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" L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..."

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MessageSujet: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptySam 23 Avr 2011 - 21:53

Le temps était tout à fait approprier pour un enterrement. Le temps était maussade, mais au moins, il ne pleuvait pas. Ivy Sparks, jeune femme de 23 ans, venait d’arriver au cimetière non pas pour l’enterrement de ses parents, mais pour l’enterrement de sa grand tante qui venait de mourir. Ivy ne pouvait pas la souffrir, de toute façon, mais elle n’avait pas souhaité sa mort pour autant. Elle n’avait jamais été proche d’Irma Sparks, mais elle se devait d’être là, comme ces parents auraient étaient là s’ils étaient encore vivant. Pour l’occasion, Ivy s’était habillé en blanc, alors qu’elle ne supportait pas cette couleur. Les gens autour d’elle la regardait d’un air dédaigneux, et elle n’entendit pas que du bien sur elle.

« Regardez-moi cette pauvre fille… Elle est habillée tout en noir le reste de l’année, mais quand il s’agit d’un enterrement, mademoiselle la folle met du blanc ! »

Ivy s’en fichait : contrairement aux personnes incultes de sa « famille », elle savait que le blanc était la vrai couleur de la mort. Elle s’approcha, serra la main à quelques personnes qu’elle « tolérait » plus que d’autre, et alla se placer près du cercueil ouvert de sa tante. Irma portait sa vielle robe de mariée, comme elle l’avait souhaité. Son visage était serein.
Regardant un peu l’assemblée, elle reconnu pratiquement tous les visages. Pratiquement tous, sauf un. Un visage qui l’intriguait tout particulièrement, appartenant à un homme qu’elle était sûr et certaine de ne jamais avoir vu.

*Sinon, je m’en serrais souvenue, ça, c’est sûr ! pensa-t-elle*

Elle était intriguée, et elle commençait à se diriger vers lui lorsque le prêtre lui demanda de prononcer une oraison funèbre.

*M***, l’oraison funèbre ! *

Roh, mais qu’elle idée de lui confier l’oraison funèbre alors qu’elle venait de perdre ses parents et qu’elle ne pouvait pas supporter Irma ! Elle se frappa le front, et tout le monde la regarda avec un air anxieux. Heureusement, Ivy ne perdait pas la face si facilement. Elle parlait peu, mais quand il s’agissait d’improvisation, elle excellait. Elle s’avança vers le devant de l’assemblée, passant tout près de l’homme qui l’intriguait. Elle ne le perdait pas de vu, et elle n’en avait que faire s’il s’en rendait compte. Elle sentait tous les regards sur elle, ce qu’elle n’aimait pas vraiment. Prétextant l’émotion trop grande et la tristesse, elle ferma les yeux et commença son oraison. Tout le monde la regardait, le regard ému par sa prestance. Elle avait même réussi à dire que la mort n’était pas triste, mais c’était la façon dont elle était morte qu’il fallait déplorer. D’ailleurs, Ivy ne savait même pas comment sa grande tante Irma était morte… Il faudrait qu’elle se renseigne, mais seulement après avoir parlé à cet étrange homme qu’elle ne quittait pas des yeux. On aurait dit qu’elle ne s’adressait qu’à lui, parmi tous les membres de l’assemblée, mais tant pis.

« L’ange noir lui dit alors : la mort, c’est moi… »

C’est sur cette phrase qu’elle laissa place au fils de sa tante, Joshua. Elle s’approcha lentement de l’homme qu’elle observait depuis le début de la cérémonie. Il avait un air sauvage tout en étant glacial, et cela intriguait Ivy.
Doucement, elle se lança :

« Excusez-moi, mais je ne crois pas vous connaitre… Vous n’êtes pas un Sparks ou quelqu’un de la famille, n’est pas ? »

Elle ne savait pas s’il lui répondrait, mais elle attendait fermement. Ivy n’était pas du genre à abandonner facilement…
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyVen 29 Avr 2011 - 13:15

La main le picotant comme si une force invisible lui enfonçait des aiguilles dans les doigts, les nuages couvrant le soleil, Christopher avait sut, avant même de se lever, que cette journée allait faire partie de celles qu'il préférait tout en les détestant. Il appréciait un temps pareil qui reflétait facilement son état d'esprit perpétuel, où la température n'était ni trop élevée, ni trop basse, où il n'y avait ni pluie, ni soleil aveuglant. Mais il savait aussi qu'un temps semblable s'accompagnait souvent d'une pulsion incontournable et il s'était très vite sentit poussé par cette envie plus puissante qu'il ne le serait jamais. Longtemps, il avait marché dans la rue, évitant de bousculer tous ces passants qui semblaient ne pas l'apercevoir, malgré son accoutrement particulier ; peu de personne se vêtissait à la façon du XVIIIe, avec un bavoir blanc et un veston noir. Il avançait à grandes enjambées pressées, les yeux rivés sur le sol, la main droite frénétiquement secouée par un spasme qu'il ne saurait contenir jusqu'à la fin. Et, enfin, il avait tuer. Sans se sentir libéré, il avait esquissé ce geste qu'il avait l'impression de répéter à longueur de journée. L'action n'avait pas prit plus de trois minutes au total. Une fois le cadavre à terre, il avait rangé son couteau ensanglanté dans sa manche, et, effectuant son demi-tour, il avait jeté un médiator sur cette nouvelle victime. Le même médiator qu'à chacun de ses crimes.

Comme à chaque fois qu'il s'en prenait à une personne qui avait une famille, il s'était rendu à l'enterrement qui avait eu lieu un peu plus tard. Le temps était exactement le même, et si aucune pulsion n'était venu l'embraser pour l'heure, il avait revêtu les mêmes vêtements que le jour du meurtre. A aucun moment, une once de remord ne l'avait mordu au visage, aucun regret ne s'était emparé de sa raison. Aucune satisfaction n'avait imploser. Ca lui était devenu habituel ; tuer, chanter, jouer de la guitare, tuer, tuer, tuer. Au cimetière, son regard n'avait fait que rapidement survoler l'assemblée. Mais il était observateur pour avoir remarqué cette jeune femme. Il devait avouer qu'il aurait été difficile pour elle de passer inaperçu puisqu'elle était la seule à s'être vêtue de blanc. Les sens aussi affutés qu'un couteau, il entendit chacune des remarques désobligeantes qui étaient faites à son propos. Le regard brun posé sur elle, il nota qu'elle semblât ne pas s'en inquiéter. Les préjugés. Beaucoup s'offusquaient en sachant ce que les autres pensaient d'eux, et tâchaient de changer pour leur plaire. Christopher n'avait jamais compris pourquoi quel était l'intérêt d'agir ainsi. Les préjugés ne l'attaignaient guère ; il savait ce qu'il valait sur le plan musical, et savait ce qu'il était sur le plan mental. Les autres ne pouvaient pas essayer de se mettre à sa place.

Alors qu'elle passait devant lui, leurs regards se croisèrent. Aucun d'eux ne flancha et ne détourna les yeux. C'était comme s'ils se lançaient un défi. Qui était-elle pour la défunte, il l'ignorait et ce détail ne lui importait pas. Toute son attention était à présent portée sur l'oraison qu'elle prononçait. Les mots choisis étaient l'essence même de ce flot d'émotions qui émanait des personnes présentes. C'aurait put faire une magnifique chanson. Son talent de compositeur reprenant le dessus, Christopher se promis de faire une composition sur le même thème que cette oraison. La dernière phrase prononcée intrigua le musicien qui avait sentit chacune des paroles comme une attaque un peu personnelle. Elle ne savait pas qu'il était responsable de la mort de cette vieille dame. Elle ne pouvait pas le savoir. Ses yeux ténébreux ne la lâchant pas, il la vit s'approcher de lui pour s'arrêter à sa hauteur. Il ne laissa rien paraître de ses doutes, tentant de se convaincre qu'elle n'avait, de toute façon, aucune preuve.

Non, en effet. Pour être tout à fait franc, je ne connaissais pas la défunte. Mais les enterrements ont toujours été sujets de mystère pour moi ; parmi toutes les personnes présentes, on trouve toujours quelqu'un qui n'a pas l'air affecté par cette mort. Dans le cas présent, c'est vous.

Il avait répondu d'une voix calme, posée, douce, son fort accent français trahissant ses origines. Il savait que sa dernière phrase était directe, et que son interlocutrice pouvait se vexer ou lui répondre d'un ton glacial qu'il n'avait rien à faire ici. Elle aurait raison. Sauf qu'après l'avoir observé durant tout l'enterrement, il préssentait qu'elle n'en ferait rien. Il le savait.
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyVen 29 Avr 2011 - 15:13

Malgré l’improvisation total dont elle avait fait preuve, l’assemblée était émue et pleurait de plus belle. Ivy avait su choisir les mots adéquates, ressentant en quelque sorte ce que les autres voulaient entendre. Elle était assez fière d’elle, non pas d’avoir rendu hommage dignement à sa grande tante, mais d’avoir réussi à suscité les larmes de tout un chacun.
Elle avait remarqué que l’homme qui l’intriguait depuis le début de la cérémonie la fixait du même regard. Après l’oraison et les applaudissements discrets, elle se dirigea vers lui, entendant au passage encore des remarques désobligeantes sur elle. Mais elle passa outre, beaucoup plus intéressée par cet étrange inconnu habillé à la mode du XVIIème, ce qui lui plaisait assez à l’œil. Il devait bien avoir dix ans de plus qu’elle, même s’il ne les faisait pas et avait un air assez glacial. Quand elle arriva près de lui, elle ne put s’empêcher de lui demander qui il était. Il lui répondit qu’il ne connaissait pas Irma Sparks, mais que les enterrements avaient toujours été mystérieux pour lui. Il rajouta d’ailleurs qu’on y trouvait toujours quelqu’un qui n’avait pas l’air touché par la perte d’un être « proche », et là, il s’agissait d’Ivy elle-même. Elle ne fut pas surprise par la bonne observation de l’inconnu, qui lui avait répondu d’une voix calme, d’où transperçait un drôle d’accent qu’elle reconnue sur le champs. Ivy avait passé un certain temps en France, et elle ne se débrouillait pas trop mal dans cette langue par rapport à la plupart des anglo-saxons. Quand on y prêtait attention, elle aussi avait une sorte d’accent dû à son origine anglaise. La prononciation différait de très peu, mais Ivy trouvait que les anglais faisaient tout de même un peu plus « distingués » que les américains. Elle soupira.

