Nolan se sentait heureux aujourd'hui. En ce début de week-end, il allait retrouver sa dulcinée. Celle avec qui il partageait sa vie depuis plus de quinze mois maintenant. Celle avec qui il avait promis de se fiancer. Celle avec qui il voulait terminer sa vie. Aujourd'hui, notre chirurgien allait retrouver Nika, sa chère et tendre, qui exerçait le métier de journaliste à Washington. En parlant de journal, il adorait lire et relire tous les articles de la jeune femme brune en qui il reposait une entière confiance. Il savait qu'avec elle, il pouvait s'adonner à ses plaisirs meurtriers tout en restant couvert. Cette femme était pour lui un tout. La seule chose qu'il était obligé de subir, c'était la distance qui les séparaient tous les deux. Par moment, rien que cela pouvait le replonger dans une solitude aussi cruelle que la mort de ses parents. Seule cette femme pouvait contrôler ses pulsions. Ses yeux, ses lèvres, son parfum … Il la considérait comme la huitième merveille du Monde. Rien qu'en fermant les yeux, il la voyait déjà en face de lui … Il avait en tête son sourire. Sourire unique et si précieux à ses yeux. Sourire qu'il revoyait aussi sur le visage d'Aleksandra.

Préparant la venue de sa fiancée depuis deux jours, il avait du grand ménage, prévu un bon repas, de l'encens, des bougies, des lumières tamisées, les rideaux de velours rouge tirés, musique douce de fond. Il passait l'album de Michael Bublé sur la chaîne hi-fi du salon. Rien qu'en fermant les yeux et en prenant une légère inspiration. Il souriait. Il avait hâte de la retrouver. Il était sûr que cette soirée à deux allait être magique. Avec elle, il se sentait renaître. Comme si … Comme si tous ses meurtres qu'il avait effectué auparavant n'avait jamais existés. Comme si malgré elle, Nika le soignait. Nolan le voyait, elle adorait prendre soin de lui. Autant vous dire qu'il ne s'en plaignait pas du tout. Si je dis ça, il est inutile de vous rappeler que Nolan est un être narcissique. Une vieille habitude qu'il avait gardé de son adolescence. Peut-être était-ce dû à des mauvaises fréquentations ? Allez savoir … Sur le moment, notre tueur en série s'en foutait complétement. Ce qu'il voulait c'était simplement recroiser ce regard qu'il aimait tant fixer durant des heures entières, sentir ce parfum qui l'envoûtait tellement … Plus aucun doute, Nolan était épanoui, amoureux, sincère et fidèle.

Fixant l'heure de son horloge, il voyait que le dénouement final approchait. Il ne pouvait s'empêcher de trembler. Il voulait la sentir près de lui. Il attendait ce moment avec impatience. Il se doutait qu'elle n'allait plus tarder. C'est pourquoi, il s'était empressé d'aller la chercher à pied, jusqu'à la gare. Puisqu'il se doutait bien que sa grande valise n'allait pas pouvoir se caser sur la moto de Nolan. Il avait pris son blouson, ses clés, ses lunettes de soleil, parfumé d'une odeur de musc, qui le rendait encore plus viril qu'à l'origine. Cette senteur appréciée par sa dulcinée qui adorait lui piquer quelques tee-shirts de temps à autre. Il marchait serein et heureux jusqu'à cette gare, et s'était assis sur un banc pour attendre le train qui allait arriver d'ici dix minutes … Elle n'allait plus tarder. En attendant, il se griller une cigarette, histoire de patienter.

[HRP : Je ne l'ai pas encore fait parler, mais c'était simplement pour lancer le RP. Pour le moment, ça se déroule à l'extérieur, mais comme la majeure partie du RP se déroule dans la villa de Nolan, je l'ai directement écrit là ! ]

Inconfortablement installée sur son siège depuis deux heures qu'elle était dans le train, la journaliste de vingt-sept ans avait les yeux rivés sur le quotidien qu'elle avait ouvert. Les autres passagers devaient certainement penser qu'elle se tenait informé des dernières nouvelles du pays sans se douter un seul instant qu'en réalité, c'était elle l'auteur des articles qu'elle relisait. Cet acte narcissique lui permettait d'avoir un œil critique sur ses propres écrits afin de trouver les défauts de son écriture pour les corriger dans ses prochains articles. Le perfectionniste étant un de ses nombreux traits de caractère remarquable chez elle, la Russe avait prit cette petite habitude durant ses trajets entre Washington et Quantico ; on s'occupait comme on le pouvait dans le train.

