Ayame aujourd'hui avait eu l'idée de bien s'occuper cet après-midi. Après les courses qu'elle avait fait dans la matinée, elle avait fait un peu de ménage, chez elle. Il fallait qu'elle pouvait le faire que tous les week-ends, vu les heures auxquels la jeune brune rentrait du boulot. Qui plus est, elle habitait seule aussi. Bien que parfois, elle demandait volontiers l'aide de Danny, lorsqu'il s'agissait de déplacer quelques meubles dans la maison. Oui, oui. Des fois, on pouvait aménager la maison, puis un voire deux ans plus tard, la disposition du mobilier ne pouvait plus trop plaire ? Pourquoi ? Tout simplement parce qu'Ayame achetait au fil du temps et par moment, elle pouvait manquer de place. Du coup, elle en économisait au maximum. Bien évidemment, elle aurait pu en reprendre d'avantage dans sa chambre aussi. Mais elle préférait garder son lit deux places. C'était plus agréable pour dormir, même en étant seule. Ah ... Parlant de ça, Ayame avait vraiment du mal à trouver l'âme soeur, ces derniers temps. Qui plus est parce qu'elle était toujours autant traumatisée par ce viol. Il ne datait que de plusieurs mois en même temps. Ce qui était normal, après tout. Elle avait pu voir un ou deux psy, sur conseil de Danny, mais bon ... Une telle peur ne pouvait pas s'envoler comme ça, non plus. Quoique qu'Ayame l'aurait bien aimé. Bref, passons ...

La jeune agent du FBI, c'était donc occupée en faisant un peu de rangement et du ménage, avant d'avoir déjeuné légèrement. Des feuilles de salade, d'algues avec quelques sushis et un filet de sauce aigre douce. Après quoi, elle s'était servie un peu de thé vert. Elle l'adorait. Même sans sucre, ça gardait tous les antioxydants et c'était délicieux. Elle préférait d'avantage y rajouter un fond musical, plutôt que de mettre la télévision. À vrai dire, elle ne la regardait pas souvent. En fait, elle ne l'allumait que pour les flashs infos du soir. Parce que, ceux du matin, elle les écoutaient via la radio. Sans trop savoir pourquoi, c'était un roulement d'habitude qu'elle avait prise, depuis qu'elle habitait seule, ici. Après avoir fini son thé ; comme elle n'avait pas grand chose à faire, elle s'était dit qu'elle allait faire un saut chez Meyko. Elle devait avoir encore de superbes bouquins à lui proposer. Elle était toujours de bons conseils et surtout très gentille. Elle l'aimait beaucoup. Certainement parce qu'elles avaient pas mal de points en commun, toutes les deux. Qui plus est, l'agent Takahashi semblait être étrangement attirée par la libraire. Peut-être était-ce parce que le feeling passait bien entre elles. Et puis, il fallait dire que Meyko avait un joli sourire. C'était d'autant plus ce qui l'attirait chez elle. De plus, elle avait l'air tellement proches, au fil des mois passés. Meyko aussi, avait subi un problème du genre. Dans sa jeunesse - pire encore - Meyko avait subi de nombreux viols par un criminel qui sévissait dans la région, à ce moment là. En 1998, d'après les souvenirs d'Ayame. Touchée, émue par cette histoire, elle s'était jurée de ne rien raconter à qui que ce soit.

Dans le fond, Ayame l'appréciait énormément. Elle aimait d'ailleurs se retirer dans cette librairie. L'endroit lui inspirait un certains havre de paix. Un coin dans lequel elle était capable de trouver son bonheur, pour assouvir sa soif d'apprentissage et de toute autre littérature, en tout genre. Arrivant donc devant la boutique, la jeune brune poussa la porte et la petite clochette, s'était mise à tinter. En entrant, on pouvait déjà sentir les différentes odeurs de papiers, du neuf comme du vieux et donnant une impression agréable. Un milieu que tout bon lecteur, affectionnait particulièrement. Le sourire aux lèvres, Ayame s'était avancée jusqu'au comptoir pour saluer Meyko d'une bise sur la joue :

