Because of you the darkness fade [PV Miya]

J'avais toujours la clé de mon appartement miteux et pour le moment je comptais bien continuer de payer le loyer même si je n'y habitais plus vraiment. Pour ceux et celles qui n'ont pas eu la malchance de venir chez moi, laissez-moi vous décrire l'endroit. Ensuite, vous comprendrez sans doute mieux pourquoi j'avais accepté l'offre de Miya d'aller vivre avec elle quelque temps.

Donc revenons à mon appartement. J'avais loué un trois et demi qui était semi-meublé. J'y avais ajouté quelques meubles, trouvés dans les brocantes, que j'aimais bien. Le tout était assez bien agencé. Il fallait remercier mon toc qui m'empêchait de me sentir à l'aise dans une pièce dont les couleurs, les formes et les textures ne se marient pas parfaitement. Cependant, je continuais de considérer que mon appartement était l'expression visuelle de mes tourments. On ne s'y sentait pas très bien. Les plafonds étaient bas, l'éclairage y était déficient et l'air y était vicié la plupart du temps.

Voilà donc, entre autres, pourquoi je n'étais pas chez moi ce soir. J'avais apporté le strict nécessaire chez Miya et j'y vivais... Son appartement, tout comme elle, avait de quoi m'apaiser en général. J'étais un peu moins à cran, je contrôlais légèrement mieux mes tocs... Oui, cette femme magnifique me faisait le plus grand bien. D'ailleurs, j'étais sagement en train d'attendre son retour du boulot. J'espérais qu'elle n'allait pas trop tarder. J'entends une clé que l'on tourne dans la serrure et je souris, chose qui ne m'arrive pas très souvent. Je me lève du canapé pour lui souhaiter la bienvenue.

- Bonsoir, alors ta journée ?

Avec son boulot, c'est une question assez hasardeuse à poser. Je tenais quand même à savoir vu qu'elle s'occupait toujours de mon bien-être...

Spoiler:

Les grattes-papiers sont tous les mêmes, quand tu tentes de leur faire comprendre quelque chose, ils suivent leur idée, et la conversation tourne comme un hamster dans une roue. Au final tu laisses tomber, tu en parles à ton boss qui se fait un plaisir de mettre les points sur les I et les barres sur les T à la vitesse de la lumière, et d'un coup comme par magie on a l'info.

Bref ma journée avait été une succession de rapports, de coups de fil et de discussions autour de la machine à café. J'y avais croisé Emy, Nolène et Hotch qui est passé en courant d'air à côté. Mais je n'avais pas eu le temps de m'ennuyer.

Une nouvelle fois, c'est Alexei qui me vire du boulot, en me demandant de rentrer, que passer mes insomnies ici n'allaient en rien arranger mes affaires. Donc je me lève, je rassemble mes affaires, je prends ma voiture et je rentre chez moi en déposant une bise sur la joue du frère de coeur -chef...

Je tourne mes clés dans la serrure, et j'ouvre la porte. D'une humeur morose, rien que de voir la bouille de mon homme m'a retiré cette humeur "ras le bol" et je lui offris un plus grand sourire tendre. Il me salua et me demanda comment s'était passé ma journée, je soupire, et je me faufile très doucement dans ses bras pour pas le choquer, même s'il adorait mon contact, je prenais quand même des gants pour m'en approcher...

-Ca été une succession de coups de fils, de discussions avec une administration sourde, et de descendre ma pile de dossiers à rapports....

Je suis bien dans ses bras et je lève le nez attendant un baiser.

La porte s'était donc ouverte et les yeux de Miya s'étaient posés sur moi avant qu'elle n'esquisse un grand sourire attendri. On aurait dit qu'elle était contente de me voir. Je me demandais combien de soirs elle avait bien pu rentrer du boulot, complètement abattue ou démoralisée, alors que personne ne l'attendait de l'autre côté de la porte pour lui remonter le moral.

Elle vient se placer près de moi, très doucement pour ne pas que je refuse le contact, attendant que je pose mes mains sur elle avant qu'elle se blottisse contre moi. Je la serre contre moi en partie pour la réconforter et en partie parce qu'elle m'avait manqué aujourd'hui. Il faut vraiment que je sois en confiance avec une personne pour lui accorder ce genre de moment intimes. Avec Miya, les choses étaient différentes. Ça faisait des mois que nous avions établi un contact et il y a belle lurette que je ne la considérais plus comme une étrangère. Ma réticence à la toucher était peu à peu disparue, peut-être en partie parce qu'elle était toujours respectueuse de mes tocs et ne se moquait jamais de moi.

En réponse à mon interrogation sur sa journée, elle explique que cela avait été un autre jour de prises de têtes et de paperasse. Elle était faite pour être sur le terrain, alors devoir être confiné derrière un bureau devait plutôt l'emmerder. Comme pour chasser le souvenir de cette journée, je pose mes lèvres sur les siennes et je l'embrasse tendrement. Je la garde contre moi après que nos lèvres se soient séparées.

- Je suis navré que tu te sois encore retrouvée à faire la paperasse et les tâches administratives... En t'attendant, je t'ai préparé une petite surprise.

Bon, ce n'était pas grand-chose, je l'avoue. J'espérais quand même qu'elle serait contente de voir que j'avais fait le ménage intégral de l'appartement. Ça m'avait permis de garder l'esprit occupé et surtout je me sentais mieux lorsque tout était bien rangé autour de moi.

