.......Un rendez-vous imprévu

La liberté est sans doute la plus belle chose que l'homme a créé. Quel plaisir de se sentir libre de ses mouvements, de vivre comme un être humain et non comme un animal en cage. Il m'aura fallu sept ans, pour que je retrouve ce bonheur perdu. Cela ne va faire qu'un mois que j'ai quitté ma prison Coréenne, que déjà mon nom est sur toutes les bouches du FBI : Ian Doyle. On me cherche et ceux dans le monde entier, Interpol veut ma peau et je pense qu'ils ne commettront pas la même erreur qu'il y a sept ans : me laisser en vie. Mais maintenant que je suis libre, je peux me venger de ceux qui m'ont trahi et condamner. La chasse avait déjà commencé, l'une de mes premières victimes, vivait à Paris avec sa compagne, malheureusement, je n'ai pu avoir le couple en entier. Néanmoins, cet échec s'avère être bénéfique pour moi, car maintenant les autres savent que je suis à leur poursuite et l'une d'entre elle n'est autre que l'agent spécial Emily Prentiss. En fait, elle s'appellait Lauren Reynolds du temps où je l'ai connu, et cette dernière m'a trahi. Elle était une taupe pour Interpol, et sa mission était de me livrer à ses supérieurs, chose qu'elle a faite.

Aujourd'hui, je suis sur le sol américain, et je me trouve dans la ville de Quantico, et devinez qui vit là-bas ? Mlle Prentiss, mon ennemi qui était jadis ma muse. Mais avant de m'approcher d'elle, je dois me préparer, car cette dernière sera très dure à appréhender. Heureusement pour moi, je ne suis pas le seul à être traqué par le bureau du FBI, il y a un autre spécimen dans la ville. D'après les informations que j'ai eues de ce dernier, il commettrait ses crimes en utilisant un scalpel, mais le plus important dans cette histoire, les Agents Fédéraux ne l'ont toujours pas appréhendé. Ce qui veut dire que cet homme peut-être un allié pour ma vengeance et que nous pourrions coopérer ensemble. Mais avant de penser à une quelconque perceptive d'avenir, je devais retrouver sa trace, et cette tâche ne peut-être que difficile. Néanmoins, je suis un homme qui a le bras long, et qui est capable de monter des équipes très efficaces, capables de retrouver quiconque pouvant être utile à ma cause, après tout je suis Vahlalla.

J'ai donc créé et engagé des hommes pour pouvoir faire ce travail, je leur ai donné carte blanche, par contre il avait un temps : quarante-huit heures pour trouver ce meurtrier. A la fin de ce délai, nous avions un nom, une adresse et un numéro de téléphone. Je décidais d'attendre le week-end afin de mettre mon plan à exécution. J'ai demandé à mon fidèle bras-droit de s'occuper de cette affaire, il a donc contacté notre homme et lui à donner rendez-vous dans les entrepôts au Nord de la ville. Le tueur avait trente minutes pour venir, sinon il risquait de subir de lourdes conséquences. J'ai attendu vingt-cinq minutes avant que mon invité vienne me voir. Comment savais-je qu'il était-là ? Ce dernier avait demandé si quelqu'un était là. Je suis donc sortie de l'obscurité, mes hommes également, nous entourions le dénommé Baker afin qu'il ne fasse aucune bêtise.

- Bienvenue, Monsieur Baker ! Je suis ravi de faire votre connaissance, néanmoins, j'aimerais que nous discutions dans un endroit plus convivial. Lui dis-je, je lui faisais signe de suivre mes hommes et moi dans l'un des entrepôts spécialement aménagés pour cette rencontre.

Il y avait deux chaises ainsi qu'une table entre elles, je me suis assis le premier, en espérant que mon invité en fasse de même. J'étais très calme, je le regardais, mais je n'étais pas seul dans cette pièce, tous mes hommes étaient là, armées, prêts à tirer s'ils en avaient l'occasion.

- Je suis navré Monsieur Baker, mais je vous demanderai de vous laisser faire, quand mes hommes vous fouilleront, nous savons qui vous êtes et nous prenons toutes les précautions du monde.

Deux hommes s'approchèrent de tueur au scalpel, allait-il se laisser faire ?

Mes hommes de main ont pu s'approcher de mon invité sans aucun souci, car ce dernier se prêtait au jeu. Il leva les bras, on découvrit sur lui une arme à feu ainsi qu'un scalpel. Il s'excusa d'être venu armer, mais cela ne me posa aucun problème, car j'en aurai fait de même, de plus le fait qu'il apporte son scalpel avec lui, me réconfortait dans l'idée que j'avais en face de moi, un individu unique. Je lui souriais, il me posa plusieurs questions, puis il s'arrêta, se disant que c'était à moi de lui poser les questions et non l'inverse. Néanmoins, ses questions qu'il venait de me poser allaient obtenir une réponse, il avait commencé le premier et en tant qu'hôte, je me ferai un plaisir de lui répondre. Après tout, je ne suis pas aussi odieux que j'en ai l'air, et puis j'ai envie de créer un climat de confiance entre lui et moi. Par conséquent, il me paraissait normal que je fasse tout ce qui est en mon pouvoir pour créer ce climat.