« Coucou ! Les affaires vont bien ? Tu as la forme ? »

Non pas qu'elle était trop curieuse. Mais quand le lui permettait, l'agent japonaise adorait prendre des nouvelles de son amie. Comme avec Kira dans l'ensemble. Sauf qu'avec la coréenne, c'était différent. Déjà, concernant son attirance vers les femmes. Ayame avait du mal à le confier. Elle avait peur de s'en sentir trop honteuse. Et puis, elle n'en avait réellement parlé qu'à Meyko, l'air de rien pour le moment. Puisqu'elle pouvait tout lui confier. Très certainement.

Le weekend était toujours chargé pour Meykorinah Valentyne. Elle détestait ne rien avoir à faire, et vivait toujours à deux cent à l’heure. Ce matin là, elle se réveilla d’assez mauvaise humeur, ce qui n’était pas à son habitude. La nuit avait été courte –beaucoup trop-. Elle sortit de son lit sans entrain, et passa à la douche sans même déjeuner. Après s’être habillée pour le boulot et avoir nettoyé un minimum son loft (il était de notoriété publique que Meykorinah était bordélique), elle sortit de chez elle et alla en direction du parc. Son service ne commençait qu’en début d’après-midi, ce qui l’arrangeait bien. Ainsi, chaque samedi matin, elle prenait ses affaires de cours ou bien de musique et s’installait tranquillement dans le parc. C’était un moment qu’elle appréciait tout particulièrement, et auquel elle ne faillait jamais. Pourtant aujourd’hui, elle n’en avait pas le cœur. La journée s’annonçait assez mal : après avoir mal dormi, elle s’était brûlée en buvant son café, elle n’avait plus de cigarette en stock et bloquait sur la nouvelle chanson qu’elle devait écrire. Elle soupira et essaya de se plonger dans ses devoirs de psychocriminologie. Au moins, il y avait un grand soleil, ce qui lui redonnait un peu le sourire.

Heureusement, la matinée passa vite. Meyko était tellement plongée dans une analyse de cas criminel qu’elle n’avait pas vu l’heure, et qu’elle était (encore une fois) en retard pour le boulot. Elle courra jusqu’à son loft, attrapa rapidement un sandwich et repartit en direction de « La Bibliothèque Noire », petite boutique qu’elle tenait en parallèle de ses études et de sa carrière musicale. Elle y travaillait depuis son arrivé aux Etats-Unis : c’était sa tante qui la tenait, et elle l’avait engagée avec plaisir. Meykorinah adorait les livres depuis toujours, et en dévorait une quantité monstre. Elle aimait l’odeur du papier, le bruit des pages que l’on tourne, et cette sensation de liberté que lui procurait toujours une bonne lecture. Elle arriva donc à la boutique, essoufflée, mais rassurer de voir qu’aucun client ne l’attendait devant la vitrine. Quand elle ouvrit les portes, elle sentit cette odeur qui lui était si chère et si familière, et elle se mit au travail.

Il y avait toujours beaucoup de monde le samedi après-midi, et Meykorinah était souvent sollicité par les clients pour ses conseils. Plus tard dans l’apres-midi, tandis que la boutique était des plus calmes après une foule de visiteur, la clochette de la porte retentit de nouveau. Quand Meykorinah reconnu le visage du nouveau –ou devrais-je dire de la nouvelle visiteuse, son visage s’illumina et elle ne put s’empêcher de sourire et de retrouver le moral. C’était toujours l’effet que lui faisait la vue de sa plus proche amie, sa confidente : Ayame. Meyko aimait la douceur et la fraicheur émanant de la jeune femme. Les deux asiatiques étaient très proches, et parlaient de tout ouvertement. C’était une des seules et véritables amies de Meyko. Elles étaient d’autant plus proche qu’elles partageaient une souffrance commune : leur vie avait été détruite à la suite d’un viol. Mais elles en parlaient très rarement ensemble, préférant passer du bon temps ensemble. Dès qu’elle le pouvait, Meyko allait voir Ayame. Elles s’étaient rencontrées à la boutique que tiennent les parents de la jeune agent du FBI : elles avaient sympathisés autour d’un thé vert délicieux, en provenance directe du japon, et ne s’étaient plus quittées depuis.