Il dépose ses lèvres sur les miennes, et là les petites contrariétés de la journée sont de l'histoire ancienne, c'est comme si ses bras et son amour étaient un espace ou les ennuis du quotidiens n'avaient pas sa place...

Il était si doux et si gentil avec moi, il faut dire que j'étais la seule personne avec qui il avait un vrai contact humain... J'avais beau tenter de le sociabiliser, pour l'instant cela ne portait presque rien comme fruit.

Quand il me parle de surprise, je reviens dans la réalité. D'un coup je réalise et je regarde autour de moi. L'appartement est parfaitement rangée, légèrement réaménagée par endroit, et d'une propreté impeccable... J'ai ouvert d'immenses yeux...

-Ouah! Sacré travail... Merci Ryan, ça me fait du bien de me sentir soutenue... Mais je suis gênée que tu te sois tapée mon ménage....

Je rosis légèrement... Et je prends sa main l'emmenant dans la cuisine, là aussi, je n'avais pas vu la cuisine aussi belle depuis que j'avais pris l'appartement. Il avait vraiment l'art de la fée du logis dans la peau...

- bébé... Tu aurais vraiment pas dû... Je ne sais pas quoi dire... A part Merci!

Certaines personnes ne sont pas très tournés vers les tâches ménagères... D'autres personnes négligent de les accomplir parce qu'elles sont trop occupées. Je ne savais pas encore dans quelle catégorie de gens placer Miya. Une chose est certaine, ça ne m'avait pas du tout déranger de nettoyer son appartement et de le mettre un peu à mon goût en même temps. Tout était maintenant étincelant.

Miya ouvre ses beaux yeux verts très grand comme pour apprécier ce que j'avais fait. C'est vrai que je n'avais pas chômé... J'ai l'impression qu'elle est un peu mal à l'aise et elle me le confirme en disant qu'elle était gênée.

- Tu sais que ça valait le coup de me « taper » ton ménage comme tu dis uniquement pour te voir rougir. Le rouge, ça te va si bien...

Elle entrelace ses doigts avec les miens et m'entraîne vers la cuisine. Évidemment, celle-ci avait suivi le même traitement que le reste de l'appartement. J'avais tout récuré jusque dans les moindres recoins. J'en avais peut-être même fait un peu trop.

- Arrêtes s'il te plaît, ce n'est vraiment rien. J'avais surtout besoin de m'occuper l'esprit pour ne pas penser à certaines choses.

Quand j'entre dans un état d'obsession, c'est très difficile pour moi d'en sortir. Une fois le ménage commencé, je n'avais pas pu faire autrement que de le finir. Elle était chanceuse que je n'aie pas touché aux ouvrages de sa bibliothèque. Mon principal problème à présent était que je ne pourrais pas recommencer à astiquer son appartement le lendemain. Il faudrait que je trouve un autre moyen d'oublier mes tourments internes.

-Mais....

IL était vraiment un amour, j'aurai jamais cru que quelqu'un comme moi tomberait sur un homme pareil. Oui il était difficile parfois de le suivre, oui, il avait de grosses difficultés à reprendre sa vie en main... Je lui avais sauvé les affaires plusieurs fois...

Notamment une fois où je l'avais récupéré au bord d'un toit, en larmes, dans un état de détresse émotionnelle et mentale critique, quelques temps après sa sortie de prison, innocenté... Je ne me rappelle pas comment j'ai réussi à le calmer, mais ce que je sais c'est qu'aujourd'hui il payait sa dette comme il pouvait...

Le rouge me va si bien, ça loupe pas, je rougis encore plus. Quand on arrive dans la cuisine, tout avait été récurée de A à Z.... Même quand j'ai pris possession de l'appartement cela n'avait pas été aussi clean...

-Merci... Vraiment... Mais je ne sais pas quoi dire... Et je sais, mais demain tu n'auras pas ce prblème... Tu viens avec moi... Demain je suis en repos, et on va se ballader!

Chez une femme rousse, les rougeurs se voient tout de suite. Alors que je lui dis que ça lui allait bien, elle en prend un coup supplémentaire. Je caresse doucement sa joue du revers de la main. Elle était toute chaude. Vraiment, j'avais réussi à la rendre très mal à l'aise. Elle était bouche bée, ne savait plus quoi dire... J'apprécie le moment car ce n'est pas souvent que j'aie l'occasion de faire plaisir à quelqu'un. Bon, c'est un peu de ma faute vu que je suis très réticent à me mêler aux autres et à socialiser.

J'étais content qu'elle ne m'interroge pas sur ce qui m'avait exactement poussé à faire le ménage aujourd'hui. J'avais encore ces absences où je revoyais mon unité s'en prendre plein la gueule en Irak... Mes frères d'armes, mes meilleurs amis, tous disparus. Ça me mettait toujours dans un sale état. Et comme j'avais décidé d'arrêter la médication en attendant que Miya fasse analyser les cachets, je n'avais pas grand recours pour reprendre pieds dans la réalité.

Elle m'annonce que demain je n'aurais pas besoin de trouver à m'occuper puisqu'elle avait un jour de congé. On allait donc pouvoir passer tout notre temps ensemble et semblait même déjà avoir une petite idée derrière la tête. Elle était en train de piquer ma curiosité.

