Une bouteille à la mer, c'est romantique n'est-ce pas ? Correspondre avec une personne inconnue, ne pas pouvoir mettre un visage ni un nom sur quelqu'un mais se confier pourtant, à une tiers personne parce que l'excitation, l'inconnu nous motive, nous offre une poussée d'adrénaline. Alors on continue. On correspond. Et cette situation prend doucement sa place dans notre vie, amenant réconfort et chassant solitude : on commence à devenir plus heureux. Finalement on veut identifier ce qui nous procure du bonheur mais l'inconnu, ça effraie, non ? Alors on hésite, on réfléchit en attendant de rassembler assez de courage pour faire le grand saut.

Spencer était dans cette situation : faire face à l'inconnu ou le garder éloigner ? Dans son cas, il s'agissait de "la" garder éloignée, d'une inconnue car le génie du BAU correspondait depuis quelques temps avec une jeune femme dont il ne connaissait que le nom : Faith. Ils s'étaient "rencontrés" au cours d'une affaire pour laquelle Hotch avait fait appel à elle : elle opérait de loin mais elle était douée. C'était une ancienne profileuse reconvertie en professeur de criminologie. A force de réflexion, elle avait finit par comprendre un élément important de l'enquête et elle avait voulut le communiquer à quelqu'un : ce fut Spencer qui répondit. Elle le rappela plus tard afin de savoir comment s'était solder l'enquête, c'est comme ça qu'ils prirent contact.

Depuis plusieurs mois, Spencer correspondait avec cette inconnue mais un silence radio s'était installé depuis une semaine. Il était devenu inquiet, bizarre, il avait du mal à réfléchir. Il ne remarquait cependant pas qu'il avait attiré l'attention de ses collègues, qu'il avait provoqué leur inquiétude... Que devait-il faire ? Cependant... Il n'avait pas vu que son téléphone portable affichait un message sur son répondeur...

Descartes définit l'amour comme « une passion qui peut naître en nous sans que nous apercevions en aucune manière si l’objet qui en est la cause est bon ou mauvais ». Il rend aveugle, il rend sourd... Il est fléau tout comme il est joie : certains chanceux le goûtent ou en l'esquivent, selon le point de vue que l'on décide d'adopter. C'est une expérience qui, peu importe comment elle se finit, permet de faire grandir la personne qui l'a vit.

Génie qu'il était, Spencer ne ressentait nul besoin de grandir intellectuellement : il incarnait un véritable puits sans fond de connaissance grâce à sa mémoire eidétique. Depuis son enfance, le génie du F.B.I  agissait en scientifique alors tout sentiment, tout ce qui arborait un rapport avec l'émotion s'avérait complexe pour lui. Toutes ses connaissances sur le sujet s'avéraient purement théorique alors le vivre était déstabilisant, cela influait sur son comportement et cela ne passait pas inaperçu.

Finalement, posant son livre, il saisit son portable afin de connaître l'heure : il s'aperçu enfin qu'un message attendait sur son répondeur. Alors, portant l'appareil à son oreille, Spencer décida d'écouter ce message vocal :

« Spencer, C'est JJ. Je voulais savoir si tu étais chez toi pour que je puisse passer un moment. Bon et bien rappelle-moi. Salut »

Oh. Le jeune Reid commença à réaliser qu'il se dispersait tellement l'inquiétude avait pris place en lui : mais cela échappait à son contrôle. L'arrivée de J.J, peut-être, pourrait l'aider à l'apaiser. Peut-être lui parler l'aiderait-il ? Spencer remarqua que son amie avait tenté de l’appeler une seconde fois alors il lui envoya un rapide sms afin de répondre à son message laissé sur son répondeur :

" - Désolé J.J, je n'ai pas remarqué tes appels. Oui tu peux passer, je suis chez moi "

Rangeant son portable, Spencer décida de ranger un peu ses livres en attendant l'arrivée de Jennifer.