ⱷ « Tatuś... Je ne sais pas comment me faire pardonner... J'aurai du être là ce soir-là et t'aider. J'aurai dut t'empêcher de boire, te prendre ton fric, tes bouteilles... J'aurai pas du te laisser... Oh, je t'en pris, pardonne-moi, je suis tellement przykro... » Vous la regarder de loin, mains dans les poches. Elle dépose un bouquet de fleur sur la tombe, se laisser tomber à genoux, essuie ces larmes qui viennent ravager son si beau visage. Vous avez mal au coeur ; vous vous sentez mal. Vous ne pouvez compatir. Vous ne pouvez imaginer ce qu'elle ressent. Cette culpabilité qui la ronge, vous ne connaissez pas ce que c'est. Vous savez qu'elle s'en veut terriblement de ne pas avoir été là lors de l'accident, qu'elle se pense responsable et qu'elle accuse O'Callaghan d'être l'incendiaire. Vous savez que son père n'était pas le meilleur géniteur du monde, qu'il buvait, qu'il refusait de voir la réalité, qu'il a fuit ses responsabilités d'époux face à la maladie de Wilma. Vous savez qu'il a périt dans un incendie, que sa tombe est au Canada, qu'Alicja ne s'y rend que tous les trois ans. Et malgré tout ce que vous savez, vous êtes impuissant devant cette image. Vous ne pouvez pas remonter le temps et cela vous bouffe. Vous aimeriez pouvoir la prendre dans vos bras, la serrer tout contre vous et lui dire qu'elle n'a pas à se sentir coupable. Même si vous savez que ces mots ne résoudront rien. Vous faîtes mine de vouloir avancer mais vous vous retenez finalement. Non. Elle ne vous recevrait pas d'un bon oeil et vous vous sentirez encore plus mal que vous ne l'êtes déjà. Vous la voyez se relever, inspirer et lever les yeux au ciel. Vous savez qu'elle parle polonais. Vous savez qu'elle récite toujours le même discours. Vous savez qu'elle serre des chaînes dans sa main. Vous savez qu'elle va se détourner, lancer un regard dans votre direction. Vous savez aussi que vous ne serez déjà plus là et que vous vous sentirez toujours mal. Une dernière fois, vous observez la façon qu'elle a de retenir ses larmes et puis vous vous détournez. Lentement. Doucement. Difficilement. Douloureusement. Vous ne pouvez rien faire pour l'aider, et vous détestez cette sensation d'inutilité.
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ⱷ « Tu es le mal, Edward. Tu n'as pourtant pas toujours été comme ça... Avant, tu étais un gosse normal, un gamin comme les autres... Comment as-tu pu devenir celui que tu es, hein ? Est-ce de ma faute ? Est-ce que c'est parce que tu voulais absolument être mon contraire ?! Est-ce que tu n'as jamais pris mon avis en compte ? Tu m'as abandonnée ! Tu m'as laissée seule dans ce vaste pays, j'étais livrée à moi-même, j'étais terrifiée ! Pour qui te prenais-tu de m'abandonner comme ça, hein ?! Et pour qui me prends-tu pour me manipuler de cette façon ?! Je... Je t'adorais, je t'aimais ! Et c'est parce que je te faisais confiance que je déteste aujourd'hui ! Tu m'as trahie, est-ce que tu le sais, ça ?! » Vous resté estomaqué face à la scène qui avait lieu sous vos yeux. Vous saviez que la confrontation aurait lieu, tôt ou tard, mais vous ne pensiez pas que vous pourriez y assister. O'Callaghan versus Zeleski. Alicja contre Edward. Le Démon contre l'Ange. Le Bien contre le Mal. Le noir contre le blanc. La haine contre l'amour. Le discurs tenu par Alicja est authentique, vous en êtes certain. Les deux se connaissent depuis tellement longtemps, après tout. Le bac à sable les a vu grandir ensemble, le collège a supporté leur quatre cents coups, le lycée les a vu se rapprocher... Avant qu'un incendie et les Etats-Unis ne viennent les séparer. Brutalement, honteusement. Irrémédiablement. Ils étaient complices, ils étaient beaux. Ils étaient identiques, ils étaient différents. L'un était manipulateur et bon joueur, l'autre était tout aussi menteuse et loyale. Ils s'affrontaient, se complétaient. Vous ne les aviez connu que trop tard. Vous n'aviez pas pu empêcher leurs chemins de se séparer. Mais, souvent, vous allez vous entretenir avec l'un, puis avec l'autre. Vous voyez leur relation comme un sujet d'étude plus que passionnant. Vous aimeriez comprendre ce qui les relie ; vous savez qu'ils ont toujours été dans un camp adverse, mais qu'ils étaient liés par une passion commune. Par un esprit