L’enquête venait toujours de se terminer, Natasha rentrait chez elle, accueillie par Allison, voyait les derniers détails avec la nourrice, la remerciait une fois de plus, lorsque son portable sonna, l’obligeant ainsi à décrocher. Elle lança tout de même un coup d’œil sur le numéro qui s’affichait et aussitôt, se mit en mode alerte. Abby. Elle avait décroché, et avait entendu, à l’autre bout du fil, sa meilleure amie qui tentait d’articuler quelques phrases. En réalité, elle n’en n’avait pas eu besoin, puisque l’agent fédéral avait tout de suite compris ce qu’il se passait ; l’accouchement débutait. Elle demanda à la baby-sitter de a filleule si elle pouvait aller à l’hôpital le plus proche afin de les prévenir de l’arriver d’une patiente, tandis qu’elle, elle allait chercher sa meilleure amie. Son boulot étant parfois vraiment stressant, elle parvenait toujours à garder son admirable sang-froid, et c’est ainsi qu’elle était arrivée chez Abigail, l’aida à monter dans sa Ford Mustang GT, et qu’elle l’emmena. Ce n’était pas le premier accouchement d’Abigail, et comme la fois précédente, Natasha avait promis à sa meilleure amie de lui tenir la main pendant qu’elle donnerait la vie. Elle savait qu’elle le regretterait parce que ses tympans et ses doigts en souffriraient, mais c’était pour Abigail, alors elle le ferait.

A présent, Abigail était à demi-assise sur son lit d’accouchement, et la jeune femme se trouvait à ses côtés. On pouvait se demander qui des deux amies souffrait le plus ; sous les efforts que lui demandaient l’accouchement, Abigail serrait tellement la main de Natasha que celle-ci ne sentait plus le sang circuler et craignait de ne plus pouvoir signer ses rapports pendant de longs mois. De même, les cris de son ancienne colocataire résonnaient des ses tympans comme un coup de marteau l’aurait fait, et ce n’était pas pour lui plaire. Non vraiment, être à côté d’une femme en train d’accoucher ne donnait aucunement l’envie d’avoir des enfants. C’était ce que se disait Natasha. Cette dernière planta son regard argenté dans celui indigo de son amie d’enfance. Ne pas y arriver ? Mais pouvait-on, au moins, ne pas arriver à accoucher d’un enfant ? D’accord, ce n’était sans doute pas la chose la plus aisée, mais tout de même ! S’il y avait le moindre problème, les médecins et les sages-femmes feraient un péridurale, et tout serait parfait. Elle posa sa main libre sur les cheveux trempés de sa meilleure amie, et du bout du pouce, elle caressa son front. Geste rassurant qu’elle faisait souvent, avant de dire une ou deux phrases qui avaient pour but d’être réconfortantes, sans qu’elle ne puisse le jurer.

Mais non, tu vas y arriver, et tu auras un magnifique bébé, d’accord ? Parce que t’es Abigail, et que t’as pas le choix, je ne suis pas en train de perdre l’usage de ma main droite pour rien, ok ?

Elle avait tenté l’humour, mais n’était pas certaine que ce soit le moment adéquat. C’était, de toute façon, plus fort qu’elle. Depuis le début, elle lançait de nombreux coup d’œil vers les médecins, et l’air de ceux-ci n’avaient rien de rassurant. Elle savait qu’Abigail l’avait remarqué, mais ce n’était pas ça qui l’inquiétait le plus. On leur annonça que la tête était sortie, et que les épaules étaient en train de passer. Elles attendaient. Enfin, Natasha attendait, puisqu’Abigail était occupée. Voyant les traits tordus en une image de douleur des plus profondes, l’agent du FBI confirmait son idée de ne pas avoir d’enfants. Du moins, pas dans un futur proche. Déjà parce qu’elle ne pourrait rester chez elle pendant son congé maternité, mais ensuite parce que la simple pensée de ne pas avaler une goutte de café l’offusquait, et enfin… Eh bien parce qu’elle ne voulait pas souffrir des heures durant ! En fait, elle voulait bien avoir directement l’enfant… L’adoption ? C’était bien trop long ! Oui, Natasha était difficile. Mais elle n’avait jamais prétendu le contraire.

