Après avoir longtemps négocié avec Natasha, elles étaient enfin au restaurant, sans doute l'un de ces restaurants que personne ne pouvait se payer. Cathlyn avait mis des jours et de jours avant de trouver enfin son amie qu'elle n'avait pas vu depuis... assez longtemps en faite.

...j'étais au milieu de l'eau et là personne a plongé pour venir m'aider alors j'ai nagé toute seule pour me sortir de là. C'est dangereux là bas tu sais. Et toi alors raconte moi un peu ta vie, t'es toujours journaliste ? tu vie bien ? maison ou apart ? tu vis toute seule ? t'es sûre tu ne veux qu'un café ?

Tant de chose à dire en si peu de temps, maintenant elle pouvait lui raconter tout ce qu'elle voulait mais elle voulait tout lui dire tout lui raconter, comme...

A une sœur...

Buvant des gorgées de café de temps à autre, écoutant Cathlyn raconter ses nombreux péripéties, analysant ses gestes frénétiques et les différentes intonations de sa voix ; réflexe qui était survenu à force d'interroger des suspects et de faire des profils. Etonnante. C'était le mot qui pouvait le mieux définir Cathlyn. Gesticulant comme un italien le ferait, s'exclamant et parlant fort, Natasha ne pouvait que la croire et sourire de ces mésaventures. Sachant que viendrait finalement son tour, elle commença à observer le restaurant où son amie l'avait traînée - sans lui laisser le temps de prévenir Abigail qu'elle serait absente, d'ailleurs - et chacune des personnes présentes. Elle se sentait presque mal à l'aise car pas habituée à fréquenter ce genre de lieux, sauf dans un passé plutôt plutôt proche, en charmante compagnie. Elle contracta la mâchoire à ses quelques souvenirs et allait pour répondre quand son amie laissa un mot lui échapper. Arquant un sourcil, signe qu'elle ne comprenait pas pourquoi Cathlyn parlait de sœur soudainement, elle préféra mettre ce détail de côté. Pour l'instant, car sa curiosité naturelle reprenait toujours le dessus.

Eh bien, je pense que si j'étais toujours journaliste, tu ne m'aurais pas trouvé au Département d'Analyses du Comportement, donc non, je ne suis plus journaliste. Ca fait déjà quelques années, presque cinq ans, en fait. Ah, c'était le bon vieux temps ! Mais je préfère largement le métier d'agent fédéral, y a plus d'action je dirai... C'est plus... Palpitant et même si on est moins bien payé, ce n'est pas ce qui compte le plus. Je vis dans une maison, en colocation avec ma meilleure amie, Abigail, j'ai déjà dû te parler d'elle, cette fille est une pile électrique ambulante, fouineuse et entremetteuse à mi-temps, à Washington DC. Que j'aime cette ville ! Autant que le café, sans doute. Quoique, réflexion faite, non, je préfère largement le café. Donc oui, je ne veux qu'un café, je suis trop fatiguée pour avaler quoique ce soit et vu l'endroit où nous sommes, l'entrée à elle seule doit coûter le triple de mon salaire. En revanche, je n'ai pas d'histoires aussi croustillantes que les tiennes à raconter, désolée. Ma vie est monotone, ça en devient presque lassant.

Sourire sur les lèvres, les yeux balayant la pièce pour finir par se poser ses son amie, Natasha commençait à s'agiter sur sa chaise. Trop de luxe la rendait nerveuse. Elle avait constamment l'impression de faire tâche au milieu de ce décore bien trop parfait pour elle. Ses habitudes du boulot ne la quittant jamais complètement, elle détailla son amie et elle se souvint de la première fois qu'elles s'étaient rencontrées ; le corps du père de Cathlyn venait d'être retrouvé et Natasha, alors journaliste, s'était prise d'affection pour la jeune métisse. Maintenant, elle rayonnait, était magnifique, grande - mais, il fallait l'admettre, dépasser Natasha ne relevait pas de l'exploit - et avait une jolie trace plus claire au niveau de l'annulaire, ce qui lui indiquait qu'il y avait, autrefois, eut une bague pour l'orner.

Tu t'es reconvertie en sœur ? Que tu en parles ?

Un peu d'humour dans ces retrouvailles ne leur ferait pas de mal.

Cathlyn choqué par cette question toisa son amie du regard avant de se mettre à rire à plein poumon.
Elle était bien contente que son amie ce soit mise à parler parce que Cathlyn commençait à être à court d'histoires bêtes. reprenant ses esprits et faisant un signe au serveur elle repris enfin sa conversation.

Oublie ça, tu sais très bien que je réfléchis à voix haute. Oui ta coloc, oui je m'en souviens et j'ai hâte de la rencontrer. il faut que tu vienne chez moi, je vis toute seule mais c'est bien et grand. Je n'y passe pas beaucoup de temps étant toute seule.

Cathlyn savait toujours parler et ne laissait jamais de blanc dans une conversation et parla sans s'arrêter et vit son amie sourire. ca lui faisait plaisir. Elle avait l'impression de la découvrir et la rencontrer une nouvelle fois. surtout que maintenant pleins de choses on changés.
Elle voulait lui offrir un cadeau mais elle ne savait pas quoi, voyant Natasha bouger sur sa chaise elle sentit son amie mal à l'aise et décida d'en finir là.

L'addition s'il vous plaît ! Tu dois retourner bosser ou pas ?

A l'avenir, ne plus emmener Natasha dans des endroits pour ''gens pétés de pognon". Cathlyn ne savait pas se qu'elle comptait faire, aller bosser ou trouver un copin qu'elle ne gardera pas ou... Elle ne savait pas encore.

Entendre Cathlyn rire fit rire Natasha aussi. Rire communicatif, et c'était en parti pour cela que la jeune femme blonde appréciait passer du temps avec son amie, car cela signifiait rire, encore et encore, jusqu'à n'en plus finir. Et puis, elle n'était pas obligée de faire la conversation, car Cathlyn la faisait à merveille ! Il était d'ailleurs étonnant de constater à quel point elle pouvait être un véritable moulin à parole, et elle aurait très bien pu s'engager dans un métier de la justice ; poser des questions, elle savait très bien le faire. Natasha était certaine qu'elle s'en sortirait à merveille lors d'un interrogatoire. Sortant de ses pensées, l'agent se promis de faire en sorte de passer plus de temps avec son amie maintenant qu'elle était de retour, en espérant pour que, cette fois-ci, elle ne disparaisse pas de nouveau. Retourner bosser ? Certainement pas ! Elle venait de perdre définitivement toute motivation pour finir ses dossiers et comme ils rentraient d'une enquête, ils avaient droit à une journée complète de repos. Et Natasha comptait bien en profiter tant elle était fatiguée.

Eh bien, ce n'est pas obligation et je t'avouerai que je ne meurs pas d'envie de remplir de la paperasse. Tu comptes faire quoi, toi ? Si tu veux, on peut toujours faire un tour, rapidement. D'ailleurs, tu ne m'as toujours pas dit comment ça se faisait que tu sois ici ?

Niveau questions enchaînées, Natasha aussi, se défendait bien. Si ça avait été une autre personne que Cathlyn, elle se serait excusée avec une grimace désolée, mais elle savait que son amie ne lui en voudrait pas, et ne le remarquerait probablement pas. Elles se connaissaient, après tout.