« Ayame ! P’tain, ça faisait longtemps ! Ben écoute, les affaires vont bien oui ! »

Elle avait retrouvé toute sa bonne humeur, et malgré ses cernes, elle se sentait plus qu’en forme :

« J’ai toujours la pêche, tu sais bien ! Alors, quoi de neuf ma chérie ? »

Elle aimait vraiment Ayame comme une sœur, même peut-être plus... Elle avait d’ailleurs envie de lui parler de ses angoises, au sujet de ces appels étranges et de ces lettres, mais elle ne tenait pas à inquiéter son amie… La seule à la comprendre et à l’aimer telle qu’elle était.

« La Bibliothèque Noire » était vraiment un endroit dans lequel Ayame aimait passer une majeure partie de son temps libre, le samedi après midi. C'était un lieu calme et reposant. Un véritable coin de paradis pour tous les lecteurs en herbe de la ville. Lorsqu'elle le souhaitait, l'agent du FBI pouvait trouver tous les ouvrages qu'elle cherchait. Quand elle avait du mal à les dénicher, elle obtenait toujours de l'aide auprès de son amie et de sa confidente, Meyko. À ce propos, lorsque Ayame était entrée dans la boutique - en faisant légèrement tinter la clochette, elle avait aperçue son amie qui s'affairait derrière le comptoir. Pour la saluer, la jeune brune s'était penché pour se hisser légèrement sur le comptoir afin de faire la bise à Meyko. Effectivement, du haut de son un mètre soixante trois, Ayame était un peu plus petite que son amie. Comme Meyko l'avait dit en s'exclamant, cela faisait un p'tit moment que les deux jeunes femmes ne s'étaient pas revues. Que voulez-vous ? Le boulot d'agent de terrain, c'était très prenant. Et lorsqu'il ne s'agissait pas d'investigation, Ayame passait la majeure partie de son temps au bureau. Le côté administratif de la chose, c'était bien c'qu'il y avait de plus chiant, mais malheureusement, c'était nécessaire. Sans compter qu'il y avait les études à côtés. Et ça, c'était un p'tit plus qui la faisait bosser d'avantage. Quoiqu'il en était, les affaires avaient l'air de rouler bon train, à la bibliothèque. Meyko avait toujours autant la forme. Et Ayame dans tout ça ? La jeune bibliothécaire se demandait comment elle allait, gratifiant sa question d'une petite affection. Chose qui faisait sourire Ayame bien souvent.

« Effectivement, Mey. Ça fait longtemps. Écoutes, je vais bien. Le boulot entre le QG du FBI et l'Académie et bien prenant, mais j'arrive toujours à me débrouiller. »

Pour sûr. Ce n'était pas encore la débandade. Ayame avait vu pire. Cela dit, quand elle entrait dans la bibliothèque, elle faisait abstraction sur tout ce genre de petits soucis. L'espace d'un instant, la jeune asiatique retrouvait une âme d'enfant, parmis tous ces bouquins qui ne demandaient qu'à être lus. De plus, quand elle était en présence de son amie, Ayame se sentait comme transportée. Elle se sentait libre de tout ce qui pouvait la compresser. Comme avec Kira, Ayame pouvait parler à Meyko, des heures durant. Surtout que le samedi, elle en avait largement le temps. Quand elle avait des révisions à faire elle le faisait le dimanche, surtout. De temps à autre, elle les commençaient aussi le samedi soir. C'était surtout quand de grosses évaluations l'attendait. En tous les cas, elle profitait toujours de son samedi après-midi. Et elle savait que la porte de la bibliothèque allait toujours lui être ouverte. Elle adorait passer du temps avec Meyko. Elles étaient vraiment très proches toutes les deux. Notamment depuis leurs confidences quant à ses problèmes de viol, bien trop marquants. L'air de rien, l'agent japonais s'était vraiment rapprochée de son amie. Elles se ressemblait bien d'avantage, sur plusieurs points : elles étaient toutes les deux passionnées de lecture, de musique et adoraient prendre le thé ensemble.

