« C'est quand même plus classe de reprendre la cigarette que de reprendre la couture. » Kad et Olivier [Pv Alexei]

La journée avait bien commencé pour Juliette. Elle s'était levée sans se presser, avait pris une douche chaude et un bon petit déjeuner pour tenir jusqu'à l'heure du midi. Elle faisait attention à ce qu'elle mangeait depuis que quelqu'un lui avait fait une remarque sur son physique alors qu'elle commençait le collège. Cet effort était devenu une habitude et maintenant elle gardait la ligne naturellement, ce qui n'était pas plus mal pour elle. Niveau vêtement ce jour-là, elle n'avait pas tenu à paraître stricte et avait simplement enfilé un t-shirt, un jean noir ainsi que ses converses usées. Parfois, elle se demandait pourquoi elle avait gardé son style de lycéenne alors qu'elle ne l'était plus mais laissait tomber cette question généralement, parce que ce n'était pas si important que ça. Elle suivait la mode mais ne portait que ce qui lui plaisait, logique même si elle connaissait des filles pour qui ce n'était pas le cas. Maintenant maquillée, elle rajouta des bijoux : un collier, des bracelets et des bagues qui ne la quittaient presque jamais. Enfin, pour se préparer mentalement à aller au travail, elle s'accorda quelques minutes devant un livre qu'elle venait de découvrir et qu'elle avait emprunté à la bibliothèque de la ville. L'étudiante trouvait le monde des livres plus intéressant car il laissait place à l'imagination, mais si on lui demandait les raisons pour lesquelles elle était tant attachée à la littérature, nous en aurions pour des siècles de justification. Elle partit en retard de chez elle, cependant elle prit le temps d'emporter une simple veste, son sac à main, deux ou trois dossiers sans oublier ses clés d'appartement et de voiture.

C'est lorsqu'elle arriva vers son bureau que sa bonne humeur s'évanouit d'un coup. Une pile de rapport y était posée, ce qui signifiait qu'elle avait du travail et devait s'y mettre dès maintenant si elle voulait être dans les temps. Elle rajouta les dossiers qu'elle avait pris de chez elle et commença tout de suite par ceux-ci. Elle écrivait pourquoi les affaires pouvaient-elles ou non être acceptées par le Département des Sciences du Comportement, et essayait de rédiger elle-même un profil non-détaillé des unsubs. C'était comme un entraînement personnel, que la stagiaire gardait pour elle car elle n'était pas obligée de le faire. Pourtant, elle y tenait pour pouvoir être de taille pendant une vraie affaire avec son équipe. Alors qu'elle avait terminé de traiter cette pile de papiers, ce qui lui avait pris une bonne partie de la matinée, elle aida spontanément son supérieur pendant quelques minutes, puis repartit à son bureau pour souffler un peu. Elle eut envie de sortir quelques minutes, histoire de se débarrasser un peu du stress accumulé pendant les heures passées devant les dossiers d'avant, ce qu'elle fit sans se demander si ses coéquipiers allaient la chercher.

Une fois à l'extérieur, Ju' regretta de ne pas avoir mis sa veste et de ne pas avoir pris son livre qui était dans son sac. Il est vrai que l'univers moyenâgeux du récit l'aurait détendue plus qu'autre chose, alors pourquoi n'y avait-elle pas pensé ? Fatiguée, elle souffla toute seule en jouant avec un de ses bracelets. Elle remarqua qu'un homme fumait non loin d'elle, ce qui la fit sourire. Il lui rappelait ses années lycée où elle passait ses pauses avec des cigarettes. A part lui, peu de personnes étaient présentes autour du bâtiment, à croire que la plupart des agents s'étaient enfuis à cause de la pression endurée. Ah non, ça c'était ce qu'elle souhaitait faire à présent, mais sa conscience lui déconseillait fortement cette idée. Et puis, elle n'aurait jamais eu assez de cran pour s'exécuter.

Pour la journée d'aujourd'hui, Alexei s'était plutôt levé de bonne humeur. Comme à son habitude, il était passé par sa cuisine pour se prendre un petit déjeuner, puis par la salle de bain pour une bonne douche froide et pour tailler sa barbe. Serviette autour de la taille, il s'était donc maintenant habillé en saisissant les fringues qu'il avait laissé sur le sèche-linge la veille. Rien de bien surprenant. Comme la plupart du temps, il s'était habillé d'un costume trois pièce pour le boulot. Chemise blanche et cravate rouge. Il réajusta ses boutons de manchettes en or, représentant le marteau et la faucille. L'emblème de son pays. Recoiffant ses cheveux à l'aide d'un peu d'eau et d'un peigne, il avait ensuite mis sa veste ainsi que l'une de ses fameuses paires de lunettes de soleil. Ce type était assez étrange pour cette raison. Il en portait toujours, quel que soit le temps qu'il pouvait faire dehors. En l'occurrence, il ne pleuvait pas aujourd'hui. Il y avait juste un peu de vent. S'apprêtant à s'en aller, Alexei avait donc pris les clés de son véhicule et de son domicile, qu'il ferma à clé.

