Les balles filaient à la vitesse de la lumière pour terminer leur course plantées dans la cible. Les six projectiles s’étaient logés dans l’abdomen de sa cible. Les yeux argentés de la jeune femme observèrent ses résultats, avant de se poser sur sa montre. Un juron lui échappa, très peu élégant pour une femme aussi douce mais c’était à présent, le cadet de ses soucis. Elle était en retard. De déjà dix bonnes minutes, et le temps pour elle de rejoindre la salle de conférence, elle le sera d’un bon quart d’heure. Voire même vingt minutes puisque l’ascenseur était vraiment sans doute l’un des plus longs qu’il puisse exister sur cette planète, et prendre l’escalier… Eh bien, c’était tout aussi long ! Toujours est-il, qu’elle remplaça son chargeur à une vitesse folle, ôta son casque tout aussi rapidement et quitta les lieux en courant presque. Intérieurement, elle se traitait d’idiote ; pour une fois que des profilers venaient ici, au Bureau Fédéral d’Investigation, il fallait qu’elle soit en retard. Non, vraiment, sur ce coup-là, elle avait tout, sauf assuré. Et dire qu’elle rêvait d’exercer cette profession, au Behavioral Analysis Unit ! Comment faire mauvaise impression avant même d’avoir put mettre les pieds dans les locaux de vos ambitions… La jeune femme à la chevelure dorée appuyait sur le bouton d’appel de l’ascenseur et le priait silencieusement d’arriver dans la minute qui suivait. Mais il fallait croire que ce n’était pas dans ses intentions et l’agent spécial finit par rouler les yeux, pousser un profond soupire et emprunter les escaliers. Elle qui avait bloqué cette journée pour pouvoir s’entraîner et aller au séminaire ne s’était pas douter un seul instant qu’elle allait s’entraîner pour assister à ce séminaire !

Après avoir gravit les deux étages qui séparaient la salle de tirs de la salle de conférence, Natasha sortit de la cage d’escalier, le souffle court ; plus jamais elle ne courrait dans les escaliers avec des talons ! C’était finit ! Devant la salle d’où s’élevaient quelques voix, Natasha hésita finalement. Être en retard, ce n’était vraiment pas un bon commencement et elle risquait surtout de perturber les deux profilers qui s’étaient déplacés… D’un autre côté, ce n’était pas tous les jours qu’ils faisaient justement le déplacement, étant bien souvent occupés… Elle inspira un bon coup, réajusta son chemisier et pénétra le plus discrètement possible dans la salle. Ses yeux parcoururent l’assistance, elle reconnut certains de ses collègues. Mais plus encore, elle reconnut les deux profilers qui se tenaient debout, présentant leur métier en quelques mots, répondant aux questions. Silencieusement – enfin, presque ; ses talons percutant le sol créaient une vague de résonance – elle rejoint un siège vide et s’assit, les yeux rivés sur Emily Prentiss et Derek Morgan. La première, elle l’avait connut quand elle était journaliste, et leurs chemins s’étaient de nouveau croisés lorsque sa collègue et elle leur avaient demandé de l’aide. Et Derek Morgan, elle l’avait justement rencontré lors de cette enquête, mais il lui avait fallut une seconde pour lui donner un surnom. Lui s’était venger à juste titre en lui rappelant sa petite taille. Un fin sourire effleura ses lèvres à ce souvenir et elle suivit avec grande attention le reste de la conférence. Lorsque celle-ci sera terminée, elle irait voir les deux profilers afin de leur poser des questions – et en s’excusant pour son retard. Une chance pour elle que ce soit deux profilers qu’elle « connaissait ».

