Aujourd'hui, Alexei se sentait un peu seul. Il fallait dire que son boulot d'espion le prenait trop à cœur ces derniers temps. Il se penchait trop sur le cas d'Hotchner, ce qui le forçait à rester des heures durant dans son bureau de l'Ambassade à bosser comme un malade. Ce qu'il voulait ? Rassembler le plus d'informations possibles sur la Behavioral Analysis Unit et toute l'équipe d'Aaron. Ce flic était bien respecté et il l'avait bien remarqué. Il s'était dit que rendre visite à quelqu'un pourrait lui changer les idées. Il se préparait donc comme à son habitude, toujours sapé comme un homme d'affaires, digne de ce nom. Il avait choisi l'un de ses costumes trois pièces, avec une chemise blanche et une cravate noire. Assorti de ses mocassins vernis et de sa montre en argent assez imposante. Comme vous l'aurez certainement remarqué, Alexei aimait le tape-à-l'œil. Il avait aussi pris ses lunettes noires pour finaliser le tout. Après quoi, il prit ses clés pour se diriger vers son garage, dans lequel son véhicule, une Dodge Viper SRT 10 était entreposée. Là encore, son côté mégalomane pouvait ressortir. Il aimait tout ce qui était cher et qui était beau. Quoi de plus normal pour un homme de son statut. Il se disait toujours qu'avec un tel salaire, il pouvait aisément se le permettre.

Il avait donc ensuite pris la route, en direction du loft d'Ashley, en espérant ne pas trop la déranger. En passant, il s'était dit qu'il ferait un tour dans une cafétéria du coin pour prendre prendre deux formules à emporter. Il les avait fait sucrer comme il le fallait. Payant l'homme comme il se devait, il prit ensuite sa voiture pour continuer le chemin, sous un fond musical doux, afin de se détendre. Par moment, il pouvait écouter un peu de classique. Il aimait bien cela. Des symphonies comme celles de Beethoven ou de Mozart pouvait le calmer. D'ailleurs, ça lui faisait penser à autre chose, en bravant les quelques bouchons des heures de pointe. Il était approximativement dix heures et demie. Ce qui pouvait expliquer le flux assez important de véhicules dans les rues de Quantico.

Au bout de quelques minutes, il avait pu apercevoir les premiers lotissements du quartier aisé dans lequel se trouvait Ashley, son amie. Il s'était donc garé à proximité, enlevant sa ceinture de sécurité puis s'était saisi des deux cafés avant de refermer sa portière, à l'aide du verrouillage central. Il se dirigea ensuite vers la porte de la maison, en traversant la la rue. Réajustant sa cravate de la main droite, il sonna ensuite à la porte, dans l'espoir de voir cette dernière s'ouvrir, tandis que le soleil rayonnait et que les oiseaux gazouillaient.

[HRP : En espérant qu'il puisse t'inspirer, malgré l'absence de dialogue dans cette introduction. Ne te presses pas pour répondre, je suis au courant pour ton manque de temps ]