Le trajet s'était déroulé sans histoire, ce qui avait eu pour effet de préserver sa bonne humeur. Parce que le matin de bonne heure, Alexei détestait les embouteillages. C'était d'ailleurs pour ça que par moment, il hésitait à prendre sa voiture, et préférait finalement faire le trajet à pieds, jusqu'au bureau. En parlant de bureau et d'administration, pour ceux qui se le demandait, Alexei avait ses quartiers directement implantés dans l'Ambassade au centre-ville, pour une question de pratique. Mais à l'occasion, comme ce matin, il passait au siège de la BAU, pour aider les profilers et avoir un contact plus direct avec eux. Au programme de la matinée, Alex' avait encore pas mal de dossiers à traiter, concernant le terrorisme et des attentats à la bombe. Un petit malin, tueur en série, avait trouvé la bonne idée de s'affilier à ce groupe de malfaiteurs pour faire sauter des maisons, des boutiques et parfois même des écoles ou des hôpitaux. Ce type là était un attardé fini. Alexei ne voulait qu'une chose, c'était que cette ordure finisse en prison. Il s'était donc mis dans un coin pour étudier ce dossier tranquillement. Cela lui avait pris une très grande partie de la matinée, sous tous ces bruits de téléphone, de pas, de clapotis des doigts contre les touches des claviers … Ah lala … Douce mélodie de l'administration. Par moment, ça avait le don de le déstabiliser.

Alexei n'était pas sous l'emprise de médicaments, mais quand il était stressé, il s'éloignait et prenait un peu de temps dehors, en s'autorisant une pause-cigarette. Il trouvait ce moyen là pour se détendre. Quand il n'était pas en service, il s'autorisait un verre de vodka. Mais au travail, jamais. Cela faisait déplacé et était de toute manière interdit. À moins d'être friand de problèmes dangereux et irréversibles, comme la perte de son travail. Heureusement pour lui, la cigarette était autorisée. Toutefois, il ne pouvait pas la fumer à l'intérieur des locaux. Qu'à cela ne tienne. Il n'aimait pas de toute façon intoxiquer les non-fumeurs. Il les respectait. Il était donc sorti, s'empressant de sortir l'une de ses friandises à cancer … – Quoi ? Ah, ça vous choque je dise ça ? Oh, bah lui ça le gêne pas, vous savez ? C'pas parce qu'Alexei paraît souvent très froid, qu'il n'a pas d'humour, non mais … Ah les préjugés sur les Russes, j'vous jure ! Bon … Où j'en étais moi ?! Ah oui ! – Alexei en avait donc sorti une pour l'allumer et en tirer la première bouffée. La première de la journée. Cela dit, il respectait un principe : ne jamais fumer à jeun. Non. Il attendait toujours de manger avant.

Dans son petit monde, au début, il n'avait pas trop fait attention aux gens qui rentraient et qui sortaient du bâtiment. C'est au bout de quelques secondes, en tournant la tête, qu'il s'était aperçut qu'une belle jeune femme brune le fixait. Son visage lui rappelait vaguement quelqu'un. Oui … Il pensait l'avoir déjà vu quelque part dans les locaux. Il était sûr de l'avoir déjà croisée. Pas de doute, elle devait bien travailler ici aussi. Elle avait l'air anxieuse. Alexei s'était donc approché l'air de rien, histoire d'entamer la discussion :

« Bonjour mademoiselle. Vous … Vous attendez quelqu'un ? »

Il s'arrrêta deux secondes, voyant qu'il ne s'était pas encore présenté, lui tendant la main droite, gardant sa cigarette dans la gauche :

« Alexei Ivanovitch. Je suis Profiler ici-même. Je … J'ai l'impression de vous avoir déjà rencontrer … »

Remarquant que la jeune femme fixait l'air de rien la cigarette qu'il avait dans la main, Alexei avait sorti son paquet, en lui proposant de piocher dedans …

« Vous en voulez-une ? »

Il ne restait plus qu'à voir comment la jeune brune allait réagir. Avec ses nouvelles rencontres, Alexei paraissait toujours amical et souriant.

Ju' avait posé son regard sur l'homme et ne pensait plus à lui. En effet, elle était partie dans son univers et compensait l'absence de son livre en imaginant la suite. Ce n'était pas comme les contes de fée, on ne savait pas si le prince charmant allait sauver la princesse du méchant dragon, pour illustrer le tout évidemment. En y réfléchissant bien, on ne pouvait comprendre l'histoire que si on la lisait. Bref, elle regardait le fumeur mais ses yeux se baladaient dans le vide et elle ne remarqua pas qu'il s'approcha d'elle discrètement. Ses salutations la firent revenir sur terre et elle s'empressa de répondre en souriant :

« Bonjour. C'est gentil de vous préoccuper de moi mais... non, je n'attends personne. »

Elle ne comprit pas ses propres paroles, pourquoi avait-elle parlé sur ce ton ? Peut-être parce qu'il l'avait interrompu pendant sa réflexion et pourtant, elle ne voyait pas pourquoi elle en faisait tout un plat. Elle pensa que c'était également à cause du stress qu'elle ressentait. Elle en fut embarrassée, et dire que c'était de sa propre faute ! Son interlocuteur tendit la main en se présentant simplement. Elle la serra sans hésiter. Sa main était chaude et cela lui rappela qu'elle était sortie sans se couvrir. Une fois qu'il ait fini de parler, elle se présenta à son tour :

« Je suis désolée pour mes paroles, c'était très impoli. Je suis Juliette Riley, enchantée. Oui, nous nous sommes sûrement déjà vus. Je suis une des stagiaires au BAU. »

Juliette était certaine d'avoir déjà aperçu son visage au bureau et tout s'expliquait maintenant. Et puis, un visage comme celui d'Alexei ne s'oubliait pas ; il fallait dire qu'il était beau garçon. Elle pensait que les présentations étaient un rituel répétitif mais quelque chose lui dit que cette fois-ci allait être différente. Une simple impression. Elle remarqua au passage qu'il avait gardé sa cigarette dans la main gauche. Alors qu'elle reposait les yeux sur lui, il avait sorti son paquet et le tendait vers elle en lui proposant d'en prendre une. La jeune femme fut soudainement partagée en deux. Une partie d'elle même lui disait de se servir et de le remercier comme il se devait, et l'autre lui reprochait de ne pas prêter attention à sa santé. Elle avait déjà commencé lors de son entrée au lycée, entraînée par ses ami(e)s proches. Maintenant, cela faisait certainement plus d'un an qu'elle essayait d'arrêter de fumer. Elle n'achetait plus de paquets et préférait utiliser l'argent pour ses livres. Elle jugeait cela beaucoup plus utile.