de compétition. Par un seul et unique sentiment. La première ne l'a admit que trop tard ; elle n'a ouvert les yeux qu'une fois le second devenu inaccessible et noie son chagrin dans son travail et dans ses nombreuses visites en prison. Le deuxième, lui, l'admet très volontiers, n'hésite pas à user de ce sentiment pour parvenir à ses fins sans jamais avouer qu'il souffre de cette distance qu'elle a instauré. Ils s'attirent mais se rejettent. Se plaisent mais se dégoûtent. Ils s'aiment mais haïssent ce que l'autre représente. Vraiment, vous les trouvez plus qu'intéressants, mais, d'un autre côté, vous ne pouvez vous empêcher de penser que tout cela est triste. L'amour qu'ils se portent l'un à l'autre est tel qu'ils ne pourront sans doute jamais le vivre pleinement. Ils sont condamnés à se pourchasser sans relâche, à la manière d'Hannibal Lecter et Clarice Starling... A moins qu'ils ne décident d'en faire autrement... A moins qu'ils ne préfèrent se retrouver, malgré tout...
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ⱷ « J'ai pas besoin de votre aide, ok ? Je suis assez grand pour me débrouiller toute seule ! » Déjà adolescente la petite Zeleski était coriace. Vous ne la connaissiez pas encore lorsqu'elle a rencontré l'agent Morgan pour la toute première fois mais un de vos contacts étaient sur place, par un heureux hasard. Il vous a raconté que c'était au bord du lac qui sépare Chicago du Canada. Alicja passait de délicieuses vacances en compagnie d'Edward et Derek profitait du soleil avec sa famille. L'adolescente et son meilleur ami jouait au ballon lorsque celui-ci est malencontreusement allé atterrir non loin de la famille Morgan. Alicja est allée le récupéré, quelques mots avaient échangés. Mais votre contact vous avait bien précisé que ce n'était qu'après qu'ils avaient réellement parlé. Le lendemain ou deux jours après, les détails vous sont inconnus, comme toujours. Alicja avait emmené un bâteau gonflable qu'elle ne maîtrisait pas totalement et avait par tomber à l'eau. Derek, sauveur de ces dames, s'était proposé pour l'aider à remonter à bord, voire même la raccompagner jusqu'à la plage. Elle avait refusé tout net. Il n'avait pas insisté et avait finit par faire demi-tour. Vous cliquez sur la croix rouge, fermant ainsi le dossier de l'agent Morgan et prenez un stylo que vous faîtes tourner entre vos doigts. Finalement, Alicja l'avait rappelé, acceptant son aide bienvenue. Ils avaient gardé contact depuis cet évènement, s'envoyant des mails à la première occasion et organisant quelques entrevues dès qu'ils le pouvaient. Vous savez que même si elle ne l'avouera jamais maintenant, elle le considérait un peu comme un héro. Et puis il y eut l'appel. Une sonnerie de téléphone vers le petit matin, deux jours après l'incendie qui avait dévasté sa villa et qui avait emporté son père. Elle était aux Etats-Unis, Edward venait de s'évaporer dans la nature sans qu'elle ne puisse le retenir, elle était seule, elle était perdue, elle était effrayée. Alors elle l'avait appelé. Il était la seule personne qu'elle connaissait aux Etats-Unis, le seul qui vivait vers Washington DC, le seul en qui elle avait confiance. Il l'accueillit chez lui, l'hébergea, l'aida lorsqu'elle en avait besoin. Leur amitié n'en fut que renforcé. Vous saviez qu'elle avait l'impression de s'incruster et qu'elle s'était arrangée pour trouver un appartement assez rapidement, afin de ne pas abuser de la générosité de Derek. Elle lui était reconnaissante et se sent aujourd'hui encore redevable. Mais ce n'était pas la fin. Non. Elle considère Derek comme un mentor dans le domaine fédéral. Il a réussit sa vie et sa carrière en tant que profiler ; et pour cela, elle l'admire. Aussi, après avoir raté ses examens pour passer agent fédéral à cause des aptitudes physiques elle fit appel à lui et à ses muscles. Il devint son coach, son entraîneur. Il lui apprit ce qu'elle sait aujourd'hui. Il l'aida à se servir de son corps comme d'une arme. Et grâce à lui, elle devint agent fédéral. Vous souriez ; vous savez que l'agent Zeleski pourra compter sur lui en cas de besoin, exactement comme vous savez que s'il venait à apprenre ses noirs desseins il pourrait être de ceux capables de la raisonner. Du moins... Vous l'espérez...
