On fait des bêtises ? [Pv : Marilyn]

Quantico, Ecole d'Aleksandra

Le silence régnait sur la classe de l'école primaire. Pourquoi ? Comment ? Parce que les élèves avaient une petite interrogation sur la géographie. L'Europe, très précisément. Une matière ... avec laquelle, habituellement, Aleksandra avait un peu de mal, surtout quand la maîtresse leur parlait des états américains. Après tout, la fillette était en Amérique ... depuis moins d'un an, plus ou moins, et elle n'avait pas encore assimilé la cinquantaine d'états qu'il y avait. Mais l'Europe ... Ca, c'était autre chose. Parce qu'elle était née en Russie. Et parce qu'elle avait déjà appris un tas de choses sur l'Europe. Donc, pour la fillette, l'Europe était un sujet bien plus facile que les états américains. Et là, elle était certaine d'avoir une bonne note. Une très bonne note. Pour une fois. Elle inversait la tendance, en quelque sorte. Du moins, si on pouvait dire ça comme ça. Oui, y'avait certaines matières où, effectivement, ses notes s'amélioraient un peu. Peut-être parce que le directeur, et la psy de l'école, avaient décidé que de lui lâcher la grappe et d'être un peu moins sur son dos. Un soulagement pour la petite russe, pour sûr. Bon, avec ses camarades, ce n'était pas encore ça. Mais ... c'était sur le bon chemin, en quelque sorte. Oui, oui. Tout vient à point à qui sait attendre, n'est-ce pas ?

Quoi qu'il en soit, son crayon de papier en main, Aleksandra était en train de noter ses dernières réponses. Elle leva le nez de sa copie durant une fraction de seconde. Juste pour regarder l'horloge. Le temps était bientôt écoulé. Ca tombait bien puisqu'il ne lui manquait plus qu'un tout petit truc, et le tour était joué. Finalement, la sonnerie retentit. Certains élèves avaient, eux aussi, terminé, et dans le calme, ou du moins, en tentant de faire le moins de bruit possible, rangeaient leurs affaires. Aleksandra mit son crayon dans sa trousse et la ferma. Et hop, à son tour, elle faisait son cartable. Elle enfila sa veste et déposa sa copie sur le bureau de sa maîtresse. Et hop, la voilà dehors. Les parents attendaient leurs enfants. La petite russe cherchait son père du regard. Mais il n'était pas là. Sans doute qu'il avait eu un empêchement. Le deal ? Et bien, elle devait attendre cinq minutes, à peu près. Et si jamais elle ne le voyait pas revenir, elle avait la permission que de rentrer chez elle, toute seule. Alors, c'est ce qu'elle fit. Pour plus de sécurité, elle attendit même huit minutes. Mais pas de Nolan. Une urgence au travail. Ca arrivait de temps à autre. Après tout, on ne prévoit pas les accidents, non ?

Son cartable sur le dos, Aleksandra avait donc pris le chemin de la maison, seule. Enfin, pas vraiment seule. Parce qu'il y avait un de ses camarades qui habitait dans la même zone qu'elle. Plus âgé parce qu'il était dans sa dernière année de primaire, contrairement à elle. Quand il ne voyait pas le père d'Aleksandra, il attendait au coin de la rue qu'Aleksandra passe devant lui. Et là, ils rentraient ensemble. Elle l'aimait bien. Il était cool avec elle parce qu'il ne l'embêtait pas, lui. Il ne se moquait pas, non plus, de son accent. Brèfle, Aleksandra l'appréciait vraiment beaucoup. Et oui, sans doute qu'elle pouvait le considérer comme un ami.

Après une bonne marche, ils se séparèrent. Lui parce qu'il était arrivé, et elle parce qu'elle avait encore quelques mètres à faire pour rentrer à la maison. Heureusement qu'elle avait les clés, sinon, elle se serait retrouvée dehors plus d'une fois. Mais en s'approchant de la porte, qu'elle ne fut pas sa surprise de voir une femme. Grande. Enfin, tout le monde était grand, pour Aleksandra, du fait qu'elle n'était qu'une fillette pas vraiment grande. Elle leva la tête, fronça quelque peu des sourcils et observait la femme. Elle avait les cheveux ... de couleur pas vraiment naturelle. Du moins, c'était ce que se disait Aleksandra. Penchant la tête légèrement sur le côté, elle finit par s'approcher. "Tu es qui ?" Du tac o tac. En même temps, la petite russe n'était pas du genre peureuse. Et pas vraiment du genre, non plus, à vouvoyer les gens. Elle n'était qu'une enfant, après tout. Et même si on lui avait appris à ne jamais parler aux inconnus et bin ... ce n'était pas souvent qu'elle respectait cette "règle".

Cette fois-ci, Marilyn ne s'était pas levée en pétard. Genre, se lever ainsi était une habitude chez elle, alors que … pas du tout. Bon, il fallait l'avouer : on ne va pas dire que c'était comme si elle ne faisait jamais de folies. En toute réalité, elle était seulement sortie dans un bar avec des connaissances mais elle avait été très très sage comme une image, ayant bu que quelques verres. Alors pour se lever par la suite le lendemain, ça n'avait pas été trop difficile... Et puis il y avait bien une chose qui la foutait de bonne humeur en ce jour était de savoir qu'elle allait revoir Nolan, son cousin dans la journée. Et ce, quel plaisir sera de le revoir et surtout de l'avoir retrouvé après toutes ces années !! On pouvait dire que le hasard avait bien fait les choses... Étant déterminée à le retrouver, Marilyn avait bien sûr bien bossé à Columbia pour un journal local afin de payer son billet d'avion - et quelques autres frais - et là voilà en ville, restant plus qu'à le chercher... Mais elle avait dû tarder à le trouver pour deux raisons : il y avait le fait qu'elle appréhendait... mais surtout, le plus important, l'autre méga souci : le nom Nolan Baker n'existait pas. En fait, il existait qu'avec un nom d'emprunt qui était Mike Davis... Mais ça, Marilyn était loin de le savoir … puisqu'elle n'avait point écouter son père, ne voulant pas croire quoique ce soit. Et dans tout ça, il suffisait d'un café dans un bar un matin pour que les retrouvailles entre cousins se fassent et ce, en émotion.

Et en cet fin d'après-midi, Marilyn pouvait passer chez son cousin chéri en question qu'elle considérait plus comme un frère plus qu'autre chose. Celui-ci, selon lui, finissait son service assez tôt dans l'après-midi, la petite Aleksandra n'allait pas tarder à rentrer de l'école et au passage, la jeune Marilyn allait enfin pouvoir faire sa connaissance. Et peut-être même par la même occasion Nika, la fameuse fiancée que son cousin allait épousée .. mais il semblerait bien - à ce qu'on lui avait dit - qu'elle n'était pas du coin et dans le coin. Et oui, la blondinette avait entendu parler de tout ça, de cette fameuse adoption... des fiançailles et tout ça. D'ailleurs, ce n'était pas comme si elle ne serait pas convié au mariage... et encore mieux : au baptême de la petite. Normal puisqu'elle serait au premier rang : Nolan lui avait fait l'honneur d'être la marraine. Quand elle avait su tout ça, la première chose que la jeune Marilyn avait réclamé était de voir la photo de famille.. Et même de savoir quand elle allait les rencontrer afin de s'intégrer et faire partie de leur vie. Evidement, c'était bien une chose qu'elle exigeait sans qu'on puisse protester et c'était bien une chose tout à fait normal.

Et la voilà qu'en ce moment même, Marilyn se trouvait devant la villa, habillé d'un habituel jean troué noir, un haut blanc et ses cheveux toujours d'un coloré très spécial. Et comme d'habitude pour bien se faire remarquer, son doigt resta bloquer sur le bouton de la sonnette. Ben oui, c'était bien connu : quand Marilyn arrivait, il fallait sortir les trompettes... Mais il semblerait que les trompettistes n'étaient point là puisque personne répondait. Et que devait-elle faire ? Attendre ? Poireauter devant la porte ? Nolan, dans tout ça, était sans doute tout simplement en retard et vu l'heure était sûrement en train de récupérer sa fille à l'école... Et c'était peut-être le cas puisque elle entendit une voix derrière elle et ce n'était que la voix d'une petite file. Marilyn se retourna et crut bien reconnaître Aleksandra.

Hey …salua-t-elle, que genre Aleksandra, c'était sa pote, puis une légère pause : hey on ne t'a jamais dit de ne pas dire ça aux gens que tu ne connais pas !

Genre elle se permettait de se donner ce genre de leçon alors qu'elle n'était même pas capable de la respecter elle-même à la lettre...

Mais je ne suis pas n'importe qui … continua-t-elle comme si au final, elle commençait à parler à elle-même. Tu dois être Aleksandra, c'est ça ? Je suis Marilyn.

Elle se présentait mais d'un autre côté, ça lui faisait bizarre que Nolan n'ait point prévenu sa fille ou même .. pire... qu'il ne lui ait jamais parlé d'elle. Marilyn et lui étaient cousins quoi.. Zut!! En plus, à la seconde qui suivit, Marilyn s'attendait à avoir une remarque de son cousin pour l'enquiquiner mais elle releva son regard et il n'y avait point de Nolan dans le coin derrière la jeune fille...

Hey, mais qu'est-ce que tu fais dans le coin toute seule, ma grande !? S'inquieta-t-elle.

La tête légèrement penchée sur le côté, la petite Aleksandra observait, du coin de l'oeil, la blonde. Enfin .. Difficile de dire si elle était réellement blonde, ou pas. Elle semblait avoir quelques mèches de différentes couleurs. Mais ... Oui, en quelque sorte, son interlocutrice était blonde. Du moins, c'était ainsi que la russe voyait les choses. Elle se demandait qui s'était. Nolan lui avait, effectivement, parlé de Marilyn. Brièvement, d'ailleurs, parce qu'il avait été appelé, à ce moment là, d'urgence par l'hôpital et qu'il avait dû tout laisser de côté pour bosser. Et ils n'en avaient pas reparlé après. Mais ce n'était pas pour autant qu'il lui avait montré une photo. Donc, oui, dans l'immédiat, la petite fille était intriguée et elle se posait tout un tas de questions. Qui était-elle ? Une représentante ? Une nouvelle factrice, même si elle n'en avait pas l'air ? Autre chose ? Une amante à son père ? Une autre de ses amoureuses ? Ah ... Elle espérait que ça ne soit pas le cas. Déjà qu'elle était ultra jalouse de Nika, et de toutes les autres femmes qui pouvaient tourner autour de son papa. Une de plus et c'était ... la catastrophe, en quelque sorte. Et elle préférait que ça ne soit pas le cas, pour sûr.

L'air de rien, Aleksandra s'était rapprochée de la porte d'entrée. Pour l'ouvrir, et aussi pour identifier son interlocutrice. Voilà pourquoi elle lui avait demandé qui elle était. La blonde parût ... comment dire ... peut-être étonnée que la fillette lui adresse la parole de cette manière. Elle lui fit un reproche. Ou du moins, ça sonnait comme un reproche. Aleksandra avait froncé légèrement des sourcils, tout en la regardant, et eut un léger hochement des sourcils. "Si. Mais t'as pas une tête de méchante." D'où le comment du pourquoi de son interrogation. Bon, il était vrai que c'était une excuse plutôt vaseuse et bidon, mais bon, la vérité sort toujours de la bouche des enfants, non ? "Et puis, hein, je présume que tu ne vas pas me faire du mal, si ?" Oh, si c'était le cas, elle lui ferait son regard de petite fille attendrissante, un regard qui fonctionnait toujours, ou presque. Et la fillette finirait par l'attendrir, l'apitoyer et hop, le tour serait joué. La jeune femme finit par reprendre la parole. La petite russe leva un sourcil interrogateur lorsqu'elle en vint à prononcer son prénom. D'où elle la connaissait ? Bizarre tout de même. Et finalement, elle se présenta sous le nom de Marilyn. Ah ... Au moins, Aleksandra mettait un visage sur cette fameuse cousine dont Nolan lui avait brièvement parlé. Mais très brièvement. "La cousine à mon papa ?" Elle l'avait regardée en penchant légèrement la tête sur le côté. Elle voulait confirmation.

Ladite confirmation était importante pour la petite Aleksandra. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que ... et bien, en quelque sorte, ça lui faisait une rivale en moins et qu'elle n'aurait pas besoin d'être jalouse de la relation entre Nolan et Marilyn. Parce qu'elle avait beau apprécié Nika, la fillette ne pouvait pas la voir autrement, ou presque, que comme une rivale. Ce qui était dommage quand même, mais c'était ainsi. "C'est mon papa qui t'as parlé de moi ?" Sans doute. Mais une confirmation, c'était toujours mieux, non ? De cette manière, ça lui évitait de faire un impair. L'air étonné, Marilyn en était venue à lui demander pourquoi elle était toute seule. Haussement des épaules de la petite russe. "Papa n'était pas à l'école. Il a dû avoir du retard à son travail." Parce qu'oublier, ce n'était pas vraiment son genre. Sauf s'il était en plein travail dans la cave mais ça, c'était autre chose. Et il aurait, tout de même, pris cinq minutes pour venir chercher sa fille. "Mais j'ai la clé. Donc, je ne resterais pas dehors. Et toi ? Pourquoi tu es là ?"

Une légère moue se dessinait sur ses lèvres avant que celles-ci se décident à se transformer en un sourire. Elle n'avait pas une tête de méchante ? C'était peut-être bien la meilleure, celle-là ! Non, c'était vrai. Malgré son côté décalé, elle était juste quelqu'un de caractériel dans le fond mais pas bien méchante... Et en plus aller faire du mal à une enfant ? Sérieusement ? Oh Marilyn pouvait se surprendre à les terroriser s'ils étaient lourds mais dans le fond, elle arrivait à les canaliser et à en faire plus des potes qu'autre chose. Les enfants étaient vraiment généralement incroyables... Ils pouvaient vous surprendre en sortant de ses réflexions spontanément, avec tout ce qui pouvait leur passer à l'esprit... Ils étaient à la fois prévisibles et imprévisibles... En tout cas, un jour, si Marilyn devait être mère, ça serait volontiers, même si elle avait bien tendance à dire qu'elle préféraient les enfants des autres que d'en avoir. Mais dans tout ça, il suffisait seulement de trouver la bonne personne.

Je prends ça pour un compliment ! Répondit-elle... Et tu as tout juste.

Mais évidement, comme toute personne socialisée, la blondinette s'était présentée et ressentit alors par la suite du soulagement. Pourquoi ? Parce qu'on lui avait parlé d'elle ? Evidement, sinon Marilyn aurait de quoi être vexée, rien que pour son égo... Nolan était pour elle quelqu'un de très important et de très proche, elle était fière qu'il soit son cousin même si elle avait plus tendance à penser qu'il était plus son frère que cousin.

Oui, je suis la cousine de ton papa … Je suis ravie de faire enfin ta connaissance... répondit-elle à ses questions en souriant... et voyant d'autres questions débouler : hey tu sais que je devrais te prendre comme assistante ! T'es une mini-Columbo !

Car niveau question et curiosité, Marilyn était la pro et se prenait souvent pour Columbo,- ou même Sherlock Holmes – avec sa perspicacité... Mais bon, il ne valait peut-être pas mieux de parler de Columbo car dans le fond, c'était tellement vieux que la jeune Aleksandra ne devait meme pas connaître.

Il m'a beaucoup parlé de toi... Je sais qu'il t'aime beaucoup et est très fier de toi.