Pendant qu'elle essayait de trouver une solution à son dilemme personnel, ses yeux restaient posés sur le paquet et elle se mordit la lèvre inférieure. L'étudiante sentait qu'elle allait faire une gaffe et le pire était qu'elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser. C'était proposé si spontanément et le sourire du profiler ne révélait que de la gentillesse, alors pourquoi refuser ? Aucune réponse ne lui vint à l'esprit excepté le fait qu'elle vive moins longtemps. Sauf que ça, c'était ce que tout le monde disait et il n'y avait pas moins de fumeurs à cause de cela. Si ça se trouve, elle mourrait d'un accident ou d'une maladie donc pourquoi s'en soucier ? Cependant, elle trouva une bonne raison de reprendre : la pression de ce matin-là partirait petit à petit et c'était ce qu'elle souhaitait. Pour finir, elle se laissa emporter par la tentation. Elle prit une cigarette du paquet, sa conscience lui rappelant qu'elle perdait des minutes de vie, mais elle ne l'écoutait pas.

« Je suis censée arrêter, je ne suis peut-être pas encore prête. Merci, c'est gentil de votre part. Par contre, vous auriez du feu ? Je me suis déjà séparée de mon briquet. » fit-elle en souriant.

A un moment de sa vie, ne plus prendre de briquet avec elle lui permettait de moins fumer. Bien sûr, quelqu'un était toujours là pour lui en prêter un, donc cette méthode n'avait pas été couronnée de succès.

Alexei semblait en bonne forme. La cigarette le détendait quand il était submergé par la chaleur et le bruit trop déstabilisant dans son travail. La jeune femme qu'il avait vu sortir, avait l'air gênée. Comme si … Comme si elle avait oublié quelque chose en sortant. Elle semblait avoir le regard fuyant. Elle cherchait quelque chose. Du moins, Alexei en avait l'impression. C'était en partie pour cela qu'il s'était approché d'elle et avait entamé la conversation. D'un ton calme et le sourire aux lèvres, lui demandant si elle attendait quelqu'un. Elle lui avait répondu en lui retournant le bonjour. Elle semblait nerveuse. Avec le sourire, elle lui avait dit qu'elle ne cherchait personne.

C'est après cela qu'Alexei avait préféré se présenter pour ne pas laisser de blanc gênant se glisser dans la conversation. Histoire d'en être sûr, il avait également fait remarquer à la jeune brune qu'il semblait l'avoir déjà vu. À cela, la demoiselle s'était quelque peu excusée en lui donnant son nom. Juliette. Juliette Riley. Elle lui avait dit être stagiaire parmi les équipes de la BAU. Effectivement, son visage lui disait vaguement quelque chose. Rassemblant ses esprits, il s'était souvenu des informations qu'on lui avait donné à son arrivée. Cette jeune femme faisait en fait partie de son équipe. Cette pensée s'étant reformulée dans son esprit, Alexei eut un sourire, avant de lui répondre :

« Mademoiselle Riley. Voilà, oui … Je me souviens. Vous … Vous faîtes partie de mon équipe. Oui, ça y est, je me souviens. Je … Je vous ai souvent croisée au détour d'un couloir, dossier en main. Je suis enchanté de faire votre connaissance. »

Il la fixait, ce sourire toujours aussi enjoliveur. Il était ravi d'avoir pu enfin mettre un nom sur un visage d'un agent de son équipe, contrôlée actuellement par l'Agent White. Elle avait l'air un peu perturbée. Comme si quelque chose la tentait depuis qu'elle était sortie. Était-ce la cigarette qu'Alexei avait dans la main ? Probable. C'était donc pour cela qu'il s'était décidé de lui en offrir une. Peut-être que … Oui, peut-être avait-elle oublié son paquet de cigarette et qu'elle en cherchait une. Quand Alexei la lui avait tendue, cette dernière avait répondu qu'elle était censé arrêter, mais que malgré cela, elle ne se sentait pas encore prête. Elle l'avait donc prise en la remerciant. Toutefois, elle lui avait demandé s'il avait du feu pour l'allumer …

« Certainement ! Tenez … »

Il avait tendu un briquet « Zippo » en argent massif acheté en Russie. Oui, Alexei aimait le clinquant, et alors ? C'était l'un des signes de sa personnalité. Vous n'aviez qu'à le voir, lorsqu'il était chez lui, seul. Alexei fumait même des cigares directement importés de la Havane. Histoire de continuer la conversation, il lui avait posé une question, somme toute banale :

« Dîtes moi Juliette, ça … Ça ne vous ennuierez pas, si l'on se tutoie ? Je pense que ça serait plus simple, étant donné que l'on fait partie de la même équipe, tous les deux. »

Il s'arrêta trois petites secondes, avant de reprendre …

« Tu te plais ici ? Le travail n'est pas trop dur, je veux dire ? »

Alexei aimait établir les relations en douceur avec les gens qu'il côtoyait pour la première fois. Pour Juliette c'était un cas particulier puisqu'ils s'étaient déjà vus tous les deux, bien qu'ils ne s'étaient encore jamais adressés la parole.

