Aujourd'hui Nolan était en forme. Il avait donné rendez-vous à sa petite Ashley pour prendre de ses nouvelles, depuis tout ce temps. Fallait dire qu'avec son métier de vagabond, et elle qui passait son temps au bureau, se voir était assez difficile. Mais pour cette nouvelle journée, Nolan avait réussi à dégoté un rendez-vous avec elle par téléphone. Ils avaient donc convenus tous les deux, de se retrouver dans un parc. Il avait hâte de la retrouver. Car, il était vrai que ces derniers temps, lorsqu'ils discutaient tous les deux, Nolan voyait bien que Ashley était encore un peu meurtrie par l'histoire avec son père, quand elle en parlait. Quoiqu'apparemment, ça lui faisait du bien d'en parler à quelqu'un comme Nolan, qui était là pour l'écouter. Quand à lui, et bien, même si c'était toujours un peu difficile de mentir pour la garder, il le faisait quand même. Jamais il ne se voyait dire à son amie, que lui aussi, il était un tueur en série. Il ne pouvait imaginer la tête qu'elle aurait pu faire en apprenant la nouvelle. Cela risquait d'être bien trop douloureux, autant pour elle, que pour lui. Non. C'était bien comme ça. Il se faisait passer pour le gentil chirurgien de service, et ça valait mieux. Au moins, elle ne se doutait pas de crime ou de quoi que se soit d'autre.

Bref, c'est en y pensant que Nolan s'était levé comme à son habitude, commençant d'abord par prendre une douche, en écoutant le fash radio matinal :

« Bonjour à toutes et à tous ! Il est 8h00, l'heure pour vous d'écouter votre flash info habituel, présenté par Cynthia Bowles. Bonjour Cynthia. […] Bonjour Frank. Aujourd'hui, l'info principale que nous retiendrons tous, c'est bien sûr ce crash d'avion, survenu cette nuit, à 2h00 du matin, heure américaine, tandis que ce transport d'origine brésilienne, transportait des fonds pour payer l'envoi de matériel scolaire, pour les enfants des pays défavorisés du Brésil. … »

Foutus infos que se disait Nolan. Ils n'étaient pas fichus de nos donner un peu de bonnes nouvelles, hein ? Ou du moins, qu'ils vérifient leurs avions, avant de les faire décoller, que diable ! Sacré non de non … C'était tout de même un monde ça … Après, on entendait parler que de ça sur tous les médias. Ça devenait lassant à la longue. Après quoi, il sorti donc de sa douche, en coupant la radio pour aller s'habiller. Aujourd'hui, il allait se mettre un jean simple, de couleur délavée, avec des santiags et une chemise blanche. Avec ça, il allait se mettre aussi un boléro de cuir noir, à franges sur les poches, situées au niveau du torse. Enfin, il avait mis ses lunettes et il avait prit son casque et ses clés, pour sortir son Harley Davidson « Fat Boy » et se diriger vers le parc pour y attendre Ashley …

La route ne s'était pas faite trop monotone, heureusement. Le beau temps était au rendez-vous et la bonne humeur aussi. Et puis, comme il voulait en faire profiter Ashley, pourquoi ne pas aller se prendre une glace tous les deux pour parler un peu des bons vieux souvenirs et des nouvelles récentes ? Ouais … Ça c'était une excellente idée. Pour sûr. Il était certain de son coup. Ça allait lui plaire. Il voulait faire de son mieux, pour lui donner le sourire. Cela faisait bien un sacré moment qu'ils ne s'étaient pas vus tous les deux, alors pourquoi ne pas en profiter au maximum, hein ? Ouais … Nolan avait raison. Après tout, il avait bien envie de se faire plaisir lui aussi, alors pourquoi ne pas claquer un peu le porte-monnaie ?

« All these visions in my head, should have gone to bed before the water shed, some are alive some are dead, makes no difference when they're in your head »

Les paroles avaient-elles écrites pour elle ? En tout cas, avec le métier qu’elle exerçait, on pourrait croire cela. Chantonnant et dansant dans sa cuisine, Ashley semblait de très bonne humeur. Pas seulement parce qu’on était dimanche, mais parce qu’elle avait rendez-vous avec Nolan. Ça faisait si longtemps qu’ils ne s’étaient plus vus ! Et il lui manquait énormément ! Mais jongler entre son travail de chirurgien, le sien d’apprentie profileuse, et ses congés, ce n’était pas facile et c’était pour ça qu’aujourd’hui, rien ne pourrait gâcher la bonne humeur de la jeune femme blonde. La radio était mise et elle préparait son petit déjeuner ; rien de bien exceptionnel, juste un œuf sur le plat et une tranche de pain. Elle ne mangeait jamais beaucoup au petite déjeuner, ce qui lui valait certainement son petit poids. Bien qu’on dise toujours que le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée. Elle s’était faite belle : elle était passée chez le coiffeur, avait acheté une tenue spécialement pour l’occasion et avait même mis du maquillage. Sans trop exagérer, comme toujours, mais elle en avait mis. Elle portait, pour une fois, une jupe noire avec un chemisier blanc à manches courtes, car le temps commençait à être chaud. Avec ses éternelles tennis bleues. Elle avait relevé ses cheveux en une queue haute et avait mis un petit collier avec une pierre précieuse. Tout était de mise pour aujourd’hui. Elle préparait ce rendez-vous depuis longtemps, Nolan lui manquait, et elle pouvait se faire plaisir pour l’occasion. Ses lèvres articulaient doucement les paroles des chansons que crachaient la radio tandis qu’elle mangeait à la fois, obligée de couper par moment son interprétation.
C’est dans une euphorie grandissante qu’elle avait enfilé sa veste légère - bleue -, et qu’elle était sortie. Un sourire rayonnant sur le visage, elle descendit les marches de son immeuble toujours en chantant à moitié la chanson qu’elle avait en tête. En bas, elle fut directement devant le parc, vu que son loft donnait dessus. Ce qui lui donnait en prime une belle vue mais aussi un avantage aujourd'hui, elle avait pu partir plus tard et donc profiter quand même de son dimanche. Mais son ami ne lui gâchait pas, loin de là, c'était tout le contraire ! Elle s’était dirigée vers le sentier, et avait fouillé l’endroit du regard. N’y trouvant pas son ami, elle avait peu mieux regardé et l’avait aperçu. Son sourire s’agrandissant, si cela était possible, elle se dirigea à pas plus rapide vers lui. Il était là ! Il n’avait pas oublié. Quand elle fut à quelques mètres de lui, elle ne put s’empêcher de se dire qu’elle avait une chance incroyable de l’avoir. Il était si gentil avec elle ! Elle pourrait toujours compter sur lui et elle le savait.

- Nolan ! s’écria-t-elle, sans savoir se retenir.

Son sourire toujours aux lèvres, elle se dirigea vers lui. Trois mètres les séparaient. Deux mètres. Un mètre…

Ça pour dire … C'était une belle journée. Le temps était au rendez-vous et les oiseaux chantaient dans la végétation généreuse du parc. Même les cygnes du lac étaient là. Nolan s'était garé sur un parking non-loin, et y avait attaché la moto avec son antivol. Après quoi, il s'était dirigé calmement vers un des bancs qui se trouvait là et il s'y était posé. Il pouvait voir des enfants à l'autre bout du lac s'amuser. Eux aussi avaient l'air heureux, avec leur mère. Ils avaient bien raison de profiter du temps un dimanche. En voyant la scène, Nolan eut un léger sourire. Il savait qu'aujourd'hui allait être un grand jour. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas vu sa tendre Ashley. Et autant vous dire que ce visage lui manquait énormément. Ça oui alors. Il était vrai qu'avec ses activités plus que douteuses, même s'il possédait un métier légal, Nolan avait du mal à la contacter. Sans compter que elle aussi travaillait dur pour le F.B.I. Ah la la … Le F.B.I. Foutu service fédéral. Mais que voulez-vous ? Nolan ne pouvait pas en vouloir à Ashley pour ça. Son air de fille innocente et mignonne le faisait craquer à coup sûr. Il ne pouvait pas être en colère contre elle. Ça non ! En fait, Ashley était son point faible. Il la considérait comme une petite sœur. Attention à celui qui se mettait en travers la route de cette jolie tête blonde, si c'était pour lui faire du mal … Ça autant vous dire que Nolan n'allait pas le supporter. Il sortirait le scalpel à coup sûr, si une pareille arrivait. Qui plus est, il n'en dormirait plus et deviendrait encore plus violent. Donc, cette erreur était à éviter, et ce, même pour les plus courageux et téméraires de Quantico.