Oh ça, même pas besoin de le dire qu'elle l'avait bien vu lorsqu'il lui avait parlé qu'il avait adopté une fillette, et la Marilyn, ayant su qu'elle était tatie, avait sauté au plafond, elle avait voulu absolument voir une photo de famille … et elle avait encore plus sauté au plafond quand il lui avait demandé d'être la marraine... Et d'ailleurs à ce propos, etait-elle au courant ? Si Nolan lui avait parlé d'elle, Aleksandra devait le savoir ? Et lui avait-il dit qu'elle venait en cet après-midi puisqu'apparemment non à ses dires ? Et comme il ne semblait pas là en plus ? Oui sûrement un problème urgent au boulot … sinon il aurait bien pris le temps d'avertir, d'autant plus que Marilyn aurait pris plaisir à récupérer sa future filleule à l'école.

Il a souvent du retard ? Pensa-t-elle à voix haute, comme si c'était régulier ou non, pour pouvoir chercher sa fille.

Puis sortant de ses pensées rapidement, car d'une, elles n'allaient pas rester là devant la maison à attendre que la pluie tombe... et elle devait bien répondre pourquoi elle était là.

Et il ne t'a pas dit ? Fit-elle comme si elle était outrée ! Mais elle allait le refaire ce Nolan! Bon dieu... Quand il sera là, il va m'entendre...

Bon on n'allait pas commencer à râler... et à injurier. Bon, y'a eu pire comme injures sortant de sa bouche! Elle regarda par la suite Aleksandra avec un sourire.

Je suis venue pour passer du temps avec lui ainsi qu'avec toi ...Je viens tout juste de le retrouver.

Mais ça, c'était une longue histoire et Marilyn espérait qu'elle ne continue pas à faire son Mini Columbo.

Mais comme il semble avoir du retard, tu ne vois pas d'inconvénients qu'on passe du temps ensemble ? Ca nous permettrait de faire connaissances... Je suis sûre qu'on va bien s'entendre. Tu ne penses pas, toi aussi ? Et puis dis, t'aimes les cookies ?

Allez, c'était bon, Marilyn n'avait même pas encore passé le seuil de la maison qu'elle parlait comme une pipelette. Y'avait pas de bouton de «stop » qu'elle était partie à blablater sans s'arrêter.

On peut en faire pleiiiiiin, rien que pour nous deux... Lui, Papa, n'en aura pas le droit.

Pour l'instant, Marilyn n'avait pas lâcher l'affaire comme quoi, elle allait etre sa marraine. Nolan voulait sûrement le lui présenter en cet fin d'après-midi justement et Marilyn ne devait absolument pas vendre la mèche – sauf si elle était déjà au courant – mais bref, ça ne serait que tarder, en réalité... En tout cas, une chose était sûre, Marilyn sentait qu'elle allait adorer jouer ce rôle et qu'elle allait surtout adorer cette petite... Surtout en plus si elle paraissait tout aussi perspicace comme ça.

Aleksandra z'yeutait la jeune femme. Elle tentait de percer son mystère, enfin, son identité. Mais bon, hein, elle n'avait pas de vision infrarouge ou elle ne pouvait pas lire dans les pensées. Ce qui était dommage ... Ouais, dommage que les super héros n'existaient pas ... enfin, pour la fillette, Nolan était déjà un super héros avec de super powers et tout ça. Donc, pas besoin qu'il y en ait d'autres. Quoi que ça serait cool et marrant de pouvoir voler. De coller un pain à quelqu'un et qu'il se retrouve à un kilomètre de là. Quoi ? Aleksandra regardait trop les dessins animés ? Et alors, c'est de son âge. Et puis, hein, osez me dire qu'à son âge, vous ne regardiez pas les dessins animés ! Brèfle, passons et fermons cette parenthèse. La fillette essayait de la jauger. Mais elle était certaine qu'elle ne lui ferait pas de mal. Ce que Marilyn confirma, d'ailleurs. Pas de quoi s'inquiéter, donc, et ce même si elle enfreignait la règle de ne pas parler aux inconnus. De toute manière, quand on dit à un enfant de ne pas faire quelque chose, il s'empresse, ou presque, de faire le contraire. C'est prouvé.

Quoi qu'il en soit, Aleksandra avait, plus ou moins, deviné qui elle avait en face d'elle. Mais elle avait besoin d'une confirmation. Parce que si elle était là, c'était pour une bonne raison, non ? C'était donc bien la cousine de Nolan. La fillette avait penché la tête sur le côté. Elle la scrutait, elle l'observait, guettait ses moindres réactions. Cousine, c'était bien. Une rivale en moins, en quelque sorte. "Mon papa, il m'a parlé un peu de toi l'autre jour." L'autre jour, c'était la semaine dernière. Mais ils n'avaient pas eu le temps que de poursuivre cette conversation. Tant pis. Elle allait jouer les "enquêtrices" et la harceler de questions dont elle avait le secret. D'ailleurs, d'autres questions ne tardèrent pas à fuser et Marilyn la traita de mini Columbo. Aleksandra haussa un sourcil. Elle ne comprenait pas trop. "Mini Columbo ? C'est quoi ? C'est quelque chose qui se mange ? Et une assistante pour faire quoi ?" Deux nouvelles questions pour le prix d'une. Ne jamais titiller la curiosité d'une petite fille. Parce qu'on se retrouve assailli de questions.

Marilyn avait poursuivi, ensuite, sur le fait que Nolan lui avait parlé de la petite fille qu'il aimait beaucoup et dont il était fier. Aleksandra eut un sourire jusqu'aux oreilles. Façon de parler. Mais elle était très contente d'entendre cela. "Ah oui ?" Elle avait penché la tête sur le côté, toute souriante. "J'l'aime beaucoup aussi. C'est mon papa préféré." En même temps, elle ne pouvait comparer Nolan qu'à son père biologique. Et même si lors des premières années de son enfance il avait été plutôt ... sympathique, ce n'était plus le cas depuis qu'il avait perdu son job. D'où le fait que sa mère et elle s'étaient enfuies en Amérique. Et quand bien même il les avait retrouvées, elle avait fini par fuguer. Mais ce n'était pas plus mal. Même mieux d'ailleurs. Elle était tellement heureuse avec Nolan que pour rien au monde, elle ne souhaiterait revenir à sa vie d'avant. C'était sans doute pas cool à dire, mais c'était la stricte vérité.

Observant la fillette, Marilyn semblait, tout de même, un peu inquiète que Nolan ne soit pas présent avec la petite russe. Elle lui avait, alors, demandé s'il avait souvent du retard, ou pas. Ou du moins, c'était peut-être plus une question pour elle-même que pour l'enfant. Aleksandra avait eu un petit haussement des épaules. "Ca arrive, de temps en temps." Une fois par semaine, peut-être. Non, bien moins. Peut-être toutes les deux ou trois semaines. En même temps, la fillette ne pouvait pas lui en vouloir. Après tout, hein, les gens ne décident pas de tomber malade. Poursuivant avec une nouvelle question, Marilyn semblait offusquée qu'elle ne sache pas la raison de sa présence. Peut-être qu'il lui avait dit mais qu'elle ne s'en souvenait pas. Va savoir. La blonde voulait passer du temps avec eux. Aleksandra s'était rapprochée de la porte et avait inséré la clé dans la serrure, histoire, tout de même, de finir par rentrer à un moment ou à un autre. Même s'il n'était pas présent, Marilyn ne comptait pas repartir. A dire vrai, elle voulait passer un peu de temps avec la fillette et en apprendre un peu plus sur elle. Quand elle parla de cookies, les yeux de la petite russe s'illuminèrent, ou bien, brillèrent. "Yeah!" s'était-elle écriée en levant sa main en l'air. Des cookies, elle aimait bien. Et en plus, Marilyn voulait en faire avec elle. Que demander de mieux ? Aussitôt, ou presque, elle avait tourné la poignée de la porte et avait attrapé la main de sa tante. "Viens, viens." Aleksandra était entrée dans la maison. Le cartable ? Bah, elle l'avait laissé dans un coin et elle s'était rendue presque aussitôt dans la cuisine en courant. Elle avait poussé un tabouret près du comptoir afin d'aider Marilyn ... à foutre de la farine partout. Enfin, c'était ce qui allait se passer. "Des cookies au chocolat ? Aux pépites de chocolat ?"

Un peu ? Juste un peu ? Ouais, Marilyn devrait y remédier là-dessus et c'était certain qu'elle allait se faire parler d'elle. C'était clair et net, c'était inadmissible.... Nolan l'entendra parler du pays. Sur ce, autant se concentrer un peu sur la petite qui ne savait de quoi elle parlait avec Columbo... Ouais, bref « Mini Columbo », ça faisait vraiment marque d'une glace chocolatée … mais passons sur ce sujet :

Columbo est un grand homme qui pose des questions très perspicaces... Et étant mon assistante, tu seras à mes côtés pour déceler tout un tas de choses. Nous serons partenaires, comme Batman et Robin... Tu connais Batman et Robin ?

Comment partir en cacahuète, sérieusement !! Mais une chose était certaine, il fallait absolument que Marilyn regarde et mette à jour toutes les connaissances de la petite en tant que film ou dessin animé... Déjà, partir par exemple sur tous les Disney … Marilyn connait pas mal de répliques par coeur, surtout ceux du Roi Lion puisque c'était son préféré... Oui, la blondinette avait une part d'enfance en elle … Et en tout cas, ça serait bien une chose qu'elle avait bien envie de partager avec sa future filleule.

Puis parlant de Nolan, la petite Aleksandra semblait aimer son papa adoptif... Marilyn était bien sûr au courant de la tragique enfance de la petite puisque son cousin lui en avait parlé... Ce pere qui était devenu si violent... Normal que Nolan – ainsi que Marilyn – y soit touché... Puisque son père – et donc l'oncle de Marilyn – avait été d'une violence et d'une cruauté... que c'était impossible de ne pas se sentir concerné...

Ce qui était du retard de Nolan, ça semblait être une habitude. Enfin que ça arrive de temps en temps, il ne faudrait pas trop s'inquiéter... Enfin, c'était vite dit car pour Marilyn, il lui était impensable qu'elle rentre toute seule sans surveillance... Mais maintenant qu'elle était là, qu'elle était de nouveau dans la vie de Nolan, elle allait remédier ceci, même si ça pouvait paraître imprévisible avec un métier tel que chirurgien … En tout cas, Marilyn se voulait présente dans leur vie.

Et en parlant de présence, la petite Aleksandra semblait déjà avoir adoptée sa future marraine... Quoi ? Le courant ne pouvait que passer... Les enfants adoraient Marilyn, beaucoup plus que le contraire!! Ben ouais, on avait la classe ou on ne l'avait pas... Non mais le secret, quel enfant detestait les cookies ? Hein ? En tout cas, Marilyn fut heureuse de se faire « entraîner » dans la cuisine... A peine entrée, qu'elle avait à peine le temps de lever le nez vers l'intérieur... n'ayant jamais mis les pieds ici.

Hey ! Du calme, ma grande ! Lâcha -t-elle dans un rire.

La premiere impression qu'elle avait de l'intérieur, de ce hall, de salon au loin puis enfin dirigée vers la cuisine, c'était grand, spacieux... agréable et surtout accueillant.. Puis Marilyn reporta son attention sur la petite qui avait déjà sorti la farine... Et qui demandait si elles allaient faire des cookies au chocolat... Et oui, c'était Marilyn qui donnait l'ordre. Bien sûr... Même si elle sentait à plein nez qu'elle ne pourra pas s'empêcher de faire des bêtises et qu'Aleksandra serait bien obligée de finir sous la douche, avec ses vêtements à laver... Mais la blondinette pourrait sortir comme excuse que.. ben ça ne serait pas sa faute, hein !

Touuuuuuuut aux chocolats...

Marilyn commença à regarder un peu autour d'elle pour sortir ce qu'elle avait besoin. Elle trouva au passage une balance pour mesurer les ingrédients...

Tu saurais prendre 225 grammes de farine ?

Oh Marilyn lui disait comme ça comme si elle lui faisait confiance en la gamine... Et c'était le cas... Ben oui, les enfants étaient loin d'être stupide... Et puis c'était tellement plus amusant pour elle de participer à la grande tâche... Et Marilyn pouvait se tourner les pouces. Mais non, Aleksandra ne se faisait pas exploiter. Sérieusement, Marilyn le ferait avec elle pour lui apprendre... c'était toujours avec les taties qu'on apprenait mieux les choses et ce, avec amoooooooour !!

Sur ce, la future marraine finit par trouver le beurre et un oeuf dans le frigo, le sucre dans le placard et deux trois trucs top secret pour la composition des cookies... Mais en gardant un oeil sur la petite, Marilyn sentait déjà le pire venir... ou pas...

Ses yeux petits yeux gris-vert observaient la demoiselle qui se trouvait face à elle. Aleksandra attendait, patiemment, qu'elle lui explique cette référence concernant Columbo. Une référence qu'elle ne comprenait pas d'ailleurs. Le terme assistante, oui, ça, elle avait plus ou moins une vague idée de ce que ça signifiait, puisque, de temps à autre, elle assistait son père lorsque ce dernier se trouvait dans la cave. Et croyez-moi, ce n'était pas des cookies qu'il préparait à ce moment là. Mais passons. Marilyn avait donc fini par lui dire ce qu'était Columbo. Un personnage qui posait toujours les bonnes questions. Histoire que la fillette comprenne un peu mieux, tout de même, elle lui parla de Batman et Robin. En quelque sorte, la jeune femme serait Batman, et la fillette Robin. Ah ouais, dans ce cas là, oui, elle comprenait. Elle eut un hochement de la tête. "Oui, je connais. Même si c'est plus difficile parfois de comprendre depuis que je suis ici." Et elle s'était grattée le haut du crâne. Elle le faisait souvent quand elle était un peu ennuyée. Non pas par la situation, mais elle lui faisait comprendre que, parfois, et bien, la barrière du langage était compliqué. Et qu'elle ne comprenait pas forcément tout. "Mais j'ai déjà vu, plein de fois !" En même temps, normal. les dessins animés, c'était de son âge. C'était bien mieux qu'elle regarde ça plutôt que des séries violentes, non ? Quoi que ... Avec Nolan et son second boulot, fallait dire que de ce côté là, elle n'avait rien à craindre, niveau apprentissage. Enfin, passons.

Après avoir parlé brièvement de Nolan, du fait que ce dernier était, de temps à autre, en retard, Marilyn avait fini par lui proposer que d'aller faire des cookies. Et tout de suite, le visage de la petite fille s'était illuminé. Parce que les cookies, elle adorait en manger. Les faire, c'était autre chose. Mais quand Nolan voulait en faire, elle l'aidait toujours. Même si à la fin, la cuisine se retrouvait dans un désordre pas possible. Disons que ça partait souvent à la déconnade et que la farine ... Et bien, y'en avait, finalement, un peu de partout. Mais faut bien s'amuser de temps en temps, non ? Alors, pour sûr qu'elle était un peu excitée. Et oui, elle était plutôt contente d'en faire. D'où ce cri de joie, ce cri venant du coeur, qui montrait bien qu'elle était plus qu'heureuse. La grande joie. Tout en criant, elle avait donc filé jusqu'à la cuisine en délaissant son cartable dans un coin. Bah, ce n'était pas comme si elle avait beaucoup de trucs à faire. Deux leçons, une de grammaire, et une de conjugaison. Et même si ce n'était pas ce qu'elle préférait, elle n'en aurait pas pour des heures non plus.

