Il faisait froid. Sam grelottait mais il ne tenait pas à abandonner son idée principale. Il se tenait là contre le mur, la capuche de sa veste sur la tête et un foulard devant le nez. Les mains dans les poches, il caressait du bout des doigts de sa main gauche l'arme qui avait appartenue à son père. Son bagguis était mouillé par la pluie qui n'arrêtait pas de tomber depuis des heures. L'orage avait même fait fuir la plus part des gens des rues, mais pas Sam. Non lui il voulait des renseignements et il les aurait ! Il s'était promis de venger la mort de son père et pour ça il devait savoir si l'affaire avançait. Personne ne voulait lui dire, alors ça l'avait énerver. Il avait apprit que cette femme travaillait pour le FBI et les Profilers de temps en temps et qu'elle s'occupait aussi des dossiers. Peut être aurait telle entendue quelque chose ? Sam n'en démorderait pas. De toute manière qu'avait-il à perdre ? Rien ! Il s'était donc enfuit de l'hôpital, une fois de plus et s'était retrouver devant son ancienne maison.

La banderole jaune était toujours là. Sam était rester pendant quelques minutes, avant de rentrer de nouveau. Les flashs du soir de la découverte du corps de son père était revenue comme si il venait de se prendre une claque. Au lieux de rester là, il avait courut, avait monter les escaliers quatre à quatre et était arriver dans sa chambre. Rien n'avait bouger. Son ordinateur était toujours là poser sur son bureau, ses affaires de cours juste à côté. Son ours en peluche offert par sa mère pour ses deux ans poser sur sa table de chevet. Son lit n'était pas fait, Sam sourit en entendant la douce voix de son père lui rappeler, dans ses souvenirs, de refaire son lit. Sam ouvrit sa commode ou tout ses fringues étaient dedans. Le garçon ne savait pas par ou commencer. Il prit un sweet, et sa veste à capuche. Il récupéra une boite qui trainait en haut de son armoire, et récupéra l'argent qu'il y avait dedans. Des billets et des pièces qu'il enfourna dans ses poches, et il finit par prendre la photo de son père et de lui qu'il gardait dans sa boite. Il la mit dans sa poche. Lorsque soudain il entendit des sirènes de police. Les voisins avaient dut appeler la police sachant la maison non habité. Sam se dépêcha, il dévala les escaliers et se précipita dans le garage, il attrapa son BMX et se mit à rouler le plus vite possible. Il ne savait pas où il allait, il savait juste qu'il y allait c'était tout.

C'est ainsi qu'il s'était retrouver devant ce studio. Tremper et totalement perdue. L'arme ? Ha oui, l'arme. Sam l'avat prit en fouillant dans la cachette de son père. Dans le garage en même temps que de prendre son vélo. Le gamin attendait qu'elle rentre. Elle allait parler ! C'était obligé ! Il avait parler lui avec un couteau sous la gorge, elle parlerait avec une arme en fasse d'elle. Il attendit tranquillement qu'elle mette les cles dans porte, et la suivit, sans faire de bruit il la laissa aller juqu'à la porte de chez elle et là il intervint. Il lui attrapa l'épaule, et lui mit l'arme dans le dos il lui dit d'unton menaçant :

"Si tu fais pas ce que je te dis tu es morte !! Entre magne toi !!!"

Elle s'exécuta, pensant surement que c'était un voleur et non un gamin en recherche de réponse. Elle vulut se tourner et Sam cacha son visage, mais son regard...son regard était inoubliable. Des yeux de feux, un mélange entre le marron clair et le orange. Des yeux unique. Un regard unique. Triste, perdue, vide. Sam était fasse à elle braquant son arme vers elle, dégoulignant d'eau. Tremblottant comme pas deux. Il fit :

"Qu'est-ce que tu sais sur la mort de Donovan ?!"

Demanda-t-il comme si il était pas Sam, et comme si c'était juste un question normal, qu'il parlait d'un pur inconnue. Il avait dut faire un effort surhumain pour ne pas dire mon père ou quelque chose dans le genre. Il connaissait cette femme, il savait qu'elle pouvait détecter le mensonge, mais pouvait-elle le faire avec une arme braquer sur elle ? Il ne le savait pas et espérait qu'elle ne verrait pas que de un l'arme n'était pas charger et que de deux il ne tirerait pas de toute manière. Il n'était pas un tueur. Il lui avait déjà parler avant lorsque son père était encore en vie, parce qu'il squattait tout le temps le hall chez les profilers, c'était là où il voulait travailler et rester là des soirées entières ne le dérangeait pas. Elle l'avait vu également après la mort de son père. Mais Sam ne parlait pas. Il restait muet. Il ne mangeait presque pas non plus. Son état était plus que inquiétant...

La nuit était déjà tombée sur Quantico lorsque Gillian quitta les bureaux du FBI. Il pleuvait des cordes mais heureusement pour elle, sa voiture était garée dans le parking souterrain du building. Malgré tout, il faisait froid, elle monta le chauffage dans sa voiture et se mit en route pour rentrer chez elle. Le trajet dura une vingtaine de minutes avant qu'elle n'arrête le véhicule devant son studio. Elle attendit un peu que la pluie se calme avant de sortir de la voiture et courir jusqu'à sa porte. Elle n'avait pas de parapluie ce jour-là et détestait avoir les cheveux mouillés, comme la plupart des femmes. Elle avait préparé ses clés à l'avance pour ne pas perdre de temps sous la pluie. Elle ouvrit donc rapidement la porte mais à peine eut-elle fait un pas à l'intérieur qu'elle sentit une main agripper son épaule et le canon d'une arme s'enfoncer dans son dos. Elle sursauta et étouffa un cri tandis qu'il la poussait en avant. Instinctivement, elle mit ses mains en l'air et lâcha son sac. L'homme lui cria d'entrer et la menaça de mort si elle ne faisait pas exactement ce qu'il disait. Ayant failli être victime de viol un an plus tôt, son premier réflexe fut de couvrir le décolleté qui laissait entrevoir sa peau pâle en serrant con chemisier entre ses doigts. Elle essaya de se rassurer en se disant que s'il s'agissait d'un violeur il aurait déjà abusé d'elle depuis un moment. Elle essaya alors de se retourner pour voir ses traits, mais il se cacha. Elle n'eut que le temps d'apercevoir ses yeux. Ce regard... Elle l'avait déjà vu quelque part... Mais sa voix lui était complètement inconnue. C'était celle d'une jeune homme, mais cela ne l'avançait pas. Qui était cet homme et pourquoi l'avait-il suivie jusque chez elle ? Elle resta face à lui, le canon de son arme pointé sur elle. La jeune femme recula de quelques pas.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Qui êtes-vous ?

Elle tremblait de peur. Non pas à cause de l'arme, mais de la menace que représentait un homme en colère pour une femme seule. S'il était ce genre de pervers qui n'arrivait à avoir des rapports avec des femmes qu'en abusant d'elle, elle préférait se prendre une balle à la place... Il lui parla alors d'un dénommé Donovan. Donovan ? L'ancien profileur reconverti en shérif qui avait trouvé la mort récemment ? Evidemment qu'elle le connaissait, elle l'avait souvent croisé dans les bureaux du FBI lorsqu'il passait dire bonjour à ses anciens collègues. Son fils aussi, d'ailleurs : il traînait souvent là où son père avait travaillé car il voulait devenir lui-même profiler. Comment s'appelait-il déjà ? Gillian ne s'en rappelait plus, elle ne lui avait jamais adressé la parole. Pourquoi venait-on la trouver elle pour l'affaire du meurtre de cet homme ? Ce regard... décidément, il lui disait quelque chose, mais impossible de mettre un nom sur son visage, il était à moitié couvert. Elle décida de feinter pour savoir si son agresseur faisait partie de son entourage. Elle se plaça alors devant la porte fermée de sa chambre pour faire barrage.

- Je vous en prie, ne faîtes pas de mal à mon fils...

Quiconque connaissait un peu Gillian savait qu'elle n'avait pas d'enfant et qu'elle vivait seule. Si cet homme venait seulement pour lui soutirer des informations, la marge de manoeuvre était plus large qu'avec un violeur : il la garderait envie tant qu'il aurait besoin d'elle. Son espérance de vie, qui avait fait une chute vertigineuse depuis les cinq dernières minutes, ne dépendait qu'elle. Il fallait trouver un moyen de raisonner cet homme et de lui faire lâcher son revolver. La jeune femme ne possédant pas d'arme elle-même, elle dû se débrouiller avec la seule qu'il lui restait : son talent d'experte en sciences du comportement et de détection de mensonges. Elle avait fini par prendre goût ce que Lightman appelait "l'arnaque au long court". Il avait été pour elle le meilleur professeur qu'il soit... Elle allait donc essayer de l'embobiner pour pouvoir s'en tirer sans une égratignure. Mais pourquoi l'avait-il donc choisie ?

Sam ne prêtait pas attention à la façon dont la femme se cachait d'une agression plosible. Il ne le remarqua pas car il s'en moquait royalement. Il était pas du genre à abusé de quelqu'un. Surement pas d'une femme. Déjà que d'avoir embrasser cette fille à la soirée avait été pour lui une sorte de coup de massue alors une femme !! Non, c'était bon il avait déjà suffisament donner. Le gamin avait son arme braquer sur elle. Il espérait qu'elle lui dirait tout et sans crier ou alerter tout les voisins. Elle lui demanda, paniqué surement, qui il était et ce qu'il voulait. Mais qu'est-ce qu'on s'en foutait de qui il était songea-t-il. Il lui répliqua donc qu'il voulait tout savoir sur l'affaire Donovan. Sam la fixait de son regard, malgr les tremblements du au froid qui était en train de glacé son corps. Ce gamin était un vrai idiot ! Pourquoi venir interroger cette femme avec une arme déchargé alors qu'il aurait tout simplement put aller parler à cette femme dans son bureau. Certes, elle ne lui aurait surement rien dit, mais là c'était un coup à chopper la mort ! Sam bougea un peu plus son bras voyant qu'elle ne répondait pas, pour montrer qu'il ne plaisantait pas.

"Mais parles merde !! Je veux que tu me dises ce qu'ils disent sur sa mort !!"

En bougeant comme ça, la femme prit "peur" enfin c'est ce que pensa Sam lorsqu'elle se mit devant une porte en demandant, ou plutôt en suppliant qu'on ne fasse pas de mal à son fils. Sam plissa les yeux. Elle n'avait pas d'enfant ! Il lança un regard à droite, et un à gauche et vit aucune photos d'un enfant. Il repoussa une larme qui monta à ses yeux, comme si le faite de penser à un enfant avec son père ou sa mère, pouvait lui faire penser tout simplement à lui avec son père. Il fit ensuite :

"Vous foutez pas de moi ! Vous avez pas d'enfant ! Pas de jouets, pas de photos, et tout est nickel ! Si vous êtes aussi nul pour la psychologie que pour le mensonge alors je comprends pourquoi ça marche pas avec certains patient !"

C'était un peu se vendre là, mais tant pis, il avait trouver cette scène tellement stupdie à ses yeux qu'il n'avait pas put résister au faite de lui remarquer que sur ce coup-ci il avait été plus intelligent qu'elle. Il reprit un air froid et sans aucun sentiment et fit ensutie :

"Qu'est-ce qu'on dit sur la mort de Mike Donovan ?"