Le sourire aux lèvres, Nolan se remémorait le doux visage d'Ashley. Ses si jolis yeux bleus … Rah la la … Encore une chose qui le faisait craquer décidément. Remarquez, il n'en pouvait rien, c'était dans sa nature. D'accord, la nuit, il passait son temps à éventrer, violer ou torturer. Mais qui n'a pas dit que les êtres humains, psychopathes ou non, avaient un cœur ? Personne à ce que je sache. D'accord, Nolan était peut-être quelqu'un de violent, mais avec les personnes de son entourage, c'était avant tout quelqu'un de très attentionné. D'ailleurs, en ce moment, Nolan pouvait avoir toutes sortes de chanson en tête, mais là, il en avait une qui venait sans cesse hanter sa tête. Remarquez, elle le représentait assez bien, puisqu'il s'agissait de « Suspicious Minds » d'Elvis Presley. De sa traduction, cela signifiait « Esprits soupçonneux ». Voilà quelque chose qui pouvait bien le décrire. Car il était vrai, il fallait réellement le connaître, comme Ho ou James pour savoir qu'en fait, derrière sa gueule d'ange, se cachait un véritable salopard. Mais attention. Nolan assassinait à l'amiable. Jusqu'à présent, il n'avait fait que régler des comptes. Quoi de plus normal dans ces cas là ? On pouvait pas parler encore de légitime défense, puisque il utilisait des méthodes un peu trop crues, mais au moins, il sauvait sa peau, par tous les moyens … De façon loyale ou pas. Oui … J'ai bien dit de façon loyale. Une fois effectivement, ça lui était arrivé de tuer quelqu'un dans une bagarre. Mais bon … C'était l'autre qui avait cherché aussi ! M'enfin, bref … Passons …

En effet, Ashley venait d'arriver, ce qui avait sorti Nolan de ses souvenirs, le laissant sourire à la belle blonde. Elle s'était précipitée vers lui, tandis qu'il se levait. Il ouvrit donc ses bras pour commencer une étreinte si douce, si câline. Il adorait ça. Vous voyez ? Quand je vous disais tout à l'heure que les personnes dérangées psychologiquement pouvaient avoir un cœur ? J'avais raison. La prochaine fois … Réfléchissez-y avant d'essayer de prouver le contraire. Elle avait l'air tout aussi heureuse que lui. Ils se revoyaient enfin, après tant d'absence. Fichu boulot, hein ?! M'enfin, le principal, c'était qu'ils étaient enfin réunis. Et ça … Oui, ça … Nolan était décidé à lui en faire profiter au maximum. Toujours en la serrant dans ses bras, il articula une phrase sincère, sentant l'odeur de son doux parfum, la main dans ses cheveux :

« Ce que je suis heureux que tu sois venue. Tu n'as pas changée depuis la dernière fois … Viens, assis-toi. » Avait-il fini par lui dire, en s'approchant du banc, sur lequel il était assis, quelques minutes plus tôt.

Une fois assis, il la regardait droit dans les yeux, avant de reprendre, sur un ton calme et rassurant :

« Dis-moi … ça fait un bout de temps que l'on ne s'est pas vus tous les deux. Qu'est-ce que tu deviens ? »

Nolan se doutait que la question allait lui être forcément réciproque. Non … Il n'allait pas lui dire qu'il passait ses nuits à dépecer toutes les victimes qu'il pouvait trouver, non … Il allait très probablement lui parler de la clinique dans laquelle il travaillait. Peut être un jour … Peut-être allait-il lui avouer qu'il en était un aussi, comme son père … Mais il voulait attendre avant que ce jour n'arrive. Du moins … Il n'était pas prêt, pour le moment …

En voyant les grands bras de Nolan l’accueillir, elle n’hésita pas un instant et se logea contre lui. N’allez pas y voir une insinuation, mais pour elle, Nolan était son meilleur ami, en quelque sorte, et ça lui faisait tellement de bien de le revoir ! Se laissant bercée par ses bras chauds, sentant chacune de ses respirations et chaque battement de cœur, elle ferma tout simplement les yeux, un léger soupire filtrant à travers ses lèvres, un sourire se dessinant sur celles-ci.

- Hey ! Fais attention de ne pas m’étouffer ! plaisanta-t-elle, en sentant qu’il la serrait contre lui.

Depuis quelques temps, Ashley passait sa vie confrontée aux pires horreurs. À des cadavres mutilés, brûlés, violés. « Comme son père », lui envoya son esprit, mais elle secoua légèrement la tête pour effacer cette pensée. Cependant… Une partie de son cerveau analysa la phrase. Elle avait toujours peur qu’une sombre partie d’elle se réveille d’un coup, la partie sombre qu’était son père. Qu’elle devienne totalement folle, et qu’elle se sente obligée de terminer son « œuvre ». Bien que les chances étaient minimes, comme lui répétaient sans cesse tous les psychologues qu’elle avait vu. Elle savait pourtant que c’était son sang qui coulait dans ses veines, et qu’elle était une partie de lui. Certes, aussi de sa mère, mais tant qu’elle possédait quelque chose qui lui appartenait, elle se sentait mal. Chaque chose la terrifiait, de peur de voir ses instincts refaire surface trop brutalement : et qu’elle tue. Comme tous les psychopathes qu’elle traquait à travers tous les États-Unis. Ses petites mains agrippées au dos de son ami, elle oublia tout simplement ses réflexions, de peur que les larmes envahissent ses joues, et qu’elle gâche sa journée. Il avait mis une main dans ses cheveux, et un fin sourire se dessina sur son visage. Ils mirent fin à leur étreinte, et il lui proposa de s’asseoir, invitation qu’elle accepta sans hésiter. Le banc était froid, ce qui contrastait étrangement avec la chaleur de Nolan qui restait collée à ses vêtements. Le remerciant faiblement pour ses compliments, elle fit mine de réfléchir un instant. Qu’était-elle devenue, à vrai dire ? Une profileuse ? Un agent ? Il savait déjà tout ça.

- Rien de bien exceptionnel… Je suis toujours en stage au BAU. J’espère ne pas m’être trop plantée aux derniers tests qu’on m’a fait passer à l’académie, avoua-t-elle en toute sincérité. Malgré l’aide de certains collègues pour que je les réussisse… C’est nettement différent tout seule devant ta feuille vierge.

Remettant une de ses mèches derrière son oreille, avec un sourire semi-amusé, semi-sérieux, elle garda ses yeux bleus ancrés dans les yeux ténébreux de son ami. Par le simple biais de ce regard, elle semblait se sentir mieux. Elle était tellement heureuse de le voir ! Ça lui changeait les idées, et puis, il faisait partie de sa vie. Il lui redonnait toujours, systématiquement, le sourire. Et elle lui en était très reconnaissante.

- Et toi ? Du nouveau ? Et à l'hôpital, ça va ?

Paf ! Ses questions d'interrogatoire refaisaient surface. Il devait avoir l'habitude, maintenant, mais ça n'empêchait pas ses joues de devenir légèrement vermeille.

Nolan était vraiment heureux de la revoir. Cela faisait si longtemps. Qui plus est, elle aussi avait l'air d'avoir le sourire. D'ailleurs, pour « fêter » dignement leurs retrouvailles, Nolan l'avait entraînée dans une étreinte de quelques secondes. Le temps de sentir son parfum, sa chaleur, sa présence … Nolan voyait qu'elle était en très bonne santé, et cela le rassurait. Après quoi donc, il l'avait invitée à s'asseoir sur le banc qui se trouvait à un mètre d'eux, tout au plus. Le soleil était bien haut dans le ciel, et on pouvait voir quelques rayons s'infiltrer, au travers des feuilles d'arbres, présent juste au dessus, des têtes de nos deux protagonistes. On pouvait aussi entendre en bruit de fond, les enfants jouer à l'autre bout du lac. Bruit de fond qui avait été coupé, lorsque Nolan, pour entamer la conversation, avait demandé à Ashley ce qu'elle était devenue depuis la dernière fois. Elle lui avait donc répondu qu'elle était toujours stagiaire au Behavioral Analysis Unit, et qu'elle espérait avoir réussi ses tests passés à l'Académie. Nolan, connaissant les qualités de la jeune femme, en était sûr :

« Je sais que tu vas y arriver ! Tu as les capacités pour ! C'est évident ! Crois-moi … Tu vas leur en mettre plein la vue ! » Lui avait-il affirmé, d'un si beau sourire, comme il savait les faire.

