PROFIL PSYCHOLOGIQUE ◮ Gabrielle est une personne extrêmement douce et paisible, le simple fait de se tenir auprès d’elle suffit pour effleurer la paix intérieur. Mais si elle a l’apparence d’une jeune femme délicate, quelque chose en elle s’est brisé durant son enfance. Complètement dévastée de l’intérieur, son joli sourire a souvent su détourner l’attention des hématomes qui coloraient son corps. Cependant, son père avait beau la battre, la petite fille lui pardonnait. Avec toute la bonté dont son cœur était capable, elle arrivait à se relever sans lui en vouloir. Déjà, à sept ans, sa détermination était grande, et son courage infini. Elle ne pouvait pas lui en vouloir car c’était son père, et elle l’aimait, même s’il transformait sa vie en enfer. En manque cruel d’affection, la petite fille reportait son amour sur qui en voulait bien, en particulier sa meilleure amie, la seule personne en qui elle avait vraiment confiance, la seule qui n’ait jamais levé la main sur elle. Evey était un modèle pour elle, elle avait toujours admiré la vaillance et le franc parler de son amie. Il faut dire que l’enfant craintive qu’elle était n’osait guère aller vers les autres. Des coups de son père était née une timidité maladive, elle ne pouvait plus avoir confiance en personne. Personne à part Evey, son héroïne, la justicière qui avait juré qu’un jour elle irait faire la peau à son salopard de père. Mais Gabrielle a changé depuis son départ de Quantico. Réfugiée à Philadelphie pendant environ huit ans, l’enfant battue s’est transformée en une magnifique jeune femme ayant pris un peu d’assurance, capable désormais d’aborder un garçon dans un bar sans craindre qu’il ne la défigure à coups de poings. Son manque de confiance en elle quelque peu atténué, il lui reste cependant beaucoup de chemin à faire pour reconnaître que celle qui l’a protégée durant toute son enfance n’est autre que son âme sœur.

CONDITION PHYSIQUE ◮ Gabrielle est une jolie jeune femme d’apparence frêle. Pas très grande et plutôt menue, son corps lui-même ne demande qu’une chose : c’est qu’on la protège. Ses yeux verts et ses longs cheveux blonds en ont fait craquer plus d’un, même si elle les portait plus courts lorsqu’elle était à Philadelphie. Bien qu’elle ait passé toute son enfance à se faire tabasser, Gabrielle ne porte pas de séquelles physiques. Bien sûr, elle a connu de multiples fractures, de nombreux hématomes et autres traumatismes, mais dans sa folie, son père épargnait toujours son visage. Il disait souvent que sa fille était trop belle pour gâcher la perfection de ses traits. Avec le recul, la jeune femme pense à présent que c’était pour éviter tout soupçon : les bleus disparaissaient sous les vêtements, personne ne se serait douté que la petite fille était maltraitée. Et après toutes ces années, il ne restait plus aucune trace de cet enfer sur le corps de la jeune femme. Tant mieux, elle ne voulait plus jamais avoir à regarder sa peau diaphane couverte d’ecchymoses.

A PREVENIR EN CAS D'URGENCE ◮STANDFORD, EVEY. • Evey est la meilleure amie de Gabrielle, celle qui l’a toujours soutenue et qui la soutiendra toujours. Elles se considèrent comme des âmes sœurs mais ne se le sont pas encore avoué. Le temps passé pendant la fuite de Gabrielle n’a rien changé aux sentiments qu’elles éprouvent l’une pour l’autre.

RIVERS, SEAN. • Sean est le frère aîné de Gabrielle. Les liens qui les unissent sont extrêmement forts, même s’il ignore que leur père se servait d’elle comme d’un punching ball.

DEPOSITION ◮ Durant toute son enfance, et ce jusqu’à ses 18 ans, Gabrielle s’est fait battre par son père. Sa mère fermait les yeux par amour pour son mari, ses frères n’en savaient rien car ils avaient déjà quitté la maison. Elle n’est jamais arrivé à le détester ni à porter plainte contre lui, bien que la haine qu’il défoulait sur elle la terrorisait.  Il a fallu qu’elle s’enfuie à Philadelphie pour que son cauchemar prenne fin. Aujourd’hui, elle revient à Quantico en espérant pouvoir l’éviter au maximum et reprendre sa vie d’avant.

PARCOURS PROFESSIONNEL ◮ La petite Gabrielle est née un soir d’été, un peu par hasard, un peu par malchance. Dernière d’une famille de trois garçons, ses parents l’avaient conçue par accident mais avaient décidé de la garder. A la naissance, déjà, la petite blonde avait le regard pétillant et de l’amour à revendre. Bien que plus âgés qu’elle (les jumeaux qui étaient les plus jeunes avaient douze ans à l’époque), ses frères s’attachèrent vite à elle. Sean, l’aîné était très protecteur et attentionné avec elle, mais il partit très tôt de la maison pour s’installer avec sa petite amie au Nord de Quantico. Quant aux jumeaux, Dylan et Alexander, ils ne tardèrent pas non plus à quitter le domicile familial. C’est à ce moment-là que le cauchemar commença pour Gabrielle.