« C’est vrai, vous avez tout à fait raison. Je ne suis pas du tout affecté par la morte d’Irma, bien qu’elle soit de ma famille, et je ne me sens absolument pas coupable. Est-ce répréhensible, selon-vous ? »


Personnellement, elle ne pensait pas. Elle avait penché un peu la tête sur le côté, et parlait doucement mais d’une voix non troublée, comme détaché de la réalité de la situation. Elle aurait pu ne pas lui répondre, et lui dire qu’il n’avait rien à faire ici, ou tout simplement lui mentir en lui disant qu’elle souffrait beaucoup de l’horrible perte de sa « chère grande tante Irma adorée », mais à quoi bon ? Elle avait dit la vérité à cet homme qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, et elle n’avait aucune envie de le jeter dehors, de toute façon. Elle aussi aimait l’atmosphère sombre des cimetières, et venait souvent s’y promener, observant de loin de temps en temps un enterrement ou une crémation. Parfois même – et ça, personne ne le savait-, elle s’asseyait près d’une tombe et « conversait » avec le défunt ou la défunte.
Elle le regardait de plus belle, vraiment intéressée par cet illustre inconnu, essayant de « lire sa personnalité », de le cerner. Il était assez gracieux dans sa posture, de l’avis d’Ivy, et elle était comme « envoutée » par le petit quelque chose qui se dégageait de cet homme. Elle le trouvait même assez imposant. Elle le regarda de ses yeux verrons, l’œil gauche vert et le droit marron, et vit qu’il avait deux yeux très noirs, tels deux morceaux de charbons, mais possédant une sorte d’éclat que le charbon ne possédait pas. Elle ne pouvait vraiment plus contenir sa curiosité dévorante, et cela faisait déjà un petit moment qu’elle n’écoutait plus Joshua, qui d’ailleurs avait laissé la place à la sœur d’Irma, qu’Ivy ne pouvait pas souffrir d’avantage.
Elle espérait qu’il continuerait la conversation, car elle voulait le connaître un peu plus…
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyVen 29 Avr 2011 - 16:56

A la fois amusé par la question posée et la franchise dont sa nouvelle connaissance venait de faire preuve, le musicien ne retint pas un léger sourire narquois. Il était plutôt mal placé pour la juger vu que le seul coupable de cette mort... C'était lui-même. Irma. Jusqu'à présent, il n'avait jamais connu le nom de ses victimes. Il ne s'était jamais intéressé à elles, pour tout dire. Ce n'étaient que des personnes qu'il croisait dans la rue et qu'il tuait sans le moindre état d'âme. Il avait noté que certains mots prononcés par cette jeune inconnue avait parfois une raisonnance étrange, mais il aurait été incapable de dire d'où cet accent provenait. Comme de partout, les accents pouvaient changer selon plein de facteurs. L'attention toujours porté sur personne singulière, il prit son temps avant de répondre, comme il le faisait toujours.

Non. La mort d'un parent, qu'il vous soit proche ou non, n'est pas obligée de vous toucher, et vous n'avez aucune raison de vous en sentir responsable. Sauf si vous l'avez tuer, bien évidemment, mais cela est un autre cas. Et puis, ajouta-t-il après un bref silence, du moment que personne ne le sait, personne ne peut vous blâmer.

Il sentait son regard sur lui mais n'y prêtait aucune attention ; lui-même l'avait détaillé. Cela faisait partit des réflexes humains, de détailler son interlocuteur. Malgré les nombreux proverbes et dictons qui disaient qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, il était dans la nature de l'homme de suivre son instinct, et ce même instinct ne pouvait se développer sans avoir une véritable idée de l'apparence. Elle était plus jeune que lui, et son visage ressemblait encore à celui d'une adolescente, ce qui la rendait d'autant plus attirante, mais sa façon de s'exprimer, d'observer les autres indiquaient qu'elle était plus mature que ça. Pour ne pas changer à ses habitudes, il laissa un long silence s'installer dans ce début de conversation qui avait pourtant bien commencée. Il se souvenait des paroles qu'elle avait prononcé plus tôt, qui avaient été le sujet de tant de larmes versées pour la défunte Irma. Des paroles qui, malgré son détachement total par rapport à la situation, l'avaient touché par leur beauté. En la voyant arriver vers lui, il avait d'abord été tenté de le lui faire remarquer, mais s'était finalement rétracté ; ce n'était certainement pas le lieu, ni le moment, le plus approprié pour ce genre de réflexion. Mais, maintenant qu'il était certain qu'elle n'était pas affecté par le meurtre dont il était l'auteur, il trouva ce sujet excellent.

C'était très beau. Ce que vous avez dit, pour l'oraison. Je ne dirai pas qu'elle aurait adoré cela, puisque je mentirai si j'osais, mais les mots et l'intonation étaient tels que ça m'a émut. Pas au point de fondre en larmes comme les personnes présentes, mais... Vous pourriez composer une chanson. Ou du moins, en écrire. Je suis certain qu'elles sauront toucher le monde.

Et voilà ; son côté musicien avait reprit le dessus, comme toujours. Il vallait toujours mieux qu'il parle musique plutôt que de tuerie, certes, mais sa passion était son seul et unique sujet, et ce n'était pas dit que son interlocutrice partage cette passion. De toute façon, vu la franchise dont elle faisait preuve, elle le lui ferai sans doute remarquer, et il saurait se rattraper et dévier la conversation sur un autre sujet. S'il en trouvait un autre.
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyVen 29 Avr 2011 - 22:00

Après un certain temps, il lui répondit avec le même ton calme que précédemment, mais elle remarqua son petit sourire narquois. L’humour noir de l’inconnu la fit sourire, mais si elle avait pu rire, elle l’aurait fait volontiers. Ces yeux pétillaient de curiosité, et elle ne pouvait pas détacher le regard de son étrange interlocuteur. Qu’il ne trouve pas répréhensible le fait qu’elle n’éprouve absolument rien pour cette femme ne la surprit que davantage. Elle ne s’en voulait vraiment pas, et d’ailleurs elle ne voyait pas pourquoi elle aurait dû s’en vouloir. Au moins, elle, elle était honnête : Ivy ne supportait pas les gens hypocrites, qui se mentaient plus à eux-même qu’aux autres. De toute manière, tout le monde savait les relations on ne peut plus conflictuelles avec sa grande tante Irma, ainsi que presque tous les autres membres de la famille Sparks. Son père aussi, avait délaissé de plus en plus sa famille, alors qu’il était encore en vie. Du côté maternelle, c’était une toute autre histoire : ils étaient tous très proches, et dans la bonne tradition des nobles familles « british ». Ivy se sentait d’ailleurs plus anglaise qu’américaine, et retournait souvent voir sa famille à Oxford. Irma, quant à elle, était très américaine , et Ivy ne la considérait pas comme quelqu’un de sa famille.

« Je ne me sens absolument pas responsable. Je ne dis pas que je souhaitais sa mort, mais ça ne dérange pas du tout qu’elle soit là où elle est… »

Elle avait dit cela comme on dit « bonjour », avec cette franchise et ce naturel qui la caractérisaient tant – et qui lui avaient parfois valu des ennuies-.
Elle trouvait son interlocuteur bel homme, mature, imposant. Elle profita du silence qui s’était installé entre eux pour tenter de replonger un peu dans la cérémonie. Le silence n’était pas une chose qui la gênait au contraire, elle l’affectionnait particulièrement. « Le silence est d’or », comme on dit. Les personnes défilaient devant le cercueil ouvert de la vieille femme. Ivy ne pouvait s’empêcher d’être exaspérée devant les discours faux qui ne trompaient personnes, ou en tout cas pas elle. Son regard se fit dédaigneux : comment osaient-ils dire tant de choses positives sur cette femme, alors que de son vivant, ils la nommaient tous « la morue » ? Enfin, c’était aussi pour tenter de comprendre ce genre de chose qu’elle faisait des études de psychologie. Le comportement humain était une chose fascinante, que se soit un malade, ou un meurtrier. D’ailleurs, elle ne considérait pas ces derniers comme des ordures ou des monstres, mais seulement comme des êtres-humains, particuliers certes, mais des êtres-humains tout de même. Les gens, eux, préféraient les qualifier de monstres pour les exclure de la race humaine, se refusant de croire qu’une personne de leur espèce puisse faire d’horribles choses.
Tandis qu’elle commençait à se perdre dans ces pensées sur la race humaine et sa soit-disant humanité, l’inconnu lui fit l’éloge de son oraison, lui avouant qu’il le trouvait très beau. Ivy l’écoutait attentivement pendant qu’il lui dit qu’il avait été ému. Soudain, il lui parla musique, lui disant qu’elle pourrait composer, ou du moins, écrire une chanson, et qu’elle saurait toucher les gens. Ivy sentait que cet homme avait un certain lien avec la musique, vu comme il en parlait. Sa voix, son intonation… Il la respectait, et ça se sentait. Une nouvelle fois, Ivy ne put s’empêcher d’être franche.

« Je vous remercie… Mais, pour tout avouer, j’avais totalement oublié que c’était à moi d’écrire l’oraison funèbre de ma « grande tante » Irma. Ce que vous avez entendu était de l’improvisation totale ! Je ne pense pas avoir un quelconque talent pour l’écriture ou même la musique, bien que je l’adore. Mon niveau au piano est assez mauvais. Et vous, vous êtes un artiste, n’est-ce pas ? »

Elle souriait presque, enfin, si on pouvait appeler cette petite moue tordu discrètement un sourire. La musique était un sujet qui lui tenait à cœur, et elle n’allait jamais quelque part sans. D’ailleurs, elle avait son Ipod dans sa poche qui l’attendait impatiement, remplie d’artistes en tout genre : français, américains, anglais, allemand, japonais… Dès qu’elle allait mal ou que le monde extérieur ne lui suffisait plus, elle se plongeait dans sa musique. Là, ce qu’elle avait envie d’écouter étant donné les circonstances, c’était Helena du fameux groupe My Chemical Romance.
Si son interlocuteur aimait la musique, alors peut-être que la conversation ne s’arrêterait pas de si tôt, comme elle l’avait craint…
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptySam 30 Avr 2011 - 11:32

L'oreille déjà habituée à l'accent toujours inconnu de la jeune femme, l'artiste n'y prête plus aucune attention particulière. Ce sujet aurait pourtant put faire une agréable conversation, mais il préférait le deviner plutôt que le demander, même s'il ne le connaissait pas. Il avait toujours voulut se débrouiller, dès son plus jeune âge ; bien souvent, il avait repoussé ses parents lorsqu'ils avaient tenté de l'aider dans son apprentissage, mais le jeune garçon qu'il était alors avait, à chaque fois, laissé tomber son activité pour rester seul. Jusqu'à ce qu'il découvre les instruments et l'apaisement que ça lui procurait. Là encore, il avait empêché son père de lui apprendre, bien qu'il soit musicien. Le jeune Roberts savait qu'il avait les capacités pour être autonome dans une matière aussi compliquée soit-elle, et il n'avait pas mis longtemps pour devenir un guitariste hors pair. Les autres instruments n'avaient, alors, plus eu aucun secret pour lui. Sauf le saxophone. Il avait eu plus de mal à s'en accomoder, mais sa patience était parvenue à bout.