- Non, tu ne me gènes pas avec tes questions, et pour que la conversation entre nous deux soit plus agréable, nous pouvons nous tutoyer. Si je t'ai fait venir ici, c'est que nous sommes pareils, nous sommes de la même race, et nous avons également quelques points en commun que j'énumérerai un peu plus tard. Pour ce qui est de tes méthodes peut conventionnels, mon fidèle bras-droit m'en a parlé. Malheureusement, ce ne sont pas tes méthodes qui m'ont séduit au départ, c'est plutôt ta proximité. Je marquais un petit temps d'arrêt, afin que mon invité ne fasse pas une indigestion de mes paroles.

Je regardais le chirurgien, j'étais étonné du métier qu'il exerçait, cela me rappelait l'ouvrage de Robert Louis Stevenson, mettant en scène le Docteur Jekyll, brillant médecin qui va se laisser submerger par des pulsions incontrôlables. Je faisais signe, à l'un de mes gorilles de nous apporter à boire, quelques instants après, on nous apporta un chacun un verre de scotch. Dès que nous fûmes servis, je reprenais la parole.

- Vois-tu, il est rare de rencontrer un criminel de ton rang dans une ville où l'on peut trouver l'un des plus brillants département du FBI. J'ai aussi ouïe dire, que tu prenais un certain plaisir à narguer les membres de ce bureau, est-ce vrai ? Comme, je suis nouveau dans cette ville, j'aurai besoin d'avoir quelques informations concernant l'équipe de profilage qui se trouve ici. Bien sûr, j'aurai pu le faire sans ton aide, mais j'ai envie d'avoir le point de vue d'un criminel toujours en liberté. Dis-je avant de porter mon verre de scotch sur mes lèvres.

Si j'avais fait venir le Docteur Baker, c'était justement pour avoir sa vision des choses, j'ai peut-être le bras long, et je peux avoir toutes les informations que je veux, je ne pourrai jamais obtenir la version d'un tueur qui justement arrive à tenir en haleine, les hommes et les femmes que je souhaite abattre. Bien évidemment, je suis prêt à négocier avec lui, et même s'il souhaite avoir un petit entretien avec l'un des membres de ce bureau, je serai ravi de lui ouvrir ce qu'il désire sur un plateau d'argent. Naturellement, je ne ferai pas ceci gratuitement, se sera à charge de revanche. J'attendais qu'il me livre les informations qu'il avait à me livrer, de toute façon j'avais tout mon temps, cela va faire sept ans que je prépare cette vengeance, je pouvais bien attendre une heure ou deux de plus. Dès que mon verre fut vide, je posais ce dernier sur la table en bois qui se trouvait entre nous deux.

J'écoutais avec plaisir mon interlocuteur. Il me révéla certaines choses, mais ce n'était pas aussi exceptionnel que je l'espérai. Néanmoins, je pus me faire une idée, sur la personne que j'avais, et j'ai pu voir que c'était un tueur bien différent des autres. Il y avait dans le timbre de sa voix, une envie de changer, ou encore une envie de trouver une certaine harmonie. Chose qui peut paraître futile pour un serial killer, car la seule chose qui souhaite, c'est de faire le plus de victimes possibles afin d'assouvir ses pulsions. Peut-être que le comportement de Baker était dû à son travail, chirurgien. Il sauve des vies et en prends d'autres, cela est très paradoxal. Je ne serai même pas étonné, s'il me disait qu'il était voué d'une mission céleste ou encore qu'il est le bras armé du destin. Je ne le connaissais pas encore, que déjà, je montrais de la méfiance, à vrai dire, je suis encore plus méfiant qu'auparavant. Je n'ai même pas une confiance aveugle envers mon bras-droit, mais il est sans doute, la seule personne encore vivante et présente ici, qui peut se vanter d'être le plus proche de moi. Malgré tout, l'individu qui se trouvait devant moi faisait preuve de grande prudence, prêt à faire disparaître quiconque se dressera sur son chemin. Malheureusement, pour lui, cet homme était vulnérable, il avait un talon d'Achille qui étrangement fut le même que le mien : son enfant. Lui aussi est père et je pense que cette information doit être la plus difficile à cacher, et c'est ce qui doit faire sa vulnérabilité. Il est important, afin de s'allier à quelqu'un de connaître tous ses points faibles, de cette façon la personne vous restera fidèle.

