Un dossier pour vous !

Plusieurs semaines étaient passé depuis le drame personnel de Lucas, mais il continuait à avancer et à réapprendre à vivre petit à petit. Dire qu'il allait bien était peut etre prématuré mais au moins il ne se laissait pas dépérir. Et reprendre le boulot rapidement avait été le meilleur moyen pour lui d'essayer de passer à autre chose. D'après les grands esprits de ce monde, le temps guerrissait les blessures. Lucas n'avait donc plus qu'à attendre, mais il espérait ne pas attendre trop longtemps quand même, parce que la souffrance il avait déjà suffisamment connu avec la mort de son père quand il était adolescent et même si c'était une amie fidèle, il aimerait bien couper les ponts avec elle. Heureusement que dans ses moments là il pouvait compter sur sa famille. Sa cousine Ashlee était tout simplement un soutien énorme pour lui. Sans compter sur sa filleule Elyne qui le faisair rire avec ses petites grimaces. Depuis sa rupture avec Morgana il avait également beaucoup téléphoné à son oncle Dwayne. Son père de substitution.

Toujours est-il qu'il était au boulot et que c'était ça le plus important. Pour l'instant il avait juste envie de placer son boulot avant tout le reste, il n'était pas encore prêt pour une relation. D'ailleurs malgré cet épisode dans sa vie, le commisariat n'avait pas arrêté de tourner, mais ses supérieurs le pensait suffisamment intelligent pour ne pas lui enlever son arme de service et lui confier des affaires comme avant. Et justement son patron lui avait demandé un service particulier. Pour une certaine affaire, il devait donner un dossier à une certaine Déborah Philips qui travaillait au FBI. Il avait l'obligation de lui remettre ce dossier à elle et seulement à elle. Pas à la secrétaire, pas à un collègue juste à elle. Lucas n'avait pas cherché à comprendre pourquoi c'était si important, mais il ferait ce que son patron lui dirait. Et avec un peu de chance il croiserait même son pote Danny dans les locaux.

Les locaux du FBI n'étant pas loin, il allait à pied semblait le plus rapide au vu de la circulation dans Quantico. Certes il n'était pas préssé, mais passer 2h dans les bouchons alors qu'en marchant il pouvait y être en 15 minutes, il ne voyait pas trop l'intérêt..
Entrer dans cet immeuble serait la première fois pour Lucas. Bien que plus d'une fois le FBI lui avait fait de l'oeil, voulant le recruter dans les effectifs, mais jamais il n'avait cédé à la tentation de cette sirène. Il voulait juste être un bon flic comme son père, l'évolution, les promotions et avoir une carrière hors du commun ne l'intéressait pas vraiment. Et surtout il ne voulait pas à avoir à partir aux 4 coins du pays pour une affaire. Il avait besoin d'un endroit stable où vivre et de pouvoir aller chez sa cousine presque tous les jours. Et voilà que maintenant il était devant. Il se demandait s'il fallait une autorisation spéciale pour entrée, mais étant dans son uniforme, il y avait peu de chance qu'on le fasse chier à l'entrée donc Lucas entra l'air de rien comme si c'était un habitué. Par contre pour trouver le bureau de Déborah Philips, il était obligé de demander à l'accueil. Il n'était pas encore devin pour savoir ce genre de chose. La jeune femme lui indiqua que le bureau se trouvait au 3 troisième étage et qu'une fois sortie de l'ascenseur, c'était le troisième bureau sur la droite. De toute façon – selon elle – il ne pouvait pas se tromper parce que les noms étaient indiqué sur les portes. Partant de là, il était effectivement compliqué de se tromper de bureau.

Comme l'avait prédit madame accueil, trouver le bureau n'avait pas été des plus compliqué, pas besoin d'être Sherlock Holmes non plus. Il était devant cette porte fermé en train de taper en espérant que quelqu'un lui ouvre.

Lucas ne connaissait pas personnellement l'agent Déborah Philips, son patron lui en avait vaguement parlé lors qu'il lui avait demandé de lui remettre un dossier important, mais sans plus. Donc pour lui c'était vraiment une mission dans l'inconnu. Un lien dans lequel il n'avait jamais eu l'occasion d'aller et un agent qu'il ne connaissait absolument pas. Ceci dit, Lucas était quelqu'un de très sociable malgré ses problèmes personnels. Donc il n'appréhendait pas plus que ça cette rencontre. Ce n'était pas comme si il passait un entretien, il allait juste déposer un dossier.
L'éducation de ses parents lui avait appris à frapper à une porte quand on voulait entrer, mais d'attendre l'autorisation de la personne. Ce qu'il fit tout naturellement.
La voix de l'agent Philips quelque peu étouffée par la porte lui donna finalement cette autorisation. Au vue de sa réaction en le voyant, elle devait être au courant de sa venue, ce qui n'était pas plus mal, au moins il n'avait pas à se présenter.