Ignorant les multiples paires d’yeux qui s’étaient posés sur elle, certains pour la foudroyer d’arriver en retard et faire tout ce bruit, d’autres par simple curiosité, la jeune femme blonde s’était dégotée une place libre et s’était lentement assise, buvant littéralement les paroles des deux profilers. Ils se donnaient la parole mutuellement, et aucun agent n’osait les couper, bien souvent trop absorbés par leurs explications. Puis, vint l’heure des questions. Plusieurs fusèrent, et Natasha restait attentive aux réponses données ; étant arrivée en retard, elle n’osait pas poser elle aussi, une question, de peur d’avoir raté la réponse pendant qu’elle finissait ses tirs. Quelques uns des collègues de Natasha eurent même le culot de demander si le métier de profiler était mieux payé que celui d’agent fédéral ! Il se pensait sans doute intéressant. Au fond, à chaque séminaire auquel Natasha assistait, elle avait la très désagréable impression de retourner au secondaire ; vous savez, l’époque où il y a, d’une part, les élèves sérieux concentrés sur leurs études et qui tentent de faire en sorte que leur vie ait un sens, le groupe de fille qui sont plus préoccupées par leur maquillage que leur vie future, et enfin, ceux qui se pensent drôle et croient avoir déjà leur diplôme en poche grâce à l’argent de papa-maman. Il y avait une époque où Natasha pensait faire partie de ce dernier groupe ; son père étant architecte, il avait beaucoup de sous, et sa mère, il fallait l’avouer, gagnait aussi beaucoup pour une infirmière. La vie de la jeune femme avait toujours été aisée, ce qu’elle voulait, elle l’obtenait, son père le lui offrant toujours. Et puis, au départ de celui-ci et à la mort de sa mère, elle avait hérité de tout. Pas Alexander, bien qu’il ait, bien entendu, reçu aussi une bonne partie de l’argent car déjà majeur à ce moment-là, mais le principal revenait à Natasha. Leurs deux parents la pensaient plus mature et plus apte à gérer toute cette fortune. Grâce à tout cela, elle aurait aisément put se rendre dans les meilleures universités sans avoir besoin d’aller dans le journalisme. Mais non. Elle avait gardé cet argent, l’avait placé dans un compte et l’utilisait pour entretenir l’immense maison Williams à Brooklyn. En réalité, elle la louait, l’été. Elle avait voulut s’en débarrasser, mais Alexander avait mit son veto, et Natasha n’avait pas insisté ; au fond, malgré tous les malheurs qui étaient survenus dans cette maison, elle y était trop attachée. Et elle la louait. Après tout, le quartier de Brooklyn où elle vivait était plutôt sympa, et comme il y avait quelques beaux monuments à visiter, autant en profiter. Néanmoins, elle précisait bien que ce n’était que pour l’été – vu qu’elle se rendait là-bas à chaque fois qu’elle devait aller voir son aîné. Généralement, ça marchait bien.

La jeune femme blonde fut tirée de ses pensées par le bruit des chaises qui glissent sur le sol et le brouhaha des agents fédéraux qui discutent de la conférence qui venait de passer. Retenant un nouveau juron, elle se leva et tenta de retrouver les deux profilers. Sa petite taille et sa silhouette fine aidant, elle parvint à glisser entre tous les agents qui se bousculaient presque tandis que Natasha jouait des pieds et des coudes pour se frayer un chemin. Elle finit par retrouver les deux personnes voulues et parvenue à leur hauteur elle se mordit la lèvre inférieure ; elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était venue les rejoindre… Elle allait sans doute les ennuyer et les retenir alors qu’ils devaient sans doute désirer rentrer chez eux, ou retrouver leur équipe sur une enquête importante. Néanmoins, après avoir torturé une de ses boucles blondes, elle prit la parole et arrêta de jouer avec sa mèche.

Agent Prentiss, agent Morgan… Je suis désolée de vous ennuyer avec ça, mais… Comme vous avez put le constater, je suis arrivée en retard… Oh, ça ne m’arrive quasiment jamais, j’étais dans la salle de tirs et je n’ai pas vu le temps passer et l’ascenseur mettant du temps avant d’arriver, j’ai du prendre les escaliers de secours et… Je…

Elle se tut d’un seul coup, s’apercevant qu’elle devait pour plus ridicule qu’elle ne l’était en réalité. Elle avait pourtant pensé que le fait d’avoir travaillé avec eux l’aiderait à pouvoir les aborder et leur parler de son envie de rejoindre le Behavioral Analysis Unit, mais, de toute évidence, c’était loin d’être le cas. Elle se demandait même comment elle avait put plaisanter avec l’agent Morgan durant l’enquête ! Peut-être qu’elle avait bu, avant… Après tout, comme elle ne tenait pas l’alcool, il lui était très facile de divaguer à peine avait-elle avalé un verre. Mais si ça avait été le cas, il lui semblait peu probable qu’elle eut été en moyen de résoudre l’enquête. Elle reprit une grande inspiration et reprit le cours de ses paroles, un peu plus calmement ;

Ce que je voulais vous demander, c’est si ça dérangerai de faire un rapide topo de ce que vous avez put dire durant mon absence… Mais bien sûr, si vous ne voulez pas, je comprendrai ! ajouta-t-elle expressément.

