L’ambiance tamisée du Crazy boy donnait une impression de calme et de sérénité. Les habitués venaient retrouver un cadre cosy et intime de cet endroit. C’était un bar à chansons, où jazz et blues se succédaient consécutivement pour continuer de soulever l’atmosphère feutré de cet endroit. Bien entendu les fidèles savaient que le soir il y avait toujours une surprise, l’attention arriva sur la petite estrade dans le fond, les lumières devinrent d’un bleu foncé, les bouches se turent et une silhouette vêtus d’un tailleur féminin se dessina. Un pantalon de tailleur noir, une veste, un chapeau et une cravate de la même couleur seule une chemise blanche ressortait. La demoiselle aux allures masculines, prit possession du micro et fit un signe de tête aux musiciens derrière elle et les engrenages de la musique se mirent en route afin de former une mélodie douce et mélancolique. La jeune fille inspira un instant et commença sa chanson qui parlait d’une pauvre fille qui n’avait plus de rêve, d’une fille qui prenait un dernier whisky et une dernière cigarette avant de partir vers un autre jour morne. Les paroles disaient que si un homme lui offrait une vie d’aventure peut être aurait t’elle de nouveau une raison de rêver, peu de gens restèrent sensibles aux paroles car elle chantait en français. Comme la fille de sa chanson, elle se sentit un peu seule, isoler du commun des mortels.

Après cinq chansons elle remercia les gens présents en leur disant qu’elle faisait une petite pause, elle alla au bar et demanda un Blood mary. Le bar man un homme d’une quarantaine d’année, lui adressa un sourire paternel lui disant qu’elle avait de nouveau assuré. Il lui tendit un bout de papier et lui montra du doigt un homme assis dans un coin, vêtus d’un costard et une mallette à ses côté. Il lui adressa un petit sourire et elle ouvrit le papier, un nombre à quatre chiffre suivis d’un dollar était inscrit. Elle resta un moment bloquée puis sortit un paquet de cigarette avant de s’en allumer une, puis elle dirigea la flamme sur le papier qui s’enflamma, l’homme vexer régla son verre et partit. Son ami ria et elle soupira :

-Je n’ai pas en tête d’arrondir mes fins de mois de cette façon.

Il lui servit son cocktail et elle en but une gorgée, elle se sentait las ce soir car elle n’avait aucune affaire intéressante, elle devait rester là à chanter et attendre sa paye comme tout le monde. Elle eut une mine de chien battus quand quelque chose la tira subitement de sa transe.

J'avais une petite soirée de congé et après avoir fait mon devoir de papa; c'est à dire changer, baigné et habiller ma fille je la berçai longuement avant de la mettre au lit et manifestai l'envie de sortir un peu à ma belle. C'était rare que je sortais en boîte et ma belle Nolène m'accorda ce petit plaisir avec un petit sourire en me disant "Amuse-toi bien". Un dernier bisou et j'étais changé! Jean et gilet moulant qui moulait... enfin ma fine musculature.

Je roulai lentement vers le Crazy boy, petite boîte que mes collègues parlèrent. J'avais envie d'aller jeter un oeil juste pour voir. Quand j'arrivai je remarquai le décor chaleur et feutré de la place et des gens un peu blasé. Mais ce fut une voix qui m'attira, jeune grave et surtout mélancolique. J'étais à peine entré que cette petite femme toute menue captiva mon regard. Elle chantait probablement en français et je comprenait pas grand chose mais l'émotion qu'elle mettait suffisait amplement à la compréhension du texte. Elle enchaîna les chant avec une assurance et une aisance incroyable. Après son tour de chant je restai à ma place subjugué par son talent. Après quelques minutes je me levai et me dirigeai au bar.

- Je vous offre un verre mademoiselle?

Je gratifiai ma demande d'un sourire avant de faire signe au barman.

- Vous avez une voix incroyable mademoiselle. Étonnant qu'on n'ai pas découvert votre talent avant.

Aussi longtemps qu’elle s’en souvenait, elle ne supportait pas ce genre de personnage. Plus ils étaient gras et opulents plus elle avait envie de leur décrocher son poing dans leur figure. Ce genre de personne pensait pouvoir s’offrir le monde et ses habitants avec leur argent sale. Bref elle ne pouvait pas les supporter. Son énervement fut quelque peu calmer par une voix lui proposant simplement un verre. Sa tête toujours soutenus par sa main tourna lentement pour regarder son interlocuteur. Elle le dévisagea de la tête aux pieds et laissa se dessiner un sourire sur son visage, montrer un peu de sympathie ne faisait pas de mal. Elle jeta un coup d’œil à son ami qui essuyait un verre le regard baisser elle voyait un sourire sur son visage se demandant ce qu’elle allait répondre, elle dit simplement d’une voix douce :

-Pourquoi pas, mais je n’ai pas souvenir de vous avoir déjà vu ici.