Les doigts de Natasha étaient tellement contractés les uns contre les autres qu’elle se demandait si Abigail n’était pas en train de les lui arracher. Elle faisait balancer son regard de sa meilleure amie à la sage-femme, puis de la sage-femme à Abigail. Celle-ci semblait avoir retrouvé tout son courage et toutes ses forces pour pousser encore, jusqu’à mettre un terme à ses douleurs incessantes. Et enfin, elle y parvint. L’enfant se mit à pousser des pleurs stridents – très peu agréable à l’oreille, d’ailleurs – et Natasha vit un sourire étincelant venir illuminer le visage de son amie de toujours. La sage-femme enveloppa le nouveau-né dans une couverture avant de le tendre à la jeune maman qui la prit dans ses bras, après avoir lâché la main de Natasha. Celle-ci regarda ses doigts endoloris, et tenta de les bouger… Ils devaient être cassés. Plus aucun ne lui obéissaient et sa main était encore plus blanche qu’ordinairement. Elle la secoua afin de permettre le sang de circuler à nouveau dans son système sanguin, et posa les yeux sur sa meilleure amie, un fin sourire sur les lèvres. Elle était heureuse pour elle, oui. Elle ne pouvait que l’être. Heureuse, et fière. Contrairement à la plupart des personnes, le fait de voir un nouveau-né ne lui donnait pas plus envie d’avoir des enfants. Lorsqu’Abigail murmura le nom de sa fille, Natasha écarquilla les yeux, abasourdie. Natasha ? Voulait-elle réellement donner ce prénom à sa fille ? Pour qu’elle devienne comme l’original ? Il ne valait mieux pas. Mais avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre quoique ce soit, les yeux d’Abigail se fermèrent, ses bras se desserrèrent autour de Kelly, sa tête retomba mollement sur l’oreiller. Natasha ne comprit pas.

La sage-femme récupéra l’enfant, elle devait, de toute façon, la laver et la préparer, tandis que tout le reste de l’équipe médical demandait à Natasha de sortir. Celle-ci obtempéra à contre cœur. Elle n’avait pas le choix. A travers la vitre, elle put les voir s’activer autour de sa meilleure amie, et cela n’était pas pour la rassurer. Pas plus que les mots prononcés par le médecin. Hémorragie. Abigail faisait une hémorragie. Non, ce ne pouvait être possible. Elle ne bougea pas, ses yeux restant collés contre la vitre, la peur la gagnant petit à petit. Sans s’en apercevoir, elle attrapa une longue mèche et joua avec, nerveusement. Elle aurait volontiers pris un café, mais redoutait que l’état de sa meilleure amie n’empire durant son absence. Elle attendit donc. De longues minutes. D’interminables secondes. Son cœur battait la chamade, ses mains tremblaient et les larmes menaçaient de venir attaquer ses perles grisâtres d’un instant à l’autre. La panique la gagnait peu à peu. Comme un poison qui se répandrait dans ses veines pures. Elle finit par se détacher de la vitre, incapable d’en voir plus, et s’assit juste à l’autre bout du couloir, par terre. Elle se fichait des chaises qui étaient vides à quelques mètres de là. Sortant fébrilement son cellulaire de sa poche, elle composa le numéro de sa collègue ; Ashley Seaver. Celle-ci décrocha plus rapidement qu'elle ne l'aurait espéré et, les tremblements dans la voix, elle la prévint qu'il y avait quelques problèmes qui l'empêcheraient sans doute d'arriver à l'heure au boulot le lendemain matin. Après que son interlocutrice lui eut posé la question, Natasha lui expliqua brièvement la situation et ne put empêcher les sanglots de la secouer. Elle avait peur. Peur de perdre Abigail. Son Abigail. Sa meilleure amie. Cette pensée la fit frissonner, et elle ramena ses jambes à elle, et enfoui sa tête dans ce mince espace.