La belle jeune femme avait profité de la soirée de la veille pour réviser, encore une fois, ses tests. Ça devenait presque une obsession, elle passait sa vie à cela. Depuis quand n’avait-elle pas eu de vacances ? Ou ne serait-ce qu’une soirée à elle ? Pour rendre le cadre de ses études plus agréable, elle avait saisi tous ses livres et un café, et s’était installée dans son fauteuil dans une couverture, malgré les températures élevées, même la nuit. Ça lui rappelait, à vrai dire, toute son adolescence ; quand elle était jeune, pendant ses examens de décembre, elle passait la plupart du temps ainsi et elle avait remarqué que non seulement elle se reposait, mais en plus, elle apprenait. C’était un bon deal. Ashley avait donc ainsi révisé toute sa soirée, des fois en mettant de la musique ou la télévision comme bruit de fond et faisant des minis trajets jusqu’à sa cuisine pour se resservir en café. Jusqu’à ce qu’elle tombe littéralement endormie pendant qu’elle révisait un chapitre sur Ed Kemper dans l’Encyclopédie des Serial Killers. Elle était totalement épuisée et ne pouvait le nier : voilà pourquoi elle dormait sur son fauteuil, dans une position des plus inconfortables. Elle s’en fichait, elle dormait à poings fermés, au point qu’elle ne se réveilla même pas quand sa farde tomba au sol, quand elle se retourna pendant son sommeil. La nuit passa vite, sans cauchemar, ni sursaut, ni larme, ni sueur froide. Un sommeil réparateur qui ferait le plus grand bien au jeune agent qui n’avait pas passé une nuit pareille depuis des mois, voire des années. Dommage que cela ne fut pas dans un lit. Mais quand elle se réveilla, parce que le soleil caressait son visage et l’éblouissait, elle n’eut même pas mal au dos. Encore légèrement endormie, il lui fallut quelques secondes avant de réaliser ce qui s’était passé la veille. Et dans un élan de courage, elle se leva et se dirigea vers sa chambre pour se changer. Elle ne mit pas une grande tenue. Elle ne devait aller nulle part. Bien que la matinée soit belle, elle ne voulait pas sortir et allait, encore une fois, passer sa journée dans son bunker. Soit à réviser, soit à le ranger. Bien que celui-ci soit impeccable, il lui semblait qu’il était toujours en désordre. Elle enfila une robe légère et blanche. C’était rare de la voir en robe. Avec son boulot, elle était toujours en jeans ou tailleur. Elle ne se permettait de mettre des robes que quand elle était seule chez elle ou à une soirée. Tant qu’elle était lancée, elle releva ses cheveux d’or en un chignon mal fait, quelques mèches dépassant et revenant sur son visage. Elle jeta un regard à l’heure, et remarquant qu’il était déjà dix heures, elle s’étira pour bien se réveiller et se dirigea vers la cuisine pour se servir un café. Encore. Mais bizarrement, quand elle fut en face de sa tasse, elle n’en voulut pas. Peut-être parce qu’elle n’était pas fatiguée ou parce qu’elle en avait trop bu la veille ? Elle ne se posa pas réellement la question et prit une tartine, ce qui lui servit de déjeuner. Elle ne mangeait jamais beaucoup. Une assiette remplie était son maximum. Quand elle ne se contentait pas d’une tartine avec une quelconque garniture. Elle était en train de regarder par la fenêtre la vue sur le parc quand quelqu’un toqua à sa porte. Elle fit volte face, les sourcils froncés. Elle n’avait demandé à personne de venir la voir. Une visite de courtoisie ? Peut-être, mais elle n’était pas du genre à recevoir ce genre de visites. Elle se dirigea vers la porte d’entrée, enfilant des ballerines au passage, parce que recevoir quelqu’un - si bien sûr c’était pour cela - à pieds nus n’était pas ce qu’il y avait de plus chic. Elle ouvrit la porte, et un sourire radieux éclaira littéralement son visage quand elle vit Alexei Ivanovitch, deux cafés en main. Elle ne le connaissait pas vraiment, mais assez pour le qualifier d'être son ami. Il était au BAU, ce qui jouait et accessoirement, il avait un magnifique accent russe et était très classe. Elle se sentit d'ailleurs un peu stupide en le voyant avec ses vêtements chers et beaux, tandis qu'elle portait une robe qui ne devait pas valoir plus de 20 $. Elle n'accordait pas une grande importance aux marques, mais aimait faire bonne impression quand même.

- Oh, Alexei ! Entre donc !

Elle ne savait même pas s’il désirait entrer ou non à vrai dire : elle l’avait juste déduit vu qu’il avait deux cafés. Si cela avait été pour quelqu’un d’autre, il les aurait laissés dans sa voiture ou ne serait pas venu la voir. Se poussant de l’encadrement de la porte pour le laisser entrer, elle ne se défit pas de son sourire, réellement heureuse que ce soit lui qui vienne la voir.