Marilyn avait fini par la rejoindre dans la cuisine tandis qu'Aleksandra avait rapproché une chaise du comptoir afin de grimper sur celle-ci et d'aider sa tante dans la dure besogne que de faire des cookies. La fillette lui avait demandé à quelle saveur elles allaient les faire, ces cookies. Que ce soit tout chocolat, avec ou sans pépite, au caramel et d'autres saveurs, Aleksandra s'en fichait. Parce qu'elle aimait tous les goûts. D'ailleurs, comment ne pas aimer des cookies. S'ils étaient faits maison, en plus, ça n'en serait que plus bon. Parce qu'elles pourraient les manger alors qu'ils étaient encore un peu chaud. Que demander de mieux ? Hein ? Plein de saveur, agréable à manger. Hmmm ... Aleksandra avait hâte que les cookies soient cuits pour un chiper un ou deux. Bon, elle en mettrait de côté aussi pour Nolan, histoire qu'il puisse les goûter quand même.

Sa tatie lui avait demandé quelque chose, à savoir si elle pouvait mesurer une certaine quantité de farine. Aleksandra hocha de la tête. "Oui, ça, je sais faire." Aleksandra avait quitté son siège pour aller fouiner dans les placards et récupérer un grand saladier. Elle était revenue vers le comptoir et l'avait déposé sur ce dernier. Farine à côté d'elle, Aleksandra avait mené à elle la balance, avait posé le saladier dessus et avait allumé l'appareil qui afficha zéro. Prenant le sac de farine entre ses petites mains, Aleksandra avait commencé à la verser dans le saladier. La question était de savoir ... Si elle allait en mettre partout, ou pas. Pour l'instant, elle faisait attention. Mais un accident est si vite arrivé, n'est-ce pas. "C'est qui qui t'as appris à faire les cookies ? Ta maman ?" Aleksandra avait levé les yeux deux secondes et hop, ça avait suffi pour en mettre un peu à côté. A peine. Mais un peu tout de même. La petite russe récupéra la cuillère et enleva un peu de farine du saladier. Y'en avait un peu trop. Et elle retransvasait, en quelque sorte, dans le sac.

Marilyn se mit à sourire... Elle se souvenait bien – et elle le voyait bien – que la petite était d'origine de la Russie et qu'il y avait un sacré décalage au niveau culturel, langage et encore, donc forcément, de temps en temps, ça devait bien sûr coincer et il ne fallait pas trop en demander pour une jeune fille de son âge. Déjà de parler l'américain, c'était déjà pas mal... Quant à elle, Marilyn aimerait bien parler une langue européenne couramment... En tout cas, le langage des dessins animées, contrairement à Columbo, c'était bien un langage universel pour tout le monde et de tout âge.

En tout cas, Marilyn la rassura sur ça. Il n'y avait aucun souci... Et puis peut-être qu'au final, même la blondinette se disait qu'elle ferait une super tata pour lui inculquer tout un tas de choses – que ce soit niveau cuisine (du moins, ce qu'elle sait seulement faire), photographie ou peut-être conneries au passage – mais dans un autre sens, elle apprendrait sûrement des choses d'Aleksandra, comme parler en russe... Ou même pire, injurier en russe.. et ça, c'était la classe, surtout quand personne vous comprenait.

Enfin dans la cuisine pour cuisiner quelque chose de véritablement bon, c'était une des meilleures choses pour apaiser, distraire et faire connaissance tout en s'amusant. Et dans le fond, Marilyn savait pertinemment comment la cuisine allait finir et c'était une intuition. Une sacrée forte intuition. Dans le fond, Marilyn avait sacrément gardé son âme d'enfant... Et si son intuition était juste et se faisait, bien sûr, elle ne penserait pas à comment Nolan allait réagir en s'apercevant dans l'état la maison sera... Mais ça, peu importait pour le moment. Même s'il n'aura pas le droit aux cookies, ça sera sans aucun doute une bonne arme pour l'amadouer.

Sur ce, en jetant un coup d'oeil vers Aleksandra, elle était curieuse de savoir qui lui avait appris à faire des cookies, ce qui amusait la Marilyn.. Car oui, Marilyn pourrait lui raconter tout un tas de choses et même de sacrées anecdotes sur son Papa Nolan et elle. Bien sûr, la blondinette allait bien sûr éviter le sujet de leur adolescence, cette épisode où ils avaient été les pires gosses de toute la planète...

Oui, j'ai appris ça avec ma Maman, quand j'étais petite. On faisait toute sorte de gâteau... Ton papa venait nous aider de temps en temps.

Enfin pour si peu dire en réalité... Mais Marilyn continua son discours :

Mais je t'avoue que ma Maman était bien meilleure cuisinière que moi... sauf peut-être pour les cookies. Lâcha-t-elle avec un peu de plaisanterie. On en fera souvent toutes les deux si tu veux.

Oui oui, genre Marilyn serait la Reine des Cookies. Au moins, c'était bien une chose qu'elle ne laissait pas brûler et aucun risque d'attirer les pompiers chez soi. C'était une très bonne sécurité. Quoique, Marilyn ne serait pas compris contre de voir débarquer un pompier devant sa porte... mais pas dans un moment où y'aurait le feu, quand même.

Et puis c'est bien la meilleure arme pour attirer les garçons... Ca marche à tous les coups !!! Mais ça, je pense que tu sais, n'est-ce pas ? Belle comme tu es, tu devrais avoir un chéri, non ?

Ayé, toute suite.. voilà que Marilyn se mettait à parler garçon. Elle s'y croyait, si si, je vous jure... Et elle n'exagérait rien du tout. Aleksandra était une petit fille magnifique, même si que oui, elle pouvait bien paraître un peu jeune pour avoir un petit copain mais à cet âge-là, on avait toujours un petit chouchou, non ? Au moins, Tata Marilyn saura au courant de tout, elle se mettait à page... Et puis pour passer du coq à l'âne et bavarde comme elle était :

Je me rappelle quand j'étais plus jeune que toi, je suivais mon cousin de partout... on s'amusait à cacher les gâteaux au fond de la cabane du jardin... Et on se prenait un peu pour les pirates, et on était sûrs qu'on n'allait pas mourir de faim.

Aleksandra dans la cuisine ? Bah, ça se terminait toujours de façon très ... comment dire ... Et bien, disons que ceux qui étaient avec elle dans la cuisine ... devaient nettoyer derrière elle. Mais fallait pas croire qu'elle se croisait les bras et qu'elle attendait tranquillement, surtout si la petite demoiselle était responsable de manière indirecte. Elle aidait toujours à nettoyer. Mais parfois, c'était ... Pire. Ouais. La devise ? Ne jamais demander à Aleksandra que de faire de la cuisine. Sinon, vous êtes sûr à cent pour cent, dirons-nous, que votre cuisine se retrouvera sans dessus dessous. Et je peux vous dire qu'encore une fois, elle n'allait pas se prier. Et à dire vrai, c'était, en quelque sorte, pour tester Marilyn, voir jusqu'où elle pouvait la pousser, si elle pourrait tolérer toutes les frasques de la petite fille russe. Et voir, par la même occasion, si elles s'entendraient bien, ou pas du tout. Après tout, c'était la cousine de Nolan. Et donc, ça signifiait qu'elle allait, sans doute, passer du temps avec son cousin, et par la même, Aleksandra, quand elle ne serait pas à l'école. Donc, fallait bien que la petite fille vérifie que ça collait entre elles, non ?

Quoi qu'il en soit, la petite fille était en train de verser la farine dans le saladier. Elle en avait mis un peu à côté, mais pas trop non plus. Pas pour le moment. Plus tard, peut-être. Aleksandra lui avait posé une question. Elle voulait savoir qui lui avait appris à faire des cookies. Sa mère. Et apparemment, Nolan venait aussi, de temps à autre, leur filer un coup de main. Oui, elle voulait bien la croire. Parce que quand elle voulait des cookies et que Nolan était à la maison, au lieu d'aller à la supérette du coin pour en acheter, ils en faisaient tous les deux. Et ça se terminait, parfois, en bagarre de farine. Bataille d'eau, aussi, avant ou après la bagarre de farine d'ailleurs. Mais ... Disons que quand y'avait les deux, c'était très ... comment dire ... salissant. Et oui, ça se terminait sous la douche -mais chacun de leur côté-. Enfin. Marilyn avait poursuivi son explication sur les cookies en ajoutant qu'elle était, sans doute, pas très bonne cuisinière mais qu'elle réussissait toujours ses cookies. Elle proposa même à la fillette que d'en faire régulièrement si elle le voulait bien. Aleksandra eut un hochement de la tête. Et elle la regarda avec ses petits yeux brillants. "D'accord. Tout plein de cookies." Mais faudrait, tout de même, lever le pied sur le sucre. Ou du moins, en mettre moins que d'habitude. Parce que sinon, la petite fillette serait ... comment dire ... infernale. Oui, la petite fille était du genre surexcitée et à courir dans tous les sens quand elle mangeait trop sucré. Ouais, d'où le fait qu'elle évitait toujours les boissons sucrées juste avant de se coucher. Ou bien le chocolat. Parce que sinon, il était clair qu'elle nous faisait une nuit blanche et que, par la même occasion, Nolan en faisait une aussi. Aleksandra poussa le saladier devant elle. "La farine, c'est bon."

La suite du programme ? Et bien, Marilyn avait envie de parler des garçons. Et elle avait demandé à la fillette si elle n'avait pas un amoureux, ou quelque chose dans le genre. Son papa ? C'était son dieu, son héros, et tout le touin touin. Mais elle ne pouvait pas le lui dire, si ? Aleksandra eut un petit haussement des épaules et elle replaça une de ses mèches derrière les oreilles. Y'avait bien son camarade de classe, enfin, celui de la classe supérieure, qui la raccompagnait, de temps à autre, jusqu'à chez elle quand Nolan n'était pas là. Mais c'était un ami, c'est tout. "Nan, je n'ai pas de chéri. Ca ne fait pas longtemps que je suis ici." Plus tard. Et elle avait, sans doute, tout le temps de voir ça bien plus tard, quand elle serait plus grande. Et puis, d'abord les études. Enfin, améliorer ses notes, pour éviter un redoublement qui, à un certain moment, aurait pu lui pendre au nez, mais ça s'était arrangé, pour sûr. "Et toi ? T'as un amoureux ?" avait-elle demandé en penchant la tête légèrement sur le côté. Après tout, c'était normal que la petite fille lui pose la question puisque Marilyn en avait fait de même. "Et tu as des enfants ?" Mini Columbo était en quête d'informations. "Et t'étais où avant ? Tu habitais ici ?" Pire que Speedy Gonzales la miss. Elle posait les questions plus vite que Lucky Luke ne pouvait tirer.

Fière. Oui, Marilyn pouvait être fière d'elle. Pour le moment, tout se passait plutôt bien toutes les deux, non ? Après tout, aucun enfant ne résistait aux charmes de la demoiselle. C'était obligé d'adorer Marilyn... On faisait toujours des trucs trop cool, hein ? En tout cas, l'idée de faire des cookies souvent, ça avait l'air de lui plaire. Après tout, quel enfant résisterait à ça, quoi ? Quel enfant refuserait une telle gourmandise ? Il valait bien mieux qu'il ne résiste pas à ce genre de chose qu'à une quelconque drogue mais ça, c'était bien une chose qui n'était pas de leur âge donc autant ne pas y penser... Et euh en parlant de poudre blanche qui était étalée dans la cuisine ? Qu'en était-il de la farine ? Mission accomplie...

Parfait... Même s'il y en a partout, c'est pas grave... lâcha Marilyn tout en ramollissant le beurre, après avoir casser un oeuf dans un bol et mesurer 85 grammes de sucres.

Et oui, c'était tout une organisation tout ça... entre le beurre, sucre, un oeuf, une petite touche de vanille et avant tout le plus important : les pépites au chocolat. C'était bien primordial. Et surtout avant tout une chose : pré-chauffer le four ? Ca serait pas mal … Marilyn se dirigea vers le four pour le chauffer à 180°C avant de revenir sur le beurre.. et tendit les 85 grammes de sucres à la Aleksandra.

Je te laisse le plaisir l'oeuf et le sucre dans un autre saladier.

Après, il restera à mélanger avec le beurre ramolli avec la touche de vanille.... et la farine, la levure et le sel viendront après. Et oui, l'organisation continuait à fond et Marilyn était chef d'orchestre. Voilà tout. Et après tout le mélange, elles pourraient s'amuser à faire des boules avec la pâte...

Et la conversation pouvait continuer et évidement la blondinette s'était intéressée aux aventures amoureuses de la petite. Et non, ne croyez pas que Marilyn était du genre à suivre les feux de l'amour de tout le monde, hein ! Et malheureusement, elle n'avait pas de chéri pour le moment, ça ne faisait pas longtemps qu'elle était là... Oh, on n'allait pas dire « malheureusement » ? Ah si, Marilyn l'avait déjà dit … et puis...

Oh, après tout, tu as tout ton temps...

Oh oui, elle était quand même un peu jeune et elle avait tout son temps... Après quand elle rentrera dans l'adolescence où là, ça serait bien autre chose et si la Aleksandra fera tourner des têtes, Marilyn n'imaginerait même pas Nolan en train de péter son câble.

Et évidement, quand on posait trop de questions, on nous renvoyait la balle. Normal quand on faisait connaissance ! Mais là, c'était vraiment questions à la mitraillette... Comme Marilyn le faisait parfois....

C'est bien digne d'une Columbo ! Ria-t-elle.

Oh oui ! Alors en plus, s'il fallait raconter sa vie, Marilyn imprimerait volontiers sa page Wikipédia. Alors, amoureuse ? Hum, Marilyn en avait cotoyé des hommes depuis qu'elle était arrivée ici. Non, ne pensez pas qu'il y avait bien plus que ça et tout, elle s'était bien sûr faite draguer, elle s'en était fait des amis mais amoureux ?

Non, je n'ai pas d'amoureux non plus... et je n'ai pas d'enfants encore... mais j'aimerais beaucoup en avoir, tu sais ! Mais d'abord, faut que je trouve un chéri.

Oh si elle pouvait vivre au milieu d'un ranch avec des enfants partout, ça serait beau et magique.

Je viens de Columbia... En Caroline du Sud. Tu vois où c'est la Caroline du Sud ? Mais maintenant je vis ici pour vivre un peu plus près que ton Papa et pour le revoir un peu plus souvent … En même temps de te voir également … Quand j'ai revu ton Papa, j'ai voulu absolument faire ta connaissance.

Et voilà que Marilyn ne s'arrêtait pas de parler mais en même temps elle attendait la réaction de la fille. Par la suite, elle mélangea le beurre ramolli dans le saladier. Elles étaient pratiquement à moitié du chemin pour que les cookies se fassent... Mais en mélangeant tout ça, Marilyn avait un sourire malicieux.. Aleksandra semblait prendre les tâches au sérieux... et une idée à la convenait de traverser l'esprit de la blondinette... mais pas toute suite... Mais ca sera lorsqu'elles auraient fini de faire les cookies et lorsqu'elles les auraient mis au four... Là, Marilyn s'amuserait à lui foutre un bout du reste de pâte pour lui foutre sur le bout du nez.

Et tu vois ... continua-t-elle à bavarder, tout en sachant que la petite allait poser un tas de questions. Ma passion est de prendre des photos... J'en fais mon métier.

Et peut-etre que de parler de soi, ça allait enchainer sur des confidences de la jeune fille. Ben oui, Marilyn dans le fond, voulait tout savoir.

