Like some kind of paradise.

Et il ferma les yeux, quelques secondes, juste un instant à peine, mais celui-ci suffit à le faire sombrer dans un profond sommeil. Il était là depuis bientôt deux heures et il devait être... près de 22h déjà. Le loft de sa Kira avait quelque chose d'apaisant, et après les dures journées qu'il aurait préféré ne jamais vivre il s'y sentait toujours bien. L'ordre presque maladif qui y régnait agissait aussi sur le bordel dans sa tête, et comme par magie tout allait mieux. C'était comme défaire un noeud serré qu'il aurait eu au milieu de la gorge et qui la nouait pour l'empêcher de respirer, de vivre. La mort voulait sa peau, et elle l'aurait certainement eu s'il n'avait pas trouvé ce refuge, comme un paradis.

La journée avait débutée comme toutes les autres, c'est à dire par un réveil brutal, du bruit d'une engueulade de plus entre son père et sa mère, accompagné d'une bonne gueule de bois. Finement joué, Malheur. Personnification de celui-ci, c'était devenu une habitude pour Hee Jun qui voyait le Malheur comme une personne, celle-ci s'acharnant sur lui comme le monstre qu'elle était. Il avait ouvert les yeux difficilement, ébloui par le soleil qui passait au travers de sa fenêtre sans voile. Bonjour l'intimité, mais qui s'en préoccupait ici ? Il s'était levé pour se servir un bol de céréales, son petit déjeuné fétiche des lendemains trop alcoolisés, et l'avait finalement abandonné sur la table de la cuisine déjà remplie de diverses choses. L'arrivé de son père dans la pièce qu'il avait choisie pour petit-déjeuner ce matin avait suffi à le faire déguerpir, celui-ci était déjà suffisamment de mauvaise humeur ; Il ne croyait pas mériter la crise qu'il lui ferait à coup sur pour être rentré si tard hier. Comme s'il en avait quelque chose à faire, cet emmerdeur, comme si cela lui faisait vraiment mal ; Il s'en fichait éperdument d'où son fils passait ses soirées et de dans quel état il rentrait au petites heures du matin. Alors pourquoi se permettait-il de venir lui gâcher sa matinée en lui rappelant une fois de plus qu'il n'était que le fils indigne de parents désespérés. Ô combien vous faites pitié, pauvres parents attristés, aurait-il voulu lui répliquer d'un ton sarcastique, mais au contraire il s'était tu et contenté de sortir une fois de plus sans laisser d'informations. Pourquoi n'avait-il pas fait comme avec toute autre personne qui osait lui reprocher quelque chose, en répliquant, mesquin et bas, les pires vérités du monde ? Parce qu'il s'agissait de son père, et que jamais ô grand jamais il ne répliquait à son père. Il le connaissait trop bien, le châtiment que son père lui réservait, au premier faux pas, au premier gros mot ou à la première réplique. Il l'avait su jeune et s'en souviendrait toute sa vie ; Ne jamais répliquer à son père, seule autorité, fuir ; Frustré.

Et ainsi il fuyait donc vers un peu d'air frais, un peu de liberté. Il fuyait les cris de son père et les larmes de sa mère, les délires de celle-ci, quand elle perdait totalement la tête... Et dans sa fuite, Malheur le suivit. Qu'il est tenace, cet enfoiré ! Lui qui croyait l'avoir laissé chez lui, où il semble s'être établi, non non, Malheur l'avait suivit, fidèle comme un chien, mauvais comme le pire de ceux-ci. Est-ce que cela avait de la folie, que de personnaliser son malheur ? Peut-être...
Mais par chance, ce très cher Malheur s'était tenu tranquille. Il avait certainement senti que s'il se montrait un rien trop présent, Hee Jun finirait par atteindre la limite de sa très fine patience. Il avait donc passé sa journée à errer un peu partout dans la ville, passant dans les parcs, observant les gens qui courraient, quittant ceux-ci pour le bord de l'eau, son endroit favori, fétiche des journées trop dures. Pouvait-il vraiment rentrer chez lui ? Il n'en avait nullement envie ; Il voulait la voir elle, sa noona, très chère Kira. Il ne lui avouerait pas ainsi, surtout pas ! Il lui dirait simplement qu'il avait passé par là, sans rien de plus. Il jouait si bien l'adolescent blasé qui n'en a rien à faire de tout ça. Et elle était si innocente... Si parfaite. Tout ce qu'il voulait voir, en cette fin de journée, c'était son sourire.

Malheur, tant qu'à lui, avait interdiction d'entrer dans ce loft. À la porte de l'endroit, il y avait comme un filtre qui ne laissait pas passer ce pauvre Malheur, qui attendrait à l'extérieur, penaud, esseulé sans son compagnon de route, sans sa victime. Comment Hee Jun avait-il fait pour entrer, au fait ? Eh bien, c'est le devoir du voleur de pouvoir entrer chez les gens sans en avoir l'invitation, non ? Il avait, il y a de cela un petit moment, fait faire un double de la clef de sa noona, juste comme ça, pour pouvoir entrer chez elle, dans son refuge. Elle avait d'abord été très en colère, mais s'était calmée et habituée à sa présence spontanée le soir, chez elle. Le jeune homme avait apporté une canette de bière, achetée à la va-vite chez la supérette d'en face, et il s'était tranquillement installé sur le sofa de la femme, déplaçant au passage dès son entrée le garde-robe qu'il avait laissé ouvert en y mettant son manteau, le tapis de l'entrée où il avait laissé ses chaussures, la table basse du salon, approchée pour y mettre ses pieds et.. Que d'autres choses. Il avait déjà hâte de la voir entrer ~
Mais il avait glissé son casque sur ses oreilles, et celui-ci lâchait une douce mélodie au violon, qui avait toujours raison de lui, dans les dures journées... Et il ferma les yeux, quelques secondes, juste un instant à peine, mais celui-ci suffit à le faire sombrer dans un profond sommeil.

Bonjour ! Est-ce que le RP est toujours d'actualité, s'il vous plait ?

Cordialement, Juliette.

Je ne crois pas, mon amie ne vient plus trop sur le forum !
Vous pouvez le placer dans les archives. Si jamais nous voudrions le reprendre, je vous le ferait savoir.