Après les présentations, Alexei lui annonça qu'il se souvenait de Juliette et qu'il l'avait déjà vue dans les bureaux munie d'un dossier. C'était fort probable en effet, car non seulement elle s'occupait des dossiers qu'on lui donnait, mais elle aidait volontairement les autres agents de son équipe. Cependant, son interlocuteur n'en faisait pas parti, mais cela ne saurait tarder. Un jour, sa bonne volonté la tuera. Ce travail demandait beaucoup d'attention et de concentration, ce qui était éprouvant. Mais elle pensait que bosser avec un ami était toujours plus agréable. Déjà grâce à une meilleure ambiance et ils pourraient discuter de tout et de rien entre deux dossiers. De plus, ils étaient dans la même équipe, quoi de mieux ? Emily Prentiss, une de ses amies qui lui donnait souvent des conseils, lui avait avoué qu'une équipe, c'était comme une famille. Cela ravissait l'étudiante, mais pour l'instant, elle ne connaissait pas encore assez ses coéquipiers pour les nommer ainsi. Dans l'avenir sûrement, car elle avait une fâcheuse tendance à s'attacher trop vite aux gens.

Le profiler, toujours aussi souriant comme content de lui-même, lui tendit son briquet chaleureusement. Ju' l'emprunta, alluma sa cigarette distraitement et lui rendit en le remerciant. Finalement, elle n'était pas fière de recommencer à fumer et elle se le reprocha. Après, vous me direz "Mais elle ne sait pas ce qu'elle veut !", et c'est certainement vrai. C'était surtout pour évacuer le stress qu'elle avait accepté la cigarette, sinon, dans une autre situation, jamais elle n'y aurait touché. Ensuite, Alexei lui proposa qu'ils se tutoient, ce qu'elle accepta avec le sourire :

« Non, ça ne dérange pas du tout, au contraire. »

Il laissa quelques secondes de silence avant de lui demander si le travail n'était pas trop difficile. Cette interrogation la laissa perplexe un instant et elle tira une bouffée de sa cigarette. Si elle y réfléchissait bien, ce boulot, c'était tout ce dont elle rêvait, si on pouvait dire ça. En aucun cas elle ne se voyait dans une autre profession. D'ailleurs, elle n'avait pas d'autre formation. Elle étudiait la psychologie et la criminologie, alors que pouvait-elle faire d'autre ? La stagiaire se s'était jamais réellement posé la question car elle ne cherchait qu'à être profiler, et ce depuis son adolescence. Elle reposa les yeux sur son collègue et lui répondit :

« On va dire que... je m'en sors malgré les piles de dossiers interminables. A vrai dire, je ne pensais pas qu'il y avait autant de paperasse. Je n'ai rempli que des papiers depuis mon arrivée, je suis un peu... déçue, de ce côté-là. J'ai eu du mal à tout gérer aujourd'hui, ça n'a pas été facile ce matin. »

Elle sourit, notamment pour se rassurer elle-même mais aussi égayer sa réponse. Elle fit notamment une petite pause avant de continuer.

« Mais à part ça, j'aime beaucoup ce travail. Je le trouve très intéressant. »

Elle faillit lui retourner la question tout simplement, mais se décida à trouver une autre formulation. C'était toujours mieux dit différemment.

« Et toi, ça va ? Tu n'as pas de problèmes avec les dossiers ? »

Ce qui avait été assez rassurant, c'était que la proposition d'Alexei pour se tutoyer, n'avait pas gêné la jeune femme, bien au contraire. D'ailleurs, dans un sens sa réponse lui avait plutôt plu. Notre agent Russe trouvait que de cette manière le contact entre collègues passaient bien plus facilement. Qui plus est, ces deux personnes faisaient partie de la même équipe. Donc quoi de mieux que le tutoiement pour se rapprocher ? Il avait laissé quelques petites secondes de blanc, avant de lancer véritablement la discussion. Histoire de savoir si elle pouvait bien se plaire dans le milieu, Alexei lui avait demandé si le travail qu'elle faisait était intéressant et si elle n'était pas trop débordée par les dossiers ou le reste de l'administration.

Effectivement, comme il pouvait s'y attendre, la jeune femme avait répondu que la paperasse, et bien, ce n'était pas trop son fort, mais que malgré tout, ce boulot était intéressant. Elle avait bien raison sur ce point : la paperasse, c'était bien énervant. Entre nous soit dit, même Alexei le pensait, ce genre de choses étaient bien faites pour les agents du FBI. Pour ce qui était des Profilers, le mieux – et on ne pouvait pas le nier – c'était le fait de pouvoir dresser tout un tas de profils sur les tueurs en série qu'ils traquaient. Ouais, y'avait pas à dire, c'était pour Alexei, quelque chose de très excitant. Bien sûr, ce domaine là était assez complexe, il fallait l'avouer. Mais avec du courage et de la persévérance, on pouvait y arriver. Il suffisait de voir comment Gideon et Hotch s'en était sorti au final. De vrais professionnels. Pour dire, notre espion russe avait énormément d'estime pour eux. Il les trouvaient vraiment doués. De vrais modèles pour tous ces stagiaires qu'ils pouvaient embaucher, ça, Alexei en était certain.