« Ce dossier est effectivement pour vous agent Philips, cependant je ne suis que le livreur, je n'ai pas eu autorisation à lire le dossier donc je ne sais pas ce qu'il contient. »

Lucas aurait bien aimé pouvoir répondre à ses questions, mais il ne le pouvait pas. Son chef avait suffisamment insisté sur le fait qu'elle devait le lire avant toute autre personne. Et puis n'oublions pas non plus que Lucas n'était qu'un simple flic. En disait qu'il n'était que le « livreur » c'était un peu rabaissé ses compétences et surtout son travail, mais les faits étaient là. En ce moment même et dans ce bureau il n'était effectivement qu'un intermédiaire. On ne lui avait absolument pas demandait son avis. Et sur la route il n'avait même pas pensait ne serait ce qu'une seconde à ouvrir le dossier pour au moins savoir quelle était l'enquête. Il était professionnel et c'était surement pour ça que son chef l'avait choisi pour cette mission.

«Si vous pensez qu'elle a disparue, il faut lancer une alerte. Mais avant de se précipiter, essayait de lui téléphoner pour être sure. Et pourquoi le procès n'a pas commencé ? »

Lucas sentait que bien malgré lui, il était en train de se faire embarquer dans une affaire et une histoire qui le dépassait complétement. Parce que même s'il avait vaguement entendu parler de cette affaire, il n''avait pas lu le dossier et donc ne le connaissait absolument pas.

Lucas ne savait pas trop comment réagir face à la détresse de l'agent Philips. Il ne connaissait pas le dossier donc dans l'absolue il ne pouvait pas donner son avis sans une lecture au préalable, mais il pouvait essayer de rassurer un tant soit peu la jeune femme. Ou du moins essayer, parce qu'il n'était pas le plus fort pour faire face à la détresse des autres, plus particulièrement des personnes qu'il ne connaissait pas. D'ailleurs dans toutes les affaires sur lesquelles il avait travaillé, il laissé toujours le soin à ses collègues d'annoncer les mauvaises nouvelles aux familles des victimes. Ces scènes lui rappelait trop comment les anciens collègues de son père étaient venu lui annoncer sa mort. Mort qu'il n'avait pas totalement surmonté. Mais ce n'était pas le moment de penser à ça, l'agent Philips luii demandait un avis sur cette affaire. Cependant dans la conversation, il avait appris plein de détail sur l'affaire. Notamment comment les victimes avaient été tué. Toutes de la même façon. Ces meurtres les reliés à la mafia qui d'après ce que Lucas avait compris trempé dans cette affaire. Mais l'élément le plus bizarre qu'il venait d'apprendre de la bouche même de Déborah Philips, c'était qu'elle était médium. Il ne savait pas s'il devait rire ou avoir peur. Lucas était quelqu'un de très terre à terre et il ne croyait pas du tout aux fantôme, au médium et tout ça. Mais il ne voulait absolument pas vexer l'agent Philips c'est pourquoi il préférait garder ses réflexions pour lui.

« Ecoutez si tout ce que vous dites est vrai, je vous conseille quand même de mener une enquête personnelle, pour vérifier tous les points que vous venez de citer et ensuite de lancer une alerte. Parce qu'une enquête officielle ne peut être lancé à partir d'un message sur un téléphone. On vous dira que ce n'est pas une preuve. Mais ça vous le savez déjà.

Dans l'état actuel des choses, Lucas ne savait pas vraiment quoi lui dire d'autre pour la rassurer. C'était Ashlee sa cousine qui était forte pour réconforter les gens, pas lui. Mais évidemment elle n'était pas là.