Partout partout ... Ce n'était pas techniquement vrai non plus. Y'en avait pas partout. Un peu sur la table, certes, mais encore ... ce n'était pas ... comment dire ... pas trop grave encore. Y'en avait pas sur le sol, comme la fillette avait l'habitude d'en jeter par mégarde. Juste sur le plan de travail. Donc, dans l'immédiat, pour nettoyer, ça ne serait pas bien difficile. Sauf si elles se mettaient vraiment à saloper toute la cuisine si bien que cette dernière se retrouverait sans dessus dessous. C'était possible, ça pouvait arriver, encore. "Han, c'est pas vrai ! Y'en a pas partout. Ca a juste ... Un peu débordé." Aleksandra lui tira la langue. Et puis, hein, ce n'était pas comme si elle avait fait exprès. Peut-être que Marilyn était une réfractaire au nettoyage. Peut-être que c'était la raison du comment et du pourquoi elle venait de lui dire ça. Va savoir. Vexée notre petite Aleksandra ? Oui, sans doute un peu. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait faire la gueule à sa tatie. Après tout, hein, elles venaient tout juste de se connaître. Et elles étaient en train de préparer des cookies, ce que la fillette aimait bien. Donc, sans doute qu'il en faudrait un peu plus pour qu'elle pique une colère. Enfin, passons.

Même si Aleksandra en avait mis un peu partout sur le plan de travail, ce n'était pas pour autant que Marilyn ne faisait plus confiance pour l'aider. Puisqu'elle lui demanda, ou plutôt, qu'elle lui laissa mettre du sucre et un oeuf dans un autre saladier. Elles en étaient déjà à combien de saladiers ? That is the question. Mais sans doute plus que deux, pour sûr. La fillette en récupéra donc un nouveau, ainsi que le sucre que sa tatie avait déjà mesuré et l'oeuf qui traînait par là. "L'oeuf ... Tu devrais le casser. Sauf si tu veux des cookies aux coquilles." Parce qu'elle n'était pas vraiment douée pour ça. Et là plupart du temps, et bin ... l'oeuf terminait sur la table. Ca serait dommage, non ? Un oeuf, de la farine, et quoi encore par la suite ? Autant l'éviter, n'est-ce pas.

Tatie Marilyn avait posé une question à la fillette. Elle avait envie de savoir si elle avait un chéri. Ce à quoi la petite russe répondit par la négative. Comme le disait si bien sa tatie, elle avait le temps, hein, elle était encore jeune. Et aimer comme un adulte, c'était pas encore de son âge. Donc autant attendre quelques années. Au moins cinq ou six ans, plus ou moins. Le temps qu'elle grandisse, qu'elle se fasse aux idiomes américains, qu'elle parle correctement la langue et tout un tas d'autres choses. Comme le dit le vieux proverbe, rien ne sert de courir, il faut partir à point. "Et puis, je suis encore jeune, hein." Même pas dix ans. Quoi qu'il en soit, cette petite incursion dans sa vie avait donné à Aleksandra tout un tas de bonnes raisons pour lui poser tout plein de questions. Et telle Lucky Luke qui sortait son flingue plus vite que son ombre, elle lui avait posé non pas une mais trois questions. Ah oui, elle est comme ça notre Alek. Vous coupez la tête du serpent, il lui en repousse trois. C'était un peu pareil avec elle. On lui posait une question ? Elle répliquait dans la minute suivante, ou presque, avec trois autres, ou deux. Ca dépendait un peu. En tout cas, cela avait fait rire Marilyn. La jeune femme lui répondit donc le plus simplement possible. Pas d'amoureux, pas encore d'enfant, bien qu'elle prévoyait, un jour, d'en avoir. Mais fallait faire les choses dans l'ordre. [color=deepskyblue]"T'as pas encore trouvé ton prince charmant ?" précipiter les choses, ça ne sert à rien. Parce qu'on peut croire qu'on est tombé sur la bonne personne et au final, c'est pas top. Ou on peut prétendre à mieux.

Par la suite, Marilyn en vint à lui dire d'où elle venait. La Caroline du Sud. Aleksandra eut un léger haussement des épaules. Elle ne savait pas trop. La géographie américaine, elle trouvait ça d'un compliqué. Mais bon, tout finirait par rentrer un jour ou l'autre, pour sûr. Mais Marilyn avait eu le désir que de déménager et de se rapprocher de son cousin pour le voir. Et voir la fillette, aussi. Ce qui la fit sourire. [color=deepskyblue]"Faudra que mon papa soit plus souvent à la maison alors." Pour preuve. Marilyn était venue le voir mais il n'était pas là. Sans doute une opération urgente ou un truc dans le genre. Va savoir. Une chance, d'ailleurs, que la jeune femme soit là. Parce que ça évitait qu'Aleksandra soit toute seule. Quelqu'un pouvait veiller sur elle. Un bien pour un mal, en quelque sorte. Question qu'elle ne lui avait pas posé, du moins, pas encore, Marilyn l'anticipa en lui parlant de son métier. La photographie. Le regard de la fillette s'illumina quelque peu. "Tu fais des photos ? Plein de photos ? T'as des photos de mon papa ? T'as beaucoup de ... Hmmm ... de personnes qui veulent se faire prendre en photo ? Tu prends des gens ou bien des paysages en photo ?"

Marilyn se marra à la réaction d'Aleksandra. Depuis la rencontre au bas de la porte, la blondinette n'était point déçue. La fillette semblait avoir du caractère comme elle les aimait... Et il fallait dire qu'elle L'aimait déjà. Oui, Marilyn l'avait déjà adoptée. Aleksandra était tout bonnement adorable. Comment pouvait-on imaginer la maltraiter, sérieusement ? Marilyn avait dû mal à l'imaginer. Elle était fière de son cousin, contente qu'il l'ait prise sous son aile et surtout, elle était fière qu'il lui ait demander d'être sa marraine. Ça, c'était une chose qu'elle n'avait pas hésité une seule seconde à accepter et ça serait sans doute bien une chose qu'elle ne regretterait pas... absolument pas. Et ce rôle, ça sera bien une chose qui lui tiendra à coeur...
Et quelle idée de faire des cookies avec des coquilles d'oeuf... L'abomination ! Mais autant lui donner une astuce pour lui apprendre comment casser un oeuf sans trop faire de dégât...

J'ai une simple astuce. Tu prends un bol tout simplement au cas où si tu es une dangereuse maladroite, hein... Tu tapotes légèrement la coquille sur le bord comme ceci...

Autant faire une démonstration en même temps … mais bon, il suffisait que d'un oeuf pour le moment donc elle ne pourrait pas le faire elle-même... Ou seulement lui laisser la chance de d'exploser elle-même juste à l'instant...

Et tu écartes juste légèrement … Tu veux que je te laisse faire ou je le fais là ?

Ouais rien de mieux pour laisser un peu de suspense hein... Après tout, rien de mieux pour la laisser se faire un plaisir et puis qui savait, Aleksandra serait trop forte et tout qu'elle pourrait faire une belle démonstration à Nolan.

Et voilà, quand on parlait de chéri, hein ! Et on ne disait pas que la vérité sortait de la bouche des enfants ? Ben c'était le cas. Non, la blondinette ne prenait pas Aleksandra pour une stupide sinon ça se ressentirait déjà... elle se ferait déjà envoyée paître et elle ne lui aurait pas laissé la chance de casser un oeuf ou non. Après tout, c'était en faisant des conneries qu'on apprenait et ne pas empêcher à un enfant d'apprendre. Mais là, ce n'était pas le propos puisqu'on parlait de garçon.

Oui, t'es encore toute jeune, ma puce !

Et oui, Marilyn n'arrêtait pas avec les surnoms et celui-ci était un peu plus affectueux... Et puis, en revenant sur les garçons, fallait-il lui dire qu'ils n'étaient pas toujours ceux qu'on puissent croire être ? Oh, ne dîtes pas qu'ils étaient tous mauvais. Il y avait des gens biens dont un qu'elle n'oublierait jamais : Jeremy. Ca avait été son ange gardien, c'était celui qui l'avait aidé à sortir du monde la drogue durant son adolescence. Elle lui en serait toujours reconnaissante mais malheureusement, il partit rapidement à New York, brutalement et Marilyn ne l'avait plus jamais revu depuis... Oui, Marilyn avait été une ex-junkie et ça elle n'en était pas vraiment fiere.. Et son cousin non plus. Oui la blondinette avait suivi son très cher cousin dans ses bêtises mais on ne pouvait pas dire que ces deux-là s'en étaient pas sortis … La preuve était que Marilyn allait bien et Nolan, lui, était devenu un grand chirurgien... En tout cas, comptez sur Marilyn pour ne pas raconter les pires choses qu'avaient fait Nolan... Enfin, elle dosera et triera dans ses souvenirs. Bref passons … Marilyn fit un petit « non » de la tête. Non elle n'avait pas encore trouvé l'homme de sa vie...

Non, je ne l'ai toujours pas croisé sur son cheval blanc... Qui sait si je le rencontrerais un jour... je n'en doute pas... Et puis si tu le croises un de ces jours, tu me le dis, hein?

Oh ! Elle ne perdait pas espoir... Après tout. Nolan avait bien trouvé sa petite perle, il avait une famille et il en était heureux... Alors pourquoi pas elle ? Pourquoi le prochain tour ne serait pas le sien ? Ca, c'était tout Marilyn : généreuse, souriante et optimiste....

Quand on passait du coq à l'âne, Marilyn lui racontait d'où elle venait, Aleksandra ne semblait pas trop savoir où c'était la Caroline du Sud mais ça, ce n'était pas trop un souci. Un jour où l'autre, elle saura et peut-etre qu'un jour où l'autre, elle ira là-bas … Un jour où l'autre, Aleksandra aura sans doute l'envie de prendre l'air, de voyager... et même de faire des études. Elle choisirait une université du coin, celle qui lui plairait mais elle prendrait sans aucun doute une université de la région de Virginie. Ca dependra de ce qu'elle voudra et comme elle l'avait déjà dit un peu plus tôt, de sages paroles enfantines : elle était encore jeune. Et c'était pas sûr que Marilyn veuille la voir partir s'en aller car elle avait déjà l'impression de s'attacher très vite à elle.

Oui, il a intérêt à être là plus souvent... On passera des moments en famille. Et là, même si je pensais le voir ici en arrivant, on le verra tout à l'heure, hein ?... D'un côté, c'est pas plus mal, n'est-ce pas ? Un petit moment entre filles... c'est bien aussi.

Et voilà que Marilyn avait aussi enchaîner sur sa passion... Elle était bavarde, hein ? Mais bon entre Columbo, on ne pouvait pas dire qu'elle ne pouvait pas se comprendre ! Sur ce, ça avait l'air d'intéresser la jeune fille. Ca lui plairait sans doute de se faire photographier. En plus, Marilyn avait déjà proposer à Nolan si elle pouvait prendre des photos de famille, et ça, ça sera sans soucis... Autant que ça ferait plaisir aux jeunes filles, ça ferait plaisir aussi à Nolan. Oui, sans aucun doute d'avoir des photos de famille, des photos de sa fille l'intéresseraient également.

Oula, une question à la fois, Mini Columbo... lâcha-t-elle dans un sourire. Oui, je prends beaucouuuuuup de photos. Je ne sors pas de chez moi sans mon appareil photo... J'ai des photos de ton Papa également, et de moi, quand nous étions jeunes...

D'ailleurs, le père de Marilyn avait retrouvé des vieilles photos et tout ça et il devait lui envoyer par la poste d'ailleurs, Marilyn s'en contenterait de les faire développer... et elle avait promis à Nolan qu'ils passeraient tous les deux une soirée à se les regarder par la suite. Pas pour les rendre nostalgiques mais pour passer un bon moment et p'tête se marrer finalement, à voir leurs petites gueules d'anges qu'ils étaient.

Je prends un peu de tout... Paysages et portraits. Mais j'ai une préférence pour les portraits... Ca dégage tellement de choses en même temps... Et évidement, j'ai quelques modèles qui viennent me voir mais je cherche des modèles réguliers...

Et surtout THE modèle qu'elle pourrait exploiter. Marilyn s'arrêta ce qu'elle faisait pour regarder Aleksandra.

Ca t'intéresse ? En plus, je cherche une assistante. Je suis sûre que tu ferais une parfaite assistante. Qu'en dis-tu ?

Oh oui, non seulement Marilyn prendrait plaisir à la prendre en photo mais aussi à lui apprendre quelques ficelles du métier. Après tout, pourquoi pas ? Ca serait bien une activité qu'elles pourraient ensemble... et on ne pouvait pas avoir meilleure maître que la blondinette... Et ce n'était pas n'importe qui qui pouvait être assistante de Marilyn, surtout avoir un deuxieme statut autre que Mini Columbo, d'autant plus.

Comme je l'ai p'tete dit, j'ai toujours un appareil dans mon sac... lâcha-t-elle en se dirigeant vers son sac à l'entrée.

Ouais, en fait, non, elle l'avait pas dit mais elle alla chercher quand même son appareil et une séance photo s'arrangeait et elles allaient s'éclater, non ? Surtout que Marilyn avait une idée.... une idée bien malicieuse. Elle revint dans la cuisine avec un appareil en main … et quelle idée avait-elle dans la tête ?

Ca te dit séance photo après les cookies ?

Après, au cas où, pour ne pas salir l'appareil, hein ? Bref, en regardant ce qu'elle avait pour le moment mélanger... Bref, c'était presque prêt, non ? Il n'y avait plus qu'à étaler la pâte sur un ustensile adéquat et puis à tout mettre dans le four... Et en faisant tout ceci, ben Marilyn ne put s'empêcher de prendre un bout de pâte – minime certes – et... elle en profita pour le foutre sur le bout du nez de la fillette. Marilyn, gamine ? Même pas vrai! Mais allez savoir comment Aleksandra allait le prendre ou ... Si ça n'allait pas etre le début des conneries.

[HRPG : Désolée, un peu à la bourre mais je suis toujours là et ce, avec une longue réponse ]

Casser un oeuf ? La fillette ne savait pas vraiment le faire. D'où le fait que ... Et bien ... Qu'elle avait hésité à le faire quand Marilyn lui avait confié l'oeuf. Dix contre un qu'il allait finir sur le plan de travail. La russe en était pratiquement certaine. Non pas qu'elle était maladroite, mais les oeufs ... ce n'était pas simple. Pas simple du tout. Mais sa tatie ne comptait pas la laisser abandonner aussi facilement. Et elle lui mima les gestes, lui expliqua comment il fallait faire. Elle eut un léger haussement des épaules quand Marilyn lui demanda si, après cette explication, elle se sentait capable de le faire, ou pas. Elle la regarda durant quelques instants. "J'vais essayer." Mais faudrait pas que Marilyn en vienne à se plaindre si ça tombait à côté. Ca serait juste ... La faute à pas de chance, en quelque sorte. Pour cette manoeuvre, Aleksandra s'était mise debout sur le tabouret et avait attiré le bol à elle. Et puis, elle avait pris l'oeuf entre ses mains. Elle tapota doucement l'oeuf contre le bol. Mais rien, pas de fêlure. Peut-être qu'elle n'y avait pas été assez fort. Mais en même temps, elle ne voulait pas le faire exploser pour autant. Enfin, Aleksandra ne voulait pas se retrouver avec un oeuf entre les doigts. Avec la faute à pas de chance, c'est exactement ce qui allait arriver. "Ca veut pas." fit-elle avec une triste mine avant d'essayer à nouveau. Et oh miracle, oh joie, il y eut une fêlure, cette fois-ci. Aleksandra fit donc gaffe, histoire de ne pas en mettre partout. Et finalement, l'oeuf était dans le bol. Et la coquille ... Et bien, y'en avait pas de partout. "Ouais !" avait-elle crié en levant les poings. "J'ai réussi !" Et la fillette en étant contente d'ailleurs.