Il l'avait écouté, et réfléchissait à cela, tout en fumant. Il s'était rendu compte qu'au moins, Juliette avait beaucoup d'ambition et de courage. Deux qualités bien utiles quand à la postulation pour devenir un Profiler. Oui. Elle avait l'air déterminée. Comment Alexei l'avait remarqué ? Tout simplement parce que la jeune femme lui avait répondu que, même si elle pouvait trouver le côté paperasse très long et barbant au bureau, et bien ce témoignage lui avait montré qu'elle prenait sur elle et qu'elle faisait tout ce qui était en son possible pour montrer ce dont elle était capable. En somme, Juliette mettait ses capacités en avant, chose qu'Alexei appréciait beaucoup chez tout type de personnes.

C'est à ce moment là, que Juliette lui avait retourné la question. Elle voulait elle aussi, savoir comment Alexei vivait ce métier. Ce métier ? Ah lala … Si elle savait. Le pauvre homme était, chaque jour – ou presque – propulsé dans sa double vie. Cette double vie qui faisait de lui un agent, un profiler, et un espion, avant toute chose. Mais attention ! Un espion utile et respecté. Quelqu'un qui ne voulait que le bien de cette Terre. Quelqu'un qui collectait des informations pour éradiquer toute forme de terrorisme sur cette Planète. Quelqu'un de déterminé aussi finalement. Crachant donc la fumée qu'il venait d'aspirer à plein poumons, il avait donc répondu à sa collègue par la suite :

« Et bien vois-tu, ça me fait sourire quand tu parles de tous ces papiers, parce que dans le fond, j'suis comme toi. C'est vrai … J'ai toujours eu du mal avec tous ces dossiers. Mais bon … Je m'en sors pas si mal, en réfléchissant. Ce qui … Ce qui me plait dans ce métier, c'est surtout le fait de pouvoir analyser le comportement des tueurs en série. Je ne sais pas toi, mais moi, je trouve ça vraiment intéressant. Ça nous donne de l'adrénaline, du challenge, … On essaye de tout deviner pour coincer le bon suspect, on joue au chat et à la souris. C'est un truc qui me plaît. Un truc assez dangereux … Mais qui me plaît ! »

Ouais … Les interrogatoires. Un truc vraiment palpitant dans le métier de profiler. Déjà bien avant, Alexei y avait été formé en Russie, pour interroger – de façon posée ou non – les terroristes que le KGB pouvait coincer. Par moment, s'il n'en tirait rien, quelles qu'en soit les conséquences, notre homme étant le plus glacial possible, ne se gênait pas pour tuer d'une balle dans la tête, celui qui préférait se taire plutôt que de parler. En embrayant sur ses pensées, il avait continuer avec une question, posée à Juliette :

« Et toi, les … Les interrogatoires, ça te plait ? Tu en as déjà fait ? Ou tu as participé à l'un deux, j'veux dire, en retrait histoire de prendre des notes ? »

Retourner la question avait été une bonne idée, même si elle n'était pas très originale, car Juliette put découvrir qu'elle n'était pas la seule à galérer avec les dossiers. Ce n'était pas nouveau, elle s'en doutait rien qu'en observant les agents travailler dans les bureaux. Parfois, ils affichaient une mine découragée - voire blasée - et par moment, elle en voyait qui se motivaient avec un café à la main. Elle qui n'aimait pas cette boisson faisait preuve de persévérance et ses efforts payaient toujours à la fin. Après tout, c'était le principal. Faire ce qu'on demandait de faire, voilà. Alexei n'échappait pas à la règle et il avait des papiers à remplir comme tous les profilers. Il lui avoua que ce qu'il préférait dans ce métier était de réaliser le profil des tueurs en série et elle sourit face à son enthousiasme. Il ne l'était pas au point où un enfant l'était lorsqu'on lui parlait de Disneyland, mais elle trouvait qu'un peu d'exaltation faisait du bien quelques fois. En même temps, la jeune femme le comprenait et était totalement d'accord avec lui. Elle aussi aimait beaucoup chercher pourquoi un tueur exécutait ses crimes et étudier comment il procédait. Certes, parfois ce n'était pas très beau à voir et elle ne voulait pas connaître la suite, pourtant il le fallait, alors elle faisait avec. Son interlocuteur indiqua que c'était dangereux, mais on ne pouvait rien y faire ! Ce travail avait des bons comme des mauvais côtés, comme toute profession. Elle en profita pour ajouter à sa suite :

« Ouais, c'est vrai que c'est dangereux. Mais... je pense que les risques en valent la peine. On ne vit pas ça tous les jours et chaque tueur est différent. Il suffit simplement d'être prudent et de faire attention, même si ce n'est pas toujours facile. »

Après ses paroles, Ju' tira sur sa cigarette et en fit tomber les cendres alors que son collègue la questionna sur les interrogatoires. Elle adorait ces parties des enquêtes, parce que les profilers pouvaient s'entretenir directement avec les suspects ou carrément les coupables afin d'obtenir des réponses utiles. N'ayant pas encore eu la chance d'aller sur le terrain, elle n'avait pas pu prouver ce qu'elle valait en interrogatoire, mais dès que l'occasion de présenterait, elle n'hésiterait pas. Elle recracha la fumée inhalée précédemment avant de répondre :