Elle ne sut combien de temps elle resta assise sur le sol froid de l’hôpital, mais ce fut le médecin qui lui fit relever la tête. Il arborait un air grave, et attendit calmement qu’elle se relève pour commencer à parler. Elle l’écouta lui expliquer le problème d’Abigail. Tout ce qu’elle retint, et comprit, fut que sa meilleure amie perdait beaucoup trop de sang pour que ce soit normal. Elle le coupa dans ses explications savantes en lui demandant, sur un ton tranchant, comment on pouvait la soigner. Il se tut un court instant, ne faisant qu’accroître la colère naissante de Natasha. Il prit tout de même la parole ; il fallait, en premier lieu, stopper l’hémorragie. Ce qu’ils étaient parvenus à faire. Mais à présent, il fallait de toute urgence lui faire un don de sang. Et c’était là que le problème surgissait. Le temps de trouver un donneur, Abigail avait toutes ses chances de mourir. A ces mots, Natasha parla, sans même réfléchir.

Je lui donne le mien. On a le même groupe sanguin, et même si ce n’est pas le cas, je suis O négatif ; donneur universel.

Elle s’était exprimée sur un ton sec, qui ne donnait pas de refus possible. Le médecin acquiesça, mais vérifia quand même que les dires étaient exacts. Lorsqu’il revint, Natasha était déjà assise dans la chambre d’Abigail, manches relevées, et tendait son bras droit à l’infirmière qui tenait une imposante aiguille dans les mains. Celle-ci lui demanda si elle avait divers troubles de la santé, ce à quoi Natasha répondit par la négative. Elle tourna la tête lorsque l’aiguille se planta dans sa veine et ne retint pas une grimace en sentant le léger picotement lui tirailler le bras. Elle ne craignait pas les aiguilles, mais n’était pas amie avec pour autant. L’infirmière dut, cependant, retirer vivement l’aiguille de son bras, et tendit la seringue au médecin. Elle se retourna ensuite vers Natasha qui avait légèrement fermé les yeux. Elle remarqua qu’elle saignait toujours, ce qui n’était pas habituel. Un temps soit peu inquiète, elle se tourna vers le médecin et l’appela ;

Dr Davis ? Mlle Williams saigne, elle aussi…
Ah oui, j’ai dut oublier de le préciser ; je suis hémophile. Mais ne vous en faites pas, d’ici dix minutes, ç’aura arrêté de saigner… J’ai l’habitude, répondit Natasha, sur un ton tendre et faussement enjoué.

Oui, elle avait l’habitude, et même si elle pouvait mourir d’une simple coupure, elle savait aussi qu’elle ne risquait rien avec une simple piqûre.

Samantha était encore au travail, plongé dans des recherches d'une carte de crédit qu'une disparue avait récemment utilisée pour acheter des billets d'avion. Surement pour s'enfuir pensa Sam. Son téléphone sonna et elle mit au moins une bonne dizaine de secondes avant de s'en rendre compte, tellement absorbée dans ses recherches. C'était ça quand passait sa vie au travail. Elle décrocha sans se douter une seconde de qui était au bout du fil, elle n'avait pas pris le temps de regarder. Sam sortit un Emia, croyant que c'était soit sa collègue ou soit son supérieur. Elle faisait à peine attention à la conversation, elle regardait toujours l'écran de son ordinateur tout en faisant défiler la page avec sa souris. Et ce n'est que quand elle entendit Abigail Chase qu'elle se retourna vivement en faisant maintenant dos à son écran. Elle n'avait rien suivi de ce qu'avait dit cet inconnu au téléphone et lui demandé de tout lui répéter. Elle sut alors qu'Abigail était rentrée à l'hôpital, et qu'elle avait accouchée mais qu'il y avait eu des complications. Le médecin ne put finir sa phrase qu'elle avait déjà raccroché. Elle informa son supérieur qu'elle devait s'absenter et sans même lui laisser le temps de répondre elle partit.

