Une fois installée dans la voiture, Natasha sentit un mal aise s'insinuer en elle ; c'était encore le tout début de leur relation et malgré le petit aperçu au bureau, elle ne savait pas encore exactement comment était Aaron, en dehors du boulot. Ni comment elle, elle allait réagir. Pour cacher sa nervosité, la jeune femme blonde avait engagé la conversation ; le sujet était parti de Quantico, ville qu'elle ne connaissait qu'à peu près, avant de déraper sur tout et n'importe quoi. Café, famille, travail - après tout, on ne change pas deux accro au boulot - tous les sujets de conversations semblaient être passés en revus par le jeune couple. La voiture ralentissait à un feu rouge quand une nouvelle question germa dans l'esprit de la jeune femme blonde. Elle avait un véritable don pour se poser des questions plus loufoques les unes que les autres. D'abord, elle posait une colle à Aaron en lui soulevant l'idée - folle, elle l'admettait - que quelqu'un les croise dans la rue durant un des rares moments qu'ils pourraient passer ensemble, et maintenant, elle s'interrogeait sur un détail. Certes un peu plus intelligente, et réaliste.

Mais... Il n'y a pas Jack ? Enfin, je veux dire, chez toi...

Elle ne connaissait le petit garçon que pour les photo qui décoraient le bureau d'Aaron, et, bien qu'il avait l'air d'être un enfant tout ce qu'il y avait de plus mignon, elle appréhendait de le rencontrer. Ou plutôt, elle avait peur de le rencontrer si tôt. Déjà qu'elle n'était as très douée avec les enfants, elle était presque certaine de commettre une erreur avec le fils de Hotch. C'était toujours comme ça. Dès qu'elle stressait trop, il y avait environ quatre-vingt neuf pour cent de chance pour qu'elle fasse une bourde. C'était presque un automatisme. L'être humain était étrange.

La voiture finit pas s'arrêter définitivement devant l'immeuble. Une certaine crainte au fond du ventre, l'agent aux boucles d'or détacha sa ceinture, ouvrit la portière une fois le moteur coupé et sortit du véhicule. De ses yeux gris pâle, elle inspecta le bâtiment qui lui faisait face avant de se rendre vers l'entrée, en même temps qu'Aaron. Hésitante, elle tendit la main vers celle de Hotch pour la lui prendre, sa ravisa. S'insultant silencieusement, elle finit quand même par attraper le bras de son supérieur, et entrelaça leurs doigts. Elle esquissa un léger sourire timide ; elle excellait peut-être dans l'art du déguisement, était habile dans l'arrestation de criminels, mais, et elle ne pouvait que l'avouer honteusement, pour tout ce qui touchait à l'amour, elle était loin d'être une experte.

Dans la voiture, Aaron ne cessait d'être attentif à la route. Il avait beau être tard, mais même en pleine nuit, il y avait toujours le risque d'avoir un accident. Surtout la nuit en réalité, car c'était l'heure à laquelle les jeunes insomniaques déboulaient dans les rues, se croyant sur un circuit automobile. Mais même s'il était attentif à la route, cela ne l'empêchait pas de faire la conversation à Natasha. Ils discutaient sur n'importe quel sujet, mais au final, pendant ce trajet, ils avaient plus parler de la dernière affaire qu'ils avaient bouclé qu'autre chose. Et oui, on ne change vraiment pas des bourreaux de travail. Toujours en train de parler du travail, même après leur journée achevée... Peu avant l'arrêt de la voiture, Natasha posa une question à Aaron qui lui répondit :

Jack est chez sa tante. Quand il est trop tard, comme ce soir, je préfère qu'il reste dormir là bas plutôt que de le réveiller pour l'emmener à la maison.

Jack aimait sa tante et après la mort de sa mère, Jessica et Aaron se sont mit d'accord que quand il sera au travail, Jessica s'occupera de son fils. Cet accord avait permis à Hotch de reprendre son travail et à Jessica de rester proche de sa famille, même avec la mort d'Haley. Aaron sentait que Natasha était déjà un peu plus rassurée par sa réponse. Rencontrer les enfants de celui qu'on fréquente devait être un moment particulièrement stressant, et tant que Natasha n'était pas prête, il n'allait pas la forcer à rencontrer son fils, bien qu'il était sûr qu'ils allaient très bien s'entendre.

Aaron arrêta la voiture devant son appartement. Il détacha sa ceinture, descendit du véhicule en même temps que la jeune femme blonde et la verrouilla. Ils se dirigèrent tous les deux vers l'entrée et Aaron fut quelque peu surpris -agréablement surpris- quand Natasha lui prit le bras. Il lui sourit, et bras dessus, bras dessous, il l'accompagna jusqu'à son appartement, chambre 121. Il ouvrit la porte et la laissa entrer la première, puis referma la porte une fois entré. Il composa le code pour remettre l'alarme et se retourna vers Natasha.

Tu veux quelque chose à boire, à manger, autre chose ?

Intérieurement, Aaron se demandait si il avait quelque chose à grignoter si Natasha avait faim, il ne faisait que rarement les courses puisqu'il passait le plus clair de son temps au travail.

La jeune femme n'avait put retenir un faible soupire de soulagement ; non pas qu'elle avait peur de rencontrer le fils d'Aaron mais... Si, en fait. Néanmoins, elle avait eut comme un léger pincement suite à sa réponse ; à plusieurs reprises, elle avait aperçut Aaron au téléphone avec son fils, et, même si l'homme ne montrait pas particulièrement ses sentiments, avec Jack, ç'avait été différent, et la jeune femme avait remarqué que son fils lui manquait. Ce qui était tout à fait normal. Elle-même ne savait pas si elle serait capable de gérer vie de famille et vie professionnelle ; s'il advenait qu'un jour, elle connaisse ce qu'avait connu Aaron, elle ne pouvait essayer de deviner sa réaction. Est-ce qu'elle lâcherait sa carrière pour s'occuper de son (ou sa, ou ses) enfant(s), ou est-ce que, tout comme Hotch, elle regarderait les personnes auxquelles elle tenait le plus partir vivre au loin, incapable de plaquer son job ? Son regard se voila légèrement à ces pensées ; ça lui rappelait Ô combien Aaron avait put aimer Haley, qu'il avait eut une vie privée, avant elle, qu'il avait un fils avec cette première femme... Un brin de jalousie s'installa en elle, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Elle n'avait jamais connu Haley, et même si elle était sûre qu'elle eût été une femme bien, elle ne pouvait décemment pas la porter dans son coeur. Et si Haley et Aaron n'avaient jamais été ensemble, est-ce que Hotch aurait éprouvé des sentiments pour Natasha bien plus tôt ? Parce que, rappelons-le, lorsque la jeune adolescente qu'elle était à l'époque, à rencontré le chef d'unité du BAU, celui-ci était déjà marié. Leur relation aurait-elle débutée des années plus tôt ? Auraient-ils eu un enfant ?

Tout un tas de questions sans réponses s'étaient soudainement bousculées dans l'esprit de l'agent fédéral, chacune faisait soit croître sa jalousie envers Haley, soit sa peur de ne pas réussir à être à la hauteur de la défunte. Car oui, Natasha avait peur que le souvenir de son ex-femme marque à jamais l'esprit d'Aaron, et que elle, Natasha Williams, ne puisse effacer ce souvenir. Elle voulait la surpasser, faire oublier à Aaron la mère de son fils, être une meilleure compagne qu'Haley, le comprendre mieux qu'elle ne l'avait fait, le soutenir comme jamais il ne l'avait été... Et ce, même si ça relevait de l'impossible.

La question de Hotch l'arracha à ses pensées. Recouvrant son sourire habituel, elle prit le temps de réfléchir, d'ôter sa veste délicatement, la poser sur le dossier du canapé, la fraîcheur de l'appartement venant lui mordre la peau avec douceur, avant de lui répondre ; elle lui demanda un verre de scotch, s'il avait. Sinon du café. Pour ne pas changer à ses habitudes. En dehors du bureau, Natasha n'était pas vraiment différente ; mise à part sous la douche, où elle chantait tue-tête, pour le plus grand désarroi d'Abigail lorsqu'elles étaient encore colocataire, puisque, bien qu'elle chantât juste, elle n'eût pas une voix magnifique, et de temps en temps, un verre de scotch, elle restait une fervante admiratrice de la caféine. Surtout qu'elle ne tenait pas spécialement l'alcool ; elle ne s'accorder qu'un verre, en de rares occasions, et n'en n'abusait jamais, même pour les fêtes.

