La bleue entre dans l'équipe... Ou pas. (PV Hotch)

Respires, expires. Putain tu vas pas crever ma grande dis-moi, c’est jute un putain d’entretiens de minable de présentation avec… Merde, merde, merde. On y est j’ai le premier pied dedans, je sais pas trop, mélangée entre l’excitation, le stress, l’impatience, la joie, c’est tout confus là-haut. J’ai oublié quoi ? C’est quelle heure ? Je vais être en retard si je continue bien qu’il me reste trois heures devant moi avant d’arriver à BAU. Je vais porter quoi ? J’en sais rien. Je sors en trombe de la douche avec une simple serviette autour de ma poitrine, envoyant balader la pille de fringue qui se trouve sur mon lit. Froissé, immettable, salle, non, noir, trop sombre, blanc, trop salissant. Jeans, pas présentable, jupe, trop courte. Anlalala, Sortons le vieux tailleur Valentino tiens donc, ça fera bon effet. Elégant, beau à souhait et mignon sans être provocant, surtout le seul portable vu le prix j’en prends soins. Parfait pour l’occasion. Allumant la radio je sourie, tentant de me calmer. Bien que je sorte de la douche j’ai comme un coup de chaud, j’ai les mains moites et mon cœur bat comme un dingue dans ma poitrine. Genre, padam padam padam. Je tente de respirer et de me calmer mais non, je n’y arrive pas. M’asseyant sur mon lit, je sourie comme une guagua. C’est le grand jour, on y est. C’est bon. Encore un an à faire mes preuves sur le terrain en compagnie de la meilleure équipe du monde et je gagne ma plaque. A vingt-trois ans. Elle est pas belle la vie ? La mienne si, si, tu peux me croire, elle est cool. Bref. Sortant de mes pensées je recommence ma tournée intrépide. Habillage, maquillage, coiffage, un jolie petit broching. Préparation check, café clope, le petite déj’ du vainqueur check, brossage de dents, check, clés check, dernier regard dans le miroir, t’es canon check, tu peux y aller. Avec une heure d’avance ça devrait le faire. Je pense.

Descendant les escaliers en trombe je me jette littéralement dans ma New Bittle grise. J’adore ma voiture, c’est pas des boites de pizza que tu trouves dedans mais des papiers en tout genre, des livres, des notes, des cours, tout ce que tu veux, la voiture du parfait étudiant. Je sourie encore. Pas compliqué de faire mon profil. Etudiante motivée qui ne vit que pour ça. Pas vrai d’abord je sors beaucoup, y’a qu’a regarder mon sourire permanent sur mon visage je suis tout le temps de bonne humeur. Ca va surement pas durer. Bref, j’allume encore la radio, mettant mon indémodable CD de Laddy Guagua. Je suis pas vraiment fan, mais ça continue de garder la bonne humeur et l’optimisme. Direction le BAU. La route, je la connais par cœur et je sais qu’en vingt-minutes je peux y être, soit ça me fera quarante minutes d’avance. Parfait, ça ne fait pas trop la fille impatiente, mais sérieuse. Bref, tout ça pour un entretiens qui va surement durer cinq minutes car Monsieur Hotch aura surement beaucoup de boulot. On dit qu’il est toujours débordé. Moi je le vénère. Il est comme une icône pour moi. Avec Gideon mais bon, il a quitté le BAU il y a maintenant trois ans. Je regrette encore ses cours si passionnants. Oui bon y’en a qui vénère Laddy Guagua, moi c’est des profileurs. Chacun son truc je suis juste une grande passionnée. Tournant à l’angle d’une rue je commence à sentir le stress revenir. Les mains moites encore, le cœur qui bat quand je me gare au parking sous terrain. Cette fois on y est, je peux pas faire marche arrière et mon rêve est comme accomplie. C’est la grande classe. Mais je dois me calmer sinon je vais encore parler pour ne rien dire et ça, ça craint à max.