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ⱷ « Docteur Davis? Bonjour, je suis Kristen A. Richards, j'admire votre travail en tant que chirurgien depuis longtemps déjà. Je suis nouvelle et stagiaire à l'hôpital... J'aurai espéré que vous pourriez m'aider... » Hm. Ce Docteur Mike Davis, vous, vous ne l'appréciez que modérément. Malheureusement, la p'tite Zeleski semble s'y être attachée. Du moins, pour son infiltration. Elle s'est infiltrée il y avait plusieurs mois de cela déjà, après s'être minutieusement préparée car elle n'était pas sans savoir que le Docteur Davis était un homme d'une rare intelligence. Et aussi parce que son visage était déjà connu de quelques infirmiers et autres médecins. Il lui fallait donc la jouer serrer. Très, serré. Mais elle s'était intégrée rapidement, facilement. Elle se faisait donc passer pour une jeune étudiante en médecine dont l'ambition était de devenir chirurgienne du joli nom de Kristen Alona Richards. Aucun accent qui pourrait la trahir, aucun mensonge trop gros pour être plausible. Elle s'était présentée au Docteur Davis tranquillement, rougissante au moindre regard et hésitant dans ses mots. Elle avait apprit à le connaître, à l'apprécier. C'était bien là ce qui vous gênait. Vous, qui connaissiez la véritable nature du Docteur Davis. Vous, qui connaissiez la véritable identité du Docteur Davis; Nolan Baker, le célèbre tueur au scalpel. Vous auriez aimé la protéger de l'influence de ce type. Mais il était déjà trop tard. Lorsque vous avez décidé d'intervenir, vous vous êtes aperçu qu'Alicja savait. Et pire encore, vous vous êtes rendu compte que c'était précisément parce qu'elle savait qu'elle avait tenu à faire cette infiltration. Vous étiez désespéré, au bord du rouleau. De votre voiture, vous l'avez vu aller à sa rencontre, alors que le pauvre chirurgien se garait. Vous n'avez pas entendu la conversation, mais vous vous doutez bien qu'Alicja ne lui a pas caché qu'elle savait tout. Sans doute a-t-elle même conclut un marché; elle ne dévoile rien de son identité s'il l'aide. Car elle n'est pas sans savoir que le Docteur Davis a des contacts et qu'il est l'homme qu'il lui faut si elle veut faire libérer son doux et tendre Edward... Et vous... Vous ne pouvez qu'être un spectateur. Un témoin de sa descente aux Enfers...