« J'aime beaucoup les interrogatoires, et j'ignore pourquoi ça m'attire autant ! C'est peut-être... parce qu'on peut avoir un contact direct avec le suspect. On doit avoir la pression mais ça doit être très intéressant à vivre. J'ai pas encore eu l'occasion d'interroger quelqu'un lié à une enquête, j'espère que ça ne tardera pas ! Et toi ? Je suppose qu'en tant que profiler, tu en as déjà fait. »

Oui, il avait certainement eu la chance qu'elle n'avait pas encore eu. Cependant, il fallait être logique : lui était un profiler, un vrai, alors qu'elle n'était encore qu'étudiante. Il était normal qu'il ait vécu plus de choses qu'elle. Et puis, peut-être que dans le futur elle pourra montrer de quoi elle est capable auprès de son équipe. En fait, même pas besoin d'un "peut-être" car Juliette savait que ce moment arriverait un jour ou l'autre. Elle ne connaissait pas encore la durée de son stage donc elle faisait son maximum pour rester le plus de temps possible. Pour l'instant, elle ne contentait d'attendre un peu, de se familiariser avec ses collègues et de faire du mieux qu'elle pouvait tout simplement. Histoire de ne pas laisser le silence s'installer entre eux-deux, elle décida de poser une question à son tour :

« Tu connais beaucoup de monde de notre équipe ? Personnellement, je n'ai pas encore pu tous les rencontrer et j'aimerais beaucoup faire leur connaissance. »

Y'avait pas à dire, même si ce boulot était intéressant, il était avant tout très compliqué. En fait, le plus difficile à faire, c'était surtout de penser la même chose que les criminels en question. Se mettre à leur place, avoir le même raisonnement, réagir de la même façon … En bref, il fallait aimer les devinettes, les énigmes. Et pour ce qui était de ce genre de choses, Alexei avait apprit à les apprécier au fur et à mesure. Et pour ce qui était des interrogatoires, et bien il usait de ses capacités développées au KGB. Quoi ? Ah bah bien évidemment … Faut pas croire que ces gens là sont des rigolos, hein ?! Bien sûr que non. Pour être franc, ces types là sont même prêts à tuer pour simplement obtenir ce qu'il veulent. Bon, c'est vrai, … Sont parfois un peu trop extrémistes ces Russes, je vous l'accorde. Mais après tout … Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ? Ouais … Avec leurs solutions un peu brusques, ce genre d'expressions collait plutôt bien à ces agents. Depuis qu'Alexei y travaillait, il y avait toujours quelques agents qui avaient des méthodes un peu trop expéditives. Et justement, notre bon samaritain et espion malgré lui, essayait de régler ce genre de problèmes.

Quoique par moment, quand la situation était trop tendue, il n'hésitait pas à supprimer ceux qui lui faisait de l'ombre ou qui osait balancer un ou plusieurs renseignements sur des projets secrets. Pas plus tard qu'il y a deux ans, un gars avait voulu trahir la Patrie Russe en essayant de suivre Alexei pour en informer Hotchner. Malheureusement pour lui, l'Agent Spécial Ivanovitch avait été prévenu à temps et avait entraîné la balance à temps dans un guet-apens. L'homme fut tué d'une simple balle de fusil-sniper dans la tête, histoire de ne pas trop le faire souffrir. Principe de qualité chez les Russes. Moins ça prend de temps et plus c'est efficace, mieux c'est …

Il pensait à tout cela, en fumant, jusqu'à ce que Juliette ne donne son point de vue. Pour elle aussi ce métier de profiler était dangereux. Mais comme Alexei, elle pensait que cette prise de risques en valait la peine. Elle avait même ajouté que ce genre d'expérience était unique, puisque chaque tueur était différent. Elle disait qu'il suffisait simplement d'être prudent, de faire attention. Elle n'avait pas tord … En fait, il s'agissait – comme dit précédemment – d'être plus malin que le criminel dans le but de le voir derrière les barreaux. Juliette pensait d'ailleurs qu'Alexei en avait certainement mené. Oui, effectivement. Cela dit, depuis qu'il était arrivé sur Quantico, il n'avait pas eu le temps de s'y remettre, depuis sa première enquête sur le territoire américain. Mais il pensait bien avoir un ou deux suspects à interroger prochainement. Qui sait ?

« Si j'en ai déjà fait ? Oui, bien sûr ! J'ai bossé il y a longtemps avec des flics. C'est comme ça que j'ai appris. C'était dur, ils étaient assez vaches avec moi. Faut dire que depuis mon enfance, le travail compliqué et parfois même cruel, ça me connait. En même temps, ils me « malmenaient » en me disant purement et simplement que c'était de cette manière qu'il fallait agir pour en tirer meilleur parti sur les interrogatoires. Faire craquer le suspect en question. C'est sadique, mais autant te dire que ça rapporte. Pour sûr ! Et puis, j'étais dans le domaine du trafic et compagnie. J'enquêtais principalement là-dessus. Les armes et l'alcool. J'infiltrais des réseaux pour coincer les méchants. C'était excitant, dangereux … Mais j'adorais ça. Maintenant, je … Je suis ici, à Quantico, pour faire valoir mes qualités d'agent dans un nouveau milieu, quelque chose d'un peu plus vaste, tu vois. Cela dit, c'est toujours quand même centré sur le terrorisme. Dernièrement, j'ai enquêté sur un tueur en série, qui contrôlait un réseau des années auparavant. Ce type là, était un expert en bombe. Il s'amusait à placer des explosifs dans des caves ou des garages. Il se faisait passer pour un plombier, un électricien … Et il faisait sa petite affaire avant de repartir … Et à chaque fois, cet enfoiré faisait en sorte de tuer des familles similaires. Toutes semblable. Un couple, vivant avec deux enfants. On l'avait coincé deux semaines après avoir été prévenu de l'affaire. »