Elle se souvenait de la tête des habitués de ces murs et son visage ne lui disait rien. Elle continua de fumer tranquillement entendant les compliments qu’il pouvait faire sur sa voix. Elle le remercia disant simplement qu’elle ne courait pas après la gloire :

-Certaines personnes aiment briller, mais d’autres préfèrent le calme de l’ombre.

Elle vida le premier verre qu’elle avait commandé et regarda devant elle avant de reporter son attention sur le jeune homme :

-Alors dîtes moi tout, qu’est ce qui vous amène dans cet endroit à une heure aussi tardive ?

Un léger sourire aux lèvres elle le dévisagea un instant. Puis elle prit le chapeau qu’elle avait sur la tête et le posa à côté d’elle laissant quelque peu respirer sa tête qui semblait en ébullition à cause de la chaleur des projecteurs. Elle regarda sur scène pour voir que personne ne touchait aux instruments, puis reporta son attention sur le jeune homme.

Je lui sourit car oui je n'avais pas l'habitude de sortir en boîte. Mais j'avais tellement entendu parler du Crazy boy que je brulai d'envie d'aller constater par moi-même de quoi ça avait l'air et franchement? Je n'étais pas déçu du tout! Le décor était "cozy", l'énergie vacillant entre le calme et la sensualité. Oui j'aimais bien! Elle accepta mon verre et je fis signe au barman qui me fit simplement un signe de tête.

- Non je sors peu en fait. C'est des amis qui m'ont parler de ça au boulot. J'ai eu envie de venir voir, j'avoue que je suis pas déçu.

Elle était jolie et semblait sûre d'elle à la limite blasée même. Mais bon à voir des gens qui ne veulent "que votre bien" en sortant un liasse de billet pour acheter soit un peu d'amour dans la nuit ou une reconnaissance quelconque on devient vite blasé. J'en avais vu des hommes tenter d'acheter soit l'amour ou la reconnaissance inconditionnelle. Tout ça pour assouvir soit un instinct bestial ou leur propre égo.

- Alors j'en conclus que vous aimez le calme de l'ombre mademoiselle. dis-je avec un sourire, N'empêche que vous avez un magnifique talent.

Le barman apportait mon breuvage et je tirai la bouteille de bière vers moi en la tournant entre mes doigts. Qu'est-ce qui m'amenait ici? Je me le demande... La curiosité peut -être ou simplement le fait de vouloir prendre quelques heures à moi. Oui bon quand on regarde ça j'ai l'air d'un gros égoïste mais ne vous inquiétez pas je donne du temps à ma douce. Enfin revenons au sujet présent.

- Bien comme je vous l'ai dit des collègues m'en ont parlé au boulot et comme je ne sors pas vraiment en boîte bien... j'ai voulu voir par moi-même ce que c'était. J'avoue que vraiment la déco est bien, l'ambiance aussi. Peut-être que je reviendrais qui sait. en buvant une gorgée, et vous mademoiselle, vous êtes depuis longtemps chanteuse ici?

Mélange de paix et de mystère le crazy boy réservait bien des surprises, le jeune homme semblait visiblement content d’être là et il le confirma. Elle dévoila toutes ses dents blanches et appuya sa tête dans la paume de sa main :

-Heureuse que cet endroit vous plaise, la direction met tout en œuvre pour divertir ses clients.

Il lui fit remarquer qu’elle préférait donc l’ombre à la lumière. Oui sans aucun doute, elle avait toujours eut l’habitude de la nuit, des bas fonds et des ruelles sombres alors comment pouvait t’elle briller du jour au lendemain. Son autre métier ne lui permettait pas non plus de faire trop de vagues, un léger sourire triste se dessina sur son visage, était t’elle aussi sombre que ses aspirations ? Elle-même parfois n’en était pas sûre, elle pensait se perdre dans les méandres de sa propre noirceur, elle avait peur de finir comme ceux qui lui avaient volé sa vie. Peut être finirait t’elle comme sa tante, alcoolique dont la dernière joie était sa bouteille de bourbon bon marché, à moins qu’elle ne garde plus le contrôle et finisse par tuer par plaisir pur et simple. Elle ne devait pas laisser ce genre de question la submerger, elle savait ce qu’elle était, toutes ces cicatrices avaient forgé son être et elle n’avait plus à douter d’elle. Le jeune homme vanta le mérite de son talent et elle le remercia d’un simple hochement de tête. Elle se décida finalement à répondre à sa question :

-Cela fait plusieurs années que je travaille ici, je fais partie des murs on pourrait dire.