Je comprends..., murmura-t-il bien qu'il n'eut jamais perdu d'être proche.

Il ne souhaitait la mort de personne ─ à part peut-être celle de ceux qui se pensaient musiciens et qui ne faisait que grincer les instruments qu'ils touchaient ─ et pourtant, il la semait. Jamais, il ne se sentait coupable. Il savait à quoi cela était dû. Du moins, s'il voulait se fier au jugement des nombreux psychologues que ses parents l'avaient contraint à voir, ce qu'il ne faisait pas. Sociopathe. Il se souvenait du jour où il était sortit de chez son psychologue et que ce dernier avait demandé à parler à ses parents. Sa mère était restée avec lui pendant que son père essayait de voir les alternatives suite à la maladie de son fils. Maladie. Plus tard dans la journée, il avait entendu Eliott prononcer ces deux mots qui restèrent alors marqués dans son esprit. Il ne savait pas ce que cela signifiait, mais ne s'y était attardé. Ses parents étaient alors devenus plus attentifs à ses besoins, lui avaient expliqué qu'il pouvait s'intéressé. Que ça lui prendrait juste du temps. Sa mère s'était acharnée, avait voulut le changer pour faire de lui quelqu'un capable d'éprouver de l'empathie vis à vis d'autrui. Mais malgré ses efforts, son fils n'avait pas changé. Il ne s'était pas fait d'amis à l'école, ni d'ennemis d'ailleurs, et n'avait pas cherché le contact avec les autres. Son intelligence s'était développée, et chaque activité demandée avait put être résolue rapidement. Ca n'avait aucun intérêt pour lui. Mais la musique l'avait intrigué. La première fois qu'il avait touché une guitare, il n'avait pas compris où il devait placer ses doigts pour parvenir au même son que celui de la musique que sa mère écoutait à la radio. Et lorsqu'il l'avait trouvé, il avait essayé de trouver les autres accords, tâchant de reproduire le couplet dans son intégralité. Puis il y était parvenu. Cette tâche lui avait pris près d'un quart d'heure. Le quart d'heure d'après, il l'avait passé à jouer le morceau sans relâche jusqu'à le connaître par coeur. Sa mère, émerveillée par ce prodige musical, avait tenu à le filmer pendant qu'il s'entraînait, encore et encore. Tania était, depuis, subjuguée par le talent de son unique enfant et n'avait de cesse de le lui répéter. Elle essayait de convaincre son époux que Christopher pourrait, un jour, se soigner, mais le jeune garçon avait toujours put deviner que, même si elle essayait de s'en persuader, elle savait, au fond d'elle-même, que c'était impossible.

Détrompez-vous ; le fait que vous ayez été capable de faire un aussi beau discours sans y avoir réfléchit auparavant m'indique de vous avez du talent pour tout ce qui est composition. Que ce soit musicale ou non. Il suffit de trouver le bon air, et le tour est joué. C'est simple, bien que ça n'y paraisse pas. Je ne pense pas que votre soit "mauvais", vous voulez juste vous en convaincre parce que vous n'avez confiance en votre talent. Mais si vous écoutez attentivement, vous verrez que vous ne jouez pas plus qu'un autre. En fait, nous avons tous le même niveau, chacun d'entre nous est à la fois un Mozart et un Saliéri, c'est l'image que vous donnez de vous-même qui donnent une impression. Si, lorsque vous touchez un piano, vous semblez sûre de vous, alors le public vous applaudira et vous demandera une autre chanson, si, à l'inverse, vous paraissez inquiète dans votre attitude, que vous esquissez une grimace à chaque note, alors on vous trouverez mauvaise. Il n'y a jamais eu de bon ou de mauvais musicien, c'est juste une métaphore que l'homme a trouvé pour cacher le manque de confiance.

Maintenant qu'il savait qu'elle jouait du piano et qu'elle adorait la musique, il se sentait prêt à avoir une longue conversation avec cette inconnue. Il n'avait put s'empêcher de remarquer la moue qui étirait ses lèvres, et constata qu'elle aussi, n'était pas une adepte des sourires. Ils avaient plus de points communs qu'il ne l'aurait crût au premiers abords. Quand elle lui demanda s'il était un artiste, ce fut à son tour d'avoir un sourire esquissé sur ses lèvres. Il ne pouvait cacher sa passion pour la musique. Mais ce qui le faisait sourire, c'était qu'elle semblait ne pas le connaître, tout en était certaine, via la rapide réplique qu'il lui avait dit, qu'il était un artiste. En réalité, malgré son beau discours sur la confiance de soi, il n'était pas certain d'être un artiste, bien qu'il soit certain de sa qualité de musicien. Il trouvait ses compositions fades et il lui fallait bien plusieurs heures avant qu'il ne trouve un morceau jouable. Il était exigeant avec les autres, mais l'était encore plus avec lui-même.

Artiste est un grand mot qui regroupe beaucoup de domaine ; l'écriture, la peinture, le dessin, la musique... Mais je compose, oui, et je joue de plusieurs instruments de musique. J'aime chanter aussi. En fait, la musique est le domaine où je m'épanouie pleinement.

Le regard redevenu vague, il ne se vantait pas, bien que son attitude puisse le laisser penser. Les autres écoutaient sa musique, aimaient, et s'il avait réussit sa carrière et qu'il était passé maître dans l'art de l'illusion, faisant ainsi croire à sa confiance en lui, il n'avait sans cesse des doutes qui venaient le perturber.
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyDim 1 Mai 2011 - 13:43

La cérémonie commençait à l’ennuyer, mais heureusement, son interlocuteur lui réservait de belles surprises et une conversation très intéressante, elle en était absolument certaine. Elle trouvait sa touche française attendrissante, et se demandait si lui aussi avait remarqué son accent d’anglaise.
Depuis toute petite déjà, Ivy adorait observer et analyser les autres personnes, et son discernement la trompait rarement. Toutes ses activités étaient tournées vers la culture, l’élévation de l’esprit. Elle n’avait pas de temps à perdre avec toutes les fantaisies auxquelles ses « camarades » - ou plutôt ces sujets d’études- s’abandonnaient. Pas de fêtes, pas de petits amis, pas d’amis tout simplement, pas de maquillages ou de garde-robes, rien de tout ça. Elle, préférait passée son temps à étudier le comportement humain, lire, écrire ou ce genre de chose. Il n’y avait que cela qui l’intéressait, et elle voulait absolument se détachée du reste de l’espèce humaine. Elle savait d’ailleurs très bien qu’elle était un être à part entière, et sentait que l’homme en face d’elle –dont elle ne savait toujours pas l’identité- était aussi quelqu’un de particulier. Elle ne le considérait pas comme « supérieur à la moyenne », mais presque, puisqu’avec lui au moins, elle pouvait avoir une véritable conversation constructive.
Lorsqu’elle eu dit qu’elle ne pensait pas avoir de talent quelconque pour l’écriture et que son niveau au piano n’était pas très bon selon elle, l’inconnu la subjugua par sa réponse. Ivy était très dure à impressionnée, mais là, elle devait bien l’admettre, elle l’était. Sa réponse était très psychologique, et elle y réfléchit un instant. Bien sûr, il avait raison et elle était tout à fait d’accord. Elle l’avait écouté avec beaucoup d’attention, et après un moment de silence, elle lui répondit :

« Je vois que la musique vous tient vraiment à cœur… En fait, je suis plutôt d’accord avec vous, pour ne pas dire que je suis totalement d’accord avec vous. Le comportement des uns n’est que le reflet du comportement des autres. On se croit indépendant, mais nos sentiments humains nous empêchent de l’être totalement, dépendant toujours de la réaction de l’autre… »

Alors qu’elle finissait sa phrase, des visages de reproches se tournèrent vers elle. Elle répondit par un regard calme, froid voire distant, comme si elle n’était plus réellement là. Dès qu’elle se plongeait dans les mystères du comportement humain, c’était comme si plus rien autour d’elle ne semblait réelle. Pourtant, elle était là, à l’enterrement de sa grande tante, aux côtés d’un être humain on ne peut plus mystérieux. Elle commençait à « apprécier » cet étrange personnage, et ne voulait pas que cette discussion se termine, au contraire.
Elle avait sentit dans ses paroles que la musique avait une place très importante à ses yeux, et elle ne s’était pas trompée. Il lui dit qu’il composait, qu’il jouait de plusieurs instruments, et qu’il aimait aussi chanter, ce qui la ravit. Il confirma que la musique était importante pour lui lorsqu’il lui dit que c’était dans ce domaine-là qu’il s’épanouissait. Elle sourit, ayant remarqué son regard vague.