Son regard gris pâle fit le tour de l'appartement tandis qu'Aaron allait chercher de quoi se désaltérer. Du centre du salon, Natasha se déplaça, observa chaque meuble avec attention, sans pour autant oser toucher quoique ce soit. D'apparence détendu, elle était, en vérité, une véritable boule de stresse, et ne se sentait pas toujours très à l'aise chez les autres. Lorsqu'Aaron revint dans la pièce, la jeune femme blonde avait retrouvée sa place, au milieu du séjour.

Tu as un très bel appartement. Il manque un peu de meuble, mais j'aime bien... enfin, c'est très sobre... J'avais lu qu'une étude montrait que la façon de tenir un appartement reflétait le caractère du propriétaire. Un peu comme la façon de préférer ses oeufs... Ou de faire un cri... avait-elle commencé, avant de s'interrompre. Désolée... Je suis un peu... Nerveuse, et quand je suis comme ça, j'ai tendance à vouloir jouer les intellectuels..., ajouta-t-elle en grimaçant.

Aaron sentait que Natasha était plongé dans ses pensées. Elle inspectait l'appartement et Hotch la regardait faire. Il se demandait ce qu'elle pensait de son appartement. Il était vaste, avec des couleurs claires, mais il n'y avait presque aucune personnalisation, il n'y avait pratiquement aucun cadre, les meubles étaient ce qu'il y a de plus simple. Il n'avait jamais vraiment pensé à refaire la décoration de son appartement. Il l'avait acheté quand Haley et lui venait de divorcer et à cette époque, ne pas dormir dehors ou dans son bureau était la seule priorité. Pour les meubles, il en avait acheté quelques uns pour dépanner, il avait également pu en récupérer chez des amis et Haley lui avait donné des meubles qu'elle ne voulait plus. Bref, une décoration pas si extraordinaire que cela mais qui suffisait amplement à Aaron et à Jack. D'ailleurs, la seule pièce qu'Aaron voulait vraiment qu'elle soit parfaite était la chambre de son fils. Quand il emménagea dans son appartement, il voulait qu'il se sente chez lui, et Aaron avait emmené son fils dans des magasins différents pour choisir la couleur des murs, les meubles qu'ils voulaient et même des nouveaux jouets.

Voyant qu'elle n'avait pas encore répondu à sa question, il la reposa et cette fois-ci, Natasha y répondit. Il partit dans la cuisine pour lui chercher ce dont elle avait demandé. Aaron savait très bien que la femme qu'il aimait adorait le café et qu'elle pouvait avaler une bonne vingtaine de tasses chaque jour, si ce n'est plus. Entre alcool et café, il préférait lui servir du café, surtout que Natasha tenait mal l'alcool et Hotch le savait très bien également. Il la laissa seule dans le séjour le temps de préparer et servir les deux tasses de café. Une fois fait, il la rejoint dans le salon et en lui donna une. Il eu la réponse à la question qu'il se posait quelques minutes auparavant concernant son appartement.

Je te remercie dit-il, puis il ajouta Ça ne fait rien, mais tu as raison. Je n'ai jamais eu le temps de m'intéresser plus à la décoration de mon appartement.

Aaron lui sourit, et regardait son appartement. C'est vrai qu'il manquait des meubles, son appartement n'était pas vide, mais pas assez rempli. Les murs sont tous de la même couleur et le manque de meubles faisaient refléter qu'il était renfermé et que c'était quelqu'un de froid, ce qui correspondait à merveille. Il posa son regard sur Natasha.

Et puis j'aime bien quand tu joues les intellectuels. lui murmura t-il en souriant.

Elle ne retint pas un léger rire en voyant Aaron revenir avec, à la main, deux tasses de café. Malgré l'heure tardive, tout prétexte était bon à prendre pour savourer ce si délicieux nectars. Natasha était même la première à en vouloir, et à en fournir. Un doux sourire flottant sur ses lèvres fines, elle prit la tasse que lui tendait Aaron délicatement, le remercia, et porta la boisson à ses lèvres. Pendant qu'il était allé préparer ce qu'elle lui avait demandé, Natasha avait eu le temps de faire le tour du salon, d'observer de plus près les divers cadres de famille posés un peu partout sur les meubles pour égayer la pièce. Elle s'était, d'ailleurs, arrêtée devant une très belle photo lorsque Hotch était revenu dans le séjour. Son regard de métal se posa de nouveau sur la photographie ; on pouvait y voir trois personnes, unies, un grand sourire sur toutes les lèvres. Aaron tenait Haley par la taille, et cette dernière portait Jack, sans doute alors âgé de deux ou trois ans, tout au plus. La jeune femme ne savait pas réellement s'il était approprié ou non, de commenter ce cliché. D'un autre côté, elle ne pouvait le nier, la photographie était très belle. Elle qui avait toujours été mordue de photo aurait put mettre sa main à couper que c'était un photographe professionnel qui avait prit ce cliché.

Ses yeux pâles survolèrent les autres cadres qui reposaient tout autour de celui-ci, et, sans qu'elle ne sache pourquoi, les souvenirs de sa propre famille survinrent. Elle se rappelait, quand elle était petite, il n'était pas rare que sa mère leur demande de prendre un million de photos souvenirs. Tant et si bien qu'ils avaient souvent manqué de place pour pouvoir toutes les mettre. Lorsqu'elle avait quitté la maison familiale des Williams, la journaliste qu'elle était à l'époque n'avait pas touché aux multiples cadres qui faisaient office de décoration sur les nombreux meubles. A la rigueur, elle en avait pris quelques uns pour les emmener avec elle, dans son appartement de New York, avant de venir habituer à Washington DC. Maintenant, il ne lui restait quasiment aucun cadre de l'époque de Brooklyn. Elle voulait tourner définitivement la page, pour ne plus avoir à repenser à tout ce qu'elle avait vécut là-bas, être indépendante. Depuis qu'elle avait emménagé dans la capitale politique, des Etats-Unis, elle n'avait conservé que les photo d'Abigail, d'Alexander, et quelques uns d'elle-même datant d'avant ses quatorze ans. Mais elle s'était débarrassée de toutes les photo sur lesquelles se trouvaient sa mère et son père. Même lorsqu'elle se rendait à Brooklyn, elle enlevait tous les clichés de famille qui mentaient, selon elle.

Mais, sur les photographies de la famille Hotchner, ce n'était pas la même chose. Du moins, c'était l'impression que Natasha ressentait en observant avec une attention presque religieuse les quelques photo. Peut-être était-ce la réalité, peut-être n'était-ce que le fruit de son imagination, elle l'ignorait. S'apercevant qu'elle n'avait pas bougé et qu'Aaron n'avait peut-être pas envie qu'elle passe toute la soirée devant les quelques souvenirs de son ex-femme, la jeune femme blonde se retourna, but une nouvelle gorgée de café et sentit ses joues rosirent suite à la dernière phrase de l'homme. Rougir. C'était un truc qu'elle faisait très régulièrement dès qu'un compliment lui était adressé ou qu'un mot lui faisait plaisir à entendre. Elle ne pouvait, malheureusement, pas y remédier, et c'était fort dommage, selon elle. Elle n'aimait pas rougir. Ca lui donnait l'impression d'être une adolescente timide, ou une enfant qui n'a pas l'habitude qu'on lui fasse la moindre remarque, positive, comme négative. Un sourire presque timide sur le visage, l'agent fédéral posa la tasse sur le buffet, et s'approcha doucement de l'homme.

Ce sont les choses les plus simples qui sont les plus belles.

Ses joues reprenant peu à peu une teinte un peu plus claire, correspondant plus ou moins à sa peau très blanche, elle fit encore un pas en avant. Son regard s'était mis à pétiller de petites étoiles, et plus elle se rapprochait, plus ses yeux laissaient éclater son amour pour lui. Une fois assez proche, son visage prit une expression enfantine, comme une petite fille qui espérait faire ses yeux doux pour éviter la terrible punition après avoir commis une bêtise, Natasha attrapa la cravate d'Aaron et joua avec.

Oh, alors je peux jouer les intellectuels autant que je le souhaite ? Chouette ! murmura-t-elle sur le même ton que celui qu'elle aimait.

