Aujourd'hui Aaron décide d'accompagner son fils Jack, au parc de Quantico ceux qui arrivent rarement, il lui avait acheté un ballon avec lequel il allait jouer au parc. Ils arriverent quelque minute plus tard, il s'empressa de prendre son ballon et de courir jusqu'au parc, Aaron lui fait le signe de ne pas trop s'éloigner. Il commença a joué juste au moment où il envoie le ballon sur une malheureuse passante, il courut vers elle en s'exclamant avec une voix trop mignonne:


-Pardon Madame.

Ayant demandé à effectuer un stage au BAU, et attendant une réponse, Bradford avait accordé à Natasha quelques jours de répits au cas où elle serait acceptée. De toute manière, Ashley ayant fait de même, il était devenu impossible pour la jeune femme blonde d'enquêter toute seule. Comme elle s'ennuyait chez elle, Allison étant à l'école et Abigail était absente, elle avait décidé de faire un tour pour prendre l'air, histoire de pouvoir se vanter de ne pas avoir vidé la cafetière pour la première fois depuis très longtemps, mais aussi pour dire de respirer une autre air que celle de chez elle. Oui, Natasha sortait peu. Un sourire étira ses lèvres à cette pensée. C'était en partie faux ; elle sortait, lorsqu'elle était sur une affaire, elle sortait aussi de temps en temps faire du lèche-vitrine avec sa filleule, sa meilleure amie ou bien Kira, mais c'était rare. Cela faisait d'ailleurs bien longtemps qu'elle n'était pas sortie ainsi, son boulot et ses cours de criminologie occupant presque tout son temps. Les rares instants où elle ne travaillait pas - que ce soit pour enquêter comme pour apprendre des cours de profilage - elle les passait à tenter de se reposer. Tenter seulement ; le sommeil la fuyait et lorsqu'il ne le faisait pas, c'était elle, qui l'empêchait de prendre possession de son esprit en buvant café sur café. Les médecins l'avaient prévenu des effets néfastes de la caféine sur son système nerveux et elle était assez grande pour s'apercevoir qu'ils avaient raison, Abigail lui demandait parfois d'arrêter d'en boire et Allison jouait de ses yeux de chiens battus pour réduire la consommation de la jeune femme. Mais rien n'y faisait. Si elle ne buvait pas de café, Natasha pouvait être extrêmement désagréable et bien souvent, en proie à de terribles crises d'angoisses. D'ailleurs, le simple fait de se promener seule ne la rassurait pas et elle frissonna, sentant la chair de poule la parcourir. Heureusement pour elle, il y avait un soleil radieux et le parc était plein de familles. Elle se sentait déjà un peu plus en sécurité, bien qu'elle sache, grâce à son métier, que ces conditions n'empêchaient personne de disparaître mystérieusement. Quelque chose rebondit contre sa jambe, la forçant à baisser les yeux vers l'objet en question. Un ballon roulait à ses pieds avant de s'arrêter et elle releva la tête en attendant une petite voix timide et encore enfantine s'excuser. Un sourire radieux vint illuminer son visage en voyant l'enfant et, se baissant pour ramasser le ballon, elle le lui tendit tout en lui répondant d'une voix douce, presque maternelle.

Ca ne fait rien.

Elle l'observa machinalement et regarda aux alentours. Cela lui semblait peu probable qu'un parent l'ait laissé sans surveillance et si c'était le cas, ce parent était vraiment irresponsable et si Natasha le retrouvait, elle n'hésiterait à le lui faire comprendre. Oui, depuis son propre enlèvement, la jeune femme ne pouvait consentir ce genre de chose et sa protection frôlait la paranoïa. Préférant tout de même être certaine certain qu'un adulte responsable veillait sur ce jeune garçon mignon comme tout, elle lui demanda ;

Il y a un adulte avec toi ?