Une fois sa page terminée, elle replia le journal dans un geste sec avant de le ranger dans sa besace. Elle en profita pour tirer une cigarette de son paquet et la glisser entre ses lèvres. Son regard de glace croisa celui de la vieille femme assise en face d'elle ; cette dernière avait froncé les sourcils comme pour lui signaler qu'elle se trouvait dans un compartiment non fumeur et que si elle désirait fumer, elle devrait se lever et sortir. Nika l'ignora. Elle n'avait nullement l'intention d'allumer sa clope, et pour sûr ; elle faisait ce geste uniquement parce que ça lui faisait penser à Nolan. Aaah, Nolan ! Comment elle était heureuse de pouvoir le revoir. Les jours lui semblaient tellement plus longs quand ils étaient ainsi séparés. Ce qui était, malheureusement, très fréquents. Malgré leurs fiançailles, ils ne vivaient pas encore ensemble, et pour sûr, Nika n'ayant pas le permis, elle se voyait mal prendre le train tous les matins et tous les soirs.

Poussant un soupire, la jeune femme brune lança un coup d’œil à sa montre. Son train allait arriver d'une minute à l'autre dans la gare où, si tout s'était bien passé, son fiancé l'attendait sans doute déjà. En quinze mois, la Russe avait appris à connaître l'homme pour qui elle avait succombé malgré sa grande peur de l'attachement. Un blocage qu'elle avait depuis l'adolescence, la période de sa vie où tout avait changé. « Mesdames et messieurs le train arrive à la gare de Quantico. Merci de vérifier que vous n’oubliez pas vos bagages et d’attendre l’arrêt total du véhicule avant de vous lever. » La voix masculine s'était exprimée ; c'était le signal que Nika avait impatiemment attendu. Sans prêter attention aux avertissements qui venaient d'être dits, la journaliste se leva, déposa sa besace sur son épaule, se fraya un chemin pour parvenir jusqu'aux portes bagages. Elle extirpa sa lourde valise et se posta devant l'ouverture. Son cœur s'emballait à mesure que le train ralentissait.

Enfin, les portes s'ouvrirent et l'air extérieur vint l'accueillir chaleureusement. Trainant sa valise derrière elle, elle longea le quai, cherchant de ses yeux électrique l'homme de sa vie. Son petit criminel à elle. Lorsqu'enfin, elle le trouva, une immense sourire vint étirer ses lèvres pâles et son pas s'accéléra. A peine arrivée à sa hauteur, elle lâcha sa valise et laissa tomber sa besace sur le sol pour enlacer son fiancé. Elle agrémenta son étreinte tendre d'un long baiser amoureux. De ceux qui laissent filtrer toutes les émotions du monde.

[ HJ : T'inquiète pas, je ne suis pas forcément fana des dialogues ^^ Comme tu peux le voir, j'ai préféré ne pas en mettre non plus Néanmoins, je peux toujours modifier ça (: ]

Patiemment, Nolan attendait dans cette gare. Une légère brise soufflait sur sa peau. Soudain, une voix avait rompu le silence, assez pesant. Ce signal. Signal qu'il avait espéré depuis si longtemps. On annonçait l'arrivée du train. Train dans lequel se trouvait Nika. Un léger sourire s'affichait sur son visage. Il ne voulait qu'une chose : la serrer dans ses bras, la sentir près de lui. Sentir sa peau sucrée et douce … Le temps de se plonger dans ses pensées, il avait entendu le train s'approcher. A peine s'était-il arrêté, que Nolan cherchait déjà sa chère et tendre à travers les vitres. Il était heureux. Il allait enfin pouvoir la retrouver. Son sourire ne pouvait pas s'effacer. Il retenait son souffle.