Le sujet suivant ? Les amoureux. Non, la fillette n'avait pas d'amoureux. Et elle n'allait pas dire qu'elle n'en voulait pas. Le seul qui faisait battre son coeur, c'était son papa. Mais ça, c'était entre elle ... et elle. Il était vrai que la fillette était du genre jalouse et qu'elle était toujours sur le qui vive quand une femme s'approchait un peu trop près de Nolan. Bon, Nika, c'était pas pareil. Elle était comme sa maman. Donc, normal qu'elle passe du temps privilégié avec ce dernier. Mais les autres ... Les autres, c'était différent pour la fillette. Pour Juliette, au départ, elle avait eu un peu peur. Mais quand l'étudiante lui avait dit qu'elle avait un amoureux, hop, Aleksandra ne s'était plus vraiment intéressée à elle. Natasha ? Et bien, oui, encore une fois, Aleksandra trouvait ça bizarre qu'elle ne veuille avoir à faire qu'à Nolan. Mais c'était un peu passé après l'épisode du maquillage, enfin, du rouge à lèvres et des moustaches, et surtout, après qu'elle ait su qu'elle aussi elle avait un copain. Enfin, tout ça pour dire que la petite Aleksandra veillait sur les femmes de la vie de son papa. Elle ne pouvait pas s'empêcher de le faire, c'était plus fort qu'elle.

Marilyn aurait pu être une cible, elle aussi. Mais bon, c'était la cousine à Nolan. Donc, rien à craindre. Même si cette dernière n'avait pas encore trouvé son prince charmant. D'ailleurs, elle demanda à Aleksandra de bien vouloir la prévenir si jamais la fillette en venait à le croiser. Sait-on jamais. Elle eut un haussement des épaules. "Je sais pas si je saurais le reconnaître. Enfin, sauf s'il a des habits trop bizarres et s'il se ballade effectivement avec un cheval blanc." Ouais, dans ce cas là, pour sûr, elle le reconnaîtrait et criait qu'elle a vu le prince charmant. Mais c'était plus une illusion qu'autre chose.

La conversation changea ensuite. Exit le sujet des petits copains. Parce que, c'était bien d'en parler mais elles n'allaient pas non plus s'attarder dessus pendant des heures et des heures, n'est-ce pas ? Marilyn lui avait parlé de là où elle venait, de la Caroline du Sud. Endroit que la fillette ne connaissait pas vraiment, parce que la géographie n'était pas vraiment son fort. Que Nolan ait un peu de retard, ce n'était pas bien grave. La russe eut un hochement de la tête. "Oui, et puis, on fait plein de cookies. Et on pourra se régaler !" Oh oui, les cookies. Ou comment ravir le coeur d'une petite fille. Ou plutôt, son estomac en l'occurrence. Quoi qu'il en soit, Aleksandra devait bien accorder quelque chose à Marilyn. Sa tatie était ultra pipelette. Mais ce n'était pas plus mal. Ca ne dérangeait pas la fillette que de discuter autant, même si, en l'occurrence, elle l'écoutait plus qu'elle ne parlait réellement. Mais ça ne l'empêchait pas de lui poser tout un tas de questions, histoire d'en savoir un peu plus sur elle. "Des photos de papa ? Oh, tu me les montreras dit ?" Elle lui faisait son petit regard de chien battu, histoire de l'amadouer un peu et pour que Marilyn lui réponde par la positive. Oui, ça lui plairait beaucoup même de voir des photos de Nolan quand il était plus jeune. Elle s'en frottait les mains d'avance.

Les modèles de sa tatie ? Un peu tout et rien. Mais principalement des gens. Et elle cherchait une assistante, apparemment, ce qu'elle proposa à Aleksandra. Comme à son habitude, elle eut un léger haussement des épaules. "Bah, je sais pas. Il faudrait que je fasse quoi ? C'est dur ?" Et surtout, est-ce que c'était compatible avec le fait qu'elle n'était qu'une petite fille qui allait à l'école ? Aleksandra ne savait pas trop. D'où les questions. Encore. Marilyn s'était éloignée durant quelques instants, juste le temps d'aller chercher son appareil photo qui était dans son sac. Elle lui proposait une séance shoot juste après les cookies. Aleksandra eut un hochement de la tête. "Oui, ça peut être drôle." avait-elle répondu en souriant. Les cookies étaient presque prêts. Marilyn s'était amusée à mettre de la pâte sur le bout du nez de la fillette. "Han ..." Elle faisait mine d'être offusquée. Aleksandra récupéra le bout de pâte et elle le mangea. Sa tatie s'était légèrement tournée pour mettre les cookies dans le four. Grossière erreur tout de même. Parce qu'elle avait pris un peu de farine dans sa main et ... bam ... en plein dans les cheveux. Bah ouais ... Elle avait eu l'impression que Marilyn cherchait la bagarre. Donc hein ... si elle s'était trompée, tant pis. Dans le cas contraire, la guerre était belle et bien commencée. Quoi que la farine dans les cheveux, c'était pas top quand même. Mais bon. Hein, elle n'était qu'une petite fille qui aimait bien s'amuser de temps en temps.

Marilyn n'en tiendrait pas rigueur si Aleksandra ne voulait pas casser l'oeuf, ou encore si elle en foutait partout. Ca se nettoyait et ce n'était qu'un oeuf... Ca se rachetait facilement sur le marché. Bref, il n'y avait pas d'âge pour apprendre quoique ce soit et puis, ce n'était pas comme si Marilyn tenait vraiment à faire son rôle de tatie, hein... Et puis un tel exploit serait vraiment un truc entre elles, n'est-ce pas ? Et au final, oui, Aleksandra finit par réussir et elle pouvait être fière d'elle... (et son maître également, hein!) Comme quoi, comme le disait si bien Baloo dans « le Livre de la Jungle », il en fallait peu pour être heureux !

Puis, la blondinette ne put s'empêcher de se marrer un peu à ce délire complétement barge du prince charmant. Certes, allez savoir si elle se verrait avec un mec au vêtement bizarre sur un cheval blanc... Un truc complétement parachuté maintenant dans l'époque où elles vivaient. Et puis on savait tous que les princes charmants n'existaient pas. Ce n'était que des contes de fées... Mais Marilyn avait de l'espoir et continuait à croire à l'amour, qu'il était là quelque part. Où ? Elle ne le savait... Mais en réalité, grâce à un homme lors de son adolescence, celui qui l'avait sorti de ce monde vicieux qu'était la drogue, lui avait montré un autre monde … une autre vision de la vie où il y avait de l'espoir, des gens biens … D'où son côté bien excentrique, bien qu'elle l'avait depuis bien longtemps.

Quand le sujet passait du coq à l'âne encore une fois, Marilyn ne put s'empêcher d'esquisser un sourire un peu sournois en fait... Une chose de plus la faisait également tripper et c'était bien sûr la curiosité de la petite. Evidement qu'elle lui montrerait des photos de son papa... Certes, pas toutes, pas les trop trop compromettantes qui pourraient donner de mauvaises idées à la petite pour qu'elle ait une mauvaise vision de Nolan... Ces histoires de drogués et tout ça, les deux compères en avaient bien tiré leurs propres leçons... Mais au moins, lui montrer les plus délirantes et lui montrer quelle paire de cousins ils étaient, soudés comme deux doigts de la main.

Bien sûr.

Et même pas besoin qu'elle fasse ses yeux de chiens battus pour ça... En fait, elle était trop mignonne comme ça... et ça tentait trop Marilyn de la kidnapper ou encore passer beaucoup de temps avec elle... Et est-ce que ça prouvait qu'Aleksandra appréciait ces moments comme celui-ci avec elle ? Enfin ça se voyait tout de même, en général... Les enfants exprimaient souvent leur mécontentement … Et puis qui pourrait bouder la Marilyn, sérieux ?

J'en ai tout pleins... J'en ai oublié à Columbia mais mon papa qui est resté là-bas va m'en envoyer ici... Donc j'aurais de quoi t'en montrer.

Oui, elle avait tout pleins de petites trouvailles et après le tri et après qu'elle aurait sa soirée avec Nolan, même Aleksandra pourrait s'incruster pour regarder les photos … et tout en mangeant des cookies ou d'autres saletés.

Bref en parlant de photos, oui Marilyn lui avait proposé de devenir son assistante comme pour deceler les mensonges et tout ça... au final, elles ne pourraient jamais se quitter, ces deux compères mais au moins, elles pourraient passer du temps ensemble.

Non, ça ne sera pas dur du tout... Lorsque je ferais des photos, tu pourrais me donner des idées et tout ça … Une autre paire d'yeux est toujours agréable. Je suis sûre que tu as souvent de bonnes idées. Et puis je t'apprendrais comment on développe les photos... Tu verras, tu seras trop forte.

Au fil du temps, on pouvait avoir beau faire connaissances, Marilyn pouvait avoir beau parler car oui, elle ne pouvait pas s'en empêcher. C'était un vrai moulin à paroles... Mais évidement, il fallait bien que les moments des … amusements... ou … du dérapage ? se fasse... lorsqu'elle mit les cookies au four... voilà que de la farine atterit sur ses cheveux. Marilyn lâcha un cri de surprise, avant de garder la bouche ouverte, complétement béate. De la farine ? Sur ses cheveux ? Ouais bon, ce n'était pas ce qu'elle craignait. En plus, pas que sur ses cheveux mais ça tomba un peu sur ses vêtements : son débardeur blanc, on ne risquait pas de voir grand chose mais son pantalon troué était noir. On ne pouvait pas dire que Marilyn ne l'avait pas cherché car elle avait foutu de la pâte sur le nez de la petite mais était-ce comparable à ça ? En plus, c'était bien une chose qui fit un peu éternuer la belle Marilyn. Bref, après, ça, en tout cas, la blondinette laissa un temps de … silence. Stoïque... Une expression comme si elle allait s'énerver ou quoi, afin de voir comment la petite allait réagir, si elle allait reculer ou non, si elle allait culpabiliser et/ou s'attendre au pire... Mais le visage dur se lâcha rapidement Marilyn se tourna vers Aleksandra, leva ensuite les yeux vers le comptoir où le paquet de farine était toujours là puis son regard dériva de nouveau sur Aleksandra avant d'avoir un sourire sur les lèvres. Et ce, c'était un signe. Il fallait réagir vite avant qu'Aleksandra comprenne le stratagème de son air joueur...

Tu vas voir, chenapan!

Marilyn se leva bien d'un coup sur la farine, en prit une poignée et le jeta sur la tête d'Aleksandra... La tatie, gamine ? Mais non, pas du tout. On lui avait dit de ne pas faire de gaspillage et blabla... Bref non, quand on pouvait s'amuser hein... Toujours ce brin de folie de temps à autre ne faisait jamais de mal... Même si oui, fallait avouer que si on retrouvait la cuisine sans dessus-dessous, c'était Nolan qui allait être content... mais là, le problème ne se posait pas et il n'avait qu'à être là. C'était tout... Et il fallait croire que le paquet se mettait aussi dans l'affaire car Marilyn en avait pris une poignée mais en fait, le paquet craqua et tout tomba par terre...

Oh la vache!

Elles pouvaient en prendre tout aussi facilement et s'en foutre de partout ! Et ce, la petite n'avait pas intérêt à fuir, hein !... Et là, allez voir la prochaine attaque de la super tatie : c'était bien les chatouilles. Ca, c'était irréversible...

La fillette était contente. Elle avait réussi à casser son oeuf sans en foutre partout sur la table, ou bien par terre. Fière ? Oui, elle l'était. Qui ne le serait pas ? Surtout que la dernière fois qu'elle avait cassé un oeuf, et bien ... ça n'avait pas été réellement une franche réussite. L'oeuf s'était écrasé sur le sol. Pas top. Surtout qu'ensuite il faut nettoyer. Mais là, il était clair que la petite Aleksandra était plutôt contente. Très contente même. Elle n'aurait pas cru y parvenir. Comme quoi, et bien ... avec un peu d'encouragements, une tatie cool et une bonne explication, on y arrive. De là à réussir, par contre, la prochaine fois, ce n'était pas encore fait mais bon.

Marilyn lui avait parlé de photographies, du fait qu'elle avait tout un tas de photos d'elle et de son papa. Et miss je pose tout plein de questions avait envie de les voir, lesdites photos. Peut-être, et même sûrement, pour en savoir plus sur son papa. Pour voir comment il était quand il était plus jeune, à quoi il ressemblait, et tout un tas d'autres choses. Marilyn lui parla de Columbia. La fillette eut un haussement de sourcil. Mais elle se rappela, alors, que sa tatie lui en avait parlé un peu plus tôt, puisqu'elle venait de là-bas. "Tout pleins, c'est comment ? Beaucoup ? Cents ? Deux cents ? Mille ?" La question qui ne sert pas à grand chose, mais elle est curieuse notre petite tête brune. Et puis, ça lui donnerait, en quelque sorte, une idée des photos que la jeune femme pouvait avoir. Si c'était beaucoup de chez beaucoup, ça leur prendrait, sans doute, du temps pour toutes les regarder. Bah, ce n'était pas bien grave. Parce qu'en dehors de l'école et des devoirs, ce n'était pas comme si ... comme si la fillette avait tout un tas de choses de prévues. Non ?

Marilyn lui avait proposée un "job". Mais la fillette ne savait pas vraiment ce qu'elle entendait par là et surtout, ce qu'elle devrait faire. Alors, elle avait posé la question à sa tatie. Des tâches aisées, à sa portée semble-t-il. Enfin, fallait espérer. Elle eut un léger haussement des épaules. "Papa me dit que j'ai de bonnes idées." Mais est-ce qu'elle les trouvait aussi bonne que cela ? Va savoir. A moins que c'était, à chaque fois, pour lui faire plaisir qu'il le lui disait. Va savoir, va savoir. Parce que oui, généralement, on dit aux enfants des choses qui ne sont pas toujours vraies. Afin de leur faire plaisir, de leur donner du courage, de les pousser vers le sommet pour qu'ils fassent de leur mieux, et tout un tas d'autres choses. "Je sais pas." Pourquoi un je sais pas ? "Faudra voir avec mon papa s'il est d'accord." Parce que lui aussi lui enseignait deux ou trois trucs quand il avait du temps de libre. Quoi que ... c'était, sans doute mieux pour elle, qu'elle passe un peu plus de temps avec Marilyn. Parce que ce que faisait Nolan, dans la cave ... Mais chut, parce que ça, c'était un secret entre Nolan et elle. Et valait mieux, pour l'un, comme pour l'autre, qu'ils n'en parlent pas. Parce qu'on n'apprend pas à une petite fille comment ... torturer les gens. M'enfin, hein, avec toutes les choses qu'elle avait déjà vu, déjà entendu, et toutes les fois où son père biologique n'avait pas été des plus tendres avec sa mère, Alexandra était vaccinée. Ou presque. Mais passons.