Néanmoins, je doute utiliser son enfant comme moyen de pression, du fait que j'ai perdu le mien. Je me montre peut-être clément, mais j'ai encore quelques valeurs, notamment au niveau de la famille. Mais bon, il est inutile de penser à ce genre de choses, je ne suis pas encore dans ce cas de figure et Nolan ne m'a pas encore trahi, d'ailleurs, nous ne nous sommes même pas encore alliés. Peut-être que je deviens un peu paranoïaque, c'est sans doute le traitement de faveurs que j'ai subi dans mon camp en Corée du Nord, qui a fait de moi l'homme que je suis en ce moment même. Il est temps pour moi de revenir sur les paroles de mon interlocuteur, apparemment, il pensait que j'avais un compte à régler avec Hotchner. Dommage, ce n'est pas le bon membre, le chef d'équipe n'est pas ma cible principale, par contre, il est une cible secondaire tout à fait idéale, ainsi que tous les membres de son équipe. Après qu'il est terminé son petit speech, un petit silence régna dans la salle où nous nous trouvions. Je réfléchissais, et il en faisait de même. Nous étions, tous les deux dans une phase de concentration et d'analyse. Voyant que le mutisme était bien trop long, mon bras-droit, sortit de l'ombre accompagner bien évidemment d'un M-16, mesure de précaution. Il me parla en gallois, de façon à ce que le chirurgien ne comprenne pas notre petite discussion.

- Ian, ydych chi'n meddwl y gallwn ymddiried iddo? Nid wyf yn teimlo ei bod yn deg y goler.
- Nid wyf yn deall, rydych chi'n a gyflwynwyd i mi, neu o leiaf i mi ddweud.
- Rwy'n gwybod, Ian, ond nid yw ei eiriau yn unig ddyn fel chi a fi.
- Rwy'n gwybod fy ffrind, rydych wedi bod eisiau cadw golwg ar fy cysylltiadau, ac yr wyf yn diolch i chi eto, ond byddwch yn gweld y dyn hwn yn Americanaidd a beth yn fwy yn athronydd, yn ein herbyn, yr ydym yn Ewrop ac yn terfysgwyr. Nid oes gennym yr un fyd-olwg.
- Rwy'n gwybod Ian, ond byddwch yn ofalus ohono beth bynnag.
- Dim ond y rhan fwyaf o fy gynghreiriad deyrngar, dyna pam yr wyf yn gadael i chi ymchwilio iddi, ac i chi ddod i mi popeth yr ydych yn gwybod amdano, presenoldeb, ar y cyfan beth.
- Wrth gwrs, dwi wedi dechrau hyd yn oed, ac yna rydym yn gwybod ei fod Mae rhai gwendidau.
- Yr ydych yn gywir, ond nid ydynt yn ymosod arnoch ar gyfer y plentyn am y gweddill dim problem.
- Iawn, 'n annhymerus' gadael i chi, byddwch yn dal i gael rhywfaint o bethau i'w ddweud.
- Diolch, fy ffrind.

Mon regard se posa de nouveau sur le tueur, je lui faisais un petit sourire, afin de briser la petite glace qui venait de s'installer lorsque j'ai eu cette conversation en gallois.

- Navré, mais j'avais besoin de parler à mon bras-droit dans un dialecte moins commun. Tu es un tueur bien particulier, je t'avoue avoir du mal à te cerner, tu parles d'une façon très passionné, chose que j'ai perdu il y a bien longtemps. Mais en principe, je ne me fis pas sur la première rencontre, je préfère donner mon jugement, après plusieurs rencontres, de cette façon, je suis sûr d'avoir mieux cerner la mentalité des mes alliés. J'ai une petite question à te poser, sache que cette dernière ne par pas d'une mauvaise intention. Comment fais-tu pour que ta fille ne deviennes pas un moyen de pression ?

Il est vrai que cette question pouvait le mettre mal-à-l'aise, mais j'avais besoin de savoir comment, lui faisait. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à mon fils à ce moment-là, cela faisait sept ans qu'il m'avait été pris. Il était important pour moi de savoir et d'avoir sa réaction, et qui plus est sa réponse pourrait me permettre de me faire une opinion positive sur lui.

- Mais avant que tu ne me répondes, je vais tout de même me présenter, car pour le moment, je ne suis qu'un simple inconnu pour toi. Je me nomme Ian Doyle et j'ai été membre de l'IRA, une organisation terroriste réputer dans toute l'Europe. Malheureusement, j'ai eu quelques petits problèmes et j'ai été mis sous la touche à cause de l'un des membres de l'unité de profilage du FBI, mais je ne t'en dirai pas plus, du moins pour le moment, nous ne sommes pas encore assez intime.