Les portes s'était enfin ouvertes. Nolan remontait le quai en fixant toutes les portes, dans l'espoir de voir enfin sortir sa fiancée. Au bout d'un instant, parmi toute cette foule, il l'avait enfin remarquée. Elle aussi visiblement. Traînant sa valise, elle s'était élancée sur Nolan pour l'enlacer. Son odeur … Nolan ne pouvait pas s'en passer. Visuellement, Nolan se le disait tout le temps : Nika était une vraie poupée russe. Fragile à l'extérieur, mystérieuse à l'intérieur. Tout ce qu'il aimait chez elle. Comme il le lui avait dit plusieurs fois, il était capable de donner sa vie pour elle. Tout comme pour Aleksandra. Il l'enlaçait toujours, puis, avait fini par se laisser embrasser langoureusement. Un long baiser qui compensait cette trop longue absence qui les avaient séparés tous les deux. Il avait laissés des mots doux s'échapper … « Je t'aime ! » Ces mots qu'il prononçait à de rares occasions pour en profiter pleinement.

En voyant sa valise, il s'était proposé de l'aider. Ce voyage avait dû être long et éprouvant.

« Je vais t'aider. Ton trajet a dû être long et pénible »

Nolan s'était donc penché pour s'emparer de la valise de Nika. Il lui souriait encore. Depuis si longtemps il avait attendu ce moment. La distance qui les séparaient tous les deux l'avait soudainement quitté pour laisser place à une belle soirée rien que pour eux. Il avait tout préparé. En sortant de la gare, il interpella un taxi. Il avait laissé Nika monter dedans puis le chauffeur avait placé la valise dans le coffre le temps que Nolan s'installe près d'elle. Une fois remonté à l'intérieur, l'homme leur avait demandé jusqu'où il fallait les emmener :

« Dans l'angle de River St, s'il vous plait. »

La course s'était donc lancée. Le trajet n'avait duré que quelques minutes. Quinze petites minutes, tout au plus. Durant tout ce temps, Nolan n'avait cessé d'admirer sa fiancée. Il avait l'impression de rêver. Le conducteur du véhicule l'avait sorti de ses pensées, en lui disant, qu'ils étaient enfin arrivés. Nolan avait donc tendu les huit dollars au chauffeur puis était sorti de la voiture avec Nika. Il avait pris la valise dans le coffre puis avait laissé le véhicule s'en aller. Il l'avait accompagnée jusqu'à la porte ...

« La petite est couchée. On aura notre petite soirée à tous les deux » Avait-il informé Nika en ouvrant la porte de deux tours de clés.

Il alluma les lumières tamisées dans le séjour, laissa Nika s'avancer de deux pas. Après avoir refermé la porte, il avait déposer un ruban sur les yeux de sa chère et tendre en déposant un baiser sur sa joue pour la rassurer. Il était resté derrière elle pour la guider ... Au bout de quelques secondes, il lui avait demandé si elle était prête pour ce qui lui attendait ... En enlevant le ruban, il l'avait laissée réaliser ce qui se déroulait sous ses yeux, tandis qu'une douce musique de fond s'était déclenchée. Il avait lancé cette soirée qu'il attendait depuis de si longs mois. Et pour cette fois, rien n'y personnes n'allait déranger nos deux tourtereaux.

« Et voilà ! J'espère que ce n'est pas trop pour nos retrouvailles. » Avait-il lancé en souriant. « Du champagne ? »

Il lui avait tendu une des deux flûtes qu'il avait dans les mains pour authentifier ce début de soirée ...

Depuis combien de temps n’avait-elle pas put avoir une si douce étreinte de la part de son fiancé ? Depuis combien de temps n’avait-elle pas sentit son parfum l’enivrer ? Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu le loisir de se blottir contre ce torse si finement taillé ? Depuis combien de temps n’avait-elle pas caressé ces bras musclés ? Depuis combien de temps ne l’avait-elle pas vu ? Deux semaines ? Deux mois ? Une éternité ? L’ultime proposition semblait être la bonne, à ses yeux. Chaque heure, chaque minute, chaque seconde passée loin de Nolan semblait être un enfer. Un tourment sans fin. Depuis qu’elle l’avait rencontré, elle n’arrivait plus à se passer de sa présence. Ca avait été un véritable coup de foudre, comme il n’en existait que dans les films. Mais, depuis les quinze mois qu’ils étaient ensemble, elle n’avait jamais eu de regret. Elle se savait prête à tout plaquer pour lui, prête à tout sacrifier pour sa sécurité, et sa survie.