- Tu as prévu quoi pour demain exactement ? C'est une surprise ?

Elle essayait toujours de me faire sortir un peu. Elle disait que c'était important que je voie du monde et que je ne reste pas toujours dans mon coin. Mais j'avais surtout envie de passer un moment en tête à tête avec elle.

Il semblait heureux d'avoir pu m'aider et me faire plaisir. Il est vrai que même s'il faisait des efforts énormes pour se sociabiliser, la route allait être encore longue pour qu'il soit à peu près normal. Il n'avait pas beaucoup l'occasion de faire quelque chose pour quelqu'un et il était encore trop fragile émotionnellement pour ouvrir son cabinet d'enquêteur privé, le dossier pour demander sa licence l'attendait, mais il n'avait toujours pas regardé.

Je n'avais pas besoin de lui demander pourquoi il avait fait tornade blanche dans l'appartement, parce que je m'en doutais, je le voyais dans ses yeux, je le ressentais jusqu'aux fins fonds de mes entrailles, la mort de toute son unité sous ses yeux et le fait qu'il soit le seul à en avoir réchappé l'avait de nouveau hanté et fait devenir instable. C'était dans ce contexte que la dernière fois, je l'avais récupérée recroquevillé dans un coin de l'appartement, se balançant de l'avant vers l'arrière et en poussant quelques gémissements avec un regard qui fixait un point fixe dans le vague.

-Ryan, je n'ai pas besoin de te demander pourquoi tu as fait tout ce grand ménage... Je sais que tu as eu besoin d'avoir un lien dans la réalité... Je te jure, l'analyse avance mais il va me falloir encore quelques jours... Je ne suis pas une spécialiste en biologie moléculaire, et Emerson, une amie scientifique est pas mal occupée....... Je suis désolée mon amour....

Revenons au fait que demain il n'aurait pas besoin de trouver un lien dans la réalité vu que j'avais l'intention de le faire sortir. Je ne voulais pas lui faire un choc psychologique, mais j'avais déjà un petit programme, et Alexei avait insisté pour que je prenne ma journée vu que je travaillais avec des horaires qui pouvaient effrayer. Je prends ses deux mains délicatement et d'une main hésitante et lente je caresse sa joue.

-Demain, on se fait un pique-nique au parc, donc il faudrait qu'on fasse un peu le marché... ET après soit on va se faire une ballade à la voile sur le lac, soit..... Si tu as une idée je suis toute ouïe!

Miya savait sans avoir besoin de me questionner de long en large. De toute façon, comment avais-je espéré cacher des choses à une profiler comme elle. Je suis vraiment idiot parfois. C'est vrai que je lui avais tout raconté la dernière fois. Je n'avais pas trop eu le choix, elle m'avait retrouvé sur le plancher dans un état lamentable. Je criais le nom des autres gars de l'unité en me balançant d'en avant en arrière. Bref, pas joli du tout. Elle avait réussi à me ramener dans le monde réel en me prenant dans ses bras, me répétant que tout ça était fini, que je n'étais plus seul. Je m'étais accroché à elle, j'avais même laissé des marques d'ongles sur sa peau tellement je serrais fort.

Je n'arrive toujours pas à comprendre comment elle fait pour m'endurer. Je suis loin d'être facile à vivre. Quand ce ne sont pas les flashbacks qui m'accaparent, ce sont les tocs... Miya possède vraiment une patience d'ange. Elle ne se décourage jamais quand il est question d'aider les autres, surtout si cette autre personne est moi.

Pour ce qui est de l'analyse de mes supposés médicaments, ça n'avait toujours pas progressé. L'amie de Miya qui devait s'en charger était débordée par son travail. Je comprenais que cette petite faveur personnelle passe après les vrais dossiers. Seulement, j'avais hâte de savoir à quoi m'en tenir.

- D'accord, ce n'est pas la fin du monde tu sais. Je pourrais toujours me mettre à faire des casses-têtes ou autre chose... En autant que je peux m'occuper l'esprit un peu, ça finit par s'estomper un peu.

Alors qu'elle m'explique ce qu'elle avait en tête pour le lendemain, je lui fais un petit sourire. À part la partie où il faudrait faire le marché, cela avait l'air pas mal. Enfin, il faudrait faire les courses dans les heures mortes parce que sinon ça me rendait trop mal. Au moins, elle n'avait pas prévu d'inviter qui que ce soit. On se retrouverait entre nous. Elle savait qu'avec moi il fallait aller lentement, à pas de tortue même.

- Ça me va comme plan. Si je pense à quelque chose, je t'en ferai part demain.

Pour le moment, je lui fais signe de s'asseoir à la table. J'avais préparé un petit dîner léger. Trois fois rien vu que la cuisine n'est quand même pas un de mes points forts. Pain, fromage, pâté de foie, olives... Tout ce que j'avais eu à faire était de disposer les aliments dans une assiette de service. Elle remarquerait sûrement que j'avais fait de la fantaisie avec le pain. Je ne pouvais pas tellement m'en empêcher non plus.

- Ça va, c'est à ton goût?

J'avais toujours eu une patience d'ange avec le jeune homme, facile quand on est complètement sous le charme de la personne qu'on veut sauver des ténèbres. Ryan faisait de beaux progrès mais qui étaient encore fragiles. Ses crises, ou ses tocs, ce n'était pas les pires choses auxquelles je faisais face au quotidien... Quelque part, sa présence équilibrait la balance de ce que je voyais tout le temps...