« Vous attisez ma curiosité, monsieur… J’aimerai vraiment avoir la chance de profiter de votre musique, un jour. Mais peut-être connaissez-vous déjà un certain succès ici ? Il me semble avoir déjà entendu le timbre de votre voix quelque part… »

Ivy avait une assez bonne oreille, et arrivait à différencier les différents timbres de voix : s’il lui semblait avoir déjà entendu le timbre de voix de l’homme qui se trouvait en face d’elle, il était pratiquement certain qu’elle ne se trompait pas.
Elle laissa son regard magnétique vagabonder, profitant de la brise qui passait sur son visage tout en attendant impatiemment la réponse de son interlocuteur…
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyMer 4 Mai 2011 - 15:40

Désintéressé par l’enterrement – si on imaginait qu’il l’eut été un seul instant, et non pas poussé par la curiosité – Christopher profitait de chaque silence pour laisser vagabonder ses pensées, porter son attention sur les arbres que de rares brises venaient étreindre, ou observer son interlocutrice. Une part de son esprit continuait de chercher d’où provenait son accent – Irlande ? Angleterre ? Pays de Galles ? Une chose était sûre, c’est qu’il était européen – tandis qu’il restait attentif à la conversation. Il nota l’éclat fasciné qui traversa ses yeux une fraction de seconde, et sentit son égo se gonfler. La jeune femme qui lui faisait face ne semblait pas faire partie de celles qui s’émerveillaient pour un oui ou pour un non, et qu’elle soit ainsi assez « attirée » par sa personne pour faire une conversation – conversation qu’il trouvait d’ailleurs à son goût mais qui avait tendance à fatiguer ceux avec qui il essayait, vainement, de converser – ne pouvait que le flatter. Souvent, ç’avait été des remarques faites sur son incroyable potentiel de musicien, parfois sur son intelligence et sa philosophie toujours grandissantes. Certains lui avaient même reproché de gaspiller son temps avec la musique alors qu’il aurait put faire de brillantes carrières, et s’enrichir. Médecin, avocats, journaliste, architectes, homme d’affaires, voire même, homme politique. Tant de possibilités s’ouvraient à lui, pourquoi n’allait-il pas chercher plus haut ? La réponse était simple ; il était pris par la musique, elle l’avait attrapé et ne le lâchait plus. Elle avait de lui son pantin, son objet, son jouet, et elle l’attirait inexorablement. Il ne pouvait plus s’en détacher, il en était prisonnier. Pourquoi préférer être un petit artiste au salaire de misère, et où la gloire pouvait vous quitter à tout moment ? Parce qu’il n’aurait jamais de cesse de se perfectionner. Il acquiesça suite aux paroles de sa nouvelle rencontre, confirmant ses dires par ce simple geste.

L’être humain est fascinant, il est un paradoxe à lui tout seul. Plus il évolue, et plus il s’avère être un cas intéressant à étudier. Il n’en a pas conscience, il est trop fier pour l’avouer.

Un fin sourire étira ses lèvres devant le regard froid que la jeune inconnue lança aux autres personnes présentes. Si ça n’avait pas été aussi impoli, il lui aurait volontiers proposé de marcher un peu, pour pouvoir mieux bavarder, sans être sans cesse interrompu par quelques regards glacials à chacune de leurs remarques, très certainement trop réaliste à leurs goûts. Le réalisme. Un trait de caractère dont faisait preuve Christopher, et que peu de personne savait apprécier. On le qualifiait de méchant, alors qu’il ne faisait qu’énoncer la réalité. Il n’avait jamais compris pourquoi personne ne parvenait à accepter la vérité. L’Homme en lui-même ne savait sous quel angle il devait l’aborder ; il était toujours à sa recherche, mais ne parvenait jamais à la digérer. Paradoxal.

Cela ne me dérangerait pas, bien au contraire, j’aime assez avoir un avis extérieur, surtout s’il vient d’une personne qui semble s’y connaître, et d’une nature aussi franche que vous. Je dois avouer ne jamais savoir si mon entourage est sincère dans ses compliments, ou s’il cherche juste à me flatter… Ici-même ? Non, pas tellement, j’ai sortit plusieurs chansons, et deux ou trois albums, mais ils sont davantage connu au Canada, ou même en France. Peut-être que cela s’est étendu en Europe…

Europe. Ce nom résonna étrangement dans son subconscient, et il ne put s’empêcher de faire un lien avec son léger accent. Il n’avait pas dit son nom. Il aurait put, s’il avait voulu qu’elle se rappelle de lui, ou se mettre en avant, ou, plus simplement, avoir un premier aperçu de son opinion vis-à-vis de sa musique, mais il trouvait qu’il était plus aisé d’avoir une belle conversation comme la leur lorsque votre interlocuteur vous est inconnu. Il avait l’impression que la magie s’estomperait s’il pouvait mettre un nom sur ce beau visage. Le chanteur profita du lien qui lui procréait l’Europe pour dévier sur son accent ; il saurait ses origines, mais il se voyait forcé de demander à la source.

Excusez-moi pour cette question indiscrète, mais je n’arrive pas à mettre la main sur un nom de pays pour votre accent, non pas que ce soit capital, juste de la curiosité. Je ne pense pas que ce soit l’Ecosse, et c’est un pays anglophone européen…



[ HJ : Désolée pour mon temps de réponse =/ ]
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyVen 6 Mai 2011 - 19:20

Nullement atteinte par les regards glacials que les membres de sa soi-disant « famille » lui lançaient, Ivy n’était pas du genre à éprouver des remords ou même à être impressionnée par les gens. Tous ceux qui avaient essayé de l’éblouir ou de la perturber s’étaient heurtés à un mur de glace. Les seules choses auxquelles elle s’intéressait, c’était le comportement humain, la lecture, et le talent. Or, son mystérieux interlocuteur – dont elle ne savait toujours pas le nom, et ne comptait pas lui demander- possédait un talent pour la musique, c’était indéniable, et son comportement était on-ne-peut-plus-intéressant. D’ailleurs, elle sentait que l’étrange jeune homme lui réservait des surprises, et elle attendait avec impatience la suite de leur conversation.
Quand il approuva les idées de la jeune femme, Ivy se sentit passionnée, comme à chaque fois que l’on parlait du comportement humain. C’était donc avec animation qu’elle rajouta :

« C’est parce qu’il est paradoxal que l’homme diffère tant des animaux et qu’il est si intéressant à étudier… »

Ivy avait toujours les yeux braqués sur le cercueil, et commençait vraiment à se lasser de cette cérémonie sans importance, à son avis. Alors qu’elle demandait à l’homme s’il était connu aux Etats-Unis, il lui répondit qu’il ne l’était pas vraiment, plus au Canada et en Europe. La jeune femme était sûre d’avoir entendu son timbre de voix quelque part, et elle se torturait les méninges pour s’en souvenir. Mais, interrompant ses réflexions, le bel inconnu lui demanda d’où venait son accent.

« Alors comme ça, vous l’avez remarquez ? Cela ne m’étonne pas, vous ne manquez pas de discernement. Mon accent est bien européen, et vous n’étiez pas trop loin… Je suis originaire d’Angleterre, Oxford pour être plus précise. Et vous, de quel coin de France venez-vous ? »

Elle lui jeta un regard intéressé, ponctué d’un sourire en coin. Mais elle s’exaspéra en voyant l’air de reproche que lui lança la sœur d’Irma. Apparemment, son oraison funèbre si émouvante, vu les larmes qui avaient été versées, ne donnait pas le droit à la jeune femme d’être tranquille. Mais de quel droit se permettaient-ils de la juger, à la fin ?! C’est vrai quoi ! Personne ne s’occupait d’elle le reste de l’année, sauf pour l’incendier de reproches et critiques en tout genre, et cela depuis sa plus tendre enfance. Ivy était très différente du « modèle des Sparks », avec son look gothique, son air sombre et désintéressé et surtout, avec ses manières anglaises, que la famille de son père ne pouvait pas supporter.
Elle en avait vraiment marre d’être ici, à faire l’hypocrite, ça ne lui ressemblait pas et elle ne pouvait plus jouer le rôle qu’on lui avait demandé de tenir. Ce qu’elle voulait, elle, c’était marcher entre les tombes, si possible bien accompagner… Elle considéra de nouveau l’homme et se décida. Elle prit son courage à deux mains, se tourna vers lui et planta son regard verrons dans celui sombre de l’inconnu et lui dit :

« Je sais que cela n’est pas très correct étant donné les circonstances actuelles, mais je vous avouerez que cet enterrement m’ennuie au plus haut point, et que je ne me sens pas à ma place ici… Je préférerai marcher, et je me demandais si vous seriez assez aimable pour m’accorder un peu de votre temps ? »

Elle espérait vraiment qu’il accepterait, car elle ne supportait plus cet environnement hypocrite et menteur. Elle était un peu agoraphobe, de plus, ce qui rajoutait cela à la liste. Si elle aimait les cimetières, c’était pour le calme et l’apaisement que leur atmosphère lui apportait. Elle sourit, la tête un peu penché sur le côté…
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyVen 6 Mai 2011 - 22:15

Il semblait avoir oublié que le corps reposant dans le cercueil était le fruit de ses pulsions dangereuses, et son regard s’était bloqué sur les roses que la famille déposait, tour à tour. Il ne leur portait pas une quelconque attention, se contentait de suivre les gestes effectués comme il le faisait lorsqu’il observait un musicien jouer d’un instrument. Il retenait chaque mouvement. C’était parfois une habitude qu’il avait, sans qu’il n’eût jamais compris la raison. Il y avait d’ailleurs beaucoup de choses qui lui échappaient, bien qu’il en soit parfois le centre. A commencer par sa « maladie ». Quelles pouvaient bien être les facteurs déclencheurs de la sociopathie ? Car il devait bien il y en avoir ! Ca ne pouvait pas juste être dut au hasard s’il était incapable de ressentir d’empathie. Dans ses recherches, il avait lu que seul quatre pourcent de la population en souffraient. Et il faisait parti de ces quatre pourcent. Lorsque cette charmante inconnue lui eut répondu, Christopher nota cette touche de passion qui faisait vibrer sa voix ; c’était la même qu’il avait, lui, quand il parlait musique. Intrigué comme il était rare pour lui de l’être, il ne retint pas son envie de le lui faire remarquer ;

Vous semblez très attirée par le comportement humain, je me trompe ? Il est vrai qu’il est fort intéressant, bien que ce ne soit pas mon occupation principale. En revanche, je connais quelqu’un qui envisage d’entrer au Département d’Analyses du Comportement, je peux, si vous le souhaitez, vous mettre en contact avec elle.