Je venais de lui révéler mon identité, car moi je connaissais déjà la sienne, maintenant nous savons qui est qui est ceux des deux côtés, ce qui rééquilibre les choses, selon moi. Bien évidemment, je ne vais pas lui dire que l'agent qui m'a mis derrière les verrous, se prénomme Emily Prentiss, je vais essayer de le conforter dans son idée, que mon ennemi n'est autre que le chef d'équipe, Aaron Hocthner. Lui aussi avait un fils, un beau moyen de pression, d'ailleurs, si je devais appâter ma chère Lauren, je crois que j'utiliserai le fils de son supérieur. Comme toutes les femmes, elle ne pourra pas échapper à son instant maternel, même si c'est une femme forte, elle ne pourra pas échapper à ce sentiment qui sans conteste est le talon d'Achille de toutes les femmes, qu'elles ont des enfants ou pas.

Spoiler:

Après lui avoir révélé mon identité, le chirurgien qui se tenait en face de moi, pouvait répondre à ma question. J'avais hâte de connaître sa réponse, cela m'intriguait, et lorsqu'il me répondit, je ne fus pas déçu, mais j'étais tout de même surpris par cette dernière. J'ai eu un léger sourire se dessiner sur mon visage marqué et grisonnant, je ne disais pas un mot, puis l'homme sortie de sa poche un briquet ainsi que plusieurs cigarettes, il m'en proposa même une, mais je fis un signe de tête négatif, je ne fumais pas. J'en fumerai peut-être une, si j'étais en compagnie du corps de Lauren. Je regardais mon interlocuteur fumer la cigarette qu'il venait de prendre à l'instant, je voyais sur son visage, qu'il n'était pas dans son assiette. J'en avais la conviction ainsi que la preuve, la cigarette qu'il venait de prendre, montrait un certain signe de nervosité, et mes paroles ont pour but de déstabiliser. Malgré les années qui ont passé, je suis toujours aussi bon dans cet art, mais j'ai envie d'aller un peu plus loin. Je veux le voir dans ses derniers retranchements.

- Tu dis être un modèle pour ta fille, et que votre complicité est sans égale, alors que se passerait-il si tu venais à disparaître ? Ou bien, que se passerait-il si elle venait à disparaître ? Tu ne sais pas qui je suis, mais moi je sais qui tu es, mais surtout, tu es chez moi, et c'est moi qui mène la danse. En gros, j'ai le droit de vie et de mort, ici !

Sur ces mots, je me taisais. Il y avait une telle ambiguïté dans mes paroles, qu'aucun homme ne pouvait en être indifférent. Suis-je odieux ? Peut-être, mais je suis obligé de le faire, il s'agit d'un test que je fais passer à ceux qui sont susceptibles de devenir mes alliés ou complices. Bien sûr, quand on réussie mon test, on ne peut en ressortir que plus fort, mais qu'advient-il si on ne le réussie pas ? C'est la mort, l'échec est synonyme de mort, chez moi ! Le but de cet exercice, n'était pas d'entendre la réponse de Nolan, mais de scruter son comportement. Malheureusement, pour lui, cela ne faisait que de commencer. J'avais envie de lui dire : Bienvenue dans le cauchemar Irlandais !

- Je te taquine, il est inutile de me répondre aux questions que je viens juste de te poser. Maintenant, j'aurai besoin de nouveau de ton avis.

Je regardais derrière moi l'un de mes hommes, et je lui faisais signe de venir nous voir, avec le dossier qu'il avait préparé ? Qu'avait-il à nous montrer ? Telle était la question. Il me remettait la large enveloppe en jetant par la même occasion un regard noir à notre invité, puis il disparaissait dans la pénombre d'où il venait. Je décachetais légèrement le colis reçu, et j'y ai sorti plusieurs photographies sans les montrer à Nolan.

- Quelle charmante femme ! Lui dis-je en le regardant droit dans les yeux, avec un petit sourire narquois.

Je voulais lui faire croire que la personne sur la photographie, n'était autre que sa femme. Bien sûr, ce n'était pas cette dernière, mais qui cela pouvait-il bien être ? Je lui étalais les images que j'avais en ma possession, il s'agissait en fait de toute l'équipe de profilage ainsi que plusieurs agents du FBI.

- Je trouve la brune des plus charmantes, il s'agit de l'agent Prentiss, sinon tu peux voir l'agent Hotchner, Reid, Morgan, Rossi, Seaver et d'autres d'une moindre importance. Je te présente le bureau, mais aussi mes prochaines victimes, j'aurai besoin d'un avis extérieur. Qui prendrais-tu dans ces photographies comme première cible ?

J'attendais sa réponse, je ne lui disais pas par qui, je souhaitais commencer, peut-être que nous aurons la même victime en tête ?