Il attendait patiemment, jusqu'à ce que la porte était venue à s'ouvrir. Ashley était bel et bien présente. Elle avait ouvert à Alexei, dans une robe blanche et un joli chignon, duquel s'échappait quelques mèches folles. Une tenue digne d'un été qui approchait à grand pas. Elle afficha un grand sourire quand elle avait vu qu'il s'agissait de lui, d'autant plus qu'il n'était pas venu les mains vides. Il savait qu'elle adorait le café. C'était sa drogue par excellente. Un stimulant énorme pour la jeune femme. Remarquez, lorsqu'Alexei ne pouvait pas fumer, un peu de café pouvait le remettre d'aplomb. S'il ne fumait pas en la présence d'Ashley, c'était uniquement pour préserver sa santé à elle. Il ne voulait pas la gêner. Et puis, avec les discussions qu'ils pouvaient avoir tous les deux, Alexei n'avait pas le temps de penser à une cigarette.

« Ce que tu peux être ravissante, comme ça. Ça te change du bureau, j'aime beaucoup. » Lui avait-il dit, en embrassant sa joue, tandis qu'elle l'avait prié d'entrer.

« Большое спасибо » *

Il passa alors la porte, tandis que la jeune agent lui souriait encore. Son petit côté innocent et fragile faisait totalement craquer Alexei. Pour lui, Ashley était un tout : une collègue, une amie, une pierre précieuse. Il pourrait la protéger contre tout et n'importe quoi. Il ne veut pas perdre cette amie qui pour lui était aussi fragile qu'un saphir. Une pierre que l'on pouvait trouver par dizaines de tonnes dans les exploitations minières près de Moscou. Quelques supérieurs pouvaient payer Alexei comme cela. C'était une façon de le remercier pour les services qu'il rendait, pour le bien de sa Patrie. Il regardait partout autour de lui, un peu gêné.

« Je … Je vais poser ça là. Ils sont un peu chauds. Je les ai achetés sur la route. » Avait-il dit à Ashley, posant les deux cafés sur la table basse.

Il enleva ensuite sa veste, la posant sur le porte manteau. Se tournant ensuite vers Ashley, il lui demanda :

« Alors ma belle, comment tu vas depuis le temps ? Ça se passe comme tu veux, au FBI ? » Il affichait un sourire des plus francs sur son visage.

Lorsqu'il parlait, son accent caucasien balayait la pièce de ses ondes particulières. En s'approchant de son canapé, il l'avait invité à la rejoindre :

« Ils l'ont sucré comme tu aimes. Ni peu, ni trop. » Il lui adressa un petit clin d'œil.

En s'installant, il s'était rappelé qu'il n'avait pas oublié son petit cadeau. Un bijou importé de son pays, un saphir en pendentif. Il l'avait sorti pour le déposer devant elle …

« Dernièrement, j'ai fait une petite affaire, avant de revenir d'un voyage, jusqu'ici. Je pense que ça va te plaire. Tu penseras peut être que c'est une folie, mais en vérité, je l'ai eu avec un ami. Une dette après un service rendu. C'est un petit bijoutier sympathique. »

Restait à voir comment elle régirait en ouvrant l'écrin sur lequel ou pouvait lire : « Продукт сделанный в Москве » signifiant l'origine certifiée du bijou en question …

[HRP : Lexique - * >> Merci beaucoup]

Le belle blonde sourit quand il la complimenta sur sa tenue. Elle baissa les yeux sur sa robe et rougit légèrement. Ah… Ashley. C’était bien elle. Elle n’était pas habituée à recevoir des compliments, bien qu’il fallait l’avouer, elle était jolie. Ou plutôt, charmante. Elle le remercia d’un geste de la tête puis l’invita à entrer. Il lui parla en Russe et une sorte d’étincelle sembla s’allumer dans les yeux d’Ashley qui lui sourit. Qu’est-ce qu’elle aimait le Russe ! Avec un sourire, elle lui répondit :