J'étais navrée de savoir que l'analyse serait pas encore faite... Je suis sûre que si nous étions dans un autre monde, je n'aurai eu aucun mal à le faire moi-même... Comme il le disait, tant qu'il avait de quoi s'occuper, tout se passerait pour le mieux... je ne fis qu'un simple oui de la tête.

Bon, à voir sa tête, à part le marché, tout devrait bien se passer...

-Ryan, Si je te propose de faire le marché du quartier, c'est justement parce qu'il n'y aura pas autant de monde que dans un magasin ou dans le marché central... Il faut qu'on arrive à te réhabituer, et si ça ne va pas, Je te ramènerai dans la voiture, et je finirai les courses... Je sais que tu peux le faire, je t'aime, j'ai foi en toi, il faut que tu reprennes confiance en toi... Je sais que ca va pas sz faire tout seul, donc... Je suis vraiment désolée de te l'imposer... Mais il faut avancer...

J'étais réellement désolée, mais je lui imposais quelque part de m'accompagner au marché, s'il restait tout le temps en arrière à ce niveau, il n'y aurait pas de progrès, j'espérai qu'il comprenne...

-Ok... Et encore désolée de t'imposer le petit marché...

Il m'amena vers la table où il avait improvisé un petit repas léger, vu que la cuisinière c'était plutôt moi. Je trouvais ça adorable, et je pense que ça se voyait. J'étais totalement attendrie, de l'appéritif dinatoire, trop adorable.

-C'est chou mon coeur... c'est super!

Il y avait tout un raisonnement expliquant la raison pour laquelle elle souhaitait que je l'accompagne au marché du quartier. D'une part, l'endroit était moins bondé qu'un supermarché traditionnel ou même que le marché central. D'autre part, elle disait que je devais m'habituer. J'imagine qu'elle faisait allusion à sa nouvelle mission, soit celle de me socialiser un peu plus. Au contact d'étrangers, je n'étais pas des plus confortables. Je devenais nerveux, sur mes gardes même. Je perdais mes moyens et je m'enfonçais dans mes tocs. Tout ça me rendait encore plus mal à l'aise et contribuais à créer un effet de spirale.

Sachant tout cela à propos de moi, il est facile de s'imaginer pourquoi je n'étais tout de même pas chaud à l'idée d'aller faire les courses avec elle. Je voyais le tout comme une immense corvée qui allait en plus me vider de mon énergie. Miya s'excusait d'avance de me l'imposer. C'était donc dire que je n'avais guère le choix. Elle m'y traînerait avec ou sans mon accord. Du coup, j'étais assez crispé dans mes mouvements. J'appréhendais déjà ce moment à venir.

- Toi qui devine tout, tu sais très bien que je n'ai pas envie d'y aller.

Elle s'excuse encore, car selon elle, c'était une manière de m'aider à guérir. Il fallait juste que je lui fasse confiance, comme avec tout le reste. Si jamais elle voyait que ça me rendait réellement mal, elle proposait de me raccompagner et de finir les courses en solo.

J'essaie d'adopter une attitude un peu moins fermée par rapport à son projet. Dans la vie, il faut savoir choisir ses batailles et celle-ci était perdue d'avance. Au moins, elle semblait apprécier ce que j'avais fait pour elle aujourd'hui. Deux surprises le même jour, je pense bien avoir battu un record personnel. Je prends place face à elle et je me sers.

- Content que ça fasse ton bonheur. Un jour je te cuisinerai un vrai repas... tu verras.

-Oui je sais, mais on ne peut pas sans arrêt, rester dans son coin à remâcher ses craintes...

Je le prends dans mes bras et ensuite je caresses son visage, il savait qu je faisais ça pour son bien, et que pour qu'il avance je ne pouvais pas lui laisser le choix. C'était déjà bien que je lui propose d'aller se réfugier dans la voiture. J'étais réellement désolée. Je savais qu'il avait peur.

Il essayait pourtant néanmoins d'être un peu plus ouvert, mais c'était assez dur pour lui de voir les choses sous un autre angle. Pour moi il y avait une chance que ça marche, le temps qu'il annonçait en plus demain matin était des moins réjouissants...

-Ryan, mon coeur, demain matin il ne fait pas beau... A part les personnes âgées à la recherche d'une pièce ou d'un met particulier, et les enfants qui couront partout pendant que les parents seront occupés à discuter entre eux, il n'y aura pas grand monde, ni grand chose à craindre... Ce que je veux dire, c'est qu'on sera pas au touche touche... Surtout si on y va tôt... Essaies de te détendre...

Quand j'avais vu les petits grignotages qu'il avait mis en place, j'étais attendrie, et effectivement j'appréciais beaucoup son geste, il essayait de faire des petites choses pour me montrer qu'il avançait et me soulager. Moi je savais que plus le temps passerait plus cela irait en s'arrangeant, sans éviter les rechûtes plus ou moins grosses... J'ai souri largement à ce qu'il a dit.

-Oui je suis ravie... Et c'est déjà très bien ainsi... Tu vois, encore une preuve que doucement mais sûrement tu avances. Et je sais qu'ensembles on va continuer de déplacer des montagnes... Oui, demain matin c'est une épreuve désagréable, mais d'après moi, elle est inévitable... Peut-être que pour toi c'est trop tôt je comprends... Tout ira bien!