Les cookies étaient prêts. Il ne restait plus qu'à les enfourner. Seulement ... Marilyn ne voyait pas cela simplement. Parce qu'elle avait récupéré de la pâte et qu'elle lui en avait mis sur le bout du nez. Ah ouais ... Elle cherchait la guerre, tatie Marilyn ? Probablement. D'où le fait qu'une fois qu'elle ait eu le dos tourné, et bin ... Aleksandra s'était levée, avait récupéré la farine et lui en avait balancé dans les cheveux. Heureusement qu'elle n'avait pas les cheveux mouillés. Parce que là, ça n'aurait pas été top du tout. Il y eut un cri. De surprise. Et plus rien ensuite. Aleksandra attendait ... elle attendait devoir comment sa tatie allait réagir. Bien ? Ou mal ? Si jamais mal, elle irait ... se réfugier je ne sais où et elle attendrait patiemment le retour de son papa en mettant tout sur le dos de tatie Marilyn. Et ouais ... Fallait pas la chercher. Marilyn avait fini par se retourner. Aleksandra ... redoutait sa réaction. Qu'allait-elle dire ? Ou bien faire ? Et finalement, la tension qui était palpable retomba. Elle souriait. Et elle s'était rapprochée du sac de farine et bam, elle avait ... aspergé cette pauvre petite fille qui n'avait rien demandé. "Han !" Aleksandra s'était retrouvée avec tout plein de farine sur sa petite tête. Les cheveux, mais un peu le visage aussi. Fort heureusement, ses yeux avaient été épargnés.

Aleksandra voulait reprendre de la farine. Seulement ... Il y eut un hic. Le paquet s'était éclaté au sol et toute la farine se retrouvait sur le carrelage de la cuisine. "Han, j'ai rien fait, c'est pas moi !" Elle pointa du doigt sa tatie. Mais la chipie s'était baissée et comme s'il s'agissait de la neige, ou presque, elle avait pris une poignée de farine qu'elle lança presque aussitôt sur Marilyn. Bon, d'accord, ce n'était pas marrant. Parce qu'elle était petite et qu'elle ne pouvait pas viser sa tête. Mais tant pis. Rapidement, elle se baissa à nouveau et prit d'autres poignées. La farine était fichue de toute manière, non ? Enfin, pas toute ... Mais bon, il était clair que le kilo de farine, moins ce qu'elles avaient utilisé pour faire les cookies, allait y passer. La cuisine allait, sans doute, rapidement se retrouver sans dessus dessous, avec de la farine un peu de partout. C'est Marilyn qui avait commencé après tout, et fallait pas compter sur la gamine pour se montrer responsable.

Oulala ! De suite, les grandes questions de précision... Mini-Columbo était toujours de sortie !!! Ce qui amusait toujours autant la grande Marilyn.

Oula ! Je n'ai pas compté, tu sais … Mais quand je dis « beaucoup », c'est qu'il y en a beaucoup !

Au moins toute une caisse … et encore... Marilyn n'était pas une addict de la photographie, n'est-ce pas ? Enfin au départ, elle prendrait bien le temps de les trier et tout ça, ça prendra largement du temps... et puis s'il y en avait énormément à regarder, ça pouvait être répartie en plusieurs soirées. Dans tous les cas, c'était loin d'être un problème... Marilyn était bien sûr la reine de l'improvisation.

Et oh ! La blondinette ne doutait pas que la petite ait de bonnes idées. Non mais des fois, il fallait laisser exprimer la créativité des enfants, non ? Et puis de toute manière, Marilyn serait également la pro pour lui enseigner tout un tas de choses... Digne d'une tatie !!! Et elle ne doutait absolument pas : Nolan serait totalement d'accord. Pourquoi il serait contre ça ?

Sans aucun doute !

Mais passons sur ce sujet puisque … une chose interessante venait tout juste d'arriver : bataille de farine ! Qui l'aurait cru ? Après à parler, à papoter, à faire connaissance et même à apprendre comment casser un oeuf, on ne pouvait pas toujours être sérieuse, n'est-ce pas ? Marilyn n'avait pu s'empêcher de se retenir et avait vidé le paquet de farine sur Aleksandra. Son jeu de laisser le suspense avait marché et la petite avait été surprise... Bien que d'un coup, elle était comme reticente, comme une petite chipie... mais elle devenait réellement une chipie mais dans le bon sens puisqu'elle se laissait porter par le jeu. Et... euh oui, Nolan allait finir par la tuer. Marilyn le sentait venir et allait la traiter d'irresponsable. Elle ? Irresponsable ? Ola ! Je vous arrête ! Ce n'était pas vrai ! Et Nolan n'avait qu'à arriver plus tôt. Na !

Marilyn avait donc reçu une boule de farine sur elle... ce qui la fit absolument rire, évidement... Sur ce, forcément, elle réagit au quart de tour, et attrapa donc Aleksandra pour lui faire des chatouilles, ainsi voir si elle était craintive ou non, et si elle l'était tout autant, peut-être qu'elle s'écroulerait sur le sol et se roulerait dans la farine, tranquillement... Ou mieux, courir dans toute la maison. Faire une course poursuite dans la maison ? Non mais vous rêvez ? Marilyn n'imaginait même pas la grandeur de tout ça... Pour l'instant, pour le peu qu'elle avait vu, elle ne connaissait que le hall et la cuisine et franchement, ce n'était pas à son avantage, hein …

Petite chipie !

Oui, c'était une chipie car sa filleule l'avait bien sûr pointé du doigt, naméoh ! Et encore, dans son élan et l'agitation, ben … Marilyn n'avait pas fait exprès que d'un coup de coude et encore, ben.. le paquet de sucre tangua .. jusqu'à se renverser totalement par terre.

Oh merde !! jura Marilyn.

Quoi ? Elle avait poussé un juron devant la petite ? Ah ouais... possible... Et après c'étaient les enfants qui faisaient des bêtises ? Alors seulement les grands enfants ! Et puis fallait dire qu'elles n'étaient pas à ça près avec ce qu'elles venaient de faire avec la farine.

Une bataille de farine ... c'était dangereux quand même. Enfin, surtout pour la cuisine de Nolan. Parce que ... Parce que y'en aurait vraiment de partout à l'issue de cette petite bataille. Sauf si ... sauf si Nolan revenait sous peu. Il éviterait peut-être que sa cuisine ne se retrouve ... comment dire ... sans dessus dessous. Et s'il ne revenait pas ... sans doute ... que oui, il piquerait une crise dès qu'il pointerait le bout de son nez. Ou pas. Nan, il n'aurait pas le coeur à enguirlander sa petite fille, hein ? Meuh non, impossible. Du moins, la fillette saurait s'y prendre. Genre, soit elle chargerait Marilyn à mort. Soit, au contraire, elle ferait les yeux doux à son papa et hop, le tour serait joué ... Quoi que ça revenait, en quelque sorte, à charger sa marraine. Bah, c'était elle qui avait commencé la guerre, non ? Il était vrai que la petite russe aurait pu ne pas réagir et laisser faire. Mais honnêtement, vous pensez réellement qu'un enfant resterait les bras croisés suite à une attaque de ce genre ? Bah, vous vous mettez le doigt dans l'oeil ! Une attaque était une attaque. Et n'importe qui serait du genre à répliquer, pour sûr.

Mais outre le fait de jouer avec la nourriture, Marilyn opta pour une autre stratégie. Elle s'était rapprochée de la fillette ... et avait usé de ses mains pour la chatouiller, encore et encore. Ce qui avait, bien sûr, fait éclater de rire la fillette. Bah ouais, les chatouilles, c'était marrant. Et pas en même temps. Personne n'aime réellement se faire chatouiller, non ? Enfin, c'est bizarre. Mais ça n'empêchait pas de rire Aleksandra. Jusqu'à ce que la farine tombe au sol. Et le paquet de sucre par la même occasion. La russe porta ses deux mains à sa bouche, comme si elle était horrifiée par ce que sa tatie venait de dire. En même temps, elle venait de dire un gros mot. Fini les rires qu'il y avait, quelques minutes plus tôt. "Han, t'as dit un mot interdit ! C'est pas bien." Pas bien du tout. Quand Aleksandra voulait jurer, elle disait plutôt des mots comme Zut. Qui n'étaient pas bien méchants quoi. Même si elle connaissait tout un tas de mots et d'expressions ... qui pourraient en faire pâlir plus d'un. Enfin, ces mots là, elle les connaissait surtout en russe. Puisqu'elle n'avait pas véritablement appris leur équivalent en anglais. Et pas sûre qu'elle le veuille d'ailleurs. Elle n'avait pas forcément envie de s'attirer des ennuis. "Tu sais, c'est vraiment pas bien les gros mots. Mon autre papa, il me faisait toujours les gros yeux quand ma maman elle en disait un." Et les derniers temps, quand elle jurait un peu trop, et bien ... disons que ce n'était plus que des gros yeux, mais plutôt des coups assez durs. En tout cas, ça avait légèrement cassé le truc. Du moins, dans l'immédiat, mais sans doute que ça allait bien vite repartir à la déconnade. Surtout avec Marilyn. Aleksandra ne la connaissait pas encore bien mais elle se doutait que tatie Marilyn n'était pas du genre à s'arrêter en si bon chemin. Sauf si elle était plus sérieuse que la fillette n'aurait pu le penser.

Une chose que Marilyn appréciait plus que tout, c'était bien le rire d'un enfant... Un rire franc et spontané d'un enfant heureux... Voilà. Heureux... Et vous ne pouvez pas dire que Marilyn faisait une très mauvaise tatie... C'était bien tout le contraire. Ou pas.... Puisque la tatie venait de faire une bêtise et surtout pour dire un juron … mais ça, c'était Marilyn tout craché à jurer... Aleksandra, horrifiée et surprise par la bêtise, mais tout aussi surprise par le juron, ne s'empêchait pas de le faire remarquer.

Oups...

Et Marilyn devait – elle s'excuser sur ça ? Punaise, se faire la leçon par une petite fille, c'était quand même assez fort... surtout si c'était pour dériver sur un sujet gênant.. .très gênant.. si c'était pour lui rappeler son passé. Marilyn était au courant, Nolan le lui avait raconté qu'il avait sorti sa fille adoptive des griffes d'une famille pas très aimante et heureuse... Marilyn, n'ayant pas vraiment bougé d'un poil après sa bêtise, devait trouver quelque chose pour changer cet atmosphère devenue pesante et gênante... La blondinette se mit à sourire afin de changer de sujet... et afin de faire revenir la bonne humeur.

On va oublier mon gros mot, hein ? Je suis désolée, ma puce...

Puis récupérant le paquet du sucre, il restait un léger fond... Ca donnait envie, hein ? Même si l'idée de glisser un doigt là-dedans pour lécher, ne montrons pas les mauvaises habitudes... Marilyn ferait presque une tête de déterrée face à ce sac vide de sucre. Nolan était bon pour aller faire les courses, tiens... Reposant le paquet sur le côté, Marilyn se reconcentra sur Aleksandra.

Et si on allait surveiller les cookies si elle ne se sauvent pas … proposa Marilyn dans un clin d'oeil.

Et ben oui, 10 minutes au four et ça suffisait et tout ça, et il ne fallait pas non plus que ça se cuise de trop... Et en fait, Marilyn proposa ceci mais on pouvait entendre du bruit à la porte d'entrée... Etait-ce Nolan qui était de retour ? Bien possible !!! Marilyn jeta alors un coup d'oeil à Aleksandra pour avoir un échange complice... Si on pouvait dire ça, si elles n'avaient pas peur de se faire engueuler, en fait... Marilyn sortit alors doucement de la cuisine, droite et fière comme un paon, comme si elle n'avait strictement rien fait... Même si à l'entrée de la cuisine joignant presque sur le hall, elle pouvait remarquer que sur un meuble où il y avait un bocal à poisson ;... ben yavait plus de poisson... il était au sol, par terre... Oui, il y avait un poisson suicidé... Marilyn fronça les sourcils deux secondes mais ça ne la choquait pas. Non, elle ne percutait pas encore... Puisqu'elle était concentrée sur l'arrivée de son cousin – qui au passage était en retard. Et bref, à ça, la blondinette était tout sourire, heureuse, et levait les bras dans le genre « viens dans mes bras, que je suis contente de te voir » !!!

Mon Polochon chéri !!!

Bref, c'était accueillant de revenir chez soi pour retrouver les deux femmes de sa vie, avec une belle odeur de chocolat dans l'air .. . - et ce, au passage, il ne faudra pas que Marilyn oublie de les sortir du four à temps si elle ne voulait pas des cookies carbonisés.

On fait des bêtises
Aleksandra, Marilyn & Nolan

On fait des bêtises ? [Pv : Marilyn] Depp_i10

On fait des bêtises ? [Pv : Marilyn] Foy_ic10

On fait des bêtises ? [Pv : Marilyn] Lavign10

Que dire de la journée de Nolan ? Hum, pas grand chose en fait ... Vous savez, être chirurgien ça laissait place à une certaine routine. Sauf que dans cette routine, y'avait des bonnes et des mauvaises journées. Et vu comment j'vous annonce ça, j'vous laisse deviner laquelle des deux, notre homme a vécu aujourd'hui ... Et évidemment, Nolan était crevé en rentrant, c'était certain. D'ailleurs, Marilyn était passée chez lui avant qu'il ne s'en aille, histoire de garder la petite pendant qu'il allait se trouver à l'hôpital. La blondinette le lui avait promis : « Aleksandra ne va pas s'ennuyer. » Oh, ça non ... Le truc c'est que ... Comment dire ... Le chirurgien allait très certainement tomber à la renverse, quand il allait voir tout ce bordel dans la cusine. Enfin, bref ! On n'en est pas encore là ...

L'homme s'était donc approché de la porte, s'apprêtant à entrer. Rentrer enfin chez soi ... Voilà ce qu'il voulait depuis deux bonnes heures ... Cette journée avait semblée trop longue. Et pourtant, il n'avait travaillé que sept heures aujourd'hui. En ouvrant la porte donc, il n'avait pas encore fait un pas dans la maison, que Marilyn s'était jetée à son cou avec un grand sourire, en lui lançant le petit sobriquet qu'elle lui avait donné, depuis leurs retrouvailles. Il était clair que ça ne sentait pas très bon. Enfin ... Bien sûr que si, ça sentait le chocolat, mais ... Quand la petite agissait comme ça, il y avait sûrement quelque chose. En tous les cas, Nolan savait qu'il n'allait pas tarder à en connaître la cause. D'ailleurs, ça sentait le chocolat ... Un gâteau ? Sûrement. En tous les cas, Nolan était soulagé de voir qu'Aleksandra s'était bien occupée, pendant son absence. Sauf que le chirurgien n'était pas au bout de ses surprises. Loin de là ...

« Coucou les filles. Bien ... Tu m'as l'air enjouée Marilyn. L'après-midi s'est bien passé on dirait. J'rentre même à pic j'ai l'impression, ça sent bien bon dans la cuisine. J'suis vraiment éreinté avec la journée que j'ai eu. Et vous ? Ça s'est bien passé ? J'vois que vous avez bien cuisiné ! Tu as encore de la farine sur la joue ... » Fit-il dans un petit rire.

Oui, parce que pour le moment c'était drôle. Et c'est quand Aleksandra s'était approchée que Nolan avait commencé à se poser des questions. La petite elle, en avait carrément dans les cheveux. Plutôt étonnant, à la base, on pouvait en laisser un peu sur les vêtements, sur une joue, un bras, ou même le nez pour rire, connaissant Marilyn. Mais en quelques secondes à trop réfléchir et bien ... Ça avait vraiment inquiété notre homme. Pour sûr : la cousine avait fait des conneries avec la petite. Enfin ... Elles devaient s'être fort bien amusées vu leurs états. En tous les cas, Nolan espérait n'avoir pas trop de ménage à faire ...