Un sourire vint étirer son visage pourtant si froid en temps normal. Elle ne souriait que très rarement, préférant paraître pour une personne glaciale, sans réelles émotions, que pour une fille qu’il était facile d’amadouer. Son enfance lui avait appris à ne faire confiance à personne. Et elle n’avait confiance en personne. Nolan étant l’exception qui venait confirmer la règle. Enroulant ses bras autour du cou de ce dernier, tel un serpent, Nika avait capturé les lèvres de son dangereux fiancé. Elle laissa un bras glisser le long de la nuque de Nolan jusqu’à venir caresser sa joue du bout des doigts, comme à chaque qu’ils échangeaient un baiser ; elle aimait avoir le moindre contact avec sa peau. Des gestes aussi anodins avaient parfois le don de la rassurer. Ils lui rappelaient qu’il était bien là, devant elle, et qu’il ne la laisserait jamais tomber. Parce que leur amour était basé sur cette relation ; dès le départ, elle avait sut qui il était réellement, mais cela n’avait eu aucune importance, aucun incident sur l’amour qu’ils se portaient. Ils s’étaient juré que rien ne les séparerait. Et elle n’avait qu’une parole. Un frisson l’avait parcourut lentement quand ils mirent fin au baiser, et elle ne répondit pas à la déclaration de Nolan ; il savait que ces quelques mots représentaient beaucoup, et que Nika avait parfois du mal à les prononcer. En réalité, elle n’y parvenait que lorsque l’homme dormait ; elle se blottissait alors contre son torse musclé, déposait un baiser au creux de son épaule avant de laisser ces quelques mots franchir ses lèvres. Elle n’avait jamais sut s’il l’entendait, ou s’il ignorait qu’elle lui faisait pleinement part de ses sentiments à son égard une fois la nuit tombée.

Il avait attrapé sa valise, sa lourde valise, comme un gentleman. Elle était tombée sur la perle rare. Sur l’homme atteint par la perfection. Elle le laissa faire ; de toute manière, l’en empêcher n’aurait servit à rien. Et puis… Elle aimait lorsqu’il agissait ainsi, lorsqu’il prenait soin d’elle. Elle aimait se faire choyer, et en profitait toujours. Un bras glissé autour de la taille de son fiancé, ils avaient avancé, appelé un taxi. Une fois à l’intérieur, ses yeux d’un bleu électrique s’étaient posé sur l’homme qu’elle aimait tant, tandis qu’elle se pelotonnait contre lui. Elle n’avait toujours pas ouvert la bouche pour parler, mais c’était une sorte de petit rituel, entre eux ; les paroles ne leur suffisaient plus, pour qu’ils se comprennent. Elle n’avait pas besoin de lui parler de ses journées de boulot, il ne parlait pas plus de son travail de chirurgien. Ils se voyaient peu, ils n’allaient pas gâcher ses rares moments de plaisirs en abordant le sujet fatidique ; boulot. Le trajet fut court, mais, le regard plongé dans celui de son homme, il avait parut duré une éternité pour Nika. Chaque seconde allait compter, à présent. Elle restait quelques jours, avant de repartir à Washington DC. Et elle avait l’intention de faire comprendre à Nolan Ô combien il avait put lui manquer.

Ils sortirent du véhicule, lentement, main dans la main. Il avait ouvert la porte, et Nika s’était glissée dans la villa la première. Elle était ébahie, comme toujours ; la maison avait été décorée pour une soirée romantique. Pour elle. Elle ouvrit la bouche, mais Nolan ne lui avait pas laissé le temps de s’exprimer ; un ruban était venu lui ôter la vue. Elle sentit son cœur se serrer, une sorte d’angoisse était venue nouer son estomac. Deux lèvres se posèrent délicatement sur sa joue, la rassurant. Elle chercha la main de son fiancé, la trouva, la pressa légèrement. Dès qu’elle ne le voyait plus, elle avait besoin de sentir sa présence. C’était une peur. Stupide, mais humain. Nika avait beau paraître froide, hautaine, et sans cœur, elle était très sensible, au fond d’elle. Mais ça, seul Nolan le savait. Nolan, et Aleksandra. Elle s’était laissée guider par l’homme de sa vie, avança à petits pas. Elle avait perdu ses repères, cherchait à deviner où il l’emmenait. « Je suis prête » murmura-t-elle d’une voix douce. Elle resta plusieurs minutes interdite devant le spectacle qui s’offrait à elle ; Nolan n’avait pas fait semblant, il avait tout préparé. Elle se retourna vers lui, laissant ses cheveux fouetter l’air, et laissa ses pulsions de femme amoureuse reprendre le dessus. Elle lui vola un baiser fougueux. A cet instant, elle aurait aimé pouvoir lui dire à quel point elle l’aimait. A quel point il la comblait, faisait d’elle la plus heureuse des femmes.