Un léger rire s’échappa de ses lèvres. Elle but une gorgée de son verre et le regarda amusée :

-Vous savez, la musique n’est pas mon seul talent. J’ai d’autres cordes à mon arc.

Elle demanda un jeu de carte au barman et il en posa un sur le comptoir, elle sortit les cartes et commença à les mélanger :

-J’ai une fonction autre que fond sonore dans cet établissement voyez vous.

Elle prit les quatre as entre ses mains et les posa les uns à côté des autres sur le comptoir, elle prit d’abord le cœur qu’elle enflamma, elle passa juste sa main au dessus du trèfle et elle le fit disparaître, elle attrapa le pique qu’elle déchira et plia le carreau avant de lui donner et de lui dire de ne pas desserrer le poing. Elle remonta ses manches et lui dévoila ses mains :

-Les cartes aiment se balader, mais elles reviennent toujours là où elles se sentent bien.

Elle frotta ses mains l’une contre l’autre et claqua des doigts, rien ne se passa. Elle fit une petite moue puis elle recommença, une fois deux et trois avant de s’exclamer déçue :

-Visiblement les cartes ne m’aiment plus ce soir, mais vous…elles semblent vous apprécier.

Elle lui demanda d’ouvrir la main et de déplier la carte qu’elle lui avait donné un peu plus tôt, il ne déplia pas une mais trois carte, le trèfle, le carreau et le coeur. Elle leva un sourcil :

-Le pique est audacieux, il ne peut s’empêcher de se balader où bon lui semble.

Elle siffla et tira la langue, sur le bout de sa langue il y avait un papier plié, elle le prit et le déplia de nouveau pour dévoiler l’as de pique. Elle le regarda d’un sourire moqueur et lui demanda :

-Chanteuse ou magicienne ? Deux métiers c’est trop pour une seule personne vous ne trouvez pas ?

Elle porta de nouveau son verre à ses lèvres et en but une gorgée contente d’elle.

- Hé bien la direction réussi pleinement mademoiselle.

Je l'écoutai attentivement remarquant au passage le petit sourire triste. Malgré le fait qu'elle me dise qu'elle était bien ainsi à travailler "dans l'ombre" je fronçai légèrement les sourcils. Si elle aimait l'ombre, l'anonymat... pourquoi ce sourire triste? Aussitôt mon instinct protecteur refis surface. Bon oui je ne la connaissais pas mais depuis tant d'années dans les forces de l'ordre on ne veut que le bien. Déformation professionnelle finalement. Je ne dis rien me contentant d'être à l'affut d'un signe de maltraitance ou simplement qu'elle en avais marre de son job. Cependant il ne vint pas cet indice, le sourire avait été rapide et fugace.

Elle me dit rapidement que la musique n'était pas son seul talent. Et vraiment je me demandais en quoi elle pourrait exceller en plus. Elle sorti un paquet de carte qu'elle brassa en me parlant. Je regardait cette femme surprenante, oui parce qu'elle l'était! et j'écoutais ses directives et les cartes disparaissaient, réapparaissaient ailleurs, se froissaient. De plus quand j'ouvris ma main j'étais complètement subjugué! Gamin j'adorais les tours de magie, ils me fascinaient. Les magiciens étaient des héros des temps moderne pour moi. J'avais peu de distraction dans un milieu ou ma mère se désâmait pour nous faire vivre. Les magiciens à la télé étaient disons ma seule distractions et aussi la seule chose qui parvenait à m'éviter de faire des bêtises.

Alors quand elle fini son tour je restai avec les trois cartes restantes dans ma main encore sous le choc. Elle était douée ça je ne pouvais le cacher. Pendant un moment mes yeux se baissèrent sur le carreau, le coeur et le trèfle dans mes mains et le pique sur le bar. Un sourire flottait sur ses lèvres, une sourire vainqueur si je puis dire. Finalement mon doute sur son bien-être se dissipa.

- Wow! Vous êtes vachement douée! Une chance que vous n'êtes que chanteuse ET magicienne car vous seriez excellente dans le métier de voleuse et je sais de quoi je parle.