Ah oui, ça c'était sûr que ce genre de tests, ça avait le don de vous foutre le doute. Mais bon … Nolan avait confiance en Ashley. Il savait qu'elle allait donner le meilleur d'elle-même pour réussir et les clouer tous au sol ! Y'avait pas de doutes ! Pour lui, Ashley était vraiment la meilleure. Après quoi d'ailleurs, elle l'avait sorti de ses pensées, en lui demandant si, pour lui de son côté, ça se passait bien à l'hôpital. Ah l'hôpital … Cette odeur d'éther qui vous emplissait les naseaux, et ces murs blancs à vous faire pâlir autant qu'eux … Sans compter l'air froid qui circulait dans les couloirs … Brrr … Rien que d'y penser, ça lui procurait un frisson tout le long du dos. M'enfin … Nolan aimait bien son métier. Il aimait aussi, le fait que les gens le prennent pour un héros. Ouais … Ça le faisait sourire. C'est donc, pour répondre à Ashley, qu'il s'expliqua :

« Oh, et bien … C'est la routine on peut dire. Cela dit, on a de moins en moins de blessés ces derniers temps, donc ça nous permet de souffler un peu. Le service des urgences est moins sur les dents … C'est la loterie bien souvent … On ne sait pas sur quoi l'on va tomber. M'enfin, ça va je me débrouilles. Le seul truc de chiant, c'est quand ton bipper se met à hurler, alors que tu crois qu'à 23h00, tu peux aller te coucher … C'est une sorte de piège, dans lequel je tombe souvent. Mais on va dire que maintenant, ça ne me fait ni chaud, ni froid. J'ai l'habitude. »

Ouais. Nolan avait maintenant l'habitude de se lever à n'importe quelle heure de la nuit, pour subvenir aux besoins des patients de dernière minute. Même s'il préférait plutôt s'occuper d'eux le jour, pour mieux commettre ses méfaits la nuit … Ouais, franchement, Nolan se demandait bien comment, Ho et James qui le connaissait sur le bout des doigts, ne se posait pas des questions. Ce qu'il voulait se dire par là, c'était : « Comment tu fais pour sauver des vies, alors qu'au fond de toi, tu es un vrai salopard ? Pourquoi tu es devenu ce mec complétement dérangé ? Pourquoi tu as été manipulé par un inconnu qui à fait disparaître tes parents ? » Y'avait pas à dire … Son histoire était bien plus qu'étrange. D'ailleurs, il se le disait souvent à lui-même : « Nolan … T'es vraiment qu'un gros barge dans ta tête … ».

Ce qui le mettait un peu mal à l'aise, c'était de mentir à Ashley. Ça lui faisait un peu mal. Oui. Ça lui faisait mal de se dire qu'au fond de lui, il était un tueur, comme l'avait été son père, mais qu'il avait du mal à le lui avouer. Il ressentait comme une boule au fond de sa gorge.

En entendant les encouragements de son ami, un sourire se dessina sur ses lèvres. Il était gentil. Mais… Elle doutait vraiment de ses tests. Pourquoi ? Simplement parce qu’elle avait peur de ne pas être prise au BAU. C’était l’objectif qu’elle visait depuis toujours, et si on lui refusait l’entrée dans l’équipe de profilers, elle aurait vraiment du mal à se remettre sur les rails. Retourner avec Bradford… à Washington, dans la circulation. Elle ne verrait plus Nolan. En prime, sans Natasha, ce qui ferait qu’elle se sentirait vraiment minable. Ça inclurait aussi qu’elle ne pourrait pas réessayer de passer ses tests pour à nouveau tenter sa chance sans perdre le contrôle d’elle-même. Déjà stressée de nature, ça n’arrangeait rien. Elle ne reverrait pas Hotch, ou Rossi. Son bureau. Tout ça. Elle aurait eu, un bref instant, l’impression d’être une profileuse. D’être quelqu’un d’important. De voyager dans un jet privé. Chassant ses pensée d’un geste de la tête, elle se rendit compte qu’elle secouait frénétiquement sa jambe droite. Simulation de fuite. Plongeant une de ses mains dans ses cheveux blonds, elle observa Nolan, son sourire moins assuré. Avoir imaginé cela n’était pas très encourageant. En réponse à ce qu’il avait dit, elle haussa les épaules, toujours incertaine. Même s’il pensait le contraire, elle n’y croyait vraiment plus, et elle était maintenant encore plus stressée qu’avant. En lui répondant que c’était la routine à l’hôpital, elle eut un léger regard compatissant. C’était pareil avec elle. Elle rentrait d’enquêtes généralement tard, et parfois on l’appelait sur le terrain en plein milieu de la nuit. C’était son rythme de vie. Mais elle adorait son boulot. Elle hocha faiblement la tête, comme pour lui assurer qu’elle comprenait ce qu’il ressentait.
Elle tenait vraiment à Nolan. Avec lui, elle avait l’impression d’être elle-même. Elle pouvait lui parler de ses soucis, de son père, ou de ses cauchemars. Elle pouvait devenir folle. Elle ne l’avait jamais vu en colère contre elle, même quand elle méritait la fessée. Elle n'était pas une amie parfaite, loin de là. D'ailleurs son père lui avait demandé comment elle pouvait avoir des amies, quand elle était petite. C'est vrai. Elle était, certes, gentille, mais pouvait aussi sortir les griffes et mordre. Sa main, toujours dans ses cheveux, redescendit lentement pour finir par enrouler ses doigts blancs et fins autour de son autre poignet. A vrai dire, elle regardait son ami. Il semblait dans ses pensées. Automatiquement, une question franchit ses lèvres, parce qu’elle réfléchissait toujours sans agir.

- Tu sembles dans tes pensées. Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle, ses yeux bleus le fixant avec intensité.

Et évidemment, elle pensa « C’est à cause d’une fille ? ». Elle n’osa pas lui poser la question, de peur de le mettre mal à l’aise. Bien que Nolan avait un physique très avantageux (elle devait bien l’avouer !), il ne lui avait jamais dit qu’il avait une petite amie. Cependant, il pourrait lui retourner la question. Mais elle, elle avait une bonne raison ! Elle avait peur des hommes. Enfin, pas vraiment des hommes… Plutôt des relations amoureuses. Elle était amie avec beaucoup de garçons, et n’avait aucun mal avec eux, mais être en couple, c’était autre chose. Elle se rendit compte qu’elle ne savait presque rien de lui, en fait. Elle fronça les sourcils : c’était une amie indigne.

Nolan était toujours assis prêt d'elle à l'écouter. Il voulait, comme à son habitude, lui faire comprendre que si elle avait besoin, il se portait toujours aussi volontaire pour l'encourager, lui remonter le moral, la soutenir dans ses projets, la laisser se confier. Bref, tout comme elle, il l'aimait. Je vous arrête de suite … Pas au sens de l'aimer comme une petite amie, non … Il l'aimait presque comme une petite soeur qu'il voulait protéger. Il ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose de mal ! Ça non … Nolan allait s'en vouloir si une pareille chose arrivait. Il se sentait très proche d'elle. Rien que de la voir, si jamais l'humeur n'y était pas, il n'avait qu'à fixer ses yeux, pour retrouver le sourire, cette envie de rire, de bavarder sans se préoccuper de l'heure qui tournait. Ashley, son Ashley était vraiment une amie précieuse qu'il ne voulait pas perdre.