Il tira deux trois bouffées sur sa cigarette, avant de continuer …

« Cet interrogatoire avait été musclé. Mais au final, on avait réussi à le faire avouer. »

Quelques secondes après, Juliette avait enchaîné sur leur équipe. Elle avait demandé à Alexei s'il en connaissait quelques membres. Bien entendu. Il en connaissait deux pour être exact …

« Et bien, je connais Destiny et Luna depuis que je suis arrivé ici. De bonnes amies. Je pense que tu fais en sorte de les connaître tous petit à petit. Tu verras … Avec le temps qui passe ça ira très vite. Je ne m'en suis moi-même pas rendu compte. »

[HRP : Désolé pour le petit temps de réponse, je cherchais l'inspiration ! ^^' En espérant que ça te plaises ! ]

Juliette écoutait Alexei comme lui venait de le faire, tout en fumant. Il devait prendre ses paroles au sérieux, mais ne pas juger ses dires très constructifs étant donné qu'elle était encore une apprentie. Au fil du temps, elle gagnera de l'expérience mais pour le moment, elle se raccrochait à ce qu'on lui avait dit, ce qu'elle avait lu, et ce sur quoi elle s'était renseignée pour continuer son travail. Bien qu'il soit dangereux parfois, elle se sentait dans son élément. Cependant, elle ne participait pas autant qu'elle le voudrait aux enquêtes. Là, c'était la même situation : laisser le temps s'écouler en faisant du mieux qu'elle pouvait, c'était tout ce qu'elle devait faire pour s'améliorer. Jusqu'à ce qu'elle termine son stage et retourne à l’Académie du FBI devant un bureau, assise sur une chaise, prenant des notes. Honnêtement, elle préférait ne pas penser à ce futur-là. Si ça se trouve, les chefs l'embaucheront au Behavioral Analysis Unit après une enquête corsée où ses efforts auraient porté leurs fruits. Bon, ce n'était pas encore arrivé mais son ambition la poussait à aller plus loin. Si on ajoutait sa nature de rêveuse et son imagination, il pourrait très bien y avoir une autre fin à cette histoire.

L'étudiante buvait les paroles de son collègue comme elle s'accrochait aux mots d'un livre -et tout le monde sait comme la lecture est importante pour elle-. Son discours était assez long mais ses remarques étaient constructives et elle notait quelques éléments dans un coin de sa tête, qu'elle recopierait ensuite quand elle rentrera au bureau. Au milieu de tous ces dossiers, elle trouverait bien une feuille vierge sur laquelle écrire les informations qu'elle venait de retenir. Elle tira une fois sur sa cigarette avant de sourire et de commenter :

« Même si ça a été difficile, vous l'avez eu. Je pense que c'est ça qui compte le plus au final. »

Alexei répondit en suite à sa question posée peu avant et aucun des deux noms cités ne lui était familier. C'était sûrement des filles de l'équipe et, comme il lui disait, Ju ne tarderait pas à faire leur connaissance. De plus, les bureaux de l'équipe était souvent rassemblés et on pouvait facilement parler à travers la pièce. Lorsqu'elle entendrait un prénom encore inconnu pour elle, elle commencera la conversation et tout ira pour le mieux. Personne n'allait la manger, après tout. Surtout qu'elle connaissait des agents de la première équipe, comme Emily et Jennifer, qu'elle avait aidée quand cette dernière avait trop de dossiers à trier. Elle se souvenait encore de son découragement et, en contraste, de la bonne humeur de JJ face aux piles de paperasse.

« Je ne tarderais pas à les rencontrer, je n'en doute pas. Pour ma part, j'ai fait connaissance avec Natasha, elle est stagiaire aussi dans l'équipe. Je connais Aymrick également, je l'ai rencontré avant de rentrer au BAU. », expliqua-t-elle.

Juliette ne souhaitait pas étaler sa vie, notamment sur sa relation avec Aymrick qui était particulièrement compliquée. Elle avait passé deux nuits chez lui : l'une dans son canapé alors qu'elle était ivre et l'autre dans son lit, dans ses bras. Enfin, il restait un amour d'une nuit mais le retrouver au bureau était très gênant, surtout pour elle. Alors qu'elle repensait à leurs retrouvailles lors de son entrée au BAU, elle termina sa cigarette et, avec un léger soupir, la jeta et l'écrasa au sol.

Effectivement, Alexei avait eu du mal à choper cet individu. De plus, l'entretien avait duré une plombe. Mais de son côté, notre agent russe savait à quoi s'en tenir. Les personnes coriaces, il savait ce que c'était. D'ailleurs, il trouvait toujours ce malin plaisir à faire craquer les coupables. Il aimait les voir trembler, voir les des gouttes de sueur perler sur leur front ... Par moment, Alexei avait aussi remarquer le fait que certains pouvait jouer avec leurs doigts. Et puis au bout du compte, et bien il finissait par avouer. Ouais ... Y'avait pas à dire ! Dans ce métier, il fallait une certaine dose de sang-froid. Et en parlant à Juliette, Alexei avait décelé en elle, une femme sérieuse et déterminéé ! Un genre de personne auquel notre Agent et Superviseur Russe ne restait pas indifférent ...