Je reposai les cartes devant moi et lui offrit mon plus beau sourire. En même temps mon cerveau tenta de comprendre le tour mais je savais que je ne ferais aucun effort pour tenter de démystifier les rouages. Je bus une longue gorgée de mon verre toujours avec cet impression d'avoir assister au petit spectacle de ma vie.

L’homme était conquis de sa prestation et elle devait l’avouer elle aussi. La magie était pour elle une sorte d’échappatoire dans ses rares moments de repos. Elle faisait tourner une carte entre ses mains, s’amusant à la faire apparaître et disparaître avec une aisance frôlant la sorcellerie. L’homme lui affirma qu’elle aurait put faire une bonne voleuse, elle n’eut aucune réaction face à cette remarque elle tourna simplement le regard vers lui avec un sourire avant de rire doucement :

-C’est bien la première fois qu’on me dit ce genre de chose.

Posant du bout des doigts la carte sur le comptoir elle la regarda tout en continuant de parler au jeune homme :

-Vous savez, du magicien au voleur il n’y à que très peu de différence. Le magicien trompe son public et le voleur doit faire preuve d’imagination pour parvenir à ses fins. Les deux sont semblables en beaucoup de points.

Ce genre de comparaisons n’était pas l’œuvre d’un quelconque civil, elle préféra ne pas continuez sur sa lancée et fut interrompus un instant quand un jeune homme roux, grand et mince vint la voir. C’était un des musiciens qui avait joué ce soir, il lui fit la bise pour lui dire au revoir et jeta un rapide coup d’œil à Jack, il demanda à Liberté s’il l’importunait et elle le rassura disant que non et qu’elle discutait avec lui tranquillement. Il examina une dernière fois l’homme et fit à Liberté un geste disant de l’appeler au cas où. Elle ne put s’empêcher de rire doucement et rassura le jeune homme :

-Ne vous en faites pas, il est très protecteur mais ce n’est en rien un mauvais bougre.

Constatant que son verre était vide elle voulut lui faire un autre tour de magie, elle prit le chapeau qu’elle avait sur la tête et attrapa la bière vide de Jack. Elle posa son chapeau dessus et dit :

- Cette fois ci permettez-moi de vous inviter.

Une autre bière mais cette fois ci pleine, était apparus quand elle avait enlevé le chapeau. Dévoilant toutes ses dents blanches elle ne put s’empêcher de rire voyant la tête du jeune homme. Elle montra dans son autre main l’autre bière vide qu’elle avait dissimulée et la posa derrière le comptoir. Du coin de l’œil elle vit le regard amusé du barman qui la connaissait bien. Elle regarda la pendule accrochée au mur et lui demanda :

-Je remonte sur scène dans cinq minutes, vous serez là pour me regarder ou êtes vous pressé ?

- Je ne voulais pas vous froisser mademoiselle.

Mais n'empêche que c'est vrai! Les meilleurs voleurs du monde avait une dextérité et une rapidité d'agir foudroyante allant presque de la magie. Cependant elle abonda dans le même sens que moi et je plissai les yeux légèrement car sa réponse, quoique logique, me mit la puce à l'oreille. Enfin elle semblait trop sûre d'elle, presque arrogante dans son ton. Depuis le temps où j'étais dans les forces de l'ordre, j'avais acquis une rapidité d'observation mais comme tout être humain je pouvais me tromper.

- Effectivement ils sont très très semblables. Mais il y a de grands voleurs qui sévissent droits sous les yeux des passants. J'en ai trop souvent vu. dis-je en prenant une dernière gorgée de bière

C'est vrai! Du temps où j'étais policier à Los Angeles je ne comptais plus les fois ou une femme, un homme ou un couple de touriste c'était fait volé. Ça allait de la monnaie, au portable aux économies d'un voyage complet. Mais ma réflexion fut de courte durée à la venu d'un homme qui me regardait comme si j'étais une petite bestiole à écraser du bout de la chaussure. Je haussai simplement un sourcil parce que des gros balaise à petite cervelle j'en avais vu plus que mon dû. Je ne dis rien restant bien sagement à ma place. Quand il me lança un dernier regard je lui sourit avec petit signe de tête en prime.

- Oh je m'en fais pas, je suis pas un emmerdeur loin de là. Mais je me tiendrais tranquille. avec un petit sourire.

Elle me fit un nouveau tour de passe passe en m'offrant une autre bière froide et la poussant devant moi. Vraiment elle avait tout les talents cette jeune femme! Je fis un petit sourire et tentai de comprendre le tour.. quoique je ne chercherais pas trop longtemps.