Une main plongée dans sa tignasse blonde à la recherche d’une mèche qu’elle pourrait torturer, Natasha ne retint pas un léger soupire de soulagement suite à la réponse des deux profilers. Soupire qui passe plutôt inaperçu à travers le brouhaha qui régnait dans la pièce. Ses doigts s’arrachèrent de ses boucles et elle retrouva son sourire si connu et qui faisait d’elle une personne sociable. Elle acquiesça suite à la proposition de l’agent Morgan, et réfléchit à un lieu où ils pourraient tranquilles pour parler. Il y avait son bureau, mais elle n’avait pas très envie de voir l’énorme montagne de dossiers qu’elle allait devoir affronter dans les jours qui allaient suivre. Il y avait, sinon, la cafétéria, mais l’appel de sa boisson préférée serait tel qu’elle ne saurait s’empêcher de vider la cafetière. C’est alors qu’une idée de génie la traversa ; le parcours. C’était un lieu plutôt calme, en général. Certes, il y avait toujours les instructeurs qui criaient à la moindre occasion afin de motiver les jeunes recrues, mais Natasha aimait cet endroit. En réalité, elle adorait s’entraîner. Il n’était pas rare qu’elle arrive très tôt au bureau, bien avant tout le monde, pour pouvoir s’entraîner sans relâche, juste courir et laisser ses idées vagabonder. Acharnée ? Pas vraiment. Perfectionniste ? Peut-être bien, oui. Mais c’était Natasha. Elle aimait vérifier ses capacités sur le terrain, et l’exercice l’aidait à réfléchir. Et puis, ça passait le temps.

Bien sûr, on a qu’à marcher un peu sur le parcours d’entraînement. A cette heure-ci, il doit être désert.

Pour ne pas changer à ses habitudes, elle leur offrit un sourire rayonnant avant de les inviter à la suivre. Sa petite taille aidant une nouvelle fois, elle parvint aisément à se glisser parmi les nombreux collègues présents. Elle se faufilait entre les silhouettes, jouait parfois du coude pour laisser un passage derrière elle afin que les deux profilers puissent, eux aussi, se frayer un chemin parmi les personnes. Ce ne fut qu'une fois de l'autre côté de la porte que la jeune agent s'aperçut qu'elle avait coupé sa respiration durant leur « parcours ». Même si elle était quelqu’un de très sociable, Natasha gérait mal la foule ; ce n’était pas une phobie, mais un grand stress l’envahissait lors de pareilles situations et si elle pouvait les éviter, alors elle le faisait. Etrange, certes. Mais humain ; combien d’hommes et de femmes étaient des paradoxes ? Prenons un exemple ; certaines personnes disent ne pas aimer les œufs, et, paradoxalement, ils dévorent des gâteaux… Or, les gâteaux sont généralement confectionnés avec des œufs.

Natasha quitta ses pensées et invita, une nouvelle fois, les agents Morgan et Prentiss à la suivre. Devant l’ascenseur, elle attrapa une de ses longues boucles dorée qu’elle enroula autour de son indexe avant de glisser sa mèche derrière son oreille. Ca y est. Elle cédait à la nervosité, comme toujours. Encore un trait de caractère qu’elle ne saurait expliquer. Un rien suffisait à la rendre nerveuse ou à la faire paniquer. Et elle était la première à en être lassée. Retenant un soupire exaspéré, elle se tourna vers ses deux futurs collègues. Du moins, elle l’espérait.

Vous ne venez pas souvent… Je veux dire, faire un topo sur le profilage. Pourtant, chaque année les demandes deviennent de plus en plus nombreuses. Il y aurait eu plus de deux cent candidatures cette année de plus que l’an dernier. Bien sûr, je sais que vous devez être débordés, mais je pense que les salles seraient moins remplies, et donc moins bruyantes, s’il y avait des conférences plus régulièrement.

Ses dents allèrent chercher sa lèvre inférieure qu’elles mordirent ; sa phrase sonnait plus comme une accusation alors qu’elle ne voulait en aucun cas leur faire un reproche. Au contraire, elle savait bien qu’ils n’y étaient pour rien.

Tous trois côte à côte dans les couloirs, Natasha passait davantage pour un guide touristique que pour une jeune femme qui s'informait sur le métier des ses ambitions. En effet, tout en avançant, elle en profitait pour parfois rapidement présenter les lieux aux deux profilers - histoire de dire de ne pas uniquement les harceler de questions. Ils parvinrent au niveau de la cafétéria où Natasha ne put résister à l'envie de se préparer une délicieuse tasse de café bien chaud. S'excusant auprès des profilers, elle bifurqua vers la cafetière.