Dans la généralité en fait, cette fille là provoquait un bien fou à Ayame. Elle savait pertinemment qu'elle pouvait tout lui raconter. À la manière de Kira, Ayame considérait aussi Meyko comme une soeur. Voir bien plus finalement. Pusiqu'au fond d'elle, elle ne pouvait pas tout raconter à Kira, gardant tout de même une part de secret. Comme Kira finalement ; si l'on se penchait sur le fait qu'elle parlait à cet artiste, Christopher. Bien que bon ... L'agent de la SWAT ne le savait pas non plus, mais cet homme là, faisait bien plus que chanter et jouer de la guitare. C'était un criminel. Un sociopathe. Allez savoir quand Kira et Ayame allait le découvrir. Bref. Pour le moment, notre agent de terrain se trouvait là avec Meyko. Une présence chaude et chaleureuse selon elle. Ayame se sentait mystérieusement attirée, sans trop savoir comment, ni pourquoi. Suivant ce que Meyko pouvait lui dire, Ayame pouvait ressentir des frissons, des envies. C'était assez étrange, mais tellement agréable dans le fond.

« Sinon, mise à part le boulot, les études passent aussi. J'ai de la chance d'avoir de bons camarades, et un prof en or. »

Ayame faisait bien évidemment allusion à Juliette Riley, bossant aussi en tant que stagiaire au BAU ; avec qui elle s'était liée d'amitié, et Mickaël Miles, professeur de psycho' dans l'Académie. Au fil du temps, Ayame s'était fait plein d'amis. Du temps où elle était encore épanouie et innocente, elle avait meme eu un faible pour son prof. Enfin ça, c'était avant le viol de cet homme cagoulé, sans aucun scrupules. Ayame espérait le voir cette fois, démasqué et derrière les verrous. Mais ça, c'était pas prêt d'arriver. Et pour lui remonter le moral, des amies comme Meyko était là pour elle. Repensant à tout ça, prenant une légère inspiration, elle en était venue à relancer le sujet sur quelque chose de plus présent :

« J'adore les odeurs de papiers, émanant de cet endroit. C'est fou. J'pourrais y rester pendant des heures entières, si j'en avais l'occasion. Qui plus est, j'adore me retrouver en ta charmante compagnie. C'est toujours agréable. » Lui avait-elle affirmé, en souriant.

Quand elle se sentait mal chez elle, Meykorinah venait toujours se refugier à la petite bibliothèque de sa tante. Jamais elle ne s’était sentie autant chez elle que dans cette librairie. C’était le seul endroit où elle pouvait s’inventer un monde, oublier un instant le fait que dehors la vie n’était pas rose. Elle adorait s’enfermer dans cette boutique toute la journée, voire même un weekend complet à dormir sur place et à lire tout ce dont elle avait envie. Souvent, elle allumait de l’en
Le fait qu’Ayame y soit la rassurait aussi. Elle devait tellement à son amie, alors que cette dernière ne savait même pas à quel point elle avait changé sa vie.
Meyko ne s’était jamais réellement remise de son viol, et n’approchait plus personne – c’était à peine si les femmes pouvaient lui adresser la parole. De retour aux Etats-Unis, elle s’était mise à boire comme un trou et à se droguer pour tenter d’oublier sa souffrance. Elle brûlait la vie par les deux bouts, et couchait avec les premières –oui, oui, j’ai bien dit les premières !- venues. Elle pensait que cette vie lui con venait, que tout allait au mieux dans le meilleur des mondes. Enfin, ça c’était avant de rencontrer le soleil de sa vie : Ayame Takahashi. Lorsque la jeune femme est entrée dans sa vie, tout à changé du tout au tout. . Depuis, elle avait arrêté de forcer sur l’alcool, mais n’arrivait toujours pas à décrocher de la drogue. Elle avait beau essayer, la dope lui permetait d’oublier son traumatisme… Mais elle voulait tout faire pour changer, et devenir quelqu’un de bien. Elle voulait arrêter qu’on la pleigne, pauvre petite victime, et voulait plutôt qu’on l’admire pour sa force de caractère et son courage. Meyko avait enfin quelqu’un qui la comprenait, qui l’aimait. Elle pouvait tout lui dire, et les meilleurs moments qu’elle a passé étaient tous avec la jeune agente du FBI. Ayame-chan avait su apprivoisé la sauvageonne qu’elle était, par sa douceur et la gentillesse qu’on pouvait lire dans ses yeux. Jamais Meykorinah n’avait dit à sa confidente tout le bien qu’elle lui avait fait alors, et qu’elle lui faisait encore3 Chaque moment passé toutes les deux étaient important à ses yeux, et elle ne voudrait pour rien au monde la perdre. Elle ferait tout et n’importe quoi pour Ayame, mais la jeune femme se gardait bien de lui dire.
En s’entendant appeler « Mey », elle sourit : Ayame était la seule personne à la surnommer ainsi. Elle fit le tour du comptoir, et posa ses mains sur sa taille :