Je soupire un coup, tentant de me calmer, regardant le paquet de cigarette qui traine. Non, c’est pas le moment, faut faire bonne impression et la pastille de menthe ne retire pas l’odeur du tabac et au contraire. Donc non. Je résiste et sors de la voiture. Bizarrement cette fois je souris plus en prenant le chemin de l’antre du loup. Je suis on ne peut plus sérieuse quand je pousse les deux portes battantes d’un geste décidé me présentant à l’accueil. On me donne le badge « Student » comme d’habitude. Bien que je deviens bleue, oui, je suis encore étudiante. C’est blasant mais je dis rien. Je me retrouve seule dans l’assesseur et je tente en vains de me vider l’esprit. Mais ça ne marche pas trop quand j’entrevois l’agent Morgan et le Doctor Reid à leur bureau en train de parler de je ne sais pas quoi, Morgan toujours avec un sourire. C’est dingue, ce mec j’ai dû le voir trois fois dans ma vie, toujours avec le sourire. A bah bravo, on rigole à la place de bosser, elle est belle le vie, bien. Moi aussi je voudrait être à leur place. Mais non, pas encore, bientôt. J’ai jamais osé leur parler à ces gars-là. Faut dire, eux aussi je les vénère un peu. Ils font un boulot extraordinaire. Perdue dans mes pensées je me rends même pas compte que je reste là comme une conne, un peu bloquée. Je connais le chemin pourtant mais j’ose pas bouger. Je ne sais pas, je suis comme figée.

« Mademoiselle je peux vous aider ? »

Un peu plus et je sursautais presque. Elle m’a fait peur celle-là. Je me retourne vers une dame qui porte le badge du FBI. Mon Dieux que j’aimerais être à leur place. Je regarde la pendule. J’ai vingt-minutes d’avance, ça craint.

« J’ai rendez-vous avec l’agent Hotchner dans vingt minutes, je crois que je suis un peu en avance. Je vais attendre je ne veux pas le déranger. »

« Si je peux me permettre, je serais vous j’irais tout de suite, il est libre et il peut être dérangé à n’importe quel moment. Je vous y conduit suivez-moi. »

Non, non, non et re non. Mais non mais je suis pas prête mon rendez-vous est dans vingt minutes, pas maintenant. Mais non quoi. Bref ça c’est-ce que je pense, mais avant de mourir d’un infarctus vaut mieux se jeter dans la gueule du loup d’un coup. Je jette un dernier coup d’œil à Morgan et Reid, y’a pas a dire, ces mecs ils ont trop la classe. Quoi, ça me fait changer un peu les idées. Mais je retourne vite à la réalité quand elle frappe à la porte et me laisse entrer sans même attendre la réponse du fameux Hotchner.

« Mademoiselle à rendez-vous dans vingt-minutes mais je lui ai dit de venir vous voir tout de suite. Pour une fois que vous êtes disponible. »

Je m’avance timidement en sa direction, la regardant partir. Elle peut pas me laisser seule, non elle a pas le droit. Je regarde vite fait sur le bureau, mon dossier ouvert sur mes notes, mes qualifications ect. En espérant l’avoir un peu impressionné c’est déjà une bonne chose. Enfin quoi que. Lui tendant la main je me présente enfin devant lui.

« Terry Klarkson. »

Y’a pas à dire, aujourd’hui je manque vraiment d’assurance…

Aujourd'hui devait être une journée des plus normales. Voila comment Aaron la voyait : arrivée au bureau le premier, commencer à rédiger des rapports, retrouver son équipe en salle de débriefing pour établir des profils pour la police des quatre coins du pays et si une affaire ne nécessite pas de déplacement, rentrer tranquillement à son appartement le soir. Des enquêtes, il y en avait toujours, certains nécessitait beaucoup moins d'aide que d'autres. C'est JJ qui se chargeait de faire la différence entre tous les nombreux dossiers qui ne désemplissaient pas de son bureau. Il n'y a pas à dire, la journée d'un profiler était vraiment exténuante. Il fallait en plus avoir le coeur bien accroché en voyant certaine photo des scènes de crimes ou même en allant sur place.

Ce matin là, Aaron songeait à toutes ces contraintes que son métier exigeait. Il y pensait car la veille, Strauss l'avait informé qu'une nouvelle stagiaire aller venir pour valider sa dernière année et pour enfin devenir profiler. Il avait prit son dossier pour l'étudier en détail le soir, il l'avait lu d'une traite et s'étonna de voir que cette Terry Klarkson avait participé à des conférences menées par Jason Gideon. Ah, Jason... Depuis qu'il était parti il y a trois ans, personne n'avait su ce qu'il était devenu, c'était vraiment un profiler exemplaire et du jour au lendemain, il sombra à cause de l'affaire avec Frank.