Quand Nolan lui avait dit que, à l'hôpital, les journées devenaient trop monotones, à cause des mêmes gestes et interventions qui pouvaient se répéter, elle lui avait adressé un air compatissant … Et Nolan l'avait remarqué. Malgré tout, il pouvait aimer son boulot, même si, quelque part au fond de lui, il pouvait s'adonner à des méfaits, pourtant punis par la loi, se laissant emporter dans des excès de rage, de colère. Il faisait du mal parce qu'il avait envie de se venger. Sa personnalité avait été complétement détruite. Il voulait donc se soulager, en détruisant le Mal par le Mal. Cela n'était peut-être pas la bonne solution, mais pour le moment, cette façon de faire, lui convenait.

Alors qu'il y repensait, tandis qu'il voyait Ashley se mettre une main dans les cheveux, comme pour replacer une mèche ou deux, lui avait une manie bien à lui, quand le stress refaisait surface. Il était en train de lancer sa jambe droite dans un tic nerveux. Elle s'agitait du haut vers le bas, de façon continue. Il se sentait coupable de tout ça … Coupable de tous ses meurtres, qui l'avait détruit, parce qu'il avait perdu ses parents. Coupable de s'être lancé dans cette carrière immonde qui faisait frémir les citoyens et qui faisait devenir folle la justice. Coupable également d'avoir laissé mourir ses parents, alors qu'il avait fui le domicile familial. Coupable également de n'avoir rien dit à Ashley jusque là … Il ne se sentait presque plus. Il commençait à perdre de sa chaleur corporelle, comme si, comme s'il se sentait mourir lui même. Une suée commençait à venir et perler sur son front. Il avait peur … Peur de la réaction de son amie, qui avait pourtant été là pour lui, depuis toujours. Comme lui, l'avait été aussi. Il y tenait énormément. Il ne voulait pas lui faire de mal … Il avait du mal à trouver le moment … Ce moment qu'il attendait pourtant afin de tout lui avouer … Il avait mal. Il sentait sa gorge se nouer, et les larmes commençait à couler … Après quoi donc, essayant de se calmer, et de lutter contre le chagrin, alors qu'il tremblait encore, il baissa la tête, et la recouvrit de ses mains, comme dans une position de faiblesse. Avec difficulté, il essaya d'articuler quelques mots :

« Ashley … Je … Depuis tant d'années j'ai souffert … Et j'ai eu peur de te le dire. J'ai eu peur de ta réaction et … J'en suis encore tout perturbé, rien qu'à y penser … J'ai mal, mais j'ai envie de me libérer de cette souffrance. J'ai l'impression que … Je ne suis plus moi-même. Je … J'ai fait celui qui allait bien pendant des années, alors que … Alors qu'en vérité … Je suis quelqu'un de détruit de l'intérieur … J'ai commencé à me sentir mal, depuis que … Depuis que tu m'as confié cette histoire avec ton père, … Qui t'as tant marquée. J'ai commencé à … J'ai commencé à me sentir coupable … J'avais peur de te … Le dire mais … Il le faut. »

Autant vous dire qu'aujourd'hui, lui qui pensait qu'en ce dimanche, il allait passer une agréable après-midi, en compagnie de sa petite Ashley, il se sentait maintenant comme étant tout l'inverse de ce qu'il espérait … Il avait froid, il grelottait de tristesse, amplie par la haine de ce qu'il était devenu. Jamais, il n'aurait pu croire qu'il lui aurait tout avoué un jour … Et ce jour, était arrivé : aujourd'hui ! Il se redressa alors, presque péniblement, les larmes au yeux, pour la fixer d'un air triste qui ne demandait qu'à être rassuré …

« Ashley, je … J'espère sincèrement qu'après cet aveu, tu seras toujours aussi proche de moi. Dieu sait à quel point j'ai envie de garder, à quel point je tiens à toi ! Depuis le début, je t'ai dis que … J'étais un médecin honorable et respecté de tous, alors qu'en vérité … Je ne suis pas du tout cet homme. Je joue la comédie. En vérité, je suis tout à fait un autre homme. Mes parents sont portés disparus depuis plus de deux ans maintenant, et probablement morts l'heure qu'il est … Emporté dans un élan de rage et de colère, j'ai voulu les venger, cherchant d'abord à tuer le responsable. Mais cette ordure m'a manipulé et à fait de moi, … Un être assoiffé de sang qui ne se venge que sur des personnes innocentes, qui pensaient vivre leur vie normalement … Je suis un tueur Ashley … Un homme totalement torturé devenu quelqu'un de psychologiquement détruit. Un psychopathe qui ne cherche qu'à verser le sang, partout ou il passe ... »

Il laissa une pause de quelques secondes se créer, pour laisser Ashley imaginer la chose. Jamais il ne s'était senti aussi coupable, aussi ignoble et aussi ridicule. Derrière ce visage d'ange, ce cachait en vérité un monstre, une véritable ordure qui méritait de pourrir en taule pour le restant de sa vie.

« J'ai peur Ashley … J'ai peur de te perdre. Dieu sait à quel point je t'ai protégé comme une petite soeur. Je n'ai pas envie que tu me vois comme quelqu'un qui t'aurais manipulé. Je suis l'un des premiers qui n'oserait pas se mettre en travers la route des quelconques salopards qui oseraient te faire du mal. Je veux qu'avec moi tu te sentes bien, rassurée, libre et heureuse. J'espère sincèrement que tu ne m'en veux pas ... » Avait-il fini par répondre, attendant avec peur sa réaction … Il se sentait peut-être libéré d'un poids, gardé depuis trop longtemps, mais très certainement plus ridicule que jamais ! Il se sentait vraiment ignoble et se dégoutait lui-même …

[HRP : Ta réponse m'a énormément inspiré. Le personnage m'habitait totalement là ! Si j'arrive à te faire ressentir quelque chose, cela prouvera au moins, que les émotions que je voulais te faire ressentir sont passées ... En espérant que tu sois tout aussi inspirée. Cela dit, ne te sens pas obligée de faire aussi long ! ]

Elle avait vu son visage se décomposer, ses yeux se remplir de larmes, et ses sueurs sur son front, et elle se demandait si elle avait abordé un point sensible. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras, lui assurer que ça allait aller, comme le ferait un mère. Mais elle ne savait même pas ce qui le mettait dans un état pareil. Mais alors qu’elle allait lui demander, il se jeta… Et ses hésitations dans sa voix la perturbèrent. Elle l’avait toujours vu si heureux et si gentil, que ça lui fendait le cœur à un point inimaginable. Il lui dit qu’il retenait ça depuis des années mais qu’il avait peur de sa réaction. Elle craint le pire : qu’est-ce qui pouvait enlever la bonne humeur de son meilleur ami ? Des tas de suggestions lui montèrent à la tête. Toutes ces choses, ce trop plein d’hypothèses et d’informations, commencèrent à lui donner mal à la tête. Quand il parla de son père, elle pâlit. Qu’est-ce qui pourrait avoir perturbé Nolan à ce point, dans son récit, pour qu’il garde quelque chose de si important enfuit au fond de lui ? Avec son air triste et inhabituel, elle se sentait vraiment mal. Les jolis traits de son visage déformés par une douleur et une tristesse sans nom.
Et c’est à ce moment qu’il lui avoua tout.
Au début, elle resta de marbre, ayant du mal à assimiler l’information. Elle crut à une blague ; son Nolan, le grand médecin, psychopathe ? Mais en voyant ses yeux remplis de larmes, elle comprit que ce n’était pas une plaisanterie. Et ce fut à son tour de laisser le flot d’émotions qu’elle contenait en elle exploser. Il lui sembla que le sol se dérobait sous ses pieds et elle fut prise d’un étrange malaise. Elle n’osait plus le regarder, le visage en l’air, les larmes remplissant ses yeux de méthane. Une partie de sa vie venait de s’écrouler. Son monde, en partie. Elle se sentit seule, comme si il n’y avait plus personne pour elle. Tous les gens qu’elle côtoyaient étaient donc des meurtriers ? Elle s’en fichait des autres. En sortant de chez elle ce matin, elle ne pensait pas aux autres. Toutes ses pensées étaient focalisées sur son ami qui lui manquait tant. Et maintenant, il la dégoûtait. Pas lui… Tout le monde, mais pas lui. C’était son grand frère, l’homme en qui elle avait le plus confiance, son modèle, en quelque sorte. Et il l’avait trahie. Il était comme son père. Il était un tueur en série, et tout ce temps, elle avait cru qu’il était un exemple pour beaucoup de gens. Comme son père. Il y avait tellement de similitudes entre eux deux maintenant, qu’elle en avait froid dans le dos. Laissant les larmes couler le long de ses joues, et un sanglot la parcourir, elle évita son regard, reculant légèrement de lui. Le plus loin possible, sur le banc. Le rideau était tombé, et elle avait bien du mal de se dire qu’il lui avait menti. Une petite voix lui hurlait que ce n’était pas vrai, tandis que le reste l’assaillait : il est comme ton père, il essayer de te tuer, tu es la prochaine. Tu es une belle idiote d’avoir cru en lui ! Frottant ses joues mouillées d’un revers de la main, cela n’empêcha pas aux perles salées de continuer de rouler silencieusement sur ses joues. Elle n’avait pas l’habitude de pleurer, et encore moins en public. Mais là, il lui semblait qu’elle ne pourrait jamais plus faire confiance en quelqu’un, ça lui retombait toujours dessus, avec sa naïveté.
Il essaya de lui dire qu’il tenait à elle, qu’il ne voulait pas la perdre, mais elle n’écoutait pas. C’était un tueur, un hypocrite. Serrant les dents, posant son regard bleu remplis de larmes, celles qui ne coulaient pas sur ses joues, sur lui. Elle qui quelques minutes auparavant voulait le prendre dans ses bras pour le réconforter, avait maintenant envie de le virer de sa vie. Elle tenait trop à lui pour cela. Mais elle était vraiment dégoûtée par tout ça.