Il ne perdait pas le fils de la conversation et encore moins de la situation. Sam avait un caractère plutôt calme et un sang froid plutôt efficace. Il ne s'énervait pas aussi facilement que ce que l'on pensait. Il regarda la femme et lui déclara ensuite :

"File des dossiers, magne toi !!"

Si elle ne voulait pas parler et bah il allait lire c'était pas un soucie pour lui !

Le piège tendu de Gillian avait fonctionné à merveille. Son agresseur s'était dévoilé, lui permettant de deviner son identité. Evidemment, il n'avait pas gobé son histoire : Gillian était très mauvaise en terme de mensonges, Lightman le lui avait suffisament répété. Mais il savait qu'elle n'avait pas d'enfant parce qu'il la connaissait. Il lui parla également de psychologie, de ses patients, et ce fut l'élément décisif pour Gillian. Cet homme savait quel travail, quel poste elle occupait. Mais ce n'était pas écrit sur le front de la jeune femme qu'elle était psy, ce n'était pas un vulgaire voleur qui l'avait suivie jusqu'aux bureaux du FBI sinon il l'aurait prise pour une flic. Non, il avait qui elle était et ce ne pouvait être qu'une personne proche du FBI pour le savoir. Elle n'avait pas beaucoup d'amis proches en dehors de ses collègues de travail, et de rares personnes étaient au courant qu'elle n'avait jamais eu la chance d'être maman. Certes, elle avait des horaires dignes d'une parfaite célibataire, mais ce n'était pas suffisant. Cet homme venait du FBI, c'était certain. Il y passait ses journées, ce qui réduisait considérablement la liste des suspects.
Gillian mit alors ses talents d'observatrice en oeuvre. La voix de ce type était celle d'un jeune, certainement pas un inspecteur ni un profiler. Avec une rapidité nécessaire à sa survie, elle chercha mentalement qui étaient les plus jeunes employés du FBI. Elle ne les connaissait pas tous, mais lui la connaissait. Elle devait bien l'avoir déjà croisé au moins une fois, non ? Il ne tenait pas son arme correctement et tremblait, c'était probablement une nouvelle recrue. Pourtant son arme était ancienne, cela se voyait. Probablement transmise de père en fils ? Non, mieux valait oublier ce détail, il était impossible de compter le nombre de flics qui exerçaient ce métier parce que leur père l'était avant eux. Trop vaste... En plus de trembler comme une feuille, son agresseur hésitait entre le vouvoiement et le tutoiement pour s'adresser à elle, c'était bien la preuve qu'il était plus jeune qu'elle et qu'il n'était absolument pas sûr de lui. Et pour finir, cette intonation qu'il mit sur le nom de Mike Donovan fournit un dernier indice à la jeune femme. Au début, il avait utilisé la distanciation pour qu'elle ne le reconnaisse pas, mais il ne pouvait pas s'empêcher de prononcer son prénom, par affection. Il n'y avait pas trente-six mille solutions, Gillian venait de trouver qui était ce gamin qui pointait son arme sur elle.

- Effectivement, je n'ai pas d'enfant. Et si vous le savez, je suppose que c'est parce que l'on se connaît depuis un moment...

Quel était son nom déjà ? Il fallait l'avoir au bluff. Son visage était masqué par un foulard, mais Gillian savait désormais qu'il s'agissait du fils de Donovan. Cet adolescent qui errait comme une âme décharnée dans le hall du FBI depuis la mort de son père.

- Vous auriez dû monter dans mon bureau pour me poser directement la question, plutôt que de vous cacher derrière l'arme de votre père et derrière un foulard. Qu'est-ce que vous comptez faire à présent ? Me loger une balle dans la tête ne vous le ramènera pas.

C'était culotté de sa part, mais il fallait reprendre le dessus, elle ne pouvait pas laisser ce gamin la mettre en joue. C'était à peine si il savait où se trouvait la sécurité... Mais malheureusement pour elle, elle n'était pas enclenchée ce soir-là. Merde, comment s'appelait ce gosse ? Tom ? Non, mais c'était le même style de prénom... Quelque chose de court...

- Posez cette arme, Sam. Vous n'avez pas besoin de ça pour m'approcher et vous le savez. Je n'ai pas accès au dossier de votre père et même s'il était en ma possession, je ne l'aurait pas dans ma propre maison.

C'était la stricte vérité, même si la jeune femme savait ce qui s'était passé. Le FBI avait donné l'ordre de ne rien révéler sur les circonstance de la mort de Donovan à son fils pour éviter qu'il ne commette l'irréparable. Pour préserver sa santé psychologique, on avait même demandé au docteur Foster de le recevoir en consultation, mais Gillian avait refusé. Les rares fois où elle l'avat croisé dans les couloirs, elle avait vu qu'il n'était pas prêt à s'ouvrir aux autres et qu'il était dans le refus total de dialoguer. La jeune femme ne voulait pas contraindre ses patients, on avait donc foutu la paix à Sam. Mais elle voyait bien qu'il ne s'était pas remis de la mort de son père, il avait besoin de quelqu'un qui soit prêt à l'écouter. Elle avança doucement sa main vers lui.

- Sam... Donnez-moi votre arme, s'il vous plaît...

Sam fronça les sourcils en captant qu'elle savait qui il était. Mais comment l'avait-elle sut ? Etrangement il eut envie de poser cette question. En effet Sam était plus que curieux. L'adolescent avait fait l'erreur de parler de son père avec une intonnation qui montrait qu'il l'aimait et qu'il ne s'était pas remis de la mort de celui-ci. Comment aurait-il put ! C'était son père ! Sam avait déjà perdue sa mère à l'âge de douze ans, et elle avait été tuer par un tueur en série, et maintenant son père ! C'était à penser qu'il était coupable de tout ! L'adolescent ne se sentait pas spécialement bien dans cette pièce. Il goutait comme pas deux, avoir passer des heures sous la flotte n'avait pas été une bonne idée. D'ailleurs quand elle lui demanda pourquoi est-ce qu'il n'était pas venue la voir plus tôt dans son bureau, l'adolescent lui répliqua sur un ton assassin :

"Vous auriez mentit ! Comme tout le monde ! Tout le monde me ment ! Personne ne veut me dire où en est l'affaire !! Vous avez tous oublier mon père !!"

Cria-t-il en colère après lui et toutes les personnes de la Terre. Sa main tremblait sur la gachette, il fallait qu'elle le résonne et vite car sinon une balle perdue pourait l'atteindre. Et ça serait finit de Sam. La femme lui demanda de poser son arme et elle lui précisa qu'elle n'avait rien ici. Sam sentit une larme rouler sur sa joue et atteindre son foulard. Il porta sa main gauche de suite pour l'essuyer. Un braqueur qui pleure c'était pas terrible. L'adolescent ne savait strictement rien de l'enquête et ça le rendait fou ! Qu'il ne sache rien sur les autres affaires, il s'en moquait, mais pas sur celle-ci ! Il devait savoir ! C'était important, c'était urgent, c'était son affaire ! Il se souvenait qu'elle n'avait pas voulut l'avoir comme patient, on lui avait dit qu'elle sentait qu'il était pas prêt à parler et qu'elle ne voulait pas le forcer. Génial, il s'en foutait ! Il ne parlerait pas, car ce serait mettre en danger les gens qui serait au courant. Depuis la mort de son père, Sam n'était plus du tout le même. Et cela se voyait. Il squattait toujours au FBI mais plus pour en faire partie, mais plutôt pour tenter de savoir quelques choses sur le dossier de son père. La femme lui demanda de lui donner l'arme et elle le supplia. Sam sentit sa main trembler et sa machoire également, mais celle-ci cacher par le foulard, on ne voyait pas spécialement qu'il était à deux doigts de craquer. Il finit par lâcher l'arme...

"Je veux juste qu'on me dise où ça en est...je veux juste qu'on me le dise..."

Il fit glisser le foulard et Gillian put voir enfin son visage. Un visage d'adolescent, charmant, légèrement pâle, notamment à cause du froid et de l'humidité qui s'était infiltrer dans son corps, des yeux magnifiques et une peau surement douce. Le garçon se snetit tellement idiot et tellement stupide, qu'il recula de deux pas la voyant se rapprocher de lui. Il ne voulait pas d'un contact, il ne voulait pas qu'on le prenne dans les bras.Il baissa la tête et fit :

"Allez y, vous pouvez les appeler....je sais que vous allez le faire...Dites leur que je vous ait braquer je m'en fou...peut être que comme ça les flics me dirons ce qui se passe pour mon père !"

La prison ne lui faisait pas peur, il avait vécut un cauchemar et ce batiment remplit de détenue tous plus dangereux les uns que les autres ne l'impressionnait pas plus que cela.

Gillian avait touché juste, Sam ne nia pas son identité. Elle avait longuement entendu parler de l'affaire Donovan car lorsqu'on s'en prenait à un flic, c'était le FBI tout entier qui était en émoi. Sans compter que Mike Donovan y était extrêmement apprécié et respecté. Gillian ne l'avait pas vraiment connu, elle était arrivée trop tard pour faire réellement sa connaissance. On lui en avait parlé, elle l'avait sans doute croisé quelques fois dans les couloirs ou l'ascenseur, mais cela n'était jamais allé plus loin. Elle ne connaissait de lui que ce que ses collègues racontaient. Et plus récemment, elle avait assisté au mouvement de panique qui avait gagné le FBI en apprenant le meurtre sanglant de Donovan. Elle avait les oreilles qui traînaient et certains agent en thérapie avec elle lui avaint parlé de l'affaire, mais elle n'était pas assez renseignée pour dire d'en informer l'adolescent. On lui avait dit que ce gamin avait été très fragilisé émotionnellement, ce qui en langage courtois signifie "bon pour le bureau du psy". Lorsqu'on avait proposé à la jeune femme de faire son suivi psychologique, on l'avait avertie qu'il ne fallait en aucun cas lui révéler l'identité de son meurtrier lorsqu'il serait capturé. Gillian n'avait pas apprécié qu'on lui donne des ordres, mais la raison était claire : il ne devai pas déraper et essayer de venger la mort de son père. Sa mère ayant déjà été assassinée par un tueur en série, il n'était pas nécessaire de mettre de l'huile sur le feu. Ce n'était pas vraiment mentir à Sam, lui avait-on dit. Non, effectivement, c'était du mensonge par omission mais cela revenait au même. Au final, la psychologue n'avait pas reçu Sam en thérapie et elle avait fini par penser que ce n'était plus son problème. Sauf que là, le pavé lui revenait en pleine tête.

- Personne n'a oublié votre père Sam. Le FBI fait tout pour mettre la main sur son assassin, mais il court toujours. On ne vous en a pas parlé parce que tout le monde sait que tu veux intégrer la police. Devenir flic pour venger sa mort ne ramènera pas votre père, ils ont tous peur que vous trouviez son meurtrier et que vous vous fassiez justice vous-même. Personne ne veut que quelqu'un d'autre se retrouve comme moi avec le canon d'une arme braqué sur sa tempe.

