Comme à son habitude en cette journée ensoleillée, Nolan se trouvait à l'hôpital, endossant une fois de plus, son identité de chirurgien respectable et honnête envers son devoir. Son métier consistait à sauver des vies et écouter ses patients. Difficile à croire, lorsqu'on connaissait l'homme sous ses traits de tueur en série, aux allures de psychopathe sans aucune once de pitié. Et pourtant ... Ce chemin était bel et bien celui que l'homme avait choisi. En cet après-midi d'ailleurs, Mike Davis était dans le bloc opératoire, s'occupant d'un cas critique. L'opération avait duré trois heures, depuis qu'ils avaient commencés. Ce cas-ci, était non pas une blessure par balle cette-fois, mais une hémorragie interne - causée par des côtes cassées, suite à un accident de voiture. Pour le seconder, trois internes se trouvaient à ses côtés ...

« Bistouri ... Scalpel. Faîtes pression sur la plaie, James ! Le patient continue à perdre beaucoup de sang. Si on continue comme ça, ce pauvre homme va ... »

Notre médecin et chirurgien en chef n'avait pas eu le temps de finir sa phrase, qu'un bruit aigü s'était fait entendre. Ils étaient malheureusement en train de le perdre ...

« Il fébrile ! On charge à trois cent. Poussez vous ! »

Et une charge électrique avait secoué le corps du patient, qui restait toujours inerte. Ce qui ne rassurait pas notre cher médecin Davis, plus que ça ...

« Une charge à deux cent ! On dégage ! »

Malheureusement, cela n'avait toujours produit aucun effet. C'en était fini pour lui. C'était triste à dire, et pourtant ... Notre chirurgien tira ses gants, avant d'en déduire la fin de l'opération dans un souffle désespéré ...

« Il n'y a plus rien à faire. C'est terminé ... »
« Mais ... Et si on ... »
« On remballe, j'ai dis ! Ce n'est pas la peine de continuer ! » Fit-il, en rangeant son matériel et drapant le corps du défunt, avant de reprendre : « Heure du décès de Clive Barnes, 16h50 ... »

Sans demander son reste, la tête baissé, serrant les dents, le chirurgien s'était éclipsé dans la salle annexe pour se laver les mains. Dix secondes plus tard, un interne qui s'était empressé de le rejoindre, s'adressa à lui :

« Mike ! On aurait pu réussir si on avait respecté les doses de morphine, et ... »
« Elles ont servies à le soulager, d'accord ? Une hémorragie interne encours un décès, quoi qu'il arrive, quand le saignement est trop important. Et là, c'en était bien le cas. Le patient a perdu trop de sang pour en survivre. C'était la meilleure chose à faire. Maintenant, circulez Lizzie ! »
« Mais, je ... »
« J'ai dis ouste, mademoiselle Gray ! Allez vous-en ! » Son regard en disait long, et l'interne n'avait pas eu besoin d'attendre deux secondes de plus pour fuir de la salle en question.

Notre chirurgien lui, s'était bien nettoyé les mains et en avait profité pour se passer un coup d'eau froide sur le visage. Calmé, reprenant ses esprits peu à peu, son bipper avait sonné tout juste. Il était demandé dans la chambre 403, pour examiner la petite Ava Parker, mise en examen. Réajustant ses lunettes sur son nez, il avait pris l'ascenseur, en direction du quatrième. Pendant la montée de la cage de verre, il souffla un grand coup, les yeux fermés, avant de sortir un grand sourire aux lèvres.

Enfin arrivé devant la porte grande ouverte, il s'était accoudé les bras croisés contre cette dernière, en fixant la gamine qui était en train de dessiner, devant la fenêtre de la chambre. Là, la gamine s'était retournée et le fixait d'un air interrogateur. L'homme souriait et s'était approché doucement de la petite Ava pour s'accroupir près d'elle :

« Coucou Ava. C'est le docteur Davis. Je ne crois pas que l'on s'est déjà vu. C'est moi qui est censé t'examiner. C'est pour cela que j'ai ammené mon stetoscope. Pour écouter ton petit coeur qui bat. Je vais m'assurer que tu te trouves en parfaite santé. » Fit-il, d'une voix rassurante. Il s'arrêta un instant, pour contempler le dessin de la petite fille.