Vous voulez du café ? Il n'est pas très bon, mais ça peut parfois faire du bien. Je pense que vous avez dut faire de la route, vous devez être un peu fatigués, proposa la jeune femme avec un sourire. Et puis, nous avons encore le temps pour aller sur le parcours...

Elle voulait se convaincre elle-même qu'une petite tasse de sa boisson préférée de plus ne pouvait lui faire aucun mal, plus que convaincre les profilers. Argumentation totalement inutile, puisque les agents Morgan et Prentiss avaient sans doute dut remarquer son addiction pour le breuvage, et, avec leur métier, devaient être des habitués de la caféïne, eux aussi. Elle se servit une tasse, servit aussi les profilers, et, après avoir avalé une gorgée de café, elle écouta la réponse de l'agent Prentiss.

Oui, c'est sûr... C'est vrai qu'il n'y a qu'un seul Département des Sciences du Comportement dans tout le pays. C'est d'ailleurs dommage, je connais beaucoup de personne qui travaillent dans des Etats plus à l'Ouest qui aimeraient intégré le Département, mais venir à Quantico pour ne pas être certain d'être pris ne les tente pas vraiment... Et ce, même si leur motivation est très grande...

Sa motivation, Natasha l'avait depuis l'adolescence. Mais, même depuis tout ce temps, si elle n'habitait pas Washington DC, elle n'était pas certaine d'avoir eu le courage de faire tant de kilomètres. Sauf si elle était plus que certaine d'avoir la place. Déjà que là, elle n'osait à peine passer son concours tant elle avait peur de le rater... Pourtant, elle se savait intelligente, du moins, pas plus bête que la normale. Mais elle se connaissait assez pour savoir que dès qu'elle commençait à stresser un peu trop, elle devenait alors incapable de réfléchir correctement. Pour l'instant, ça ne lui avait pas vraiment fait défaut, mais il y avait un début à tout...

Surtout que s'ils viennent, ce serait pour passer le concours de profilage... Vu qu'il n'est possible de le passer qu'à Quantico. Je les comprendrai ; faire tout ce chemin pour rien si on ne réussit pas...

Elle finit d'une traite son restant de café, prête à continuer cette conversation à l'extérieur, dans le temps automnal. L'automne était une saison que la jeune femme blonde affectionnait tout particulièrement, depuis qu'elle était petite ; quand elle avait quatre ou cinq ans, arrivée au mois d'octobre, elle aimait aller s'allonger sur la pelouse verte et mouillée par la rosée du matin, pour regarder les feuilles tomber tout autour d'elle. Puis, une fois les arbres dévêtu de leur feuillage, elle suppliait son père de faire des photographies des feuilles rouges, oranges et jaunes qui créaient un doux manteau sur le sol. Aujourd'hui encore, il lui arrivait d'avoir cette petite manie.

Pourriez-vous me parler de l'examen, justement... ? Je vais, si tout se passe bien, le passer d'ici deux ou trois mois, pour avoir l'autorisation d'enfin effectué un stage au Behavioral Analysis Unit, et même quand j'essaie de me renseigner, je ne trouve rien de bien concret sur ce qu'il est réellement... Je veux dire... J'ai déjà fait quelques profils psychologiques, j'ai déjà ma spécialisation, j'ai réussi les examens d'entrée au FBI, mais je ne sais de quoi va être fait le concours de profilage et je vous avouerai que j'appréhende un peu. J'ai peur de ne pas m'être assez préparée, ou de ne pas avoir révisé les bons cours, et tout ça..., leur demanda Natasha tout en les guidant vers l'extérieur.

L’ascenseur n'était guère loin de la cafétéria, et la jeune femme blonde appuya sur le bouton pour l'appeler. La machine allait encore mettre son temps avant de venir à leur étage, ils auraient le temps de bavarder. En réalité, Natasha se demandait même si toutes ses questions n'auraient pas trouvé de réponses d'ici le temps que l'ascenseur les fasse parvenir au parcours. Un tas d'interrogations se succédaient dans son esprit, toutes dans le désordre, semant la pagaille dans son pauvre cerveau qui fonctionnait à une vitesse maximale. Elle tâchait de faire les trie pour ne pas avoir à sembler trop précipitée et trop désorganisée aux yeux des deux profilers.

Je peux vous poser une question... ? Un peu moins professionnelle, je veux dire..., se reprit-elle.