Elle espérait que sa sincérité ramènerait Sam à la raison. Elle n'avait aucune envie de se prendre une balle dans la tête, il fallait donc user de finesse et de psychologie. Elle vit la main du jeune homme faiblir, ses yeux se remplirent soudain de larmes. Il dégagea le foulard de son visage, ce qui confirma à Gillian ce qu'elle avait deviné : c'était le fils Donovan. Elle choisit donc cet instant de flottement pour se rapprocher encore plus et saisir l'arme. Il eut un mouvement de recul mais la jeune femme se contenta de reculer avec le revolver. Comme Lightman le lui avait enseigné avant, elle ouvrit l'arme pour la décharger, et constata à sa grande surprise qu'elle était vide. Elle releva les yeux sur le jeune homme. Il n'avait jamais eu l'intention de lui faire du mal. C'était déjà un bon début. Vaincu, il lui communiqua son indifférence quant à son éventuelle intention d'appeler la police. Gillian n'en croyait pas un mot, mais elle hocha la tête.

- Je ne compte pas appeler la police, vous ne m'avez fait aucun mal. Vous avez besoin d'aide Sam, et je peux vous aider. Vous pouvez me faire confiance.

Elle remarqua alors qu'il tremblait sous ses vêtements trempés. Elle se dirigea alors lentement vers la porte qu'il avait laissé ouverte et la ferma. Au passage, elle alluma le radiateur qui était près de la fenêtre pour montrer à l'adolescent qu'elle était de son côté. Puis elle pointa son canapé du doigt.

- Asseyez-vous un moment et enlevez vos affaires mouillées, vous allez attraper la crève... Vous voulez boire quelque chose de chaud ?

Sam ressemblait à un fantôme tant il était pâle, il devait être en sérieux manque de sommeil et de nourriture pour ressembler à cela. Gillian voulait lui montrer qu'elle n'était pas son ennemie. Du tact et de la finesse... C'était tout ce dont la psychologue avait besoin pour arriver à ses fins, et elle comptait bien aider ce jeune homme ce soir-là.

Sam était perdue, la seule et unique chose qu'il voulait c'était qu'on lui dise où en était l'affaire. Il ne savait rien et on ne voulait pas lui en parler. Ils avaient donc si peur de lui que ça ? Ce n'était qu'un gamin ! Un gosse avec du cran certes, mais il restait un enfant. Il se sentit défaillir en entendant ce que la femme lui disait. Ils avaient peur de ce qu'il pouvait faire. Sam reniffla et fit :

"Je suis pas débile, je veux être flic pour aider les autres ! Je ne tuerais jamais personne ! Et braquer une arme sur la tête de quelqu'un peut aider à la faire parler !"

En effet et c'était exactement ce qu'il avait fait. Il en était plutôt fier d'ailleurs, qui ouvait se vanter d'avoir fait parler une psy ? Lui maintenant. Mais ce n'était pas dans son caractère de se vanter de ce genre de situation. Il aurait put avoir de gros ennuis, et il n'avait même pas penser au faite qu'elle aurait put avoir un mari ou un petit ami et qu'il aurait put se faire massacrer. Ou qu'elle aurait put avoir une arme et le descendre. Sam ne pensait pas au risque. Avant il l'aurait fait, mais plus maintenant. La femme lui prit ensuite son arme pendant qu'il capitulait. Il avait retirer son foulard, et abaisser sa capuche. Il tremblait de tout son corps et une flaque d'eau s'était former sous ses pieds. Il était entièrement tremper. La femme fut surprise de voir l'arme vide. Il la regarda et lui fit :

"Je l'ai dis, je ne veux tuer personne..."

Sauf le tueur de son père, mais tant qu'il ne sera pas sur, il ne ferra rien. Ensuite il lui dit qu'il se foutait de si elle appelerait la police, de toute manière ils devaient être à sa recherche, vus qu'il avait une fois de plus fait le mur de l'hôpital. Elle lui dit qu'elle ne les appelerait pas,et qu'il avait plus besoin d'aide et non de puntion en gros. LE gamin ne bougea plus, se sentant véritablement honteux. Elle lui dis de s'asseoir et d'enlever ses affaires mouillées. Sam la regarda étrangement. Non mais elle plaisantait là ? Elle voulait réellement qu'il se mette à poil ? Hors de question ! Et puis Sam avait toujours eut du mal à se mettre torse nu devant son père, en été lorsqu'ils jouaient au foot, alors devant une inconnue hors de questions. Il sentit l'air normalement chaud du radiateur sur lui, mais avec ses fringues mouillées, cc'était un air froid. Il serra ses bras contre lui et et grellota. Au final, il comprit qu'il devait quand même retirer ses fringues. Il se décida donc à retirer sa veste, il grelottait et tremblait tellement qu'il en avait mal aux côtes. Il retira également sa chemise, et finit par retirer son t-shirt. Le tout était tremper. Ce qui montrait qu'il était dehors depuis un bon moment. Le gosse fit ensuite :

"Je..je pourrais avoir une serviette s'il vous plait ?"

Bah oui il était polie et surtout pudique. Se mettre à poile devant une femme ne l'interressait pas plus que cela en faite. Son torse était pâle, imberbe et creuser par le manque de nourriture. Sam ne mangeait presque plus rien. Il refusait d'avaler quoique se soit. Il était plutôt jolie garçon, malgré ce manque de nourriture. Ses ongles étaient violacé à cause du froid qui avait envahit son corps. Sam s'asseya de nouveau sur le sol pour ne pas abimé le canapé et replia ses jambes contre lui, il savait qu'il allait avoir encore plus froid ainsi mais c'était ce que son père lui avait apprit, on ne salit pas, on n'abime pas les affaires des autres ! Sam finit par dire :

"Je veux bien un chocolat chaud s'il vous plait..."

Il n'osait rien faire et rien dire. Trop peur de ce qu'elle pourrait penser de lui. Les psy lui avait toujours fait peur. Mais il avait la technique, esquiver les questions...Peut être que là aussi ça allait marcher.

A partir du moment où l'arme de Sam ne fut plus braquée sur sa tête, Gillian se détendit un peu. Elle prit une grande inspiration qui lui parut salvatrice, comme si pendant tout le temps où elle avait été en danger, elle avait oublié de respirer. A présent, ce gamin ne semblait plus aussi menaçant, c'était même l'exact contraire. Trempé, blanc comme un linge et exténué, la flamme qui animait ses yeux avait subitement disparue. Il subsistait tout de même quelque chose dans ce regard. A en juger les micro-expressions qu'elle trouvait sur ce visage, Gillian sut que le combat n'était pas terminé pour autant. Elle vit dans son comportement une pulsion meutrière. Mais la tristesse était également présente sur ses traits, ce pouvait-il qu'une pulsion suicidaire y soit également mêlée ? L'une avait forcément le dessus sur l'autre, mais laquelle ? L'arme était vide, ce qui prouvait qu'il n'avait pas l'intention de s'en servir : ni sur elle, ni sur lui. Mais était-ce vraiment une preuve valable ? Gillian n'était sûre de rien, il valait donc mieux continuer à chercher et à tester cet adolescent pour découvrir ses véritables intentions. Il lui assura qu'il ne voulait faire de mal à personne, mais il ne pouvait pas tromper la jeune psychologue. Elle le corrigea.

- Sauf celui qui a tué ton père, n'est-ce pas ? C'est pour éviter ce genre de situation que la police évite de tout raconter sur l'enquête en cours à la famille de la victime. On ne veut pas que tu te fasse coincer pour avoir venger la mort de ton père.

Mais ses paroles semblaient vides, il ne l'écoutait que d'une oreille. Lorsqu'elle lui conseilla de retirer ses affaires mouillées, il la regarda d'un air étrange. Sur le coup, elle ne releva pas et quitta la pièce pour aller déposer son sac et son manteau dans sa chambre. Quand elle revint, l'adolescent était torse nu. La jeune femme fut surprise de le trouver ainsi : elle pensait seulement qu'il allait retirer son blouson et le faire sécher.

- Waw... je ne pensais pas que tu étais trempé à ce point. Je vais te chercher quelque chose à te mettre sur le dos.

Elle étala les vêtements de Sam sur son radiateur et alla chercher la serviette qu'il demandait dans sa salle de bains. Au passage, elle ouvrit l'armoire qui contenait ses vêtements pour prendre un t-shirt. Un extra-large, de ceux qu'elle ne mettait que pour dormir. Sam avait beau être plus jeune qu'elle, sa carrure était bien plus imposante que celle de la psychologue. Il lui irait sans doute. Gris clair, avec un logo un peu effacé d'une marque dont elle ne connaissait pas le nom, probablement un t-shirt de promo... Elle le lui tendit encore plié tel qu'il était après qu'elle l'aie repassé. Surprise, elle constata qu'il s'était assis par-terre, sur le sol froid de son salon. Son instinct maternel reprit le dessus avec une rapidité déconcertante.

- Arrête tes bêtises, assied-toi sur le canapé. Au pire pose une serviette dessus, mais ne reste pas par-terre.

Comme il osait à peine la regarder, elle déplia la serviette de bain et la mit sur le sofa. Cinq minutes plus tard, elle revint avec deux tasses fumantes. La première contenait du chocolat chaud pour Sam, l'autre du café pour elle. Elle s'installa à côté de lui et lui tendit sa tasse.

- Bon...Et dans la limite du réalisable, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

Sam était à découvert. Le garçon grelottait et se demandait en vrai pourquoi il était venue ici. C'était sans doute la peur, ou la colère, il en savait rien. Mais il ne voulait pas vraiment retourner à l'hôpital, pas ce soir en tout cas. L'adolescent avait donner son arme à la femme après avoir été découvert. Puis il lui avait dit qu'il ne voulait tuer personne. Elle confirma ce qu'il dit mais rajouta qu'il souhaitait tuer l'homme responsable de la perte de son père. Sam serra les dents et grimaça, il fit :

"Vous avez pas le droit de lire en moi !"

Il détestait ça qu'on essais de lire en lui comme un livre ouvert. En même temps il était tellement prévisible. Il était pire qu'un agenda. Mais fallait dire qu'il était jeune et perdue. Il n'avait plus de repère. La femme lui expliqua que c'était justement cette raison qui poussait les gens à ne pas vouloir lui dire ou en était l'affaire. Sam fit sur un ton énerver :

"Mais je veux savoir !! Je veux savoir qui a tuer mon père et pourquoi !!!"

Il finit par se taire, mais la femme remarqua bien qu'il était mouillé. Enfin elle ne voyait que le haut de l'iceberg. Sam était dehors depuis le début de la journée et il était réellement frigorifié et gelé. Elle lui dit se déshabiller pour qu'il puisse se sécher. Sur le coup l'adolescent refusa. Non il était pas du genre facile à cerner et puis tout les dossiers que son père traitaient, il les avait lut et il savait que certaines personnes s'étaient violés et tuer par manque de méfiance, alors il tentait de ne pas finir pareil. Mais le froid qui lui parcourait son dos et qui pénétrait là moindre petite partie de son corps, finit par avoir raison de lui. Il retira donc ses vêtements. Gardant son jean archi tremper et son boxer. Car en effet il ne souhaitait pas se retrouver à poil devant la femme. Il attendit un peu, et lorsqu'elle revint, il vit qu'il était bien plus tremper que ce qu'il laissait paraître au départ. Elle alla donc lui chercher une serviette et des affaires. Heureusement Sam n'aurait pas à porter du rose...ou des t-shirt de femme. Elle lui donna les affaire et lui dit d'arrêter ses bêtises. Il la fusilla du regard et fit :

"C'est pas des conneries ! Mon père m'a toujours dit qu'il fallait être polie et ne pas abimé les affaires des autres !"