- Tu es un sociopathe, un… Tueur en série. Tu ne ressens rien ! lui lança-t-elle, glaciale, entre deux sanglots.

À nouveau, elle détourna les yeux, les posa sur les arbres qui commençaient à se couvrir de feuilles grâce au printemps. Le grand nettoyage de printemps, c'était ce que faisait son ami ? Il faisait le ménage dans ses amis, à commencer par elle ? Il savait bien que quand elle l'apprendrait, elle aurait du mal à rester... Bien que le temps soit chaud, on n’était pas en été, et une brise froide fit frissonner la jeune femme. À moins que ce soit ses propres sanglots qui faisaient ça. Elle voulut partir, s’en aller, pour ne plus revenir près de lui, et le laisser dans son œuvre.

- Je n’arrive pas à croire que tu… Pas toi…

Sa voix se brisait au fur et à mesure. Secouant légèrement la tête, elle recroquevilla ses jambes contre sa poitrine et enfuit sa tête dans ses genoux. Pour cacher sa honte. Et sa tristesse. C’était une idiote, une grosse idiote d’avoir tellement cru en quelqu’un comme lui. Lui et son double jeu, lui et ses mensonges. Elle ne pouvait pas le voir venir, oui, mais… Elle aurait du être plus méfiante avant d’avoir donné son cœur à quelqu’un comme cela. Il jouait avec. Même s’il prétendait le contraire. Plus les secondes passaient, lui semblant être des heures, plus la menace était réelle. Son Nolan était un tueur. Dès qu'elle faisait confiance à quelqu'un, ça finissait comme cela. Elle était anéantie.

[ HJ : comme tu le peux le voir, ça m'a inspirée =P J'ai pris un grand plaisir à décrire les émotions d'Ashley à ce moment là ! Uh, uh, uh, j'suis sadique avec mon perso xD]

Nolan se sentait perdu, triste … Il se sentait vraiment comme quelqu'un d'immonde, qui aurait abusé de la confiance d'une personne si fragile, à laquelle pourtant il tenait énormément. Il sentait tout s'écrouler autour de lui. Et encore … Même le tragique incident du 11 septembre 2001 était bien plus ridicule à côté de ce qu'il traversait maintenant … Ses amis les plus proches qui doutaient de lui, sa petite soeur qu'il le détestait maintenant autant que son père, une amie qui ne lui donnait plus de nouvelle … Notre Nolan National était quelqu'un de complétement détruit, qui ne pensait presque plus qu'à une seule chose : celle de mettre ses fins à ses jours … Le pauvre se sentait coupable de tout. Il avait envie d'en finir avec tout ça ! Il se sentait atrocement perdu. Il se sentait abandonné par tout le monde, quelque part lui aussi … Il aurait tant aimé que tout se passe autrement. Il n'avait qu'une envie … Remonter le temps, à cette matinée encore pleine de bonne humeur. Revoir Ashley sourire, se sentir heureuse près de lui … Il avait gâché tout cela avec un aveu imbécile et grotesque. Il avait du mal à trouver les mots, les larmes coulaient tout autant que la jeune femme, qui s'était maintenant décalé sur le banc, dégoûté par cette révélation qu'il n'aurait mieux valut jamais déterrer …

« Je … Je ne voulais pas, je … Pourquoi suis-je devenu comme ça … Pourquoi je suis entré dans cet état de démence … Tout le monde doute de moi … Je suis complétement détruit. Si je te perds toi … Je n'aurais plus aucune raison de vivre. Je me sens honteux, ignoble et je me dégoûte tout seul. Tu es jusqu'à présent celle qui me donne la force de sourire, de croire en un retour arrière possible. Je suis tellement déçu de m'être fait manipulé comme un imbécile … Je t'aime Ashley … Je ne veux pas que tu me vois comme un manipulateur. Jamais une seconde je n'ai pensé te faire souffrir, toi ! Jamais ! Tu m'entends ?! Jamais je n'ai pensé te faire de mal, ne serait-ce qu'une fraction de seconde. Je tiens trop à toi pour ça ! »

Il voulait la regarder, il essayait de la fixer, il voulait la tenir dans ses bras … Lui faire comprendre qu'il était pourtant toujours un homme sur qui elle pouvait compter … Tout le monde le sait bien : une personnalité peut en cacher une autre … Mais croyez-vous vraiment que les personnes détruites psychologiquement, pouvait être aimé ? Nolan le pensait, encore et encore ! Il voulait y croire ! Après tout, il était venu au monde comme chacun de nous tous : il y avait forcément un cœur qui battait, au fond de sa cage thoracique ! Il voulait redevenir celui qui avait fait tant sourire la jeune femme, celui qui l'avait fait renaître, la sortant de toutes les pensées qu'elle pouvait avoir de son père … Nolan avait froid. Il se sentait seul … Ce qu'il voulait, c'était retrouver de cette tendresse, qui lui manquait déjà énormément. Alors qu'il essuyait ses larmes, comme il le pouvait, il restait la fixer :

« Même si je t'ai avoué une autre facette de ma personnalité, qui peut te dégoûter certes, tout comme moi d'ailleurs, sache que tout ce que j'aurais pu te dire, ou penser de toi, restera à jamais la vérité ! Je tiens énormément à toi, et ce, pour toujours ! Je serais prêt à me tuer pour te laisser la vie sauve. Je veux te voir réussir et percer dans le métier de profiler. Tu le mérites. Ce que je t'ai dit tout à l'heure, ne servait pas qu'à te redonner le sourire. Je le pense vraiment … Je sais que tu es quelqu'un de motivé, une fille qui sait ce qu'elle veut ! Je crois en toi … »

Donnant toute la sincérité possible aux paroles qu'il lui lançait, alors qu'il restait regarder celle qui s'était ramassée dans ses genoux, toute sanglotante, il posa une main dans son dos pour ajouter finalement :

« Ne me laisses pas seul, Ashley … Je t'en prie … »

[HRP : C'est la première fois que je pleure tout en écrivant … Ca me fait vraiment trop de peine, c'est horrible. J'espère que ça me passera, que je puisse manger sans que mes parents se doute de quelque chose. J'aurais l'air malin, les yeux rouges remplis de larme, à table …]