Derek continuait à marcher aux cotés d'Emily et de l'agent Williams.Natasha présentait les lieux qu'ils n'avaient pas pu voir lors de leur venue pour une enquête il y a quelques mois.Comme tous les locaux du FBI,ce batiment était immense et il est facile de s'y perdre si on ne connait pas les lieux.Heureusement qu'il y a quand meme quelques indications.L'agent Williams voulut aller se faire un café avant d'aller sur le parcours et en proposa un aux deux profiler.Derek regarda Prentiss et après avoir accepter la proposition il s'avança à son tour vers la cafetière suivit d'Emily et prit la tasse que Natasha venait de servir.Il la remercia.

Je comprends toutes ces personnes,moi meme j'ai eu ce sentiment quand je devais passer les tests.J'ai voyagé de Chicago jusque Quantico pour les passer et je ne me voyais pas retourner chez moi sans avoir réussi les tests,mais ma motivation était trop grande pour que je ne tente pas ma chance.

Derek avait eu la chance de réussir ces tests et d'être maintenant profiler mais bon nombre de participants devaient rentrer chez eux car leur tests n'étaient pas concluants.Certains n'avaient meme pas pu passer l'examen car ils n'avaient pas assez d'expérience.Pour Derek,c'était grâce à son intégration dans la police qu'il avait pu le passer,grâce à son expérience.

En effet,certains viennent de très loin pour passer l'examen mais heureusement,il y en a quelques uns qui obtiennent leur examen

Derek bu sa premiere gorgée de café.Il avait repensé au moment où il avait reçu ses résultats et il en avait oublier qu'il avait une tasse de café dans les mains.Voyant que les deux femmes avaient presque fini le leur,il s'activa à boire son café et posa sa tasse une fois terminé.

Bien sûr.Le jour de l'examen,vous allez d'abord avoir des tests écrits.Ce sera tout ce qui est QCM,des questions de culture générale pour pouvoir évaluer votre QI.Ensuite,si ces tests paraissent concluants,vous allez avoir une seconde batterie de tests et cette fois ce sera oral puisque vous serez face à des agents du FBI et vous devrez démontré vos compétences et votre motivation.Si vos tests sont à nouveau concluants,ce sera cette fois un test physique,et enfin vous allez devoir passer un test au détecteur de mensonge.Et enfin vous saurez si vous êtes admis à Quantico ou non.

Il fallait beaucoup de travail pour y arriver,mais si la motivation est présente,cela ne posait aucun problème.

Je suis sur que vous allez réussir ces tests

Ils s'avancèrent tous vers l'ascenseur et attendaient que les portes s'ouvrent.

Ou,on vous écoute dit-il en souriant

Elle s’en voulait. Elle n’avait pas sut résister à la tentation d’un café, et elle profitait de la présence des profilers pour le boire, ce qui allait sans doute les mettre en retard. Se cachant le visage avec la tasse, la jeune femme blonde se mordit la lèvre. « Natasha Williams, tu es vraiment une idiote » s’insulta-t-elle en silence. Elle espérait à présent, que les deux personnes à qui elle volait un précieux temps n’étaient pas pressées de retourner à Quantico ; maintenant qu’elle était lancée, la jeune femme blonde risquait fort de profiter de leur compagnie pendant très longtemps. Après tout, elle avait encore quelques dizaines de questions à leur poser, et qui attendait une réponse dès que possible. Ce fut, d’ailleurs, celle de l’agent Morgan qui la tira de ses pensées ; il lui expliqua qu’il venait de Chicago, et qu’il faisait donc parti des personnes dont elle avait parlé, quelques secondes auparavant. A la différence près que l’homme avait eu la chance de réussir ses examens, et de ne pas avoir passé les examens pour rien. Ce n’était, malheureusement, pas donné à tout le monde.

Oui, je vous comprends. Il est vrai que quand on est vraiment motivé, on ne sait pas ce qui est le pire ; avoir fait le déplacement et rater les examens, ou regretter de ne pas avoir essayé… Vous venez de Chicago ? releva la jeune femme, comme si cet élément était d’une importance vitale. Et vous, avez-vous dû parcourir la quasi-totalité des Etats-Unis pour les examens, ou vous habitiez plus près ? demanda-t-elle en se tournant vers l’agent Prentiss.