- Удовольствие для меня. *

Puis il entra. Elle avait vu juste : les cafés étaient bien pour elle. Il les posa sur la table en lui disant qu’ils étaient un peu chaud et elle acquiesça, le remerciant par cette occasion. Il accrocha sa veste au porte manteau et elle le regarda faire. Perdue dans ses pensées, elle sursauta presque quand il lui demanda comment ça se passait au BAU. Un sourire d’excitation passa sur ses lèvres et elle dit avec une joie perceptible :

- C’est génial. J’ai des collègues formidables, et ce métier me convient parfaitement.

Oui, c’était certain. Même si elle ne connaissait pas tous ses collègues, elle avait déjà sympathisé avec quelques-uns à qui elle tenait particulièrement. Elle faisait très attention à nouer des liens avec ses nouveaux collègues, considérant ça comme très important. Elle remit une mèche rebelle derrière son oreille et reprit le fil de sa pensée.

- De plus, je ne vais pas tarder à avoir fini mes examens, ce sera encore mieux après.

Oui, ça elle en était sûre : ce serait génial quand elle sera profileuse à part entière. Elle s’imaginait déjà en train de faire des profils entourée des autres. C’était ce qu’elle faisait aussi maintenant mais il lui semblait qu’elle servait de plante verte. Et parfois, il lui semblait qu’elle disait des choses qu’ils semblaient ne même pas avoir besoin de se dire tellement pour eux c’était évident. Quand elle faisait une remarque, elle avait l’impression de dire que les murs étaient rouges, par exemple. Quelque chose de vraiment inutile. Elle n’aimait pas cela, mais ne pouvait pas les blâmer. Elle détestait les regards qu’ils lui lançaient quand elle disait quelque chose. Un regard qui voulait dire « Ca on l’avait remarqué, Ashley, mais on ne peut te blâmer pour cela : tu n’est qu’apprentie. ». Elle jeta un regard aux cafés chauds et, dans ses pensées, n’avait même pas remarqué qu’Alexei était maintenant assis sur le fauteuil et qu’il venait de répondre à la réponse intérieure qu’elle se posait. Ni trop sucrés, ni trop peu. Elle sourit et vit qu’il lui faisait signe de le rejoindre, et elle s’exécuta. Mais elle n’était pas au bout de ses surprises ; il n’avait pas apporté que des cafés. Il posa un écrin devant elle. La situation sembla lui échapper et elle dit, en posant ses doigts fins sur le boîtier :

- Que …?

Elle n’écouta même pas ce qu’il disait à vrai dire, ses yeux océan se remplissant de larmes d’émotion. On ne lui offrait jamais rien. La dernière chose qu’elle avait eue était des pantoufles de la part de sa mère. Elle ouvrit le petit boîtier, découvrant un saphir en pendentif. Évidemment, sur le coup de l’émotion, les larmes coulèrent ses joues pâles et elle les essuya d’un revers de la main. Elle était trop sensible et elle le savait. Attrapant le bijoux précautionneusement, elle le regarda avec des yeux plein d’émotion.

- Tu n’aurais pas du, dit-elle en secouant la tête, c’est… c’est magnifique…

* Le plaisir est pour moi.