Bon le contact passait mais les fils ne se touchaient pas tout le temps non plus, malheureusement Sam était en colère contre tout et n'importe quoi. Il était comme ça le gamin. Un vrai buldog. Heureusement la femme étant psychologue allait savoir comment le prendre. Elle rapporta le chocolat chaud. Il la remercia et prit la tassse dans sa main, il ne sentit pas réellement la chaleur. Mais lorsqu'elle s'assit prêt de lui il eut un effet de sursaut et la regarda difficilement car son regard ne restait pas sur elle. Il se baladait entre ses mains et son visage. Comme si il se méfiait de quelque chose. Elle lui demanda ce qu'elle pouvait faire pour lui. Heu...bonne question... Il la regarda ensuite et regarda son chocolat chaud, il lui demanda :

"Vous savez vraiment rien sur l'affaire ?"

[ j'espère que la réponse t'ira ^^ je sais qu'on avait dit que se serait apès l'agression de Sam par Thomas, mais vus qu'on a pas avancer le RP Thomas et moi, bah on va rester sur un Rp simple ^^ ]

[T'inquiète pas, c'est pas un problème, on continue sur cette lancée ]

Sam était déboussolé et énervé au maximum, c'était sans doute pour cela qu'il avait choisi de la menacer avec une arme ce soir-là. Il sortit de ses gonds lorsqu'elle analysa ses pensées. Evidemment, ce n'était pas agréable d'être passé au crible par la personne en face de soi alors qu'on essaye de cacher ses émotions, Gillian en savait quelque chose. Elle ne répondit pas à ses protestations. Il voulait savoir qui était l'assassin de son père ? Lui donner son nom était facile, mais en assumer les conséquences était une autre chose. Tout le monde au FBI savait qui était recherché pour le meurtre de Mike Donovan, mais personne n'osait en parler parce que c'étaient les ordres. On gardait le silence pour ne pas griller la couverture de certains agents travaillant sur l'affaire. Inutile de gâcher une enquête concernant le meurtre d'un ancien agent, n'est-ce pas ? Les ordres concernant Sam étaient les mêmes mais pour une raison différente : on le savait fragile et lui dévoiler le nom du meurtrier l'aurait lancé à sa poursuite. C'était comme envoyer le gamin à la mort, il se ferait descendre avant d'avoir pu braquer son arme sur le coupable. Gillian refusait d'avoir à porter cette responsabilité maintenant qu'il était chez elle. Elle tenta donc d'éviter le sujet le plus longtemps possible. Le regard méfiant et une pudeur apparente étaient lisibles sur le visage de l'adolescent, Gillian essaya de le rassurer pour détendre l'atmosphère.

- Tu me crois capable de te faire du mal parce que je t'ai conseillé de mettre tes affaires à sécher ? Crois-moi, j'étais bien plus terrorisée que toi tout à l'heure parce que tu es un homme et qu'on m'a déjà agressée. Dans le genre voyeurisme et coups tordus, tu es tombé chez la mauvaise personne...

Elle désigna le placard dans sa salle de bain qui était visible depuis le salon grâce à sa porte entrouverte.

- Il doit me rester des pantalons de jogging de mon ex-mari si tu veux. Tu n'as qu'à t'enfermer dans la salle de bains pour te changer le temps que tes fringues sèchent.

Quand Alec et elle s'étaient séparés, il avait oublié quelques affaires chez Gillian. Comme elle n'avait aucune envie de le revoir, elle n'était jamais allée les lui rendre. Lui, il n'avait pas osé revenir pour affronter son regard. C'était mieux pour tout le monde. Elle invita alors Sam à s'asseoir sur le canapé. Il ne se fit pas prier mais aboya quand même encore un peu. Son prère lui avait inculqué les bonnes manières, il ne voulait pas saloper son canapé. Gillian haussa les épaules, amusée. Elle espéra juste qu'il ne passerait pas la soirée à être sur la défensive. Il évitait son regard, guettait le moindre de ses mouvements. Il sursauta même lorsqu'elle s'assit près de lui. Voyant cela, la psychologue s'éloigna un peu. Il la relança alors sur l'affaire. Que devait-elle dire ? Elle réfléchit un instant, puis poussa un long soupir.

- Le FBI est sur une piste, mais ils n'arrivent pas à mettre la main sur le type. C'est tout ce que j'ai le droit de te dire...

Elle l'observa un moment. Ce gamin n'allait pas bien du tout. Il n'avait plus que la peau sur les os, tremblait comme une feuille et était extrêmement blême. Cela inquiéta la jeune femme.

- Tu es sûr que ça va ? Tu as un endroit où dormir cette nuit ?

Sam avait mal réagit lorsqu'elle lui avait demander de se déshabiller. Il avait peur de ce qu'elle pouvait lui faire. Après tout il était mignon et perdue, n'importe qui pouvait profiter de lui et il le savait pertinemment et ça lui faisait peur. Mais visiblement la femme fut plus choqué de cette pensée qu'autre chose. Elle lui expliqua qu'elle avait eut plus peur de lui que lui d'elle. Visiblement elle avait déjà était agressé. Sam se rappela la façon qu'elle avait eut de se protéger lorsqu'il avait mit le canon contre son dos. Il plissa les sourcils et la regarda. Avait-elle lut dans ses pensées ? Savait-elle que le viol était ce qui faisait le plus peur à Sam ? Il ne le savait pas. Il aurait pourtant tout donner pour savoir. Il finit par se retourner et par regarder la porte. Timidement il recula et finit par entrer dans la pièce. A peine fut-il à l'intérieur que le clic du verrous se fit entendre. L'adolescent baissa son jean tremper, et enfila le pantalon de jogging. Celui-ci était largement trop grand pour lui mais peut importait. Il rabattit le bas de l'élastique au niveau de ses chevilles et n'osa même pas renfiler ses chaussures qui étaient littéralement tremper. Il les laissa en dessous d'un radiateur. Puis il rouvrit la porte, il avança vers elle de nouveau. Il grelottait et sentait que ses côtes commençaient à lui faire vraiment mal. Et puis il avait faim. Il n'avait rien avaler de la journée et ce n'était pas avec ce qu'il mangeait à l'hôpital qu'il allait prendre du poids.

Assis auprès de la jeune femme il n'avait pas rouvert la bouche depuis un moment, puis après des minutes d'hésitation et de peur, il finit par lui demander si elle ne savait vraiment rien sur l'affaire. Il était têtue et pas qu'un peu ! C'était une vraie tête de mule ce môme ! Il ne lâchait rien ! Il ferrait un excellent flic. La jeune femme lui expliqua que le FBI faisait tout pour retrouver le tueur de son père. Sam renifla et entre les gouttes d'eau qui coulait le long de son visage et une ou deux larmes, il était pas évident de savoir si il pleurait pour de vrai ou si c'était l'eau de de dehors. La psychologue lui demanda si il allait bien. Il ne la regarda pas et fit :

"Ouais...si on retire les cauchemars à répétition, les nuits blanches, la peur, la honte, la colère, l'envie de tout casser, la sensation que quelque chose d'horrible va se passer, et la sensation de se noyer tout le temps...ça va."

Il était dans ce qu'on appelle l'hyper vigilance et en même temps, dans le traumatisme. Sam n'avait pas vu de psy, enfin si mais il n'avait pas parler. Il était rester muet comme une carpe. Une jeune psy avait tenter de le faire parler en lui disant que si il ne disait rien il resterait dans le bureau jusqu'à la fin de la journée, étrangement, elle avait craquer avant lui et l'avait renvoyer dans sa chambre à 22h30. Sam ne voulait parler à personne. Il était bien trop en colère après lui, après le monde entier. Sam demanda ensuite :

"Vous avez penser que je voulais vous faire du mal tout à l'heure ? Je veux dire, que je voulais vous faire du mal sexuellement ?"

A la fin de sa phrase il porta son regard noisette sur elle. Il n'avait plus toucher à la tasse de chocolat chaud. Sam avait faim et soif, mais étrangement dès qu'il avait un truc il avait envie de vomir. Il était pâle à cause de ça, il ne mangeait presque rien depuis des semaines.

L'adolescent partit se changer dans la salle de bains. De là où elle était, Gillian pu entendre le verrou claquer. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle savait bien ce que l'on ressentait quand on avait pas confiance et l'unique personne présente dans la pièce. Elle attendit patiemment qu'il revienne, légèrement penchée en avant, les bras croisés sur ses genoux. Quand elle le vit dans le jogging d'Alec, elle sourit, attendrie parce qu'il lui allait trop grand. Lorsqu'elle lui demanda comment il allait vraiment, Sam ne fit que confirmer ses doutes. La détresse qu'elle lisait dans ses yeux était réelle, l'épuisement aussi. Mais elle ne comprit pas ce qu'il entendait par "la honte", ni pourquoi il éluda sa dernière question. La jeune femme fronça légèrement les sourcils.

- Pourquoi ressens-tu de la honte ? Tu n'as rien à voir dans la mort de ton père, tu n'as pas à te torturer comme ça.

Instinctivement, elle voulu poser sa main sur son épaule, par compassion. Mais elle n'en fit rien, elle se doutait qu'il ne supporterait pas le moindre contact physique, aussi insignifiant soit-il. Il avait déjà sursauté lorsqu'elle s'était assise sur le même canapé que lui, et s'était même mis en tête que la psychologue voulait lui faire quitter ses vêtements par perversion. Elle avait déjà cerné son état psychologique, il fallait à présent limiter la casse pour pouvoir l'aider. Elle se doutait que lui proposer un abri pour la nuit allait l'effrayer encore plus, il était donc de mise de la jouer tout en finesse et en douceur.

- Tu n'as pas répondu à ma question... Tu as quelque part où dormir ? Je sais que la police a saisi ta maison pour les besoins de l'enquête, et en général, les familles dorment à l'hôtel parce qu'elle ne veulent plus y retourner. Je n'ai pas de chambre d'amis, mais je peux prendre le canapé pour la nuit si tu veux.

C'était dit. Pas de suggestions à double sens en parlant de lit, ni rien. Sans l'avoir clairement mentionné, elle lui offrait son lit pour la nuit sans avoir à le partager avec lui. La dernière personne avec qui elle avait dormi, en dehors de son ex-mari, était sa meilleure amie et personne d'autre. C'était tout simplement inconcevable pour elle, et également pour Sam de toute façon. Et puis, c'était plus poli que de le laisser coucher sur son canapé... Il était tard, et Gillian ne voyait pas d'autre alternative pour cet enfant perdu. Il était hors de question de le laisser repartir sous la pluie.

Comme il n'osait pas la regarder, la jeune femme reporta son regard sur sa tasse de café et en but une gorgée. Il lui demanda alors si elle avait eu peur de se faire agresser sexuellement. Ne s'attendant pas à cette question, la jeune femme sursauta presque. Elle tourna la tête vers lui et s'aperçut qu'il la regardait enfin. Dans les yeux, cette fois-ci. Mal à l'aise, ce fut à son tour de baisser le regard.