Elle avala une autre gorgée de sa boisson préférée, retenant une grimace ; le principal inconvénient, avec le café des postes de police ou du Bureau Fédéral, c’est qu’il était aussi buvable que du jus de chaussette, et qu’il avait l’étonnante capacité à se refroidir à la vitesse de la lumière. Cela faisait parti des Grands Mystères du monde que Natasha espérait, un jour, pouvoir élucider. Elle acquiesça la dernière réplique de Morgan pour confirmer ses dires ; il y avait toujours plus de candidats pour passer ces examens chaque année, et, comme chaque année, tout juste deux cent candidatures étaient acceptées sur les mille initiales. Mais les meilleurs étaient acceptés, c’était la loi du plus fort. Comme de partout.

Oui, c’est vrai. Et puis, les plus motivés s’essaient plusieurs années consécutives pour avoir cet examen. Certains continuent même une fois passés les trente-sept ans maximum requis…

Cette information lui tira un sourire, sans qu’elle ne sache pourquoi. Peut-être qu’imaginer un homme âgé de plus de cinquante ans, hurlant pour avoir l’autorisation de passer les examens de profilage l’amusait. Ou peut-être était-ce parce qu’elle avait l’impression d’en connaître, parmi ses nombreux collègues, et qu’elle se riait souvent d’eux. Elle finit de boire son breuvage, et, tandis que les profilers faisaient de même, elle en profita pour leur demander s’ils pouvaient lui expliquer en quoi consistait la batterie de test qu’elle allait subir – si toutefois, elle avait le courage de s’y rendre – d’ici quelques mois afin d’avoir, à son tour, la chance d’être profiler. Ou, du moins, de pouvoir effectuer un stage au Behavioral Analysis Unit qui serait déterminant pour elle. L’agent Morgan lui répondit ; test de Quotient Intellectuel. Elle n’aimait pas ça. Non pas qu’elle avait peur des résultats, bien au contraire, juste qu’elle avait déjà dut en faire un pour entrer au FBI, et qu’elle n’appréciait pas trop qu’on l’oblige à savoir son QI. Davantage parce que tout le monde, autour d’elle, semblait étonnamment surpris par ses résultats ; à croire que parce qu’elle était blonde, elle ne pouvait être dotée d’une QI supérieur à cent cinquante points. C’était… Frustrant, vexant, et honteusement discriminatoire pour les blondes ! Mais c’était aussi très révélateur de la psychologie du monde d’aujourd’hui. Et Natasha n’en était pas fière, de cette psychologie, et surtout, de ces interminables préjugés. Après le test de QI, il y avait un oral ; la jeune femme se mordit de nouveau la lèvre. Sa façon de s’exprimer pouvait être extrêmement clair, ou très brouillonne. Mais, d’une façon générale, elle était tout simplement incapable de s’exprimer clairement lorsqu’elle devait expliquer quelque chose. Les examens s’avéraient encore plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé. Venait ensuite les tests physiques. Enfin un domaine où elle était quasiment certaine de réussir ! Parce que oui, si son QI élevé pouvait surprendre à cause de la couleur de ses cheveux, sa force physique était tout aussi surprenante à cause de sa carrure plutôt frêle, menue, petite… Elle l’avouait elle-même, elle n’avait certainement pas l’air d’être habilité à mettre un adversaire KO. Et pourtant, c’était le cas.

Merci, de m’avoir éclairé, agent Morgan. Je ne vous cacherai pas que j’appréhende vraiment beaucoup de les passer… Mais, merci de m’encourager, j’essaierai de vous faire honneur, alors.

Elle agrémenta sa réplique d’un sourire, et elle attrapa une de ses longues mèches de cheveux qu’elle tortura quelques minutes avant de la glisser derrière son oreille machinalement. Il était surprenant le nombre de manies qu’elle pouvait avoir et qui concernait ses cheveux. Elle finit par prendre son courage à deux mains, et leur demander si elle pouvait leur poser une question qui lui trottait dans la tête depuis un petit moment déjà. L’agent Morgan répondit par l’affirmative, mais cette réponse fut loin de l’encourager. La jeune femme blonde attendit donc que l’ascenseur n’arrive à destination, pour y pénétrer, les profilers à sa suite. Se retournant, l’agent de terrain appuya sur le bouton, et l’ascenseur se mit en route. Elle attendit encore quelques minutes, nerveuse, comme toujours.

Qu’est-ce qui vous a poussé à exercé le métier de profiler, plus qu’un autre ? J’entends par là que le métier d’agent fédéral est très ressemblant, ou même d’agent de police… Alors… Pourquoi le profilage ?