Lucas était étonné que l'agent Philips lui demande de l'aide, surtout que bon même s'il était de la même maison, il ne se connaissait absolument pas. Donc pour la confiance c'était pas tout à fait ça. Pas qu'il n'allait pas l'aiderr sur ce pretexte, bien au contraire. Mais il trouvait ça étonnant. Parce que généralement dans ce genre d'affaire on préférait en parler d'abord à nos coéquipiers pour avoir leur avis et ensuite enquêter avec eux. Sachant qu'ils allaient tout faire pour nous aider et surtout nous rassurer. Dans cette situation Lucas ne pourrait l'aider qu'en faisant tout son possible, mais pour la rassurer cela serait compliqué. Il n'avait jamais été doué pour ce genre de chose et ne le serait sans doute jamais. Bien sur Elyne et sa mère Ashlee étaient les exceptions qui confirmaient la règle, mais en même temps elles étaient sa famille donc ce n'était pas du tout la même chose. Enfin bref toujours est-il que son père lui avait appris à ne jamais laisser un collègue dans le besoin. Même si pour le coup Déborah Philips n'était pas vraiment sa collègue. Elle était du FBI et lui un simple flic.

« Le temps de l'apeller et vous pourrez m'en dire plus sur le dossier. »

Lucas sorti du bureau pour téléphoner à son patron. Pas qu'il était pudique, mais il n'aimait pas que les gens puisse écouter ses conversations téléphonique. Une manie qu'il avait eu très tôt. Sa mère pensait même qu'il faisait ça parce qu'il parlait à ses nombreuses admiratrices, mais non même pas. Même avec Ash' sa cousine qui pourtant connaissait tout de sa vie, il ne téléphonait pas à côté d'elle. Mais bon ce n'était pas vraiment le sujet. Il n'avait attendu que la deuxième sonnerie avant de reconnaître la voix de son supérieur. Il lui raconta rapidement l'histoire et le fait que l'agent Philips souhaitait son aide. Son patron n'y voyait aucun inconvénient, ajoutant même que ça serait peut être pour lui l'occasion d'intégrer le FBI. Lucas ne prit même pas la peine de répondre et raccrocha au nez de son supérieur. C'était leur manière à eux de se dire au revoir.

« Avant de commencer, je préfère vous le dire, je ne peux pas vous accorder que cette journée pour faire avancer vos recherches. J'ai une affaire en cours très importante que je n'ai pas envie de faire attendre. »

Avant de se lancer dans cette aventure avec elle et surtout bien malgré lui, il voulait que tout soit clair dès le début. Parce que même si aider les gens était une de ses grandes qualités, il ne voulait pas le faire au détriment de ses collègues, de son coéquipier et surtout des victimes qui s'accumulaient. Il avait eu la chance d'arriver tôt pour ramener ce dossier donc ils avaient toutes la journée pour essayer de trouver des preuves et peut être même retrouver cette femme. Mais il ne pourrait malheureusement pas faire plus pour elle. Par la suite elle devrait demander à quelqu'un d'autre de l'aider si'il n'avait pas boucler l'affaire ce soir.

« Bon alors, par quoi voulez vous commencer ? »

Dans cette situation, le plus important était de ne pas partir à l'aveuglette et surtout de bien réfléchir avant de se lancer à la poursuite d'une chimère. Et puis si elle était vraiment médium – mais Lucas resté sceptique sur ce point – elle aurait peut être un flash ou une vision ou tout autre chose.

Pour Lucas, qu'elle sache le contenu de sa conversation avec son patron ne prouvait absolument pas qu'elle était médium. Il avait laissé la porte ouverte donc même s'il ne parlait pas fort, il n'y avait aucuns bruits aux alentours donc elle pouvait très bien l'entendre. Il ne lui manquerait pas de respect, mais il n'arrivait pas et surtout ne pouvait pas croire qu'elle était médium. Pour lui c'était carrément impossible. Après elle pouvait lui prouver par A+B que c'était vrai, il resterait sceptique, même si c'était prouvé scientifiquement comme elle lui avait dit plus tôt dans la conversation pour lui c'était trop improbable pour pouvoir le croire. Après il ne demandait qu'à voir. Finalement il était comme Saint Thomas ; il ne croyait que ce qu'il voyait. Et en tant que flic il trouvait que c'était une très bonne chose. Parce qu'il ne fallait jamais se laisser prendre aux jeux des déductions parce que en faisait cela, des innocents pouvaient être mis en prison alors que des meurtriers, des dealers couraient toujours dans les rues.