- Quand on est une femme seule avec un homme agressif et qu'on n'a aucune issue, on craint toujours le pire. Surtout avec une arme... Ton visage était caché, à découvert on peut y lire de la peur et du chagrin, mais camoufflé, je ne voyais rien. On aurait pu y voir de l'excitation ou de l'agressivité. Dans le doute, j'ai pensé au pire, alors... oui, j'ai eu peur.

Evidemment, comment aurait-elle pu deviner que la personne qui avait le plus besoin d'aide était de l'autre côté du revolver ? Elle ferma les yeux en pensant à ce qui aurait pu se passer, terrifée. En fin de compte, tous les deux avaient eu peur de la même chose. C'était déjà un point qu'ils avaient en commun. La jeune femme balaya ces idées cauchemardesque de son esprits ainsi que les restes de souvenirs de son agression. Elle se força également à retrouver le sourire.

- Oublie ça, ça n'a plus d'importance. Il est tard, tu veux manger quelque chose ?

D'instinct, Gillian pouvait voir que physiquement, il avait besoin d'avaler quelque chose : il était squelettique. Mais au vu de son caractère, elle préférait le laisser décider de ce qui était bon pour lui ou pas. D'une manière ou d'une autre, elle allait se préparer quelque chose, donc même s'il refusait dans un premier temps, avoir un bon plat chaud sous le nez réveillerait peut-être son appétit.

Le femme se trompait, il avait tout avoir dans la mort de son père. Il ne l'avait pas tuer mais c'était tout comme. Il ne dit rien car il ne voulait pas parler, garder tout ça pour lui était la meilleure façon de faire sa vengeance, car il ne voulait pas quelqu'un d'autre finisse par se faire tuer par ce type. Sam se tortura les mains et serra les dents. Il répondit pas à sa question. Il était têtue. La honte ? Oui il la ressentait mais non il ne parlerait pas. Elle allait devoir fasse à un mur. LE garçon ne répondit pas. Il fixait le sol. Mais voilà qu'elle reposa encore une fois la question pour où il pouvait dormir. Il haussa les épaules, ce qui signifiait qu'il ne savait pas ou dormir. Elle lui parla de sa maison. Sam eut quelques flashs rapide. Des images de l'énorme tâche de sang dans la cuisine, et soudain il vit le corps de son père, il cligna des yeux et secoua légèrement la tête, il finit par dire :

"J'ai pas de famille...."

Puis en entendant sa proposition, il la regarda en fronçant les sourcils. Elle était sérieuse là ? Elle voulait l'héberger ? Mais pourquoi ? Bon ce ne devait pas être pour lui faire du mal, mais pourquoi était-elle si gentille avec lui ? Voulait-elle le faire parler ? Pour mettre les choses aux clairs Sam déclara sur un ton froid :

"Je suis plus un gamin, si vous voulez me dire un truc dite le moi, mais me faites pas des plans du genre "je suis gentille pour mieux te faire parler", ça marche pas avec moi ! Et je prend le canapé, je veux pas dormir dans votre lit."

Hors de question qu'il dorme dans le lit d'une femme, et encore moins d'une femme qu'il ne connaissait pas. La dernière femme avec qui il avait dormit, c'était sa mère et il avait 7 ans, il avait fait un cauchemars et il avait été se réfugier dans le lit contre sa mère. L'adolescent était borné mais comme jamais personne ne l'avait jamais été. Par la suite, ils parlèrent de la peur de la femme. Sam lui demanda contre toute attente si elle avait eut peur qu'il veuille la violé. Elle manque de s'étouffer et le regarda comme pour se persuader qu'il n'avait pas dit ça, ou au contraire qu'il l'avait dit. Sam était sérieux. Elle lui expliqua alors que quand on est une femme, et blablabla...Sam avait arrêter d'écouter se faisant un film dans sa tête, il s'imaginer lui pouvant faire ça. Même pas en rêve ! Il était incapable de mettre un coup de poing. Il regarda la femme et se concentra sur ce qu'elle était en train de dire. Il devait oublier, comme ça ? Il fit :

"Pourquoi oublier ? Ce genre de chose nous rende plus fort. Oh et vous savez quoi ? On ne peut pas oublier !"

C'était clair, net et précis, et c'était froid. Un froid glacial, pire que le froid en hiver. Elle lui proposa à manger, mais Sam n'avait pas faim, enfin si mais il n'arrivait à rien avaler. Il baissa la tête et fit :

"J'ai faim...mais je n'arriverais à rien avaler...j'arrive plus à mange depuis que...depuis que j'ai vus mon père..."

Sam était terrorisé, Gillian lisait en lui comme dans un livre ouvert. Son regard orienté vers la gauche indiquait qu'il était en train de repenser à un souvenir, et elle pouvait voir sur son visage que ce souvenir n'avait rien de tendre. Comme pour chasser le cauchemar que sa mémoire voulait à tout prix raviver, l'adolescent cligna des yeux et secoua la tête. Des visions macabres qui défilaient à toute allure dans sa tête même s'il fermait les paupières... La psychologue savait ce que c'était et à quel point c'était invivable d'être soumis à ce genre de torture. Cette tragédie lui maintenait la tête sous l'eau et il avait besoin qu'une main se tende vers lui pour la saisir et émerger.

- Sam ? Sam, regarde-moi. Te remémorer le meurtre de ton père en te sentant coupable ne te rendra qu'encore plus dépressif. Tu ne peux pas porter ce poids sur la conscience, personne ne peut.

Le contact visuel permettait aux gens de se concentrer davantage sur la personne qui leur parlait que sur le sujet en lui-même. Bien sûr, celui-là était bien trop grave pour être occulté complètement, mais elle avait déjà tenté l'expérience. Sur des sujets bateau, la plupart de ses patients s'étaient focalisé sur ses yeux lorsqu'elle avait plongé les siens dans les leurs, et très vite, ils avaient perdu le fil de la conversation. Ils étaient tout à fait capable de dire à quel point ses pupilles étaient dilatées ou la couleur de ses yeux, mais impossible de reprendre la conversation. Lorsque l'esprit se concentre sur un détail, le corps n'arrive plus à suivre. Et c'était encore plus flagrant en cas de mensonge, les lapsus gestuels étaient courant, comme dire non avec les lèvres et faire oui de la tête.

Ici, elle s'attira l'attention de Sam et plongea ses yeux clairs dans les siens pour que son regard se fige sur elle. Ainsi, elle était presque certaine d'arrêter les visions d'horreur qu'il s'imposait inconsciemment. C'était déjà ça... Il l'accusa alors de le manipuler pour le faire parler et cela amusa Gillian. La technique du bon et du méchant flic ? Très peu pour elle...

- Tu n'y es pas du tout, je n'attends rien de toi. Je ne cherche pas à te faire parler, mais toi, visiblement, tu en as besoin. Sinon à quoi ça sert de s'introduire de force chez une psy en sachant pertinemment qu'elle ne saura pas répondre aux questions sur l'enquête de ton père ? Tout ça, c'est de l'ordre de l'inconscient, bien sûr. Mais c'est pour ça que tu es venu. Pour attirer l'attention de quelqu'un, que cette personne s'inquiète pour toi.


Gillian savait que ce qu'elle était en train de dire pouvait le rendre encore plus furieux qu'il ne l'était. Mais c'était la vérité. D'une voix douce, elle continua.

- Tu peux te répéter tant que tu veux que tu n'as besoin de personne si tu en as envie. Mais ça va te détruire. Mon métier, c'est d'aider les gens à aller mieux... Alors si tu as besoin de quelqu'un, je suis là pour toi, tu vois.


Il lui cria presque qu'on ne pouvait rien oublier, que cela nous rendat plus fort. Mais Gillian n'était pas d'accord avec cette idée reçue. Certes, les traumatismes vécus restaient indélébiles, mais cela affaiblissait davantage les êtres humains. La seule présence fidèle de sa famille ou de ses amis permettait d'en guérir, mais cela s'arrêtait là.

- Non, c'est vrai, on ne peut pas oublier. Mais on ne devient pas plus fort pour autant. Moi, ça m'a affaiblie encore plus, ça a ravivé ma peur des hommes. Et toi... Regarde ce que la perte de tes parents à fait de toi. Tu tiens à peine debout.


Il suffisait de regarder le nombre de verrous qu'elle avait sur sa porte d'entrée... Comme pour chasser le souvenir de l'Imitateur, Gill ferma les yeux, puis les rouvrit. Elle se leva alors en posant sa main sur l'épaule de Sam. Un geste qui se voulait réconfortant. Elle se dirigea ensuite vers la cuisine et lui fit signe de la suivre. Elle allait bien trouver quelque chose à cuisiner dans ses placards, non ?

Il fallait avouer qu'elle était bien doué avec Sam. Mais l'adolescent n'était pas non plus à son dernier mot. Il ne voulait pas parler et il ne le ferrait pas car il était pas question de se laisser faire. Sam se remémora la scène de lorsqu'il avait trouver son père et il ne voulait pas en parler, le sang, la quantité de sang qui était dans la cuisine le faisait presque vomir. Le gamin eut envie de se tirer une balle dans la tête pour faire stopper ses images. Mais il ne pouvait rien faire pour empêcher ça. La femme lui dit qu'il devait arrêter de se sentir coupable, mais comment pouvait-il se sentir autrement ? Il savait pertinemment qu'il était responsable. Et si il devait souffrir tant mieux c'était son problème et ça faute. Il serra les dents et lâcha le regard qu'il avait planter dans les yeux de la femme. Il ne voulait pas qu'on l'aide, il devait s'aider lui même et s'en sortir lui même. Le gamin la regarda et lui dit en faisant exprès de ne pas tenir le regard :

"C'est pourtant ma faute. C'est moi qui est parler et s'est ma faute si les journalistes ont parler de ce tueur, parce qu'un crétin de flic n'a pas sus tenir sa langue."

Il n'aurait pas parler personne n'aurait sus. C'était la faute de ce flic en faite, mais Sam n'arrivait pas à l'admettre, car si il le faisait cela ferrait renaître la souffrance qu'il avait eut pendant des années suite au meurtre de sa mère par un tueur en série qui n'a jamais été arrêter. Le gamin se sentit seul d'un coup. Elle lui avait dit que si il était venue la voir elle, en pleine nuit c'était parce qu'il voulait parler. Il ne la croyait pas, car il ne croyait personne. Et il fit :

"Je suis venue ici parce que je croyais que vous saurez quelque chose sur la mort de mon père ! C'est tout ! J'en ai rien à foutre de vous et je m'en tape que je dois parler ou non ! C'est mon problème !"

C'était certains c'était son problème. Un vrai problème, surtout que Sam était du genre têtue. Et ça c'était dur à combattre.

Au cours de la conversation Gillian et lui était partie à discuter sur le faire d'oublier ou de tourner la page. Sam avait crier à Gillian que rien ne s'oubliait, que rien ne pouvait s'oublier. Et que cela rendait plus fort. Foutaise ! Cela ne rendait pas plus fort ! Cela faisait mal, et ça rendait mal. Gillian lui expliqua que cela allait le rendre encore plus dépressif et qu'il finirait par se détruire lui même. Le gamin la regarda et d'un air calme il lui dit :

"Qui vous dit que c'est pas ce que je veux ?"

Il marqua une minie pause, et fit en la regardant comme si il la jugeait du regard, comme si il était lui même un conteur et que maintenant il avait une spectatrice :

"Ma mère a été tué par un tueur en série qui court toujours, mon père également, et moi ? J'ai survécus....WAO...c'est naze ! Je veux mourir pour les rejoindre là où ils sont !!!"