Elle aimait connaître le pourquoi du comment. C’était comme si elle avait besoin de vérifier que les motivations des uns étaient plus ou moins identiques à celles des autres. C’était, en général, le cas. Soit ils avaient été victimes dans leur enfance, soit ils en avaient connu, soit un de leur parent était un profiler…

C’était un métier fascinant. C’était ce que se disait la jeune femme blonde tandis qu’elle conversait avec les profilers ; vraiment, elle trouvait ce métier intéressant. Elle qui avait toujours fait preuve d’une curiosité sans faille s’était souvent demandé ce qui pouvait pousser des gens au meurtre. Et plus elle avait grandit, plus elle s’était demandé comment une personne saine d’esprit pouvait atteindre un tel degré de perversité et de sadisme. Elle avait cherché des réponses en navigant sur internet, puis en achetant des livres de psychologie ou sur le sujet, mais aucune réponse ne lui avait parut satisfaisante. Et puis il y avait eu son viol. Cette noire période de sa vie sur laquelle elle essayait de passer sans y parvenir.

Elle se frotta le poignet avec sa main, avant d’aller plonger celle-ci dans sa chevelure blonde. Marcher ainsi, en compagnie de profilers avec qui elle avait travaillé, fait équipe, leur poser des questions portées sur leur passion commune, mais aussi sur eux, la blondinette avait l’impression de les connaître depuis plusieurs années. Ce était en parti vrai, puisqu’elle avait rencontré l’agent Prentiss alors qu’elle n’était qu’une journaliste ; mais leur échange n’avait pas duré plus de quelques minutes, et elle n’était pas certaine que la jeune femme de l’époque ne l’ait réellement appréciée.

Saint Louis ? Effectivement, ce n’est pas la porte à côté ! s’exclama la jeune femme suite à la réponse de la jeune femme brune. C’est vrai, être recalé une première fois est déjà assez décevant en soi, mais alors une seconde… Surtout lorsque l’on doit traverser tout le pays… Je préfère ne pas y penser.

Elle avait de la chance ; elle vivait à Washington depuis plusieurs années maintenant, et n’avait jamais eu de grosses difficultés à s’installer dans une autre ville. Au contraire, elle aimait partir à l’aventure, découvrir de nouvelles villes, avec parfois de nouvelles coutumes et de nouvelles fêtes… Malheureusement, elle n’avait jamais pris ce loisir. Son travail était trop prenant, et quand bien même elle en aurait le temps, elle n’aurait jamais eu le courage d’effectuer un tour du monde. Pas toute seule. Ses doigts se resserrèrent autour de sa tasse vide ; une nouvelle question lui brûla les lèvres.

Vous avez beaucoup voyagé ? A travers le pays, ou même dans le monde ?

Son regard se posait successivement sur ses deux interlocuteurs ; elle s’éloignait de leur sujet principal et entrait dans le domaine privé. Ses dents vint écraser sa lèvre inférieure ; elle espérait qu’aucun des deux agents ne se vexent et ne la trouvent trop curieuse. En réalité, elle s’adressait plus particulièrement à l’agent Morgan, puisqu’elle savait – ou plutôt, se doutait – que ce fut le cas pour l’agent Prentiss puisqu’elle était la fille d’une grande ambassadrice et que, pour ainsi dire, les voyages et les déménagements, elle devait beaucoup les connaître. Quelques jours plus tôt, Natasha avait lut qu’une étude montrait que plus de quatre-vingt sept pourcent des populations vivaient vers leur lieu de naissance ; région, département, ville ou village voisin. Au départ, la blondinette avait été plutôt sceptique, mais elle s’était finalement aperçut que c’était vrai. Elle voulait fuir Brooklyn et les souvenirs qui résidaient dans cette ville hantée tout en restant proche de cette ville qui l’avait accueillie à sa naissance. Elle ne pouvait se défaire de son attachement à Brooklyn, pas plus qu’elle ne le voulait réellement. L’être humain était un être complexe et étrange. Complexe, étrange, mais tout ce qu’il y avait de plus fascinant à étudier. C’était probablement pour son irrémédiable passion pour la complexité du cerveau humain que la jeune femme se trouvait à suivre des cours de psychologie afin de passer profiler.