« Tout se passe bien alors ?! C’est génial, je suis contente pour toi !! Mais…Tu ne travailles pas trop ? J’ai l’impression que tu as maigrie… Ménage-toi un peu ! »

Elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour son amie. Leurs vies à toutes les deux étaient compliquées, mais elles arrivaient à jongler. Meykorinah n’arrêtait en ce moment.
Tout d’abord, les études. Elle devait toujours travaillait et se donner à deux cent pourcent, surtout à l’approche des exams… Certes, elle avait des facilités, mais l’intelligence ne sert à rien sans la connaissance. De plus, elle avait du mal à se faire des amies dans son université. Les gens la regardaient étrangement, et elle ne faisait pas grand-chose pour changer leur opinion sur elle.
Ensuite, il y avait la bibliothèque. Depuis quelques temps, les affaires marchaient très forts, du coup tout les employés –c'est-à-dire deux en comptant sa tante- étaient débordés.
Il ne faut pas non plus oublier sa musique : elle s’était juré de mourir sur scène, tellement elle aimait ça. En ce moment, l’inspiration ne manquait pas. Au contraire, elle voulait faire passer tellement de chose dans ses chansons qu’elle ne savait pas comment faire et était débordée. C’était souvent le cas : Meyko était la reine pour faire tout à la dernière minute.
Mais Meyko se souciait plus pour son amie : Ayame était étudiante comme elle, mais elle cumulait aussi le rôle d’agent du FBI. Elle était impressionnante : bien qu’elle ne soit pas explosive comme la jeune Valentyne, elle avait une énergie monstre. Son ami lui avoua qu’elle aimait cette endroit, ses odeurs, ses bruits… Et sa compagnie.
Meykorinah lui offra son plus beau sourire, et lui répondit :

« Cet endroit est un vrai sanctuaire pour moi aussi… Oh, t’es un amour ! Tu sais bien que tu es toujours la bienvenue ici, et que je m’amuse beaucoup plus quand tu es avec moi. »

Elle embrassa longuement son amie sur la joue, et la prit par la main.

« Tu as le temps pour un thé ? J’ai envie que tu reste encore un peu… »

Elle lui fit les yeux doux, et la tira dans l’arrière-boutique. Après lui avoir proposer de s’installer, elle prépara du thé vert aromatisé à la menthe, son préféré.

« Tu fais quelque chose cette semaine ? » lui demanda-t-elle.

Elle regarda tendrement sa confidente, tandis qu’elle attendait sa réponse… Elle hésitait toujours à lui parler de ces appels et ces lettres étranges, et elle se sentait assez mal...

