Ce jour-là, Gillian était arrivée plus tôt au travail. Certes, elle avait un dossier compliqué à traiter aujourd'hui avec un patient, mais ce n'était pas la raison pour laquelle les lieux étaient déserts lorsque ses hauts talons claquèrent sur le carrelage froid du hall du FBI. La jeune femme salua le vigile qui gardait l'entrée du building et pénétra dans l'ascenseur. Elle ne monta pas à l'avant-dernier étage où se trouvait son bureau. Bien sûr, par réflexe, elle faillit appuyer sur ce bouton mais elle se ravisa au dernier moment et descendit son doigt un peu plus bas. Elle avait veillé à ne pas se servir de sa main gauche, où son petit doigt cassé la faisait encore souffrir. Souvenir de sa séance d'hypnose avec l'agent St John... Elle avait refusé de consulter un médecin par peur qu'on ne lui pose un plâtre. Elle se balladait donc toute la journée avec un bandage discret qui maintenait le doigt cassé lié aux deux autres doigts les plus proches. Un bout de sparadrap un peu merdique, il fallait le dire...
Elle se rendit donc à l'étage des inspecteurs, là où travaillait son amie Caitlin. Gillian et elle se connaissaient depuis plusieurs années déjà, la première fois où elles s'étaient rencontrées, Kate avait été envoyée par ses supérieurs au Groupe Lightman. Lorsque le FBI avait choisi de s'offrir les services du groupe, ils avaient tout d'abord envoyé Ben Reynolds comme agent permanent aux côtés des deux associés. Mais lorsqu'il s'était fait tirer dessus en mission, le FBI avait suspendu leur contrat. Quelques temps plus tard, ils avaient envoyé Kate Sweet pour une affaire, puis avaient définitivement résilié leur contrat. Les deux jeunes femmes avaient très vite sympathisé, et avaient gardé contact après que l'affaire ai été classée. Les années passant, elles étaient devenues très proches.

Finalement, le FBI avait repris le docteur Foster à son service. Elle uniquement, car ils avaient un peu de mal avec Cal. Ce dernier ne leur facilitait pas la tâche à vrai dire. Et c'est ainsi que Gillian avait pu être accueillie sur le lieu de travail de Kate. Pour elles, c'était vraiment l'idéal : elles allaient pouvoir passer encore plus de temps ensemble. Mais le destin en avait visiblement décidé autrement car Kate semblait un peu distante ces derniers temps. Et pour cause... Elle revenait d'une mission qui avait apparement été assez mouvementée. Lorsque Gillian l'avait appris, elle avait aussitôt voulu se rendre auprès de son amie, mais ses supérieurs l'en avaient empêché car ils jugeaient les deux jeunes femmes trop proche pour y mêler la psychologue. Mais Gillian voyait bien que cela ne tournait pas rond : elle avait souvent aperçu le visage blême de Kate au détour d'un couloir. Son amie étant escortée en permanence de son équipier, Gillian n'avait jamais pu l'approcher. Mais ce matin-là, la voie était libre...

Lorsqu'elle arriva devant son bureau, la porte était entrouverte. En y jetant un oeil, elle vit son amie affairée à préparer le café. Gillian frappa doucement et poussa un peu la porte pour dévoiler sa présence. Kate avait l'apparence de quelqu'un qui allait bien, mais Gillian était experte en sciences du comportement : elle voyait bien que ça n'allait pas du tout. Elles devaient avoir une vraie conversation à son sujet. D'une voix douce, elle la salua, préférant commencer par un ton enjoué pour ne pas plomber trop vite l'ambiance.

- Salut... Tu es tombée du lit ce matin ?

Hum, super Gillian... Non vraiment, elle ne savait pas trop par où commencer. Autant se jeter à l'eau tout de suite...

- Kate... J'ai comme l'impression que tu m'évites ces derniers temps. Qu'est-ce qui se passe ?

Voilà, c'était fait. Coincée dans son bureau, elle n'allait pas pouvoir éviter la question trop longtemps.

