Les études, c’était quelque chose de très important pour Alaska. Elle était sérieuse en cours, voulant réussir, un peu comme si elle voulait se racheter du mal qu’elle avait fait au tour d’elle, les morts, la violence, la torture, la peur, le sang, les tirs, les blessés. Elle essaye d’éloigner ses souvenirs sanglants, elle essaye de les oublier, de faire en sorte que cela ne vienne pas d’elle, elle essaye de se dire que ce n’est pas elle. Mais elle ne le sait que trop bien, c’est elle, elle qui a fait tout çà, elle est un monstre, une tueuse, une psychopathe, une détraquée, et elle sait aussi qu’elle ne s’arrêtera pas là …

Là, c’est le calme, le calme avant la tempête, une tempête qui sera un véritable carnage, des morts, des morts et encore des morts, peu de blessés, peu de vivants. Quand est-ce que cela se terminera ? Jamais ? Un jour ? Demain ? Dans une semaine ? Maintenant ? Dans un mois ? Dans un an ? Elle espère juste qu’un jour … ça se termine. Ou pas. Et oui, au fond, ce démon qui dort en elle, lui, il ne veut pas que cela se termine, non. Il veut continuer à s’amuser à semer le chaos ! Elle a un mentor dans ce domaine, elle ne sait pas pourquoi elle traîne avec lui mais elle traîne avec lui. Avec qui ? Avec Le Joker. Elle le considère comme un père de substitution même s’il ne le faudrait pas. Le Joker, un père de substitution ça fait drôle non ? Au moins, il est là pour elle quand elle en a besoin.

La rouquine marche, tête baissée, elle va sortir de l’université quand un groupe de jeunes gens l’aborde. Elle a pourtant essayé de faire profil bas. Essayant de ne pas se faire remarquer. En même temps elle est recherchée dans le tout pays. La première pensée qui lui traverse l’esprit c’est « On va m’arrêter ! », mais non. Non ceux ne sont pas des flics. D’un coup, son sac de cours se retrouve à terre, elle ne comprend pas ce qui se passe. En même temps, elle ne cherche pas spécialement à comprendre, elle essaye juste de se … maîtriser. De contraindre son côté noir de resté tapis, de ne pas bouger. Elle est en public quand même. Mais personne n’excise un geste pour l’aider. Peut-être se disent-ils que c’est bien fait pour elle ? Qu’elle le mérite amplement après ce qu’elle a fait. Ses feuilles, ses livres, tout est étalé par terre alors que le cercle se referme autour d’elle. Alaska se recroqueville sur elle-même sachant pertinemment qu’elle va passer un mauvais moment, ses yeux se ferment pour éviter de les voir, de voir le danger s’approcher. Oui, elle est un monstre mais en même temps elle est un ange quand le démon sommeil. Quand la partie obscure qu’elle a n’est pas présente et elle est tout à fait incapable de faire du mal à une mouche. Parfois, l’ange et le démon fusionnent pour ne faire qu’un. Mais ça, c’est rare.

Elle était recroquevillée sur elle-même, yeux fermés, prête à recevoir les coups ou ce qu’on pourrait verser sur sa tête ou autre chose … elle avait l’air d’un petit animal effrayé alors que derrière était caché un redoutable prédateur. S’était une souris docile qui avait appris à rugir. Elle entendit du bruit, du bruit qui l’intrigua après que le silence se fit elle ouvrit prudemment les yeux et vit un jeune homme qui lui tendait son sac qui avait été à terre quelques instants auparavant et les quatre jeunes à terre, légèrement sonnée. Rapidement elle identifia le visage comme un visage qu’elle connaissait, un visage qu’elle n’avait pas vu depuis tellement de temps. Deux ans déjà ! Un doux sourire timide apparut sur ses lèvres et elle reprit son sac sans le lui arracher des mains puis la rouquine fit entendre sa voix :

« Salut Jack, merci de l’aide. Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. Comment ça va ? Quoi de neuf ? C’était bien l’étranger ? »