Une simple proposition, il en profiterait pour rappeler Ashley, une « amie » qui l’appelait lorsqu’elle n’état prise par ses enquêtes. Malheureusement, lors de son dernier appel, le comédien était sur scène, et n’avait pas put lui répondre. Et ses pulsions le contrôlant de plus en plus fréquemment, il n’avait guère eu le temps de la rappeler afin de voir où elle en était avec ses affaires. Il espérait, bien que ça lui soit interdit, qu’elle lui ferait part de ses dossiers, l’avertissant sans le vouloir si ses propres crimes commençaient à faire parler d’eux. Il n’allait jamais lui poser la question, ne voulant surtout pas prendre le risque d’éveiller ses soupçons, ce qui serait mauvais signe pour lui.
Le musicien dériva les yeux sur la jeune femme lorsqu’elle lui parla de son accent, et son regard eut une légère lueur amusée en constatant qu’elle s’était demandé s’il avait remarqué son accent ; Angleterre. Ainsi donc, elle était british. Londres était une ville qui le faisait rêver, ne serait-ce que par sa pluie permanente, mais il n’avait jamais eu le loisir de s’y rendre. Il s’amusa aussi de son erreur ; il était vrai qu’après avoir passé plus de trois ans en France, et venant tout juste de revenir aux Etats-Unis, il avait conservé l’accent du pays européen.

En réalité, je suis originaire de l’Ohio, donc, des Etats-Unis, mais je suis parti pour le Canada, avant qu’on me demande en France. J’ai vécut à Paris et à Lyon. Vous avez vite reconnu mon accent, la France vous est familière ?

Cette nouvelle interlocutrice commençait à réveiller sa curiosité, ce qui était vraiment plutôt rare chez lui. Il appréciait cette discussion, et cette compagnie avec laquelle il était aisé, même pour lui, de tenir une conversation, sans avoir à réfléchir longtemps sur un sujet. Ils venaient naturellement. Ce ne fut que lorsqu’elle encra son regard dans le sien qu’il vit qu’elle n’avait pas les iris de la même couleur ; c’était fascinant ! Etrange, mais beau, attrayant, il devait l’avouer. Elle lui proposa ce que lui-même n’avait pas osé demander, et, pour toutes réponses, il fit un geste théâtral de la main, lui indiquant qu’il la suivrait. Rares étaient les personnes qui avaient un effet aussi apaisant sur le chanteur, et pour sûr, il ne connaissait personne d’autre que Kira et cette demoiselle. Toutes deux jouaient d’ailleurs du piano.

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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptySam 7 Mai 2011 - 14:38

La jeune femme regardait le corps inanimé de sa grande tante, mais cela ne l’affectait pas. D’ailleurs, beaucoup de gens l’appelait « la reine des glaces », étant peu touché par la sensibilité des autres. En fait, elle pensait à tout autre chose à ce moment-là. Elle pensait à l’enterrement de ses parents et de son frère, qui allait bientôt avoir lieu, et elle se demandait si elle allait pleurer. Ivy ne se souvenait pas de la dernière fois qu’elle avait pleurée, puisque c’était un événement rare. Parfois, elle avait les larmes aux yeux en reconnaissant un réel talent pour la musique, la peinture ou l’écriture, mais le reste ne l’atteignait pas. On la considérait comme une sans-cœur, et cela lui convenait tout à fait. Au moins, il ne s’attendait à rien de sa part, pas plus qu’elle n’en attendait du genre humain. Mais parfois, certaines personnes- qu’on ne soupçonnait pas- réservaient de belles surprises, tel que son interlocuteur.
Elle avait remarqué son attachement à la musique, et lui avait indéniablement remarqué son attirance pour le comportement humain. Les mots qu’il lui adressa la firent sourire, d’un de ces sourires fins dont il fallait presque deviner la présence.

« Non, effectivement, vous ne vous trompez pas le moins du monde, mon cher… Le comportement humain est au centre de mes études, et pour être plus précise, j’étudie plus en profondeur celui des tueurs en tout genre… C’est un sujet passionnant ! Comme vous avez de la chance de connaître quelqu’un du Département d’Analyses du Comportement ! A la fin prochaine de mes études, je compte entrer dans ce département, et je ne serais pas contre de prendre contacte avec votre connaissance… Je vous en remercie d’avance ! »

Intérieurement, elle était folle de joie, mais ne laissait pratiquement rien transparaitre. Elle ne parlait de son rêve qu’avec très peu de personnes, car les gens ne comprenaient pas son attrait pour les tueurs qu’ils considéraient comme des monstres, alors qu’elle, elle les considérait simplement comme des personnes à part entière. Cette tolérance à toute épreuve effrayait la plupart des gens, et on ne la comprenait que trop rarement à son goût. Qui avait-il de si monstrueux dans le fait de s’intéresser aux tueurs ? Elle ne les admirait pas, non plus, mais il fallait tout de même reconnaitre que les tueurs, surtout ceux que l’on qualifiait de « Serial Killer », avaient une certaine intelligence qu’on ne pouvait décemment pas renier.
Par la suite, la conversation tourna autour de l’accent british de la jeune femme, et elle se demandait bien si le jeune homme en face d’elle avait déjà mis les pieds en Angleterre. Elle lui demanda elle-même de quel coin de France il venait, ayant reconnu son accent, mais elle fut surprise en apprenant qu’il était originaire de l’Ohio, bien qu’il ait passé un certain temps en France, notamment à Paris et à Lyon. Il lui demanda si la France lui était familière, et elle ne put retenir un sourire en coin.

« De l’Ohio ? J’aime beaucoup cet état… Oui, la France m’est assez familière, en effet. J’ai séjourné là-bas, moi aussi : Paris et Angoulême. Ne vous-y plaisiez vous pas, pour revenir en Amérique ? »

Elle avait enfin trouvé un interlocuteur avec un esprit plus élevé que la plupart des personnes dont elle était entourée habituellement, et elle aimé beaucoup la voix du jeune homme. Elle était puissante, vibrante, et cela ne l’étonnait pas que cet homme connaisse un certain succès, avec une voix pareil ! Elle le regardait de ses yeux verrons, et elle remarqua que lui-même n’avait pas remarqué la particularité de ses yeux jusque-là. Elle sourit, fière de cette particularité qui la différenciait encore plus du reste des humains.
Elle lui proposa de continuer la discussion un peu plus loin, pour se balader, et surtout, pour ne plus être constamment importuner par ces regards peu amènes qu’on leur lançait. Ivy fut heureuse qu’il accepta d’un geste théâtrale qui l’amusa, mais qui ne la surprit pas le moins du monde. Elle commençait à cerner un peu plus son interlocuteur, qui allait devoir subir la curiosité dévorante de la jeune femme…
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyDim 8 Mai 2011 - 3:39

Il avait visé juste. Mais ça ne l’étonnait plus, maintenant ; il n’était pas rare que ses impressions s’avéraient être juste, et pour sûr, ça lui avait demandé du temps pour interpréter de façon correctes ses premiers ressentis face à une personne. Il se fiait à son instinct, sans pour autant trop compter sur lui, ayant conscience que ça pourrait l’induire en erreur, et le mener à ce qu’il fuyait : la prison. Même si, dans un certain sens, l’enfermement dans une cellule était son seul remède. Remède. Ce mot lui faisait froid dans le dos ; être arrêté était pour lui son unique moyen de se contrôler. Enfin, même là-bas, il ne pourrait jamais empêcher ses pulsions de prendre, mais, au moins, il ne tuerait plus, et n’aurait plus à craindre d’être retrouvé. Mais ça lui coûterait sa guitare, son précieux instrument de musique… Il ne pouvait la mettre en jeu ; la simple idée que d’autres pourraient la toucher sans son autorisation, sans en prendre le plus grand soin le rendait fou de rage et l’empêchait de se dénoncer aux autorités. Il préférait devenir fou à cause de ses envies grotesques plutôt qu’abandonne ce à quoi il tenait le plus dans ce bas monde. Comme elle pouvait lui manquer ! Il n’avait pas l’impression d’être « complet » lorsqu’il ne la prenait pas avec lui, comme ce jour-là. Et il le regrettait, oh ça oui…

Des tueurs ? reprit-il, pensif, vraiment ? C’est peu commun comme passion… Je ne me suis jamais réellement posé des questions portant sur les tueurs… Je vous crois lorsque vous dîtes qu’ils sont fascinants, cela n’est guère étonnant ; tâcher de les comprendre, de découvrir pourquoi certains tournent mal… Mais… A force de les analyser, de vous plonger dans leur passé, leur tête, ne craignez-vous pas… Comment dire… Que vous puissiez, un jour, ne pas réussir à faire la différence entre vous, et eux ? Je ne suis pas très bien placé pour commenter, mais je pense que cette étude vous force à vous poser différentes questions sur vous, vous fragilise.

Il s’était exprimé sur un ton doux, mais dénudé de toute chaleur ; il n’appréciait que légèrement devoir parler de ce qu’il était en réalité, mais préférait se taire : une remarque pourrait paraître étrange, et quelque chose au fond de lui était impatient d’en savoir plus sur ces études qui le touchaient de très près, et le poussait à poser des questions. S’il pouvait en apprendre plus, ce serait via cette jeune femme ; Ashley, plus méfiante car déjà du FBI, lui parlait peu de ce sujet, et il ne pouvait engager la conversation. Cependant, il se reprit rapidement, se tenant toujours aussi droit, les mains dans le dos, son regard si peu expressif rivé sur les roses blanches. Blanc. Comme la tenue de son inconnue. Blanc. Ce qu’il n’était pas.

Je vous en prie, si je peux vous être utile et que cela peut vous donner un aperçu de ce qu’il vous attend, tout le plaisir est pour moi. Je lui parlerai de vous, et je vous tiendrai au courant ; avez-vous un numéro sur lequel je peux vous joindre ?

Au ton hasardeux qui avait lancé la question s’ajouta un regard entendu ; si elle refusait de garder un quelconque contact – ce dont il doutait – Christopher n’insisterait pas plus et continuerait de faire connaissance avec elle le temps d’une fin d’après-midi.
Cette nouvelle rencontre le surprenait ; ainsi donc, elle connaissait l’Ohio ? Son mystère la rendait intéressante, et ses connaissances géographiques avaient l’air larges ; lui qui pensait avoir pas mal voyagé venait de rencontrer quelqu’un que les pays avaient vus, et qui avait vu des pays. Ils avaient plus de points communs qu’il n’aurait put l’espérer. Il commençait à se sentir à l’aise, détendu, serein. Se mettant en marche avec la jeune femme, il laissa un ange passer avant de lui répondre ;

Vous avez aussi visité l’Ohio ? Vous êtes plus aventurière que je ne l’aurai crut, sans vous offusquer… Je ne vous mentirai pas en disant avoir aimé la France ; disons que j’y suis allé parce qu’on m’avait appelé, mais l’Amérique me manquait, en effet. Mais plus que les Etats-Unis, le Canada. J’aime vraiment ce pays, mais je voulais revenir en terre étatsunienne… Et vous, pourquoi n’être pas restée en France ? Ou en Angleterre ?