Un dessin qui lui rappelait étrangement ceux de sa chère et tendre petite fille, Aleksandra. Il resta admiratif devant le coup de crayon de la demoiselle :

« Oh, mais ... C'est toi qui a dessiné ça ? C'est étrange, dis-moi. Pourquoi tu as utilisé autant de rouge, là-dessus ? »

Il était très étonné. Du moins, il était plus ou moins rassuré de ne pas voir de tombe, ni même de chat depecé ... Non. À la place, il s'agissait de personnes blessée, apparemment.

« Qui t'as demandé de faire ça ? C'est triste de se forcer à dessiner des choses pareilles. » Avait-il continué, d'une petite moue. Il avait sorti un stylo pour en allumer une petite lumière, au bout : « Tiens, ne bouges-pas. Je vais t'examiner un peu. Suis la lumière des yeux ... »

De haut, en bas ; puis de gauche, à droite. Deux fois ... Visiblement, elle n'avait pas l'air d'avoir de troubles visuels. Il éteigna son stylo, puis ôta son stetoscope de sa nuque : « Je vais passer ça sous ton t-shirt et écouter ton coeur, tu veux bien. Ce sera peut-être légèrement froid, mais se sera rapide. »

En dix secondes, le médecin qu'il était avait fait un diagnostic rapide de la respiration de l'enfant, qui semblait normale, sans aucune saccade.

« Bien ... Très bien. Tu es une grande fille. Tu veux un petit quelque chose ? Un verre de jus de fruits, d'eau ? On a des petits gâteaux aussi, si tu es intéressée ? » Fit-il, toujours aussi souriant, dans le but de la rassurer.

Mine de rien, la petite Ava lui rappelait Aleksandra lors de cette première rencontre, en pleine nuit : manquant de repère, ayant une grande difficulté à sourire. La petite semblait encore très affectée par cet accident tragique qui avait décimé sa famille.

[HRP : Rassures-toi, prends ton temps pour la suite. Quand je suis pris d'un élan d'inspiration, j'ai souvent tendance à répondre rapidement. C'est normal ]

Lorsque Nolan était arrivé dans la pièce, il sentait la petite fille très préoccupée. Il avait lu son dossier, il savait pourquoi elle se trouvait là. Triste destin pour la petite, et ironie du sort pour le chirurgien. Oui, oui ... Il s'avérait que c'était Nolan qui avait fait le coup. Heureusement pour lui - comme à son habitude - il avait caché ses signes distinctifs, le soir du double meurtre. Allez savoir déjà, son fameux tatouage sur la main gauche, représentant le chiffre trois. Sans compter qu'il n'avait pas fait les choses à moitié, concernant le mode opératoire du meurtre : quelque chose d'inédit, si l'on pouvait dire, étant donné qu'il n'était pas spécialisé dans le domaine des armes à feu. Lui, préférait agir en silence, de façon stratégique, de façon liée à son métier. Perfectionniste, il adorait manier le scalpel et le bistouri, en les retournant comme des armes blanches, sur ses victimes. Sans compter que ces dernières, étaient de véritables sources d'organes pour les dons à l'hôpital. Tout était calculé, tout était prévu à l'avance. Notre homme photographiait, analysait et élaborait tout ce qu'il pouvait mettre en oeuvre, afin d'approcher au mieux, les victimes qu'ils sélectionnait. Lorsqu'il avait pris les Parker pour cible, c'était pour éliminer la menace que constituait Nicholas. En effet, il était bien connu dans le domaine hospitalier, étant lui, neuro-chirurgien. Nolan, était à la base, un chirurgien calé en chirurgie viscérale. À savoir, il s'occupait des opérations délicates concernant les prélèvements et les greffes d'organes, lors de situations critiques.