Le temps qu'Aaron était parti pour faire du café et en remplir deux tasses, Natasha était en train d'observer les photos qui étaient dans le séjour et quand Aaron revint, il remarqua qu'elle regardait la photo où l'on pouvait le voir, accompagné d'Haley et Jack. Cette photographie a été prise il y avait trois ans déjà, alors que la famille Hotchner était en vacances. A cette époque, les disputes fusaient déjà dans le couple, mais n'étaient que rare en comparaison avec les mois suivants. Aaron n'avait pas voulu enlever ces photos après la mort d'Haley, car il voulait laisser des souvenirs dans son appartement pour Jack qui aimait cette photo et passait beaucoup de temps à la regarder. De plus, c'était vraiment cette image qu'Aaron voulait que son fils garde, une famille unie et heureuse et non les deux ans de divorce qui l'avait fortement affecté. Il regardait la photo avec un léger sourire en coin, puis il regarda Natasha.

Je dois laisser des souvenirs d'Haley dans pratiquement toutes les pièces pour Jack pour qu'il ai l'impression qu'elle est toujours présente pour lui, même si elle n'est plus à ses côtés.

Aaron se justifiait, mais il n'avait pas vraiment besoin de le faire. Natasha savait parfaitement qu'il l'aimait et que tout ce qu'il avait vécu avec Haley était de l'histoire ancienne. Il regardait les autres cadres et d'autres souvenirs affluaient. Il ne pouvait pas le nier, il avait été heureux avec Haley, mais plus les années passaient et au plus le ton montait entre eux, jusqu'à ce qu'Haley parte. Il se revoyait revenir chez lui après une enquête qui devait être la dernière pour lui, mais cette fois, il se retrouvait tout seul chez lui, Haley avait déménager toutes ses affaires. C'est à ce moment qu'il comprit qu'il n'y avait plus d'espoir. Mais depuis qu'il avait recroiser la route de Natasha, il retomba amoureux et était à nouveau heureux avec elle.

Aaron bu une gorgée de café et posa sa tasse sur la table avant que Natasha s'approcha de lui. Il hocha doucement la tête à sa réponse.

Tu n'as pas tord sur ce point

Il sourit en voyant les joues rosies de Natasha. Il savait qu'au moindre compliment, Natasha rougissait, et la jeune femme détestait. Il s'amusait à lui dire plein de compliments pour la faire rougir. Natasha s'approcha encore plus de lui, joua avec sa cravate et lui répondit avec une petite voix enfantine. Il embrassa cette dernière.

Tu veux vraiment parler de maths et de statistiques ce soir ? demanda t-il en souriant

Pendant de longues minutes, Natasha n’avait rien dit, juste observé. Les photos, et Aaron. Elle savait qu’elle pouvait mettre Aaron dans une situation peu confortable, à regarder ainsi les vieux clichés de son ex-femme. Mais ça avait été plus fort qu’elle. Tout comme cette pointe de jalousie qui était venue lui picoter le cœur, quelques minutes plus tôt. Elle était trop curieuse, et ça lui faisait parfois défaut ; comme en cet instant-là. Pourtant, il fut un temps où ce trait de caractère avait son avantage ; en tant que journaliste, elle se devait de se montrer plus curieuse que ses confrères, pour poser les meilleures questions, et avoir ainsi l’exclusivité. Et même en tant qu’agent de terrain, il était toujours bon de montrer la curiosité qui pouvait se cacher au fond de nous. Mais ce n’était pas forcément le cas dans l’appartement de son récent compagnon. Surtout lorsque cette même curiosité était attisée par les nombreux souvenirs de l’ex-femme de ce même compagnon. Tout en écoutant la justification d’Aaron, la jeune femme reposa la photographie sur le meuble où elle l’avait prise ; sa main alla se plonger dans sa crinière blonde ; une mèche s’enroula autour de son indexe, nerveusement, machinalement, ses dents vinrent s’appuyer sur sa lèvre inférieur imperceptiblement. Il n’avait absolument pas besoin de se justifier, mais elle comprenait. Ca avait été différent, pour elle, mais elle se souvenait de la mort du père d’Abigail ; sa mère, Diane, avait rempli leur maison de souvenirs, et Abigail s’était accrochée à ses souvenirs comme à une bouée de sauvetage. Ce devait être pire pour Jack, qui n’avait que cinq ans. Il avait perdu sa mère très tôt, il devait avoir besoin de pouvoir se souvenir d’elle, d’une façon, comme d’une autre. Lentement, Natasha s’arracha à sa contemplation ; ses pensées plutôt tristes l’avaient émue, et elle avait perdu son sourire. Elle plongea son regard dans celui d’Aaron, s’approcha de quelques pas, prit la tasse de café qu’il lui tendait en esquissant un nouveau sourire.

Ca doit être dur, pour Jack…, finit-elle par lâcher d’un ton doux.

Son regard s’était quelque peu voilé, sans qu’elle ne sache réellement pourquoi. Penser à la mort, ou aux enfants dont les parents leur avait été brutalement arrachés n’était jamais un sujet très réjouissant. Bien que ce fût l’une des raisons qui avaient poussées Natasha à entrer dans une Ecole de Police.

Elle but une gorgée de café. Ses yeux survolèrent l’ensemble de l’appartement, qu’elle commenta. Elle n’avait pas retenu ce léger commentaire, et fut quelque peu soulagé de voir qu’Aaron ne le prenait pas mal. Comme elle le lui avait dit, dès qu’elle était un peu trop nerveuse, elle ne pouvait s’empêcher d’étaler l’ensemble de ses connaissances. Ce qui avait souvent eu le don d’agacer l’ensemble de son entourage. A commencer par Abigail, qui était toujours plus qu’exaspérée d’entendre Natasha jouer les Spencer Reid. Même si, à cette époque, aucun d’elles ne connaissait Spencer. Tout comme elle avait reposé le cliché, la jeune femme blonde avait posé la tasse sur le buffet avec délicatesse, et s’était lentement approchée de l’homme qu’elle aimait. La simplicité, c’était ce qu’elle préférait ; pourquoi tout le monde cherchait toujours ce qu’il y avait de plus compliqué, lorsque la réponse s’offrait souvent sous leurs yeux, comme une évidence. Son regard gris devenu sérieux, la petite blondinette avait sensuellement attrapé la cravate de Hotch pour jouer avec. Son sourire s’agrandit suite à la réponse de son supérieur.

J’ai toujours raison, souffla-t-elle en frottant son nez contre celui d’Aaron.

Son air sérieux fit place à sa tête d’enfant. Celui qu’elle aimait prendre quand elle avait la situation pleinement en mains. Doucement, elle s’était un peu plus collée contre Aaron, sans perdre son sourire. C’est alors qu’il l’embrassa. Ce n’était pas la première fois qu’ils échangeaient un baiser – et pour sûr ! Si elle était là, c’était bien parce qu’ils s’étaient embrassé un peu plus tôt dans la journée – mais un frisson électrique lui parcourut l’échine. Pour tout ce qui concernait l’amour, elle était encore une jeune adolescente. Autant elle n’avait aucun problème pour l’arrestation de grands criminels, mais dès qu’il s’agissait d’amour, ou de relations, tout s’était toujours corsé. Sans qu’elle ne comprenne jamais la raison. Elle était une adulte, bon sang ! Elle avait bientôt trente ans, mais elle se comportait comme une véritable adolescente pré-pubère découvrant tout juste les affres de l’amour. A travers un baiser. Ce baiser n’était pas le premier, mais c’était tout comme. Il y avait, au fond de son cœur, toute une explosion de sentiments, un flot d’émotion.

Non, pas vraiment, murmura-t-elle toujours d’une voix douce, son sourire s’élargissant.

Et comme pour appuyer ses dires, elle captura les lèvres de Hotch à son tour. Mais elle y mit plus d’amour qu’auparavant ; ses bras s’enroulèrent autour de son cou alors qu’elle ne cessait de l’embrasser. Ses doigts allèrent se plonger dans les cheveux courts d’Aaron qu’elle caressa, avant de redescendre dans sa nuque. Mettant fin au baiser, elle lui sourit, presque timidement. Ils étaient chez lui, elle ne connaissait pas encore l’appartement, et ne savait comment cette première soirée allait se terminer. A vrai dire, elle ne savait plus rien, en cet instant, mis à part qu’elle l’aimait.