Rien n’est jamais de trop en ta présence, mon amour.

Ses yeux pétillaient de bonheur, un sourire fendait son visage. Elle prit le temps d’enlever sa veste, la déposa sur le dossier d’une chaise, attrapa l’une des flûtes de champagne que Nolan lui présentait. Elle la leva, portant un toast. Son cœur ne cessait de battre de plus en plus fort tant ce début de soirée promettait une belle fin.

A nos retrouvailles, dit-elle, simplement.

Elle porta la flûte à ses lèvres, but une gorgée de champagne, la posa sur la table où reposait un merveilleux dîner. De nouveau, elle vint se coller contre Nolan, et le parfum de ce dernier vint l’envelopper avec douceur. Cette odeur dont elle était devenue dépendante. Qu’elle pouvait sentir, encore et encore, sur les nombreux tee-shirts qu’elle lui volait, à l’occasion.

C’est magnifique, complimenta-t-elle en l’enlaçant de nouveau. Merci pour tout.

Elle anticipait déjà ; connaissant Nolan comme elle le connaissait, la jeune journaliste savait que son fiancé avait tout préparé. Et comme elle ne voulait pas être celle qui venait tout perturber, elle le laissa tout prendre en main. C’était une confiance absolue qu’elle avait en l’homme.

En toute franchise, Nolan détestait le fait que cette distance ne les séparent trop longtemps. Beaucoup trop longtemps. Ça le dérangeait, ça le rongeait. L'espace de quelques minutes - et ce, plusieurs fois - il avait pensé à tout quitter pour la rejoindre sur Washington. Cela dit, en réfléchissant ne serait-ce qu'un tout petit peu, il réalisait que s'il faisait cette connerie, il allait perdre son emploi, les amis qu'il s'était fait, sans compter que pour retrouver une école à Aleksandra, ça risquait d'être fort difficile. Et puis finalement, il se plaisait bien dans sa villa. Elle avait fière allure, elle était reculée de la ville pour être plus tranquille et de plus, le bois n'était qu'à huit cent mètre à peine. Les jours de beaux temps, c'était pas mal pour se promener. Et puis la nuit, et bien - comme certains l'auraient déjà compris, Nolan effectue ses heures supplémentaires de criminel incontrôlable.

Et là, ce soir ; Nolan était calme, serein, détendu avec un énorme sourire aux lèvres. C'était bien simple après tout : il n'y avait que Nika qui lui faisait cet effet là. La plupart du temps, ses journées étaient grises, monotones, en bref ; sans le moindre intérêt particulier. Et quand sa fiancée se trouvait à ses côtés, notre homme changeait du tout au tout. Il osait profiter de ces moments avec elle, au maximum. Car - quels que soient les délais de temps passés sans elle - ils duraient toujours une éternité sans nom. Les jours étaient longs et il broyait souvent du noir. Tout ce qu'il voulait, c'était la laisser se blottir contre lui, la câliner, lui sussurer des mots doux ...

Quand ils étaient entrés tous les deux dans la maison, Nolan avait pris l'initiative de décharger la jeune femme, en s'occupant de ses valises. En effet, le trajet avait dû être long pour elle et en homme bien attentionné, il ne voulait pas la fatiguer d'avantage. Posant donc ses valises dans un coin, il lui avait bandé les yeux - en la rassurant quelque peu de sa présence, puisqu'il le fallait bien - afin de lui dévoiler au moment venu, ce magnifique dîner en tête à tête pour marquer le coup. Quelque chose de beau, qu'il avait eu l'idée de préparer avec soin. Une fois devant la table, il l'avait faite doucement s'arrêter. Signe qu'elle était bien arrivée devant sa surprise. C'est à ce moment là, qu'elle lui avait affirmé dans un chuchotement, qu'elle était bien prête. Nolan retira donc le bandeau ; et quand la journaliste avait ouvert les yeux, cette table magnifique s'était offerte à elle.