Ils avançaient lentement, tournaient après dans une seconde allée de tombes.
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyDim 8 Mai 2011 - 18:11

Quand la jeune femme s’était levé ce matin-là pour ce rendre à cet enterrement, elle n’aurait jamais imaginé rencontrer quelqu'un comme son interlocuteur ! Elle se sentait proche de sa personnalité, sans savoir pourquoi… Peut-être était-ce parce qu’elle aussi était très différente des autres. D’ailleurs, les deux jeunes gens pouvaient très bien être qualifiés de « hors du commun », ce qu’au fond, ils étaient. Certaines personnes n’assumaient pas ce qui les rendait si unique, si différent, et Ivy ne pouvait pas le comprendre. A quoi bon vouloir ressembler aux autres, alors que la nature vous accorde quelque chose que les autres non pas ? La jeune femme, en plus d’assumer sa différence, elle la cultivait. Elle détestait par-dessus-tout les effets de mode massif, et méprisait les gens qui n’exploitaient pas leur talent. Parce qu’elle était convaincue que tout le monde avait un talent pour quelque chose, ne serait-ce que la plus idiote des choses. Elle, était passée maître dans l’art de l’analyse et son mystérieux inconnu, lui, avait un don pour la musique. Enfin, au fur et à mesure qu’elle discutait avec lui, elle s’était agréablement rendu compte que le bel homme qu’elle avait en face d’elle avait plus d’un talent, et était vraiment enthousiaste à l’idée de le découvrir un peu plus.

« Oui, je sais, ce n’est pas très banal comme passion, mais il se trouve que je ne suis pas vraiment le genre de personne que l’on pourrait qualifier de « banal », selon moi… Ne voyez pas dans ce que je dis un sentiment de supériorité de ma part, bien au contraire. Et c’est d’ailleurs ce qui me préserve, pour répondre à votre question, de tout doute sur ma personnalité. Je ne crains absolument pas de me plonger dans leur tête au point de m’oublier moi-même, vu que je suis déjà une personne bien différente des autres et je pense que vous en conviendrez vous aussi. Après, bien sûr, tout dépend de votre vécu… Effectivement, dans mon cas personnel, je ne peux m’empêcher de me poser des questions sur ma propre existence, mais qui ne le fait pas ? C’est vraiment le seul milieu où je me sens réellement douée… »

Sa voix était passionnée. Il était rare qu’Ivy parle aussi longtemps, surtout quand il s’agissait de sa propre petite personne. Mais, tout en se découvrant mutuellement, elle trouvait qu’ils gardaient tous deux leur part de mystères, donnant simplement envie à l’autre d’en apprendre plus. En tout les cas, c’est ce qu’elle ressentait : peu de personne attirait son attention à ce point-là. Elle sentait quelque chose en lui, quelque chose qu’elle ne pouvait pas définir et qui attisait le feu dévorant de sa curiosité.
Au fil de la conversation, il lui demanda si elle avait un numéro pour la joindre, histoire de la tenir au courant lorsqu’il aurait parlé d’elle à sa connaissance. Tout de suite, elle sortit une sorte de carte de visite, où toutes ses coordonnées étaient inscrites. Elle lui tendit avec un petit sourire :

« Je vous remercie… Tenez, voici de quoi me joindre. Je serai ravi d’avoir des nouvelles de vous, autre que pour des relations professionnelles. »

Elle était on ne peut plus sincère. Comme il était rare de nos jours de tombé sur une perle comme cet homme ! Elle tenait étrangement à cette personne, et elle espérait que, comme elle, il désirait la revoir un de ces jours.
Il parût surpris lorsqu’elle lui dit connaître l’Ohio. Elle s’amusa en s’imaginant « aventurière », comme l’avait nommé étonnamment son interlocuteur. Il était vrai qu’elle avait beaucoup voyagé, et elle continuait encore, d’ailleurs. Son dernier voyage remontait à trois mois, environs, destination la Roumanie… Elle lui adresse un regard franc et sincère, et lui dit :

« Je n’irais pas jusqu'à dire que je suis une aventurière, loin de là ! Mais il est vrai que j’ai le goût des voyages, et avec des parents dans la politique, les visites diplomatiques dans les autres états ou les autres pays ne manquent pas. Je vois que vous aussi, vous avez apprécié le raffinement de la France… Que de bons souvenirs ! Mais je suis toujours revenu aux Etats-Unis pour ne pas m’éloigner de mes parents et de mon frère. Aujourd’hui encore, ayant passé la plus grande partie de ma vie ici, je pense que j’aurais du mal à quitter cet immense pays… N’est-ce pas aussi le mal du pays qui vous a fait revenir ? Et vous, avez-vous voyagé autre qu'en France et au Canada? »

Tout en discutant, ils marchaient doucement, et Ivy avait tout le loisir d’observer les noms sur les tombes abimés du vieux cimetière…
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptySam 28 Mai 2011 - 12:32

Il était rare de voir Christopher aussi attentif lors d’une conversation ; en général, il suivait les premiers mots avant de décrocher pour se plonger dans ses propres pensées, qu’il pensait plus intéressantes. Mais son interlocutrice n’avait rien de banal, et elle l’avouait elle-même. Parler en sa compagnie était d’un plaisir presqu’irréel, malgré sa jeunesse, elle avait déjà une excellente réflexion, une logique imperturbable et un grand sens critique, ce qui était rare, surtout maintenant, à l’époque où les jeunes favorisaient leurs téléphones portables et leur ordinateurs aux bons vieux bouquins, séchaient les cours pour un oui ou pour un non. D’une certaine façon, cette jeune femme lui rappelait sa vingtaine d’années, une période qui lui semblait lointaine à présent, alors que sa carrière était sa priorité, sans qu’il eût de grosses difficultés à contenir ses pulsions. Comme ces années pouvaient lui manquer, à présent ! Il avait l’impression de devenir faible à mesure qu’il vieillissait et il avait horreur de ça ; il ne s’était jamais sentit vraiment apte à lutter contre lui-même, mais voir que ça se concrétisait lui faisait grincer des dents.

Je pense comprendre ce que vous ressentez, et je ne peux que vous admirez pour cette détermination dont vous faîtes preuve, et votre courage. Pour ma part, je n’oserai sans doute jamais me lancer dans une carrière comme celle-ci ; la psychologie est pourtant un sujet que je trouve plus qu’intéressant, et j’aime beaucoup étudier le comportement des personnes que je regarde, mais je ne me sens pas la force de réfléchir comme un serial killer. Dans tous les cas, j’espère que vous réussirez, ce qui ne fait aucun doute ; je ne connais pas trop ce milieu, mais je sais que vous êtes tout à fait capable d’exercer une telle profession.

Christopher avait pesé chaque mot employé, et les pensait tous ; le profilage n’était pas son domaine, mais il avait le pressentiment que si c’était dur d’accès, sa jeune interlocutrice parviendrait à ses fins. Il en était presque persuadé. Et si Ashley acceptait de la « briefer » sur ce qui allait l’attendre, il ne ferait aucun doute qu’elle réussirait. Même s’il parlait rarement avec Ashley, il savait qu’elle était intègre, douce, et de bons conseils. Lorsqu’elle lui tendit sa carte de visite, le musicien la prit lentement, laissa son regard parcourir les coordonnées, et la remercia d’un signe de tête. Puis, sa dernière réplique flattant son égo, il sortit lui aussi son très célèbre médiator qui décelait son numéro privé et qu’il ne donnait que rarement. Bien que son avis vis-à-vis de lui-même soit peu flatteur, il avait un certain égo et il ne pouvait l’ignorer.

J’en serai ravi également, voici mon numéro, si vous souhaitez parler, un jour, vous pourrez me joindre sur cette ligne. Nous pourrons toujours nous voir, comme cela, sans que ce soit forcément pour parler boulot.

Un fin sourire sur les lèvres, il reporta son attention sur la carte de la jeune femme et y lut son nom. Ivy Sparks. Sparks. Il avait déjà entendu parler de ce nom, dans un journal si ses souvenirs étaient bons. Un massacre qui s’était produit. Il ne s’était pas attardé sur l’article, devant enregistrer sa nouvelle chanson, mais si les mortes étaient de la famille d’Ivy, puisque tel était son nom, il n’avait fait qu’accroître le nombre de défunts autour de cette charmante jeune femme. Il n’avait pas de regrets puisqu’il avait aisément remarqué que le cadavre qui gisait dans le cercueil ne figurait pas dans le cœur de son interlocutrice, mais les autres décès avaient peut-être un lien plus étroit. Il ne fit aucune remarque, les mauvais souvenirs devant rester derrière les plus heureux.

Ivy, c’est un très beau prénom. Original et court, vous le portez très bien. C’est celte, non ? hasarda-t-il, intrigué. L’origine des prénoms est aussi une étude qui me plaît, même si mes connaissances sur le sujet sont plutôt vagues, ajouta-t-il.

Leur conversation retourna sur les voyages qu’ils avaient effectués, les pays visités. Il en apprit ainsi plus sur sa famille, les raisons de ses retours aux Etats-Unis. Contrairement à lui, elle semblait attachée à sa famille. Un sentiment qu’il ne pouvait comprendre, ni essayé d’imaginer. Ses parents étaient probablement les personnes les plus ennuyantes qu’il connaisse ; toujours enchantés à l’idée que leur fils prodige réussisse dans l’unique domaine où il s’épanouissait pleinement. Il prit le temps de réfléchir à la question qui lui était posée ; devait-il parler des quelques pays qu’il avait rapidement traversé sans avoir eu le temps d’en visiter les villes, ou de s’arrêter plus de quelques heures ? Il n’en voyait pas l’intérêt.

Le mal du pays ? Hm… Oui, peut-être, disons que je me sens davantage à l’aise ici que dans un pays étranger, j’ai mes marques aux Etats-Unis. J’ai été en Irlande, et en Ecosse, mais j’y suis resté moins longtemps qu’en France, ou qu’au Canada. Quelques mois, à peine six pour être franc. J’ai beaucoup apprécié l’Irlande, les paysages, je pense que si j’ai le temps, j’y retournerai quelques temps… Et vous, il y a-t-il un pays en particulier où vous aimeriez retourner ? Ou même un pays qui vous est encore inconnu et qui vous attirerait ?