Du coup, étant un spécialiste dans le métier, notre tueur en série savait que la chirurgie viscérale et la neuro-chirurgie entraient en vive compétition. Nul doute que Nicholas était un type capable de lui faire de l'ombre. Et Dieu seul savait à quel point, Nolan détestait ça. Voilà pourquoi il avait décidé de tuer le père de la famille Parker. Et la mère dans tout ça ? Et bien, Nolan l'avait tuée elle aussi, pour éviter qu'elle ne donne de plus ample information sur le tueur de son mari. Bien sûr, il restait encore la petite Ava, que Nolan refusait de toucher. Effectivement, il s'était basé sur des principes parfaitement fondés : il ne touchait qu'aux gens, suceptibles de constituer une menace. Et si Ava en était une ? Nolan s'en souciait pas réellement pour le moment ... Comme je vous l'ai dit, il avait caché son principal signe distinctif à la vue de tout le monde. Sans compter qu'il avait un atoût de choix, concernant sa couveture de Mike Davis. Sous cette forme, Nolan portait la moustache, et des lunettes de vue surtout. Or, lorsqu'il avait tué les Parker, il avait pris soin - pour cette nuit-là - de s'être rasé de près et de mettre du fond de teint sur sa main. Ainsi donc, il se sentait à l'abri. Sans compter qu'avec Aleksandra, il ne courait aucun risque, se faisant passer pour le plus épanoui et le plus protecteur des pères de cette ville, racontant son histoire à tout le monde. Il était fier d'avoir trouvé Aleksandra. Il était fier de l'avoir recueillie chez lui, il était fier de l'avoir adopté, de posséder des papiers en règles. Sa couverture fonctionnait plus que bien, et ce, depuis des années. Il n'avait pas l'intention de tout faire foirer. De son côté même, Nika le protégeait. Elle usait de ses talents de journalistes pour poser les bonnes questions aux agents lors de revues de presse, et ainsi donc anticiper leurs actions.

Quand Nolan avait osculté la petite, elle n'en fit rien. Elle se laissait faire, elle rêvassait. De son côté, elle se demandait pour combien de temps encore, elle allait rester là. Elle n'en savait rien. Dans le fond, tout ce qu'elle voulait c'était retrouver ses parents. Chose qui lui était impossible. Mais en réalité, la petite Ava Parker refusait de se faire à l'idée, le fait que ses parents soient décédés, suite aux pulsions sans limites et vengeresses, d'un psychopathe qui se tenait pourtant devant elle. Triste vie ... Ce cher Docteur Davis - si l'on pouvait l'appeler comme ça - avair donc vérifié si la vue de la petite fille était toujours aussi bonne. Pas de souci, là-dessus. Il n'y avait pas l'air d'avoir de problèmes. Écoutant ensuite son coeur, son rythme cardiaque était soutenu et régulier. S'étant laissée faire, Nolan avait trouvé la petite sage et compréhensive. Dans un élan de paternité disons trop prononcé, le tueur en série aimait prendre soin des enfants. C'était quelque chose qu'on ne pouvait pas lui enlever. Il suffisait de voir comment le chirurgien s'y était pris avec Aleksandra. Certains pouvait le prendre comme le pire des salopards, d'autres pouvaient le prendre comme quelqu'un des plus respectable, un homme franc, avec le coeur sur la main. Oh ! Jeu de mots, de la part de la narration. Z'avez vu ça ? Bref. J'suis là pour parler de Nolan, alors reprenons ...

Pour récompenser son courage, et surtout pour lui changer les idées, lui redonner le sourire, le chirurgien avait demandé à la petite fille si elle souhaitait quelque chose à manger, ou à boire. Ne sachant pas réellement parler, du moins, refusant de le faire, Ava avait tout de même lu sur les lèvres du chirurgien pour lui répondre non, d'un signe de tête. Pensive, elle avait ensuite demandé au docteur, dans combien de temps la psychologue viendrait la voir. Ayant suivi une formation en langage des signes, de part son métier, Nolan lui avait répondu à son tour après avoir regardé sa montre. La dite psychologue, allait arriver dans une demie heure, à peine.