En effet, seatle m'avait envoyer consulter ce fameux cabinet. A force de se rencontre, de se croiser un lien était né et avait grandit. Maintenant on était dans les même locaux ou presque.
Kate se sentait humainement très proche de Gillian, mais même si elle sait que c'est un être humain comme un autre, Caitlin était resté discrète pour une fois sur sa vie. Elle ne voulait pas que sa copine s'inquiète pour elle et puis zute chaque chose à sa place, et pourtant kate adorait appeler une copine quand ça n'allait pas etc
Non Gillian c'était pas une ami pour le moment, juste une copine pour les bons moments.
Caitlin se sentait honteuse de garder cette distance, elle ignorait si sa collègue le santait.
Mais kate avait trop peur des conséquences et surtout elle s'était battu pour bâtir cette vie et elle tenait à la garder. Bref, une relation dure à expliquer donc...

Si, par contre, elle était au courant pour sa stérilité, mais ça, elle l'avait plutôt bien prit, passé le choque ça allait.

Tout avait bien commencé, enfin bien, pas de choses négative pour le moment.
Malgré le ton doux et enjoué, du meme genre que celui que Kate aurait put employé. Caitlin sursauta légèrement, c'est donc la main sur la poitrine et le sourire au lèbre qu'elle répondit puis se levant afin de rejoindre son interlocutrice.

Hey! Salut, euh, non pourquoi tu fais une enquête.Dit elle avec ironie Tu sais très bien que quand je suis pas à la bourre j'aime de temps en temps venir de bonne heure profiter du calme temporaire.

Oui, car il faut bien l'avouer Caitlin était plus du genre d'etre à la bourre que en avance...enfin ça dépendait de pas mal de truc, mais surtout de son était d'esprit bref rien de bien important
Elle s'était permit l'ironie, car elle voyait bien au visage du dr foster, que quelque chose n'allait pas. Elle commençaient à se connaitre sur certains points. La jeune femme se jeta à l'eau ce qui fit sourire brièvement l'agent sweet
Gêné et mal à l'aise par la question, Kate répondit :

Euh, eh bien ton impression est fausse, je vais ni moins ni mieux que d'habitude!!

Kate ne mentait pas, elle se sentait bien. Et comme les deux femmes se ressemblait elle savait qu'elle était partie pour un moment, elle fit donc exprès de ne pas rajouter quelques chose après la réponse

Les réflexes scientifiques de Gillian se mirent aussitôt en action. Ses yeux se focalisèrent sur la gestuelle de Caitlin ainsi que sur ses micro-expressions. Elle écouta également avec attention le ton de sa voix pour y déceler une quelconque émotion. Kate avait sursauté lorsque la psychologue s'était adressée à elle, c'était bien la preuve qu'elle n'était pas tranquille en ce moment. Deuxième indice : la jeune femme s'était tournée vers elle avec sa main sur la poitrine et ne l'avait pas baissée depuis. Restée dans cette position, elle plaçait inconsciemment une barrière physique entre elle et Gillian. Cette barrière était également le moyen pour Kate de se rassurer par un auto-massage. Pas de façon consciente, bien sûr, mais c'était le réflexe de tout être humain se sentant mal à l'aise. Se masser la nuque, poser la main sur ses cuisses, se frotter le bras, tout cela était destiné à se détendre. Elle remarqua beaucoup d'hésitation dans ses réponses , mais surtout, Kate avait utilisé les mêmes termes présents dans la question de son amie pour y répondre : c'était un signe de mensonge, ou du moins, du peu de confiance en soi. Conclusion ? Kate n'allait pas aussi bien qu'elle le prétendait. Sinon pourquoi mentir à Gillian ? La jeune femme referma la porte derrière elle pour qu'on ne les dérange pas.

- Kate, tu parles à une psy, là... Je ne suis pas comme tes autres collègues qui ne voient pas les signes ou qui les ignorent par facilité. Tu n'es plus la même depuis cette mission, je le vois bien.

Gillian respira un bon coup, et plongea ses yeux sombres dans ceux de Caitlin avant de reprendre.

- Ils ne m'ont pas laissé t'approcher. Pourquoi ?

La situation avait certainement dû déraper pour qu'on cache la vérité à d'autres membres du FBI. Et cacher ce genre de chose à une experte en détection de mensonges, ça n'avait rien d'innocent... et c'était fortement déconseillé. Gillian était d'un naturel très calme, mais cela ne lui posait pas problème de remettre en question la hierarchie et de l'affronter si besoin était. Il y avait anguille sous roche et elle le savait. Le problème, c'est qu'elle ignorait tout de la gravité de la situation.