[ HJ : Un immense pardon pour le retard ! Je suis impardonnable, mais plusieurs soucis ont fait que je n’avais pas la tête à RP >< J’espère néanmoins que notre sujet t’intéresse toujours ]
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyDim 12 Juin 2011 - 17:08

Ivy ne s’interrogeait pas beaucoup sur les gens en général, mais son interlocuteur n’était pas une personne comme les autres, et elle lui portait un intérêt grandissant. Et elle sentait (ou du moins, elle espérait) que cet intérêt était réciproque. D’habitude, la jeune femme se fichait totalement de ce que les gens pouvaient bien penser d’elle, mais bizarrement, pas avec cet étrange inconnu. Peut-être était-ce à cause de la maturité qu’elle sentait chez lui, ou tout simplement du sentiment de bien-être qu’elle ressentait. Depuis la mort de ces parents, plus rien ne comptait, et elle s’était enfermée dans un mutisme profond, n’adressant la parole qu’à ceux qu’elle en estimait « digne », en quelque sorte. Alors, trouver cet interlocuteur, ça avait été comme un miracle, enfin si elle croyait en une religion…

« Je vous remercie de tous vos compliments, ils me vont droit au cœur. Mes parents aussi, étaient sûrs de ma réussite. De votre côté, je ne pense pas que vous ayez besoin d’encouragement. Vous avez tout d’un artiste. Moi-même, je ne me lancerais pas dans la carrière que vous vous êtes choisi. Bien que la musique fasse partie intégrante de ma vie, je pense que l’on attend beaucoup de vous, et c’est un milieu assez impitoyable… Soit on est bon, soit on ne l’est pas. Très sincèrement, je vous admire. »

Il ne lui était pas aisé de dire si facilement ce qu’elle pensait. Ivy avait beau être une personne froide et détachée, elle avait « peur » des sentiments, et ce depuis toujours. Sans savoir vraiment pourquoi d’ailleurs… Mais elle trouvait cela pratique : c’était aussi ce qui lui assurait de réussir dans la voie qu’elle s’était choisit. Au moins, elle ne risquait pas d’être touchée par ce qui ce passait autour d’elle, et il lui faudrait bien ça pour affronter toutes les horreurs de ce milieu. Après lui avoir tendu sa carte, Ivy eu la joie de recevoir celle de son interlocuteur en retour. Ses joues prirent une petite teinte rose, reste de son adolescence, tandis qu’elle parcouru le médiator des yeux.

« Votre carte de visite est hors du commun… Je n’en attendais pas moins de vous ! »

Avec un sourire et les yeux pétillants, elle le gratifia d’un regard intense et plein d’intérêt. Puis, la jeune femme reporta son regard sur le médiator, tandis que son interlocuteur faisait de même avec la sienne. Christopher Roberts. Il lui semblait bien qu’elle avait déjà entendu son timbre de voix quelque part, et maintenant qu’elle avait son nom, elle s’en souvenait à merveille. Son intérêt n’en fut d’ailleurs que renforcé. Il lui dit qu’Ivy était un très joli prénom et qu’elle le portait bien, ce à quoi elle répondit par un triste sourire. Savait-il pour le drame de sa famille ? Peut-être bien, vu que l’histoire avait fait les gros titres, et qu’elle les faisait encore, d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, il ne le mentionna pas, et Ivy le remercia intérieurement. Il lui demanda ensuite si c’était celte, et lui dit qu’il s’intéressait aussi à l’origine des noms.

« Ivy se retrouve chez les celtes, oui, mais aussi en Bretagne, et beaucoup en Grèce : c’était le prénom de l’une de leur divinité, si mes souvenirs son bon… Ma mère adorait l’histoire des prénoms, elle aussi. Christopher est un beau prénom aussi. D’où le tenez-vous ? Maintenant que je m’en rappelle, j’ai déjà eu le plaisir de profiter de vos talents artistiques lors d’une de mes visites en France. »

C’était une comédie musicale, qu’elle était allée voir avec sa mère, ambassadrice de la culture mondiale. D’ailleurs, elle avait eu l’occasion de voyager beaucoup, et c’est sur ce sujet que les deux jeunes gens s’entretinrent ensuite. Après avoir répondu à la question de la jeune femme, il lui demanda s’il y avait un endroit où elle voulait aller, ou retourner.

« J’aimerais retourner au Japon ou en Allemagne… Mais je suis quand même très attachée aux Etats-Unis. J’y suis tout de même depuis toute petite ! L’Angleterre me manque beaucoup aussi... Enfin, j’ai encore le temps de voyager, avec mes vingt-trois ans ! »

Elle le gratifia d’un grand sourire.
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyMer 15 Juin 2011 - 11:23

La sociopathie de Christopher avait parfois du bon ; sans cela, il aurait été certain que ses joues auraient pris une teinte rosée/rouge sous les compliments prononcés par Ivy. Mais il n’en était rien. A vrai dire, ils n’eurent aucune réelle répercutions sur lui, comme bien souvent. Il ne savait pas comment il pouvait réagir ; certes, c’était un très bon acteur, jouer la comédie était, après tout, son boulot, mais il n’aimait pas mentir. Bien que sa vie se résumé à cela ; mentir. Mentir pour se protéger, mentir pour protéger les autres, mentir pour sa couverture, mentir pour ne pas se faire arrêter, mentir pour paraître normal. Mais il ne l’était pas, et jamais ne le sera. Il le savait bien. Son interlocutrice et lui-même partageaient la même fascination pour l’autre, pour ses ambitions, sans oser trop s’y risquer eux-mêmes. Christopher enviait son courage d’entrer dans un domaine aussi difficile d’accès que la criminologie et le profilage. Et elle l’admirait pour son talent musical. Il écoutait son point de vue avec attention, acquiesçait de temps en temps, prêt à la contredire et à affirmer ses dires.

Vos parents devaient être des personnes sages, vous réussirez, ça ne fait aucun doute. C’est à mon tour de vous remercier pour vos compliments même si je ne pense pas que j’ai « tout d’un artiste » comme vous le dîtes. En vérité, personne n’est réellement un artiste, surtout de nos jours où les jeunes – et par jeunes, j’entends les adolescents immatures et dénudés de sens critique – n’ont plus d’oreilles musicales pour leur faire voir à quel point les « artistes » qu’ils pensent écouter sont mauvais. Cependant, vos paroles me touchent. Avant, le monde de la musique était plus strict que maintenant, c’est dommage d’ailleurs, parce qu’avant, il y avait plus d’artiste qu’aujourd’hui. Pour ma part, je pense qu’on est bon uniquement si on a confiance en nous, surtout en musique.

Voyant qu’elle attrapait sa carte de visite et qu’elle l’observait, Christopher darda son regard sombre sur la jeune femme, remarqua ses joues rosées, s’abstint de tous commentaires et la remercia d’un signe de tête. En réalité, c’était son agent qui avait tenu à ce qu’il est une carte des plus originales, lui n’avait fait que choisir la couleur du médiator. De toute façon, aucune célébrité n’avait jamais son mot à dire. Lorsqu’il lui parla de son prénom, il croisa le voile triste qui marqua son délicieux visage ; elle devait se souvenir des défunts de sa famille. Peut-être étaient-ils ses parents, car le musicien avait noté qu’elle ne parlait d’eux qu’au passé. Même s’il ne savait pas quel lien la reliait à ces meurtres, il ne fit toujours aucun commentaire. Parler de morts, quand ces morts nous sont proches, peut-être très dur, et ce n’était pas un sujet que Christopher avait envie d’aborder. Elle lui retourna la question, le contraignant à se poser lui-même cette réflexion. Passionné par l’origine des prénoms, il n’avait, cependant, jamais cherché la signification du sien.

Pour être tout à fait franc avec vous, je n’en ai pas la moindre idée. Je ne pense pas qu’il ait une réelle signification pour mes parents, mais je pourrai le leur demander, je suis sûr que ma mère adorerait me raconter comment l’idée de me nommer Christopher lui est venue, avoua-t-il avec une pointe de lassitude au fond de la voix – il n’aimait pas trop devoir parler à sa mère qui avait le don de l’exaspérer. Oh, vraiment ? Vous avez dut voir la comédie musicale alors qui relate l’histoire de Mozart. Lui était un artiste, un vrai, je regretterai toujours de ne pas pouvoir le rencontrer.

Il divaguait. Bien sûr que jamais il ne pourrait faire la rencontre de Wolfgang Amadeus Mozart ; il était mort. C’était suffisant pour lui briser ses rêves les plus fous. Ils reprirent le fil des voyages ; Japon ? Avait-elle réellement voyagé jusque là-bas ? Lui n’y avait jamais mis les pieds, ni même le petit orteil. Mais s’il n’était pas tenté par leur culture, il devait avouer qu’il savait apprécier la beauté de leurs Arts.

Le Japon ? Ce n’est pas la porte à côté. Mais je vous comprends, beaucoup meurent d’envie de s’y rendre au moins une fois dans leur vie. L’Allemagne, je connais. Enfin, plus ou moins, j’ai des connaissances là-bas, mais je n’y vais pas. L’allemand ne fait pas partie des langues que je parle couramment et j’aurai trop peur de me mélanger les pinceaux. Vingt-trois ans ? C’est un bel âge. Je ne vous cacherai pas que, au vue de votre maturité et de votre réflexion, je vous aurai donné légèrement plus.

Il ne pouvait s’empêcher de dire la vérité. Mentir lui était impossible, pas avec elle, en tout cas.

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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyVen 17 Juin 2011 - 19:37

Christopher n’avait pas l’air d’être quelqu’un de très sentimental, ce qui les rapprochait un peu plus. Il semblait d’ordinaire détaché, voire insensible, et Ivy se félicitait intérieurement d’avoir réussit à capter son attention. Sans vouloir se vanter, elle savait très bien qu’elle ne passait pas inaperçu. Pourtant, ses parents n’étaient pas comme la plupart des gens, à s’émerveiller pour un oui ou pour un non devant les soi-disant prouesses de leur enfant. La jeune femme ne pouvait d’ailleurs pas souffrir ces parents, tellement convaincus que leurs enfants sont des génies qu’ils ne se rendent même pas comptent que pour la plupart, leurs enfants ne sont en faite que de simples enfants. C’était tellement déplorable de se confiner dans des rêves, se cacher la réalité et agir comme si de rien n’était.
Les parents d’Ivy étaient donc comme des modèles pour la jeune femme, et ce que lui avait dit Christopher Roberts lui avait fait vraiment plaisir.