« Viens me faire une bisou, mon an... Mais ?! ... Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi la petite en a dans les cheveux ? Marilyn ... Je t'avais pourtant demandé de faire attention. Vous ... Vous n'en avez pas étalé partout, j'espère ? »

Si seulement ... Mon Dieu ! Si seulement Nolan savait dans quel état la cuisine se trouvait, à l'heure actuelle. Une chose était sûre : il n'allait pas être déçu. Loin de là ! Le chirurgien avait bien peur d'une chose : que la cousine ne lui ai donné trop de boulot, alors qu'il rentrait déjà crevé du travail. Ouais ... Ça se présentait plutôt mal.

« Écoutes, je ... C'est pas contre toi, mais là j'suis un peu fatigué avec c'qui s'est passé dans ma journée. C'est que je reçois du monde demain, et ... J'ai pas envie d'accueillir mon ami dans une maison en désordre. J'espère qu'il n'y a rien de cassé ? » Fit-il d'une grimace, l'air anxieux.

Effectivement, Nolan avait bien peut d'en faire une crise cardiaque. C'est pourquoi, il avait sa technique bien à lui, dans les cas comme celui-ci. Surtout avec sa cousine, qui était de temps à autre - peut-être même un peu trop, parfois - imprévisible.

« Qu'est-ce qu'il y a dans la cuisine ? Des dégâts ? J'veux dire ... C'est facilement réparable, au moins ? Du désordre juste, ou de la vaiselle de cassée ? »

Nolan était loin d'avoir un comportement étrange ou changeant de d'habitude. Il n'avait pas l'air méchant. Jamais il n'allait l'être que ce soit avec l'une ou l'autre membre de sa famille. Il aimait trop pour se fâcher. Mais quoi qu'il en était, il allait avoir besoin d'aide. Le chirurgien tournoyait dans la pièce. Cela faisait un moment qu'il ne s'était pas senti aussi stressé, ailleurs qu'au boulot :

« Et le ... Le bocal ! Pourquoi il est vide ? » S'était-il exclamé.

Jusqu'à présent, rien n'avait l'air habituel. Ce qui était encore plus qu'inquiétant, finalement.

un gros mot ... Ou un mot interdit. Ce n'était pas bien les gros mots. Mais ce n'était pas pour autant que ça devait sortir de la pièce. Hein, ce que j'veux dire, c'était que c'était entre elles quoi. Nolan et personne d'autre n'avaient besoin de savoir que Marilyn avait dit un gros mot. Et puis ... c'était qu'un gros mot quoi. Ce n'était pas comme si elle avait juré pendant tout le temps où elle s'occupait de la gamine, n'est-ce pas ? Aleksandra hocha de la tête quand Marilyn en vint à lui dire qu'elles allaient oublier ce qu'elle venait de dire. La fillette ferma la bouche et ses deux doigts joints, elle avait mimé une espèce de fermeture éclair qui fermait sa bouche. "Motus et bouche cousue. Et si t'en parles à papa, c'est toi qui iras en enfer." Nanère euh. Et c'est elle qui aurait une punition. Enfin ... "Tu sais ... Ca serait marrant de faire un jeu. A chaque fois que tu dis un gros mot, tu me donneras un dollar." Han, la petite peste ! Mais en même temps, elle avait chipé ça dans un épisode des Simpson, si elle se souvenait bien. Où y'avait justement un gros bocal et dans lequel on glissait un billet ou une pièce à chaque fois qu'on disait un vilain mot. "D'accord ?" avait-elle dit en souriant. Ca pourrait être bien, non ? Quoi que c'était un peu une arnaque quand même.

M'enfin, ça ne pouvait être que bénéfique pour Marilyn. Hormis le fait que ... ça allait, quelque peu, alléger son portefeuille au fil du temps. Du moins, si elle ne faisait pas attention à son langage. Mais disons que pour Aleksandra, ça apaiserait son esprit. Parce qu'à chaque fois que quelqu'un jurait, bin, y'avait comme un malaise. Même si elle ne voulait pas en parler, elle avait toujours à l'esprit son père qui battait sa mère. Et quand bien même qu'elle savait qu'il ne pourrait plus jamais lui faire du mal tant qu'elle serait avec Nolan, disons ... qu'elle craignait toujours de le croiser, un jour ou l'autre, et qu'il cherche à la reprendre. Et au fond d'elle, ça la faisait flipper. Un peu trop même. Jamais elle ne voulait retourner avec ses parents. Jamais. Elle était trop bien, là, avec Nolan. Il s'occupait bien d'elle, même s'il n'était pas toujours là. Sa tatie était marrante. Et même si Aleksandra était un peu jalouse de Nika, elle était mieux que son autre maman. Enfin, tout ça pour dire que, les injures, ouais, fallait éviter tout de même.

Enfin. Tout en regardant la fillette, Marilyn lui avait proposée de surveiller les cookies, histoire qu'ils ne grillent pas quoi. Elle eut un hochement de la tête. "Tu crois qu'ils sont bientôt cuits ?" Parce qu'elle en croquerait bien un ou deux, et ce même si elle risquait de se brûler la langue. Enfin, ça serait bien d'éviter mais bon. Elles échangèrent un regard complice. Y'avait quelqu'un à la porte. Nolan qui rentrait ? A part lui et Nika, personne d'autre n'avait les clés. Enfin, si, la fillette. Mais Nika n'était pas prête de rentrer. Du moins, elle avait surprise une conversation entre elle et son père et apparemment, elle en avait encore pour un petit moment. Donc, déduction, ça ne pouvait être que Nolan. Si Marilyn s'était faufilée en dehors de la cuisine, Aleksandra, elle, avait attendu quelques instants. La porte s'était ouverte. Et elle avait entendu la voix de Nolan qui faisait remarquer à Marilyn qu'elle avait de la farine un peu de partout. Encore heureux que ce n'était que la farine et qu'elles n'avaient pas joué avec les oeufs ou d'autres ingrédients. Sinon, je n'imagine même pas le carnage que ça aurait été dans la cuisine. Finalement, Aleksandra était sortie de la cuisine, toute souriante. Enfin, pas trop non plus parce qu'elle ne savait pas comment Nolan allait prendre tout ça. Bien ou mal ? That is the question. Il voulait un bisou. Mais ... mais voilà, il s'était arrêté dans sa phrase lorsqu'il avait vu dans l'état où elle était. Il faisait les gros yeux. Mais plus à Marilyn qu'à la fillette. Tant mieux. Parce que disons qu'elle n'aimait pas trop qu'on lui crie dessus, surtout si elle n'avait rien fait.

En tout cas, dans l'immédiat, la fillette n'avait rien dit. Disons qu'elle attendait le moment opportun ... pour balancer sa tante. Ouais, à la guerre comme à la guerre. Hein, c'était elle qui avait commencé tout ça. Et elle dans sa maladresse qui avait fait tomber le paquet de farine et de sucre. Enfin, pour le premier, c'était plutôt la faute à pas de chance. "Han ! Il est où Bubulle ?" Parce qu'elle l'aimait bien, ce petit poisson. Et voir son petit bocal tout vide, hein, c'était ... bizarre quand même. Ah non, ça ne serait pas marrant si la famille se retrouvait amputée d'un membre. Mais pas marrant du tout. Aleksandra s'arrêta au niveau de son père et elle tira sur la manche de ce dernier pour l'interpeller. "Dis, dis ... Tatie Marilyn, elle pourrait revenir ? Même si elle fout le bordel dans la maison ?" Parce qu'elle l'aimait bien la gamine tout de même. Elle était rigolote quoi.

Vu la réaction d'Aleksandra, ça allait... Marilyn fit une petite moue amusée. Oh oui, si elle le disait à Nolan, elle irait en Enfer. Ca lui plaisait comme plan, tiens... Mais pourtant, Nolan connaissait la vulgarité de la blondinette mais c'était une vulgarité qu'il fallait éviter devant Aleksandra... Donc oui elle n'avait pas tort sur le fait que Marilyn était un peu plus mal... Mais. Oui, il y avait un MAIS … mais cet Aleksandra était plus que maligne. Ca c'était bien sûr une chose qu'elle avait remarqué mais qui fait que... ben la petite se faisait adorer... Même si le côté « marchandage » ne lui plaisait pas... Si elle savait, hein, Marilyn se voyait mal verser 1$ à chaque fois qu'elle disait un gros juron. Elle allait se ruiner à fond … Et valait vraiment mieux pas que Nolan le sache car s'il était là à entendre ça, oui, il serait bien capable de foutre la gueule de sa cousine de se faire remettre sur le droit chemin par une gamine, sérieux. Une honte.

Mais c'est que tu es diabolique, ma chérie... lâcha-t-elle amusée... Mais tu as raison.

Oui, au fond, Aleksandra avait raison car Marilyn ne voulait absolument pas la mettre mal-à-l'aise donc elle ferait un peu plus attention à son langage... Et oui, elle tenait vraiment passer du bon temps avec sa p'tite filleule et ne voulait pas briser ces doux moments...

D'ailleurs, tu mérites bien tes dollars puisque déjà, .. hein.. tu sais.. et puis surtout puisque tu m'as bien aidée...

Oui, Aleksandra avait bien aidé même si elles avaient foutu la cuisine à l'envers, hein … Et Marilyn le lui donnerait lorsqu'elle récupérerait son sac à l'entrée...

Oui, ils mettent pas longtemps à chauffer... une petite dizaine de minutes donc …

Et sur ce, voilà qu'en l'espace de pas longtemps, Marilyn qui aurait profité pour aller chercher quelques billets de dollars dans son sac dans le hall, voilà qu'en même temps, Nolan rentrait … Evidement, Marilyn lui fit un magnifique accueil qu'on pouvait tous rêver !!

Tu me sembles bien épuisé, oui !!! lâcha- Marilyn en regardant son cousin qui lui enlevait la farine sur sa joue, … chose qu'elle avait carrément oublié...

Et oui, Nolan pouvait bien remarquer que le moment entre filles s'était bien passé et qu'elles s'étaient bien amusées mais ça se voyait qu'il n'avait pas encore vu le pire... Surtout quand il avait bien sûr l'occasion de voir l'état d'Aleksandra qui était bien pire que l'état de Marilyn évidement, puisqu'Alek avait bien sûr les cheveux rempli de farine... Ben voilà, même pas besoin d'aller chez le coiffeur pour « vieillir ». Mais à force, hein, c'était Nolan qui allait finir par avoir les cheveux blancs en premier à force de multiples crises cardiaques... Et voulez vous que Marilyn se sente mal à l'aise d'un coup ?

Euh y'a pas grand chose...

Euh, son nez s'allongeait !!! Mais sérieux, n'y'avait pas de vaisselle cassé ou quoique ce soit en fait... Seulement de la vaisselle à faire... et de la farine et du sucre par terre, c'était tout... Mais voilà, elle aura beau dire qu'il n'y avait pas grand chose... car oui, quand même, Marilyn pouvait se sentir un peu mal surtout que Nolan ait déjà prévu de recevoir un ami le lendemain et tout.. bref elle était à la fois gêner.. et.. bref..

Je t'aidera...

Elle pouvait réfléchir à ça mais en fait, la situation faisait qu'ils étaient désormais tous tourner vers le bocal vide du poisson rouge... La grande nouvelle de la soirée.

Euh …. je crois qu'il s'est imaginé de faire un grand plongeon au milieu des chutes du Niagara...

A le voir par terre, juste à côté... Ben punaise quel spectacle... Pauvre Bubulle... Bref, Marilyn pouvait voir s'il était toujours en vie mais elle n'était pas vétérinaire... ouais bon, pas besoin de vétérinaire pour s'apercevoir s'il était mort ou non mais bon, c'était qu'elle n'osait le toucher... car de près, c'était moche un poisson, vous ne croyez pas ??? Et bref, malgré ça, Aleksandra demanda sur le coup à Nolan si elle, Marilyn, pouvait venir repasser, même si elle foutait soit-disant le bordel. Ca faisait plaisir d'entendre ça, tiens... mais en fait ce qui faisait plus plaisir, ça voulait bien dire que le courant passait plutôt bien et qu'Aleksandra appréciait énormément sa tatie... mais Marilyn l'avait toujours dit. Les gosses l'ADORAIENT !!!... Bref, Marilyn avait hâte de ce que Nolan allait répondre, s'il n'allait pas passer un savon ou non – mais ce qui était vraiment impossible … - mais voir s'il allait lui annoncer ou non que la blondinette allait devenir sa marraine – si ce n'était vraiment déjà fait mais dans ce cas, Aleksandra l'aurait dit et demandé... Et d'ailleurs, au passage, avait-elle rencontré son parrain ?

Oh.. oh.. Bon dieu ! Les cookies!!!!!!

Ben bien sûr, à force de parler, de réfléchir ... et de voir le beau spectacle par terre avec ce pauvre poisson rouge... les cookies étaient encore dans le four... bien sûr, elles n'étaient pas encore au point d'être carbonisées mais quand même, hein ... mais bref, Marilyn s'emballait toute seule et était même à deux doigts de jurer, et elle jurait même! mais pas avec un "put**n" habituel ou un "m**de" ... Mais bref, c'était Marilyn tout crachée quoi!

En rentrant de son travail éprouvant, Nolan était loin d'imaginer ce qui l'attendait en passant le seuil de sa maison. D'ordinaire, tout était rangé. Il fallait dire que la propriété était plutôt grande et depuis qu'il l'avait, l'homme en avait toujours pris soin. Sauf que là, vu qu'il avait demandé à Marilyn de s'occuper de la petite pendant son absence, et que l'une était toute aussi gamine que l'autre, aimant particulièrement les enfants, bah ... Ça faisait bon ménage. Ou pas justement, c'était le cas de le dire. Pourquoi ? Parce qu'elles avaient décidé de faire un peu de cuisine et la blondinette avait foutu de la farine ET du sucre par terre. Enfin, bon ... Marilyn avait l'air confiance, puisque comme l'expression le disait : « On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. » Effectivement. Mais tout de même ... Enfin, Nolan allait bien voir par lui-même.

Déjà lorsqu'il était entré, sa cousine s'était jetée sur lui pour lui faire un câlin. Et le chirurgien avait remarqué quelque chose : elle avait de la farine sur la joue. Après tout, c'était quelque chose de normal et d'amusant, quand on faisait de la cuisine. Enfin amusant, amusant ... Nolan n'avait encore rien vu, aussi. C'était ça, l'aspect comique de l'histoire. Bien qu'encore je sois confus, parce que « comique » était un mot qui n'allait pas convenir pour tout le monde. Pour commencer, il avait vu qu'Aleksandra avait les cheveux plus clairs que d'ordinaire. Limite blancs, ce qui était assez surprenant. Cela dit, elles avaient dit qu'elles avait cuisiné. Bon, d'accord. Elles avaient certainement dû salir le plan de travail, chose qui était normale. Mais pourquoi en avoir dans les cheveux ? Connaissant Marilyn, Nolan avait bien peur que le côté « gamine » de sa cousine, soit ressorti en présence de sa fille. C'était certain. Et ça lui faisait peur.

De plus, le petit Bubulle n'avait pas l'air d'avoir survécu a un essai kamikaze. Soit, c'était lui qu'était sorti du bocal ou alors il y avait eu un autre problème. D'ailleurs, vu la réaction d'Aleksandra, elle n'avait pas l'air de l'avoir remarqué. Elle avait l'air déçue mais son père finissait toujours par régler ce genre de choses. Puis, elle lui avait bien dit qu'elle aurait aimé avoir un chat ou chien à la maison. Du coup, Nolan était toujours à réfléchir là-dessus. Mais il allait très probablement ne pas tarder à voir ça avec sa fille.