Y'avait pas à dire, Ayame se sentait vraiment bien en présence de Meyko. C'était comme si cette dernière lui faisait oublier tous ses soucis. Avant, elle était meurtrie, seule, presque incomprise par certains. Mise à part Kira et Danny bien sûr. Et d'ailleurs, Meyko avait l'air toute aussi ravie qu'elle. Lorsqu'elles avaient le temps, elle se voyaient dès que possible. Du coup, elle en profitait au maximum. Passer la voir à la bibliothèque, la rendait heureuse. À chaque fois, la japonaise avait le sourire. Cette femme avait marqué un tournant dans la vie d'Ayame. Plus les jours passaient, et plus les sentiments qu'elle avait pour l'étudiante était forts. Bien que Meyko était portée sur la cigarette, Ayame s'en fichait. Elle avait ses raisons, en même temps. C'était un moyen pour elle de penser à autre chose. Mais à côté de ça, elles avaient toutes les deux une grande passion pour la lecture et la musique. L'une comme l'autre, trouvaient que les moments passés ensemble, étaient plus qu'important. Quand Ayame avait donné de ses nouvelles, Meyko l'avait écoutée attentivement. Et elle avait l'air heureuse pour elle. Vraiment.

Meyko fit ensuite le tour du comptoir et posa ses mains sur les hanches d'Ayame. Pour l'étudiante, l'agent ne se ménageait pas assez. Apparemment, elle avait maigrit. Ce qui étonna quelque peu Ayame. La japonaise pencha légèrement sa tête sur le côté, lui donnant un très joli minois, avant de lui répondre :

« Ah bon ? Tu trouves ? Dans ce cas, je ferais attention. J'te le promets. » Avait-elle affirmé, avant de lui déposer une bise sur la joue.

Dans le fond, Meyko s'inquiétait souvent pour Ayame. Et l'inquiétude était réciproque. Ça arrivait aussi à la japonaise de se poser des questions. Elle savait Meyko souvent tourmentée, et elle aussi, se faisait du souci. Parfois même, un peu trop.

Quand Ayame lui avait avoué qu'elle adorait cet endroit, ces odeurs, ce calme, ainsi que sa compagnie, Meyko eut un sourire. Elle était flattée et avait dit d'Ayame qu'elle était un amour. Bien évidemment, la bibliothécaire, considérait toujours son amie comme la bienvenue dans cet endroit. Pour toujours. Qui plus est, lorsque Ayame était là, Mey s'amusait beaucoup. Pour illustrer ses propos, la jeune femme embrassa longuement son amie sur la joue, puis l'avait prise par la main. Elle aurait bien voulu qu'Ayame reste encore un moment, histoire de prendre le thé, toutes les deux. Ce qui fit sourire l'agent du FBI :

« Avec joie. Tu sais que je ne refuse jamais un bon thé ! » Lui avait-elle lancé, d'un clin d'oeil.

Sans compter que Meyko lui avait fait les yeux doux. Comment résister, dans ce cas là ? C'était impossible pour Ayame. Meyko lui procurait tellement de bien - que si ça ne tenait qu'à elle - l'agent passerait toute sa vie à ses côtés. Bien que son boulot et ses études l'en empêchait. Forcément. Ayame se laissa donc emporter dans l'arrière boutique. Meyko lui avait proposé de s'installer pendant qu'elle préparait le thé. Un thé vert aromatisé à la menthe. Et Dieu savait à quel point, Ayame raffolait du thé vert. À cet instant, Meyko lui posa une question. Qu'est-ce que son amie avait prévue de faire, la semaine prochaine ? Bonne question. Elle-même, n'en savait trop rien :

« Oh, euh ... Bah écoutes, je ... Je n'y ai pas réfléchis. » Lui avait-elle répondu, jouant quelque peu avec ses doigts.

Meyko elle, la fixait tendrement. Était-ce une invitation quelconque ? Peut-être ?

« Pourquoi ? Tu ... Tu avais prévu quelque chose ? » Lui demanda Ayame, intriguée.

Bien que la journée n’ait pas très bien commencé, la seule présence de son amie la rassurait et la rendait joyeuse. Quand elle prit cette dernière par la taille, la jeune femme cru distinguer des rougeurs sur le visage de son amie. Elle s’inquiétait vraiment depuis quelques temps : Ayame était toujours la même, certes, mais il y avait un truc qui avait changé dernièrement. En bien ou en mal, elle ne saurait encore le dire, mais pour le moment elle s’en contentait.