« Je comprends tout à fait votre point de vue, sur la conception artistique. Et je suis totalement d’accord avec vous : les jeunes de nos jours sont de plus en plus dépravés et incultes. Quand je pense à cette fascination incompréhensible qu’ils ont pour un certain… Justin quelque chose… enfin, ils se laissent embuer par une société qui ne comprend rien à la culture. »

Et ce sentiment avait été renforcé chez elle après la mort de sa mère, la fameuse Elizabeth Sparks, ambassadrice mondiale de la culture. Secouant la tête pour apaiser sa révolte, les deux jeunes gens s’échangèrent leur carte de visite, et les contemplèrent. Ivy se demandait bien pourquoi elle avait une carte de visite : c’était la première fois qu’elle en faisait l’usage. Enfin, encore une idée farfelue de son petit frère Drake, et comme elle ne pouvait absolument rien lui refuser, elle avait accepté qu’il lui fasse ces maudites cartes de visites. Au moins, ça avait finit par lui service.
Par la suite, son interlocuteur plein de charme lui demanda l’origine de son prénom, ce qui la rendit triste, bien qu’elle essaye de le cacher tant bien que mal. Elle lui répondit et lui retourna la question, mais il lui avoua qu’il n’en avait pas la moindre idée. De plus, elle remarqua le léger changement de ton lorsqu’il parla de sa mère, et elle ne put s’empêcher de lui demander :

« Auriez-vous des problèmes avec votre mère ? –très vite, elle se rattrapa- Je m’excuse, cela ne me regarde pas et je n’ai pas à poser des questions de la sorte… Effectivement, c’est bien de cette comédie musicale dont je parlais. Mozart m’a toujours beaucoup inspiré… »

Mozart… Quel grand artiste ! Cela pouvait paraître étonnant pour une jeune gothique telle qu’Ivy d’aimer la musique classique, mais la jeune fille tenait son goût prononcé pour Mozart de son père. Elle considérait d’ailleurs depuis des années que l’artiste était un peu comme le précurseur des anarchistes, ce qu’elle était, bien évidement. Puis, ils repartirent dans leur conversation autour des voyages.

« Le Japon est vraiment un endroit fabuleux, je trouve. Oh, vous connaissez l’Allemagne, monsieur Roberts ? C’est fantastique alors ! D’où sont vos connaissances ? Je vous remercie pour votre remarque sur ma maturité et ma réflexion. Pourtant, je n’ai que vingt-trois ans et j’ai encore beaucoup de chose à découvrir. Je dois bien vous avouer que je m’interroge sur votre âge depuis un moment… Vous êtes un homme mûr, cela ne fait aucun doute, mais votre visage ou votre apparence ne trahit en rien le nombre d’année que vous pouvez avoir. Serait-il possible de savoir quel âge vous avez ? »

C’était plus fort qu’elle, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être franche et de dire ce qui lui passait par la tête.
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyMar 5 Juil 2011 - 16:45

Ils étaient sur la même longueur d’onde. Tant et si bien que Christopher commençait à penser qu’ils avaient un lien de parenté – bien que ce soit impossible – ou que, tout comme lui, elle avait des tendances à la sociopathie. Il la jaugea du regard un long moment, alors qu’elle lui répondait de sa voix douce et envoûtante ; non, elle ne pouvait décemment pas en être une elle aussi. Il l’aurait sentit beaucoup plus tôt si ça avait été le cas, comme pour le cas avec Cathlyn. Ah Cathlyn, une bien étrange jeune femme celle-là ! Il avait tout de suite pressentit qu’elle était sujette à de violentes pulsions meurtrières, elle aussi, avec ses tremblements incontrôlables, son regard de prédateur toujours à l’affût d’une proie, son sourire sardonique quand elle l’avait vu venir à se rescousse pour la protéger des motards et quand ils s’étaient battus. Ca n’avait fait aucun doute sur sa véritable facette. Et puis ils avaient échangé quelques paroles, certes, sans clairement parler de ce passe-temps – si l’on pouvait qualifier leurs tueries ainsi – qui les unissait. Ils s’étaient tout de suite compris. Tandis que face à Ivy, le musicien n’avait pas du tout cette impression. La jeune femme qui se tenait à ses côtés, bien qu’étrange et très probablement distante avec tous ceux qui l’entouraient, avait une attitude plus douce, moins sauvage. Certes, il pouvait toujours se tromper, mais c’état rare. En réfléchissant bien, ses intuitions ne le trompaient presque jamais, ce qui faisait de lui un excellent profiler. Il aurait put faire des études dans cette voie, s’il s’en était donné la peine, et si la musique ne l’avait pas tant fasciné.

Ils suivent ce qui semble être à la mode. Je ne suis pas certain d’avoir entendu parler de ce Justin dont vous parler, mais à vous entendre, il ne vaut mieux pas, et je vous entièrement confiance sur ce sujet-là. De nos jours, les jeunes ne réfléchissent plus par eux-mêmes ; ils voient leur voisin aimer quelque chose, en parler, et ils veulent faire pareil, alors ils disent aimer, ils disent critiquer la société en diffamant les véritables artistes. C’est plutôt désolant… Ils ne savent pas non plus reconnaître les fausses notes, et les applaudissent même. On peut me dire qu’il faut vivre avec son temps, mais le mien était celui du talent, pas de la stupidité grandissante de nos futurs citoyens.

Il s’était légèrement laissé emporté dans ses paroles mais avait sut retrouver son calme prodigieux et sa voix s’était tout juste élevé vers la fin de sa réplique. Non, il n’appréciait guère la société dans laquelle il vivait, et pour tout dire, regrettait de ne pas être né quelques siècles plus tôt. Peut-être n’aurait-il pas vu la destruction des hommes. Ca lui rappelait un film qu’il avait vu, par pur hasard un jour ; un film qu’il avait trouvé intéressant car effroyablement réaliste pour son temps. 2001, L’Odyssée de l’espace. Il appréciait que très peu la télévision et le cinéma, mais avait dut avouer que ce film, bien que totalement dénué d’action et incroyablement long, l’avait bouleversé quand il l’avait vu. L’homme qui ne cesse de construire de nouvelles machines, des technologies qui, un jour, finiront par se retourner contre lui. En croyant faire le bien, l’homme créait des armes dévastatrices de sa tendre planète, ce qui viendrait à sa perte. Un très bon film.
La conversation dériva sur les prénoms et il dut avouer à son interlocutrice qu’il ignorait totalement l’origine de son propre prénom. Il fit aussi l’erreur de parler de sa mère, et sa voix trahit l’exaspération que celle-ci faisait naître en lui. Comme il le craint, Ivy ne manqua de le remarquer et lui posa une question. Il hésita à répondre, partagé entre l’envie de lui dire, qu’en effet, ça ne la regardait pas, mais au fond, il n’avait rien à cacher – à part ses meurtres, mais c’était un détail négligeable, vous ne pensez pas ? Il n’allait pas tout de même pas lui dire « Ah oui, au fait, je suis un grand psychopathe a tendance sociopathe qui tue pendant son temps libre… On va prendre le thé ? » Tout de même ! – et ne voyait pas pourquoi il ne prendrait pas la peine de répondre à sa question. Peut-être même que cela lui permettrait de comprendre enfin le dégoût que Tania lui inspirait.

Non, ne vous en faîtes pas, je dois avouer que je n’ai pas été très fin sur ce coup-là. Vous avez un très bon sens de l’observation, ça vous aidera sûrement dans votre carrière. La relation que j’entretiens avec ma mère est compliquée, en réalité. Elle est… Sans doute un peu trop collante, étouffante je dirai, même, et j’ai toujours été son opposé, quelqu’un de très solitaire, de très distant, répondit-il en regardant loin devant pendant qu’ils marchaient, faisant bien attention à ne pas trahir sa « maladie ». Vous aimez Mozart ? Je ne vois pas pourquoi je pose la question, vous êtes une jeune femme pleine de surprise, j’aurai dut me douter que vos goûts musicaux pouvaient aussi converger vers le classique. Mozart, Beethoven, Vivaldi… Tous étaient des artistes. J’apprécie beaucoup la musique d’Antonio Saliéri, et je ne dis pas cela uniquement parce que j’ai son rôle dans la comédie musicale, il a fait preuve de beaucoup d’intégrité en diffusant les œuvres de Mozart après la mort de celui-ci… Et lui-même avait de très bons morceaux.

Une fois de plus, sa passion pour la musique l’avait emporté dans une longue tirade. Une chance pour lui que son interlocutrice aimât bien ce sujet-là. Il n’osait imaginer la torture qu’il serait en train de lui infliger dans le cas contraire. Mais, même si la musique était presque son unique sujet de conversation, il était aussi capable de parler d’autre chose ; des voyages et des pays, par exemple, puisque tel était l’autre conversation qu’il entretenait avec Ivy.

Oui, je vous comprends, il y a vraiment de magnifiques paysages au Japon, et leur culture est vraiment intéressante. Mais je dois avouer que ce n’est pas un pays qui m’attire plus que ça. Je connais l’Allemagne, ou plutôt, une partie de l’Allemagne du Nord, je ne m’y rends que très rarement ; mon allemand est vraiment médiocre. Ce sont d’anciens amis, nous avions monté un groupe ensemble, et lorsque j’ai commencé ma carrière solo, ils sont partis en Allemagne pour se produire, l’un était natif de ce pays. Oui c’est vrai, vous avez la vie devant vous, et votre réflexion va encore s’accroître. Je vous remercie à mon tour pour ma maturité, et je n’ai pas honte de mon âge ; j’ai trente-trois ans. Je vous fais cadeaux du nombre de mois et de jours, bien évidemment.

Dix ans. Tel était l’écart qui les séparait. Dix longues années, et pourtant, lorsqu’il parlait avec elle, il lui semblait qu’ils avaient tout juste quelques mois de différence.
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MessageSujet: Re: " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." " L'ange noir lui dit alors : la mort, c'est moi..." EmptyLun 24 Oct 2011 - 22:06

Bonjour ! Le RP est-il toujours en cours s'il vous plait ? ^^

Cordialement, Juliette.
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