Détruite, elle ne releva pas les yeux. Un énorme poids s’était abattu sur ses faibles épaules, et elle s’effondrait, croulant sous le poids de ses mensonges. Généralement, les gens la trouvaient trop fragile pour lui faire faire face à de telles révélations, mais lui non. C’était le seul mérite qu’il avait, la considérer comme elle était, quelqu’un qui n’était pas si faible qu’on le pensait. Mais les larmes qui ruisselaient sur ses joues pâles contredisaient cela. Elle aurait voulu que ce ne soit qu’un cauchemar, un rêve affreux dont on peut se réveiller comme ça, seulement en se pinçant. C’était tout bonnement impossible d’être aussi triste… Il lui semblait que toute la peine du monde s’était abattue sur elle. Elle essaya de la réconforter, et même sans le voir, elle imagina son visage trempés de larmes à sa voix tremblante. Un peu comme elle… Elle secoua la tête, bien que celle-ci soit sur ses genoux, comme pour ne pas entendre ce qu’il disait. Elle finit par se calmer, même si les larmes coulaient toujours. Mettant sa tête légèrement sur le côté, pour voir le chemin et les quelques passants qu’il y avait. Elle aurait voulu être quelqu’un d’autre. Une femme banale, avec des amis banals, un métier ordinaire. En tout cas, quelqu’un qui n’était pas ainsi sur un banc, telle une épave. Ses bras étaient enroulés autour de ses jambes, et elle détacha l’une d’elles pour passer sa main dans ses cheveux. Comme toujours. Son plus grand tic.
Elle sentit la main de son « ami » se poser sur son dos, et elle se raidit, comme s’il lui avait dit une nouvelle fois qu’il était un tueur. Elle fuyait déjà la réalité en se plongeant dans un univers qu’elle idéalisait chaque jour un peu plus. Maintenant, elle avait tout simplement envie d’arrêter quelques secondes de vivre. S’éloigner quelques heures. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, et ses larmes étaient justifiées par cela. Si elle lui en avait réellement voulu, elle serait partie, tout simplement. Se rendant compte de cela, elle sécha ses larmes, resta quelques secondes encore recroquevillée, avant de saisir sa main, la serrant au passage. Ça ne changerait rien à l’homme qu’il était vraiment, certes, mais… Elle essayait de lui dire, par cette poigne, qu’elle ne lui en voulait pas, mais qu’il lui faudrait du temps. Relevant alors la tête, les yeux encore voilés de tristesse, elle osa plonger ses deux perles bleues dans les pupilles ténébreuses de son meilleur ami. Ou ex meilleur ami ? Elle ouvrit la bouche, pour parler, mais aucun son ne sortit. Elle essaya de lui expliquer, mais tout ce qu’elle put prononcer fut un « s » assez long. Comment se sentir ridicule par Ashley Seaver… C’est en voyant son visage ravagé, et en sentant son cœur se serrer, qu’elle comprit qu’elle tenait toujours autant à lui. C’est certainement pour ça qu’elle se jeta littéralement a dans ses bras, enfouissant son visage dans sa nuque. N’allez pas voir ça d’un autre œil. Il représentait tellement de chose pour elle, qu’elle se fichait éperdument de l’avis des autres qui pourraient les voir. Enroulant ses bras fins autour de son cou, les larmes recommençant à couler le long de ses joues pâles, elle ne put s’empêcher d’avoir une respiration saccadée par les sanglots.

- Je tiens trop à toi pour… pour te laisser, articula-t-elle. Je sais que ce que tu as fait est mal… Mais tu es un grand frère pour moi et… et tu es le seul qui sache me redonner le sourire quand tout va mal. Ce sera différent… Mais au fond… Tu es toujours mon Nolan, celui qui sait me faire mourir de rire pendant des heures et qui est prêt à tout pour moi.

Elle respira plus doucement, calmant les battements de son cœur, mais les larmes continuaient à en faire à leur tête et glissaient sur ses joues, mouillant son ami au passage.

- J’ai si confiance en toi… Peut-être trop même, mais je… mais…

Elle fit une pause, les mots ayant du mal à passer en travers de sa gorge. Sa voix se brisait et elle ne put s’empêcher de se dire que toutes les victimes qu’il avait faite n’étaient pas vengées, si elle le pardonnait. Elle s’en fichait.

- Je… Tu ne sais pas combien tu comptes pour moi…

Pour que vous vous rendiez compte, un peu du ridicule de la situation, Nolan ne savait plus du tout ou se mettre. Ashley était triste, recroquevillée sur elle-même, encore les larmes qui couraient le long de ses joues. Qu'est-ce que j'étais en train de vous dire tout à l'heure, hein ?! Nolan n'allait jamais supporter que l'on fasse du mal à Ashley … Son Ashley ! Et bien là, autant vous dire qu'il avait qu'une envie, c'était de se tuer lui-même pour ce qu'il avait osé faire. Il se sentait comme étant l'homme le plus pourri que cette Terre ai encore jamais portée. La pire ordure de toute son espèce. Un imbécile, égoïste qui pleurait toute les larmes de son corps pour essayer de se racheter. Un gars qui refusait de voir la réalité des choses en face. Une lavette ! Voilà ce qu'il était. Il aurait dû y réfléchir avant, tout simplement. J'vous jure … C'était limite risible de le voir dans cette état. Une pauvre chochotte ! Vraiment, c'était vous dire à quel point, rien qu'à le regarder, il faisait pitié. Et encore … Il fallait vraiment être sur un bon jour, pour ne pas lui en vouloir. Pauvre Ashley … Et qu'est-ce qu'elle allait penser de lui maintenant, hein ?! Lui qui pourtant, lui avait fait comprendre jusque là qu'il était l'homme sur lequel elle pouvait se reposer, se confier … Un abruti ! Voilà ce que Nolan était. Il avait fait semblant dès le départ pour la rassurer. Alors qu'au fond de lui, monsieur était un des ennemis publics numéro un, de ses amis et collègues les profilers … Foutu subconscient à la noix, qui le faisait réagir comme un raté, assoiffé de haine. Alors qu'au fond de lui, quand même, il voulait se sentir aimé …

Alors que Nolan avait passé sa main dans le dos de son amie, pour lui prouver qu'il était encore celui en qui elle pouvait croire, Ashley avait saisit cette dernière, comme pour lui dire qu'elle était là. Qu'elle était encore secouée, sous le choc, mais qu'elle tenait le coup. Voilà aussi ce que Nolan essayait de lui faire comprendre. Après tout, si il avait fait cette révélation, ici, aujourd'hui, c'était parce qu'il savait que même avec de la peine, elle allait être réceptive et elle allait le comprendre. A ce contact, Nolan eut comme un soupir de soulagement, puis un chuchotement, dans lequel on pouvait entendre un mot, des syllabes, qui, côte à côte, voulait signifier un :

« Merci »

Il se sentait de suite, un peu plus compris par la jeune femme, énormément soulagé de savoir que, même si ce secret maintenant révélé lui avait fait un choc, elle était toujours là. Il eut alors un léger sourire. Un léger sourire qui fut rapidement figé. Il avait été surpris. Oui … Surpris mais heureux de la réaction que la jeune et jolie blonde avait pu avoir, face à lui … Elle s'était blottie contre lui en enserrant son cou de ses petits bras, sa tête contre sa nuque, comme pour lui accorder son pardon. Elle lui avait dit qu'elle tenait beaucoup trop à lui, pour le laisser, chose qui l'avait empli de chaleur, d'un coup. Elle le considérait alors comme son grand frère, lui avouant que lui seul pouvait lui redonner le sourire, quand ça n'allait pas. Elle allait peut-être, être un peu plus différente, mais que au fond d'elle, notre beau gosse préféré, allait rester son Nolan. Celui qui à coup sûr pouvait la faire rire, comme bon lui semblait, celui qui était prêt à tout pour la faire se sentir mieux …

Toutes ses paroles lui réchauffait vraiment le cœur. Il se sentait revivre, lui qui, il y a quelques minutes à peine, n'aurait pas hésité pour foutre sa vie en l'air, dégoûté lui-même par son attitude. Mais cela semblait maintenant s'apaiser … Il se sentait plus léger qu'il y avait quelques jours. Elle lui avait dit qu'il était l'homme auquel elle comptait énormément. Et que lui, ne pouvait pas l'imaginer à un tel point. Alors qu'il ressentait les larmes d'Ashley qui pouvait lui mouiller ses joues, encore chaudes, il s'exclama, une fois la cadence de sa respiration retrouvée :

« Je suis soulagé de te voir réagir comme ça. Je me répète, et je me répète, mais, Dieu sait à quel point sans toi, je ne pourrais vivre. Tu fais partie intégrante de ma vie, et, je m'en veux encore de t'avoir blessée de cette façon. Mais je pense qu'avec ce geste, tu m'as accordé ton pardon. Je veux rester à tes côtés, te sentir présente, te faire rire encore et encore … Je tiens énormément à toi, plus que personne. »

Autant vous dire que là, Nolan avait tout fait pour être sincère à son maximum. Il se sentait heureux d'avoir pu redonner la confiance en sa Ashley … Il était redevenu simple, il était redevenu lui-même.