Le silence régnait pendant quelques minutes dans l'appartement d'Aaron. Natasha regardait les photos et Aaron repensait aux moments où les photos qui décoraient la pièce avaient été prises. Pendant les rares vacances que Aaron prenait, un week-end, une journée de promenade, dans un zoo... Les endroits se diversifiaient, les années passaient et le bonheur également, les sourires s'effaçaient au fur et à mesure. L'ancien couple souriait pour Jack mais une fois le flash de la photo, un mal être se faisait ressentir. Ils s'éloignaient de plus en plus. Il y avait peu de photos après la séparation d'Aaron et Haley, cette période a été très dure pour Jack et en encadrant les photos, Aaron ne voulait pas rajouter un poids sur la conscience de Jack. Il voulait l'effacer de sa vie et ne mettre que les moments où ils étaient vraiment heureux tous les trois. Ce n'est que quand Natasha reprit la parole qu'Aaron revint sur Terre. Il secoua légèrement la tête, comme pour chasser ses souvenirs.

Ce n'est pas facile tous les jours... Mais de mettre des objets qui lui appartenait un peu partout l'aide un peu. Pour lui, c'est comme si sa mère était encore présente grâce à ses objets.

Il regarda Natasha puis baissa un peu la tête. Il repensait aux premières semaines après la mort d'Haley. Il voyait Jack triste en permanence, pleurer quand Aaron ne faisait pas les choses comme Haley le faisait avec lui. Ces semaines avaient été dur pour eux deux, mais maintenant le chagrin était un peu passé, quand Aaron avait du temps, il l'emmenait où Jack le voulait. Il voulait profiter du temps qu'il passait avec lui, il avait failli le perdre en même temps que son ex-femme, il ne l'avait pas oublié. S'il n'était pas arrivé à temps... Aaron ferma les yeux et en même temps qu'il les rouvrait il remonta la tête. Il fit un léger sourire à Natasha et but une gorgée de café. Natasha s'était approché de lui et alors qu'il avait posé sa tasse de café, cette dernière jouait avec sa cravate. Il la regardait faire, amusé. Il avait posé ses mains au niveau de la taille de Natasha. Il embrassa Natasha sur le bout du nez avant d'atterrir sur ses lèvres.

Je préfère lui murmura t-il, tu pourras te rattraper demain avec Reid si tu le souhaites.

Aaron et Natasha étaient collés l'un à l'autre. Il prolongea son baiser et remonta l'une de ses mains pour la passer dans la chevelure blonde de la jeune femme. C'est au bout de quelques minutes qu'ils décolèrent leur lèvres l'un de l'autre. Aaron prit les mains de Natasha et lui sourit tendrement. Il l'embrassa à nouveau et tout doucement, il l'emmena à sa chambre. Il voulait aller en douceur et ne savait pas si Natasha était prête, il lui laisserai tout le temps qu'elle désirait. Il pensait avoir compris le message avec ce dernier baiser. Ils s'aimaient tous les deux et c'était peut être le moment où ils allaient franchir une nouvelle étape.

Voir Aaron dans un tel état lui brisait le cœur ; d’autant plus que c’était elle qui en était la cause. Indirectement, certes, mais c’était quand même de sa faute à elle. Les remords commençaient à s’emparer d’elle, et elle sentit son cœur se fendre et se serrer lorsqu’Aaron baissa la tête. Une boule de tristesse lui nouait à présent la gorge, et les larmes montaient peu à peu. Elle se mordit la lèvre, ne sachant plus quoi dire ; elle n’en savait pas plus sur ce qui s’était passé que les quelques informations qui avaient été filtrées et divulguées dans la presse. Une partie d’elle était bien consciente que la douleur n’avait encore totalement disparue, et c’était normal ; exactement comme elle savait qu’elle ne pourrait jamais tout à fait remplacer Haley dans la vie d’Aaron. Ce n’était pas vraiment son but, de toute manière ; ce qu’elle voulait, c’était pouvoir être heureuse, et épanouie, dans sa relation avec son supérieur. Ce dernier n’avait toujours pas relevé la tête, et la jeune femme avait légèrement tournée la sienne, attrapant nerveusement une de ses boucles blondes pour tirer dessus comme une enfant pendant qu’un de ses parents lui ferait un sermon. Elle voulut s’excuser ; elle désirait qu’il lui pardonne d’avoir engagé la conversation, d’avoir commis la faute de raviver des souvenirs qui auraient mieux fait de rester enfouis au plus profond de la mémoire. Mais aucun son ne franchit le seuil de ses lèvres ; il n’était pas rare qu’on lui reproche d’être trop émotive, et elle était même la première à s’en faire la remarque. Surtout en cet instant présent. Tout ce qu’elle parvint à faire fut de s’avancer, et de l’enlacer, retenant le flot de larmes et de remords qui faisait son apparition.

Il avait finit par relever la tête, esquisser un faible sourire – mais, venant de sa part, c’était toujours un sourire à prendre ! – et l’agent fédéral en avait profité pour jouer avec sa cravate. Elle avait, elle aussi, un délicieux sourire qui était venu remettre une touche de gaité sur son visage aux traits angéliques. L’heure n’était plus aux souvenirs ; elle voulait qu’il cesse de se remémorer l’époque où Haley était en vie, les bons moments, comme les mauvais. Ses mains se posèrent sur sa taille gracile, et, alors qu’elle s’amusait à lui faire ce que les enfants appelaient familièrement un « bisou esquimau », Aaron déposa un baiser sur son nez. Etrangement, ce même baiser finit sur ses lèvres. Il en profita pour approuver la réponse à sa question passée, ce qui provoqua un léger rire cristallin chez l’agent de terrain du FBI.

Pour l’heure, laissons Reid, les statistiques, et les maths de côté, veux-tu ? souffla-t-elle avec tendresse avant de l’embrasser à nouveau.

Collée contre lui, un bras autour de son cou, ses doigts lui caressaient doucement la nuque, elle sentit la main d’Aaron remonter le long de son dos pour venir se perdre dans sa crinière de lionne. Lorsque leurs lèvres se séparèrent enfin, il lui attrapa délicatement les mains, avant de la guider à travers son appartement. Son cœur faisait des bons incontrôlables dans sa poitrine, il cognait avec rage et force dans sa cage thoracique, tandis qu’elle avançait avec une certaine appréhension. Mais, alors qu’avec un tout autre homme, les souvenirs de la pire époque de toute son existence auraient afflués à vitesse grand V, que la panique se serait emparé d’elle au point de la tétaniser sur place, la blondinette parvenait à conserver son calme, et suivait Aaron, un fin sourire sur les lèvres.

Il poussa une porte avec douceur, et pénétrèrent dans la pièce. Malgré la pénombre, la jeune femme blonde réussit à reconnaître qu’il s’agissait d’une chambre ; la confiance qu’elle accordait en Aaron était plus que total. S’il le lui demandait, elle était bien capable de le suivre jusqu’au bout du monde. Et plus loin encore. Sans lâcher la main d’Aaron, resserrant même son étreinte, Natasha avança de quelques pas dans la pièce, se retourna vers l’homme. L’obscurité de la pièce n’étant pas complète grâce aux maigres rayons de lumière provenant de l’extérieur qui filtrait à travers les rideaux, la jeune agent pouvait parfaitement distinguer l’homme qu’elle aimait. En silence, elle se glissa de nouveau dans les bras protecteurs d’Aaron, et reprit ses baisers. Plus doux, plus amoureux que jamais. Toutes ses peurs venaient de brusquement disparaître ; il lui semblait qu’une ouverture sur l’avancée de leur soirée venait de s’entrouvrir, et ce n’était pas pour lui déplaire.

Elle avait de nouveau enroulé ses bras fins autour du cou d’Hotch, avant d’en laisser un glisser ; du bout des doigts, elle traça un chemin sur la joue du profiler, avant de trouver ce qu’elle cherchait ; sa cravate. Sans quitter les lèvres de celui qui fut son héros, elle commença à desserrer le bout de tissu qui tenait la chemise d’Aaron si serrée. Même si elle était étonnamment calme, qu’elle se sentait on ne peut plus sûre de ce qui allait suivre, qu’elle désirait même, ce qui allait suivre, elle ne pouvait empêcher ses doigts de trembler de façon presque imperceptible. Une fois la cravate totalement dénouée, Natasha la lui ôta, la laissant tomber quelque part sur le sol, lâchant finalement les lèvres d’Aaron pour quelques secondes ; le temps pour eux de reprendre leur souffle, le temps pour elle de sourire, de vérifier qu’Hotch suivait ses pensées. A ce moment précis, plus rien ne comptait que l’amour qu’ils se portaient l’un à l’autre.