« Tu es aussi fine qu’une allumette ! J’te jure… Oui, tu as plutôt intérêt à faire attention, sinon tu vas avoir à faire à moi ! » Lui dit-elle en ajoutant un clin d’œil.

Dans le fond, les deux jeunes femmes ne pouvaient s’empêcher de veiller l’une sur l’autre. Si Meyko avait un problème, elle savait qu’elle pouvait compter sur Ayame et inversement. Comme la fois ou Meyko avait eu besoin de parler à quelqu’un de son- enfin, ses viols. C’était une des rares fois où l’étudiante paraissait vulnérable, bien qu’elle ait gardé ses larmes pour elle. Jamais- Oh grand jamais !- une Valentyne ne devait pleurer en public. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui manquait parfois, surtout quand elle était face à la douceur de son amie.
Meykorinah avait d’ailleurs envie de lui parler. Comme elle voulait qu’Ayame reste, elle l’invita à prendre le thé, ce que cette dernière accepta avec joie, en ajoutant qu’elle ne refusait jamais un bon thé.

« Surtout quand il vient de la boutique de tes parents ! » lui lança-t-elle en riant.

La jeune femme était sûre que sa confidente allait rester. Elle lui avait fait les yeux doux, et la seule personne qu’elle n’ait jamais réussi à attendrir avec ses yeux là, c’était le chien de sa voisine. Elle avait un certain regard qui faisait d’elle une jeune femme irrésistible. Mais elle s’en fichait pas mal, bien qu’elle adorait jouer la diva.
Une fois arrivée dans l’arrière-boutique, son amie s’installa et elle alla préparer le thé. C’était si bon de la retrouver après un si long- trop long- temps sans se voir réellement. Certes, elles s’étaient croisées dans la semaine, mais ce n’était jamais assez pour Meykorinah. Si elle s’écoutait, elle attacherait Ayame à elle, avec des menottes, pour qu’elles restent toujours ensemble. Bon, je vous l’accorde : elle avait des idées tordues !! Mais c’était aussi ce qui faisait son charme. Quoiqu’il en soit, elle demanda à son amie ce qu’elle faisait la semaine prochaine. Ayame n’en savait rien, et lui demanda de façon intriguée si elle avait prévue quelque chose.
Meykorinah réfléchit quelques secondes, tandis qu’elle s’était assise près de son amie et lui servait son thé.

« En fait… Je n’ai rien prévue de spéciale… Mais comme la semaine est assez libre pour moi, si elle l’est pour toi aussi, on pourrait se faire une soirée entre fille ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

Son portable sonna. Elle soupira, regarda qui l’appelait –appel masqué- et s’excusa auprès de sa confidente. Elle décrocha, et ce qui s’ensuivit terrifia littéralement Meykorinah. C’était lui, encore et encore. De l’autre côté de l’appareille, une voix roque lui disait « Va voir devant la porte… See you soon, mon ange… » Elle raccrocha aussitôt, horrifiée, et se leva d’un bon. Elle couru jusqu’à la porte de la bibliothèque noire, et vit une petite peluche déposée au pied de celle-ci. Sa peluche, d’il y avait treize ans. Il était de retour, elle en était sûre à présent ! Elle referma la porte à toute vitesse, s’enferma à double tour et s’écroula en pleure sur le sol.

Cela ne dura que quelques instants, mais pour Meyko, se fut les plus longues secondes de sa vie. Quand Ayame s’approcha d’elle, elle ressemblait à une bête traquée, recroquevillée sur elle-même. Et en larmes. La première fois qu’une Valentyne pleurait en public. Mais elle s’en contre-foutait totalement ! Elle attira Ayame contre elle et la serra de toutes ses forces.

« Il est revenu ! Il veut me tuer ! Il me veut… »

Sa voix était étouffée par les sanglots et par le tissu du haut de son ami, qu’elle trempait de ses larmes salées.