A sa dernière phrase les larmes avaient rouler toutes seules le long de ses joues et n'avaient pas terminer de couler. Il avait peur et mal mais surtout il ne comprenait pas. Il avait toujours été un bon élève, un gars bien et gentil, et un parfait garçon, pourquoi tout lui tombait dessus ? Le gamin se rendit compte de ses larmes et les essuya rageusement. Si fort que ses joues devinrent rouge. Il avait faim mais il n'arrivait à rien avaler. La femme décida ensuite de lui donner quelque chose à manger et de le faire manger. Il était maigre comme un clou et n'arrivait à rien. Il se leva difficilement, les jambes tremblantes, il avança lentement. Arriver avec elle dans la cuisine, il se demanda ce qu'elle allait lui proposer. Le garçon regarda le manger et eut un haut de coeur. Il se mit à courir vers la salle de toute à l'heure et avait repérer les toilettes. Il referma la porte et vomit. Il resta prêt des toilettes et ne bougea plus. Honteux et totalement pommé il ne savait plus quoi faire...Rien que le fait de voir une cuisine ou de voir de la nourriture ça le rendait malade. Le gamin replia ses genoux contre sa poitrine et colla sa tête dessus. Il pleura encore. Jusqu'à ce qu'il entende la présence de Gillian. Le gosse ne voulait pas lui parler, mais en ce moment même, elle se rapprochait plus d'une mère pour lui....Et il avait juste besoin qu'on s'inquiète pour lui et qu'on le prenne dans les bras....Le petit fit en empêchant des larmes de couler encore :

"Pardon..."

Pardon pour ce qu'il avait dit, pour ce qu'il avait fait, pour sa manière d'agir, pour tout....Pardon d'être encore là et pardon d'avoir fait mourir son père.. Il avait besoin de s'excuser et d'entendre juste trois mots : je te pardonne.

Gillian avait l'habitude des patients récalcitrants. La plupart venaient dans son bureau avec la ferme intention de ne rien dire parce qu'ils ne voulaient pas qu'elle entre dans leur esprit. Au bout de la quatrième, cinquième séance, ils acceptaient enfin de la laisser approcher et de réellement lui parler à coeur ouvert. Certains l'avaient même appelée tard dans la nuit pour qu'elle leur vienne en aide parce qu'ils avaient coupé les ponts tout le monde et qu'elle était la seule qui leur restait. Beaucoup de gens prenaient les séances chez le psy comme un interrogatoire, mais au fil des rendez-vous, les préjugés tombaient et la confiance régnait. Elle ne s'offusqua donc pas du ton agressif de Sam, elle voyait bien que ce n'était qu'une colère passagère. Il était en colère après le monde entier, c'était normal. Il affirma ne pas vouloir lui parler, mais d'un coup, il s'ouvrit à elle. Il lui parla de ses parents, tous deux tombés sous les coups d'un tueur en série. Et enfin, il lui parla des origines de la haine qu'il éprouvait envers lui-même : il s'en voulait d'avoir survécu. C'était une réaction typique de survivants, la honte qu'ils éprouvaient était toujours d'être sortis indemnes de l'accident, de la tuerie, de l'épidémie... Il avait envie de mourir pour les rejoindre car il était seul et qu'il n'avait plus de famille. C'était sans doute la raison pour laquelle il se laissait mourir de faim. Gillian posa doucement sa main sur son épaule.

- C'est normal que tu veuilles les rejoindre, mais tu dois vivre. Vivre pour eux et pour les gens qui t'aiment et qui t'entourent. Des amis, de la famille éloignée, des connaissances, une petite-amie... N'importe qui. On a tous une raison de vivre, alors cherche la tienne parce que gâcher ta vie en te faisant du mal ne t'avancera à rien.

Tout lui tombait dessus en même temps, et il était déjà orphelin avant d'avoir atteint la majorité. Ce petit homme qui autrefois lui paraissait fort et déterminé, aspiré par l'envie de devenir profiler... Il avait été brisé par la vie, réduit à l'état de loque parce qu'il était heureux et que d'autres en avaient décidé autrement. La vie était injuste, dégueulasse. Mais Gillian avait déjà pu constater que c'était souvent sur ceux qui ne demandaient rien à personne que tout s'écroulait. La jeune femme avait de la peine pour lui, elle se mettait à sa place. Ce n'était pas de la pitié, non, c'était ce qu'elle éprouvait à chaque fois qu'un de ses patients était au bord du gouffre. Cette envie de porter un peu de leur souffrance pour pouvoir les soulager.

Malheureusement, elle ne pouvait rien faire pour ramener les parents de Sam. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était aider l'adolescent à aller mieux physiquement et psychologiquement. Ils se levèrent donc pour aller dans la cuisine. Elle remarqua qu'il tenait à peine sur ses jambes mais elle ne dit rien. Elle savait à quel point il était agaçant de se savoir faible et d'être assisté en permanence. Cependant, elle craignait qu'il ne tombe dans les pommes... Elle resta donc à une distance raisonnable du jeune garçon au cas où. Mais il était fort, il tint debout et la suivit jusqu'au placard où elle entreposait les conserves. Ce fut lorsqu'elle l'ouvrit et que Sam vit la nourriture qu'il fut saisit d'un haut-le-coeur. Il se précipita brusquement dans la salle de bains et s'y enferma pour vomir le peu de choses qui devaient lui rester dans l'estomac. Gill attendit un peu que la crise se soit calmée pour aller le voir. Elle ne voulait pas le blesser dans sa fierté, elle avait déjà pas mal cerné le personnage. C'est donc après une ou deux minutes qu'elle poussa la porte de la salle de bains et le trouva assis par terre, en train de pleurer. Elle vint donc s'asseoir à côté de lui. Il demanda alors pardon. Elle n'était pas vraiment sûre que cette excuse lui était destinée, elle savait qu'il s'en voulait de ne pas avoir déjà rejoint son père et sa mère. Il essayait tant bien que mal de retenir ses larmes mais la peine et la fatigue étaient trop intenses pour pouvoir y résister. Alors, avec une douceur infinie, Gillian passa son bras autour de ses épaules et l'attira contre elle.

- Ne retiens pas ta douleur, laisse-la sortir...

Dans les bras de la jeune femme, Sam semblait plus vulnérable que jamais. Elle le sentait trembler de tous ses membres, et en caressant son visage, elle constata qu'une chaleur inhabituelle l'avait envahi. Un début de fièvre ? Possible après tout, il était en train de défaillir, avait subi plus d'un choc émotionnel et passé toute la journée dans le froid, sous la pluie. Elle décida donc de l'aider à se relever et le soutint par la taille pour l'emmener dans sa chambre. Sourde à ses protestations, elle l'allongea sur son lit et l'enveloppa dans une couverture.

- Laisse-toi faire, Sam, et fais-moi confiance. Tu es en train de te laisser mourir, tu as besoin d'aide...

Une fois qu'elle fut sûre qu'il resterait couché, elle alla vider rapidement son armoire à pharmacie pour y trouver de quoi faire baisser la fièvre et des compléments alimentaires. Un peu de vitamines pour l'aider à passer une nuit plus ou moins tranquille. Le lendemain, elle l'emmènerait voir un médecin. Après lui avoir fait avaler ces comprimés, malgré quelques réticences, la jeune femme s'assit au bord du lit près de lui. Sa main caressa machinalement le front de l'adolescent, comme l'aurait certainement fait sa mère. Désormais, elle était liée à lui, qu'elle le veuille ou non. Elle s'était attachée à lui et ne le laisserai pas s'en aller tant qu'elle ne serait pas assurée qu'il allait bien.

Sam lâche prise, il pleurait à chaude larmes, il s'excusa mais sans vraiment savoir à qui ces excuses étaient adresser. Son père ? Sa mère ? Gillian ? Lui ? Dieu ? Il en savait rien. Il avait juste demander pardon, pour tout et pour rien. Il était perdue et surtout il commençait à délirer. Il était bouillant et la fièvre le rendait malade. Il n'avait pratiquement rien avaler et à l'hôpital, ils n'arrivaient pas à le garder suffisamment longtemps pour lui donner une alimentation stable. Le gamin était en train de se laisser mourir. Gillian l'avait comprit. Elle était venue s'asseoir prêt de lui et elle passa lentement un bras par dessus son épaule pour l'amener à se coller à elle. Il fut réticent l'espace de deux secondes, puis il se jeta presque dans ses bras, se mettant à pleurer et à ne plus vouloir retenir ses larmes, et ses sanglots. Ceux là lui faisaient mal car il avait des courbatures de partout, notamment dans les côtes et dans le dos.

Au bout d'un petit moment, Gillian l'aida à se relever, il ne pouvait pas rester dans la salle de bain assis sur le sol. Il prit appuis sur la femme et en toussant il la suivit, il avait beau demander à ce qu'elle le laisse sur le canapé elle l'emmena tout de même dans la chambre. Il finit par se laisser border comme un enfant. Il ferma légèrement les yeux et gémit de douleur. Il était gelé, enfin en apparence car en réalité il était très chaud. A la limite de la folie à cause de la fièvre, la seule chose qu'il voulait s'était dormir, mais il savait ce qu'il verrait. Des cauchemars. Il savait qu'il allait rêver de son père mort, de son zombie également, du tueur et de tout un tas de trucs qui le rendait malade rien que d'y penser. La femme était revenue d'il ne savait d'où. Elle lui donna des comprimer et resta à côté de lui comme une maman. D'ailleurs sur le coup Sam se sentit repartir des années en arrière, lorsqu'elle était encore là. Lorsque tout allait bien. Il la regarda et sourit, ses yeux étaient à demi clos. Il se mit à sourire encore plus. Et levant doucement sa tête, il se cala contre la cuisse de la femme. Puis il fit :

"Raconte moi une histoire...maman."

Ce fut le départ. Sam venait de plonger dans une sorte de carapace. S'imaginer de retour dans la période de sa vie ou tout allait bien semblait être le seul réconfort que son inconscient venait de trouver pour l'aider à surmonter la maladie et pour l'aider à se soigner, à avaler et à accepter. Mais Sam ne pourrait pas accepter si il restait bloquer dans le passer. Il se mit à sourire lentement et finit par s'endormir.

La nuit ne fut pas trop agiter, sauf par moment où Sam était prit par des cauchemars et qu'il gémissait. Ou quand il s'était réveiller en sursaut en appelant sa mère au secours et qu'il s'était rendormit aussi sec. Mais à part ça, rien d'anormal. Le lendemain matin, en revanche, là se fut dur. Sam était assis sur son lit, replier sur lui même, se balançant d'avant en arrière et fixant un point invisible sur le sol. Son cauchemar l'avait ramener à la scène du crime, c'était comme ça que la police l'avait trouver, enfin dans cette position. Le gamin ne parlait pas, il se balançait juste d'avant en arrière fixant le corps ensanglanter de son père et la tache de sang sur le sol. Là il reproduisait la même chose, sauf que le sol était propre, mais lui était encore dans son cauchemar, comme cela lui arrivait bien souvent. Il se mit à murmurer lentement :

"C'est pas ma faute...c'est pas ma faute....c'est pas ma faute..."