Plongé dans ses souvenirs, Natasha se blottit contre Aaron, il avait surement du l'embarrasser pendant les quelques minutes de nostalgie qu'il s'était offert. Il s'en voulut intérieurement, mais maintenant que Natasha l'enlaçait, il ne devait plus faire attention à tous les souvenirs qui envahissait la pièce, mais à Natasha, et à elle seule. Commencer une relation en repensant à son ex-femme décédée n'était vraiment pas le moyen idéal, surtout qu'Aaron n'avait jamais été aussi heureux que maintenant avec Natasha, et il ne voulait pas tout gâcher. Leur relation ne pouvait que durer, leur métier n'allait pas poser de problèmes puisqu'il se voyait tout le temps au bureau, ils ont tous deux des points communs et surtout ils s'aiment tous les deux. Il n'aurait pas à subir les nombreuses disputes concernant l'attention à laquelle il portait à son travail.

Il sourit en guise de réponse. Il n'avait pas non plus envie de passer sa soirée à parler de maths, bien qu'avec Natasha, il voulait bien parler de n'importe quel sujet, tant qu'il était avec elle, tout lui convenait. C'est après un tendre baiser qu'Aaron emmena Natasha dans la chambre. Les rideaux laissaient passer le mince filet de lumière que pouvait produire la ville. Les lumières éclairaient le visage de la jeune femme et la couleur dorée des lumières faisaient ressortir ses yeux qui étincelaient. Il la dévorait du regard, ses cheveux était comparable à de l'or et son visage était comme illuminé. Aaron s'approcha du visage de Natasha et l'embrassa amoureusement. Plus rien ne compter pour lui à ce moment précis, il était avec la femme qu'il aimait et ne pensait plus à rien. Une chose vint pourtant lui effleurer l'esprit ; il savait très bien ce que Natasha avait vécu quatorze ans plus tôt, les souvenirs étaient surement présent à jamais pour elle, mais il avait peur que ces souvenirs réapparaissent avec lui. Natasha semblait pourtant calme et non apeuré par les souvenirs de l'homme qui lui avait fait tant de mal. Aaron ne voulait pas la brusquer, il voulait allait doucement pour elle. Il voulait lui demander si elle voulait réellement continuer, mais quand Natasha desserra le noeud de sa cravate, il comprit qu'elle voulait allait plus loin que de simples baisers.

Il fit avancer Natasha près du lit et s’assirent tous les deux dessus. Délicatement, il commençait à déboutonner le chemiser de Natasha tout en continuant à l'embrasser tendrement. Il jeta le vêtement sur le sol, surement non loin de sa cravate qui avait été jeté quelques minutes plus tôt. Il l'allongea ensuite sur le lit, et se tenant au dessus d'elle, l'embrassa à nouveau, une main posé derrière sa tête, son pouce carressant doucement la joue de Natasha. Ils désiraient tous les deux la même chose et ils allaient sans doute passer une nuit pleine d'amour et de tendresse qu'ils pouvaient se porter l'un à l'autre. La nuit ne faisait que commencer pour eux deux.

La soirée avait débutée de façon banale, entre les deux agents ; si Aaron n’avait pas proposé à la jeune femme de venir dans son appartement, elle serait à présent chez elle, sans doute déjà couchée dans son lit et sous les draps, ou devant son ordinateur à continuer ses incessantes recherches sur les criminels de son arbre généalogique. Elle avait récemment appris que ses ancêtres étaient des tueurs en série, et désirait remonter encore plus loin dans le passé de sa famille… Mais Hotch l’avait invité, et elle n’avait sut refuser. Mais elle ne regrettait pas d’avoir accepté, loin de là. Alors que la jeune femme blonde avait commencé à devenir un peu trop nerveuse et que les souvenirs d’Haley, l’ex-femme d’Aaron était venus combler l’atmosphère qui les envahissait, tout avait pris un autre tournant lorsque les quelques baisers qu’ils échangeaient s’étaient fait plus nombreux. C’était comme s’ils n’arrivaient plus à décoller leurs lèvres de celles de l’autre, comme si leur vie dépendait de ces multiples baisers. Elle s’accrochait à lui comme à une bouée. Il était celui qui la tenait en vie ; si elle l’avait put, elle lui aurait demandé d’aller lui décrocher la lune. Mais l’unique personne qui avait exhaussé ce vœu s’appelait Matt Parkman, et c’était davantage parce que la femme qu’il aimait allait mourir… Et sans aussi parce qu’il était un personnage fictif, doté de superpouvoir qui le lui permettaient. Alors qu’Aaron était la réalité, et même s’il ne pouvait réaliser cette expression, elle s’en foutait. Elle l’aimait, c’était le plus important, non ?

La soirée avait promis d’être magnifique lorsqu’Aaron avait guidé la jeune femme jusqu’à sa chambre ; comme ils semblaient ne pas pouvoir arrêter de s’embrasser tour à tour, la suite avait parut couler de source. Ce fut Natasha qui, la première, commença à dénouer la cravate d’Aaron pour la laisser choir sur le sol. Son supérieur avait tout naturellement suivit en la faisant s’asseoir sur le lit, défaisant lentement sa chemise avant de la jeter. La jeune femme blonde n’avait pas quitté ses lèvres, et s’était retrouvée allongée sans réellement s’en apercevoir. La petite boucle d’or avait finalement mis fin au baiser, les joues en feu, pour regarder l’homme qu’elle aimait. Malgré le peu de lumière, elle pouvait distinguer chaque trait d’Aaron. De toute manière, elle le connaissait par cœur, et aurait put le redessiner les yeux fermés. Elle souleva quelque peu la tête, captura de nouveau sa bouche dans un nouveau baiser passionné, et déboutonna la chemise de son supérieur. A l’instar de son propre chemisier et de la cravate quelques minutes plus tôt, la chemise de l’agent Hotchner se retrouva sur le sol, ou sur un meuble, vulgairement jeté. Ses doigts froids avaient alors parcourut le torse d’Aaron dans de tendres caresses, sans que le baiser ne se termine…


Un frisson parcourut le bras nu de la jeune femme ; somnolant car doucement tirée de son sommeil sans rêve, l’agent fédéral sentit la lumière percée à travers ses yeux fermés. Elle sentait une présence derrière elle, un bras enroulé autour de sa taille sous le drap. Elle émit un faible grognement, tenta d’ouvrir les yeux lentement ; un surplus de lumière l’aveugla, ce qui lui fit les refermer aussitôt. Ca lui rappelait le jour où elle s’était réveillée, à l’hôpital, quatorze ans plus tôt. Lentement, elle porta une main sur son visage pour se protéger des rayons du jour naissant afin de pouvoir enfin ouvrir les paupières. Elle papillonna un peu avant d’être enfin habituée à cette clarté. Ses sourcils fins et blonds se froncèrent, elle n’était pas dans une chambre qui lui était familière. Et divers vêtements étaient éparpillés un peu partout sur le sol, et les meubles. Aussitôt, la jeune femme blonde se tourna vers l’autre personne présente dans le lit, et un fin sourire étira délicatement ses lèvres ; Aaron dormait encore, mais quelque chose au fond d’elle lui soufflait qu’il ne dormait pas toujours d’un sommeil si lourd. L’agent fédéral se pencha un peu en avant, déposa un baiser sur la joue de l’homme avec tendresse avant de s’asseoir dans le lit ; ses yeux survolèrent les affaires et elle tendit la main pour attraper la chemise la plus proche. Elle l’enfila doucement, la boutonna, retira le drap qui finissait de couvrir son corps à présent à demi-nu. Quittant le lit, et la chaleur qu’il lui procurait, Natasha s’aperçut rapidement que la chemise blanche n’était pas la sienne, mais celle d’Aaron ; trop grand pour elle, le vêtement lui arrivait jusqu’aux genoux. Un nouveau sourire effleura ses lèvres ; sa taille plutôt petite et sa physionomie fragile lui donnait ici un avantage. Elle qui avait toujours voulu faire comme dans les films où les actrices à la taille de mannequin pique les tee-shirts ou les chemises et leur mannequins de maris… Eh bien, c’était chose faite ! Et c’était une sensation encore meilleure qu’elle n’avait put l’imaginer.