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ⱷ « Je te comprends Sam. Mieux que tu ne peux l'imaginer. Ne gâche pas ta vie en mentant à ton entourage. Tu ne mérites pas tout ce qui t'arrive, mais s'il te plaît, ne te rends pas la vie encore plus difficile. » Vous aviez donner cher pour une scène aussi émotive. Depuis que vous la suiviez, vous vous étiez souvent demandé ce que cela donnerait qu'une Alicja Zeleski maman. Vous ne l'aviez que trop rarement vu en présence d'enfants et vous saviez qu'elle n'était pas spécialement à l'aise. Néanmoins, vous trouviez l'idée amusante. C'est pour ça que vous aviez suivit avec une attention toute particulière la petite enquête menée par l'agent Zeleski. C'était un soir de malchance et une journée plus qu'horrible pour la jeune femme et rien n'allait en s'arrangeant. Alors qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle sous la pluie torrentielle, son supérieur l'avait appelé pour une enquête de dernière minute. Enfin une enquête. Un léger incident imprévu et elle était la plus près pour s'y rendre. Bon gré, mal gré elle s'y était donc rendue pour se retrouver face à deux adolescents sous le choc et un homme mort. Vous vous étiez glissé sur la scène de crime à sa suite en vous faisant passer pour un ambulancier et aviez suivit la conversation d'une oreille discrète. Tout commençait plutôt mal entre Sam Donovan et Alicja. Tous deux se mentaient mais si le premier n'était pas en mesure de le savoir, la seconde était loin d'être dupe. Vous n'aviez pas retenu une grimace en vous disant que ça n'allait en rien faciliter les relations entre Alicja et les enfants d'une façon plus générale. Ni entre Alicja et autrui, en fait... Et puis, contre toute attente, elle s'était montré un peu plus conciliante une fois arrivée à l'hôpital. Tant et si bien qu'elle était allée voir son patron pas plus tard que le lendemain avec la ferme intention de demander à prendre Sam sous son aile et l'héberger. L'hôpital n'était pas un lieu pour un gosse de seize ans et Alicja pouvait le comprendre. Tous deux avaient perdu leur père. Alicja n'avait pas envie qu'il se laisse aller et qu'il ruine toutes ses chances de réussite professionnelle à cause de cela. Malheureusement pour elle, quelqu'un d'autre s'était déjà chargé du dossier Sam Donovan. Mais la petite ne s'était pas laissée démonter pour autant et un sourire avait fendu votre visage ; là, vous la reconnaissiez. Elle était souvent allée voir Sam à l'hôpital et avait même réussit à négocier des sorties pour que le jeune puisse sortir plus souvent sous sa surveillance. Pourquoi le faisait-elle ? La réponse vous échappe. Mais elle se comporte avec lui comme une grande soeur ou une marraine. C'est sans doute pour cela, d'ailleurs, qu'il arrive au jeune adolescent de venir chez l'agent à l'improviste juste pour dormir ailleurs que dans son nouveau chez lui. Ou juste pour lui parler. Et à chaque fois que cela se produit, vous vous en amusez. Alicja, encore peu habituée au rôle de mère, se montre plutôt maladroite dans sa relation avec Sam et bien souvent, c'est elle qui se retrouve à jouer l'enfant et lui l'adulte responsable. Néanmoins, vous voyez bien la complicité qui semble les lier et vous en êtes fier. C'est un peu comme si votre Alicja venait d'être mère. Et ça, c'est l'un des plus beaux cadeaux.
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ⱷ « Oui, je connais Edward depuis des années et alors ?! Vous pensez quoi ? C'est un traitre, ok ? Il a tué des dizaines de personnes, peut-être même une vingtaine, il mérite d'être en taule ! Si j'avais voulu l'aider, je ne l'aurai pas arrêté. Vous ne croyez pas ? » Vous étiez là, tapis dans l'ombre, lors du procès d'Edward O'Callaghan. Vous aviez pris place sur une chaise, au fond de la salle, un calepin en main afin de prendre des notes. C'était le premier procès auquel vous assistiez et vous aviez dû argumenter des heures durant afin d'avoir l'autorisation d'assister à ce combat entre Alicja et Edward. Vous vous étiez informé, lisant chaque article de presse qui parlait du procès. A en croire les rédacteurs, il s'agissait-là du Procès du Siècle, de quoi avoir l'impression de vivre en direct celui