Puis il se mit à parler comme si il parlait à un ami imaginaire, mais dans sa tête c'était un policier, le même policier, qui avait apporter le dossier à Gillian et qui lui avait répéter ce que le gamin li avait dit, et se fut là que la psy pouvait comprendre ce qui se passait dans la tête du gamin :

"...Il va se relever...il va se relever...il est pas mort...il peut pas être mort....il va se relever...je le sais...il...il...il va se relever...il est pas mort."

Sam n'avait pas crut sur le coup, surement à cause du choc, que son père était mort, il avait été persuader que son père dormait ou qu'il faisait une blague ou qu'un miracle se produirait. Mais rien n'était arriver et ce gamin était seul. Les larmes coulèrent de nouveau sur ses joues et son balancement se stoppa, il se remit à pleurer de plus belle. Depuis la mort de son père, c'était la première fois qu'il ne s'accusait pas du meurtre de celui-ci et c'était la première fois qu'il pleurait autant.

Maman... Ce simple mot eut l'effet d'un coup de poing pour Gillian. L'adolescent était brûlant de fièvre, elle savait qu'il délirait et qu'il pensait voir sa mère. Ce n'était pas à la psychologue qu'il s'adressait, mais cela lui fit mal. Jamais personne n'avait pu l'appeler maman avant lui : on lui avait pris son bébé qu'elle avait adopté trop tôt pour cela. Sophie ne savait pas encore parler lorsque sa mère biologique était revenue la chercher... Et voilà qu'elle reportait toute son affection sur ce gamin. C'est dans ses gestes et dans sa douceur que Sam avait reconnu la mère qu'elle n'avait jamais été. Il était venu se blottir tout contre elle en réclamant l'affection à laquelle il n'avait pas eu droit depuis bien longtemps. Elle resta ainsi assise auprès de lui jusqu'à ce qu'il s'endorme, en contemplant son visage et en l'effleurant doucement de ses doigts. Elle savait qu'elle ne devait pas s'attacher à lui car cet enfant n'était pas le sien, mais en cet instant, les sentiments prenaient le dessus sur la raison. Lorsqu'elle entendit la respiration profonde et régulière de Sam, elle s'allongea à son tour, près de lui. Elle voulait rester au cas où il passerait une mauvaise nuit. Elle finit donc par s'endormir, encore toute habillée puisqu'elle n'avait pas voulu se changer de peur de le réveiller.

La nuit fut longue pour Gillian. Elle se réveillait au moindre mouvement de Sam, au moindre mot qu'il prononçait pendant son sommeil. Les fantômes de ses parents hantaient ses songes, ce gamin ne dormirait plus jamais en paix, elle le savait. Aux alentours de deux heures du matin, il se releva et appela sa mère, complètement paniqué. La jeune femme l'avait alors entouré de ses bras et l'avait forcé à se recoucher en lui murmurant des paroles rassurantes pour le calmer. Il s'était rendormi dans ses bras, comme un enfant. Le lendemain matin, elle le sentit remuer mais elle ne s'inquiéta pas, pensant qu'il allait sûrement se lever. Mais en l'entendant parler tout seul, elle réalisa que c'était encore un cauchemar, ou peut-être la fièvre. Recroquevillé sur le rebord du lit, il se balançait frénétiquement d'avant en arrière en répétant la même phrase : "C'est pas ma faute". Enfin sa conscience se libérait. E même si cela sonnait comme une excuse ou une justification, les mots étaient là : il reconnaissait n'être pour rien dans la mort de son père. C'était un pas de géant qu'il venait de faire, et ce, sans même avoir eu besoin de psychothérapie. Tout ce dont il nécessitait était la présence affective de quelqu'un qui s'inquièterait pour lui. Et il avait frappé à la bonne porte... En voyant qu'il commençait à s'agiter, la jeune femme décida de mettre fin aux visions d'horreur qui tourmentaient Sam. Elle l'entoura de ses bras pour l'apaiser et essaya de le réveiller.

- Réveille-toi Sam, ce n'est qu'un mauvais rêve. Je suis là, tu n'as rien à craindre.

Le corps du jeune garçon était secoué par d'incontrôlables sanglots. La pression accumulée pendant la nuit était en train de retomber, ses nerfs lâchaient. Mais malheureusement, Gillian avait l'habitude de ce genre de comportement avec ses patients. Elle attendit donc qu'il se calme en caressant doucement sa nuque.

Sam n'avait pas conscience qu'il était en train de rêver encore, et pourtant tout lui paraissait réelle. L'odeur du sang, ce goût cuivrée dans la bouche, le regard perdue de cet adolescent au milieu de sa cuisine à regarder le corps inerte de son père en priant le ciel pour que cet homme innocent de tout crime se réveille. Mais jamais son père n'avait put se réveiller et Sam était rester marquer par cette pensée. Il avait tuer son père. Sauf que voilà, inconsciemment il tentait de se dire que ce n'était pas le cas, et plus ça allait et plus il y arrivait. C'était le cas de ce cauchemar où Sam se persuadait qu'il n'avait rien fait, que ce n'était pas sa faute. Les larmes roulèrent sur ses joues et bientôt il arrêta de parler et se contenta de pleurer toutes les larmes de son corps. De terrible sanglots étaient en train de le prendre et il avait de plus en plus de mal à respirer tellement qu'il pleurait. Il avait mal aux côtes, aux poumons, à la gorge et surtout au coeur.

Il sentit des bras le prendre en étaux et tenter de le calmer, sur le coup il pensa à son père mais en fermant et en ouvrant les yeux il s'aperçut que ce n'était pas son père. Il était dans la chambre d'une femme, de Gillian. Sa lui revenait il avait été malade et il l'était toujours. La fièvre était toujours là et l'adolescent avait de plus en plus froid. Il arrêta de pleurer un peu et fit :

"Je voulais pas qu'il meurt...je le jure...je voulais pas...Je pensais pouvoir arrêter ce type...et-et rentrer dans la police...je voulais pas tout ce qui est arrivé..."

Il repartie à pleurer et il se blottit dans les bras de Gillian. Pour Sam elle avait les bras chaud, pour Gillian, il était bouillant. Sam était à deux doigts de finir aux urgences et il fallait qu'il se calme avant tout, mais là il voulait pas se calmer juste parler et se confier...

"Il m'avait dit de rien dire...et moi j'en ai parler...Mon père savait rien...pourquoi il lui a fait ça ? Pourquoi il m'a pas tué moi ?...pourquoi..."

Lorsque l'adolescent revint à lui, il regarda autour de lui avec un air complètement déboussolé. Il avait perdu tous ses repères et était en proie à une fièvre terrassante. Entre deux sanglots, il ne cessait de répéter qu'il n'avait jamais voulu ce drame. Il parlait d'un homme à arrêter, mais rien n'était clair. Sur le coup, Gillian pensa qu'il délirait encore. Elle essaya donc de le rassurer.

- Bien sûr que non, tu ne voulais pas ce qui est arrivé, personne ne veut ça. Tu n'as rien à te reprocher, Sam.

De lui-même, l'adolescent vint se blottir dans les bras de Gillian. Il était désespérément en manque d'affection, et la jeune femme en avait à revendre. Elle le serra donc doucement contre elle, sa joue posée contre son front brûlant. Elle constata alors que la fièvre était remontée et chercha du regard les comprimés qu'elle lui avait fait avaler la veille. La plaquette était restée sur sa table de nuit, à côté d'un verre d'eau. Elle se redressa légèrement pour les attraper et les donner à Sam.

- Tiens, avale ça. Il faut qu'on fasse baisser la fièvre sinon ça va empirer. Et je n'aurai pas la force de te porter jusqu'à la voiture pour t'emmener aux urgence si tu ne peux pas tenir sur tes jambes.[b]

La jeune femme avait l'intention d'attendre un peu pour voir si elle pouvait maîtriser la fièvre seule. Sinon, elle serait obligée d'aller lui faire consulter un médecin. Une fois qu'il eut pris ses cachets, elle l'aida à se rallonger et le couvrit parce qu'il tremblait de froid. Paradoxalement, il était plus brûlant que jamais... Elle ignorait si cela venait de l'accumulation des traumatismes qu'il avait vécu ou s'il avait contracté un virus. Néanmoins, elle ne se posa pas la question de savoir si elle risquait d'être contaminée ou non. Elle se coucha à ses côtés et l'entoura de ses bras pendant qu'il débitait des paroles qui pour elle n'avaient ni queue ni tête. Il reparlait de cet homme, mais qui était-il ? Le fruit de son imagination ? Le meurtrier ? Un suspect ? Mais quand il parla de tuer, Gillian s'inquiéta.

[b]- De qui tu parles ? Qui t'as dit de ne pas parler ? Réponds-moi Sam... On t'a fait du mal, on t'a menacé ?

L'instinct protecteur de Gillian lui fit se demander si elle avait bien verrouillé sa porte la veille. Elle y réfléchit un instant. Oui, tout était fermé. Sam avait-il été suivi ? Si c'était le cas, la psychologue n'allait pas lui être d'un grand secours en terme de protection : elle n'avait même pas d'arme chez elle. Cela l'inquiétait. Aussitôt, elle pensa au suspect numéro un de l'enquête, celui qui était recherché pour de nombreux meurtre, dont ceux qui n'avaient jamais été élucidés. Nolan Baker... Officiellement, personne n'avait émis l'hypothèse, mais l'idée trottait dans l'esprit de tous les enquêteurs. Cet homme était bien capable de traquer un gamin pour s'assurer qu'il ne parlerait pas... Instinctivement, Gillian resserra ses bras autour de Sam.

- Parle-moi... Qu'est-ce qui s'est passé ce soir-là ?

Gillian était là pour Sam et l'adolescent le voyait bien, il savait maintenant qu'il pouvait compter sur elle. Il se reposa dans ses bras pendant qu'elle le rassurait en pensant qu'il délirait, mais là malgré la fièvre, il était loin de délirer. Il était sérieux et surtout sincère. Il ne voulait plus se cacher, plus souffrir, il voulait vivre, pour quoi et pour qui il ne le savait pas mais il ne voulait pas se laisser mourir. La jeune femme lui dit d'avaler des médicaments pour combattre la fièvre, Sam les prit directement sans grimacer ou quoi que se soit, il les avala et se recoucha comme elle semblait vouloir lui faire comprendre. Il ne voulait pas retourner aux urgences et encore moins à l'hôpital, il voulait être quelqu'un de normal. L'adolescent se remit à pleurer et elle lui demanda de quoi il parlait lorsqu'il parlait d'un homme vu qu'il employait le pronom "il". Sam trembla et fit en calmant quelques sanglots:

"L'homme qui a tuer mon père..."

Lui avoir fait du mal et l'avoir menacer ? Oui cet homme l'avait fait, mais pas le soir du meurtre de son père, c'était avant. La première fois où Sam l'avait vu. Le gamin était rentrer des cours et avait voulue prendre un racourcit et il était tomber sur Nolan Baker en train de vider un cadavre, un type qu'il venait de tuer quoi. La suite des évènements, Sam ne s'en souvenait pas réellement, il savait qu'il avait eut peur, qu'il avait prit des coups et qu'il avait faillit y rester. Le gars lui avait ordonner de ne rien dire et Sam avait parler.