Quand Ashley avait invité Alexei à rentrer, celui-ci l'avait remercié en Russe. Elle répondit de la même façon. L'homme connaissait la fascination de la jeune femme pour la Russie. Cela se ressentait dans les discussions qu'ils avaient entre eux. De plus, il avait remarqué les yeux océans de son amie qui fixait les deux gobelets de café qu'il avait apporté. En effet, tout comme lui, elle en était friande. C'était leur façon de se donner un petit coup de boost, après des dures journées de travail. Lorsqu'Alexei s'était avancé jusqu'au séjour, il avait pu constater que l'intérieur était très coquet. En fait, il reflétait bien la personnalité d'Ashley. Tout était bien rangé, il y avait des couleurs … Tandis qu'il regardait tout autour de lui, elle lui avait affirmé qu'au travail, elle s'y plaisait vraiment et que ses examens allaient bientôt être terminés. Effectivement, elle avait l'air épanouie, fière de son boulot, mais comme Alex le savait, son passé était bien plus que douloureux, et ce, même si elle évitait de le montrer. Comment arrivait-il à le déduire, me direz-vous ? Dois-je vous le rappeler ? Notre cher profiler, bossait en parallèles en tant qu'espion et Superviseur en Chef pour les Forces Spéciales russes du KGB. Ce qui l'amenait à établir des profils sur tous les gens proches du milieu de la BAU qu'il côtoyait. Il ne soupçonnait en rien Ashley, mais il voulait juste en savoir d'avantage sur elle, histoire de savoir ce qui pouvait la rendre aussi proche d'Alexei, pensant qu'elle avait aussi des origines russes. C'est à ce moment là, qu'il avait pu récolter des renseignements sur son père. C'est comme ça qu'il avait pu savoir qu'il avait été arrêté par Hotchner et Rossi. Comme ça qu'il avait pu savoir aussi, qu'il avait fini le reste de ses jours en taule et finir par rendre l'âme. En effet, Ashley avait raison de garder cela enfouie en elle. Dans ses yeux, Alexei voyait qu'elle cachait quelque chose. Probablement ce passé plus que difficile à porter sur les épaules. Alors qu'il avait posé les deux grands gobelets acheté quelques minutes auparavant, il s'était assis sur le canapé de la jeune blonde, en l'invitant à en boire un à ses côtés. Il lui avait par ailleurs signalé qu'ils avaient été préparés comme elle les aimaient. Ce qui fit sourire la jeune femme … Lorsqu'elle s'était assise près de lui, c'était à ce moment là, qu'Alexei avait sorti un écrin, comme par magie de sa poche. Un joli boîtier aux reflets d'argent qui renfermait un bijou de toute beauté : un saphir venant droit des mines exploitées à Moscou, transformé dans une bijouterie. Une transformation dont son pays avait le secret. À sa réaction, on voyait qu'Ashley était profondément touchée. Ce qui fit d'ailleurs sourire Alexei …

« Ce bijou ne m'a pas coûté une fortune. C'est un ami à moi qui me l'a offert, en échange d'un service. Sa famille exploite les pierres, de pères en fils. Un véritable doigté et un savoir-faire authentique. J'ai d'autant plus craqué dessus, quand j'avais remarqué qu'il ressemblait rigoureusement au bleu de tes yeux. Et … En toute honnêteté, n'ayant ni femme, ni fille, je voulais en faire cadeau à quelqu'un d'autre. »

Il marqua sa remarque pleine de sincérité, d'un joli sourire, dont lui seul avait le secret. Il était certain que cette jolie pierre allait ravir son amie. En quelque sorte, elle pouvait symboliser leur amitié soudée. Elle-même, le lui avait dit plusieurs fois : Ashley considérait Alexei comme un « ami de cristal ». Un ami précieux, qu'elle n'avait pas envie de perdre. Elle était toujours présente pour lui, et inversement. D'où le fait qu'il lui offre ce bijou. Il en était même fier, lui aussi. Il avait pu voir que la jeune demoiselle était submergée par l'émotion …

« Allez, viens-là, dont … »

Il avait alors entamé une étreinte pour la consoler, lui redonner le sourire. Il savait qu'avec ce bijou, si jamais le moral n'y était pas, elle pourrait toujours se raccrocher aux souvenirs qu'ils avaient eu ensemble, sans compter que cela était loin de s'arrêter.