Son visage toujours enfuit dans le cou de son ami, elle se permit de prendre une grande inspiration, pour retrouver une respiration normale, et arrêter les perles salées qui coulaient sur ses joues pâles. Bien que son cœur continuait à battre la chamade, elle arrêta de pleurer, même si les larmes menaçaient toujours de glisser silencieusement sur son visage. Après tout… Elle se voilait déjà la face avec James Miller, alors elle pourrait faire de même avec Nolan, non ? Elle espérait juste ne jamais devoir s’occuper des meurtres de son ami. Elle ne pourrait pas le mettre derrière les barreaux. Ceci dit, maintenant qu’elle y pensait, il valait mieux qu’il lui ait dit, car si elle le découvrait sur l’enquête (qu‘elle espérait qu‘il n‘y ait pas !), que c’était lui le responsable, ça aurait fait un million de fois plus mal. Elle le savait. C’était comme ça que ça s’était passé, avec son père. Cependant, elle avait toujours du mal à accepter ce fait. Et si en la rencontrant, il n’avait pas pensé à devenir ami avec elle, mais à lui ôter la vie ? Elle se décolla doucement de lui, les yeux rougis par les larmes, un sourire incertain sur les lèvres. Se frottant les joues d’un revers la main, elle se força à se calmer, bien que cela semblait au-dessus de ses forces. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas autant pleuré, encore moins pour quelqu’un qu’elle aimait. La dernière fois, c’était… Eh bien, pour son père. Sauf que pour lui, elle n’acceptait toujours pas le fait qu’il soit un tueur en série et qu’il l’ait élevée dans un mensonge. Il ne lui avait jamais dit la vérité, contrairement à Nolan, qui, en sachant qu’elle allait avoir mal, lui avait avoué ce qu’il était. Et elle lui en était reconnaissante. Malgré tout… Heureusement que son maquillage était waterproof ! Il ne manquait plus qu’elle ressemble au Joker, en plus de ça. Cette pensée lui tira, à contrecœur, un sourire franc et elle osa à nouveau regarder le chirurgien dans les yeux. Chirurgien… L’était-il vraiment, au fond ? Ou était-ce juste parce que ce métier se rapprochait le plus de ce qu’il faisait vraiment ? Elle ne lui posa pas la question. Elle resta de marbre, ses deux yeux bleus le fixant avec une certaine retenue. Elle n’osait plus parler, maintenant. Ramenant à nouveau ses jambes contre sa poitrine, simplement pour s’occuper, elle essaya de s’imaginer Nolan en train de tuer quelqu’un. Cette image lui fit froid dans le dos, mais elle la chassa de son esprit aussi vite qu’elle était rentrée. En fait, il voyait les mêmes horreurs qu’elle, tous les jours. Elle espérait que pour lui, ce ne soit pas tous les jours, au moins. Toussant légèrement, en sentant un silence s’installer, elle s’humecta les lèvres avant de rompre le silence.

- Eh... Merci de m'avoir dit la vérité. bredouilla-t-elle, en pinçant légèrement les lèvres.

Non, ce n'était pas ça qu'elle voulait dire à la base. Elle lui lança un regard vaincu, ne posant pas sa question, qui devait être « Et tu as déjà essayé d’arrêter de tuer ? ». Il lui avait dit, il ne savait pas pourquoi il faisait ça. Peut-être qu’il lui avait aussi dit la réponse à sa question pendant qu’elle pleurait. Mais à ce moment là, ses pensées étaient tellement embrouillées… et son cerveau refusait catégoriquement d’enregistrer une information. Remettant une de ses mèches blondes, qui avait glissé sur son visage quand elle l’avait abaissé, derrière son oreille, un sourire mi-poli mi-sérieux sur le visage. Ça lui faisait étrange de se dire… Qu’elle était une profileuse (enfin, une apprentie) et qu’elle essayait de faire la conversation avec un tueur. Si un de ses collègues apprenaient qu’elle était amie avec lui, elle risquait de se faire renvoyer ; pareil pour James. Elle ne devait vraiment pas tenir à son travail pour faire ça… Mais, s’il y a bien une chose de vraie, c’est « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point », comme dirait Blaise Pascal.

Voilà … Nolan se sentait mieux à présent. L'information, certes choquante sur le moment, était passé, Ashley avait l'air de l'avoir comprise, quoiqu'un peu blessée, mais elle l'avait comprise. Son ami, un tueur ? Peut-être … Mais une chose était sûre, Nolan n'allait jamais lui faire de mal. Comme tout le monde, il avait aussi de bons côtés, même si sa carrière pouvait être construite de viols, d'assassinats, de bagarres mortelles, ou même d'empoisonnement. Oui parce que, par moment, rien n'était plus innocent que d'utiliser son métier de chirurgien comme couverture, derrière laquelle il pouvait se glisser, en se faisant passer pour le héros de service, qui avait lamentablement échoué, lors d'une opération. Il faisait l'homme complétement dépité, alors qu'au fond de lui, c'était ce qu'il voulait : tuer. Mais, jamais au grand jamais, il n'aurait osé faire cela sur Ashley, ou même Natasha et Aleksandra, si on continuait dans ce chemin …


Oui, Aleksandra … Je ne vous en ai pas encore parlé ?! Ah … Et bien, justement. C'était la petite surprise du chef. Nolan l'avait rencontrée, un soir d'hiver. L'air était froid, et la pluie menaçait de tomber à tout moment. Une légère brise embrassait son visage, alors qu'il marchait calmement, dans ce silence lourd et inquiétant. Jusqu'au moment, où, au détour d'une ruelle, il avait entendu des sanglots, accompagnés de quelques gémissements frêles, à peine audibles. Intrigué, il s'était alors approché, et de sa voix, le plus doucement possible, il s'était exclamé :

« Il y a quelqu'un ? »

Alors qu'il était arrivé à hauteur d'une toute petite fille, d'une dizaine d'années tout au plus, il s'était exclamé de plus belle :

« Pourquoi es-tu toute seule, dans le froid ? » Il s'était accroupi à sa hauteur, passant une main sur son épaule pour la rassurer … La petite avait l'air vraiment triste.

« J'ai peur ... » Voilà ce qu'elle lui avait seulement répondu sur le moment. Elle avait perdu tous ses repères. Elle avait très certainement fuit sa maison.

« Calme-toi. Je vais te ramener chez moi, dans un endroit chaud. J'ai de quoi te donner à manger, j'ai des vêtements plus chauds aussi. Tu pourras tout m'expliquer en détails, j'ai du lait chaud et des gâteaux secs qui t'attende. »

La petite, essuyant ses larmes, s'était tournée vers Nolan qui faisait du mieux qu'il pouvait pour la rassurer, la calmer, lui rendre le sourire.

« D'accord ! » Avait répondu la petite fille, sans trop se méfier, cherchant de la tendresse.

Je vous fait peur là, hein ? Mais rassurez-vous … Nolan n'avait aucune raison de la violer, la torturer ou quoi que ce soit d'autre. Il avait une tendresse sans nom, lorsqu'il s'agissait de s'occuper d'enfants. Il avait une âme de protecteur. C'était dans sa nature … Il faisait le dur, comme ça, mais ces petits bouts, avaient tendance à le faire craquer, et oublier ses manies de psychopathe sanguinaire. Il l'avait donc amené chez lui, pour la dorloter autant que possible. Depuis ce jour, connaissant son histoire sur le bout des doigts ainsi que son prénom, il la chérie comme si Aleksandra, était sa propre fille.


Il avait donc tout expliqué à Ashley … Voilà encore un autre secret, qu'elle ignorait encore de lui. Mais il voulait lui en parler également. Histoire de lui prouver que, même si certaines personnes pouvait le qualifier de malade mental qui ne pouvait pas contrôler ses pulsions malsaines et meurtrières, Nolan était avant tout un être-humain, comme les autres …

« Si tu veux, je te la présenterais un jour ! » Avait-il dit à sa protégée, gratifiant sa proposition d'un sourire.