Je prends sa main dans la mienne et je la place sur ma joue. Signe que je le protègerai et que je veille encore et toujours sur lui. Mais surtout que je l'aimais tendrement, quoiqu'il se passe.

Ce qu'elle m'avait dit précédemment était en train de faire son chemin jusqu'à ma raison. Le temps serait maussade en avant-midi. Il n'y aurait pas un gros achalandage au marché du coin. Ça voulait dire que je pourrais sans doute éviter de me faire bousculer et de toucher à des personnes ou des choses sans le vouloir. Comme elle en avait fait mention, il faudrait s'y rendre de bonne heure. Comme je n'appartiens pas à la catégorie des gens matinaux, ça compliquerait encore un peu les choses. Peut-être qu'un bon café et la promesse de passer un vrai bon moment avec Miya m'aiderait à me lever... Bon, voilà, je suis encore en train d'anticiper et de me perdre dans mes pensées!

Je fais un effort pour me détendre et revenir au moment présent. J'étais assis en face d'une magnifique femme qui ne demandait qu'à aimer et être aimée. Lui faire plaisir, la voir sourire, ça se répercutait facilement sur moi. Du coup, j'arrive à un peu mieux gérer mes émotions négatives.

Ce que j'avais mis en place pour le repas lui plaisait déjà bien assez. Elle me rassure en disant que je faisais déjà des progrès. C'était sans doute vrai. Elle était meilleure que mois pour juger dans ce domaine. J'avais tendance à croire que je faisais un pas en avant, deux en arrière.

Alors que je pose les mains sur la table, elle en attrape une pour la mettre contre sa joue. Le contact de sa peau sous mes doigts est toujours rassurant. Elle le savait très bien. Le fait qu'elle ait initié ce contact signifiait qu'elle serait là pour moi quoi qu'il se passe. Elle ne me laisserait jamais tomber. Alors que ma main est toujours sur sa joue, je décide de lui répondre pour sa sortie du lendemain.

- Oui, c'est un peu tôt... Mais si on attend après moi, je vais avoir le temps de mourir et mon squelette de devenir poussière avant que je me décide.

Elle faisait bien de me pousser un peu plus, même si à chaque fois elle se heurtait à mes réticences, mes craintes et mes excuses. C'est un peu ce que j'essayais de lui faire comprendre, sans vraiment l'exprimer clairement non plus. Mon sens de l'humour est parfois très douteux, comme cette blague concernant ma propre mort éventuelle.

J'ai soupiré à sa blage des plus douteuses concernant la mise en poussière de son squelette avant qu'il se décide. En gardant sa main sur ma joue j'ai mis la sienne sur la mienne en souriant, il ne disait plus non, ca faisait son chemin comme d'habitude... Je garde mon sourire, et je le regarde dans les yeux. Ca serait quelquu'n d'autre qui lui ferait ça, il serait déjà reculé et aurait fuit le regard de la personne. Mais avec moi c'était différent, il y avait toujours une discussion silencieuse entre lui et moi, et avoir la légère lumière dans ses yeux, le message était passé.

-Je sais que tu aimes pas qu'on te bouscule, mais en effet si on ne bouge pas, on avancera jamais... Alors demain, même si on hait le lève-tôt tous les deux, 8h30 on est dans la voiture, direction le marché du coin... Et puis, on ne va pas s'attarder. C'est juste prendre du grignotage... Donc en un quart d'heure, c'est bouclé!

Je souris un peu plus, et je prends quelques trucs à grignoter et je lui met un petit canapé au saumon dans la bouche avec une mine enfantine.

Je lâche sa joue, et je fais le service de boisson tandis que je le vois me regarder semblant surpris que je lui ai donné la becquée. Je commence à manger tranquillement, picorant à droite, à gauche, et surtout le regardant avec un air doux et tendre

Parfois, il m'arrivait d'oublier que Miya m'avait d'abord profiler avant même de me rencontrer. À certains égards, elle me connaissait mieux que moi-même. Bien évidemment, elle savait que j'avais besoin de ce léger coup de pied pour évoluer. C'était uniquement pour mon bien. D'ailleurs, à force de retourner tout ça dans ma tête, j'étais arrivé à la même conclusion qu'elle. Seulement, ça m'avait pris pas mal plus de temps.

Sans grand surprise n'avait pas apprécié mon humour. Plutôt que de rire, elle dresse le programme pour demain. Dès 8 h 30, il faudrait que nous soyons levés et déjà dans la voiture en direction du marché. Elle pensait qu'on pourrait s'en tirer en moins de 15 minutes, je demandais à voir. Alors que je lui rends son pour sourire, elle s'approche furtivement et me met un canapé au saumon dans la bouche. Je suis assez surpris par son geste. Je mâche quand même le canapé et je l'avale.

Miya nous sert à boire et continue de manger un peu, passant plus de temps à me regarder droit dans les yeux qu'autre chose. Quant à moi, même si j'avais faim, je prenais mon temps pour manger afin de faire durer ce moment. Une grande conversation était en train de se faire entre nous deux, sans qu'aucun mot supplémentaire ne soit prononcé. Une fois les assiettes vidées, je lui fais un petit signe de la main pour qu'elle vienne s'asseoir sur moi. Une fois qu'elle est bien installée sur mes genoux, je me penche vers son oreille pour lui faire une petite confidence.