« Si j'ai fait ce geste, c'était tout simplement pour prouver que ce que tu ressens pour moi, je l'ai compris, et je ressens également la même chose. Tu es une personne unique dans mon entourage. C'est ta personnalité qui fait cela. On peut parler pendant des heures sans se lasser, on a des points communs, on rigole ensemble … Tu es vraiment quelqu'un d'extraordinaire. C'est simplement ce que j'ai voulu te démontrer en te l'offrant. Ça me fait plaisir, vraiment … »

Les « r » se roulaient dans ses paroles qui se voulaient rassurantes et douces. Il lui avait déposé un bisou sur le front, puis avait essuyé ses joues rosées des larmes salées qui perlaient sur son visage, en lui souriant.

« Tiens bois un café. Je sais que ça va te remonter le moral. » Avait-il dit en lui tendant l'un des grands gobelets chauds, contenant le liquide noir et parfumé tant convoité.

Si la petite blonde était touchée, et si elle le laissait paraître, c’était que c’était bien parce que c’était Alexei. En effet. Elle détestait qu’on la voie émue ou triste. Elle avait tellement été habituée aux regards compatissants qu’elle n’en voulait plus ; depuis l’arrestation de son père, elle n’avait eu droit qu’à ça. Des regards doux, prouvant l’amour des gens envers elle, mais la faisant se sentir extrêmement faible. Elle détestait réellement ces moments, où quelqu’un lui disait qu’il comprenait. Personne ne pouvait la comprendre, en tout cas, il lui semblait. Même les marques de sympathie de ses amis n’y changeait rien. Elle avait développé une protection autour d’elle. Quand son père était parti, elle s’était méfiée, et avait perdu confiance en autrui. Si aujourd’hui cela semblait disparu aux yeux des autres, ça ne l’était pas vraiment pour Ashley qui savait que ça ne partirait, sans doute, jamais. La seule personne qui avait vue la « vraie » Ashley, c’était Kira, dès la première fois où elle s’était rencontrée. Elle n’était elle-même qu’avec peu de gens. Et ces personnes avaient sa totale confiance ; Alexei en faisait partie. Elle ferait l’impossible pour lui, elle décrocherait la lune s’il le fallait. Il lui expliqua qu’il n’avait ni femme, ni enfant, ce qui faisait qu’il avait pensé à elle. En premier ? Elle ne savait pas, mais étrangement, qu’il ait pensé à elle en second la dérangeait. Toujours était-il que le collier était à présent entre ses doigts, et elle était en pleurs. N’étant pas discrète, et ne tentant pas de l’être, il remarqua qu’elle pleurait et il l’attrapa, dans une étreinte chaleureuse. Ce qui ne fit qu’augmenter les larmes de la jeune femme, encore moins habituée à ce qu’on la prenne dans ses bras. Elle passa ses bras blancs autour du cou de son ami, comme pour s’accrocher à lui. Comme à une bouée de sauvetage. La dernière fois que quelqu’un l’avait prise ainsi dans ses bras, c’était… Nolan. Et le contexte était nettement différent. Son cœur battant la chamade, elle espérait de toutes ses forces que personne ne vienne lui dire bonjour. Ça gâcherait royalement le moment. Ne pouvant s’empêcher de sangloter, elle se demandait à pourquoi cela la touchait tant. Peut-être parce que ça lui rappelait trop de souvenirs. Comme la fois où son père était allé au parc avec elle et lui avait montré les différents types de cerfs-volants dans le ciel. Elle n’était qu’un enfant, du haut de ses six ans, mais avait déjà usé de ses quelques talents pour en avoir un. Quand il lui avait acheté ce cerf-volant rose à motifs violets, elle en avait été tellement heureuse qu’elle avait sauté au cou de son père en pleurant. Vingt ans plus tard, c’était le même schéma qui se reproduisait ; cadeau, pleurs, câlin. Se ressaisissant un petit peu, il lui expliqua que c’était car ils étaient très proches. Et que celui lui, elle était extraordinaire. Sur ce point, il se trompait largement, mais ne lui dit pas. Tout ce qu’elle sut articuler, fut un simple :