Il sentait vraiment la confiance revenir. Il sentait l'ancien Nolan revenir peu à peu … Il était fier de lui avoir remonté le moral, comme il réussissait toujours à le faire, bien que parfois, comme aujourd'hui, cela était difficile …

« Ca te dis, qu'on aille manger une glace ensemble, pour se revigorer un peu, en profitant du beau temps ? » Lui avait-il demandé, en lui adressant un clin d'œil.

Allez savoir si la jeune blonde au teint clair légèrement rosé allait accepter ou non.

Elle gardait un regard voilé de tristesse et vaincu, mais elle savait le regarder dans les yeux. Ce qui était déjà pas mal. Elle ressemblait à une enfant. Dans son attitude, dans ses gestes, et on le lui disait souvent. Dans ses paroles qui pouvaient être parfois enfantines. Surtout quand elle était avec les profilers. Dès qu’elle faisait une remarque qu’elle jugeait intéressante, ça tombait comme un cheveu dans la soupe, et tous la regardait comme si elle débarquait d’une autre planète. C’est comme si, sur un scène de crime, elle leur avait dit que la couleur des murs étaient mauve : quelque chose qui leur paraissait tellement évident, qu’ils n'y prêtaient pas attention. Et des fois, elle se maudissait, fermant les yeux pour ne pas affronter leurs regards compatissants de sa bêtise. C’était une enfant. Quelqu’un qui n’agissait que sur un coup de tête, ou qui rigolait à tort et à travers. Jouant toujours avec une de ses mèches d’or, elle écouta l’histoire de Nolan, un léger sourire sur les lèvres. Il semblait beaucoup tenir à cette petite fille. Elle ne savait même pas qui c’était : voilà que comme ça, il lui en parlait. Elle fronça légèrement les sourcils. Il lui proposa de lui présenter, un jour. Elle n’avait rien contre les enfants, loin de là. Elle avait même parfois plus facile de parler avec eux qu’aux adultes. Lâchant ses cheveux, qu’elle remit derrière son oreille, elle lui lança un regard amusé avant de dire :

- Pourquoi pas…?

À vrai dire, elle ne savait presque rien de la vie de Nolan, et sa la réjouissait - en partie - d’en découvrir un peu plus sur lui. Elle se détendit, et se rassit convenablement. Même si le fait que son meilleur ami soit un tueur ne soit pas oublié entièrement, elle essayait de passer au-dessus. Il lui faudrait du temps, mais elle s’y ferait. Un jour. Pour l’instant, l’information avait du mal à passer. C’était normal, mais la jeune femme avait l’impression que jamais elle ne passerait. Enfin… Ses yeux bleus étaient posées sur l’horizon, fixant un point imaginaire, dans le vague. Comme toujours quand elle devait face à ce genre de situation. Elle fuyait les regards, jouait avec ses cheveux, ses pensées vagabondant autre part. Quand il lui proposa d’aller manger une glace, elle se tourna vers lui, déjà un peu plus heureuse (et oui, elle était gourmande).

- Ce n’est pas de refus…

C’est vrai que c’était une belle journée. Il y avait du soleil et il faisait chaud, mais il y avait une légère brise rafraîchissant l’endroit. C’était agréable, en somme. Se levant, dégourdissant ses jambes au passage, elle enleva la « poussière » de ses vêtements, pour redonner une forme à ceux-ci. Rester assise comme ça, ce n’était pas la meilleure chose à faire, quand on voulait avoir une tenue impeccable.

Nolan pouvait encore voir aux yeux d'Ashley, qu'elle semblait encore un peu perturbée. Quoi de plus normal lorsque l'un de vos plus grands amis, qui plus est, vraiment très proche, vous avoue avec tristesse et dégoût qu'il est en fait un immonde salopard. Bien entendu, comme Nolan l'avait appuyé, jamais au grand jamais il n'allait faire de mal à ce visage si doux qu'il appréciait tant. Non … Cette idée n'allait jamais lui traverser l'esprit. Au contraire, même. C'était plutôt les têtes des gars pas très avenants, qu'il allait se faire un plaisir de défigurer à vie, si il avait encore la bonté de les laisser en vie … A voir … Puisque dans la plupart des cas, il allait très certainement les démembrer un à un, pour les trier dans des sacs poubelles et les envoyer à la déchetterie, comme de vulgaires objets usagés, sans plus aucun intérêt. Autant vous dire qu'avec son caractère assez trempé, malgré son air d'ange, il pouvait se glisser dans la peau d'un monstre, pour protéger ceux qu'il aimait. Pour détendre donc l'atmosphère, Nolan avait donc raconté à Ashley, l'histoire de sa rencontre avec la petite Aleksandra, la petite originaire de Moscou, en Russie. Il lui avait même proposé une rencontre, étant donné qu'il savait très bien, que sa petite protégée aimait vraiment les enfants. Quelque part, dans sa tête, Nolan se disait aussi que Ashley allait être ravie de la rencontrer.

Après quoi donc, pour lui rendre le sourire, connaissant aussi parfaitement la gourmandise de la jeune femme, il lui avait proposé de prendre une glace. Remarquez, de son côté, il pouvait en dire autant. Nolan était un grand amateur de glace. Son parfum préféré était d'ailleurs la pistache, sans trop qu'il sache lui-même pourquoi, d'ailleurs. A sa proposition donc, Ashley lui avait rendu un sourire, en acceptant volontiers. Remarquez, le temps était également de circonstance. Donc, pourquoi se priver ? Il s'était donc levé du banc, tout en restant près d'elle, pour lui dire :

« J'ai toujours un casque de plus au cas où, sur moi. On pourrait se rendre dans le centre ville avec. Et pour la glace, ne t'en fais pas … C'est moi qui offre ! » Lui avait-il signalé, d'un petit clin d'œil complice. Pourquoi donc ? Il avait tout simplement envie de se racheter, voyons. Voyez quand je vous avez dit qu'un psychopathe pouvait avoir aussi de bons côté. D'ailleurs pour être franc, Nolan se situait dans ces rangs, par les fichiers du FBI, mais il avait horreur qu'on le qualifiait de cette manière. Pour lui, Nolan était un tueur certes, mais ça s'arrêtait là. Après tout, il était en Amérique. Et Dieu sait à quel point ce pays est dangereux. Nolan se le disait toujours : « Si tu ne défends pas dans ce pays, tu es sûr de te faire bouffer, un jour ou l'autre ! » Et il n'avait pas tord ! Il y avait toujours un gars ou deux, voire même des bandes parfois, qui pouvait s'en prendre à certains, après quelques verres dans le nez … Sous prétexte qu'ils se croient plus fort … Et autant vous dire que avec ses méthodes, Nolan a pu bien souvent prouver le contraire. Évidemment, personne ne peut prétendre à être Superman, non plus. Et Nolan a aussi fini dans de sales états par moment. Heureusement bien sûr, Ashley n'était pas là pour voir ça ! Mais bon … Avec ses notions de chirurgien et les bonnes relations qu'il avait à l'hôpital, Nolan se faisait refaire une santé. Comme quoi, travailler dans le domaine de la santé et de l'aide à la personne, même en étant un meurtrier, ça avait du bon …

Entraînant donc Ashley gentillement, il s'était donc rendu à l'entrée du parc, à laquelle il avait laissé son fidèle moyen de locomotion, son Harley Davidson « Fat Boy ». Prenant donc les deux casques qu'il avait attaché à l'aide de sangles sur le guidon, il en avait tendu un à Ashley, en lui disant :

« Je ne sais pas si tu en as déjà fait, mais si ce n'est pas le cas, c'est l'occasion pour toi de découvir. Tu verras : la sensation de la douce brise, c'est ce que je préfère ! »

Il l'avait donc enfourchée pour la faire démarrer, tandis qu'il avait laissé Ashley prendre en place. Après quoi, ils s'étaient donc dirigés vers le centre ville …

Harley Davidson de Nolan:

[HRP : J'avais voulu clore tout de même. On pourra en ouvrir un autre par la suite pour déguster la glace et parler de tout et de rien, ou on considère ça comme une action hors RP ! À toi de voir ]