« Oui, c'est sûr. Je prends cela comme étant le principal ! »

Il eut un petit moment de pause, après quoi, il avait appuyé son affirmation, en continuant sur sa lancée :

« D'ailleurs, j'ai l'impression de voir en toi, un très bon agent ! Quelqu'un en qui, on peut être sûr d'avoir confiance ! De plus, tu m'as l'air franche et honnête ! Ce qui pour moi, sont des qualités qualifiées de primordiales, dans ce milieu. Je suis sûr que tu parviendras à tes fins, très prochainement. Pour être honnête également, j'y crois ! »

Quand Alexei avait donné les noms de quelques unes de ses collègues, Juliette lui avait expliqué qu'elle connaissait un certain Aymrick et une certaine Natasha ... Natasha ... Ce nom lui disait quelque chose ! Oui, bien sûr ! C'était elle qui était très proche de ce cher Hotchner ! Ce chef d'équipe sur lequel notre agent caucasien avait établi un dossier, pour en apprendre d'avantage. À ce propos, il espérait bien pouvoir la rencontrer un jour. Il se disait que cette prochaine entrevue pourrait être intéressante.

Quelques minutes plus tard, Juliette avait fini sa cigarette et l'avait écrasée. Alexei en avait déduit qu'elle avait quasiment fini sa pause. Et pour Alexei, s'en était de même ; il avait tiré la dernière bouffée de nicotine et avait recrâché un nuage de fumée. Après quoi, enlevant ses lunettes noirs, il fixait donc Juliette de ses yeux noisettes. Chose qu'il ne faisait que très rarement. Quelque chose d'assez impressionnant ...

« Bien ! Je pense ne pas te déranger plus longtemps. Nous aurions certainement d'autres occasions de se voir, puisque nous travaillons ensemble ! Passes une bonne journée ! »

Qui plus est, il la trouvait déterminée, sérieuse et ... Mignonne ! Notre ami russe ne pouvait pas le cacher.

Toute l'affaire dont parlaient les deux collègues faisait douter Juliette. Vraiment, elle avait peur de ne pas être à la hauteur de ce métier, de s'en aller dans la mauvaise direction. Au pire, elle retournerait à l'Académie du FBI et deviendrait une simple agent, sans se poser de questions. Non, cette solution ne lui était pas envisageable et, quelles qu'en soient les conséquences, elle serait remplie de regrets et se décevrait elle-même. Trop fière pour cette dernière solution, elle se rassura vite : Alexei était un agent qualifié qui connaissait le métier et qui avait de l'expérience sur le terrain, en interrogatoire et tout ce qui s'ensuivait, alors qu'elle n'était une apprentie qui n'avait pas terminé ses études. La jeune brune se dit qu'elle avait encore toutes ses chances devant elle, qu'il ne fallait juste pas les rater et passer à côté comme une ignorante. Lorsqu'elle quittera ce stage, c'est-à-dire le plus tard possible, elle essayera d'entrer au FBI, comme Natasha le lui avait conseillé, tout en continuant ses études de criminologie. Comme cela, elle pourra entrer plus facilement au BAU par la suite. Ça, c'était un bon plan pour l'avenir.

Alexei dévia ensuite sur les qualités qu'il fallait posséder pour être agent. Enfin, presque. C'était les qualités de Juliette, pas n'importe lesquelles. Il ne cessait d'ajouter des adjectifs sur sa personne et il lui parut que ce moment dura une éternité. En effet, il était rare que quelqu'un lui parle comme lui venait de le faire et, à vrai dire, elle n'y était pas vraiment habituée. Faire son éloge, se lancer des fleurs, parler d'elle tout le temps, ce n'était pas son truc. Elle préférait rester discrète et plutôt réservée, même s'il lui arrivait de se faire connaître bien souvent. Tout cela la fit sourire et la rendit assez fière ; elle trouvait qu'un tel avis d'un agent réel était très encourageant et méritait de poursuivre ses efforts pour réussir. Elle passa une main dans ses cheveux bouclés pour cacher son embarras.

« Merci, c'est gentil, fit-elle en souriant. J'espère pouvoir vite réussir aussi, tu sais. Je pense que ce stage va beaucoup m'aider ! »

Après ses paroles, l'étudiante avait jeté sa cigarette consumée par terre sans réfléchir. Elle récupérait ainsi de anciens automatismes qui avaient disparus de sa vie en même temps que le tabac. Alexei remarqua son geste et fit de même quelques secondes après elle. Il retira ensuite ses lunettes qui cachaient son regard, initiative à laquelle ne s'attendait pas Ju'. Elle qui pensait trouver un regard froid et dur plongea dans les yeux bruns envoûtants de son collègue. Lorsqu'il parla, elle eut du mal à se détacher de cette vision et acquiesça ses propos à contre coeur. Oui, ils se reverraient bien à l'intérieur du BAU, surtout qu'ils étaient dans la même équipe. Que demander de plus ? Elle lui sourit, avant de se diriger vers l'entrée du bâtiment. Avec cette rencontre et cette conversation plus qu'intéressante, elle avait oublié qu'une pile de dossiers l'attendait sur son bureau.

» Absense courte mais absence quand même !!
» Sortie de classe [Nolan]
» Dominique Jane (à reprendre)
» Retrouvailles émotives [Pv Alexei ]
» We need to talk [PV Alexei] [Terminé]

« C'est quand même plus classe de reprendre la cigarette que de reprendre la couture. » Kad et Olivier [Pv Alexei]

« C'est quand même plus classe de reprendre la cigarette que de reprendre la couture. » Kad et Olivier [Pv Alexei]

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