- Merci…

Il posa un baiser sur son front ce qui la fit rougir, et, se décollant de lui, il essuya ses larmes, elle lui sourit mal assurément, remarquant que son accent russe ressortait dans ses paroles en Anglais. Elle trouvait cela charmant. À vrai dire, elle avait toujours considéré l’Anglais comme une des plus laides langues. Langue qui avait les mêmes racines qui l’Allemand, et pour elle, l’Allemand… C’était non ! Elle aimait toutes les langues qu’elle parlait, oui, mais pas sa langue originelle. Elle savait que la plupart des gens vénéraient celle-ci, mais elle non. Celle qui était la plus belle, c’était le Français, selon elle. C’était romantique. Malgré toutes les règles de grammaire, conjugaison ou autres… C’était magnifique. Il attrapa un des cafés sur la table, et elle le saisit, portant la boisson miraculeuse à ses lèvres. Le liquide chaud lui fit un bien fou et elle soupira. Le café avait des effets thérapeutiques sur elle, ce n’était pas possible autrement. Se levant, en profitant pour se dégourdir les jambes, elle se dirigea vers la cuisine pour attrapa une boîte « Tintin ». Ce qui était étrange chez elle, c’était qu’il y avait des notes de couleur partout, ainsi que des choses appartenant au monde des dessins animés ou bandes dessinées un peu partout. Cela lui rappelait de sourire. Saisissant donc la boîte d‘une main, ayant son café dans l‘autre, elle retourna dans le salon et posa les deux objets sur la table basse. Elle ouvrit celui qu’elle était allée chercher, dévoilant diverses sortes de biscuits, qu’elle montra à Alexei avec un sourire.

- Je sais que c’est moins « classe » qu’un collier, mais… Tu veux un biscuit ?

Elle était comme ça, nôtre gentille agent. À toujours proposer quelque chose en échange aux autres. Posant la boîte sur la table, elle en profita pour reprendre le collier, qu’elle avait posé en prenant son café, et l’attacher autour de son cou. Reprenant enfin son café et un des biscuits, elle mordit dans ce dernier en observant Alexei. C’est tout naturellement qu’une question passa la barrière de ses lèvres :

- Et toi ? Tu te plais au BAU ?

Simple question de pure forme, mais qui pourrait peut-être commencer une conversation.

[ HJ : Désolée pour le temps de réponse, mais comme dit sur MSN, j'avais vraiment plus d'inspiration... uù ]

Ashley avait l'air touchée par cette délicate attention. Les larmes étaient vite montées. Des larmes de joie, me direz-vous, mais des larmes quand même. Alexei avait l'air d'avoir visé juste. A vrai dire, il n'avait fait que lui dire la vérité. L'homme était encore bien trop seul, dans sa vie. C'était donc pourquoi, il avait préféré offrir ce bijou, à une personne en laquelle il tenait énormément. Cela lui faisait vraiment plaisir. De son côté, Ashley étant submergée par l'émotion, s'était jeté dans ses bras, et Alexei avait entamé une étreinte sincère et amicale, tandis que la belle blonde s'était mise à pleurer.

« Chuuut … Ne pleures pas, ça va aller ! » Lui avait-il chuchoter de sa voix douce, essayant de la faire sourire.