Il n'avait plus entendue parler de ce tueur avant le soir de la mort de son père. Le gamin avait été en soirée et avait embrasser une fille. La première fois que cela lui arrivait. En rentrant il avait vu son père mort...cette image resterait à jamais ! La psychologue qui s'était coller à lui, lui demanda de parle de cette nuit là...

"On a regarder un match ensemble et il m'a déposer...a une soirée..."

Il renifla car il avait du mal à parler entre les sanglots et sa respiration saccadée.

"Je-je suis rentré et il faisait noir...je pensais qu'il dormait...et j'ai glisser...sur son sang..."

Il reparti à pleurer et la suite fut tout aussi dur mais bien plus rapide :

"Il était là, allongé dans son sang, et avec cette insulte sur son dos, je pouvais rien faire, j'ai voulut qu'il se réveille, je l'ai appeler, je l'ai secoué mais il se réveillait pas. Je voulais qu'il se lève et qu'il me parle."

Avec sincérité, Sam lui parla de la nuit du meurtre de son père... et aussi de son meurtrier. L'avait-il vu ? L'avait-il croisé en rentrant chez lui ? Gillian s'apprêtait à lui demander une tonne de choses sur l'assassin, mais Sam poursuivit sur les détails de la découverte du corps. La jeune femme le laissa donc finir, il était bien parti. Son récit fut douloureux à confesser, mais malgré les larmes, cela lui faisait du bien. Gillian se doutait qu'il n'avait pas dû raconter à tout le monde cette tragédie. Ce qu'il lui racontait était conforme au rapport de police. Elle était bien placée pour le savoir : elle l'avait lu lorsqu'on lui avait proposé Sam en tant que patient. Sauf qu'en voyant son comportement, elle avait vite compris que c'était peine perdue. Il n'aurait jamais voulu d'elle pour l'aider à soulager sa peine. Et pourtant, il était là, couché contre elle dans son propre lit, en train de tout lui raconter. Qui l'aurait cru... Ce gosse avait eu besoin d'être à bout de nerfs pour pouvoir tout déballer. C'était triste pour lui, vu l'état dans lequel ce deuil l'avait mis. D'un côté, c'était très touchant de voir à quel point il tenait à son père. La psychologue s'imagina qu'il avait dû mettre autant de temps à tourner la page après la mort de sa mère. Et encore, cela avait dû être plus facile, puisque son père était à ses côtés pour l'épauler. A présent, que lui restait-il ? A part Gillian, qui allait se dévouer pour veiller sur lui ? Elle ignorait s'il avait des oncles ou des tantes à Quantico, ou si ses grand-parents étaient toujours en vie. Si pendant tout ce temps, il avait vagabondé pour venir chez elle lui soutirer des informations, n'y avait-il personne qui s'inquiétait pour lui ? Personne à qui se confier, personne pour s'inquiéter ? Alors qu'il s'interrompait dans un sanglot, elle l'encouragea à poursuivre son histoire, c'était salvateur pour lui.

- Continue de parler Sam, ça va te libérer. Tu connais l'homme qui a tué ton père ? C'est lui que tu fuis ?

Il continua alors son récit, elle l'écoutait d'une oreille attentive. Mais elle se préoccupait toujours de sa santé. Sa tempe collée contre le front de l'adolescent, elle sentait bien que la fièvre refusait de baisser. Cela faisait trop longtemps pour elle, et elle commença à paniquer. En jetant un oeil à la notice des médicaments, elle constata qu'elle ne pouvait pas lui donner une nouvelle dose tout de suite.

- Pourquoi la fièvre ne baisse pas ? Sam, il faut que je prévienne un membre de ta famille pour pouvoir t'emmener à l'hôpital, est-ce que tu as le numéro d'un oncle ou de tes grand-parents ?

La fatigue et l'inquiétude fragilisaient ses nerfs. Elle n'avait presque rien dormi de la nuit et elle avait peur de perdre Sam. Tout ce qu'elle avait fait jusque là n'avait servi à rien, elle se sentait coupable. Elle se dit subitement qu'elle aurait dû le conduire aux urgence la veille lorsqu'elle avait déteté la fièvre. A présent, il était peut-être trop tard. L'état de l'adolescent empirait, il était blême comme la mort et atrocément maigre. Elle n'avait rien pu lui faire avaler, aurait-elle dû le forcer ? Gillian ne savait plus où elle en était, ne savait plus quoi faire. Des larmes vinrent voiler légèrement ses yeux mais elle les retint pour Sam. Ce n'était pas à elle de se lamenter.

Les cauchemars étaient ancrés dans la tête de Sam, et cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas dormit comme un être normal qu'il n'arrivait plus à sortir de ceux-ci. Pourtant Sam les connaissait et il devrait arriver à lutter, mais ce soir il n'en avait pas la force, ni le courage et encore moins l'envie. Il avait envie de rien. Il était faible et bouillant, les médicaments n'agissaient pas et sa fièvre continuait de grimper en flèches. L'adolescent se sentit partir à divaguer et surtout il avait de plus en plus de mal à rester conscient. Il avait commencer à parler de ce tueur, de ce qui s'était passer chez lui, de ce qu'il avait vu, de ce qu'il avait ressentit, mais très vite il se tut et parla d'autres choses. Gillian lui demanda si il parlait du tueur, si il l'avait vu, elle lui demanda de lui parler, surement pour le garder éveiller, plus que pour le faire parler de ce qui le terrorisait, mais Sam n'arrivait pas à parler, il était perdue dans ses pensées, perdue dans ces cauchemars.

Le gamin n'entendait pas vraiment la femme et il sentit ses paupières devenir lourdes et chaudes. Il finit par se réveiller lentement, il regarda la femme et lui dit d'une voie pâteuse :

"J'ai mal à la tête...et au ventre..."

Il ne se sentait pas très bien, il avait qu'une envie qu'on l'aide à aller mieux, psychologiquement parlant et physiquement parlant. Il n'arrivait plus vraiment à parler, mais il voulait tenter de continuer sa conversation avec elle. Il voyait bien qu'elle s'en voulait, alors il lui dit :

"C'est ma faute...je suis partie de l'hôpital..."

Oui c'était dans un sens sa faute si il était encore une fois dans cet état. Il était partie de l'hôpital, et il avait fuguer. Il s'était sauver en pensant que ce serait le meilleur moyen pour lui de survivre, mais il n'avait rien eut le temps de faire. Il était tomber malade et maintenant il était dans ce lit, tremper par la sueur, affaiblit et tenant à peine debout. La fièvre empirait et les médicaments n'agissaient pas, Gillian allait devoir appeler quelqu'un... Le gamin comprit qu'elle avait peur, il fit en se redressant et tentant de la rassurer comme elle essayait de le rassurer :

"Je vais marcher...jusqu'à ta voiture...et tu n’emmène voir un médecin...d'accord ?"

C'était terriblement angoissant pour Gillian car c'était la première fois qu'elle avait à s'occuper d'un enfant malade. On lui avait laissé sa petite Sophie si peu de temps qu'elle n'avait jamait eu à la soigner. Absolument rien ne faisait effet et l'état de Sam empirait, il fallait le conduire à l'hôpital. D'autant plus que l'adolescent se mit à divaguer, brûlant de fièvre. Il se plaignit de douleurs mutltiples, mais la jeune femme se douta qu'il devait souffrir encore plus qu'il ne voulait bien l'avouer... Alors qu'elle commençait à paniquer, Sam tenta de la rassurer en lui disant qu'il s'était enfui de l'hôpital. Enfui de l'hôpital ? On l'avait donc fait interner pour des soins bien avant qu'il ne vienne frapper à sa porte ? Avoir refusé d'y rester n'était pas étonnant de la part de l'adolescent, mais cela expliquait beaucoup sur son état de santé. Mais Gillian ne se sentit pas mieux pour autant. Depuis combien de temps était-il en fuite ? La jeune femme ne le sermonna pas, il était déjà assez mal en point comme ça. Mais de milliers de questions gravitaient dans la tête de la psychologues. Pour quelles raisons avait-il été admis à l'hôpital ? Pourquoi était-il parti ? Et surtout pourquoi avoir refusé de se soigner ? Ce gamin était têtu, elle l'avait bien remarqué. Mais à ce point ? Peut-être qu'il avait besoin de quelqu'un à son chevet pour l'empêcher de partir et le forcer à recevoir son traitement...

Il lui demanda alors de l'emmener voir un médecin. Pour la première fois depuis ces dernières vingt-quatre heures, il prenait une décision raisonable. Ce fut en partie un soulagement pour Gillian : elle n'aurait pas à se battre contre lui pour le convaincre de se laisser aider. Elle l'embrassa alors sur le front et se leva.

- Je vais avancer la voiture et je reviens te chercher. Attends-moi ici.

Elle préférait préciser, au cas où cette tête de mule aurait la brillante idée de se lever et d'aller l'attendre sur le perron. Elle sortit donc de la maison en courant avec ses clés, son sac à main, une couverture et un oreiller. Sa voiture n'était garée qu'à quelques mètres de là, mais c'était déjà trop pour Sam. Sur la banquette arrière, elle déposa le coussin et la couverture, puis elle balança son sac sur le siège passager. Elle fit ensuite reculer le véhicule jusqu'à ce qu'il soit à hauteur de sa porte d'entrée. Puis elle revint chercher Sam.

- La voiture est prête, appuie-toi sur moi.

Tant bien que mal, Sam passa son bras autour de son cou et la jeune femme le soutint par la taille pour marcher. L'adolescent n'était pas lourd à proprement parler, puisqu'il était squelettique, mais il était bien plus grand qu'elle et arrivait à peine à tenir sur ses jambes. Avancer avecun poids mort n'était pas facile, mais il n'y avait que quelques mètres à faire. La jeune femme l'aida à se coucher sur la banquette arrière et cala sa tête sur l'oreiller avant de le recouvrir. Une dernière fois, elle le rassura.

- Accroche-toi, l'hôpital n'est pas très loin...

Après une dernière caresse sur le visage brûlant de l'adolescent, Gillian referma la portière et se dépêcha d'aller fermer son studio à clé. Elle démarra ensuite en trombe et roula bien au-dessus de la vitesse autorisée en se disant qu'au pire, si elle se faisait arrêter, elle n'aurait qu'à montrer son badge du FBI. Mais heureusement, la circulation était fluide ce matin-là, et personne ne vint l'arrêter. Tout en roulant, elle avait tendu le bras en arrière pour prendre la main de Sam dans la sienne et l'avait tenue ainsi pendant tout le trajet. L'avantage avec les voitures automatiques, c'était que même un manchot pouvait les conduire, pas besoin de passer les vitesses. Arrivée devant l'hôpital, elle sortit en courant de son véhicule et entra dans le hall pour demander à ce que des brancardiers viennent le chercher en urgence. Il ne fallut ensuite que quelques minutes pour qu'on emmène l'adolescent et qu'un médecin vienne poser quelques questions à Gillian pour savoir ce qui c'était passé. Et lorsqu'enfin il la quitta en lui disant de ne pas s'inquiéter, la pression retomba d'un coup. Appuyée contre le capot de sa voiture, la psychologue laissa ses nerfs craquer et se mit à pleurer. C'étaient des larmes de peur, de culpabilité et d'épuisement, mais ça allait lui passer. Elle dû attendre de se calmer avant de pouvoir monter dans la chambre où ils gardaient Sam et s'installer à son chevet.