Elle attrapa sa veste et courut jusqu'au parking où elle retrouva sa voiture qui était garée. Elle démarra en trombes et fonça jusqu'à l'aéroport où là elle pourrait prendre un avion jusque Washington. Elle prit des billets et après une demie-heure d'attente insoutenable, elle put enfin embarquer. La durée du vol lui paraissait une éternité et pourtant il n'y avait qu'une petite heure de vol. L'avion atterrit et heureusement pour Sam qui avait passé l'heure à s'arracher les bouts de peau de ses lèvres jusqu'à sang -chose qu'elle faisait quand elle était stressée. Elle sortit de l'aéroport et leva la main pour appeler un taxi. Elle donna l'adresse au conducteur et enfin elle était arrivée à l'hôpital. Elle passa à l'accueil où elle demanda la chambre de mademoiselle Chase et quand on lui donna elle courut jusqu'à cette chambre manqua quelques fois de bousculer des personnes. Et enfin elle arriva, elle se trouvait devant la fenêtre où dormait paisiblement Abigail. Une jeune femme était assise à côté d'elle, elle l'avait déjà vu sur des photos quand elle passait chez Abigail pour savoir comment ça allait et si sa grossesse se passait bien. Elle ne se souvenait plus de son nom. Elle voulut entrer dans la chambre de la jeune femme mais elle se résigna à entrer. Elle passa une main dans ses cheveux blonds et s'installa sur une chaise non loin de la porte. Elle mit sa tête entre ses mains, et ferma les yeux. Comment tout ça avait pu se produire ?