- Si je fais des efforts... C'est uniquement parce que je souhaite profondément que notre histoire fonctionne. Je crois en nous beaucoup plus qu'en moi-même. Je t'aime Miya Korben.

Je trouve que de dire le nom complet de quelqu'un fait toujours plus sérieux et plus officiel. Le sien sonnait si bien que c'était une douce mélodie à mes oreilles et j'aurais pu le répéter encore et encore.

Il semblait prendre son temps pour manger, je souris, car j'aime ces moments silencieux, qui pourtant laisse aller de grandes discussions entre lui et moi. Je suis heureuse et ça se voit. J'étais persuadée que je ne perdais pas mon temps avec lui. Si je l'avais pris de suite sous mon aile, c'est que j'avais pressenti qu'il y avait encore de l'espoir.

En fait mon raisonnement avait été le même que le sien, sauf que cela lui avait pris plus de temps. A la fin du repas, il m'accueilla à bras ouverts sur ses genoux. Un grand sourire heureux s'afficha sur mon visage! J'étais aux anges, le contact avec lui avait le don de m'apaiser... Je suis désormais assise sur ses genoux et je l'écoute attentivement. Il faisait des efforts pour que notre couple fonctionne et tienne sur la durée... Je souris en rougissant adorablement quand il dit qu'il m'aime en m'appelant par mon nom complet...

-Je t'aime mon amour... Continues d'avancer, ne regardes plus en arrière... Tout ira bien...

Et comme pour sceller ce moment je pose ma main dans son cou et je le pousse doucement vers moi en l'embrassant tendrement...

Je laisse le temps à mes mots de faire effet sur elle. Juste le fait d'être près de moi l'avait fait sourire. Elle reprend des petites teintes rosées alors que je lui déclare mon amour. Bien évidemment, elle ne tarde pas à me dire qu'elle m'aime aussi. Il fallait que je continue de regarder vers notre futur et tout irait bien selon elle. Je sens sa main venir se poser contre ma nuque pour m'attirer doucement vers elle. Nos lèvres se touchent et nous échangeons un tendre baiser. Mes bras se placent automatiquement autour de sa taille. S'il y avait bien une seule certitude dans ma vie, c'était que je l'aimais.

Après notre baiser, je plonge mon regard dans le sien. J'essaie de me voir à travers ses yeux. Je sais pertinemment que ce n'est ni un tueur, ni même un fou qu'elle est en train de regarder. Même si elle arrive à bien saisir que je suis brisé de l'intérieur, son regard n'est pas celui d'une personne qui juge l'autre. Elle avait toujours été en mesure de percer au-delà de ma carapace pour avoir un accès direct sur mon âme... Je me surprends à répéter ses dernières paroles.

- Tout ira bien...

Ma réhabilitation n'est pas un processus aisé, mais jusqu'à maintenant elle avait toujours ses promesses et m'avait épaulé comme personne d'autre. Je n'avais donc pas de raison de douter d'elle. Je lui souris avant de me lever avec elle toujours dans mes bras. Je vais nous poser dans le canapé histoire d'être plus à l'aise que sur la chaise de la cuisine.

Je suis alors pris de tremblements que je n'arrive pas à contrôler. Depuis que j'avais arrêté de prendre mes cachets, ça m'arrivait de plus en plus souvent. Très certainement, il s'agissait d'un symptôme de sevrage. C'était donc dire qu'il devait y avoir plus que du sucre dans mes pilules. Je m'accroche un peu plus à Miya, étant donné que sa présence avait de quoi me calmer en général. Au bout de quelques minutes, la crise passe, mais le mal est fait.

Je souris, il aimait me voir dans cet état, rougie, et folle amoureuse... J'étais bien dans ses bras et qui plus est sur ses genoux, ce qui voulait dire un contact direct avec le jeune homme... Je souris aisément quand il me porte...

Je sui même à rire, et il m'installe dans le canapé, je commence doucement à l'embrasser et à caresser son visage. J'avais envie de lui...

Mais mon envie fut coupée par une de ses "trop" nombreuses crises de tremblements. Je savais alors qu'il n'y avait pas que du Bien dans ses pilules, je savais que c'était des sortes de drogues pour le tranquiliser, j'en avais la preuve, je n'avais donc plus trop besoin de faire un analyse, bien que cela rassurerait mon petit homme.

Je le garde dans mes bras, nous nous agenouillons à même le sol et je le garde solidemenrt contre moi en caressant son dos. Je lui parle, Je le rassure, je souris et je le regarde de temps à autres... La première fois m'avait fait peur, mais maintenant, je savais qu'on ne passait pas au travers.

La crise passée, j'ai caressé ses cheveux et je l'ai embrassé...

-Tout va bien... C'est passé, rassures toi...

J'avais un peu mal à mon bras, il l'avait un peu broyé, c'était un peu rouge.

J'étais vraiment désolé que cette crise ait plombé notre moment... Elle avait eu l'air si contente de se trouver dans mes bras. Et puis d'un coup je tremblais comme une feuille et je glisse au sol. Elle me rassure comme elle peut alors que je serre son bras. Je savais que ça passerait vu que ça passait toujours. Il fallait juste attendre un petit moment.

Une fois calmé, elle vient m'embrasser en me caressant les cheveux. Je l'écoute me dire que tout allait bien. J'étais quand même contrarié.