- Alors là je dis à votre patron de vous surveiller. Vous avec des mains de fée mademoiselle. Puis non je ne suis pas pressé. Puis il est encore tôt non?

Sous la lumière du Crazy boy, Liberté fut étonnée de la réponse de l’homme elle tenta de le rassurer :

-Non non, je ne le suis pas c’est juste que je n’ai pas l’habitude de ce genre de …remarque.

Une légère musique commença à se faire entendre et dans un léger sourire elle s’avança vers lui pour lui dire :

-Oui beaucoup trop tôt pour le monde de la nuit.

Elle lui offrit un clin d’œil complice avant de prendre son chapeau pour retournez sur scène, théâtralement, elle bondit sur scène avec l’élégance d’un chat et un projecteur s’alluma sur elle :

-Messieurs notre entracte est terminée, j’espère que la première partit du spectacle vous aura plut. La suite pour ce soir sera quelque peu différente, laissez moi cher spectateurs vous emmenez dans un voyage extraordinaire.

Elle tapa dans ses mains et dans une légère flamme apparut un paquet de carte :

-Illusion ou réalité ?

Elle commença à battre les cartes avec des gestes amples :

-Chers amis, sachez que votre frontière du réelle s’arrête ici. Permettez-moi en ce soir de faire tomber les murs de la raison.

Elle jeta les cartes à la manière d’un fouet et elles étaient toutes liées ensembles, d’un coup brusque elle les repris dans sa main et les fit disparaître. Elle montra qu’elle n’avait rien dans la main et quelques personnes présentes applaudirent elle frotta ses mains et fit apparaître un as de trèfle elle montra la carte au public :

-Sachez chers amis que nous ne sommes pas les seuls à être intelligents dans cette pièce, les cartes aussi. Elles pensent, elles ont des sentiments mais…elles voyagent aussi.

La carte disparue dans un filet de fumée. Elle eut un sourire amusé puis elle chercha quelqu’un du regard et pointa un homme du doigt :

-Vous monsieur !

Un projecteur se braqua sur l’homme qui ne cacha pas sa surprise, elle l’incita à se lever d’un geste de main :

-Levez vous cher monsieur oui n’hésitez pas!

Il se leva et la salua, elle demanda à l’assistance de l’applaudir chaleureusement et e fit taire la salle un instant après. Elle lui demanda son prénom et il répondit Adrian puis elle continua son show :

-Cher Adrian, bienvenue au crazy boy, j’espère que votre soirée se passe bien. Malheureusement je ne pourrais pas vous laisser repartir ce soir …

L’homme sembla surpris, elle laissa planer le doute un instant avant de rire :

- Pardonnez-les mais mes cartes sont plutôt taquines, elles aiment beaucoup voyager et une d’elle s’est égarée dans votre portefeuille. Je l’entends m’appeler d’ici pourriez vous la libérer ?

L’homme se prêta au jeu ouvrant son porte feuille et découvrant un as de pique il leva le bras et le montra à l’assemblée qui se mit à applaudir, elle l’invita à monter sur scène avec la carte et il le fit. Elle lui demanda de mettre son oreille sur la carte et lui demanda ce qu’il entendait il répondit évidemment rien. D’un large sourire elle fit non avec son index :

-Vous entendez mal mon cher Adrian vous devriez pensez à consulter.

Quelques personnes se mirent à rire dont l’intéressé. Puis elle prit la carte à son tour et la colla à sa propre oreille :

-Elle veut voyager de nouveau et nous allons l’aider, mais pour ça j’ai besoin de l’outil indispensable de tout magicien.

Elle sortit un marqueur de sa poche :

-Oui la baguette c’est démoder n’oublier pas que nous sommes au 21ème siècle. Je vais demander à ce cher monsieur de me signer cette carte afin qu’on soit certain qu’elle ne soit pas fausse.

Il signa la carte et elle la prit dans ses mains elle la fit tournoyer entre ses doigts fins et habiles, elle lui demanda de ne pas quitter la carte des yeux et remonta ses manches :

-Bien cher Adrian à trois je vais vous demander de souffler pour lui faire prendre son envol prêt ? Très bien un deux et trois !

Il souffla et dans une nouvelle mini explosion la carte disparue. Elle montra bien qu’elle n’avait rien dans les manches, puis elle la remercia et lui demanda de retourner s’asseoir sous les applaudissements du public. Puis elle réclama le silence :

-La question maintenant que vous devez vous posez est…ou est la carte ?