Nolan qui la savait perplexe, triste voire parfois incomprise, il en était chagriné. Pour ne pas la fatiguer d'avantage, il avait repris le langage des signes. Il lui avait expliqué que, si elle avait besoin de parler, qu'il serait là pour elle. C'était après tout, lui qui suivait son dossier pour ses examens médicaux. Qu'il pouvait se portait garant en cas de besoin. Qu'il savait à quel point c'était difficile pour elle, et qui la soutenait. En y repensant, il avait enfin ajouté qu'il avait une petite surprise pour elle. En effet, ce Docteur Davis insistait pour lui faire connaitre sa fille. Histoire de lui tenir compagnie, de lui changer les idées. Restait plus qu'à voir ce qu'en pensait réellement Ava.

La petite fille ne semblait pas réceptive, aux dires de Nolan, qui utilisait pourtant le langage des signes. À ce propos, Ava semblait étonnée. Après tout, avec sa formation de chirurgien, l'homme avait appris à dialoguer avec tout type de patients, et une formation en langage des signes, s'était imposée. Quoi de plus normal, après tout ? Quoi qu'il en était, la petite Ava avait été très sage, durant ses examens. Nolan l'avait remarqué. La concernant d'ailleurs, notre chirurgien semblait avoir de la peine. D'accord, il était considéré comme étant un tueur en série, d'accord, il pouvait tuer des gens à longueur de nuit ... Mais ça n'empêchait pas à ce cher Nolan d'être également un père de famille et un être aimé. Il était juste ... Perturbé, voilà tout. Mais au fond, pas mal de personnes l'aimait. Sa fiancée Nika, sa fille Aleksandra, sa cousine Marilyn, des potes et camarades occasionnels qu'il pouvait ou avait pu avoir comme Ho, Jackson, James ou encore le Joker il y a de cela plusieurs mois ; sans parler de Nathaniel maintenant et qui sait, peut-être d'autres plus tard !

En bref, le chirurgien avait expliqué à la petite, que sa psychologue n'allait pas tarder à arriver. Une femme qu'Ava détestait et n'avait aucune envie de voir. Très certainement à cause des questions incessantes, à la limite de l'indiscrétion. Et en même temps, Nolan la comprenait aussi. Elle s'était même levée de sa chaise, pour se couvrir avec ses couvetures. Elle voulait rester seul et notre homme comprenait qu'elle avait besoin de repos. Il soupira légèrement, presque meurtri par les pensées de la fillette. Jamais il n'aurait aimé voir Aleksandra dans cet état. Et même s'il ne s'agissait pas de la jeune russe dans le cas présent, Nolan en était tout autant affecté. Il s'était donc approché doucement du lit de la petite blonde, et s'était accroupi pour lui expliquer - en langage des signes, cela va de soit - qu'il allait parler à la psy et lui dire qu'elle avait besoin de repos, aujourd'hui.

Dans l'ensemble, Nolan veillait toujours à ce que ses patients se sentent le moins oppressés possible. Déjà qu'à la base, séjourner à l'hôpital c'était loin d'être drôle, mais si en plus, le personnel médical s'en donnait à coeur joie pour marteler la pauvre Ava de questions sans arrêt, c'était quelque chose qui devait vraiment lui peser à force. Il lui adressa un grand sourire, qui se voulait franc et protecteur, en lui caressant doucement les cheveux. Après quoi, il s'était retiré, en laissant la porte entrouverte pour ne pas la gêner avec les bruits environnants, qu'elle puisse facilement retrouver le sommeil dont elle avait besoin pour reprendre des forces.

[HRP : Selon toi on peut le clôturer avec ta réponse. Je l'ai fini comme ça parce que je ne voyais pas comment continuer avec la réaction d'Ava, en se réfugiant dans son lit ]