Toujours aux bureaux après leur enquête, la jeune femme travaillait sur ses dossiers telle une agent docile. Du moins d’extérieur, car en vérité, si elle ne le faisait pas, elle allait se faire taper sur les doigts par son supérieur. Elle avait vraiment hâte de quitter le bureau - ayant fait part à son envie de devenir profiler à Hotch durant leur enquête, il lui avait proposé un stage qui commencerait dans environ deux semaines. Elle n’y tenait plus, et elle devait d’ailleurs en parler à Bradford, et à Natasha. En parlant de cette dernière, la jeune femme aux cheveux d’or l’avait vu partir quelques heures plus tôt, bien avant elle, ce qui n’avait rien de bien difficile, et elle l’avait suivie du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse de son champ de vision. Ces temps-ci, elle avait remarqué qu’elle semblait plus tendue, et Ashley s’en inquiétait. Mais elle se doutait que ça devait être en rapport avec la grossesse de sa meilleure amie, Abigail Chase, si ses souvenirs étaient bons. Elle savait qu’une grossesse ça n’était jamais facile, tout comme un accouchement d’ailleurs. En parlant d’enfants, elle repensa automatiquement à Jesse, à qui elle avait fait la promesse d’aller voir souvent après l’enquête. Une autre raison de ne pas avoir d’enfants, outre la grossesse et sa débouchée, était la peur d’avoir un enfant malformé, ou handicapé. Déjà, si un jour elle avait un enfant, elle savait pertinemment qu’elle aurait du mal à combiner vie professionnelle et vie privée, alors avec un enfant handicapé, elle n’y arriverait jamais, même si elle avait quelqu’un à ses côtés pour l’aider. Perdues dans ses pensées, elle avait arrêté d’écrire et sa main était posée sous son menton, les yeux dans le vide. De toute manière, personne ne pourrait la ramener à l‘ordre, vu que même personne n’était pas présent dans les bureaux. Dans un sens, c’était normal, comment personne pourrait-il être là ? Il y avait bien son chef qui était dans son bureau, mais il ne venait jamais la voir. Son téléphone sonna à côté d’elle, lui tirant un sursaut, et elle décrocha, prononçant un « Agent Seaver » à l’intention de son interlocuteur. Elle reconnut la voix de sa coéquipière, Natasha, bien que celle-ci était tremblotante. Elle lui expliqua qu’elle ne saurait certainement pas venir au travail le lendemain, et évidemment, la petite blonde lui demande pourquoi, sa curiosité refaisant surface. C’est ainsi que son amie lui expliqua qu’Abigail accouchait, et qu’il y avait des complications. N’en demandant pas plus, elle glissa un « J’arrive tout de suite ! » et raccrocha. Elle attrapa sa veste, son arme et sa plaque - qu’elle enlevait toujours au bureau -, et ne prit pas la peine de couper les lumières ou fermer les bureaux ; Bradford s’en occuperait, pour une fois, il prouverait qu’il était capable de faire quelque chose que lui crier dans les oreilles et lui demander ses rapports, encore, et toujours. Elle ne savait pas l’hôpital où avait été admise Abigail, mais elle était prête à faire le tour de tous les hôpitaux de la ville pour la retrouver si le besoin en était. Elle démarra au quart de tour, avec en tête l’idée ferme d’aller réconforter et soutenir son amie dans ce moment. Soit ce fut l’adrénaline du moment qui lui portait chance, soit pour une fois dans sa vie elle allait être chanceuse, car quand elle se présenta à l’accueil du premier hôpital et qu’elle demanda Mlle Chase, on lui indiqua une chambre. Elle remercia la dame d’un signe de la tête, et, en avance sur le temps et se demandant si elle était déjà sortie de la salle d’accouchement (chose dont elle était presque certaine car on lui avait indiqué une chambre et on n’indique généralement pas une sans que quelqu’un soit dedans), elle en profita pour aller chercher un café pour son amie et elle-même, ayant l’impression qu’elle n’en avait plus bu depuis des lustres. Ses deux cafés en main, elle montait les marches, la tête baissée, faisant fi des pleurs et des cris. Elle détestait les hôpitaux, car c’était le lieu qui pouvait détruire une famille, comme la construire. Elle aimait encore moins les maternité et se demandait comment les mères pouvaient rester dans ce brouhahas de pleurs et de paroles avec un nouveau-né. L’hôpital n’échappait pas à la règle, ça sentait la javel et les fleurs, ainsi que les larmes. De bonheur ou de tristesse, ça, elle ne savait pas le dire. Elle tourna la tête vers un enfant dans un lit, poussé par une infirmière, et elle grimaça. C’était horrible, un bébé qui vient de naître, tout fripé, tout rouge, et sans un cheveu sur le caillou. Elle ne comprenait pas les gens qui s’extasiaient devant un enfant de deux heures. De plus, elle ne comprenait pas pourquoi les gens disaient « Merci » quand on complimentait leur enfant. Ce n’était pas eux, si ? Enfin elle se doutait que si elle avait un enfant, elle dirait la même chose. Mais pour l’instant, loin d’elle cette idée ! La grossesse, c’était des vomissements, des évanouissements, des sueurs froides, des haut-le-cœur. Une prise de poids, le fait de devoir refaire toute sa garde robe avec des vêtements qu’on ne portera qu’une fois sauf si on devenait obèse ou si on avait un deuxième enfant (ce qui était un acte sado-maso selon la jeune femme aux yeux de métal). Le seul cadeau qu’on avait, c’était le bébé à la fin, et encore ! On ne comptait plus les gens qui abandonnaient leur enfant. Elle ne comprenait pas pourquoi elles n’avaient simplement pas avorté, mais rien n’est pire que de vivre sans un parent, et la jeune femme était bien placée pour en parler. Arrivée à la chambre en question, elle vit une femme assise près de celle-ci, mais ne s’attarda pas, poussant doucement la porte en voyant qu’Abigail dormait. Natasha était près d’elle. Elle lui sourit et vu qu’elle semblait assez bien. Lui tendant un café avec un clin d’œil, elle ne put s’empêcher de dire :

- Ne me remercie pas, tu me remercies bien assez en adressant tes prières à la grande Déesse Ashley Seaver chaque soir.