Elle posa deux doigts sur sa tempe pour réfléchir et ferma les yeux :

-Il faut que j’arrive à l’entendre …

Elle pointa son autre doigt sur les spectateurs et s’arrêta sur l’homme avec qui elle avait discuté un peu plus tôt :

-Vous monsieur, je sens que vous avez beaucoup plut à ma carte, d’ailleurs si je ne me trompe elle se trouve dans …attendez je vois…une poche naturellement…à l’arrière de votre jeans.

Il la sortit et la montra au public dans un léger sourire elle salua le public conquit de sa prestation et les remercia :

-Merci à tous de votre accueil vous êtes formidable ! Il est temps à mon tour de disparaître mais avant n’oubliez jamais… Illusion ou réalité ?

Elle salua une dernière fois et un écran opaque de fumée et de lumière se former, assez bref pour aveugler et empêcher les gens de voir la trappe qui s’ouvrit sous ses pieds pour qu’elle puisse disparaître. Elle était tombée dans un mini tunnel assez étroit pour une personne à peine debout. Elle entendit encore des applaudissements et ravis elle avança dans son petit tunnel. Elle arriva tourna à droite puis arriva dans une impasse avec au dessus d’elle une petite trappe, elle l’ouvrit délicatement et se hissa en haut. Elle avait atteint un coin du bar que personne ne pouvais voir d’ici excepter le bar man lui-même. Toujours accroupis elle la referma et regarda ou était le jeune homme, dans un sourire elle alla prés de lui sans qu’il la voit et quand elle fut assez proche elle demanda :

-Alors qu’en pensez-vous ?

- Le monde de la nuit... ouais on pourrait dire ça.
 
 Oui bien avec le métier que j'avais je réussissais à récupérer en quelques heures mais il y avait aussi ma fille qui ne faisait pas ses nuits encore. Quand j'étais chez-moi je me levais la nuit pour permettre à Nolène de dormir un peu. Mais comme on bosse au FBI ben je n’étais pas souvent chez-moi et parfois parti des semaines entières.  Alors la plupart du temps c’est Nolène qui voyait à tout pour Chrystal. J’essayais de l’aider le plus possible la pauvre crevait de fatigue, c’est pourquoi je ne voulais pas m’attarder trop. J’avais besoin de sommeil moi aussi.

 Une musique emplit les haut-parleurs et Liberté s’éloigna pour faire son numéro. Je la laissai aller en prenant une gorgée de ma bière. Je laissai le liquide un peu plus longtemps dans ma bouche laissant les petites bulles éclater sur ma langue. Quand elle commença son numéro de croisai les bras sur le bar et tenter d’observer les moindres mouvements de mains pour trouver LE truc. Mais rapidement j’abandonnai me laissant prendre par le spectacle. Elle fit monter un homme qui se prêta au jeu  mais le pauvre semblait vouloir être à cent mille lieux de là.  Elle faisait apparaître et disparaître les cartes comme si elle lui répondait par un quelconque sort maléfique.  J’étais carrément subjugué devant son talent. L’écran de fumée éleva des applaudissements de la foule massé devant la petite scène. J’enviais un peu  les magiciens, c’Est vrai savoir émerveillés une foule par quelque jeu de mains me surprenais! Elle apparut à mes côtés et je sursautai légèrement.

  - Vous êtes très très douée. Vraiment réussir à bluffer une foule entière… Vous avez tout mon respect et mon admiration.

Mon téléphone sonna à ce moment et je m’excusai auprès de la demoiselle ayant presque peur que ce soit mon boulot. Non c’était ma douce qui m’appelait car Chrystal hurlait et elle n’arrivait pas à la calmer. Elle me demanda  si je pouvais lui chanter la berceuse qui la calmait. Au début je refusa net non mais chanter une berceuse dans un bar j’aurais l’air d’un con!

-  Noly… Ok ok ok, passe-lui le téléphone.

 Les cris aigus emplirent mon oreille mais j’entamai la berceuse doucement et j’entendis qu’elle se calmai. Je changeai le « boy » de la chanson pour « girl ». Je lui rechantai une autre fois pour être certain que tout allait bien quand Nolène reprit le téléphone me remerciant tendrement. Je refermai le téléphone un léger sourire sur mes lèvres.  Même loin elle reconnaissait ma voix, c’était rassurant en fait, au moins elle savait qui était son papa.

-  Désolé. Ma fille… elle fait pas ses nuits encore.

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