Lançant un dernier regard à Aaron, la jeune femme blonde passa une main dans sa chevelure blonde qui devait davantage lui faire office de crinière, et elle quitta la chambre, refermant doucement la porte afin de ne pas réveiller Aaron ; de toute façon, il ne devait pas être si tôt que cela, et le réveil allait bientôt sonner. Se rappelant vaguement du chemin que l’homme lui avait fait prendre la veille au soir, Natasha retrouva sans difficulté le salon, et se dirigea presqu’immédiatement dans la cuisine. Des dessins de Jack ornaient le frigo, et la jeune femme s’y attarda quelques minutes ; elle se souvenait des nombreux croquis qui avaient décoré le frigidaire dans sa maison à Brooklyn. Un voile de tristesse passa dans son regard pâle, et elle fit volte-face, à la recherche de son objet préféré ; la cafetière. Elle finit par la dénicher, et la mit en route en deux ou trois mouvements. Son nouveau défi était de trouver dans quel placard étaient rangées les tasses ; la jeune femme ouvrit des portes avant de les refermer ; elle finit par trouver. Elle en sortit deux, qu’elle remplit de café. Laissant la deuxième reposer sur le plan de travail, elle porta la seconde à ses lèvres et avala une gorgée de sa boisson avant de retourner dans le salon. Les deux autres tasses de café de la veille étaient restées sur le même meuble que celui où ils les avaient posées.

Aaron ne pensait pas qu’ils allaient en arriver à ce stade si vite. Il ne pensait pas non plus qu’ils allaient passer la nuit ensemble dès le premier soir, mais avec Natasha, c’était comme si ils étaient ensemble depuis de nombreuses années et qu’ils se retrouvaient enfin. Comme si Aaron était parti à la guerre depuis de nombreuses années, qu’il rentrait enfin au pays et que Natasha exprimait tout son amour pour l’accueillir. Après avoir abordé le sujet de son ex-femme, tout est allé si vite, les baisers se faisaient plus nombreux, plus long et plus tendre. En deux temps, trois mouvements, ils se retrouvèrent tous les deux dans la chambre. Aaron était étonné que Natasha soit la première à lui ôter un de ses vêtements. Avec tout ce qu’elle avait vécu, il aurait été normal qu’elle veuille tout stopper et n’en rester qu’aux baisers, et pourtant elle voulait continuer. Aaron semblait comprendre que cette nuit, elle faisait l’impasse sur son violeur et toutes les tortures qu’il lui avait infligées. Mais surement juste pour la nuit car de tels souvenirs ne s’oubliaient jamais malheureusement.

Une fois sa cravate d’enlevée, ainsi que le chemisier de Natasha, c’était au tour de la chemise d’Aaron de rejoindre les autres vêtements sur le sol. Les vêtements volaient un peu partout dans la pièce, certain étaient sur les meubles, d’autres sur le sol, la chambre devait être mise sans dessus dessous. En jetant les vêtements, quelques fois on pouvait entendre des objets qui étaient sur les meubles tomber sur le sol, mais le couple s’en fichait et ne les entendait même pas. Exprimer leur amour était pour eux le plus important à ce moment. La nuit allait encore durer très longtemps pour eux deux…


Le matin était arrivé et Aaron dormait encore paisiblement, un bras enroulé autour de la taille de la jeune femme blonde. Il sentait que Natasha commençait à bouger, mais ne réagit pas pour autant, il était encore endormi. Il sentit à peine le baiser de Natasha, ni quand elle se leva pour sortir de la pièce. Il ne lui fallut pas longtemps pour se réveiller, en ouvrant les yeux, il remarqua que Natasha n’était plus là mais il entendait quelques bruits dans la pièce d’à côté. Il se retourna et regarda l’heure affichée sur le réveil qui n’avait pas encore sonné. Il allait sonner dans moins de deux minutes, Aaron l’éteignit et s’assit en contemplant la pièce qui ne ressemblait plus vraiment à une chambre. Les vêtements étaient éparpillés partout dans la pièce, des cadres et quelques objets de décoration se retrouvaient à terre. Aaron passa une main sur son visage et pris le courage de se lever. Il allait prendre une douche après avoir déjeuner, il prit tous les vêtements et les rassembla sur le lit. Il enfila le pantalon qu’il avait mis la veille et se mit à rechercher sa chemise, mais elle était introuvable. Il n’avait pas le temps de chercher, il quitta alors la pièce et en jetant un œil au salon, il vit Natasha qui portait sa chemise blanche et savourait son café. Il sourit et admira la jeune femme pendant quelques secondes. Il s’approcha doucement de Natasha, il enroula ses bras autour de son ventre et posa sa tête contre la sienne, l’enlaçant délicatement.

Bonjour lui murmura-t-il à l’oreille

Il embrassa Natasha sur la joue et ils restèrent de longues secondes collés l’un à l’autre, appréciant le parfum et la chaleur de l’autre. Ils se décollèrent enfin l’un de l’autre et Aaron fit face à la jeune femme blonde.

Tu sais que ma chemise te va à merveille ?

Il lui sourit et l’embrassa tendrement. La présence de la jeune femme dans son appartement l’enchantait, il l’aimait tellement que les quelques heures avant d’aller travailler allaient être trop courtes et ils ne pourraient se retrouver que le soir. Dans la journée, ils allaient devoir s’abstenir de se voler des baisers et de paraître trop proche. La journée allait être très longue.

La tasse de café chaude dans les mains, la fraîcheur du matin lui tirant quelques frissons au niveau des jambes, la jeune femme arpentait le salon de long en large. Si la veille, elle s'était davantage intéressée aux photographies qui décoraient le séjour de l'appartement, l'agent fédéral profita de l'absence momentanée d'Aaron pour admirer le reste de ses meubles ; elle était présentement devant sa collection de livres, essayant de rapidement deviner quels pouvaient être les goûts de l'homme qui ne laissait aucun émotion transgresser l'impassibilité de son visage. Ses yeux d'argent survolait les titres, ses doigts caressaient doucement les reliures des bouquins ; elle-même avait souvent lu des livres, et en connaissait quelques-uns pour son plus plaisir. Comme quoi, Aaron et elle avaient quelques goûts similaires. Elle avala doucement une nouvelle gorgée de café, en profita pour observer de ses yeux pâles les quelques DVDs de l'homme ; la plupart étaient des dessins animés. N'imaginant pas Hotch s'amuser comme un enfant devant de tels films, Natasha se dit qu'ils devaient principalement être pour Jack. La tasse toujours en main, la jeune femme s'avança à pas feutrés jusqu'à la fenêtre, et laissa son esprit vagabonder. Des flashs de la nuit qu'elle venait de passer lui traversait l'esprit de temps à autre, en lui tirant un léger sourire amoureux. Avec son viol, quatorze ans plus tôt, la jeune femme avait de réelles difficultés à se donner à un homme, mais avec Aaron... Ca avait tout le contraire. A aucun moment, elle n'avait douté. Ca avait semblé si... Naturel. Elle l'aimait depuis tellement longtemps, que c'était comme si ça n'avait pas été la première fois. Comme si, lors de leur rencontre, elle n'était pas qu'une adolescente, et qu'ils s'étaient tout de suite aimé ; qu'ils étaient en couple depuis toutes ces années et que cette nuit-là, n'avait été qu'une nuit de plus...

Très vite, elle termina sa tasse caféïnée. Baissant le regard, elle s'aperçut qu'il ne restait, effectivement, ces quelques gouttes toujours imbuvables qui vous narguent d'un air malfaisan ; elle esquissa une moue enfantine qui laissait sa déception ressortir. Habituellement, il n'était pas rare qu'elle boive plusieurs cafés de bon matin, mais elle ne voulait pas ruiner Aaron de cette boisson si précieuse dès le premier jour et se résigna à se contenter d'une seule tasse pour cette fois-ci. Elle poussait un soupire lorsque deux bras vinrent l'enlacer comme deux flammes qui s'enroulent autour de sa taille ; une chaleur corporelle l'enveloppa avec douceur et tendresse ; la jeune femme aux boucles d'or ne retint pas un léger sursaut. Persuadée que l'homme dormait encore profondément, elle ne s'attendait pas à ce qu'il se lève aussi rapidement, elle ne répondit pas ; un sourire vint élargir ses fines lèvres, elle se colla un peu plus contre Hotch, nicha sa tête au creux de son épaule et ferma les yeux, savourant cet instant magique.