du très célèbre, mais fictif, Hannibal Lecter. Vous aviez donc appris que l'agent spécial Zeleski, qui avait passé les menottes à O'Callaghan, allait témoigner mais aussi que l'avocat du présumé coupable avait fait appel à deux profilers de renom afin de plaider la démence. Vraiment, vous aviez l'impression d'être dans un roman de Thomas Harris. Malgré toutes vos tentatives, vous n'aviez pas réussi à avoir les noms des profilers, alors vous aviez pris votre mal en patience et aviez fini par voir entrer Aaron Hotchner accompagné par Emily Prentiss. Vous aviez souvent lu des articles sur les deux et n'étiez pas sans savoir qu'ils étaient parmi l'Elite dans leur domaine. O'Callaghan semblait donc n'avoir aucune chance. Les agents spéciaux Hotchner et Prentiss étaient chargés d'établir le profil psychologique de l'accusé et pour ce faire, ils ont fait le tour de l'entourage d'O'Callaghan. Alicja en a, tout naturellement fait partie, étant à la fois une amie de longue date, mais aussi celle qui a arrêté le jeune homme. Oh, vous ne savez pas trop ce qu'il s'est dit, mais après l'interrogatoire passé à la jeune femme, les agents Hotchner et Prentiss ont longtemps conversé, semblant en désaccord sur quelque chose. En vous approchant lentement, vous avez pu entendre quelques bribes ; l'agent Hotchner accusait Zeleski d'être capable de tenter le Diable. Que voulait-il dire par là, vous ne le savez pas réellement, mais vous avez peur qu'il pense à une évasion préméditée par Alicja. Et s'il avait raison, après tout ? Lorsque vous avez essayer d'en parler avec l'intéressée, celle-ci est restée plutôt vague. Un mauvais pressentiment vous ronge à présent, à cause du profiler-sans-sourire. Et Alicja, elle, semble aussi avoir peur de ses intentions... Affaire à suivre.
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ⱷ « Vous ne devriez pas boire autant. L'alcool est mauvais pour votre santé. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. » Alicja n'était pas du genre à avoir le coeur sur la main. Loin de là, même. Elle était plutôt la dernière personne à tendre une main gentille et généreuse vers une personne en détresse. Et pourtant, elle n'avait pas hésité une seule seconde avant d'aborder John. Vous étiez dans un coin du bar, sirotant avec délectation un verre de vodka-orange. Jusqu'à présent, John et Alicja ne s'étaient que croisés dans les locaux du FBI, aucun ne prêtant attention à l'autre. Il était donc plutôt surprenant qu'ils se trouvent dans le même bar, le même soir. De toute évidence, c'est aussi ce que s'est dit la jeune femme puisque le lendemain elle avait le dossier de l'agent spécial Allen en main. Et elle le lisait. Vous aviez patiemment attendu qu'elle le lâche avant d'en faire de même. C'est alors que vous vous étiez aperçu des points communs que les deux fédéraux avaient dans leur passé. Tous deux avaient une mère malade, tous deux ne pouvaient lui venir en aide. Tous deux le regrettaient. Mais il n'y avait pas que cela. Non. En continuant votre lecture, vous avez remarqué que John était père d'une fille, une certaine Jenna. Vous aviez froncé les sourcils, sans comprendre le lien qui pouvait relier Alicja et Allen. Ce n'est que trois jours plus tard que vous aviez compris. Une nouvelle fois, vous aviez suivit Alicja, une nouvelle fois, elle était allée en infiltration à ce bar, une nouvelle fois, vous y aviez trouvé John Allen. Et une nouvelle fois, il buvait. Il buvait jusqu'à en perdre la tête, jusqu'à oublier son nom. Jusqu'à n'en plus pouvoir. Vous aviez alors compris ce qui avait déclenché en Alicja un tel élan de bonté; elle voyait en John son défunt père. Elle reconnaissait en lui les traits de son paternel tant aimé et tant admiré. Et elle voyait en Jenna la petite fille qu'elle avait été. Hassan avait pourtant tout fait pour que sa fille ne le voit jamais sombrer dans l'alcool, mais elle n'avait jamais été dupe et elle savait qu'il en était de même pour Jenna. Les enfants peuvent sentir ces choses-là. Et ils se sentent impuissants face à un vice aussi fort. Alors votre petite protégée s'est lancée à la rencontre de John, n'hésitant pas à lui prendre son verre lorsqu'il était déjà trop saoul... Vous devez