- Je sais Miya, mais comprends que ça m'embête. Il y avait quoi dans ses pilules, merde!

J'étais de plus en plus convaincu que les cachets avaient contribué à aggraver mon état. Depuis que j'avais arrêté de les prendre, il n'y avait pas eu de détérioration majeure de mon état, mis à part les tremblements. J'inspire et j'expire lentement pour me calmer. Elle ne méritait certainement pas que je m'énerve contre elle alors qu'elle n'y était pour rien. Je me rends alors compte que ma main avait laissé des marques rouges sur sa peau. J'ai envie de jurer une fois de plus, mais à la place je mets une main devant ma bouche et j'étouffe le tout.

- Je t'ai fait mal... Désolé.

Je prends son bras et je l'approche de mes lèvres que je presse légèrement contre l'endroit où l'on pouvait voir une rougeur.

-On le saura bien assez tôt, calmes toi!

Je lui souris tendrement et j'essaie encore de l'apaiser, la crise était passée, mais le contre-coup était toujours là... Il avait l'air vraiment perdu et désolé d'avoir poutré un moment tendre, mais je lui ai bien vite fait comprendre qu'il n'y était pour rien.

Depuis qu'il avait arrêté ses pilules, à part les tremblements je le trouvais même mieux. Je donnerai ma main à couper que c'est l'une de ces saloperies pour shouter les gens dans les hôpitaux psychiatriques... Je le saurai, déjà que j'aurai réussi à avoir une entrevue avec Emerson.

Le drame a été quand il s'ets rendu compte, que ses mains avaient laissées une marque rouge sur mon bras tellement il avait serré fort. Il s'empêcha de pousser une belle série de jurons en mettant sa main devant la bouche. Je lui retire avec un petit sourire tendre...

Je lui caresse la joue quand comme un enfant, il me dit qu'il était désolé de m'avaoir fait mal et qu'il presse ses lèvres sur la rougeur... Je caresse ses cheveux et je continue de sourire.

-T'en fais pas... Ca ne fait pas mal... Ce n'est pas grave, c'est fini... Tout va bien!

Miya voulait que je me calme. C'était assez évident de voir que je me sentais assez mal. Le contre-coup était autant, sinon plus, désagréable que la crise en elle-même. Lorsque j'étais pris de tremblement, je n'arrivais pas vraiment à penser à quoi que ce soit. Le symptôme physique était trop accaparant pour ça.

Une fois que c'était fini, j'avais tout loisir de voir les ravages que cela avait fait sur moi ou sur les autres. Par exemple, cette fois-ci j'avais serré Miya avec un peu trop de force. Elle disait que ça ne faisait pas mal, que tout allait bien vu que c'était fini. Je sentais bien sa main contre ma joue pour ensuite aller dans mes cheveux.

Bien sûr, elle savait comment s'y prendre avec moi. Elle avait toujours une attitude rassurante. Elle continuait de sourire alors qu'elle aurait pu m'en vouloir. Je la regarde, encore un peu effrayé par ce qui venait de se passer.

- Dis-moi que tu m'aimes Miya. J'ai besoin de l'entendre à nouveau.

Je sens les larmes me monter aux yeux, sans que je puisse pouvoir me l'expliquer. J'étais comme un yoyo, passant d'une émotion à une autre sans prévenir. Elle était bien l'une des seules personnes pouvant tolérer ce mal être qui me caractérisait tant en ce moment.

Je vais alors chercher sa main pour entremêler nos doigts. Je ne risquerais pas de trop lui broyer les os de cette manière.

Je soupire, mais très attendrie par son comportement presque enfantin et mignon. Il avait vraiment mal vécu le fait qu'il m'avait serré trop fort, il avait eu peur que je lui en veuille. J'en étais incapable et je savais qu'au fond de lui, il le savait... Il était mal et je voyais bien que ses sentiments jouaient au yoyo avec lui, à un moment très calme, le moment d'après appeuré en larmes, et pouvant passer colérique également...

J'avais pris l'habitude, et c'est fou que tout passe mieux quand on aime. Je voulais qu'il s'en sorte et pour cela, tout était bon à utiliser. Je l'aimais beaucoup, et pour qu'il me pose cette question, c'est qu'il était très mal en point... Je prends son visage dans mes mains et je l'approche très près de mon visage, asez pour que ses yeux ne puissent pas perdre les miens, et qu'il puisse sentir mon souffle sur ses lèvres.

-Evidemment que je t'aime... Tu es l'amour de ma vie... Tu as changé ma vision des choses, tu as changé ma vie, et contrairement à ce que tu pourrais penser, c'est en bien... Tu m'as aidé à ta façon, tu as chassé la solitude de ma vie...; Oui... Je t'aime Ryan O'Neil....

Dis comme ça, il ne pouvait que me croire, je l'ai doucement lâché, et j'ai souri tendrement, et je lui fait trouver mes doigts pour les enlaçer avec les siens... Mes yeux disaient, "tout va bien"...

Je commençais tout de même à bien connaître Miya. Elle ne prenait pas mal le fait que je l'aie serré fort... Elle avait l'air de très bien comprendre dans quel état ça m'avait mis. Lorsque je lui demande de me dire qu'elle m'aime, elle me fait la plus belle déclaration qui soit. Je me trouvais à tout au plus deux ou trois centimètres de son visage. On aurait dit que je regardais un gros plan sur un écran géant. Ses magnifiques yeux me regardaient tendrement. Chacun de ses mots se transformait en une caresse sous la forme du souffle qui venait me chatouiller les lèvres. J'étais entièrement sous son charme.