Une jolie nappe blanche, quelques pétales de roses en guise de centre de table, une belle vaiselle en porcelaine et des flûtes de champagne, en cristal. Oui, oui. Nolan n'aimait pas trop le tape-à-l'oeil, quand il se voyait de trop. Mais quand par hasard, il tombait sur des contrats intéressants, il signait de suite. Pour être exact, il l'avait fait qu'une fois. Cette histoire d'objets en cristal - qui fut la dernière - lui avait rapporté deux cadeaux. Le contact du chirurgien était cambrioleur, et avait voulu montrer tout le butin à notre ami. Et dans le tas, notre psychopathe avait flashé sur les verres en question. Et comme il s'agissait de très bons amis, notre tueur en série avait pu les ramener chez lui. Quand la jeune femme avait vu ce spectacle pour ses yeux se dévoiler, elle ne pu s'empêcher de refaire volte-face à son fiancé pour l'embrasser fougueusement. Un baiser que Nolan avait pris le temps d'apprécier. L'effet avait opéré. Cette soirée promettait d'être magnifique, sans le moindre doute.

« Je suis ravi de voir que tout te plait, mon ange. » Lui avait-il lancé, avec le sourire.

Voilà pourquoi - grâce à cette anecdote - vous comprenez que Nolan se souciait du fait que cela fasse trop. Il avait déposé son manteau sur le dossier d'une chaise, puis elle lui avait répondu, faisant de même. Heureusement pour Nolan, Nika lui avait affirmé qu'absolument rien n'était de trop avec lui. Elle avait même gratifiée sa phrase d'un mot doux et sincère, qui ne pouvait l'empêcher de sourire. Sa douce voix raisonnait dans la tête de notre homme, comme une douce mélodie. Nika avait un pouvoir incroyable sur lui. Il l'aimait vraiment. Sans elle, il allait tellement se sentir seul. Jamais il ne pouvait oser penser à ce cauchemar. Jamais ... Pour l'heure, ils étaient ensemble, et c'était ce qui comptait le plus. Afin d'authentifier donc comme il se devait, ses retrouvailles fortes attendues depuis très longtemps, Nolan avait tendu à Nika, l'une des flûtes de champagne pour porter un toast en amoureux.

Telle une synchronisation parfaite du couple, il avait bu ensemble une gorgée de ce champagne français, qu'il avait trouvé par hasard chez un spécialiste pour l'occasion.

« Tu m'as tellement manquée. C'est vraiment une libération, le fait de te revoir. Ça me fait un bien fou. »

Comment dit-on, déjà ? Ah oui : « Loin des yeux, mais proche du coeur ! » La relation entre Nika et Nolan représentait bien ce proverbe. Malgré la distance qui les élognaient, ils restaient fidèles et se protégaient l'un et l'autre. Honnêtement d'ailleurs, Nolan lui devait tout. Grâce à elle, il avait éviter de se retrouver derrière les barreaux à de moindres reprises. Il n'y avait pas à dire, la jeune femme était une journaliste hors pair.

[HRP : Tu m'inspires, tu m'inspires, tu m'inspires ! Je t'aiiiiime ! ]

C’étaient lors de tels instants d’émotions intenses que Nika s’apercevait combien il lui était difficile de vivre loin de son fiancé. Elle avait son studio, à Washington DC, mais elle n’y était que très peu. Acharnée du travail comme l’était, il était bien plus aisé de la joindre dans son bureau au Journal, plus que chez elle. En réalité, elle ne considérait pas son studio comme son « chez elle » tant qu’elle n’y retrouvait pas Nolan. Depuis le temps qu’ils se connaissaient, elle avait apprit à la considérer comme son unique famille. Oh, bien sûr, Aleksandra était venue agrandir cette famille, et la jeune femme s’était prise d’une affection particulière pour l’enfant avec qui elle partageait les mêmes origines et qui, donc, avait le même accent russe qu’elle, mais voilà ; si Nolan n’était pas là, Nika ne pouvait se sentir totalement chez elle. Il lui manquait son homme. Son héros, son criminel, son amour, son fiancé, sa moitié, son chirurgien, son amoureux. Il lui manquait une partie d’elle-même. Non. Elle ne supportait pas cette distance qui le séparait de l’homme qu’elle aimait plus que tout au monde. Cet homme avec qui elle partageait sa vie depuis plus d’une année. Une quinzaine de mois, et tout autant de temps qu’elle aimait à penser que leur idylle avait ce petit quelque chose d’unique. Ce je-ne-sais-quoi que toutes les autres relations ne pourraient jamais avoir. Ce qui faisait qu’ils étaient réellement prêts à tout l’un pour l’autre. Et ce, depuis la première fois qu’ils s’étaient rencontrés.

