle elle tenait autant aux patients comme lui.

- Je vous protège parce que je ne peux pas m'empêcher de m'attacher aux enfants qui ont été brisés par la vie, parce que ça me fait mal pour vous. Après, les risques que je prends... on va dire c'est une déformation professionnelle !

Elle avait tenté dese dérober avec cette petite pointe d'humour, mais la vérité était là. C'était sa stupide émotivité qui foutait toujours tout en l'air... Marwan lui avoua alors qu'il était mal à l'aise à l'idée de jouer la comédie. Elle comprenait bien sa position, c'était loin d'être facile. D'un sourire, elle essaya de le tranquilliser.

- Vous savez très bien vous montrer protecteur quand vous le voulez. Vous vous mettrez automatiquement sur la défensive dès que vous entrerez dans la prison, alors ne vous inquiétez pas, vous serez plus vrai que nature. Vous n'aurez qu'à me tenir la main et ce sera suffisant pour provoquer une montée de jalousie en eux. Laissez-moi faire et tout se passera bien.

Elle savait par expérience que ce simple fait suffisait largement pour tromper l'adversaire. Et après tout, Cal et elle avaient fait bien pire... Elle savait où frapper pour faire mal, et elle n'allait pas y aller de main morte. Elle s'attendait à s'en prendre plein la tête parce qu'elle leur piquait leur jouet favori. Mais ça lui était égal, c'était la réaction qu'elle attendait. Marwan craignait qu'ils ne s'attaquent à eux physiquement et cela le rendait malade, il en avait la nausée. La jeune femme fit alors son boulot de psy, puisque c'était sa fonction première, elle le tranquillisa.

- N'ayez pas peur, il ne vous arrivera rien. La prison sait que nous sommes agents au FBI, ils feront tout pour les maîtriser. Et quand bien même, je ne les laisserai pas vous faire de mal.

Avec un sourire en coin, elle essaya de détendre l'atmosphère en le faisant rire. Elle savait que c'était toujours par la dérision qu'il se dérobait, et c'était le meilleur moyen de clore leur conversation.

- Par contre pour ce qui est de la nausée, je ne peux rien y faire... Ca vous dégoûte tant que ça que je joue le rôle de votre petite-amie ?

Touché, elle avait vu un début de sourire se dessiner sur les lèvres du jeune homme. A ce stade, elle se rapprochait plus d'une confidente que d'une psy pour Marwan. C'était sans doute aussi la raison pour laquelle elle se battait tant pour lui. Il s'inquiétait d'ailleurs des retombées que cela pouvait avoir sur son job. Mais Gillian s'en moquait, si elle se faisait virer, elle retournerait au groupe Lightman. N'en déplaise à Cal. Marwan semblait avoir accepté l'idée de cette visite, elle se leva alors pour griffonner quelques mots sur un post-it. Quand elle eut fini, elle le tendit au jeune homme.

- Passez me chercher dans deux jours à cette adresse. Nous avons rendez-vous à neuf heures. Je préfère que ce soit vous qui conduisiez pour que vous ayez autre chose à penser pendant le trajet. J'ai aussi noté mon numéro personnel, si vous avez besoin de quoi que ce soit.

Cette adresse était la sienne. C'était rare qu'elle la communique ainsi que son numéro de portable à ses patients. Uniquement ceux qui étaient dans des cas extrêmes, comme celui-ci. C'était un autre gage de confiance qu'ils échangeaient.

Marwan commençait à se sentir en totale confiance, en faite sans le savoir ses patrons lui avaient fait la meilleure des faveur possible : ils avaient rendue possible l'impossible. Marwan allait pouvoir s'en sortir, il suffirait pour lui de savoir comment se placer et quoi faire. Le jeune homme avait écouter l'explication de la jeune femme. Etrangement il la comprenait c'était également ce qu'il faisait avec les enfants, et c'était un peu ce qui lui permettait de parler avec n'importe quel enfant. Le jeune agent, sourit un peu et reperdit son sourire directement, ce qui montrait un énorme signe de stress.

Par la suite, Gillian lui fit comprendre que dans cette prison il ne risquerait rien, et que tout le monde seraient là pour les protéger en cas de soucie, et que la seule et unique chose qu'il aurait à faire dans la prison serait d'être là et de tenir la main de Gillian. Bon c'est vrai que ça n'a pas l'air difficile, mais ce qui peut être étrange, et voir relativement compliquer c'est si il doit leur parler, là oui il risque de péter un plombs mais Gillian sera là pour le calmer, en espérant qu'il ne lui casse pas de nouveau un doigt. Le jeune homme écarquilla les yeux lorsqu'elle lui dit que si jamais ça tournait mal qu'elle le protégerait. Bon là oui il rit. Il lui fit :

"Oui enfin je vous avoue que ce ne sont pas vos petits bras qui vont les repousser."

Mais c'était pas grave, elle venait de le faire rire. C'était un bon point, et puis lui maintenant il savait se battre et se défendre. Il la protégerait. C'était clair et net. Il ne comptait pas la laisser se débrouiller toute seule sans aide. Enfin la jeune femme lui expliqua que pour la nausée elle ne pouvait malheureusement rien faire. Puis elle lui demanda si le fait de penser qu'ils allaient jouer le rôle d'un couple le dégoûtait tant que ça. Marwan redressa sa tête et fit non de la tête, puis comprenant que c'était une blague, il se mit de nouveau à sourire. C'était bon il était détendue maintenant. Il lui dit :

"JE suis désolé, j'ai rien contre vous, vous êtes une belle femme, hein, mais j'aime Ashlee, alors je risque d'être un peu étrange, mais je ferrais tout pour qu'on croit que c'est vrai. "

Marwan devra lui dire où sont toutes ses cicatrices au cas où ses bourreaux lui en parle et qu'elle ne fasse pas tout tomber à l'eau parce qu'elle ne sait pas où se trouve une seule de ses cicatrices, mais il était persuader qu'elle serait tout retenir et puis il serait là pour l'aider. En sortant de ses pensées, il s'aperçut qu'elle lui tendit un morceau de papier. Avec un numéro de téléphone, et une adresse. Il redressa son regard intrigué vers elle et comprit que c'était son numéro et son adresse personnelle. Elle lui expliqua et surtout le lui confirma, Il sourit et lui dit :

"Je veux bien...mais j'ai pas de voiture, j'ai qu'une moto...Mais je pourrais prendre votre voiture si vous voulez."

Et cela l'arrangeait de devoir conduire et non penser aux reste. Le jeune homme sourit ensuite et la salua de la tête. Puis il resta quelques minutes debout, avant de se décider. Il fit donc :

"Bon bah je vais y aller...j'espère ne pas vous avoir empêcher de rentrer chez vous et de ne pas vous avoir empêcher d'aller vous coucher. Moi je vais y aller parce que d'après ce que j'ai comprit je vais avoir une longue semaine..."

Il lui sourit et son regard était tendre et il n'y avait aucune marque d'animosité, ni de regret. Il ne lui cachait rien, absolument rien et cela prouvait qu'il lui faisait confiance, une vrai confiance. Il la salua encore une fois et ouvrit la porte, puis il lui déclara :

"Merci encore...à dans deux jours."

Puis refermant la porte, il s'en alla, les mains dans les poches pleins de choses en tête. Certes il ne dormirait pas ces deux prochaines nuits, mais au moins son cauchemar allait bientôt prendre fin et ce pour toujours...