Aaron partit au travail en conduisant sa Chevrolet. Comme à son habitude, il était le premier aux bureaux, ce qui ne l'étonna pas le moins du monde. Il posa son sac -il en préparait toujours un d'avance au cas où l'équipe devait voyager pour se rendre sur des scènes de crimes et aider la police. Des dossiers s'amonceler sur son bureau, il rester encore environ une bonne quarantaine de minutes avant l'arrivée de la stagiaire. Il en profita donc pour jeter un oeil sur ses dossiers et rédiger quelques rapports. C'est ce qu'il fit jusqu'à ce que Gina frappa à sa porte pour lui présenta Terry Klarkson qui avait vingt minutes d'avance. Les dossiers pouvaient attendre encore un peu. Il se leva de son siège et alla à la rencontre de Terry.

Bonjour, Aaron Hotchner dit-il en lui serrant la main

Il remercia Gina qui prit soin de fermer la porte en partant.

Je vous en prie, installez vous dit-il en lui montrant la chaise posté juste devant son bureau.

Tout ici semblait presque oppressant, on se sentait presque comme en taule. Le silence, l’ambiance morbide, à se demander comment faisait Morgan et Reid pour se fendre la poire comme ça. Franchement j’en savais rien. Mais bon, c’était comme ça, cette vie on l’avait tous choisie. Certaines personnes nous demandent pourquoi on fait ça, comment on fait aussi. C’est pas compliqué. L’extase en enferment un dangereux psychopathe, y’a que ça de vraie. Je l’admets il faut surement avoir des couilles pour faire ça, mais des gens comme nous, il en faut bien. Sa poignet de main et plutôt ferme et en fait je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Si je me sens plus à l’aise ou non, j’en sais rien, je suis un peu confuse tout de suite maintenant. La seule chose que je trouve à faire c’est prendre place, ne pouvant m’empêcher de regarder mon dossier. Je me revois sur cette estrade, balançant un profil quelconque par je ne sais quel miracle, être à l’aise et écouter mon professeur me dire que j’avais vraiment ma place, que cette chose était indéniable, que j’étais faite pour ce job. Je devais le croire. En fait non, je ne le crois pas je le sais. Bref, j’avais que ça à faire. Je ne parle pas, laissant le silence peser sur nous. C’était un peu bizarre, un peu trop à mon goût. Il était si… Solennel, exactement comme je me l’étais imaginé. Mais bon en attendant il m’aide pas vraiment à me sentir bien. Les mains toujours moites, je me mord nerveusement la lèvre, jetant enfin mon regard dans le sien. Je dois faire quoi ? Parler de moi, de mes motivations, dire ce que je veux et ce que je cherche. Faudrait-il déjà que je le sache. Si ça c’est pas l’angoisse je veux bien me faire none tout de suite maintenant. Me passant nerveusement la main dans les cheveux, je finis par rompre se silence. Je l’ai dit quand je suis nerveuse je parle de trop.

« Vous avez trouvé quelques choses d’intéressant sur mon compte là-dedans ? »

Je lui montre mon dossier d’un geste de tête. Ce qui se passe dans sa tête j’en sais rien, je veux pas non plus avoir la prétention de profiler monsieur Hotch. Franchement ça ne le fait trop pas. Mais bon, s’il m’a convoqué ce n’est surement pas que pour des présentations à deux balles. Y’a bien quelques choses derrière non ? Je ne suis pas non plus stupide. Peut-être qu’il pense que je ne suis pas prête à cause de mon jeune âge, comme beaucoup d’ailleurs. Mais bon, moi je le sais, je me suis défoncée pour en arriver là. Aller quoi, je peux l’avoir ma place ou pas ? Oui je sais je suis la reine des impatiente dans de tel moment, mais faut bien le dire, c’est carrément stressant ce genre de chose. Ne pas savoir ce qu’il veut, ce qu’il attend. Je bouge un peu nerveusement sur ma chaise, Je tiens pas vraiment en place à vrai dire. Merde quoi, ce mec ça fait des années que j’attends de le voir. Donc bon je suis déstabilisée c’est normal non ?