Humour certainement inutile dans un moment pareil, mais c’était plus fort qu’elle. Elle avait baissé la voix en disant ça et avait pris un ton plus grave. Pourquoi ? Simplement parce que les femmes ont été conçues pour entendre les cris d’un bébé qui pleure pendant la nuit, elles étaient donc plus sensibles aux bruits aigus qu’aux bruits graves. Elle se passait de l’expliquer à sa collègue. Elle jeta un regard au bébé dans le berceau, ou plutôt l’espèce de chose en plastique qui servait de lit au bambin. Ses yeux restèrent accrochés dessus quelques instants, avant de les reposer sur sa collègue. Au fond d’elle, elle pensait qu’il était comme les autres, tout fripé et chauve, mais elle se contenterait de dire à Abigail : « Il est magnifique, vraiment ! ». Elle était hypocrite, au fond.

Cela fait plus de 1 mois que je suis c'est Tasha pour permettre à ma maman de se reposer le plus possible avant la naissance du bébé. J'adore etre avec Tasha c'est comme une deuxième maman pour moi. Tous les soirs quand elle rentre de son travail on joue toute les deux , on regarde la télé et après avoir manger et après être partie me laver, elle me raconte se qu'elle à fait aujourd'hui et moi aussi je lui raconte se que j'ai fais. Mais je pense beaucoup à ma maman, elle lui manque mais elle l'appelle tous les jours pour prendre de ses nouvelles et pour savoir si le bébé ne la fatiguait pas trop. Un soir pendant que je faisais mes devoirs dans ma chambre, j'entendi le portable de Natasha sonner et je savais qu'elle était rentrer. Je m'apprétais à la rejoindre je l'entendit dire à quelqu'un :

" - Ne panique pas , j'arrive tous de suite !! "

Je suis remontée dans ma chambre et la regardais, par la fênetre, partir avec sa Ford Mustang GT. J'avais qu'elle larmes qui tombait le long de mes joues, il se passait quelque chose mais ne savait pas quoi. Je me remis assise sur la chaise de bureau et je finissait mes devoirs quand ma nourrice entra dans la chambre :

" - Comment sa va Allison ?? "me demanda-t-elle
" - Elle est parti ou Tasha et pourquoi était- elle si précer ?? " disais-je les larmes au yeux
" - Ne t'inquiete pas, elle est partie amener ta maman à l'hopital ... "
" - Mais pourquoi, elle va bien maman ?? " en lui coupant la parole
" - Mais oui poussin, elle est juste entrain d'accoucher "

Sur ces mots le téléphone sonna et ma nourrice alla répondre. C'était le patron à Natasha mais elle lui dit qu'elle n'était pas la pour le moment et de rappeler plus tard ou sur son portable. De mon côté je me réjouissait de la naissance de ma petite soeur, j'avais hate de la voir et de pouvoir cerer maman dans mes bras. Il se passa plusieur heures avant que le telephone ne sonna une nouvelle fois:

"-Allo" demanda la nourrice
"-Bonjours madame je vous appelle au sujet de Mademoiselle Abigail C. Chase !! "
"-Oui, il y a un probleme à son sujet ?? " dit-elle un peu inquiete
"- Et bien l'accouchement c'est bien passer mais elle a fais une hémoragie postpartum .. "
"- Oh mais c'est affreux , elle va s'en sortir ?? "
"- C'est bien partie , son amie lui a donner un peu de son sang "
"- Bon d'accord c'est gentil d'avoir appeler pour prévenir "
"- Mais il n'y a pas de quoi madame "

Après avoir raccroché, elle couru pour m'annoncer la nouvelle mais arriver à la porte de la chambre elle m'entendit pleurer et elle se dit donc que j'avais dû entendre la conversation:

"- Ne pleure pas Allison, tu veut qu'on aille à l'hôpital pour aller les voirent ?? " me demande t-elle en me serant dans ses bras pour me consoler
"- Oui " continuant de pleurer

Elle me donna une petite veste et on pris la direction de l'hôpital. Arriver là-bas, je me suis réfugier dans les bras de Tasha qui avait un pansement sur le bras. Elle m'expliqua se qui s'était passer tous en marchant vers la chambre ou maman était entrain de se reposer. Elle me posa par terre et me pris par la main tous en entrant dans la chambre de maman.