Apparemment, Meyko avait l'air de bien insister sur le fait qu'Ayame soit fine. Pour sûr, elle faisait très attention à son amie. Pour illustrer ses propos, la jeune femme avait posé ses mains sur les hanches de l'agent. Ayame l'avait senti. Elle ne s'était pas empêchée de rougir. Au contact de Mey, c'était inévitable. Elle le faisait presque à chaque fois. Après tout, Meyko avait sûrement raison. Ayame lui avait promis de faire plus attention la prochaine fois, en embrassant sa joue douce et sucrée. Peut-être était-ce à cause du fait qu'elle soit trop pensive en ce moment, qu'elle ne mangeait pas assez. Enfin, elle mangeait tout de même. Là, n'était pas la question. Mais peut-être que les plats qu'elle cuisinait, étaient trop légers. Ouais ... C'était sûrement ça, le problème.

Quoi qu'il en était, l'agent japonais était heureuse de retrouver son amie, en cet endroit. Un véritable havre de paix, dans lequel elle adorait se retirer. Qui plus est, elle était heureuse également, en la compagnie de Meyko. Cette dernière l'avait bien compris et lui en avait retourné le compliment. D'ailleurs, Meykorinah aurait bien voulu qu'Ayame reste plus longtemps. Elle lui avait proposé du thé. Comme toujours, Ayame accepta. Qui plus est, Meyko avait un argument de choc : il s'agissait là, d'un thé vert de la boutique des parents Takahashi. Raison de plus pour rester.

« Ah oui, je vois. Tu sais bien t'y prendre. Le thé de maman est excellent ! »

Pour sûr ! Ayame adorait les produits de son pays natal. Surtout que sa mère faisait importer des feuilles pour la fabrication de son thé maison. L'agent se laissa donc emporter jusque dans l'arrière boutique et s'était assise confortablement. Pendant que Mey préparait le thé, elle avait demandé à Ayame ce qu'elle allait bien pouvoir faire, la semaine prochaine. Jouant quelque peu avec ses doigts, chose qu'elle faisait fréquemment, lorsqu'elle réfléchissait, la jeune brune aux yeux amandes, n'en savait trop rien. En fait, Meyko avait prévu une petite soirée entre elles deux. Pour sûr que ça serait top !

« Oh ! J'accepte volontiers. J'aime toujours me retrouver en ta compagnie. »

Qui plus est, Ayame en profiterai sûrement pour lui parler de son secret : les sentiments qu'elle éprouvait pour son amie. À moins qu'elle ne le fasse avant. Elle allait bien le voir par elle-même. D'ailleurs, les deux jeunes femmes furent coupées dans leur discussion. Le téléphone de Meyko avait sonné. Dans un soupir, elle avait décroché. Elle elle n'aurait pas dû. À sa mine, ce devait être grave. Elle raccrocha presque aussitôt, en sortant de l'arrière boutique.

« Qu'est-ce que ... »

C'était ? Ayame n'en savait rien. Et pour sûr que ça l'inquiétait. De loin, elle entendait des gémissements, des pleurs de Meyko, qu'elle s'était empressée de rejoindre. Elle était là, sur le sol, devant la porte de boutique. En pleurs, devant une peluche. Une peluche qu'elle ne pouvait que trop bien connaître, apparemment. Ayame s'était accroupie près de son amie. Elle avait l'air très attristée. Meyko l'avait attirée contre elle. Elle lui disait qu'un homme était revenu. Et qu'il voulait sa mort. Qu'il la voulait elle. Voilà une bien étrange énigme pour l'agent du FBI. Serrant Meyko dans ses bras - signe de présence et de protection - elle chuchotait d'une voix douce à son amie :

« Chuuut. Je suis là, calmes-toi. C'est fini. Restes tranquille. » Lui disait-elle rassurante, en carressant légèrement son dos.

Ayame était vraiment inquiète. Elle voyait rarement - pour ne pas dire jamais - Meykorinah dans cet état. C'était pour sûr, quelque chose de grave. Cet homme qui la violait certainement. Mais où se cachait-il ? Bonne question ... La jeune brune attendait que son amour caché, puisse se reprendre de ses émotions.