Cette soirée-là, la sulfureuse jeune femme s’en souviendra toute sa vie. Jamais, elle n’aurait put imaginer qu’elle allait s’éprendre de l’homme qu’elle était venue traquer pour la rédaction d’un article. Et pourtant, il lui suffisait de voir sa situation actuelle. Elle était déterminée ; on l’avait prévenue que si elle trouvait des informations sur le tueur, le scoop serait pour elle. Et la place de rédactrice-en-chef aussi. Son ambition ayant toujours été grande, la jeune femme de l’Est n’avait pas voulu rater cette occasion. Une de ses sources lui avait soufflé que l’homme qu’elle cherchait se trouverait au Casino, deux semaines plus tard ; c’était le meilleur moyen, pour elle, de l’aborder et gagner l’exclusivité. Pendant quatorze jours, Nika s’était préparée. Elle avait acheté une tenue pour cette soirée ; elle avait tout minutieusement calculé. La seule chose qu’elle ignorait, c’était l’identité du prolifique criminel qu’elle souhaitait interroger. Lorsqu’elle avait pénétré dans le Casino, fin prête, elle ne l’avait pas immédiatement remarqué. En réalité, elle avait survolé tous les hommes du regard, beaucoup étaient venus l’aborder, aucun n’avait reçu de réponse. Une bonne partie de la soirée, elle s’était montrée froide, et impassible. Ses yeux avaient fini par se poser sur la silhouette de Nolan. L’aura qu’il dégageait l’avait comme hypnotisée ; il y avait quelque chose de charmant et de bestial chez cet homme. Restant fidèle à elle-même, la jeune femme était restée au comptoir, son regard électrique constamment rivé sur lui. Patiemment, elle avait attendu qu’il vienne à elle. Elle se connaissait assez pour savoir qu’il était rare que les hommes restent indifférents à son charme de Russe glaciale. Comme elle l’avait pensé, il était venu à sa rencontre. Le courant était tout de suite passé entre eux. Ca avait le début de quelque chose.

Elle s’étonnait toujours de voir Ô combien Nolan pouvait être attentionné avec elle. A chaque fois qu’ils se voyaient, même si ce n’était parfois que l’espace de quelques jours ou d’une nuit, l’homme faisant en sorte que tout soit prêt pour qu’elle n’ait rien à faire. Il s’arrangeait pour que tout soit parfait. Et tout l’était toujours, ce qui enchantait Nika. La sulfureuse Russe aimait être le centre de tant d’attention ; depuis son enfance, elle voulait qu’on prenne soin d’elle. Elle désirait être désirée, souhaitait qu’on la comble. Son tristement célèbre égo et son narcissisme y étaient sûrement pour quelque chose dans ce besoin vital d’attention, mais son passé jouait beaucoup aussi. Elle ne s’apitoyait pas sur son sort, mais aimait qu’on la remarque ; aimait être chouchouté de façon quelque excessive et déraisonnable. Et Nolan ne se faisait pas prier pour la choyer. Encore un point que la jeune Vassiliev aimait tant chez lui.

Un délicat sourire était venu étirer ses lèvres fines ; son cœur se soulevait de bonheur dès que leurs regards se croisaient et l’envie de fondre sur ses lèvres une fois de plus lui traversa l’esprit. Elle n’en fit rien. Elle savait rester maîtresse d’elle-même, et ne voulait en aucun cas devancer Nolan dans la soirée romantique qu’il avait prévu. Pour elle. Ses yeux pétillaient, étincelaient même ; des diamants n’auraient pu briller plus que son regard en cet instant magique. Nika faisait partie de ces personnes qui ne sont pas très émotive, mais dont les yeux ne peuvent mentir. Son visage était très expressif, peut-être même trop. Heureusement pour elle, elle avait très rapidement sut l’apprivoiser et en faire un avantage plus qu’inconvénient. Mais son regard, lui, ne mentait pas. Du moins, pas pour ceux qui la connaissaient un tant soit peu.