« D'accord, donc ce fameux procès était à l'encontre de qui ? »

Lucas se sentait un peu perdu de s'être jeté dans cette affaire comme ça. Certes il avait le feux vert de son patron, mais il ne se sentait pas vraiment à l'aise. Mais maintenant qu'il lui avait donné sa parole de l'aider, il ne pouvait plus revenir la dessus. Sa fierté en prendrait un coup sinon.

« Sans connaître le dossier je ne peux rien vous conseiller. Il faut que j'en sache plus sur les tenants et les aboutissants de cette affaire pour pouvoir me faire une idée. »

Lucas n'était pas né de la dernier pluie et surtout il était quelqu'un de très observateur. Il voyait clairement que Déborah Philips était extrêmement inquiète pour son amie, mais à part l'aider sur cette affaire il ne voyait pas trop comment l'aider. Il n'était pas le genre de personne à serrer les gens dans ses bras, et cela s'appliquer aussi à sa famille et ses amis. Il en était navré, mais il n'était pas en mesure de lui offrir un réconfort qu'elle attendait peut être de sa part.

« Et donc vous pensez qu'il est arrivé à la même chose à votre amie ? »

En s'attendant parler, Lucas se rendait compte qu'il faisait preuve d'un manque de tact énorme. Mais en même temps, s'il voulait avoir ne serait qu'une chance de la retrouver il devait prendre en compte toutes les situations. C'est à dire ; qu'elle était peut être déjà morte, ou alors retenu quelque part contre son gré. Et dans le meilleur des cas, que rien ne lui soit arrivé. Cependant il avait du mal à croire à cette dernière possibilité.

« Quel est le lien qui unit votre amie à Tom Jones et cette mafia ? »

Il ne voulait pas dire victime en présence de Déborah Philips pour ne pas l'inquiéter encore plus, mais à l'heure actuelle c'est comme ça que Lucas la voyait et pour la retrouver il allait devoir entrer dans sa vie privée et connaître les moindres détails de son histoire.

Avec toutes les informations que l'agent Philips venait de lui donner, Lucas était un peu dans le flou. Cette histoire le dépassait complétement et par le fruit du hasard il se retrouvait impliqué. Impossible pour lui de faire marche arrière. Il avait dit qu'il allait l'aider donc il le ferait. Quand il promettait quelque chose, Lucas n'aimait pas faire machine arrière. Ce n'était pas dans ses habitudes et surtout après il se sentait très mal. Pourtant ce n'était pas grand chose, mais il n'aimait pas. C'était ainsi. Cependant il n'était pas de ces personnes qui ne savaient pas dire non. Pour le coup il savait très bien dire non. Mais là, pas qu'il n'avait que ça à faire, mais presque donc autant se rendre utile.

« Je veux bien, mais par où voulez vous commencer ? »

C'était généralement le point le plus compliqué d'une enquête. Par où commencer ? Quand une équipe s'occupait d'une affaire, tout le monde voulait débuter par un témoin différent, cela avait au moins le mérite d'offrir différents point de vue et arguments. Mais au contraire quand deux personnes seulement étaient sur un dossier, le temps se réduisait en même temps que l'effectif. Mais c'était l'affaire de l'agent Philips donc à elle de choisir le début de son enquête.

« Parler à Tom Jones ou à la mafia ? »

Lucas n'arrivait pas à comprendre pourquoi son patron avait pris la peine de téléphoner à Déborah Phillips. Certes il lui avait demandé de lui remettre un dossier, mais il n'avait aucun droit sur l'enquête. C'était le FBI qui était sur le coup pas la police. Donc même s'ils avaient tous un devoir d'aide et tout ça, il n'arrivait pas à comprendre le lien. Peut être qu'une fois rentré chez lui il tenterait de chercher le lien et de faire la lumière dans tout ça, mais pour l'instant il n'avait pas envie de s'en occuper, du moins n'en avait-il pas le courage. Depuis le début de la journée – qu'il avait espéré tranquille et calme – son courage ne cessait de l'abandonner.

« Dans ce cas pourquoi ne pas également interroger les gens de la cimenterie ? De toute évidence ils ont un lien avec les meurtres. »

Il ne voulait en aucun cas lui donner des ordres, mais plutôt que du perdre du temps à attendre un témoin qui pourrait mettre des plombes à arriver, cela lui semblait plus juste plus logique de ne pas perdre de temps, surtout si elle avait peur pour son amie. Mais encore une fois ce n'était pas lui qui menait ni ne dirigeait l'enquête. Donc elle faisait ce qu'elle voulait.