D'ordinaire, elle savait trouver les bons mots pour me parler, mais là elle battait des records. J'étais vraiment ému par ce qu'elle disait. Depuis que je faisais partie de sa vie, elle ne se sentait plus seule. C'était une très bel accomplissement dont je pouvais être fier.

On peut dire que les ténèbres qui étaient en moi étaient en train de s'estomper peu à peu ce soir... Quand je voyais ses yeux me dire que tout allait bien et que tout irait bien, je ne pouvais pas faire autrement que de me sentir rassuré.

- Merci Miya, ma chérie... La seule femme de ma vie.

Je manquais peut-être de mots en ce moment, mais j'étais capable de lui démontrer que j'allais mieux. Bien que je n'étais plus captif de ses mains, je m'approche à nouveau de son visage et lui prend ses lèvres tendrement. Je n'arriverais probablement pas à recréer la magie qui avait animé le début de notre soirée, mais je tenais à la rassurer sur mon état.

- Je vais mieux maintenant, grâce à toi. Par contre, je suis un peu crevé. Je sais qu'il est tôt, mais comme le réveil arrivera rapidement, je te suggère qu'on se mette au lit tout de suite.

J'avais toujours envie de tendresse et de la sentir contre moi, chose qu'on pourrait très bien faire une fois que nous serions allongés plutôt que de rester assis sur le plancher de son appartement. Je me lève donc lentement avant de lui tendre la main pour l'aider à faire de même. Elle se retrouve alors dans mes bras et je la serre contre moi comme si elle était la personne la plus précieuse au monde.

-Ne me remercies pas mon ange, je n'ai juste fait que le nécessaire pour t'aider... Je n'aime que toi... ne l'oublies pas! Et jamais je te laisserai.. Toi et moi, c'est à jamais!

Précédemment il voulait que je lui dise que je l'aimais à nouveau, avec une telle déclaration, il ne pouvait plus en douter... Mon but était atteint, l'apaiser pour ce soir, et lui rendre un léger sourire sur son doux visage. Je souris tendrement à mon tour, et je caresse sa joue et je dépose un baiser dans son cou. Il me reprit mes lèvres et après je lui ai repris son cou...

Je souris, il est crevé le chou, après tout c'était normal après ce qu'il venait de vivre... Je fis un oui de la tête et j'ai légèrement eu les joues cramoisies.

-Tu sais... On peut se lever quand on veut demain... Je voulais juste te proposer une sortie inédite... Mais c'est vrai que la journée a été dure...

Je me relève avec son aide et il me reprend dans ses bras et me garde contre lui comme si j'étais ce qu'il avait de plus précieux au monde... j'en fais de même et nous marchons ensembles vers la chambre.

Je ferme les volets et les rideaux, j'allume la veilleuse, car depuis quelques temps il avait horreur du noir, déjà il ne l'aimait pas au début, mais cela s'est aggravé. Je lui souris quand je me redresse après son allumage et je le regarde... Tendrement avec des étoiles dans les yeux...

Sujet: Re: Because of you the darkness fade [PV Miya] Jeu 4 Sep 2014 - 5:08

Quand Miya avait affirmé que la journée avait été dure, je me demandais si elle faisait référence à la sienne ou à la mienne. Ces temps-ci, je trouvais qu'elle passait beaucoup de temps à bosser. C'est vrai qu'une profiler de son talent peut difficilement raccrocher le boulot. Pour ma part, tout ce qui était éprouvant dans mes journées découlait directement de mon problème de stress post-traumatique, de mon passé et de mes manies. Une journée banale et normale, ça n'existait plus depuis tellement longtemps que j'en avais oublié ce que ça faisait au niveau des sensations... Toujours est-il que je ne laisse rien paraître de mon questionnement alors que nous nous dirigeons vers sa chambre.

Je me laisse tomber sur le lit sans prendre la peine d'enlever mes vêtements. Je fixe mon regard sur Miya. Je la laisse s'occuper de préparer les lieux. Elle avait rapidement appris que je ne tolérais pas de dormir dans le noir absolu. Il fallait donc laisser une veilleuse au cas où je me réveillerais pendant la nuit. Il était presque certain que cela arriverait d'ailleurs. Il suffisait d'un mauvais rêve pour que je me réveille en sursaut et que je ne sache plus dormir.

Quand elle se redresse finalement, ses yeux sont pleins d'éclats. Je lui souris tout en me demandant si c'était bien moi qui lui faisais tant d'effet. Elle se disait toujours extrêmement chanceuse de m'avoir dans sa vie, alors qu'en réalité je ne pensais même pas mériter d'être en couple avec elle. Notre histoire, c'était tout sauf probable.

- Viens t'allonger... On verra si on suit ta première idée pour demain à notre réveil.

J'attends patiemment qu'elle vienne s'installer sur le lit pour l'attirer contre moi. Son idée de sortie me trottait toujours dans la tête. C'était à la fois tentant et angoissant. Je préférais remettre à plus tard la décision ultime quant à ce qu'on ferait pendant sa journée de congé.

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Because of you the darkness fade [PV Miya]

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