J'espère que je ne t'ai pas réveillé...

La jeune femme grimaça pour s'excuser d'avant, bien qu'Aaron ne pouvait le voir. Elle resta contre lui, attrapa l'une de ses mains, entrelaça ses doigts avec ceux du profiler, caressant du bout du pouce le dos de la main de Hotch. Quand enfin, ils ses séparèrent, un léger pincement au coeur, mais se firent face. Ses joues prirent une jolie teinte rosée suite au compliment de l'homme qu'elle aimait, et un radieux sourire fendit son visage.

Oh, vraiment ? Tu sais, si tu me lances sur ce sujet-là, je risque fort de te la voler..., murmura-t-elle comme la veille.

Se hissant sur la pointe des pieds - parce que sans les talons, elle était vraiment petite ! - elle l'embrassa tendrement, enroulant ses bras frêles autour du cou de l'homme, la tasse toujours en main. Le fait d'ainsi lever les bras remontait la chemise qu'elle portait, et elle dû mettre un terme au baiser un peu plus tôt que prévu, afin de réajuster le seul vêtement qu'elle portait. Maintenant qu'elle était là, chez Aaron, n'ayant que sa chemise pour la couvrir de la nudité, dans ses bras, elle n'avait aucune envie de retourner au Bureau. Pourtant, elle aimait réellement ce qu'elle faisait, mais... Elle aimait encore plus Aaron.

Aaron se doutait que Natasha serait surprise quand il enroula ses bras autour de sa taille et il ne put retenir un sourire au sursaut de la jeune femme. Quand il se leva, il n’avait fait aucun bruit et même quand il ferma la porte de la chambre, Natasha devait être dans ses pensées et n’avait rien entendu. Collés l’un à l’autre, Natasha nicha sa tête au creux de l’épaule d’Aaron, ce dernier l’embrassa sur le front et tous les deux savouraient cet instant de calme, de tranquillité, là où ils n’étaient pas obligés de se cacher. Ces instants seraient précieux mais de courtes durées. Et même de trop courtes durées. Natasha était persuadée qu’elle l’avait réveillé et Aaron la rassura en lui disant :

Non ne t’inquiète pas

Ils entrelacèrent leurs doigts et Natasha caressait le dos de la main d’Aaron. Il embrassa Natasha sur la joue et restèrent encore quelques secondes collés l’un à l’autre.

Je me suis réveillé parce que tu n’étais plus à mes côtés et j’avais envie de te retrouver.

Ils se séparèrent enfin et Aaron lui fit face et la complimenta sur sa tenue très légère. La réponse de Natasha le fit sourire. Il aimait son humour. Enfin en réalité, il aimait tout chez elle : ses cheveux, ses yeux, son parfum, sa personnalité, son addiction à la caféine… Il pourrait y passer la journée à décrire la moindre petite chose qu’il appréciait chez la jeune femme. Il l’aimait. Oh oui, il l’aimait et se voyait très bien dans l’avenir avec elle à ses côtés. Mais pour le moment, il se voyait mal construire un avenir en cachant leur relation à tout le monde. Il fallait être patient et cette idée qui lui paraissait folle sur le moment serait mise de côté. Il sortit de ses pensées et répondit à la jeune femme.

Tu peux la prendre si tu veux, j’en ai d’autres dans le placard. Et puis elle ta va tellement bien…

Natasha l’embrassa tendrement, Aaron sentit ses bras s’enrouler autour de son cou. Hotch plaça une main en bas de son dos et l’autre allait trouver la chevelure blonde de la jeune femme. Le baiser se termina rapidement car le seul vêtement qui couvrait Natasha remontait au-dessus de ses cuisses et la jeune femme réajusta en vitesse le vêtement. Aaron eu un grand sourire et au lieu d’un baiser, il enlaça tendrement Natasha. Des matins comme celui-ci, Aaron n’avait guère envie de se préparer pour aller travailler et surtout de se séparer de la femme qu’il aimait pendant plus de onze heures, si ce n’était plus. Il aurait aimé se faire porter pâle pour une fois et passer la journée avec Natasha, mais lui qui n’était que rarement absent, il y aurait eu des bruits de couloirs, surtout si Natasha était absente elle aussi. Il ne préférait pas risquer de tout dévoiler, ou du moins pas encore, ce n’était pas le bon moment et le couple en était conscient. Maintenant, il devait se préparer pour éviter d’être en retard au travail, mais Aaron était si bien avec Natasha dans ses bras. Pour rien au monde il ne voulait couper court cet instant précieux.

La surprise avait rapidement été effacée par un large sourire amoureux ; l’état de bien être dans lequel la jeune femme blonde se trouvait actuellement frôlait l’irréel. Et le déraisonnable. L’un dans les bras de l’autre, Natasha profitait de la chaleur qui lui procurait l’homme dont elle était follement amoureuse, les yeux mi-clos, les mains sur celles d’Aaron avant d’entrelacer leurs doigts et de caresser du bout des doigts la main de l’homme. Elle se laissa bercer par la respiration régulière de Hotch, laissant un rayon de soleil venir lui réchauffer le visage tandis que la présence de son supérieur lui réchauffait le cœur. Ce dernier la rassura lorsqu’elle craignit l’avoir réveillé, et ajouta même une réplique qui fit exploser un millions d’émotions dans son âme, dans son cœur. Se faisant face, les perles grisées de la jeune femme se mirent à étinceler. Encore une fois, elle découvrait une nouvelle facette de cet homme si froid en apparence.

Tu as une véritable âme de poète ; mais si tu continues, je vais finir par fondre et ne plus te lâcher.

Un autre délicieux sourire fendit ses lèvres et, enroulant ses bras fins autour du cou d’Aaron, se hissant sur la pointe des pieds, elle l’embrassa avec douceur et amoureusement. Un léger courant d’air lui fit monter un frisson qui lui parcourra l’échine et c’est ainsi qu’elle mit un terme au baiser un peu trop rapidement à son goût. Jamais, elle n’aurait imaginé à quel point les baisers d’Aaron pouvaient être addictifs ; si ça continuait, le café serait relégué à la seconde place dans la liste de ses drogues quotidiennes. Elle qui pensait que ce n’était pas possible ! Mais Aaron était une exception, c’était bien connu ; il représentait tant de chose à ses yeux, qu’elle aurait presque put écrire un livre sur lui. Ou plutôt, sur eux. Elle avait vraiment du mal à se dire qu’elle l’avait rencontré la première fois alors qu’elle n’était qu’une adolescente ; le plus difficile à concevoir, c’était aussi le fait qu’à cette époque, Hotch, lui, était d’ores et déjà adulte et marié, qui plus est. Sur le coup, elle lui en avait voulu ; il l’obligeait à se souvenir de la pire période de son existence alors qu’elle venait tout juste de s’en sortir, il l’assommait de questions qu’elle ne comprenait à peine… Et puis, il était revenu une seconde fois, lui annonce que, grâce à elle, Tyler allait finir derrière les barreaux. Il s’était fait le messager de cette nouvelle. Un poids s’était envolé de ses épaules. Dans chacun de ses cauchemars, il était celui qui venait la sauver des griffes de Tyler. C’était pour cette raison qu’il avait été celui qu’elle avait appelé trois ans après l’arrestation de son violeur. Elle ne parvenait pas à l’oublier ; et elle avait vu en lui un héros. Cette nuit-là, celle où elle avait composé son numéro, en pleurs, alors qu’elle venait d’emménager à Manhattan, il n’avait pas hésité à rester au téléphone avec elle des heures durant pour la rassurer… Et puis enfin, ils s’étaient retrouvés, lors d’une enquête, avait gardé contact. Et voilà où cela les avait mené.