Oui enfin… Je trouve qu’il est plus aisé de se retrouver sur le terrain, dans le feu de l’action, à plancher sur un profil à établir pour arrêter un criminel en liberté actuellement, plutôt qu’être dans une salle à écrire sur une table, ou devant un correcteur… La mise en situation est très différente et… Je suis beaucoup moins nerveuse devant un psychopathe près à me tuer que devant un jury censé m’évaluer… C’est… Stupide, mais l’être humain est plein de paradoxes alors…

Ses joues, déjà joliment teintées d’un rose léger, prirent une couleur on ne peut plus foncée ; les compliments et elle, ça faisait deux. Peut-être même cinq ou six, à bien y réfléchir. L’agent fédéral avait posé sa tasse, et tous trois s’étaient dirigés vers l’ascenseur pour descendre sur le parcours. Après quelques minutes d’attente, il vint ; la jeune femme entra, laissa les profilers entrer à sa suite, et leur demanda pourquoi. Pourquoi cette orientation. Pourquoi profiler, et pas autre chose. Une question qu’elle posait souvent, et à tout le monde. Emily répondit la première ; Natasha l’admira. Pour elle, le terrain était ce qui faisait tout. Elle n’imaginait pas le boulot d’agent fédéral sans l’adrénaline du terrain qui allait avec. Elle avait connut cela pourtant puisque la première de tout agent fédéral se faisait derrière un bureau. Les novices n’étaient pas immédiatement autorisés à aller sur le terrain ; en réalité, ils ne pouvaient s’y rendre que lorsque leur supérieur le décidait. La blondinette, à ses débuts, avait fait équipe avec un agent de vingt ans son aîné ; il avait des années d’expérience derrière lui et avait longtemps attendu avant de l’emmener sur le terrain avec lui. La jeune femme lui en avait voulu, elle voulait pouvoir courir derrière le coupable, lui mettre les menottes. Elle n’avait vraiment pas apprécié devoir rester derrière un bureau à remplir les dossiers. Et elle qui n’était pas d’une grande patience avait encore moins apprécié devoir attendre pendant que son équipier s’amusait sur le terrain. Et puis il était venu la voir, sans crier garde, et lui avait déclaré qu’elle pouvait l’accompagner. Natasha n’avait jamais sut ce qui l’avait poussé à soudainement changer d’avis. Mais elle se souviendrait toujours de sa première enquête en tant qu’agent de terrain. Elle se souviendrait toujours de cette puissante montée d’adrénaline qui l’avait submergée alors qu’elle sortait son arme pour aller appréhender le suspect.

Dix ans ? Waoh… Je dois avouer que le terrain est vraiment ce que je préfère alors je… Reste béate d’admiration. Vous étiez vraiment déterminée. Je pense que je n’aurai pas tenu deux ans sans le terrain.

Oh ça non, elle n’aurait pas tenu sans aller sur le terrain. Surtout pas depuis qu’elle y avait goûté. Plus jeune, elle était du genre active. Voire même super active selon sa mère et le reste de son entourage proche ; elle avait toujours eu besoin de bouger, de se défouler. Courir pour ne pas crier. Marcher pour ne pas pleurer. Tirer pour ne pas geindre…

L’ascenseur s’arrêta, les portes s’ouvrirent. Poliment, la jeune femme laissa les deux profilers passer devant avant de les rejoindre. Ensemble, ils traversèrent de nouveau un couloir. Elle regarda sa montre. Le parcours. Un lieu qu’elle allait retrouver lorsqu’elle ne pouvait plus rester assise. Ils marchèrent, parvinrent à la porte. La jeune femme adressa un signe de tête à un collègue qu’ils croisèrent. Ils quittèrent le bâtiment. Elle guidait les deux profilers, connaissant le chemin qui menait au parcours par cœur. Elle aurait sans doute put s’y rendre les yeux fermés.

Et le stage ? Je veux dire… On passe des examens pour voir si on peut faire un stage au Département, le stage dure un an et précède d’autres examens pour enfin devenir profiler mais… Que fait-on quand on est stagiaire ? A part observer et esquisser des profils maladroits, je veux dire… Est-ce qu’on va sur le terrain ? Est-ce qu’on dresse un profil et on attend pour voir si l’équipe nous corrige ou doit-on attendre qu’on nous demande notre avis… ?

De nouveau, Natasha attrapa une de ses boucles blondes pour la torturer quelques instants. Elle devait réellement apprendre à modérer sa curiosité et cesser de bombarder les pauvres agents de toutes ses questions. La peur de ne pas être acceptée et de se ridiculiser la rendait nerveuse. Affreusement nerveuse. Toutes ces questions n’étaient que futilité ; beaucoup de stagiaires avaient intégrer le Behavioral Analysis Unit sans savoir ce qui les attendait durant leur stage. Mais elle profitait de la présence des profilers, elle préférait savoir la marche à suivre. Vaut mieux prévenir que guérir dit-on.