« Désolé je suis un peu nerveuse. Vous êtes surement au courant que je serais dans vos pattes à partir de demain… C’est tout nouveau, tout neuf, tout effrayant j’ai envie de dire. Je veux dire, OK dresser un profil sur une affaire inventée avec des photos trash c’est facile, on a pas la pression, on peut réfléchir sans même trop se prendre la tête, si on se trompe c’est pas grave. Mais sur le terrain les heures sont comptés, on a pas le droit à la moindre petite erreur. Bref, c’est… angoissant… »

Et voilà c’est partie. Terry t’es incorrigible…

« Désolé. Je vous l’ai dit, je suis nerveuse… »

Ca y’a pas à dire…

Une fois que Terry s'installa, il alla se rassoir derrière son bureau. Elle paraissait stressée, nerveuse. Rien de plus normal, beaucoup de monde était passé avant Terry, et tout le monde se comportait de cette façon. A croire qu'un entretien avec lui était vraiment déstabilisant. La première question que Terry posa renforça l'idée qu'elle était vraiment stressée. Il ne répondit pas à sa remarque. Bien sûr qu'il y avait des choses intéressantes, tout son passé était écrit dans ce dossier, le fait qu'elle a été enlevée et retrouvée quatre ans plus tard, les diplômes qu'elle avait obtenue, son CV, bref tout ce dont Aaron avait besoin de savoir. Terry se justifia, et elle avait raison, les heures sont comptés quand on est sur le terrain, on ne sait jamais si on va retrouver la victime en vie ou pas. Il fallait beaucoup de patiente et surtout ne pas laisser ses émotions gouverner quand on retrouvait un corps sans vie.

Ça ne fait rien, ne vous en faites pas, je dois juste vous posez quelques questions, c'est comme un entretien d'embauche en quelques sortes.

Après un rapide regard sur le dossier de Terry qui était encore ouvert devant lui, il commença

Si vous êtes prête, nous pouvons commencer

Il essayait de faire en sorte que les personnes qui passaient cet entretien soit rassurées, il n'allait pas leur mettre des bâtons dans les roues, bien au contraire ce n'était pas son but.

T’es vraiment trop con ma pauvre Terry quand tu t’y mets. Bon faut l’avouer, là je me sentais un peu gêné, un peu perturbée, je ne sais pas trop à quoi je joue. Je souris bêtement quand il me parle et je peux sentir mes joues tourner au pourpre. C’est pas drôle moi ça me fous mal. Je m’enfonce un peu dans ma chaise, tentant de retrouver mon sérieux et ma confiance. Je soupire un coup. Un entretient d’embauche. A bah on est pas dans la merde je sais pas si je dois me sentir mieux là. Ca veut dire que je peux échouer et retourner à la case départ ? Non pitié pas ça, j’ai bossé comme une dingue pour avoir cette place. Je me passe une main dans les cheveux, faut vraiment que j’arrête mes conneries moi. Enfin bon si je suis prête je ne sais pas trop. Ca on va bien voir par la suite ma fois. On fait ce qu’on peut comme un peu. Putain je fumerais bien une clope moi mine de rien. Oula, ne pas s’égarer et rester là. C’est la meilleure chose à faire. Je finis par m’accouder à son bureau, genre la fille trop confiante, on y crois tous. Je tente de me mettre à l’aise comme je peux.

« Quand vous voulez monsieur Hotchner. Je suis là pour ça. »

Tout de suite on arrête les conneries pour se concentrer un peu plus. On a pas bien le choix je suppose. Je sautillerais presque sur ma chaise en attendant ses questions. Je me demande bien ce qu’il va me demander, je ne sais pas trop pourquoi je m’attends au pire piège de la mort que tue. Ce serait franchement pas cool sérieux.

Une fois que Terry confirma qu'elle était prête pour son entretien, Aaron commença. Il regarda une nouvelle fois son dossier, le tenant dans ses mains, tout en portant son regard quelques secondes sur Terry. Les questions qu'il allait poser étaient simples pour quelqu'un qui voulait postuler pour devenir profiler : motivations, les études, pourquoi un tel attachement à ce métier, etc... sans oublier bien sûr d'établir un profil préliminaire sur une enquête déjà résolue par l'équipe de profilers. En réalité pour Hotch, c'était la dernière question qui l’intéressait le plus pour évaluer ses compétences, mais il fallait aller dans l'ordre des choses, et donc poser cette question en dernier. C'est ainsi qu'il commença, il lâcha le dossier tout en le reposant doucement sur son bureau, posa ses coudes sur son bureau tout en croisant ses doigts.

Très bien, commençons alors. J'aimerai savoir pourquoi vous postulez pour le poste de profiler.

Question basique, la réponse était bien évidemment dans le dossier, mais Hotch était contraint de demander cela à chaque entretien qu'il faisait passer.

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