« N'ai crainte, j'ai la solution, ma puce. On t'achetera bien mieux, tu verras. » Fit-il, avec un léger sourire.

Quoi qu'il en était, le chirurgien voulait à tout prix savoir ce qui s'était passé, durant son absence. Et Marilyn n'avait pas trouvé mieux que de mentir - d'un air détaché - en lui répondant : « Pas grand chose. » Pas grand chose ? Oulà ... Si seulement notre homme avait vu l'état de sa cuisine. Et justement, sentant la bonne odeur de chocolat toute chaude tandis que la petite attendait elle aussi, Marilyn avait accouru, remarquant qu'ils étaient encore dans le four. Ce qui donnait encore plus peur à Nolan. La blondinette était du genre à faire quelques gaffes parfois. Mais il devait bien l'avouer : ça lui donnait un certain charme, un humour particulier. Quoiqu'un peu cru, à cause de ses jurons qu'elle sortait presque systématiquement.

« Bien euh ... Va te nettoyer un peu, ma chérie. Je vais ... Je vais aider ta marraine qui m'a l'air d'avoir besoin d'aide. » Nolan avait un air hésitant ce qui inquiétait Aleksandra. Elle espérait bien revoir sa tante, même si elle faisait souvent des bêtises. « Ne t'en fais pas. J'vais lui en parler, mais ... Je ne lui en veux pas. Rassures-toi. Je ne lui ai pas assez parlé, avant de partir. »

Si c'était de sa faute ? Peut-être un peu. Il aurait dû s'en douter avec Marilyn, après tout. Il était un peu crevé, mais bon ...

« Ah, je ... Je vois. » Avait-il lancé, en voyant l'état de la cuisine, avant de continuer : « J'comprends pourquoi vous êtes dans cet état, depuis que je suis arrivé ... » Il soupirait. Cela dit, il allait bien falloir nettoyer.

« Bien. Sors les cookies du four et tu vas m'aider ... » Bien qu'il était - légèrement - embêté, il ne lui en voulait pas trop. Elle était comme ça, Nolan n'y pouvait pas grand chose. Ce qui lui faisait d'ailleurs penser à quelque chose : « Je me demandais, si ... Tu veux ... Peut-être rester pour dîner ? Aleksandra a l'air de vraiment t'apprécier et elle avait l'air inquiète en voyant ma réaction, tout à l'heure. »

Et Nolan voulait faire en sorte de calmer l'atmosphère. Quelque chose qu'il faisait toujours avec sa famille, quand il le fallait.

La petite diablesse ... Proposer un tel marché à sa tatie. Mais en même temps, c'était pour le bien de Marilyn. Plus elle dirait de gros mots, plus ses billets de 1$ s'envoleraient. Et Aleksandra se ferait un peu d'argent de poche, en quelque sorte. Ca lui permettrait, par exemple, d'offrir un joli cadeau à son papa pour la fête des pères. Enfin, la prochaine. Encore fallait-il qu'elle trouve un truc mais bon, là n'était pas vraiment la question. Aleksandra ne savait pas trop comment Marilyn allait réagir face à cette demande. Ou plutôt, face à ce marché qui n'en était pas vraiment un puisqu'il n'y avait qu'un choix raisonnable : à savoir accepter. Dingue de voir, tout de même, qu'une enfant tentait de remettre sur le droit chemin une adulte. Mais c'est qu'elle avait bien été élevée, notre petite diablesse. Enfin, jusqu'à ce que tout parte en sucette. Mais elle n'avait pas tout perdu de son ancienne vie, comme elle le disait si souvent. Marilyn abdiquait. Du moins, elle ne chercha pas vraiment à discuter ou bien à donner des arguments contre à la gamine. En quelque sorte, elle approuvait. D'une, parce que les gros mots, ce n'était pas bien. Et de deux, parce qu'elle lui avait filé un coup de main pour les cookies. Ce qui fit sourire la fillette. "J't'ai pas aidé pour avoir des dollars. Mais parce que j'en avais envie." Mais bon, si elle pouvait retirer quelques dollars supplémentaires, pourquoi pas ? En tout cas, il était hors de question qu'elle porte le chapeau pour la cuisine. Et le fait que tout était sans dessus dessous. Tout n'était qu'un malheureux concours de circonstances, certes, mais Aleksandra n'y était pour rien. Enfin, pas totalement quoi.

Mais elles n'eurent pas réellement le temps d'en parler à nouveau. Pour la simple et bonne raison que ... Et bien, que Nolan venait de rentrer. Et qu'il flippait un peu. Ouais, il flippait un peu parce qu'il ne savait pas et qu'il n'avait pas encore vu ce qui s'était passé dans la cuisine. Il flippait parce qu'il avait peur que sa cousine ne se soit conduite comme une gosse. Il flippait parce qu'il voyait sa fille avec plein de farine dans les cheveux. Et heureusement qu'elle était pas mouillée parce que ça aurait été l'horreur. Et il flippait pour Bubulle le poisson. Quoi que, il n'était pas le seul à flipper d'ailleurs. Bubulle, Aleksandra l'aimait bien. Elle lui donnait à manger et parfois, elle lui parlait. Bon, elle aurait bien fait comme dans la pub pour les Choco-suisse. Vous savez ? Le petit garçon qui a mangé tous les Choco-suisse et qui appelle la SPA parce que Maurice le poisson rouge les avait, soi-disant, tous bouffés. Et qu'il conclut par un Tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice. Bah, tout ça pour dire que sans Bubulle, plus d'excuses bidons qui faisaient tant rire Nolan. Et Aleksandra en était triste tout de même. D'ailleurs, elle poussa un petit -gros- soupir très ennuyé. Une mine un peu tristounette tout de même. Mais Nolan savait comment lui redonner le sourire. Apparemment, il avait déjà une solution pour pallier à ce problème de Bubulle suicidé. "Bien mieux ? Comme quoi ? Un chat ? Un chien ? Un lapin ?" Quoi que ... Si on lui laissait choisir ... Va savoir ce qu'elle choisirait réellement d'ailleurs.

Nolan avait une petite explication avec Marilyn, au sujet de ce Pas grand chose qu'elle avait dit. Hmm ... Sans doute que ça allait chauffer pour ses oreilles. Mais Aleksandra n'écouterait pas toute la conversation puisque Nolan lui demandait de bien vouloir aller se nettoyer un peu. Mais elle était, tout de même, un peu, voire même beaucoup, inquiète pour sa tatie. Peut-être qu'elle ne la verrait plus. Peut-être qu'elles avaient fait trop de conneries toutes les deux. Mais à nouveau, son père la rassurait en lui disant qu'il ne lui en voulait pas. Qu'il avait juste fait une grosse erreur. "Alors, elle pourra revenir, hein ?" Après s'en être assurée, Aleksandra était donc partie. Du moins, rester dans le couloir, ça ne servait à rien. Et puis, fallait qu'elle aille se débarbouiller un peu. On pouvait la suivre à la trace, comme le petit Poucet, avec toute cette farine. La voilà donc filant, direction salle de bain, pour se débarbouiller. Et bien évidemment, elle espérait fortement ... que Nolan et Marilyn n'en viennent pas à s'engueuler. Même si, très honnêtement, elle n'avait jamais vu son père en colère.

Quelle adorable princesse !!! Et puis d'un côté, quelle gamine n'aurait pas envie de faire des cookies, sérieusement ? Limite si oui, Marilyn savait jouer sur les sentiments des enfants pour se faire adorer alors qu'il n'y avait pas besoin...

Bref, dans tout ça, Nolan était de retour à la maison et il avait eu un magnifique accueil. Comment ne pas être aussi bien accueilli que ça ? Oui, le narcissisme devait bien être de famille. C'était bien possible ! Mais pour ce qui était l'état de la cuisine, c'était bien autre chose... Ainsi que le poisson. Pauvre poisson ! Fort heureusement qu'il ne s'appelait pas « Polochon » au passage... vous imaginez bien que c'était le prénom du poisson, le précieux ami de la petite Sirène... Celui-ci n'était pas du genre à vouloir connaître les chutes du Niagara, donc peu importait, puisque tout le monde devrait s'en remettre de cette pauvre perte... Cependant, Marilyn ne se remettrait pas de la perte des cookies, d'où évidement, elle avait fait son petit cinéma pour aller les sauver... et pas d'une façon « Alerte à Malibu ».

Sur ce, sortant des gants pour pouvoir sortir le plat du four, Nolan finit par rentrer dans la cuisine et s'aperçut effectivement la scène dans lequel il pouvait plus ou moins s'attendre... Et évidement, elle avait foutu la cuisine sans dessus-dessous, elle n'allait pas s'en aller comme ça, le laissant tout seul. Bien qu'elle en serait totalement capable de s'en aller mais … non, elle ne pouvait pas. Vous imaginez que ça la ferait culpabiliser ? Et si elle ne pouvait pas remettre les pieds ici, hein ? Comme si ça pouvait lui faire peur ! Non mais tout de même, que dirait son père !! Il ne l'avait pas élevé comme ça, tiens ! Marilyn n'était pas aussi mesquine et aiderait bien volontiers son cousin, si c'était pour qu'ils passent du temps tous les deux... Même si ça devrait être plus elle qui devrait nettoyer plus qu'autre chose, hein ! Oui oui, non mais lecteur, ne la faites pas plus culpabiliser ainsi !!! Vérifiant la texture des cookies, tout en déposant le plat sur le plan de travail, Marilyn répondit tout en commençant à faire une petite moue désolée :

Je … je suis désolée d'avoir mis ta cuisine ainsi...

Mais en fait, ça ne durait qu'un temps avant qu'elle s'emballe :

Mais si tu l'aurais vu, elle était tellement contente. On s'est bien amusée !!! Je lui ai même pu apprendre à casser un oeuf sans dégât !!!

Ca devait bien être le seul truc où il n'y avait pas de dégât. Ouais bon, elle pouvait s'extasier mais elle se tut toute suite. Oui, Marilyn était du genre bien incontrôlable même si elle essayait de se gérer toute seule et puis... on ne pouvait pas dire que Nolan ne la connaissait pas, hein ! Il n'y avait qu'à voir sa réaction... Marilyn serait toujours aussi déjantée et elle sera toujours dans tous ces états. Elle se calma donc en prenant une petite moue... quand Nolan lui proposa de rester diner... Il avait eu l'impression qu'Aleksandra appréciait vraiment sa tatie – au passage, comment ne pas aimer Marilyn, sérieux ? Et cette cuisine ne serait pas dans cet état également – et elle paraissait donc s'inquiéter, également...

Volontiers ! Rien de mieux pour passer un bon moment tous les trois... Je ne voudrais pas qu'il y ait de quiproquos et problèmes avec Aleksandra.

Et puis... comme si une lueur de pensée vint à l'esprit de Marilyn :

Que dirais-tu de faire une bonne quiche ? Tu sais celle que Papa adore faire avec les champignons et on pourrait....

Ouais Marilyn se tut de nouveau. Voilà qu'elle repartait en quart de tour... et elle devrait vraiment se taire, oui, et ce pour plusieurs raisons. La premiere : Marilyn était très mauvaise cuisinière à part pour faire des cookies et deuxièmement : la cuisine parlait déjà pour elle. Autant qu'elle passe la serpillière, ça serait pas mal.

Bon, on va d'abord nettoyer ça ! Se reprit-elle.. s'apprêtant à commencer à nettoyer tout ça...

Marilyn finit par s'approcher de son cousin.

Tu sais que tu m'as vraiment manqué, mon chéri ?! Murmura-t-elle dans un sourire avant de lui faire une bise sur sa joue...

Olala, que c'était beau la famille... Et hop, le ménage pouvait commencer.

Effectivement, Nolan pensait bien pouvoir se reposer en rentrant. Cela dit, avec une telle après-midi entre les deux filles, fallait s'y attendre, honnêtement. Par moment, Marilyn pouvait se montrer encore plus gamine que sa filleule, Nolan l'avouait intérieurement. Heureusement, il n'y avait plus de peur que de mal. Il n'y avait pas eu de vaiselle de cassée. Juste le sol et le plan de travail de sali, avec du sucre et de la farine. Ça oui, par contre, y'en avait plutôt pas mal. Quoiqu'en réfléchissant, même si ça pouvait faire penser à du gaspillage, c'était mieux qu'une autre perte. Après tout, ça se rachetait. Et puis finalement - sans se vanter, ou presque - Nolan avait un travail qui couvrait ce genre de désagrément ...

« En réfléchissant, si ce n'est que ça, ça peut aller ... Après un bon coup de serpillère. Cela dit, je ne serai pas contre un peu d'aide, Marilyn ... » Fit-il dans un léger sourire pour lui rappeler sa connerie.

Ouais, y'avait pas de doute, là-dessus : la blondinette n'avait pas perdu son âme d'enfant. Mais dans un sens, ça faisait bien rire son cousin. Et puis au moins, Aleksandra ne se sentait pas seule du tout, elle s'amusait très bien avec sa marraine. Pour sûr. D'ailleurs, la petite s'inquiétait. Est-ce qu'avec la bêtise qu'elle venait de faire, Marilyn allait se voir avec la suspension du droit de garder sa filleule, en cas de besoin ? N'avait-elle plus le droit de revenir à la maison ? Retenant la main de son paternel, la petite russe en avait bien peur :

« Rassures-toi. Je ne savais pas que ça allait arriver, mais ... Ce n'est rien. Je ne vais pas gronder ta marraine pour rien. On va arranger ça. Allez, va donc te nettoyer un peu. » Souriant, Nolan se voulait rassurant pour sa petite fille. Nolan était certes embêté, mais il n'était pas en colère tout de même. Il aurait fallu bien plus pour l'énerver.

Marilyn semblait bien trop silencieuse. Puis finalement, quoiqu'un peu timide, elle s'excusa auprès de son cousin. Elle avait pourtant sentie Aleksandra plus que contente, très amusée. Même que la blondinette avait appris à sa filleule à casser un oeuf correctement. Le chirurgien en avait souri :

« Et c'est grâce à ça, que je te fais confiance. Tu lui apprends beaucoup de choses et avec toi, elle le fait en s'amusant. Et je trouve que c'est le principal. Et rien que pour ça ... Rien que pour ça, j'te remercies. » Nolan s'était approché de Marilyn pour lui faire un câlin, bien qu'elle se trouvait encore toute enfarinée.

Marilyn non plus, ne voulait aucun problème, concernant la petite. Après tout, cette petite erreur allait bien pouvoir être réparée. Ce n'était rien de bien méchant. Et presque comme dans une lueur d'esprit, la blondinette avait pensé à se retrouver tous les trois, autour d'une bonne quiche pour cette soirée. La fameuse recette de son père, John. Et fallait l'avouer, la sienne était excellente !

« Bonne idée. On va faire ça ! » Avait lancé Nolan, avec de l'enthousiasme.

Mais avant tout, comme l'avait signalé Marilyn, valait mieux nettoyer tout ça. C'était bien mieux pour commencer quoi que ce soit. Surtout que dans pas longtemps, Nolan allait recevoir du monde chez lui. Donc c'était plus correct dans un sens. Ils allaient s'en occuper pendant que la petite irait se laver un peu.

« Allons-y ! On s'occupera de la quiche plus tard. » Fit-il, en commençant le nettoyage tout en pensant à quelque chose : « Tu sais ... Tu pourrais passer la nuit ici, si tu veux ? À vrai dire, j'ai plutôt pas mal de place dans la villa. »

D'une part, Nolan voulait se racheter mais surtout lui faire comprendre qu'il n'allait pas en vouloir à sa cousine pour ça.

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