S'il l'avait fait, c'était avant tout pour elle. Il savait que la pauvre était bien occupée avec ses études et le travail. Ce qui était avant tout une dose de stress, même si la jeune femme avait la motivation. Par moment, un être-humain se devait de lâcher un peu, histoire de souffler. Comme lui, elle se réfugiait dans le café. Il adorait ça aussi. Quoique lui, fumait de temps à autre. Et Alexei s'était dit que si elle venait à manquer de la caféine un jour, ce pendentif lui servirait à combler le manque, si la solution de s'en acheter ne s'offrait pas à elle. Qui sait … Cela arrivera peut-être un jour. Ce pendentif symbolisait également un tout : un objet qui allait lui donner force, courage, amour et chance, même ! Il symbolisait l'amitié forte qui les liaient tous les deux. L'agent russe, selon lui, se devait de le lui offrir. Encore toute retournée, Ashley s'était simplement contenté de le remercier de sa petite voix. Lorsqu'il avait déposé un baiser sur son front, en essuyant les larmes de ses joues, son amie s'était mise à rougir, ce qui le fit légèrement sourire. Alexei la savait sensible. Parfois même un peu trop, mais c'était l'un de ses traits de caractère, qu'il affectionnait tout particulièrement. Vous savez, du fait que vous vous rapprochiez d'une personne, dans le but d'y faire très attention, comme s'il s'agissait d'une poupée en porcelaine, à ne surtout pas casser ? Et bien pour Ashley, s'en était le cas. Alexei y faisait très attention. Il ne voulait pas perdre une aussi bonne amie. Depuis qu'il était entré à la BAU, tous les deux avaient partagés de nombreuses choses.

Il l'avait donc invité à s'assoir en lui tendant un des gobelets de café qu'il était allé chercher auparavant. Après quoi, justement, Ashley s'était dirigé vers le fond du salon pour récupérer une petite boîte, aux motifs particuliers d'une bande dessinée belge : Tintin. Cette boîte contenait des petits biscuits, qu'elle avait proposé à Alexei, histoire de compenser sa délicate intention. Elle se sentait gêné, voyant tout de même que des gâteaux n'allaient pas forcément être à la hauteur du bijou, duquel elle venait d'hériter. Alexei, un peu amusé, piocha un biscuit dans la boîte en la remerciant, et en renchérissant :

« Ne t'en fais pas pour ça. Ta présence me suffit déjà … Je te l'assure. »

En finissant de mâcher, il avait été agréablement surpris en s'apercevant que les gâteaux allait fort bien avec le café, justement …

« Oh mais … qu'ils sont délicieux ! Le café va parfaitement avec ! On dirait que ton intuition à fait mouche, encore une fois ! » Avait-il dit en souriant.

En mangeant, Ashley en était venue à demander à son ami, s'il se plaisait au sein de la Behavioral Analysis Unit. Avalant une gorgée de son café, il avait répondu :

« Oh tu sais, en ce moment, je suis plutôt satisfait du boulot ! Je passe mon temps sur des dossiers ou je suis en liaisons avec les Forces de l'Armée Russe pour leur donner quelques bilans de ce qui se passe à l'Ambassade. On travaille sur un projet défensif pour aider la Justice de Quantico. Peut-être qu'avec ça, les criminels auront plus de mal à établir leurs méfaits, qui sait … J'ai entendu dire que certains s'amusait à payer des terroristes pour s'octroyer des réseaux tout entiers et faire peur aux populations. On se charge de sécuriser le périmètre. C'est assez éprouvant par moment, mais servir ma Partrie, j'aime ça. Sans compter que nos industries militaires nous fournissent du bon matériel ! C'est plutôt rassurant. »

Croquant dans un autre petit sablé, il lui avait posé la question, en retour :

« Et toi de ton côté ? Tu as pu commencer à travailler sur des affaires de meurtres ? Ça doit être palpitant non ? »

Pour le moment, Alexei n'avait pas trop eu l'occasion de bosser là-dessus, étant donné qu'il s'occupait des relations entre les forces militaires de son pays et la Justice Américaine. Mais peut-être un jour, qui sait … Il aurait l'occasion de tomber sur ce cher Hotcher, agent sur lequel il avait déjà commencer à établir un dossier …