Aaron avait prévu d'emmener Jack au parc aujourd'hui. Il venait tout juste de lui acheter un ballon et Jack avait voulu y jouer dès qu'il l'avait eu dans les mains. Ils arrivèrent alors au parc et Jack commença à jouer, sous le regard attentif d'Aaron. Il avait vu son fils tirer malencontreusement sur une personne et s'éloigner pour aller chercher son ballon. Il le suivait de très près t il voulait également s'excuser auprès de cette femme et emmener Jack dans un endroit un peu moins fréquenté pour qu'il puisse jouer au ballon plus tranquillement. Ce n'est qu'arrivé à la hauteur de cette femme qu'il la reconnut : Natasha Williams. Il y a quelques semaines, ils avaient travaillé ensemble sur une affaire à Washington DC, et aujourd'hui, elle était venue à Quantico. Il était surpris mais il était content de la revoir.

Natasha ? dit-il sur un ton surpris.

Natasha avait regardé dans la direction que lui avait indiqué le jeune garçon, et, effectivement, une silhouette masculine se rapprochait d'eux. Sa curiosité d'ex-journaliste et d'agent spécial reprenant le dessus, elle attendit de voir à quoi ce père ressemblait. Sa surprise dût se lire sur son visage lorsqu'elle reconnut l'agent Hotchner, un sourire se dessina sur ses lèvres et elle sentit ses joues prendre une teinte rosée. Elle savait qu'il habitait à Quantico, c'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait osé lui demander de l'aide pour l'enquête, et, maintenant qu'elle se retrouvait devant son fils et lui, elle se souvenait de l'alliance qui était à son doigt, il y avait presque quatorze ans. Aussitôt, elle porta ses yeux gris à la main gauche de l'homme et son prit prit un rythme plus rapide, donnant de grands coups dans sa poitrine ; sa main était nue. Certes, ça ne devait pas être aussi réjouissant pour lui, que a l'était pour elle, mais en sa présence, elle semblait ne plus contrôler son corps, ou ses pensées. Il l'appela, apparemment surpris de la voir ici, et entendre son prénom sortir de sa bouche la fit rougir un peu plus, bien que ce ne soit pas la première fois qu'il l'appelait ainsi. Elle n'arrivait pas à trouver les mots pour le saluer à son tour.

Agent Hotchner..., parvint-elle à articulier, la voix soudainement cassée.

Elle aurait aimé le remercier une enième fois pour son aide précieuse lors de l'enquête, mais ces quelques mots restèrent bloqués dans sa gorge et, pour masquer son trouble, ou comme si elle se préoccupait soudainement de son apparence, elle plaça une mèche de cheveux derrière son oreille. Geste particulièrement inutile puisqu'elle enroula par la suite cette même mèche autour de son index, tirant nerveusement dessus. Il était surprenant de constater à quel point elle pouvait se sentir idiote lorsqu'il était là. Comme si sa simple présence la faisait douter de tout, et qu'elle craignait que son opinion sur elle soit mauvaise.

Nous n'avons pas eu le temps de beaucoup parler dernièrement... Vous avez l'air de bien vous porter.

Enroulant un peu plus ses cheveux dorés, et serrant cette prise tellement fort que le sang arrêta de circuler dans son doigt, la jeune femme blonde se mordit la lèvre en réalisant la stupidité de l'inutilité de sa remarque ; ils n'avaient pas que ça à faire, discuter joyeusement ! De plus, il ne désirait peut-être pas garder contact avec une ancienne victime devenue fanatique. Son regard s'assombrit d'un voile de terreur, comme à chaque fois qu'elle repensait au passé, et, pour faire bonne figure, elle esquissa un sourire. Elle voulait penser à autre chose, et même si elle mourrait d'envie de rester bavarder avec lui, il voulait peut-être passer du temps avec son fils, à jouer au ballon (pourquoi offrait-on toujours un ballon aux garçons, et des poupées aux filles ? Ce sexisme dont les adultes pouvaient faire preuve offusquait Natasha qui avait tendance à être féministe), plutôt que converser avec elle. Surtout si elle rougissait toutes les cinq secondes comme une adolescente découvrant l'amour, ou perdait ses capacités d'élocution, déjà plutôt restreintes, à chaque fois qu'elle voudrait prendre la parole.