Vivant seule avec ses parents, la petite fille découvrit vite qu’elle était le maillon faible de la chaîne. Ayant du mal à affirmer son autorité face à ses trois garçons, son père se mit à défouler son complexe sur sa fille. Cela commença par des mots violents, des menaces et des colères abominables. Et un jour, le coup partit tout seul. Le premier d’une longue série. Gabrielle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle était partagée entre une terreur indicible et l’amour qu’elle éprouvait naturellement pour son père. Elle ne parvenait pas à le haïr pour tout le mal qu’il lui faisait.  Pourtant, rien ne pouvait l’excuser : il ne buvait pas, ne se droguait pas et n’était pas assez malheureux pour dire de reporter sa douleur sur ce petit être sans défense. Il avait juste soif de violence. Bras cassés, vols planés dans les escaliers, ecchymoses et chutes sur le coin de la table basse, Gabrielle en connut, des atrocités. La seule partie de son corps qui resta intacte pendant toutes ces années fut son visage. Dans toute sa folie et ses paradoxes, son père lui répétait qu’elle était la plus belle des petites filles et qu’il ne fallait pas gâcher un si beau visage. C’était dans ces rares moments de tendresse qu’elle aimait son père, lorsqu’il lui montrait cette infime preuve d’amour qui lui manquait.

Pendant toute cette période de chaos, une seule personne s’inquiéta de son état. Ce ne fut pas sa mère, qui s’obstinait à rester aveugle et sourde aux supplications de son enfant. Ce ne fut pas non plus sa maîtresse d’école, elle ne pouvait pas deviner que sous ces vêtements colorés, le corps de la petite était parsemé de blessures en tout genre. Son père avait parfaitement prévu son coup. Non, l’unique personne qui se préoccupait d’elle fut son amie Evey. Une petite brune qui avait un ou deux ans de plus qu’elle et qui un jour s’était arrêtée devant elle dans la cour de l’école. Elle avait su voir à travers son sourire que la petite fille était malheureuse, elle avait vu qu’elle avait du mal à se relever lorsqu’elle tombait dans la cours. Instinctivement, Evey avait eu envie de la protéger. Gabrielle finit par ne passer le plus clair de son temps avec elle, car c’était son alibi pour rester le moins possible enfermée chez elle, à la merci des colères de son père.  Evey soignait souvent ses blessures, et lui répétait sans cesse que lorsqu’elle serait adulte et libre de ses mouvements, elle irait casser la gueule de ce salaud. Elle le pensait vraiment, et durant toute leur adolescence, elles rêvèrent d’un monde paisible où la peau de Gabrielle ne serait plus entachée de sang ou de bleus.

Très vite, leur relation devint ambiguë, même elles ne surent plus vraiment à quoi elles jouaient. Entre les baisers qu’elles se déposaient au coin des lèvres et les soirées passées blotties l’une contre l’autre devant la télé, ces instants de tendresse devinrent habituels pour elles. Les seuls garçons avec qui elles sortaient étaient destinés à attiser la jalousie de l’autre. Inconsciemment, Gabrielle faisait cela pour pousser Evey à se révéler. Son amie, elle, le faisait pour se venger de cette torture que la jeune fille lui infligeait en se laissant approcher par des hommes. Cependant, Gabrielle avait la mauvaise expérience de la fierté masculine, elle ne restait jamais bien longtemps avec ses petits copains. Sans compter qu’elle ne voulait à aucun prix que l’on voie son corps couvert d’hématomes. Seule Evey l’avait déjà vue à moitié nue, lorsqu’elle la soignait en déposant des poches de glace sur ses bleus. Seule Evey avait le droit de toucher sa peau et de connaître son secret. Elle avait même essayé de convaincre Gabrielle de porter plainte contre son père, mais la jeune fille refusait. C’était son père, une partie d’elle-même était toujours attachée à lui.

Cependant, le jour de ses dix-huit ans, Gabrielle décida de s’enfuir. Elle ne prit pas grand-chose dans son sac, juste des vêtements et un peu d’argent. Elle avait laissé une lettre coincée sur le rebord de la fenêtre d’Evey pour qu’elle ne s’inquiète pas, et surtout pour qu’elle lui pardonne de ne pas l’avoir emmenée avec elle. Gabrielle ne voulait pas l’arracher à sa famille qui elle, était parfaitement unie. Elle ne voulait pas gâcher sa vie ni être un poids mort pour elle. Elle lui avait promis qu’elle reviendrait, dans quelques années lorsqu’elle se sentirait plus forte.

Elle prit donc plusieurs bus, fit de l’autostop, marcha pendant des jours et des jours pour se sentir assez loin de sa ville natale, jusqu’à arriver à Philadelphie. Elle choisit d’y rester pour y commencer sa nouvelle vie. Les premiers temps furent difficiles car elle n’avait d’autre endroit pour dormir que la rue. Mais un jour, un groupe de jeunes l’aborda pour faire connaissance et de fil en aiguille, elle finit par se faire héberger par deux jeunes étudiantes. Elle vécut ainsi de petits jobs pour se payer la faculté de droit où elle s’était inscrite et finit par se faire embaucher dans un cabinet d’avocats pour les assister dans leur travail et faire occasionnellement office de secrétaire. Mais elle finit par se lasser de Philadelphie et à regretter Quantico. Huit ans plus tard, en prenant les transports en commun, elle aperçut une jeune femme brune de dos. Elle ressemblait beaucoup à Evey, et le souvenir de son amie lui fit un pincement au cœur. Bien sûr, lorsque la jeune femme se retourna, Gabrielle vit que ses traits n’avaient rien à voir avec celle qu’elle avait aimée. Elle décida donc de faire ses bagages et de revenir à Quantico dans l’espoir de la retrouver. Elle espère aussi pouvoir éviter son père ou du moins qu’il ait changé.