La meurtrière se retenait de lui sauter au cou tellement elle était contente de le revoir. De pouvoir lui parler. Son sourire s’était étalé sur ses lèvres et illuminait son visage, elle passa une main dans sa chevelure rousse tout en gardant son regard couleur émeraude braqué sur celui de son sauveur. Il avait de la chance, il avait voyagé, il avait pu partir à l’étranger. Elle, son seul voyage çà avait été traversé les Etats-Unis de son point de départ, la maison de sa mère et de son beau-père pour arriver ici, à Washington D.C – Quantico aussi … - en faisant une escale dans cet établissement pour personne détraquer et là … elle en avait tué d’autres. D’un battement de paupière elle évacua ses pensées obscures, les mauvais souvenirs et son sourire réapparut. Alaska plongea ses mains dans les poches de son jean :

« Alors, qu’est-ce que tu deviens ? »

Les quatre jeunes gens qui avaient voulu l’agresser étaient partis rapidement sans demander leur reste, ne voulant plus d’embêtement que ce qu’ils avaient réussi à se faire. En même temps, regardez la carrure de Jackson çà ne donne plus du tout envie d’embêter une pauvre jeune fille inoffensive.

Alaska remarqua que Jackson avait laissé quelques instants s’écouler avant de se remettre à lui parler. Qui avait-il ? Avait-il fait le lien entre les meurtres et elle et se demandait s’il devait la neutraliser tout seul ou appeler la police ? Mais s’il ne savait pas qui elle était et qu’il l’apprenait, comment réagirait-il ? Prendrait-il peur ? Serait-il violent ? Est-ce qu’il la dénoncerait à la police ? Que ferait-il ? Il fallait dire qu’elle ne l’avait pas vu depuis un bout de temps ! Mais elle était quand même la même depuis tout ce temps, Alaska celle qui avait tué tant de gens, qui avait séquestré des personnes, qui avait fait de ses crimes des boucheries. Alaska la criminelle. Alaska la tueuse. Alaska le monstre. Alaska l’ange contaminé par un démon intérieur, un démon qui revenait sous forme de maux de tête atroce et qui reprenait le dessus grâce à ces maux de tête. Et elle, qui s’en souvenait avec des flash-backs, elle aurait préféré nettement ne pas avoir des flash-backs, ignorer ce qu’elle faisait quand les maux de tête étaient là. Oui tout ignorer … La rouquine écouta son ami lui parler avec attention, puis elle lui parla doucement et calmement, maîtrisant ses émotions pour lui cacher son stress :

« Oui … merci c’est gentil de ta part. Ah c’est cool ça ! Tu restes longtemps en ville ou pas ? »

Ne pensez pas que c’était un renseignement qu’elle prenait pour l’assassiner, loin de là, elle l’appréciait et ne lui ferait pas de mal. Enfin, elle espérait. La jeune fille à la chevelure couleurs des flammes ne chercha pas à approfondir le fait qu’il est été à l’étranger, s’il ne voulait pas en parler c’était son problème, elle n’allait pas approfondir. Il avait ses raisons. Il s’était passé quoi depuis qu’ils s’étaient vus … eh bien, pas grand-chose, du moins, elle n’avait pas tué d’autres personnes, fait de mal à aucun individu, non, elle avait juste son boulot à la pizzeria puis les études, oui que ça :

« Eh bien rien de spécial. J’ai un boulot maintenant, dans une pizzeria. Puis la vie continue quoi … les études. En faites, y a pas grand-chose de neuf. Une vie monotone quoi ! En tout cas suis sûr que tu vas trouver un boulot ! Y a des demandes d’emplois en ce moment, si tu veux en attendant je peux essayer de faire en sorte que mon patron t’accepte … »

S’il acceptait, elle ne se sentirait plus « seule » face à son patron qui était capable d’être violent envers elle. Oui, s’il acceptait ça serait bien. Certes, la tenue de la pizzeria ça ne le ferait pas trop, mais il serait bien en cuisine. Oui. Elle pourrait lui arranger le coup facilement. Il était si gentil avec elle, elle n’y était pas habituée, en même temps elle s’isolait quand même … la rouquine esquissa un mince sourire :

« Moi aussi ça me fait plaisir de te revoir Jackson. Non non je n’ai rien. J’ai eu de la chance que tu sois là. »

Elle ne savait pas quoi dire de plus. En même temps, elle n’était pas habituée à beaucoup parler. Même devant le juge et le jury, elle n’avait quasiment pas parlé. En même temps, que dire quand on est coupable ? A part coupable, allez y enfermez moi.