bien admettre que vous en êtes plutôt fier, la petite Zeleski fait d'incroyable progrès... Malheureusement, il vous semble qu'elle est poursuivie par le mauvais sort. Vous ne savez pas si tout cela était manigancé d'avance mais... Il se trouve que John n'est pas aussi blanc que vous l'aviez espéré. Et là, plus rien avoir avec ses problèmes d'alcool. Oh non. Il s'agit-là d'autre chose de bien plus noir. Vous soupirez, prenez le dossier du Docteur Mike Davis et vous retenez de le brûler. Davis. Baker. Oh, que vous pouvez détester cet homme qui fait d'Alicja un être mauvais. Il semblerait que le Docteur Davis ait eu quelques doutes à propos d'Alicja, après que celle-ci soit allée lui demander son aide. Compréhensible. Mais voilà, il semblerait aussi que vous ayez sous-estimé l'intelligence et l'ingéniosité du chirurgien. L'homme a des contacts et parmi eux, John Allen. Vous ne savez pas trop ce qu'il a été dit, mais depuis plusieurs jours, voire peut-être même, plusieurs semaines, l'agent Allen semble mettre Alicja à l'épreuve. Quoi ? Il veut vérifier si elle est prête à tout pour O'Callaghan ?! Vous espérez que non... D'un autre côté, si ce n'était pas le cas, la couverture d'Alicja serait fortement comprimise... Un dilemme auquel vous ne pouvez rien faire. Mais John semble garder un oeil sur elle. Tout comme vous d'ailleurs. Peut-être qu'il tient à ce qu'il ne lui arrive rien ? Peut-être souhaite-t-il la préserver du mal ? Ses intentions sont floues, mais vous avez bien l'intention de tout mettre au clair.
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ⱷ « En réalité, si je peux me permettre d'intervenir agent... Sutton, c'est ça ? Il est quasiment impossible pour une personne bipolaire d'être considéré comme sociopathe. La sociopathie est un cas d'étude relativement intéressant mais très dur à comprendre. Je vais, ceci dit, essayer de vous simplifier la tâche pour que vous compreniez ce que je veux dire. Une personne bipolaire a deux personnalités ; celle que tout le monde connaît et une autre qui est un système d'auto-défense suite à un évènement traumatisant. Cette seconde personnalité évoque quelque chose de particulier pour le patient ; quelqu'un qui serait en mesure de le protéger ou de recevoir des coups à sa place, par exemple... » Vous aviez cessé d'écouter. Il était rare qu'Alicja joue de son intelligence remarquable, principalement par fausse modestie, mais lorsqu'elle décidait de jouer les génies, elle n'y allait pas par quatre chemins. Pourtant, elle était loin, très loin même, d'être un cerveau particulièrement surdoué. Au contraire même. Vous ne saviez pas ce qui la poussait à se comporter ainsi dès que l'agent Sutton était dans les parages, mais son côté intellectuel semblait ne pas plaire à Jack. C'était même tout l'inverse. Après de longues recherches qui vous avaient coûté plusieurs insomnies, vous aviez appris que les deux agents fédéraux s'étaient rencontrés avant qu'Alicja ne soit du FBI. En effet, à cette époque, elle travaillait encore en freelancer pour une entreprise en leur servant de hackeur. Malheureusement, son client ne devait pas être tout à fait réglo puisque la personne qu'il recherchait était, en réalité, un témoin protégé. Le FBI, repérant quelqu'un qui s'infiltrait dans l'ordinateur de leur témoin, a vite envoyer des hommes chez Alicja pour l'arrêter en tant que suspect potentiel. La jeune femme, loin de se démonter face à ces brutes épaisses et alors étudiante en criminologie, a tout nié. Lorsque l'agent Sutton l'a interrogée, elle a commencé à déblatérer toutes sortes de connaissance. Cela remontait donc à leur première rencontre. Le FBI avait finit par la relâcher, n'ayant aucune preuve contre elle et votre protégée n'avait plus eu de nouvelles... Jusqu'à ce qu'elle intègre elle-même le FBI et tombe sur l'agent Sutton par le plus grand des hasards. Alors qu'ils engageaient la conversation, le caractère insupportable de la petite Zeleski avait eu raison d'elle et elle reprenait son côté Je-Sais-Tout pour l'amusement. Sans doute que s'ils étaient amené à travailler sur une affaire tous les deux, cela risquerait d'être divertissant...
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