Un léger rire lui échappa suite à la réponse d’Aaron. Voler la chemise de l’homme était une alternative plutôt tentante, surtout si ce que le profiler lui disait était vrai, et que le vêtement lui allait réellement bien. Elle le laissa l’enlacer, posant une nouvelle fois sa petite tête blonde contre son torse ; là, elle pouvait entendre son cœur battre lentement, les bras enroulés autour de la taille de l’homme. Elle ne l’empêcha pas de passer une main dans sa crinière blonde, savourant ce si délicieux instant. C’était dans des moments comme celui-ci qu’elle maudissait le fait de ne pas faire un travail qui leur permettrait d’avoir un vrai week-end et de pouvoir rester chez eux – enfin, chez lui, ne précipitons donc pas tant les choses – deux jours durant sans avoir à s’inquiéter de l’heure qui tournait. Relevant la tête, elle lui offrit un radieux sourire.

C’est si gentiment proposé… Mais je ne voudrai pas vider ton armoire dès le premier jour, sourit-elle.

Restant collée contre Hotch, le soleil lui réchauffant à présent le dos, la main d’Aaron empêchant sa chemise de remonter dès qu’elle effectuait un geste. La tasse de café toujours en main, ses yeux de métal se posèrent sur l’horloge et c’est à cet instant de la jeune femme nota qu’Aaron était d’ores et déjà préparé, comme fin prêt pour aller au Bureau. Se décollant de l’emprise de son supérieur, la blondinette se regarda de haut en bas, et ses joues s’empourprèrent légèrement.

Je suppose que c’est à ce moment que je dois m’éclipser, squatter ta salle de bains pendant une heure – je suis une femme après tout ! – pour qu’ensuite, on aille au Behavioral Analysis Unit tous les deux avant tout le monde afin de ne pas soulever les soupçons… ? hasarda-t-elle avec une mimique enfantine.

Sans attendre de réponse, elle retourna dans la cuisine, posa sa tasse de la matinée dans levier avant de retrouver Aaron dans le salon.

J’oubliais, je t’ai préparé une tasse de café, elle est dans la cuisine, sur la cafetière.

Agrémentant son ultime réplique d’un fin sourire, elle tourna les talons, chercha son chemin jusqu’à la chambre avant de revenir sur ses pas assez rapidement ; tête en l’air, il lui semblait qu’elle oubliait l’essentiel !

J’ai oublié quelque chose.

Esquissant une grimace, elle s’approcha de Hotch, se hissa de nouveau sur la pointe des pieds, lui vola un baiser. Satisfaite, elle fit demi-tour, et retourna dans la chambre. Là-bas, elle ramassa ses affaires, devant parfois chercher sur les meubles pour mettre la main dessus et dénicha la salle de bains. Là, elle se lava rapidement, pestant contre Hotch et ses gels douches masculins. Sa mission suivant fut de trouver une serviette pour se sécher. Chose faite, elle se glissa hors de la douche bien chaude, pour se sécher. Se rhabillant, elle enroula la dite serviette autour de ses longs cheveux dorés. Elle se mordit la lèvre ; elle n’y avait pas pensé plus tôt, mais il lui semblait peu probable qu’Aaron se maquille et que donc, il n’ait du maquillage. Elle chercha machinalement une boucle avec laquelle elle pourrait jouer, mais elle n’en trouva aucune ; tous ses cheveux étant contenu dans la serviette. Un juron lui échappa.

Non mais c’est quoi ces hommes hein… Pfff, Tasha, tu vas te faire griller dès le premier jour, ah bah bien. Tu ne pouvais réfléchir avant et prendre ton sac qui est toujours dans ton…

Elle se tut. Mais oui ! Au cas où une enquête surviendrait sans crier gare, Natasha avait toujours un sac sur elle. Un sac rempli de vêtements propres, et avec sa trousse à maquillage. Se félicitant pour cette astuce, elle put quitter la salle de bains, le cœur léger, sans se rappeler de la serviette qui tenait sur son crâne grâce à sa chevelure.

Enlacés l’un contre l’autre, leur doigts entrelacés, Natasha et Aaron profitait de ce doux moment de tendresse dont ils pouvaient bénéficier. Aaron la berçait tout doucement, la tête posée sur l’épaule de Natasha, il l’embrassait tendrement sur la joue avant de lui faire face. Les quelques rayons de soleil qui traversaient la pièce se reflétaient sur la chevelure blonde de Natasha, Aaron la trouvait magnifique. Que ce soit les lumières de la ville le soir ou le soleil le matin, tout la rendait sublime et Aaron en était fou amoureux. Jamais il n’aurait espérer être autant heureux avec Natasha, jamais il n’aurait pensé pouvoir ressentir ce sentiment à nouveau, un sentiment qu’il n’avait pas ressenti depuis bien longtemps maintenant. Après avoir rassuré la jeune femme blonde sur ses craintes de l’avoir réveillé et avouer qu’il désirait la retrouver, les yeux de Natasha se mirent à étinceler de bonheur. Aaron sourit à la réponse de la jeune femme.

Mais moi je ne te lâcherai pas, j’aimerai passer toute la journée avec toi si on le pouvait.

C’était la dure réalité, comme si cette réalité venait de leur mettre une claque en pleine figure. Dans quelques heures, ils devraient dire adieu aux baisers, aux câlins et à tous ce qui feraient penser à un couple. Ne pas être trop proche, mais ne pas être trop distant non plus, rester professionnel quoiqu’il arrive, ne pas trop s’inquiéter pour l’autre, ne pas porter trop d’attention… Voila comment allait devoir se dérouler la journée, et également tous les jours où ils travaillaient. Désormais, le couple allait attendre le soir avec grande impatience car ils pourraient enfin se retrouver après les longues journées de travail.

Aaron enlaçait toujours Natasha et des tas de souvenirs l’envahissait soudainement. Jamais il n’aurait pensé une seule seconde que cette jeune adolescente qui était assise sur un lit d’hôpital, pleurant à chaude larme et pratiquement muette suite à son viol allait être la femme qu’il aimait aujourd’hui. Il n’avait presque pas réussi à lui faire décrocher deux mots à cette époque, des simples signes de tête étaient les principales réponses aux questions qu’Aaron lui posaient. Ce n’était qu’une fois l’affaire terminée qu’elle ouvrit enfin la bouche pour prononcer un « Je vous remercie » quand il vint lui annoncer que son violeur était sous les verrous. Il n’oubliera jamais ses trois petits mots, c’était la toute première enquête qu’il dirigeait en tant que chef d’équipe et la première victime pour qui il avait de la compassion et l’avait ému avec tout ce qu’elle avait vécu. C’est également la seule victime qui l’avait rappelé une nuit pour lui faire part de ses angoisses. Il l’avait rejointe à Brooklyn pour lui parler longuement et après qu’il fut parti, ils n’ont cessé de se donner des nouvelles. Tout a vraiment démarré cette fameuse nuit, une amitié longue distance qui se finit désormais en amour grâce à une enquête qui les a réunis à nouveau. Il sortit de ses pensées pour répondre à Natasha.

J’ai plein d’autres chemises dans mon armoire. Et quand tu la porteras, ça te fera penser à moi.

Il sourit et donna un baiser furtif. Quand les yeux de Natasha se posèrent sur l’horloge, il regarda également dans cette direction et il était presque l’heure de partir. Il n’eut pas le temps de répondre à la jeune femme qu’elle partait déjà dans la salle de bain pour se doucher. Elle revint le temps de quelques secondes pour lui dire qu’elle avait préparé du café pour lui. Il la remercia et alors qu’elle disparaissait dans la chambre pour aller dans la salle de bain, elle revint quelques secondes plus tard et embrassa Aaron avant de filer dans la salle de bain. Hotch eu un large sourire et partit chercher sa tasse de café, posée sur la cafetière, comme Natasha le lui avait indiqué. Il la but assez rapidement et comme Natasha était toujours sous la douche, il en profita pour retourner dans la chambre et mettre une tenue propre, car en se levant, il avait pris les vêtements de la veille. Il prit un costume noir dans son armoire, une chemise bleue clair et une cravate bleue foncée. Il enfila le tout et entre temps, il entendit Natasha sortir de la douche. Il resta dans la chambre et remit les objets tombés sur le sol à leur place initiale. Natasha sortit à ce moment, sa chevelure enroulée dans une serviette. Aaron lui sourit.

J’aime beaucoup ta nouvelle coiffure, dit-il en parlant de la serviette, mais je pense que ce ne sera pas trop approprié pour aller travailler.