Ses longs doigts pâles s’enroulèrent autour de la flûte que son homme lui tendait ; elle porta un toast simple. Trois mots qui représentaient l’entière vérité. Trois mots, qu’elle aimait prononcer lorsqu’ils s’adressaient à Nolan. Leurs retrouvailles. Elle maudissait cette distance, et elle maudissait son emploi à Washington. Elle aurait put aisément quitter le Washington Post pour venir à Quantico, s’installer avec Nolan dans son immense et magnifique villa, être engagée pour le Quantico Daily et faire disparaître cette problématique que créait la distance. Ca n’aurait pas été la première fois qu’elle fuyait soudainement un Journal pour trouver refuge chez un autre. Mais là, c’était différent. Le Washington Post lui permettait d’avoir un plus grand choix parmi les sujets, mais aussi, d’avoir plus de poids dans sa carrière. Si elle quittait Washington pour Quantico, c’était comme si elle régressait, ce qu’elle ne voulait en aucun cas. Mais ce n’était toujours pas sa principale motivation ; travailler pour le Washington Post était synonyme de priorité. Et en cas de pépin pour Nolan, elle pourrait plus facilement le couvrir en bossant à Washington qu’à Quantico. C’était déjà arrivé, et son poste lui avait permit de détourner l’attention que les crimes de son fiancé concentrait.

Elle porta le champagne à ses lèvres, en but une gorgée ; son sourire ne l’avait pas quitté, et, si son regard s’était légèrement voilé à l’évocation de ses souvenirs, ils retrouvèrent très vite leur lueur maligne qui les rendait unique. Elle n’était pas une spécialiste d’alcool, ni même une amatrice de grands champagnes, mais elle savait reconnaître les bons crûs des simples bouteilles achetées à la supérette du coin. Nolan était un amoureux des bons goûts ; pour un peu, il lui rappelait le tueur des romans de Thomas Harris ; Hannibal injustement appelé « le Cannibale ». Tout comme le personnage fictif, Nolan avait des goûts « de luxe » que ce soit gastronomique ou non ; ce côté très aristocratique de sa personnalité lui avait plût dès le début.

Tu m’as terriblement manqué aussi… Je ne sais pas ce que je ferai si je devais te perdre…

La main tendue vers la joue de l’homme, ses doigts frôlant tendrement cette même joue, Nika avait laissé un fin sourire triste flâner sur son visage. Le mot employé par son fiancé, le terme de « libération » lui rappelait irrémédiablement l’occupation officieuse de l’homme qu’elle aimait et, avec ce passe-temps s’il est convenable d’appeler ça un loisir, la peur qui la tenaillait à chaque fois qu’il n’était pas près d’elle. La Russe savait qu’il prenait des précautions afin de ne jamais se faire pincer, et qu’il n’était pas dans les dossiers du FBI, mais elle était tout de même terrifiée à l’idée de le voir derrière les barreaux un jour ou l’autre. Cette simple idée la tenait éveillée chaque nuit.

Nika n’était pas de ceux qui laissaient leurs sentiments prendre facilement le dessus, et elle détestait aborder ce sujet lors des soirées organisées par son fiancé, mais elle ne parvenait pas à faire comme si tout allait bien. Dès qu’elle recevait un appel, une boule de peur se nouait dans son estomac et elle craignait qu’on ne lui prononce cette phrase qu’elle espérait ne jamais entendre ; « Votre fiancé, Nolan Baker, vient d’être arrêté pour homicide. »


[ HJ : Voilààà. Je suis pas trop satisfaite, perso, surtout après tout le temps pendant lequel je t'ai fais poireauté. Si tu veux que je change quoique ce soit, n'hésite pas, ça peut aisément se faire, I think. Pour correspondre avec le caractère de Nika, je ne la fait pas beaucoup parler, mais si cela te dérange, dans les prochains postes, je pourrais remédier à cela (: ]